mercredi 8 mai 2024
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OM/Brest : Le Live OM du Méridional

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Le contrôleur général Grégory Allione prône un «service national» pour les jeunes

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Le contrôleur général Grégory Allione est directeur du service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône et président de la Fédération nationale des pompiers de France. Cet automne, il livre son témoignage aux côtés d’Olivier Richefou, élu local depuis plus de trente ans, dans un livre au titre hautement parlant : « Sapeurs-pompiers, un engagement au quotidien » (éditions du Rocher). Le Méridional a eu l’honneur d’échanger avec lui autour de cette publication.

Le Méridional : Contrôleur général Allione, pourquoi avoir publié ce livre ?

Grégory Allione : Olivier Richefou a soumis l’idée d’écrire ce livre sur les sapeurs-pompiers. Cela nous a semblé opportun aussi dans le contexte de la loi Matras [qui veut consolider le modèle de sécurité civile et valoriser les pompiers professionnels et volontaires, ndlr] et dans celui de la visite du président de la République lors du Congrès national des sapeurs-pompiers de France à Marseille en octobre 2021.

L.M : Quels sont les sujets majeurs à mettre en lumière en ce moment ?

G.A : Il y a un certain nombre de sujets importants ; l’exemple que l’on prend souvent, celui de la mise en place d’un numéro unique, n’en est qu’une des facettes. Ce qui est essentiel, c’est de réorganiser notre système de santé : la crise du covid n’a été qu’un révélateur des difficultés du quotidien. C’est un véritable sujet de société, et les pompiers sont le premier rempart.

> A voir aussi : Pompiers : « La sécurité civile est basée sur le volontariat »

Dans notre société en perte de repères, il faut protéger en amont les acteurs publics comme l’infirmier, le policier, le professeur, le pompier, avant la réponse pénale.

L.M : Le modèle du pompier « ange gardien » peut-il tenir à long terme ?

G.A : Non bien sûr. Aujourd’hui, les pompiers se trouvent sur tous les fronts : le secours aux personnes, les catastrophes naturelles. Toutes les sept secondes a lieu une intervention en France. Il faut défendre le modèle du volontariat, réorganiser la réponse aux personnes.

L.M : Qu’est-ce qui vous fait prôner un « service national, universel, obligatoire » ?

G.A : Si l’on veut « faire nation », il faut que tout le monde partage un certain nombre de valeurs. Le terme d’ « obligatoire » fait peur, mais après tout, l’école est bien obligatoire ! Et l’éducation est une chance. Je ne suis pas le seul à penser que cette mise en place serait bénéfique. Ce n’est pas non plus une idée « ringarde » : on parle d’un service national, pas militaire. Il s’agit de faire se rencontrer les jeunes, de les aider à trouver des repères. Où pourraient-ils trouver un cadre plus favorable à la découverte du monde sportif, associatif, etc.

Pour être régulièrement au contact avec la jeunesse (jeunes sapeurs, cadets, écoles…), je peux dire qu’elle a de belles qualités : le dynamisme, l’impétuosité, une certaine ouverture aussi que n’avaient pas les générations précédentes. Il lui manque seulement un cap.

> A voir aussi : Discours d’ouverture du 127ème Congrès national des sapeurs-pompiers de France par Grégory Allione

L.M : Que peut-on faire pour susciter des vocations ?

G.A : Le contact avec la population est primordial. Il faut donner envie aux jeunes et aux très jeunes de donner de leur temps et de leur personne. Il faut aussi savoir leur proposer des modèles à suivre, des figures, des personnalités.

L.M : Vous publiez ce livre avec Olivier Richefou, vous travaillez régulièrement avec des élus de la République. Quel travail peut être mené avec les élus locaux ?

G.A : J’ai un très grand respect pour les élus, à toutes les échelles. Ce sont des gens engagés, qui pour la plupart aiment leur territoire. Pendant la crise du covid, mais aussi lors de toutes les grosses interventions, nous constatons un réel appui des élus. Ils entretiennent un « esprit d’équipe » local, un front commun, au-delà des appartenances politiques. Dans le cadre de la loi Matras, les parlementaires ont eu une réponse unanime.

L.M : Comment prendre soin de l’engagement physique et mental de ses subordonnés ? Qu’est-ce qu’être un chef engagé ?

G.A : En tant que chef, on se doit d’être très attentif, que ce soit envers un cadre, un cadet, un adjudant. Il faut savoir que « sa difficulté est la mienne » ; c’est à ce sentiment que fait référence le beau mot de « corps ». « Si tu ralentis, ils s’arrêtent, si tu faiblis, ils flanchent… » Plus on est en haut de la hiérarchie, plus on doit donner l’exemple. Que ce soit dans les paroles ou dans les actes. Aujourd’hui le terme de « chef » est galvaudé : avant d’en imposer aux autres, il s’impose d’abord à lui-même. Un chef a beaucoup plus de devoirs que de droits ! Ensuite les autres suivront naturellement.

Propos recueillis par Jeanne RIVIERE

« Sapeurs-pompiers, un engagement au quotidien », Grégory Allione et Olivier Richefou, éditions du Rocher, octobre 2021, 15,90€.

Grégory Allione est contrôleur général des sapeurs-pompiers, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) et de l’Œuvre des Pupilles (ODP), chef de corps des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône, et sapeur-pompier depuis 32 ans.

Olivier Richefou est président du Conseil départemental de la Mayenne, président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours (CNSIS), vice-président de l’Assemblée des départements de France (ADF) et élu loal depuis 32 ans.

Espace Jouenne à Marseille : un lieu de lumière et de couleurs

© Espace Jouenne

Le passant curieux qui traverse la rue Montgrand ne manquera pas de ralentir le pas devant le 39-41, pourtant discret. A travers les vitres, il distinguera de hautes toiles colorées, à travers un espace libre et lumineux. C’est en effet la lumière qui caractérise l’espace Jouenne, une galerie ouverte depuis quelques mois dans le 6ème arrondissement de Marseille. La lumière captée de l’extérieur, et celle qui émane des toiles.

Le souhait de l’artiste Michel Jouenne (1933-2021) était de rassembler ses œuvres dans un lieu de rencontre et de partage. Aussi, si l’espace Jouenne a choisi de ne pas être une galerie ouverte à la visite spontanée, il accueille aussi bien les artistes que les collectionneurs, les entrepreneurs ou les amateurs d’art, mais aussi des réunions de loisir.

© Le Méridional

Avant tout, une histoire familiale

Michel Jouenne est né à Boulogne-Billancourt. Assez jeune, il réalise ses premières gouaches. Il devient professeur de dessin ; en 1958, appelé en Algérie, il continue de peindre sur le vif. En 1991, il est nommé peintre de la marine : c’est à partir de ce moment-là qu’il ajoute une ancre à sa signature. S’il se définit avant tout comme peintre, il est aussi sculpteur, illustrateur et lithographe.

Michel Jouenne souhaitait pérenniser son œuvre de son vivant, et trouver un lieu pour cela qui lui corresponde. Ses fils et ses petits-enfants se mobilisent pour trouver la pépite… Après Saint-Rémy-de-Provence, c’est finalement le cœur de Marseille qui accueillera plus de 70 ans de création.

La Provence comme source d’inspiration

L’artiste ne s’est jamais laissé enfermer dans un style. Exposé dans le monde entier, sa technique de peindre sans pinceau, au doigt et à la truelle, en fait en tous les cas l’un des plus grands représentants actuels de la figuration gestuelle. La nature l’inspire particulièrement : « Peindre les oiseaux, c’est rendre le fugitif, l’instant qui passe, et c’est ce que je cherche dans mes toiles », aimait-il à expliquer.

Christian Jouenne devant une des œuvres de son père © Le Méridional

Michel Jouenne travaillait dans deux ateliers, l’un à Meudon (92), l’autre à Eygalières (13). Il emmènera régulièrement sa famille sur les terres provençales, qui sont pour lui « transparentes et secrètes à la fois ». Son fils Christian raconte avec un sourire quelques-unes des anecdotes qui ont marqué son enfance : « Un père qui stoppe quasiment au milieu de la route pour dresser son chevalet, une famille qui part dans une voiture chargée à bloc, tenue par des sangles et des tendeurs, destination le désert saharien… » Le même Christian, âgé de 16 ans, ne s’était pas fait prier pour répondre à la demande de son père : inviter une amie à embrasser, afin qu’ils lui servent de modèles !

Un lieu qui met à l’honneur la production exceptionnelle de l’artiste

L’espace Jouenne, qui rassemble deux immeubles entre le 39 et la 41 de la rue Montgrand, donc, veut réunir sur 2 000 m2 le monde du travail, le locatif, l’art et la contemplation. Dans tous ces espaces, la « patte » de Michel Jouenne permet de conserver une ambiance lumineuse et chaleureuse, comme l’artiste l’avait souhaité.

Jeanne RIVIERE

Avant-match – OM/Brest : on veut en voir plus de la série !

© Matteo Guendouzi / Twitter

Demain à 17h, l’OM donnera le coup d’envoi de la 17ème journée de Ligue 1, avec la réception du Stade brestois 29 à l’Orange Vélodrome.

> A voir aussi : OM/Brest : sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

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Récents vainqueurs de Nantes, les Olympiens sont plus que dans le coup. Actuellement seconds du championnat, les Marseillais pourraient accroître leur avance. En effet, les principaux rivaux auront fort à faire, pour la plupart en déplacement, ainsi que les Lensois qui reçoivent le leader.

La compo probable de Sampaoli :

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Pour cela, les Olympiens devront se montrer efficaces, car certes, les résultats sont là mais l’allant offensif du début de saison n’est plus au rendez-vous. Il faut remonter au 17 octobre dernier pour voir une victoire prolifique 4 à 1 face au FC Lorient. Le reste du temps, un petit but suffit à prendre les trois points. Le principal est bel et bien de gagner : l’issue est la même, mais lorsque l’on s’appelle l’OM et avec l’effectif actuel, l’attente des supporters est logiquement plus grande !

Combiner l’art et la manière…

Les compositions du coach Sampaoli prêtent à discussion. Les résultats prêchent en sa faveur. En alignant un défenseur dans le secteur offensif et un milieu de terrain latéral droit comme Rongier, on se passe de leur qualité ; même si ce dernier intègre le milieu de terrain dans l’animation offensive, il ne peut pleinement se projeter, au risque de ne pas être au bon endroit sur l’aspect défensif. Nous aimerions voir trois ou quatre vrais attaquants. Ce n’est pas une garantie de but, mais le spectacle serait certainement au rendez-vous.

La compo proposée par le coach Fabrice Huart :

Attention tout de même aux Brestois qui restent sur quatre victoires consécutives (y compris un cinglant 4 à 0 face aux Lensois). Ils sont équilibrés défensivement, difficiles à manier, avec une qualité dans le secteur offensif, grâce notamment à des joueurs tels que Mounié, Faivre ou encore Irvin Cardona : un véritable chasseur de but, comme son père qui en a marqué de nombreux en semi-professionnel au Pontet…

Pour venir à bout de cette équipe, nos hommes devront donc rester sérieux et concentrés sur les transitions offensive/défensive, afin de ne pas se faire piéger et donner plus de spectacle à un public en demande.

Pronostic : 2 à 2

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

« Gardons une COP d’avance » : la Région Sud s’engage pour améliorer le quotidien

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La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur est l’une des plus belles de France, et on ne se lasse pas de le répéter. Aujourd’hui, à l’heure où les enjeux environnementaux sont planétaires, il importe d’agir, chacun à son échelle. La Région et ses partenaires s’engagent pour faire de notre territoire la première région éco-responsable de France.

En trois ans, le Plan Climat a consacré 1,3 milliard d’euros aux projets régionaux visant à combattre les effets du changement climatique. Des avancées concrètes ont vu le jour : déploiement de l’énergie photovoltaïque dans les lycées, développement d’une agriculture locale durable, intermodalité des transports, préservation de la biodiversité marine et terrestre…

Désormais, le deuxième volet de ce Plan Climat est lancé. Sous l’expression « Gardons une COP d’avance », la Région Sud destine 40% de son budget régional aux défis environnementaux. Pour Renaud Muselier, président de la Région Sud, il importe, via ce projet, de « devenir la première région éco-responsable de France » : « Cette immense responsabilité nous incombe en tant que région capitale-euroméditerranéenne, celle de redonner aux habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur et à notre environnement toute la place et le respect qui leur est dû, pour une Région Sud exemplaire et préservée. »

Ces défis se rassemblent autour de six grands thèmes, présentés par Le Méridional au cours des prochaines semaines : la gestion des déchets, l’air, le quotidien, l’énergie, la mer et enfin, la terre.

Les acteurs privés et publics s’unissent pour améliorer le quotidien des habitants de la Région Sud.

Le Primed à Marseille : du 6 au 11 décembre, la semaine audiovisuelle de la Méditerranée

© Primed

Le Primed (Prix international du documentaire et du reportage méditerranéen) revient cette année pour sa 25ème édition, du 6 au 11 décembre 2021, à Marseille. Cette semaine audiovisuelle de la Méditerranée veut récompenser des programmes riches en qualité et en créativité. Parmi les centaines de productions reçues est établie une sélection. Les projections sont gratuites et organisées au Mucem, à la bibliothèque de l’Alcazar et à la mairie du 1/7. Programme détaillé à retrouver en ligne.

OM/Brest : Sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

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L’OM reçoit ce samedi 4 décembre le Stade Brestois. Le coup d’envoi sera donné à 17h, et le match diffusé en direct sur Amazon Prime Vidéo.

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Sainte-Barbe : les pompiers du département célèbrent leur sainte patronne

© WKMC

Comme chaque année, la Sainte-Barbe (4 décembre) est l’occasion pour les sapeurs-pompiers de célébrer leur sainte patronne à travers des cérémonies et des moments d’hommage dans l’ensemble des casernes du département.

> A voir aussi : Benoît Renault, rescapé du feu, et l’Association des Brûlés de France : écoute et action

Les cérémonies, organisées dans les centres d’incendies et de secours des Bouches-du-Rhône ou sur les places publiques, permettent aux pompiers de revenir sur l’année écoulée. L’activité 2021 a été chargée pour les pompiers des Bouches-du-Rhône, entre l’activité opérationnelle, les renforts extra-départementaux, la lutte contre le Covid et le Congrès national des sapeurs-pompiers de France, qui s’est tenu à Marseille en octobre dernier. Dans l’actualité également, la récente proposition de loi Matras, qui vient d’être adoptée par le Parlement fin novembre. Cette dernière veut notamment consolider le modèle de sécurité civile et valoriser les pompiers, professionnels comme volontaires.

> A voir aussi : Pompiers : « La sécurité civile est basée sur le volontariat »

Ces journées donneront aussi l’occasion d’une mise à l’honneur des sapeurs-pompiers : remise de médailles, de distinctions, d’avancements de grades, mais aussi de rendre hommage aux disparus en service commandé, qui sont au nombre de neuf sur le territoire français cette année.

Cette année, la Sainte-Barbe départementale, qui réunit l’ensemble des pompiers des Bouches-du-Rhône, se tiendra le vendredi 3 décembre à 18h30 au Conseil départemental 13, en présence de Christophe Mirmand, préfet de région et des Bouches-du-Rhône, de Martine Vassal, présidente du Conseil départemental 13, de Richard Mallié, président des Pompiers13 et du contrôleur général Grégory Allione, chef de corps des Pompiers13 et président de la Fédération des pompiers de France.

R.P

« A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol (8) : Clivant / « Libérez Gulliver ! » / Déficit

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« La perversion de la démocratie commence toujours par la fraude des mots », a dit Platon. Il avait diablement raison. Confucius aurait dit, lui aussi, que pour remettre de l’ordre dans le pays, il fallait écrire un dictionnaire définissant clairement le sens des mots. Un économiste de renom qui prétendrait aujourd’hui vulgariser la science économique en se fondant sur les critères de la « novlangue » ou du « néo-parler » pressentis par Orwell trahirait sa mission pédagogique et ne ferait qu’embrouiller les esprits.

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol : Bombardement migratoire / Industrie / Taxe foncière

Pierre Dussol, professeur d’économie honoraire à Aix-Marseille-Université, a compris depuis belle lurette les méfaits de la torsion des mots sur la désorientation et le vide des esprits. En véritable « redresseur de tors », il a décidé de reprendre les définitions de base qui permettent de mieux décrypter les habillages et autres artifices du politiquement correct.

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Pierre Dussol est en train d’achever pour son plaisir et le nôtre un ouvrage roboratif dans lequel il se livre à un décodage de définitions économiques plus proches de la vérité que celles qu’on pilonne dans les médias pour les rendre vraisemblables. Il ajoute à la pertinence du verbe les sarcasmes de la gaîté.

Son livre-dictionnaire est promis à un certain retentissement car Dussol opère comme un chirurgien avec une plume-scalpel qui martyrise en souriant les vassaux de la pensée économique obligatoire.

Cette œuvre salutaire a le mérite de restituer aux mots leur sens initial sans le moindre travestissement idéologique. Pierre Dussol, professeur agrégé d’économie, a accepté d’en livrer certains extraits en exclusivité au Méridional au fil d’une chronique hebdomadaire intitulée : « A vrai dire ».

José D’Arrigo

Voici trois mots, suivant ceux de la semaine dernière. D’autres suivront régulièrement. Vos commentaires et suggestions sont évidemment les bienvenus.

CLIVANT

A l’origine, « cliver », est un terme technique d’origine hollandaise : c’est le fait de séparer des éléments différents constituant un ensemble, comme des plaques de mica. Dire qu’un sujet, ou une personne sont « clivants » au sens figuré est devenu un tic verbal dans le sabir médiatique actuel. C’est bien plus péjoratif que le terme « diviseur », qui suffirait le plus souvent.

Les glissements du sens des mots ne sont jamais innocents. Il s’agit ici de faire croire qu’exprimer une opinion tranchée fondée sur des faits serait une faute surtout par rapport au politiquement correct, c’est à dire le corps visqueux d’idées molles et complaisantes avec tout ce qui abaisse.

Dire qu’il existe de bons et de mauvais élèves serait clivant, mais les agresseurs des enseignants ne le seraient pas. Dire que la racaille doit être punie serait « clivant ». Le fait que les voyous tirent à balles réelles sur la police, ne ferait pas d’eux des êtres « clivants ».

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol : Emploi / Responsabilité / Privilégiés

Dire que l’abolition de la peine de mort n’a bénéficié qu’aux assassins serait « clivant », mais les assassins, souvent de dizaines de personnes comme au Bataclan, n’auraient aucun comportement clivant. Ainsi de suite.

La peur de nommer les choses par leur vrai nom est évidemment ridicule, mais surtout destructrice. Ne m’en veuillez pas si cet article est « clivant », mais c’est voulu. Que nos lecteurs recherchent d’autres exemples ; ils en trouveront. C’est un peu clivant, mais les meilleurs seront primés et non les autres.

Pour ceux qui ne verraient pas le lien avec la vie économique : celle-ci ne peut se dérouler normalement que dans une situation d’ordre social et politique. Avec ce refus de « cliver » on encourage le désordre et l’insécurité qui va avec.

« LIBEREZ GULLIVER ! »

En 2006, le gouvernement (Jean-François Copé, Ministre du Budget) a annoncé mettre an place un « indicateur Kafka » représentant le degré de complexité des procédures bureaucratiques. Il devait s’agir d’un fantôme car on n’en trouve plus trace. Nous retiendrons l’aveu de culpabilité et l’intention de remédier au problème.

L’affaire remonte à loin ! En 1982, sous le titre « Gulliver enchaîné », Paul Mentré publiait un ouvrage sur les multiples obstacles souvent minuscules mais infiniment nombreux qui paralysaient en France l’initiative, l’innovation, le changement, l’adaptation, donc tout ce qui fait qu’un pays progresse plutôt qu’il stagne ou régresse.

Faut-il en citer ? Les prélèvements de l’URSSAF par exemple, 22% du chiffre d’affaires pour un auto-entrepreneur des services, le RSI, l’impôt sur les sociétés qui varie trop souvent, donc les exceptions innombrables, les « si », les « mais », les « à l’exception de… » , « sauf » , « toutefois », « plafonné » qui viennent obscurcir voire annuler les effets de certaines mesures plutôt bonnes comme certaines exonérations.

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol : Complexité / Progressivité / Collectivisme

On a pu parler de « l’impôt de complexité » pour désigner la valeur du temps et de l’énergie perdus du fait de ces obstacles créés par la malveillance humaine : les responsables devraient être identifiés et punis.

Les Lilliputiens qui ont petit à petit multiplié ces empêchements le font-ils exprès ? On ne le sait pas, mais ils agissent en tout cas conformément à un état d’esprit provenant d’une idéologie haineuse à l’encontre de tout ce qui produit, entreprend, ou pire, réussit. En 1982 c’était déjà dramatique. Que dirait l’auteur maintenant ?

Il faut donc « libérer ».

Pour cela il n’est même pas utile d’invoquer le libéralisme,  certes sous-jacent, mais dont le seul nom fait peur. L’explication est simple : le libéralisme implique la responsabilité personnelle, et cela, personne n’en veut, sans souvent se l’avouer.

Soyons donc « libérateurs ». Il faut pour cela s’attaquer au catalogue des empêchements à l’activité de notre Gulliver. Simple question technique.

Il faut surtout s’attaquer à l’esprit qui sert de fondement à ces « empêchements » : l’esprit totalitaire, la haine de l’entreprise et de la réussite, la rage égalitaire qui produit la redistribution par la violence fiscale et « justifie » « l’énormité de l’estomac de la puissance publique » qui faisait faire à Voltaire « un grand signe de croix ».

Oui, c’est à ce point; or, rien n’est fait de sérieux par ce gouvernement qui avait tant promis, ni par les précédents. Les paroles ne suffisent pas.

DEFICIT (du budget)

Au mot « budget » Flaubert (1821-1880) dans le « Dictionnaire des idées reçues », écrit : « Jamais en équilibre ». Aurait-il apprécié d’avoir à ce point raison dans une France qui connaît en 2022 son quarante-huitième budget déficitaire de l’Etat depuis 1975 ?

Sans aucune honte, nos politiciens, réformateurs ou non, osent présenter chaque année un budget en déficit parfois énorme. Le Projet de Loi des finances 2022, (Assemblée Nationale, 22 Septembre 2021) prévoit que l’Etat couvre 63% de ses dépenses par des recettes et donc ait un déficit de 37% de ses charges. Pour ne pas effrayer le bon peuple, il est question d’un déficit d’environ 6% du PIB, avec le PIB 2020. Cette référence est absurde et mensongère car le PIB n’est pas le revenu de l’Etat, mais la valeur de la production de l’ensemble du pays. Sauf en Corée du Nord, le PIB n’appartient pas à l’Etat.

Hasard ? Les dépenses publiques augmentent « inexorablement » et la « crise sanitaire «  a donné un coup d’accélérateur. Elle ne dure pourtant pas depuis 48 ans ! Ceci est d’autant plus pitoyable que si les déficits avaient disparu, la crise sanitaire aurait été abordée avec des excédents fort utiles en ces périodes. Faute de réformes, pourtant promises, cela n’a pas été le cas.

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol : Fraude / Chômage / Relance

Les déficits s’expliquent-ils par de forts investissements ? Hélas non. Le déficit est en partie dû à l’incapacité de l’Etat à maîtriser  ses dépenses de fonctionnement, donc définitives et à les financer par des dettes au lieu de recettes définitives.

Les emprunts sur les marchés financiers sont à la mesure des déficits, d’autant que l’on rembourse les anciens emprunts par de nouvelles dettes.

Ainsi en 2022, l’Etat a prévu 293 milliards d’euros d’emprunts pour un déficit de 144 milliards. Ces emprunts font concurrence aux emprunts des entreprises, « pompent » une grande partie de l’épargne, et donc rendent l’investissement productif plus coûteux et difficile. L’Etat « évince » des marchés financiers les acteurs économiques privés.

Ajoutons, pour la suite, que le poids global des dépenses et des prélèvements publics est énorme, un record mondial que peu de pays nous disputent.

A suivre : le Parlement prépare et vote le budget chaque année au dernier trimestre civil. Contribuables, ne l’oubliez pas : c’est aussi un sujet de campagne électorale !

Des seniors redécouvrent le cœur de ville marseillais

© OTCM

Etre installé dans une ville, que l’on a parfois habitée sa vie durant, et ne plus côtoyer son âme : c’est une réalité pour bien des seniors qui ne peuvent plus se déplacer seuls. A Marseille, était testé il y a quelques jours un format d’  « excursion » auprès des principaux monuments du centre-ville pour les seniors de résidences du quartier Saint-Barnabé. A la clé, un partenariat notamment entre ces dernières, Uni Santé (agence de conseil spécialisée pour les seniors) et l’Office de Tourisme de Marseille ; et bien sûr, un certain nombre de bonnes volontés, décidées à faire de cette première journée une réussite.

Pour Paul Delanglade, directeur-général d’Uni Santé, le constat est évident : « Permettre aux gens âgés en résidence de pouvoir sortir, se déplacer dans une ville, est essentiel. Cela fait dix ans qu’Uni Santé connaît le monde des seniors, et cette initiative ne sort pas de nulle part. » Pour le directeur-général, la première sortie a été l’occasion de valider avec les résidents de l’EHPAD l’intérêt pour ce type de sortie, et de leur montrer qu’il est possible de leur faire retrouver, assez facilement, leur mobilité. Grâce aux différents partenariats (Transdev a mis gracieusement à disposition trois minibus adaptés à l’accueil des personnes à mobilité réduite), l’organisation était rodée. Pour cette première journée, un peu plus d’une quinzaine de résidents de plus de 85 ans de Saint-Barnabé et du Belvédère ont tenté l’aventure. Avec succès.

Se réapproprier la ville

« Le but de la journée est que les seniors se réapproprient la ville et ses grands classiques, mais c’est également l’occasion de créer ou renouer des liens : entre le personnel et les résidents, entre les seniors surtout », poursuit Paul Delanglade. En effet, le changement d’environnement est favorable aux échanges entre des seniors qui ont parfois pris l’habitude de vivre dans la routine de la résidence ; ou même, avec la crise du Covid, dans une forme d’isolement. Les familles sont invitées à participer à la journée pour accompagner leur proche et vivre avec lui un moment différent. La visite privée à Notre-Dame de la Garde, malgré les températures fraîches, a été particulièrement appréciée des résidents. Témoin, l’exclamation d’une dame âgée : « Je n’étais pas allée à la Bonne Mère depuis quinze ans ! »

A Notre-Dame-de-la-Garde © OTCM

Privilégier les résidents qui ne sortent plus

« Une grande partie de nos résidents sort toutes les semaines avec l’animatrice. L’idée était justement de donner la priorité aux résidents qui ne sortent pratiquement plus », nous explique Laura Zavani, directrice de la résidence Saint-Barnabé et de la résidence autonomie Le Belvédère. « Certains résidents ont raconté leur excursion avec beaucoup d’émotion : cela a ravivé des souvenirs… d’autres ont trouvé que la ville avait changé ! »

Des salariés volontaires

Pour cette journée particulière, de nombreux salariés des résidences se sont portés volontaires pour être accompagnants, ainsi que des stagiaires infirmiers et des aides-soignants. « Cela a permis de mélanger les générations tout en sécurisant cette excursion avec du personnel médical », résume la directrice. Le mélange des générations a aussi permis de beaux moments de partage.

Maxime Tissot, directeur de l’OTCM et Paul Delanglade, directeur général d’Uni Santé © OTCM

Le début de l’aventure

Fort de ce succès, Uni Santé et les partenaires sollicités ne vont pas s’arrêter en chemin. Les projets pourraient d’ailleurs, avec l’appui des services publics, connaître une plus grande envergure. Les idées de sorties de seniors ne manquent pas : après les grands classiques de Marseille, d’autres visites pourront être organisées à Aix, à Arles par exemple, mais aussi dans les musées ; ou encore, dans des restaurants gastronomiques… Et pourquoi pas même, des séjours d’une semaine dans une autre ville ? Prouver aux résidents eux-mêmes qu’il n’y a pas d’âge pour voyager : une belle initiative.

Jeanne RIVIERE