jeudi 7 novembre 2024
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Sacrés frères Goncourt ! Leur Journal, un tableau vivant du XIXème siècle

Edmond (à gauche sur la photo) et Jules de Goncourt, photographiés par Nadar © WK

Si le public connaît bien ce nom des « Goncourt » par le prix littéraire attribué chaque automne (il y a quelques jours à Mohamed Mbougar Sarr pour « La plus secrète mémoire des hommes ») par l’Académie du même nom et voulue par Edmond de Goncourt, moins nombreux sont ceux qui connaissent leurs œuvres, et moins nombreux encore ceux qui connaissent leur vie.

Leur « Journal », rédigé à quatre mains, puis à deux après la mort de Jules en 1870, est une peinture vivante de la vie littéraire et historique du XIXème siècle. A qui veut approcher cette époque charnière, passage entre le monde « traditionnel » et le monde moderne, il offre un point de vue complet. Mais puisque ce Journal est sans doute encore plus impressionnant que « la Recherche du temps perdu » de Proust, pour ne citer qu’une de ces sommes littéraires, les lecteurs peuvent déjà s’intéresser à une tranche d’années relativement courte, mais particulièrement intéressante et dense : le tome V du Journal, réédité récemment par les éditions Honoré Champion, nous livre la perception des années 1869-1871.

« L’esprit Goncourt »

Edmond est né en 1822, sous Louis XVIII ; Jules, de huit ans son cadet, mourra à la fin du siècle, en 1896. Le tome V de leur Journal est particulièrement important, puisque 1869 est la dernière année de collaboration d’Edmond à l’ouvrage ; ce dernier décède en 1870, laissant Jules transcrire son chagrin au fil des pages. Ces « drôles de frères » ont toujours connu une forme d’amitié fusionnelle, et sont tous deux d’une sensibilité extrême (une tendance bien à la mode du siècle). Ils n’écrivent pas pour gagner leur vie, et sont d’ailleurs bien trop « aristocrates » pour cela, ce qui leur donne une liberté appréciable. Si l’on doit retenir quelque chose des frères, c’est bien cet « esprit Goncourt », cynique, voire cruel, qui décortique la vie littéraire de l’époque, les défauts et les manies de la société bourgeoise mondaine qu’ils côtoient.

1870, l’année de la déchirure

1870 est l’année de la déchirure, avec la mort de Jules. La douleur d’Edmond est immense : dans le journal, elle est notamment rendue par des pointillés-ellipses. La réédition des éditions Honoré Champion, dirigée par Jean-Louis Cabanès, a choisi très justement de les conserver. Ce dernier, qui a d’ailleurs pu consulter directement le manuscrit original, y voit la matérialisation d’une « écriture de la douleur ».

Il faut dire qu’Edmond a grand mal à se persuader du départ de son frère : « L’idée de sa mort, par moments, s’absente de ma pensée. Ce soir, en lisant un article du « Parisien », qui nous attaque au point de vue religieux, je me suis surpris à dire en mon par-dedans : « Tiens, je le raconterai à Jules. » »

Edmond arpente Paris

N’oublions pas, en ces années-là, la situation politique de la France. Edmond trouve dans le rendu des événements une forme de divertissement pascalien pour tromper son chagrin. Le 4 septembre 1870 est déclarée la République, le 25 novembre la fermeture des portes de Paris, le 28 janvier 1871 l’Armistice est signé avec le roi de Prusse ; les tentatives révolutionnaires et la Commune donnent également un rythme accéléré à la vie de la capitale.

Edmond arpente Paris : il observe, écoute, grimpe dans les omnibus, marche, saisit des bribes de conversations. Le journal de 1870-1871 a donc le véritable intérêt d’un documentaire d’histoire, d’ailleurs vue au travers des yeux d’un bourgeois. Les scènes y apparaissent comme des tableaux vivants ; la peinture étant d’ailleurs la vocation première de nos deux frères. La curiosité d’Edmond en fait la saveur.

Les riches heures du Journal

Si les œuvres des frères Goncourt n’arrivent pas vraiment à séduire le public de leur époque (leur roman « Germinie Lacerteux » par exemple, se révèle une catastrophe : tiré à plus de 1 000 exemplaires, il n’est vendu péniblement qu’à 300), elles ne sont pas complètement oubliées, et de belles rééditions comme celles des éditions Champion en témoignent. Pour Jean-Louis Cabanès, « Les années 1870-1871 font à coup sûr partie des riches heures du Journal ».

Le Journal est resté pendant des décennies un objet de tensions ; Edmond commence à le publier dès 1887, en version expurgée. Cela suscite pourtant la haine et la colère de nombreux écrivains, qui s’y voyaient ridiculisés ou attaqués. La première édition complète date seulement de 1956. C’est ce qu’on appelle avoir une plume acérée…

Jeanne RIVIERE

« Journal des Goncourt », tome V : 1869-1871 ; éditions Honoré Champion ; édition critique publiée sous la direction de Jean-Louis Cabanès ; texte établi par Christiane et Jean-Louis Cabanès.

OM-Metz : Le Live OM du Méridional

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CN Marseille 14 – 9 ENT Lille : victoire du sud pour la 1ère rencontre à domicile du championnat de France

Pierre-Frédéric Vanpeperstraete du Cercle (à gauche sur la photo) et Charles Canonne de Tourcoing-Lille © Le Méridional

Première rencontre à domicile sur les six disputées par le Cercle des Nageurs de Marseille dans le championnat de France. Avec le plaisir pour nos poloïstes de retrouver le public marseillais sur les bancs, et ses encouragements !

L’ENT Lille a débuté le match sur les chapeaux de roue, avant de se faire rattraper puis dépasser par le Cercle, 14 à 9. A noter : les beaux buts marqués par Ugo Crousillat.

L’entraîneur du Cercle, Milos Scepanovic, se montre plutôt sévère avec son équipe. Le 10 novembre, il veut que l’équipe soit plus concentrée pour la Champion’s League, un match qu’ils ont évidemment beaucoup préparé ; d’où sans doute la fatigue technique des poloïstes.

La belle image de fin de match : Pierre-Frédéric Vanpeperstraete du Cercle, (à gauche sur la photo), et Charles Canonne de Tourcoing-Lille (qui a joué une saison à Marseille, en 2015-2016). Ce dernier juge que « le Cercle est une grosse équipe », d’où une confrontation agitée. « On est sans doute un peu déçu du score, on aurait pu mettre quelques points en plus. » Mais cela ne gâche pas son plaisir de revoir les Marseillais.

T.M

Prochaine rencontre du Cercle : le 10 novembre en soirée contre la Jug Adriatic (Croatie) pour la Champion’s League.

Erick Roméas : la Nuit des Champions, l’événement marseillais qui dépasse les frontières nationales

Erick Roméas au Full Contact Academy © Le Méridional

Une nouvelle fois, Erick Roméas est en train d’organiser l’un des événements français de référence en matière de boxe. Depuis presque 30 ans désormais (28ème édition en 2021), la Nuit des Champions rassemble à Marseille les plus grands : boxe thaï, kick boxing, et cette année pour la première fois, MMA (Arts Martiaux Mixtes). Derrière son regard calme, sa voix basse, son sourire un peu moqueur et ses 67 ans, on discerne chez lui une lucidité particulière. Et pour cause : l’expérience d’Erick Roméas lui permet de mesurer les êtres à sa manière, tant les athlètes reconnus que les débutants de sa salle de boxe.

« Cette fois-ci, exceptionnellement, je vous laisse aux bons soins de Nicolas » ; ce lundi, Erick Roméas s’éclipse pour une réunion, à l’approche de la Nuit des Champions du 20 novembre. D’ordinaire, le professeur du « Full Contact Academy » met un point d’honneur à s’occuper de ses élèves avec attention : montrer les enchaînements, corriger une posture, encourager par un mot.

> A voir aussi : Portrait de champion : le boxeur Yohann Drai, enfant de Bonneveine, Marseille-Thaïlande et retour

S’il a été biberonné aux sports de combat – puisque son père était lui-même professeur de judo et qu’Erick a commencé à pratiquer dès ses quatre ans – rien ne le prédestinait à l’origine à s’orienter vers le kick boxing. En grandissant, il s’aperçoit que le contact humain façon judo ne l’inspire pas. Il se tourne alors vers le karaté.

De Bruce Lee à Dominique Valera

« J’étais un fervent admirateur de Bruce Lee [artiste martial, acteur, réalisateur et producteur] ; ses prestations filmographiques me fascinaient ». Erick Roméas, alors âgé d’une quinzaine d’années, s’engage « à 100% » dans le karaté. En trois ans, il passe ceinture noire. « A l’époque, il faut savoir que les règles étaient strictes : on n’avait pas le droit de toucher au visage et on devait s’arrêter à 2 cm de l’adversaire. » L’homme fort du moment dans ces disciplines se nomme Dominique Valera : champion de France, d’Europe et champion du monde par équipes, ce karatéka français se forme aux Etats-Unis à la « boxe américaine ». C’est lui qui ramène le « full-contact » sur le Vieux continent, ce combat d’un nouveau style.

« On nous prenait un peu pour des déjantés »

De son côté, Erick Roméas devient professeur de karaté et découvre cette nouvelle pratique de full-contact. Un décollement de la rétine l’empêche de se lancer dans une véritable carrière de boxeur. Cela ne le freine pas dans son ambition de poursuivre dans le monde du « full ». « On ouvre des petits clubs et on se met à la pratique. Il y a 40 ans, c’était un sport de nouvelle génération, et il faut le dire, on nous prenait un peu pour des déjantés, souligne-t-il. Le ministère interdisait d’organiser des événements officiels. Pourtant, la sauce prenait. »

Entre les années 1980 et 2000, il forme plusieurs champions de France, d’Europe et du monde. Il rencontre des pépites de l’univers de la boxe et organise des combats mythiques entre des boxeurs dont les noms font rêver les passionnés d’arts martiaux.

Dans ce monde des arts martiaux, on entend parler muaythaï, kick boxing, full-contact, jiujitsu, mais aussi pancrace et « ultimate fight » : ce que l’on nomme aujourd’hui « MMA » (« Mixed Martial Arts ») se pratiquait officiellement dans de nombreux pays mais pas en France. Or, pour toute organisation d’événements, l’autorisation ministérielle est obligatoire pour rejoindre une fédération. Erick Roméas participe à des missions parlementaires, notamment en tant que vice-président de la Fédération française de kick boxing, muaythaï et disciplines associées. Avec la DNT (Direction technique nationale), ils finissent par faire admettre au ministère l’agrément du pancrace (où tous les coups sont autorisés, sauf au sol). L’agrément ministériel pour la pratique du MMA, sous l’égide de la Fédération de boxe, est accordé par la ministre des Sports et ancienne nageuse Roxana Maracineanu, en 2020.

Les femmes et la boxe

Et les femmes, justement, dans ce monde de violence encadrée ? Erick Roméas avoue avec bonne foi avoir mis un peu de temps à changer de regard sur ce sujet. « Des femmes à l’entraînement, évidemment ; mais au combat, c’est différent… » Ce sont des rencontres avec des boxeuses mordues et un bon nombre de discussions qui l’ont convaincu. Et de beaux combats féminins, meilleurs que ceux des hommes à l’occasion de certains événements. Des combattantes à la Nuit des Champions, il y en a. Peut-être même dès cette année en MMA. « On ne force pas une femme à monter sur un ring. Quand elle y va, ce n’est pas pour fanfaronner, mais parce qu’elle en a envie ; et cela se voit. »

Le succès de la Nuit des Champions

Au fil des années, Erick Roméas a donc endossé le costume d’organisateur. Pour de « petits événements » d’abord, avec 300 personnes dans la salle. Il s’accroche, avec les encouragements de son épouse Marie-France, également passionnée de kick boxing. Jusqu’à attirer l’attention des institutions du territoire marseillais (la Nuit des Champions est ainsi soutenue par la ville de Marseille, la Région, le Département et la Métropole) et des grosses chaînes de télévision (notamment à la « grande époque de Charles Biétry »). Et la passion du public marseillais (n’oublions pas que le sud est un territoire de boxe depuis les temps grecs) mais aussi régional, national et au-delà.

Pour Erick Roméas, ce qui a changé par rapport aux premières années d’organisation d’événements pieds-poings est peut-être qu’il n’y a plus véritablement de « stars », mais plutôt un grand nombre de champions. « La qualité est là, elle est même meilleure ; mais on ne vient plus pour un seul nom à l’affiche comme c’était le cas avant », explique-t-il.

> A voir aussi : Portrait de champion : Dimitri Masson, « le turbulent » devenu champion du monde de boxe thaï

Pour la première fois cette année, en plus des combats classiques, il y aura des combats de MMA à la Nuit des Champions. « Je suis curieux de voir la réaction du public, conclut Erick Roméas. J’attends les retours avec impatience. » Pour celui qui organise également une fois par an l’événement « Octofight » à Marseille, il ne serait pas improbable de « remettre le couvert » une deuxième fois en MMA, à travers une deuxième édition annuelle de l’Octofight (en mai prochain). Erick Roméas entend bien aussi transmettre son expérience à la nouvelle génération (son fils et sa fille sont aussi des passionnés de boxe) tout en la laissant s’adapter aux nouvelles attentes du public et aux évolutions du monde de la boxe.

Professeur dans l’âme

Erick Roméas est aujourd’hui reconnu et respecté comme promoteur dans le monde de la boxe. Mais chez lui, c’est le professeur, fin pédagogue, qu’apprécient le plus ses élèves.

Thomas MOREAU

La Nuit des Champions; 20 novembre 2021 au Palais des Sports de Marseille. Billetterie et informations à retrouver en ligne.

Avant-match – Galatasaray/OM : miser sur le championnat

© OM / Twitter

La qualification en Ligue Europa s’éloigne un peu plus. Avec cette nouvelle désillusion face à la Lazio de Rome, l’Olympique de Marseille compromet ses chances de poursuivre dans cette compétition. Ceci dit, tout n’est pas perdu : en allant gagner sur le terrain de Galatasaray jeudi 25 novembre, les Olympiens pourront, pourquoi pas, se sortir d’affaire.

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> A voir aussi : OM/Metz : sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

Pour l’heure, les Marseillais devront faire respecter la hiérarchie en s’imposant en patrons lors de la 13ème journée de Ligue 1. La rencontre aura lieu ce dimanche à 13 heures au stade Vélodrome.

Composition proposée par Fabrice Huart © DR

L’équipe de Frédéric Antonetti, le Football Club de Metz, est en mauvaise posture. Ils sont actuellement avant-derniers du championnat, avec seulement 7 points et une petite victoire. Il est vrai que les Messins n’ont pas été épargnés par les blessures, mais devraient retrouver la majorité de leurs forces pour ce déplacement.

Composition probable de Sampaoli © DR

Les choix du coach Sampaoli sont toujours aussi déroutants, pas tant sur le 11 de départ et non plus sur le système de jeu, mais par rapport à leur positionnement sur le terrain. En effet, en débutant dans le couloir gauche, Paul Lirola a changé trois fois de poste en 90 minutes : pas simple pour exprimer son talent. De plus, certains joueurs comme Kamara ont fait les frais de ce repositionnement, alors qu’il reste un élément essentiel au bon équilibre de l’équipe, selon moi. Malgré tout, nous pouvons compter sur le talent offensif : les complémentarités entre Payet, Milik et Under sont bien réelles et nous permettent souvent de sortir de situations mal embarquées.

> A voir aussi : La causerie de Fabrice Huart : rencontre avec Ronald Zubar

Méfiance !!!

Comme bien souvent, les équipes qui jouent contre l’OM ne sont pas avares d’effort. Il faudra donc s’employer, rester concentrés et motivés pour faire la bonne opération du week-end et devenir peut-être le Dauphin des Parisiens avant la trêve internationale…

Pronostic : victoire pour l’OM 3 à 1.

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

OM/Metz : sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

©DR

L’OM reçoit le FC Metz ce dimanche 7 Novembre au Stade Vélodrome. Le coup d’envoi sera donné à 13 H, et le match diffusé en direct sur Amazon Prime Vidéo.

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« Le grand Marseille numérique » : pari sur la jeunesse et chance pour le territoire

Cyril Zimmermann s'exprime au micro © Le Méridional

Ce vendredi 5 novembre après-midi, trois acteurs et leurs équipes étaient rassemblés à Marseille, dans les locaux de La Plateforme, pour l’officialisation d’un projet d’envergure intitulé « le grand Marseille numérique pour la jeunesse », en présence du secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O. Trois acteurs nationaux majeurs, La Plateforme, L’Epopée et Théodora, unissent leurs forces pour se servir du numérique comme d’un tremplin pour la jeunesse du territoire. Ce qu’on y a vu : une organisation, une confluence des points de vue et des énergies, qui font dire que le pari sur Marseille et ses jeunes n’est plus un pari, mais sans doute déjà une réalité.

Un savoir-faire et un engagement indéniables

Ils sont tous trois reconnus pour leurs savoir-faire et leurs engagements dans chacun de leurs domaines, au-delà des frontières marseillaises : formation initiale et professionnelle, inclusion, innovation…

La Plateforme est une école informatique et des métiers du numérique, accessible à tous sans frais de scolarité. Ouverte en 2019, elle vise à la formation de 3 000 étudiants par an à l’horizon 2026. Elle souhaite devenir la première école numérique de France basée sur l’alternance en entreprise.

Cédric O et Julie Davico-Pahin © Le Méridional

L’Epopée, implantée dans les quartiers nord, réunit une quarantaine d’acteurs qui s’attachent à l’innovation éducative et inclusive (l’école d’e-sport MCES en fait notamment partie, de même que Synergie Family).

Théodora est le hub digital dédié à l’innovation, qui va prendre place au cœur de la requalification urbaine du boulevard Gèze (les travaux débuteront début décembre 2021) Quels sont les points communs entre tous ces acteurs ? Le souci de l’intérêt général, l’insertion professionnelle et le souci de la jeunesse comme avenir du territoire.

Une complémentarité essentielle

Dans ce secteur du numérique, chacun d’entre eux, à leur manière propre, apporte une pierre à l’édifice. Et c’est bien là qu’est le génie. « Chacun est une pièce essentielle du puzzle », souligne Cyril Zimmerman, président de La Plateforme. « On a trop souffert par le passé des initiatives morcelées, renchérit Julie Davico-Pahin de la French Tech. On a besoin de se rassembler aujourd’hui. »

L’élan actuel du numérique : c’est maintenant

Kevin Polizzi (Théodora) aime à répéter que nous sommes entrés dans l’ère des « ouvriers du numérique ». Cette accélération, tous les acteurs sont d’accord pour dire qu’il faut la vivre au niveau du territoire régional, plutôt que d’aller recruter des talents venant de l’étranger. Pour Cédric O, « on vit un moment fort de dynamisme particulier en France, surtout à travers des entreprises qui veulent répondre à des enjeux sociétaux. On assiste à un phénomène de renouveau dans l’entrepreneuriat. » Sans perdre « ses marques », Marseille doit faire jouer « sa marque », comme le soulignent les intervenants.

Les objectifs d’un tel partenariat

Le territoire marseillais souffre indéniablement de certaines faiblesses, qu’un projet comme « le grand Marseille numérique pour la jeunesse » veut s’attacher à combler. Le président de la CCI-AMP, Jean-Luc Chauvin, rappelle bien à propos que nous avons la Métropole la plus jeune de France. Parallèlement, un double constat : d’une part, les entreprises ont un grand mal à recruter, d’autre part, on observe un taux élevé de jeunes qui n’ont pas de qualification précise.

© Le Méridional

L’ambition partagée de La Plateforme, de l’Epopée et de Théodora est précisément de former 20 000 jeunes d’ici à 2029, en utilisant le numérique comme le levier de formation et d’inclusion pour de nombreux d’entre eux et des personnes sans emploi.

Un objectif rationnel étant donné la position stratégique de Marseille comme capitale du territoire. Kevin Polizzi le souligne : il s’agit de profiter des fameux câbles sous-marins qui passent par Marseille, pour transformer la ville en capitale européenne du numérique. Les lieux investis par La Plateforme, L’Epopée et Théodora totaliseront près de 80 000m2 dédiés à l’éducation, à la formation et à la création de nouveaux emplois liés au numérique.

« Une alliance inédite »

C’est donc à juste titre que l’on peut parler d’une « alliance inédite », et d’un projet pharaonique. Qu’est-il en train de faire exactement ? De réparer la liaison nord-sud de Marseille, tant en termes de mobilité (Théodora sera un hub très accessible) que dans les mentalités, et de lancer l’agrégation des talents… Beau programme pour Marseille.

Raphaëlle PAOLI

Aménagement du centre-ville de Marseille : un projet partenarial

© Pxb

Par la signature du Projet Partenarial d’Aménagement (PPA) en juillet 2019, la Métropole Aix-Marseille-Provence, la Ville de Marseille et l’Etat ont confirmé leur volonté commune de mobiliser tous les outils de la requalification de l’habitat et de l’aménagement. Lors de chaque comité de pilotage, cet engagement est renouvelé.

Le contrat de PPA est le cadre qui définit et organise le programme de travail des équipes et des acteurs qui s’engagent dans la requalification. D’une durée de 15 ans, il porte sur un périmètre de 1 000 ha, pour le centre-ville de Marseille. Par son ampleur, il est certainement inédit en France.

Les principaux objectifs du PPA

Le PPA a défini plusieurs objectifs principaux : la lutte contre l’habitat indigne ; une redynamisation économique et commerciale du centre-ville ; un travail sur la « mobilité apaisée » ; une mise en valeur du patrimoine ; et, ce qui va de pair, une requalification du cadre de vie et une amélioration de la qualité de vie générale des habitants.

Un nouveau pacte de gouvernance

En octobre 2021, un nouveau pacte de gouvernance a été adopté. Par ce geste, les 10 signataires du projet ont approuvé les axes permettant de garantir la mise en œuvre dans la durée de cette opération complexe.

Aux côtés des institutions, d’autres acteurs s’engagent, parmi lesquels Euroméditerranée, l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat, l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine, la Caisse des Dépôts et Consignations, l’Etablissement Public Foncier régional, l’Association régionale des organismes HLM.

Parallèlement, la création d’un comité scientifique et d’un collège des maîtrises d’usages doit également nourrir les réflexions et les actions des partenaires. Ils seront installés dans les prochains mois.

Les minots des Bouches-du-Rhône invités au Stade Vélodrome

© WKMC

Grâce au soutien du Département et à l’initiative de l’Olympique de Marseille, des milliers de jeunes ont pu assister gratuitement au match OM / Lazio, jeudi 4 novembre 2021, au Stade Vélodrome. Ces supporters en herbe venus de toutes les Bouches-du-Rhône ont notamment été invités via les clubs sportifs et les réseaux d’associations jeunesse du Département.

Cet événement s’inscrit dans le cadre des actions menées par la collectivité pour favoriser l’accès des jeunes au sport et aux manifestations sportives du territoire. 

Avec près de 480 000 licenciés et 4 300 clubs, les Bouches-du-Rhône figurent parmi le trio de tête national des départements les plus sportifs.

Anniversaire de la rue d’Aubagne. David Ytier, vice-président à la Métropole : « Ce drame nous oblige »

© Le Méridional

Triste anniversaire que celui de la troisième année du drame de la rue d’Aubagne. Le 5 novembre 2018 à 9h, deux immeubles vétustes du quartier de Noailles s’effondraient, provoquant la mort de huit personnes. Au cours des mois qui suivent, 4 500 Marseillais habitant dans plus de 500 immeubles dangereux sont évacués.

Aujourd’hui, la Métropole d’Aix-Marseille-Provence souhaite donner une visibilité sur son engagement contre l’habitat indigne. David Ytier, vice-président à la Métropole, délégué à l’habitat, au logement et à la lutte contre l’habitat indigne, répond aux questions du Méridional.

Le Méridional : David Ytier, déjà trois ans qu’a eu lieu le drame de la rue d’Aubagne…

David Ytier : Ce drame du 5 novembre a marqué Marseille et tout notre territoire. Il nous donne un devoir en matière d’action publique, c’est celui d’être capables de répondre par des actes, d’avoir une réponse forte en matière de lutte contre l’habitat indigne. Cette date est l’occasion d’avoir une pensée pour ces victimes et de se rappeler ce devoir qui est le nôtre aujourd’hui.  Nous avons en tête ce drame qui nous oblige.

L.M : Quelles sont les grandes lignes de la politique de l’habitat de la métropole Aix-Marseille-Provence ?

D.Y : La Métropole veut une stratégie métropolitaine de l’habitat : elle se concrétisera notamment par le vote du futur programme local de l’habitat de la métropole, dont celle-ci ne dispose pas encore mais qui sera présenté au Conseil métropolitain mi-2022. Plus qu’ailleurs, notre territoire est marqué par ces questions d’habitat indigne.  Notre objectif est d’avoir des outils et des politiques opérationnels sur le sujet pour montrer aux habitants que les pouvoirs publics sont capables de faire bouger les choses et d’agir avec l’ensemble des institutions, chacune à son échelle. Le rôle de l’Etat est évidemment très important.

L.M : Tout de suite après la tragédie du 5 novembre, un guichet unique d’accompagnement a été mis en place par la Métropole ?

D.Y : Une des volontés de la présidente Martine Vassal a été d’impulser une stratégie de lutte contre l’habitat indigne qui passait notamment par la nécessité de rassembler tous les services qui peuvent donner des réponses aux habitants. C’est l’origine de l’espace accompagnement habitat qui existe rue de la République, à Marseille, devenu un véritable lieu à la fois d’accueil et de réponse pour l’ensemble des habitants, locataires comme propriétaires. C’est le lieu aussi d’où l’on pilote le permis de louer. Le dispositif sera sans doute étendu au vu de son succès actuel.

L.M : Pouvez-vous parler des « îlots prioritaires » ?

D.Y : A Marseille, un périmètre de 1 000 ha a été déterminé : le périmètre du projet partenarial d’aménagement du centre-ville de Marseille qui devrait permettre à terme de redonner de la vie à ce cœur de ville en améliorant le quotidien des habitants. C’est là que se concentre une bonne partie de l’habitat indigne. Quatre îlots dits « prioritaires » ont été désignés.  C’est là qu’il fallait intervenir en premier, pour pouvoir ensuite déployer la stratégie sur l’intégralité du périmètre du projet partenarial de l’aménagement.

© AMPMétropole

L.M : Une autre action opérationnelle : pourquoi le lancement d’une grande enquête pour connaître l’avis des Marseillais sur l’aménagement du centre-ville ?

D.Y : Avant de devenir opérationnels et de pouvoir intervenir concrètement sur ces immeubles, il nous fallait affiner notre connaissance de cet habitat indigne. Cette enquête (lancée il y a quelques jours) permet d’aller dans les immeubles, de regarder l’état du bâti, de prendre contact avec les habitants qui y résident quand les bâtiments sont occupés, ce qui nous permet d’avoir une connaissance extrêmement fine de ces immeubles sur lesquels nous serons amenés à intervenir.

Nous allons pouvoir affiner les besoins financiers qui seront les nôtres dans cette politique publique. Ce chantier, nous pourrons le mener avec l’aide de la solidarité nationale. Il faut savoir exactement de quoi nous avons besoin. Nous avons pris rendez-vous avec le président de la République pour fin mars 2022. Ce sera l’occasion de présenter le résultat des études habitat pour demander l’aide de la solidarité nationale et permettre par la suite d’engager la politique publique sur ces secteurs et sur ces îlots démonstrateurs.

L.M : Quelques mots sur l’accompagnement des propriétaires ?

D.Y : Cette lutte contre l’habitat indigne est complexe parce qu’elle fait face aussi à de l’habitat privé. Des propriétaires qui sont parfois des marchands de sommeil, parfois des gens de bonne foi. Notre rôle sera, sur ces immeubles qui resteront des immeubles aux mains des propriétaires privés, d’accompagner les propriétaires avec les aides notamment de l’agence nationale pour l’amélioration de l’habitat, pour faire ces rénovations lorsqu’elles sont possibles. Là où le privé ne pourra pas faire son travail ou ne voudra pas le faire, nous irons directement prendre la maîtrise foncière de ces immeubles. Sur ce sujet, les institutions ont les mêmes ambitions. Nous n’avons pas le droit à l’erreur.

L.M : Quelles sont les prochaines étapes ?

D.Y : Tout le travail qui est en train d’être fait par les équipes de la Métropole, les équipes de la Ville et celles de la société publique locale d’aménagement d’intérêt national, sans oublier les équipes de l’Etat. Le rendez-vous fort donc, c’est mars 2022. Une fois passée cette étape, nous pourrons montrer aux Marseillais que les immeubles vont entrer en réhabilitation. Sur un temps long, mais certain. 2022 sera une année tournant sur ce sujet de la lutte contre l’habitat indigne à Marseille.

Propos recueillis par la rédaction du Méridional