samedi 2 novembre 2024
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Décryptons les cryptos: blockchain, la révolution économique de demain?

L’interview de Julien Bouteloup, cryptologue – Ep.1

Julien Bouteloup, cryptologue et entrepreneur français, est à la tête de plusieurs fonds d’investissement liés à la finance décentralisée. Il nous parle de ses projets (Stake Dao, Rekt, BlackPool…), qui pour lui appartiennent au monde de la 4e révolution industrielle et économique.

Marianne COURTECUISSE

En France, le scandale du droit au squat

C’est un scandale majeur de notre République : le droit au squat a supplanté le droit de propriété. Si des squatteurs, c’est-à-dire des cambrioleurs de domicile, s’introduisent chez vous, au bout de quarante- huit heures ils sont chez eux, et vous aurez toutes les peines du monde à reprendre possession de votre logement. Il vous faudra pour cela obtenir une décision de justice qui pourra prendre plusieurs mois.

Ce « droit au squat » institué par la loi du droit au logement votée le 5 mars 2007 bafoue totalement deux articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui forment le socle de notre République. L’article 2 stipule en effet : « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ». L’article 17 ajoute : « la propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé ».

Si nos gouvernants étaient vraiment en accord avec les Droits de l’homme, ils s’empresseraient de faire respecter ces deux articles et de placer hors d’atteinte le droit inviolable de propriété. Eh bien, ils font tout le contraire. Ils donnent quasiment tous les droits aux squatteurs qui s’approprient des logements sans droit ni titre, au grand dam des propriétaires, souvent des retraités sans défense obligés de dormir dans leur voiture !

Les exemples d’occupations illégales abondent dans l’actualité : à Théoule, Marseille, dans la Nièvre,  à Toulouse où les propriétaires n’ont pas pu rentrer chez eux car des intrus s’y étaient installés depuis plus de quarante-huit heures. Après ce court laps de temps, en effet, pour récupérer son bien c’est la croix et la bannière : il faut prouver au tribunal judiciaire que vous êtes bien chez vous, un huissier doit constater l’occupation illégale, votre avocat doit déposer une requête et vous représenter au cours d’une audience qui se tiendra…quelques mois plus tard.

Bref, vous allez engager des frais énormes seulement pour pouvoir rentrer chez vous. C’est totalement ubuesque. Et pendant ce temps, les squatteurs démolissent tranquillement votre domicile et y vivent en toute impunité…

 En 2020, cette loi scélérate dite « Dalo » (Droit au logement opposable) a été amodiée par un amendement qui prévoit que les résidences secondaires bénéficient de la même procédure d’appel au préfet que pour les résidences principales, en vue d’une expulsion plus rapide. Or, dans les faits, cet amendement ne change pas grand-chose et il faut parfois plus de trente mois avant que les squatteurs ne soient expulsés.

Et ne vous avisez pas de vous faire justice vous-même : vous pourriez être poursuivi pour violation de…votre propre domicile et condamné à trois ans de prison et 30 000 euros d’amende ! Curieuse conception de la justice, non ? Pourquoi cette prime incongrue au viol et au vol de domicile ?

 La seule technique susceptible de vous permettre de reprendre possession sans violences de votre bien consiste à cerner votre maison avec quelques amis pour en bloquer tous les accès : pris à leur propre piège les squatteurs ne tarderont pas à quitter les lieux. Une autre tactique, plus risquée, consiste à faire croire aux autorités que vous avez loué votre maison et que la victime n’est autre que votre locataire. Dans ce cas la procédure d’expulsion est beaucoup plus rapide

Le squatteur, lui, n’encourt qu’une légère sanction pénale (un an de prison et 15 000 euros) et la plupart du temps il s’en moque car il est insolvable. Les juges de la cour de Cassation, sidérés par une loi aussi inique, ont prononcé deux arrêts en 2019 qui affirment que le droit de propriété doit primer sur le droit au squat. Hélas, la Cour européenne dit exactement l’inverse et accorde tous les droits aux squatteurs.

Comment se fait-il que les députés et sénateurs français ne votent pas à l’unanimité une nouvelle loi restaurant le droit de propriété « inviolable et sacré », conformément aux Droits de l’homme et du citoyen ? Comment peut-on tolérer en France une telle iniquité ?

José D’Arrigo

Rédacteur en chef du Méridional

Décryptons les cryptos: droit et blockchain, quelle articulation?

L’interview de Me Cédric Dubucq, avocat – Ep.2

Dans la seconde partie de cette série, Me Cédric Dubucq, avocat en droit des affaires et acteur reconnu du secteur de la blockchain, revient sur l’articulation de la blockchain et du droit: où en est-on aujourd’hui et que peut-on attendre pour le futur?

Marianne COURTECUISSE

Décryptons les cryptos: un bouleversement des métiers du droit?

L’interview de Me Cédric Dubucq, avocat – Ep.1

Dans la première partie de cette série en deux épisodes, Me Cédric Dubucq, avocat en droit des affaires, nous parle des enjeux liés à la blockchain: comment ce secteur s’articule-t-il avec les métiers du droit?

Marianne COURTECUISSE

Waterpolo : Un Marseille qui gagne à Bordeaux !

Le Cercle des Nageurs de Marseille, premier du classement élite, se déplaçait à Bordeaux, dernier du championnat, ce samedi 13 mars. Les Marseillais ont tenu leur rang en ne faisant qu’une bouchée des Bordelais. Bordeaux, pour sa première fois en élite, continue son difficile apprentissage.

Le CNM a tout de suite fait la différence dans ce match avec, dès le premier quart temps, une avance de six buts pour mener 0-6. Par la suite, les Marseillais ont baissé en intensité.

Dans le deuxième quart temps, ils ont gagné 1-2,

puis 1-3 dans le troisième

avant de perdre le quatrième 3-2.

Finalement le score est sans appel :

5-13 pour le CNM et une quatorzième victoire en autant de match.

Le Cercle s’envole vers un nouveau titre.

Mayeul Laborde

Le MoDem a choisi de le soutenir Muselier : l’autoroute du soleil

En football, on appelle ça un contrepied magistral. En politique, c’est une embellie climatique en terre inconnue. Le Mouvement Démocrate (Modem), le parti de François Bayrou, principal allié du président de la République et des Marcheurs, a décidé de soutenir l’actuel président de la Région Sud, Renaud Muselier (LR), candidat à sa réélection en juin. Or, Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, a été désignée par la majorité présidentielle pour conduire la liste de la République en marche dans la région sud et son principal allié, c’est le Modem. Mais qu’est-ce que c’est que cet imbroglio, allez-vous penser ?

Tout se passe comme si Sophie Cluzel se retrouvait nue et crue au milieu du gué avec pour seules béquilles quelques marcheurs un peu désemparés. Seront-ils pour autant enclins à la sortir de la mélasse ? Ce n’est pas sûr. Car Christophe Castaner continue désespérément de tendre la main à Renaud Muselier qui se tait et masque son jeu. L’ancien ministre de l’Intérieur estime qu’il vaut mieux tenir avec Renaud que courir derrière lui après des sièges hypothétiques.

Pour corser la note, Gilles Savary, délégué général du mouvement de gauche « Territoire et Progrès » a clairement décidé, lui aussi, d’apporter son soutien à Renaud Muselier au premier tour de scrutin. Et pour pimenter un peu plus l’embrouillamini, Valérie Giacomazzi, déléguée des Bouches du Rhône du mouvement « Agir » a pris à son tour la décision « de faire une totale confiance à Renaud Muselier pour défendre nos valeurs » alors que le chef de file régional d’Agir, Yvon Berland, joue la carte de Cluzel et d’En Marche…Bref, c’est la cacophonie centrifuge.

Mais ce n’est qu’une fausse impression selon les trois conseillères régionales Modem Andrée Alziari-Nègre, Laurence Boetti-Forestier et Marie-Florence Bulteau-Rambaud qui restent droites dans leurs baskets et affirment : « nous faisons partie d’une seule et même majorité élue en 2015 face au Rassemblement National, nos valeurs centristes ont toujours été respectées et nous tenons à poursuivre le travail accompli auprès de Renaud Muselier ».

Une quatrième conseillère Modem de la région sud, Eléonore Leprettre se serait probablement jointe à ses collègues et leur aurait volontiers emboité le pas si elle n’était la directrice de cabinet de Marc Fesneau, ministre Modem des relations avec le parlement, ce qui l’oblige décemment à rester dans le giron macroniste.

Quelle morale tirer de ces divers tiraillements ? D’abord que Muselier a la cote à droite et à gauche et qu’il ratisse large. Ensuite, que son excellente gestion est reconnue sur la plupart des bancs de l’hémicycle régional, hormis ceux du RN. Troisièmement, comme le dit fort bien Mme Bulteau-Rambaud : « il ne faut pas confondre le débat national et le débat régional. Moi je travaille en bonne intelligence avec Muselier et j’ai le sentiment de faire avancer la région dans le domaine de l’emploi, de la jeunesse, de la formation et de l’éducation. Donc j’ai la ferme intention de continuer à ses côtés ».

Sous-entendu : Muselier fait le job et il le fait bien. Les électeurs n’iront pas chercher plus loin : pour Muselier, c’est l’autoroute du soleil qui se profile à l’horizon. Les observateurs, eux, s’interrogeront sur la déliquescence grandissante des partis et des étiquettes. Se réclamer d’un parti politique aujourd’hui, quel qu’il soit, c’est la certitude de se brûler les ailes.

José D’Arrigo

Rédacteur en Chef du Méridional

En couverture : Renaud Muselier, Président de la Région Sud, crédit photo Région sud

OM-Brest : un finish renversant !

Sampaoli était venu avec l’idée de pratiquer un jeu tourné vers l’avant et un pressing de tous les instants. Force est de constater que son groupe n’en a pas les capacités. Les Marseillais n’ont pas la condition physique pour produire les efforts demandés et leur limite technique les empêchent de combiner comme ils le souhaiteraient. Finalement ce match est dans la continuité de cette saison, la patte Sampaoli ne fait pas encore sentir ses effets pour le moment. Mais grâce à deux coups de canons en fin de match l’OM prend les trois points. L’OM, au finish, a balayé toute la Bretagne : après Rennes, Brest !

Deux coups de canons pour une victoire

Les Olympiens ont été très poussifs durant tout le match. Même si les intentions sont bonnes, on peut regretter de nombreux déchets techniques qui les empêchent de prendre le contrôle du match. Heureusement que l’OM peut compter sur ses individualités et notamment Milik qui prouve chaque jour qu’il est un grand attaquant. Il débloqua la situation juste avant la mi-temps d’une magnifique frappe croisée au ras du poteau juste avant la mi-temps. Brest va pousser en début de deuxième mi-temps et égalisera grâce à un coup de pied arrêté. Mais malheureusement pour les Brestois en fin de match sur une récupération inespérée en bord de touche, Luis Henrique va trouver Thauvin dans la surface qui sur un coup de canon du gauche et sans contrôle va venir trouer la cage brestoise et dépoussiérer la lucarne. Le deuxième coup de canon viendra de Michel Cuisance, rentré peu de temps avant, qui permet à l’OM de confirmer sa victoire grâce à une superbe reprise de volée du pied droit. Cuisance, c’est un futur dur-à-cuire !

La renaissance de Cuisance

Après une grande partie de saison catastrophique pour Cuisance où il ne mettait pas un pied devant l’autre, il renaît depuis l’arrivée de Sampaoli. Il a été décisif sur ses deux entrées en jeu avec un but chaque fois.

Luis Henrique : trois passes décisives en deux matchs

Henrique, lui aussi, a eu un peu de mal à s’adapter à la France. Quoi de plus normal quand on est un jeune de 18 ans qui arrive dans un pays inconnu et avec la crise actuelle. Pour ne rien arranger Villas Boas ne lui a pas accordé beaucoup de temps de jeu et n’avait pas l’air de lui faire confiance. Difficile dans ces conditions d’avoir une adaptation rapide. Mais il a su faire le dos rond et attendre sa chance. Aujourd’hui, avec Sampaoli, il s’épanouit en réalisant trois passes décisives lors de ses deux rentrées en jeu.

Le match vu en statistique

Les statistiques viennent confirmer un match serré qui aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre avant le coup de canon de Thauvin.

Possession

Avec une possession de seulement 40%, les Marseillais n’ont jamais réussi à maitriser le match. Ils se sont contentés de contre-attaques pour essayer de se montrer dangereux. Mais ils ont su être bien en place défensivement pour empêcher les Brestois d’être réellement dangereux.

Les tirs

Au niveau des tirs, Marseille en a effectué beaucoup plus que Brest mais sans se montrer vraiment plus dangereux. Avec 12 tirs pour 6 cadrés, les Marseillais ne comptent que 1,72 expected goal (but espéré). Soit deux fois moins que le nombre de buts marqués par l’OM. Ils ont joué d’un peu de chance notamment sur la fin du match pour s’imposer.

L’essentiel est là, une deuxième victoire de rang. C’est une première depuis décembre. Mais il ne faut pas que la victoire vienne cacher le travail qu’il reste à accomplir à Sampaoli et à son staff pour arriver à produire le jeu qu’ils souhaitent et faire vibrer les fins connaisseurs que sont les supporters de l’OM.

Mayeul Laborde

OM-Brest : Une victoire serait…du tonnerre !

A suivre sur Canal+ ce samedi 13 mars à 17h.

L’OM affronte Brest au Vélodrome pour le compte de la 29ème journée de Championnat. Après une première réussie pour Jorge Sampaoli, nouvel entraineur de l’OM, face à Rennes, les Marseillais doivent confirmer contre un adversaire à leur portée. Brest se classe 13ème avec 34 points avant ce match. L’OM se classe 6ème avec 42 points.

Les enjeux du match :

L’OM doit confirmer sa victoire face à Rennes. Pour cela, les Marseillais doivent s’imposer avec la manière. Sampaoli n’a eu qu’un effet psychologique durant la rencontre face à Rennes. Il n’avait pas encore eu le temps de mettre en place sa méthode. Ce samedi on devrait commencer à voir un petit peu sa patte offensive, façon Bielsa. De plus une victoire permettrait à l’OM de reprendre provisoirement la cinquième place au détriment de Lens.  Enfin enchainer une deuxième victoire de rang serait une première depuis le mois de décembre et enclencherait une dynamique positive et un nouvel espoir européen.

Les compositions probables :

L’OM devrait évoluer une nouvelle fois en 5-3-2 qui devient un 3-4-1-2 en phase offensive. Brest évoluerait en 4-2-3-1.

Pronostics :

L’occasion d’enchainer une deuxième victoire de rang est trop belle. Il faudra cependant se méfier des Brestois qui forment une belle équipe avec un jeu attrayant. Ils sont capables de poser des problèmes à tous leurs adversaires. Il faudra ne pas leur laisser trop le ballon pour ne pas s’exposer dangereusement.

Je vois bien l’OM s’imposer sur le score de 2-1. Mais avec l’OM, sait-on jamais ? Il lui est souvent arrivé de se faire battre par des “petits” et de balayer des cadors…

Mayeul Laborde

OM-Rennes – Première réussie pour Jorge Sampaoli

© OM

Pour sa première sur le banc Olympien ce soir on a senti la touche Sampaoli. Même s’il y a encore du travail à faire, Sampaoli a su redonner confiance à son groupe. Cette confiance a permis aux Marseillais de s’imposer au finish. Le 5-3-2 mis en place par Sampaoli a bien fonctionné.

Dès le début du match les Marseillais avaient la volonté de prendre le contrôle du match. Ils sont tout de suite allés de l’avant et auraient dû obtenir un pénalty à la 5ème minutes mais le coup de pied de réparation leur a été refusé après visionnage de la VAR. L’arbitre jugeant que le ballon avait heurté le dos du défenseur rennais et non pas sa main. Pourtant sur les images on dirait bien que le ballon est contré par le bras du joueur rennais. Une décision qui aurait pu peser lourd dans la balance dans ce genre de match ultraserré.

En deuxième mi-temps les marseillais ont baissé de pied physiquement ce qui a permis à Rennes de prendre les commandes. Mais dans l’ensemble le match a été très équilibré.

Un jaune pour Bruno Génésio

Tout le monde s’attendait à voir Sampaoli se chauffer avec les arbitres en raison de son caractère sanguin.. C’est finalement le placide Bruno Génésio, entraineur de Rennes, qui a reçu un carton jaune pour contestation. Sampaoli, lui,  n’a pas fait de vague pour son premier match sur le banc Olympien. Il a su motiver ses joueurs depuis le bord de la touche sans tomber dans la caricature ni l’hystérie sud-américaine. Espérons que cela dure.

Le match vu en statistiques

La possession

La possession a été équilibrée entre les deux équipes même si elle a paru légèrement en faveur de l’OM avec 51% de possession de balle. Cette légère domination résulte de la philosophie de jeu de Sampaoli qui prône l’offensive à outrance, comme Marcelo Bielsa, avec des joueurs qui pressent très haut leurs adversaires.

Les tirs

La aussi la statistique a été très équilibrée mais très légèrement en faveur de Rennes malgré la possession favorable àl’OM. Rennes a en effet tiré 10 fois au but tandis que l’OM a tiré 9 fois au but. En revanche leurs tirs n’étaient pas très dangereux puisque chacune des deux équipes n’a cadré que 2 tirs. Les expected goal viennent confirmer cette tendance. Pour rappel les expected goal sont les buts espérés pour une équipe en fonction des frappes qu’elle a réalisées. Avec seulement 0,75 expected goal en faveur de l’OM et 0,60 pour Rennes, les deux équipes n’ont pas été réellement dangereuses. Ce chiffre illustre souvent les matches de la peur.

Les attaques

Au niveau des attaques là aussi la tendance est légèrement en faveur de Rennes avec 122 attaques dont 40 dangereuses contre 116 pour l’OM dont 34 dangereuses. Le faible taux d’attaques dangereuses prouve bien un match serré et équilibré.

Mayeul LABORDE

Payan à l’Elysée : Un tragique aveu d’impuissance

La visite de Benoît Payan à l’Elysée ce mercredi 10 Mars pour quémander de l’argent au président de la République est un tragique aveu d’impuissance. Le nouveau maire de Marseille s’est soudain rendu compte que l’état de la ville est « catastrophique » et qu’il n’a pas le moindre euro devant lui pour réaliser l’ambitieux programme de rénovation du « Printemps marseillais ».

Alors, le maire socialiste de Marseille va puiser sans vergogne dans les caisses de l’Etat en adoptant le langage du plus populaire de nos fabulistes : « la cigale ayant chanté tout l’été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. Pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine chez la fourmi sa voisine, la priant de lui prêter quelque grain pour subsister jusqu’à la saison nouvelle ».


Hélas, la fourmi, en l’occurrence l’Etat, n’est pas prêteuse. M. Macron a certes un point commun avec M. Payan : il est socialiste et jette donc l’argent par les fenêtres à pleines pelletées. Mais que pèse, électoralement, la République en marche à Marseille ? Or, si M. Macron s’engage à offrir un milliard d’euros à la ville, ainsi que le souhaite son interlocuteur, c’est aussi pour bénéficier en retour de la manne électorale représentée par le conglomérat hétéroclite du « Printemps marseillais » qui a conquis la ville sur la foi d’un mensonge éhonté.


Le président sera-t-il payé de retour ? Rien n’est moins sûr. Dès lors, la démarche de M. Payan s’assimile à celle d’un galopin qui fait son caprice et exige de sa mère une sucette au caramel. « Je veux mon milliard, na ! »


Tout se passe comme si cette demande d’argent était une prière masquée en vue de la mise en tutelle de la ville face aux défis gigantesques qui l’attendent. Ce qui revient à dire, après le pitoyable retrait de Mme Rubirola, que son allié socialiste est, à son tour, saisi du vertige du gousset vide. Et qu’il vient piteusement solliciter le président pour lui faire les poches.


Comme d’habitude, en fin habilleur lexical, M. Payan réfute l’image du solliciteur importun. Il évoque le glorieux passé de Marseille, sa place singulière de seconde ville de France, son rôle culturel éminent, et surtout, il s’en prend vertement à ses prédécesseurs « qui ont fait tout le contraire de ce qu’ils auraient dû faire ».


Ben voyons. M. Payan souhaite-t-il qu’on lui fasse l’affront de ressortir des placards le nombre de délibérations qu’il a votées durant vingt-cinq ans avec la majorité de Gaudin ? Délibérations qu’il semble vouer aux gémonies aujourd’hui ?


Une « situation inextricable »


M. Payan a benoitement confié au président qu’il souhaitait dare-dare rénover plusieurs centaines d’écoles publiques où « les rats s’invitent dans les infirmeries » et restaurer l’habitat indigne qui concerne un Marseillais sur dix. Il a peut-être conclu son propos misérabiliste par sa tautologie rituelle : « la situation est tellement inextricable qu’elle laisse présager des années difficiles ».
Là, M. Payan dit vrai. Les 13 000 fonctionnaires ou collaborateurs de la mairie qu’il compte mettre au travail sauront lui rappeler, via le syndicat FO ou la CGT, qui règnent sans partage sur la ville, qu’ils ne se laisseront pas marcher sur les pieds. Non, M. Payan, ils n’accompliront pas leurs 1607 heures annuelles de travail réglementaire et vous le savez bien. Mais vous préférez bercer vos électeurs dans l’ouate démagogique des lendemains qui chantent.


« Manu, je veux mon milliard, na ! » On entend d’ici le caprice puéril d’un socialiste qui commence à mesurer l’ampleur des responsabilités qui pèsent sur le dos d’un premier magistrat municipal. Il nous abreuve au passage de quelques litotes incongrues du style : « je ne suis pas venu faire l’aumône ». Ah bon ? Et pourquoi est-il monté à Paris alors ? « Les Marseillais doivent être aidés davantage parce qu’ils ne sont pas moins Français que les autres ». Mais qui, diable, en a jamais douté ?


Moins d’un an après l’élection de sa « marraine », voilà le petit marquis socialiste contraint de jouer les marchands de chapeau, les VRP du pauvre, les saltimbanques de la jérémiade. Et l’opération Euroméditerranée, ce n’est pas l’Etat peut-être ? Et la L2, certes très attendue, ce n’est pas l’Etat ? lui rétorque la journaliste de RTL estomaquée.


Voilà M. Payan dans la nasse que Mme Rubirola a adroitement évitée. Il a promis la lune à ses électeurs et se retrouve à faire la manche au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré avec les geignements dramatiques du démarcheur de quartier. Bref, M. Payan devrait être nommé ministre de la parole. Et de la galéjade. Il y serait très à l’aise. Mais il serait douteux qu’il s’y maintienne six ans en poste et subsiste ainsi jusqu’à la saison nouvelle.


José D’Arrigo
Rédacteur en Chef du Méridional