Télémaque & l’UNICEF embarquent avec la SNM pour accueillir le Belem à Marseille !

Le Belem au coeur de la parade maritime pour son arrivée à Marseille. Crédit photo : Rudy Bourianne

Pour l’arrivée de la Flamme Olympique, l’UNICEF, Télémaque et la Société Nautique de Marseille ont permis à des jeunes de prendre la mer et participer à la grande parade maritime du 8 mai. Reportage à bord du Tintamarre pour accueillir le Belem dans la rade de la cité phocéenne.

Marseille s’est faite belle pour l’arrivée la Flamme Olympique ce mercredi 8 mai. Une belle bien gardée certes, avec près de 6.000 policiers et agents de sécurité déployés sur le Vieux-Port et un dispositif de contrôle renforcé, mais qui a su jouer de son charme pour accueillir le Belem lors de la parade des navires de plaisance pour l’entrée du trois-mâts en provenance de la Grèce dans la cité phocéenne.

Pour l’occasion, nous avons embarqué à bord de Tintamarre, Bénéteau ST44 commandé par le capitaine Bernard Ceas, responsable de la communication à la Société Nautique de Marseille (SNM). A son bord, étaient présents les représentants de l’UNICEF et Télémaque, partenaire de la SNM et au coeur d’une belle initiative pour cette arrivée du Belem et de la Flamme Olympique. Prêts sur le départ à 10 heures 15, un temps radieux est venu accueillir près d’un millier de bateaux, 1024, dont 102 de la Société Nautique et 25 avec des jeunes à leurs bords bringuebalés par moments par une houle mécanique venue taquiner les estomacs et les coeurs sensibles.

De concert, l’union entre Télémaque, l’UNICEF et la SNM a permis à une quarantaine de jeunes, une vingtaine pour chaque association, de participer à cet évènement unique en embarquant sur les navires des adhérents de la SNM afin d’approcher au plus près du fameux trois-mâts, le Belem dans un ballet de bateaux dont le barrage avait des accents de circulation marseillaise, en bande organisée.

Pour l’UNICEF, le travail auprès de l’enfance à Marseille s’axe autour de trois points centraux : la collecte, la sensibilisation aux droits des enfants et plaidoyer auprès des collectivités locales. « Il faut rappeler que l’article 31 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfants, c’est le droit aux loisirs, aux jeux, aux arts et à la culture. On ne pourrait pas imaginer que c’est un droit mais c’en est un. Chaque enfant dans le monde a le droit à pratiquer une activité culturelle, sportive, à jouer, à s’amuser parce que cela fait partie pleinement de son épanouissement et de son bien-être », précise Corinne Noalles, Présidente du Comité territorial Unicef Alpes Provence. « La pratique d’un sport permet d’ouvrir à l’échange, au jeu, à l’expression, à la détente, ça diminue le stress et favorise le bien-être et forcément cela à un sens pour l’UNICEF de participer aux JO de cette manière là. »

Télémaque de son côté est une association qui oeuvre pour l’égalité des chances afin de permettre à des jeunes qui sont investis, curieux, motivés et issus des quartiers prioritaires de bénéficier d’un double mentorat école-entreprise dans la durée. Le partenariat entre la Société Nautique de Marseille et Télémaque s’est fait lors d’une première sortie organisée par la fondation EDF, partenaire de la SNM également, et déjà sur le bateau de Bernard Ceas et de sa femme Martine. Emballé, le capitaine du navire va proposer à la Société Nautique d’établir un engagement sur le long terme. Dix filleuls et dix mentors étaient répartis sur les navires des sociétaires et cinq sans leur mentors soient 25 personnes de l’association accueillies pour la grande parade maritime. « Un des objectifs de Télémaque est vraiment d’ouvrir le champs des possibles et permettre aux jeunes d’accéder à des choses un peu extraordinaire avec la possibilité de déployer l’idée au niveau professionnel en disant « vous pouvez viser des études à la hauteur de votre envie, vous serez soutenus et accompagnés« , explique Isabelle Mauriès, responsable régionale de Télémaque en PACA. Au niveau national, 30 % de jeunes qui ont un BAC +5 sont issus de famille de cadre pour seulement 7% de famille plus modestes.

En bande organisée !

Dans cette balade vers le Belem qui se faisait discret du côté de la Rade Nord de Marseille, les bateaux marseillais sont venus faire des saluts aux bâbord et tribord du cargo de l’armateur CMA-CGM estampillé Paris 2024. « La seule fois où Paris sera écrit si gros aux portes de Marseille », pouvait-on entendre en toute détente. Quelques « Allez l’OM » ont également résonné à plusieurs reprises durant la matinée et de nombreux plaisanciers affichaient fièrement les couleurs du club olympien, histoire de rappeler qu’une demi-finale européenne se jouait dans moins de 48 heures et qu’à Marseille, l’ambition était de la gagner !

Le cargo de la CMA CGM aux portes de Marseille. Crédit photo : Rudy Bourianne

« C’était parfait, le Belem, la balade pour le rejoindre. J’ai appris beaucoup de choses grâce à cette journée. C’est la deuxième fois que je peux monter en bateau grâce à Télémaque », déclare avec un grand sourire Yassmina Ahamada Ibouroi à filleul chez Télémaque, après avoir remis pied à terre. « L’association m’apporte beaucoup de choses sur le fait social. On est entouré de personnes qui nous aident dans nos projets et à l’école. » La jeune fille de 16 ans a pour ambition pour l’avenir de devenir psychologue. Avec les nombreuses actions que Télémaque met en place, les filleuls et leurs mentors partagent de nombreuses expériences. Avant de monter sur les navires de parades, ils revenaient notamment d’un séjour à Paris. Deux jours qui mettent des étoiles à Yassmina notamment lorsqu’elle parle de l’exposition Dior qu’elle avait toujours rêver de découvrir.

Dans la rade de Marseille, les plaisanciers sont venus jouer plein d’allégresse de la corne de brume, du tambour et de la cornemuse aux côtés d’un Belem flamboyant sur l’eau.

Le Belem lors de son arrivée dans la rade phocéenne avec à son bord la flamme olympique. Crédit photo : Rudy Bourianne

« C’était incroyable ! L’expérience sur le bateau était assez dingue. Cette flotte de bateau de tailles différentes, les animations autour. Lorsque le Belem est arrivé, il y avait un effet « Wahou! » de voir ça », s’enthousiasme Louis Petre, 24 ans et jeune ambassadeur à l’UNICEF depuis quelques mois. « Le slogan de l’UNICEF est très simple, c’est : « Pour chaque enfant », et on essaie vraiment d’incarner ça. Il y avait vraiment sur les bateaux de la mixité sociale, des gens de tout bords dont des publics qui n’ont pas forcément accès à ce genre d’évènement », ajoute Louis à quai au point de rassemblement pour l’occasion au Théâtre de la Criée.

Présente également à bord de Tintamarre, Sophie Guérard, adjointe au maire de Marseille en charge de « La place de l’enfant dans la ville », est au coeur de ce rapprochement entre l’UNICEF et la SNM. Dans le cadre de sa délégation, Sophie Guérard a fait labelliser la cité phocéenne « ville amis des enfants » avec l’agence onusienne. La « Nautique » sous son impulsion va devenir le premier relai pour soutenir cette initiative en devenant « club ami des enfants ». « A ce moment là, on a commencé a faire des choses ensemble pour les enfants. A faire découvrir la pratique de la voile notamment à des enfants des quartiers priorités de la Ville. Ce n’était pas gagné au départ que les adhérents de la Nautique donnent de leur temps et accueillent les enfants mais les adhérents sont très heureux de faire ça. Il y a un dépassement des clivages politiques », nous souligne la conseillère municipale des 9e et 10e arrondissements qui est d’autant plus attachée à cette action qu’elle est elle même fille d’un marin et toujours prête à prendre la mer quand elle le peut.

Bernard Ceas, jovial capitaine du Tintamarre ! Crédit photo : Rudy Bourianne

Le dernier mot vient de cette mise à l’eau vers le Belem vient au capitaine, Bernard Ceas, qui s’est frayé chemin toute la matinée, bien secondé par Martine sa compagne, entre les nombreux navires venus parader pour accueillir le Belem et suivre La Belle Poule, navire de la Marine Française lors de la présentation du trois mâts porteurs de la flamme à toutes les rives de Marseille. « Voilà deux ans que l’on travaille avec les ONG, histoire de leur faire voir qu’une bande de privilégiés, de plaisanciers étaient ouverts vers les quartiers prioritaires de la Ville. Il est inscrit dans nos statuts qu’il est de notre devoir d’éduquer, d’intégrer les personnes qui n’ont pas accès à notre activité. » Et d’ajouter : « On avait un symbole du passé, le Belem, et les jeunes, donc l’avenir. Il y avait un sentiment de transmission. »

Rudy Bourianne

Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.

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