dimanche 20 avril 2025
Accueil Blog Page 360

La Russie surveille son « étranger proche », le Kazakhstan

GMM © DR

Ce début d’année 2022 est marqué par des manifestations très violentes – et violemment réprimées – au Kazakhstan. C’est un immense territoire plutôt méconnu, d’environ 19 millions d’habitants, frontalier de la Russie et de la Chine, au sous-sol riche en hydrocarbures (pétrole, gaz) et en minerais (uranium). Le pays est classé au 12ème rang mondial en matière de production de pétrole et également au 12ème rang pour ses réserves mondiales. Par ailleurs, il est le 2ème producteur mondial d’uranium et est devenu le 2ème pays minier de Bitcoin dans le monde…

Outre ces importantes considérations énergétiques et financières, le pays est géographiquement et géopolitiquement situé au carrefour de différentes influences, dont l’influence russe (qui s’explique historiquement), mais aussi au niveau eurasiatique. Le Kazakhstan est donc au cœur d’une zone stratégique pour plusieurs acteurs de l’Asie centrale.

Pourquoi des manifestations ?

Le 2 janvier 2022, une protestation populaire contre la hausse du prix de l’énergie (en quelques jours le prix du GPL pour les véhicules s’est envolé de 60 %) et la corruption des dirigeants dégénère en émeutes dans l’ouest du pays, puis à Almaty (l’une des plus grosses villes du pays). Elles ont donné lieu à une véritable crise de régime mais au-delà, à un accès de fièvre internationale : l’actuel président actuel Kassim-Jomart Tokaïev a en effet demandé l’envoi de parachutistes par Moscou et ses alliés de l’OTSC (l’Organisation du traité de sécurité collective, organisation à vocation politico-militaire fondée en 2002, regroupe l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan.)

La répression fait plus de 160 morts et 5 800 personnes sont arrêtées. La coupure d’Internet n’a pas apporté la visibilité nécessaire pour une confirmation des faits et la fluidité des informations. Selon V.Poutine, le Kazakhstan aurait été la cible du « terrorisme international ».

> A voir aussi : Tensions Russie-Ukraine : quelle est la situation ?

Il y a d’ailleurs la possibilité que ces évènements aient été initiés par un conflit interne entre l’ancien président, Nursultan Nazerbaïev et K.J Tokaiev, qui en a profité pour limoger le chef des services secrets, proche de Nazerbaïev, Karim Massimov.

Les tendances actuelles montrent que les relations entre le Kazakhstan, la Russie, la Chine, la Turquie et « l’Occident » sont complexes : d’abord à cause de la compétition latente entre Russie et Chine, et de l’expansionnisme panturque, mais aussi des relations parfois ambigües qu’a pu avoir le Kazakhstan avec les Etats-Unis et l’Europe, de par sa position stratégique et ses ressources énergétiques ; également parce que le pays s’est toujours efforcé depuis 30 ans de garder ses distances vis-à-vis de Moscou. La demande d’envoi de troupes russes par le président Tokaïev est au contraire une forme d’acte d’allégeance.

Quelle est la position de la Russie ?

Vladimir Poutine ne se reconnaît pas dans les frontières héritées de l’URSS, en 1991. Dès 1991, la Russie a cherché à consolider les liens avec les anciennes Républiques soviétiques en créant la Communauté des Etats indépendants (CEI) dont émane l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC ou CSTO).

On trouve aussi chez V.Poutine la volonté de surveiller « l’étranger proche », c’est-à-dire le contrôle des « marches de l’empire » (des Romanov ou l’URSS). On observe bien une réaction russe immédiate lorsque des pays de l’ex-URSS montrent des sentiments pro-Américains (cf la Géorgie en 2008) ou se rapprochent de l’OTAN (cf l’Ukraine en 2014).

V.Poutine est aujourd’hui partisan d’un retour aux frontières de l’OTAN de 1997, quand l’Organisation n’avait pas encore intégré les ex-pays de l’Est, libérés du joug communiste. Ce serait évidemment inacceptable pour les Etats-Unis et l’OTAN.

> A voir aussi : Etats-Unis : 6 janvier 2021, et maintenant ?

Le Kazakhstan fait partie de la zone d’influence russe et il est donc logique et cohérent que Vladimir Poutine ait frappé vite et fort avec l’envoi de parachutistes, parce que l’effervescence chez son voisin du sud pouvait devenir dangereuse concernant le contrôle des régimes autoritaires à la frontière sud. Par ailleurs, Moscou est engagé en Ukraine dans un bras de fer avec les américains et V.Poutine se doit de confirmer sa force et sa détermination.

GMM © DR

Le Kazakhstan sera désormais plus redevable à Moscou pour le soutien militaire, ce qui se traduira probablement par des corrections dans les calculs de politique étrangère (et pourrait faire du Kazakhstan une nouvelle Biélorussie). Pour Poutine, le Kazakhstan représente un enjeu considérable. La Russie partage avec ce pays sa plus longue frontière (à peu près 7 500 kilomètres). Environ un cinquième de la population est russe et le pays abrite le cosmodrome de Baïkonour et le site d’essai de missiles antimissiles de Sary Chagan. Mais, c’est surtout la situation géographique du Kazakhstan, considéré comme zone-tampon par la Russie, qui est importante car ce pays est une pièce maîtresse dans la zone d’influence russe.

Quelle est la position de la Chine ?

Le Kazakhstan est, stratégiquement, un pays indispensable, dans le projet des « Nouvelles routes de la Soie ». Ce gigantesque projet, initié en 2013 à Astana, justement au Kazakhstan, regroupe 70 pays, 4,5 milliards d’habitants et 40% du PIB mondial. Le choix d’Astana (aujourd’hui Nursultan) par Xi Jinping pour inaugurer son projet pharaonique témoigne à lui seul de l’importance que le Kazakhstan revêt pour Pékin. Un des buts de ce projet est de renforcer l’influence chinoise en Eurasie. En outre, la Chine apprécie les régimes autoritaires qui ne s’embarrassent pas de contingences « droits de l’hommistes » pour faire du commerce. Aujourd’hui, près de 2 500 entreprises chinoises sont implantées au Kazakhstan, et la Chine détient 24 % des participations dans la production de pétrole et 13 % des participations dans la production de gaz.

> A voir aussi : Une stratégie chinoise en Méditerranée : les investissements portuaires. 1/2 : en Europe

La province chinoise du Xinjiang (Pékin « administre » la province, majoritairement peuplée de ouïgours et kazakhs musulmans) est limitrophe avec le Kazakhstan et la Chine pouvait craindre un impact en cas de développement des manifestations. Elle reste donc très attentive à l’évolution de la situation.

Quelle est la position de la Turquie ?

Le 31 mars 2021, le sommet informel des pays membres du « Conseil turcique », s’est réuni en visioconférence. Fondé en 2009 à l’initiative de l’Azerbaïdjan, cette organisation régionale compte parmi ses membres la Turquie (qui accueille l’état-major de l’organisation), le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan (en tant qu’invité, car ce pays est très attaché à son statut de neutralité) et la Hongrie (pays observateur).

La Turquie mise sur sa proximité historique et culturelle pour tenter de jouer un rôle plus important en Asie centrale, un an après son soutien total à l’Azerbaïdjan face aux troupes arméniennes dans la deuxième guerre du Haut-Karabakh (2020). Ankara a proposé aux talibans en Afghanistan de sécuriser l’aéroport de Kaboul après le retrait total de l’armée américaine il y a quelques mois. La Turquie adopte la politique panturquiste héritée de l’Empire ottoman pour renforcer son influence dans la zone centrasiatique ce qui peut, à terme, conduire à un conflit d’intérêt avec la Russie.

Quelle est la position des Etats-Unis ?                                                                             

Le 6 janvier 2022, les Etats-Unis, par la voix de Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine, ont mis en garde Moscou et les troupes russes déployées au Kazakhstan, contre toute violation des droits humains ou velléité de « prise de contrôle » des institutions du pays. Price a également assuré que les Etats-Unis étaient « prêts » à apporter leur soutien en tant que « partenaire du peuple et du gouvernement du Kazakhstan ». Les Etats-Unis et l’OTAN sont moins directement impliqués par le Kazakhstan. Néanmoins, cet évènement est encore une façon pour la Russie de démontrer sa volonté de protéger sa zone d’influence.

Un aller-retour fort de symboles

Un premier avion transportant des militaires russes a quitté le Kazakhstan le 13 janvier, et Moscou prévoit d’achever le rapatriement de ses forces le 19 janvier. « Les forces de l’OTSC ont rétabli l’ordre et la loi, cela est très important », s’est félicité le président russe, Vladimir Poutine. La rapidité de la démonstration montre la volonté de la Russie de protéger son « étranger proche », militairement si nécessaire, d’envoyer un signal aux pays limitrophes, ainsi qu’aux Etats-Unis et à l’OTAN.

Alain BOGE

Alain Bogé est spécialisé en Géopolitique, Relations Internationales et Commerce International. Il a notamment enseigné à l’Université Lyon 3 (IAE), à la Delhi University-Inde (School of Economics), à l’IESEG School of Management Lille-Paris. Il donne actuellement des cours à la Czech University of Life Sciences-Dpt Economy-Prague, à la Burgundy School of Business (BSB)-Dijon et à la European Business School (EBS)-Paris.

A l’approche des présidentielles, Emmanuel Macron met en lumière l’investissement étranger en France

© Pxb

Depuis 2018, Emmanuel Macron prenait soin d’organiser chaque année à la fin du mois de janvier une grande réunion avec des patrons étrangers. Cette année, le sommet « Choose France » n’a pu avoir lieu en raison de la situation sanitaire. Le président a tout de même annoncé une vingtaine de nouveaux investissements étrangers sur notre territoire, qui avoisinent un total de 4 milliards d’euros.

Ces investissements représenteraient plus de 25 000 emplois selon l’Elysée. Parmi les groupes les plus importants, on compte ainsi le géant américain Eastman, qui investira 850 millions d’euros dans une usine de recyclage de matières plastiques ; Equinix (Etats-Unis), pour un nouveau site d’hébergement, ou encore le désormais bien connu Pfizer, pour un projet de sous-traitance industrielle.

Un coup de collier à trois mois des présidentielles

Sur Twitter, la ministre déléguée chargée de l’Industrie vante une performance « fruit de la politique et des réformes menées depuis le début de ce quinquennat ». Alors que la France s’est affichée comme la première destination des investissements étrangers en 2019 et 2020 (selon le cabinet EY), Emmanuel Macron veut mettre en avant les projets de réindustrialisation du paysage économique français, à quelques mois des élections présidentielles.

Présidentielles : le bal des cocus

© WKMC

A moins de trois mois des élections présidentielles qui se dérouleront en France le 10 avril et le 24 avril, bien malin qui pourrait prédire quel sera notre prochain président ou notre prochaine présidente de la République. Une seule certitude : il n’y aura à l’arrivée qu’un seul ou une seule élue. Et une pléiade de cocus…

La première grande inconnue, nous la vivons partout en France avec effroi, c’est la propagation rapide de l’épidémie de Covid et les restrictions sanitaires qu’elle risque d’imposer : pas de rassemblement, pas de meeting politique, une campagne au rabais dans les réseaux sociaux et, à l’arrivée, la forte probabilité d’une abstention massive et, donc, d’une prime au sortant. Si chaque candidat de droite et de gauche peut donner libre cours à sa verve politique et présenter à sa guise son programme, il peut en aller différemment.

Les candidats à la magistrature suprême doivent bien comprendre que cette élection sera traversée par deux courants qui ne sont pas forcément antagonistes : d’abord le mistral nationaliste qui regroupe près de 40 % des suffrages en France si l’on veut bien coaliser les voix prévisibles de Marine Le Pen, Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Nicolas Dupont-Aignan, Florian Philippot, François Asselineau et celles d’Eric Ciotti qui se porteront en grande partie sur Zemmour ou Le Pen. Ensuite, la tramontane écologiste qui balaye la plupart des anciens fiefs socialistes ou communistes et sera l’argument essentiel des candidats de gauche. L’ensemble des candidats de gauche ou d’extrême gauche totalise 25 % des voix selon les sondages. L’opportunité est donc unique pour la Droite de revenir, enfin, au pouvoir. Mais c’est aussi, ne l’oublions pas, la droite la plus bête du monde…

La troisième certitude électorale, c’est la défiance généralisée des Français de tous bords à l’égard du personnel politique et du « système ». Les électeurs sont lassés, épuisés par les discours politiques, les mensonges, les fausses promesses, et ils votent avec leurs pieds en se gardant de se rendre aux urnes. Néanmoins, comment accepter que la gauche minoritaire dans le pays gouverne la France et que la droite majoritaire perde à chaque coup ?

Emmanuel Macron lui, c’est l’acrobate. Il est prêt à tout pour continuer à déconstruire la France. Il a réussi jusqu’ici à avoir un pied au parti socialiste et « en même temps » un pied dans le camp du parti Les Républicains. Il jongle avec dextérité d’un camp à l’autre, en fonction des circonstances. Vous pouvez être à peu près certain qu’il vous ressortira la petite phrase magique du général De Gaulle : « moi ou le chaos ».

Entre deux provocations visant à diviser les Français, le funambule du « en même temps » va tenter de renouer avec ses « compatriotes » qu’il n’appelait plus que ses « concitoyens » depuis cinq ans. Il va surjouer la carte sanitaire pour maintenir sous cloche le corps électoral et continuer sa marche de guingois en bricolant tant bien que mal une alliance immature entre les élites mondialisées et les minorités gauchistes. Macron sera le candidat de la mondialisation financière et du gauchisme culturel.

L’ennui avec ce président-cataplasme, cet orfèvre du compromis, c’est qu’il sait d’ores et déjà que la « droite économique » vote aux deux tiers pour lui. « Parce que le vote par intérêt est un ressort au moins aussi fort que le vote de conviction », fait observer le plus cynique voltigeur de la droite Thierry Solère. On aura donc droit, de nouveau aux trémolos européistes et à la diabolisation du camp national, pourtant largement majoritaire mais incapable de proposer aux Français un « programme commun de la souveraineté de la nation » porté par un candidat commun.

Tout se passe comme si le scénario de cette élection était écrit d’avance : 66 % des électeurs de gauche plébiscitent une candidature unique et 70 % des électeurs de droite souhaitent la même chose. Comme chacun préfère continuer à faire cuire sa petite soupe dans sa petite marmite, la situation ne risque pas d’évoluer. Nous aurons droit au « grand éparpillement » des voix. Et nous risquons d’assister à ce spectacle affligeant des candidats de droite qui quémandent en permanence à la gauche et aux médias des brevets de républicanisme pour être admis dans le  camp du « bien ».

C’est ce glissement idéologique qui a fini par diluer une partie de la droite dans le centre. Si les gauches et les droites ne se regroupent pas, elles finiront par « disparaître dans le brouhaha de leurs désaccords », fait observer avec lucidité le grand prêtre de la « remontada », Arnaud Montebourg. Attendez-vous donc comme d’habitude à des batailles d’égo, des pantalonnades émanant de Jean-Luc Mélenchon, le papy Mougeot de la créolisation, de Philippe Poutou, le zadiste illuminé, ou encore d’Antoine Waechter, le revenant emperruqué de la verdure. Valérie Pécresse, élue d’un parti plus que de sa base militante, aura de la peine à se singulariser car elle est prise en tenaille entre les Ciottistes-zemmouristes et les Macron-compatibles de son mouvement.

On a cru tout au long de l’automne que le thème central de cette campagne serait celui de l’identité française avec le duo Zemmour-Le Pen claironnant le même couplet sur le grand remplacement et l’impératif que la France reste la France. « Nos élites ne s’en rendent pas compte, mais j’ai des quartiers entiers dans l’Oise sans aucun Français », déplore Arnaud Dumontier, maire LR de Pont Sainte-Maxence. Mais Emmanuel Macron a décentré le débat sur le risque sanitaire et les « emmerdements » qui s’ensuivent.

Le plus probable est que notre pays continuera de péricliter, de s’islamiser et de s’archipéliser. M. Macron lui-même avait titré en 2017 son livre de campagne « Révolution » et il est devenu, par la force des choses, l’homme du statu quo. L’homme de l’endettement massif. Du déclin tranquille. Le prince des minorités. La seule issue pour la droite, c’est de s’assumer comme telle plutôt que de s’excuser face à la police de la pensée socialiste.

Le secret de son éventuelle victoire serait une alliance tacite entre la bourgeoisie patriote issue du « Ciottisme » et les classes populaires exaspérées par l’immigration invasive, l’insécurité et la « défrancisation » progressive du pays. Ce serait enfin, le triomphe de la Nation et le grand retour de la France. Mais, à moins d’un sursaut patriotique toujours possible, je ne crois pas trop à ce réveil identitaire car le mal est systémique et Winston Churchill l’avait déjà, en son temps, diagnostiqué en ces termes : « Il y a ceux qui, par amour pour leur parti, oublient leurs convictions et ceux qui, par amour pour leurs convictions, oublient leur parti. »

Hélas, ce sont toujours les premiers qui gagnent… Et pour les seconds, c’est toujours le grand bal des cocus.

José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional

Retour de match – OM/LOSC (1-1) : l’OM limite la casse

© Twitter Olympique de Marseille

L’OM et le LOSC se sont quittés sur un match nul 1-1 dimanche 16 janvier au stade Vélodrome pour la 21ème journée de ligue 1. Botman et Ünder sont les buteurs. Cette rencontre entre deux équipes armées pour jouer les premiers rôles a tenu toutes ses promesses.

> A voir aussi : Du mouvement en Ligue 1

Des Lillois remuants jusqu’au carton rouge


En première période, l’OM a été surpris par une équipe de Lille entreprenante et au complet. En effet, tous les joueurs malades côté Lillois étaient bel et bien sur le terrain au coup d’envoi. La vitesse et la puissance d’attaquants tels que David ou Yilmaz ont dérouté la défense olympienne sur quelques attaques rapides. Le LOSC est récompensé de ses efforts suite à un corner à la 15ème minute et une belle tête de Botman. Ils auraient pu aggraver le score sans un arrêt de grande classe de Lopez sur Yilmaz à la 22ème minute. Piqués au vif, les Marseillais répondent par quelques incursions; les joueurs lillois commettent plusieurs fautes consécutives qui se soldent par une expulsion de Benjamin André à la 32ème minute. Le LOSC, réduit à 10, adapte son 4-4-2 en 4-4-1 et procède en contre. Le rapport de force s’inverse.

Les Marseillais prennent l’ascendant en seconde période

La seconde période sera à sens unique. Les Olympiens font face au bloc bas lillois qui tient bon jusqu’à la 75ème minute, où l’inévitable Ünder permet à l’équipe de revenir au score. Le dernier quart d’heure, copieusement dominé par les Phocéens, ne permet pas d’obtenir les points de la victoire. Le coach Sampaoli, inspiré lors du dernier match face à Bordeaux, n’aura pas réédité sa performance. Le changement de système de jeu d’un 4-3-3 au 5-4-1 ne lui aura pas donné raison.

Un nul finalement frustrant

Ce sont deux points perdus, à nouveau à domicile. Malgré tout, le groupe reste invaincu en 2022. Il faudra respecter au plus vite en allant s’imposer cette fois-ci à l’extérieur contre Lens. Un match qui s’annonce compliqué !

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

Le service des urgences de Draguignan écartelé entre fermeture et ouverture

© Pxb

Depuis la fin du mois d’octobre dernier, le service des urgences est fermé à l’hôpital de Draguignan entre 20h30 et 8h30 : une fermeture réclamée par des médecins débordés. Les postes ouverts n’ayant pas trouvés preneurs, le sous-effectif a justifié la décision de l’hôpital.

Alors que des sapeurs-pompiers ont été appelés en renfort, les salariés, les syndicats, les habitants et les élus du territoire demandent une réouverture complète du service.

OM/LOSC : le live OM du Méridional

© DR
  • Suivez le live commenté du match OM/LOSC sur Le Méridional
  • Avant-Match à partir de 20h30
  • A suivre sur la chaîne Facebook du Méridional

Exceptionnellement, le live commenté ne pourra pas être effectué ce soir à la suite de problème technique. N’hésitez pas à suivre le live tweet du match sur la chaîne Twitter du Méridional.

Nous nous excusons pour la gêne occasionnée, et nous vous donnons rendez-vous samedi 22 janvier pour le match Lens-OM.

Le coin des livres – « Anéantir » : Michel Houellebecq plus humain que jamais ?

Michel Houellebecq en 2015 © WKMC

Que penser du « dernier Houellebecq » ? On a pris l’habitude de guetter avec attention les sorties littéraires de cet auteur qui marche hors des sentiers battus. « anéantir » (écrit sans majuscule sur la couverture) est sans doute un livre un peu curieux. En l’ouvrant, on s’attend d’emblée à retrouver, au travers des personnages, le cynisme habituellement manié avec dextérité par l’écrivain ; une griffe qui plaît d’ailleurs à beaucoup de « fans » de l’auteur des « Particules élémentaires ». Ces derniers seront-ils déçus ? Le héros, Paul, et ceux qui gravitent autour de lui, sont cette fois-ci nimbés d’une certaine tendresse ; pourquoi pas même la qualifier de fragilité ?

Plusieurs intrigues s’entremêlent (celle des premières pages est d’ailleurs mise entre parenthèses pendant un bon bout de temps). Paul Raison, 47 ans, fonctionnaire à Bercy, en est l’élément central. D’abord, il y a sa relation distendue avec sa femme – ils vivent en « colocation » depuis une dizaine d’années, le réfrigérateur divisé en étages personnels en est le symbole décrit de façon savoureuse ; et puis il y a le travail de Paul, un rôle de « confident » du ministre des Finances Bruno Juge (on a dit que ce dernier avait été inspiré par Bruno Le Maire, ami de l’écrivain). On apprend dès les premiers chapitres que de mystérieux hackers menacent la planète par des attentats à répétition. En parallèle d’une campagne présidentielle – nous sommes en 2027, un futur pas si lointain qui permet un certain rapprochement avec notre paysage actuel… – l’AVC du père de Paul vient rebattre les cartes d’une vie familiale auparavant lointaine.

La psychologie houellebecquienne

Couples, réflexions sur les corps et les esprits… bien sûr, la psychologie houellebecquienne n’est jamais très loin. Les 700 pages de ce roman à l’aspect sérieux (un titre en petites lettres rouges sur une sobre couverture blanche) se lisent sans difficulté et sans longueurs (même si on peut trouver que le héros rêve un peu trop) et laissent au lecteur le temps d’emprunter ses propres chemins de traverse.

On apprécie particulièrement la façon géniale qu’a Houellebecq de passionner le lecteur pour les faits du quotidien, en y mêlant remarques politiques bien sûr, psychologie, allusions littéraires… Un portrait somme toute plutôt complet de « l’humain ». Dans « anéantir », Michel Houellebecq en écrivain analyste qu’il est, a dosé chez ses personnages le médiocre et l’excellent. En faisant cette fois-ci, davantage peser l’ange que la bête.

Jeanne RIVIERE

« anéantir », Michel Houellebecq, éditions Flammarion, 736 pages, janvier 2022, 26€.

Portrait de championne – Emma Gongora, la boxe et la vie

Emma Gongora à la salle Vallier en décembre 2021 © Le Méridional

Elle sourit souvent au détour d’une phrase et revient volontiers sur les détails de ses combats. Lorsqu’on la rencontre, Emma Gongora personnalise la simplicité et la légèreté… associées à un sérieux qu’on a pu vérifier au ring. La boxeuse professionnelle âgée de 28 ans, Marseillaise d’adoption, s’est fait un nom dans le milieu. Un nom des plus respectés, et pour cause : championne de France, d’Europe, et du monde, « Valkyria » (de « Valkyries », les guerrières de la mythologie nordique) s’est frayé un chemin à la force de ses poings.

> A voir aussi : Portrait de champion – Le boxeur Yohann Drai, enfant de Bonneveine, Marseille-Thaïlande et retour

Contrairement à d’autres, Emma Gongora n’est pas « tombée dans la marmite » des sports de combat dès son enfance ; mais elle a toujours été sportive : « J’ai fait pas mal de course à pied, de cross, de gym… des disciplines qui demandaient de l’effort et de la rigueur. » Elle pratique l’athlétisme pendant six ou sept ans tout de même, au point d’être inscrite, sa dernière année, sur les listes de haut niveau. Et puis arrivent le bac, les études… Emma reste un an à Saint-Etienne mais le système de la faculté ne lui convient pas.

La révélation de la boxe

Elle part vivre en Ardèche. C’est dans le club d’un minuscule village de la région qu’elle va connaître le flash de la « révélation boxe » : « Venue un peu par hasard, j’ai senti dès le premier cours que la boxe serait mon sport. Il y avait le cardio, l’intensité… et en même temps, la discipline et la rigueur que je connaissais déjà. » Quatre mois à peine après ses débuts en Full Contact, elle commence les championnats régionaux amateurs. De combat en combat, la jeune femme de 20 ans prend rapidement ses marques, passe les niveaux (amateur puis semi-professionnel) et est propulsée en championnat de France.

Une guerrière nommée Valkyria

Plusieurs années d’affilée, elle combat et gagne aux championnats de France. Du Full Contact, elle est plutôt passée au kick-boxing : « Je préférais le K1 rules [entre le kick et le muaythaï], moins aérien. On cherche vraiment l’impact avec les jambes, avec les genoux », détaille la championne. En parallèle, la vie la fait changer de région : après avoir repris un BTS en alternance, elle boucle sa licence professionnelle de Travaux publics à Lyon, puis déménage à Marseille pour une licence de Logistique et management industriel. Elle progresse en gagnant des combats toujours plus sérieux : championne de France en semi-pro (2016), championne de France pro de K1 (2017)…

© Le Méridional

La boxe ou la vie

Jusqu’à présent, Emma pratiquait le sport de haut niveau sans lui consacrer sa vie. « Je me levais à l’aube pour m’entraîner, et je retournais à la salle le soir, mais je n’imaginais pas y passer ma journée. » C’est lorsqu’elle devient championne d’Europe de K1 en 2018 qu’elle commence à « penser aux choses sérieuses ». « Au travail, on me propose un CDI, que je refuse. A ce moment-là, je veux devenir championne du monde, je veux prendre le risque de consacrer ma vie à la boxe. » Elle sait aussi par les réseaux sociaux que beaucoup d’athlètes vivent de leur passion en faisant appel à des sponsors.

« Une adversaire ultra vorace »

2019 est l’année de la réussite. Elle gagne encore en légitimité, s’il en était besoin, puisqu’elle devient championne du monde de K1. En novembre, elle participe à la Nuit des Champions face à Sarah Moussadak : « Ce combat reste gravé dans ma mémoire. Il a été un des plus marquants et des plus durs, se souvient Emma Gongora. Mon adversaire était ultra vorace, il y avait énormément de pression sur le ring, dans nos coins, dans les tribunes. » Les deux jeunes femmes ne ménagent pas leurs efforts ni leurs coups. Emma conserve cette année-là sa ceinture Nuit Des Champions, en s’imposant aux points, alors qu’elle s’était imposée par KO lors de l’édition 2018.

> A voir aussi : Farid Mouelhi : « C’est rare de pouvoir vraiment boxer en France »

Touche à tout

En janvier 2020, elle se sépare de son coach Hervé Busonéra et adhère au Challenge Boxing, le fameux club de Louis Lavaly, qui fait avant tout de la boxe anglaise et du pieds-poings. Elle y tâte aussi du MMA (Mixed Martial Arts). Fin janvier, l’entraîneur lui propose un combat de boxe anglaise à Paris, qu’elle perd, mais dont elle revient satisfaite. « Quand on joue à l’extérieur, c’est toujours plus difficile », précise-t-elle.

L’appel du ring

Arrive le covid, et avec lui, la suspension des combats. Le fait de ne pas boxer pendant un an fait réfléchir Emma : « Les vrais combattants ont besoin de combattre ; ils ressentent l’appel du ring. Le Covid en a incité beaucoup à choisir des combats dans plusieurs disciplines de la boxe. »

A la salle Vallier, en décembre 2021 © Le Méridional

Une certaine semaine de novembre 2020, coup de théâtre ; son coach Louis Lavaly lui téléphone : « On nous propose de remplacer au pied levé la Bosnienne Pasa Magalic à Nantes ; elle devait affronter Estelle Yoka Mossely mais a dû annuler sa venue. » Estelle Yoka Mossely, championne olympique 2016 (femme de Tony Yoka) : un gros morceau pour la Marseillaise. Emma Gongora s’incline mais non sans honneur : « J’étais contente d’avoir réussi à bousculer une championne olympique, sans la préparation qui va normalement avec », sourit-elle.

Incertitudes et certitude

Comme pour beaucoup de champions sportifs, le contexte lié au Covid reste inconfortable. Le calendrier des combats demeure incertain. Mais Emma s’entraîne plus que jamais et combat dès qu’elle le peut (on l’a vue récemment à la salle Vallier par exemple). Elle a également passé son examen de coach de vie et coach en préparation physique.

> A voir aussi : Portrait de championne – Emma Clair-Dumont, une vie de défi et d’aventure

De beaux combats sont prévus dans les mois qui viennent ; la boxe anglaise notamment sera à l’honneur à Marseille, une façon de redonner vie à la mythique époque des Mehdi Sahnoune et des Myriam Lamare. La championne Emma Gongora, qui va avoir 29 ans en juillet 2022, se donne encore plusieurs années pour fouler le ring. Avec une certitude : la boxe fait partie de sa vie.

Thomas MOREAU

Il y a 400 ans naissait Molière

Jean-Baptiste Pouelin, dit Molière © WKMC

Pour célébrer les 400 ans de la naissance de Molière, retrouvez dans les colonnes du Méridional le mot d’hommage de Jean-Noël Bévérini.

Quatre cents ans après, que ne naît un Molière,

Un nouveau Poquelin, un nouveau Jean-Baptiste

Pour à nouveau pourfendre d’une verve princière

Nos travers et nos mœurs par bien trop fantaisistes ?

Il est tant de ministres et tant de politiques

Que tu aurais, Molière, si grand plaisir à prendre

Pour de nouveaux modèles de tes vers satiriques

Et, sur tes chères planches, les choisir pour les pendre.

Qui serait aujourd’hui « Le docteur amoureux »

Qui n’a pas d’yeux plus doux que pour ses chers vaccins ?

Quel est en Pandémie le mot le plus heureux :

« Découvrez votre épaule » ou  « cachez moi ce sein ? »

L’illustre comédien n’aurait-il pas changé

Le titre de sa pièce  «  Le mariage Forcé »

Pour une autre version « Le vaccin obligé » ?

Nous aurions vu Scapin se faire transpercer

D’une aiguille le bras et tout fort s’écrier :

« Je me suis fait piquer, non par crainte de mort

Mais pour fuir la disgrâce d’être pestiféré,

D’être maudit de tous et de tous mis dehors ».

« Panulphe ou l’Imposteur » changerait-il de titre ?

Monsieur de Pourceaugnac devant ses médecins

Qu’il prenait, il est vrai, pour de sinistres pitres,

Pourrait-il déclarer : «  Mais je me porte bien ! »

Molière, tu nous manques. Ne peux-tu revenir 

Pour mettre de l’audace, du rire et de l’humour

Dans ce triste présent et pour notre avenir ?

Imaginaires ou pas, serons-nous donc toujours

Des malades d’espoir, des malades d’amour ?

La seule issue, dis-nous, est-ce donc un vaccin

Cent fois multiplié ? Que dis-tu Poquelin ?

Jean-Noël BEVERINI

© DR

Jean-Noël BEVERINI appartient à l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille.

Avant-match – OM/LOSC : Du mouvement en Ligue 1

L’OM s’apprête à recevoir ce dimanche 16 janvier le LOSC pour le compte de la 22ème journée de championnat. Suivez le live commenté sur les pages FacebookYoutube et Twitch du Méridional.

> A voir aussi : OM/LOSC : sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

En ce début d’année, le rythme est un peu moins soutenu, les différentes coupes d’Europe reprendront leurs droits mi-février. Pour l’heure, les équipes sont en pleine mutation, les coaches doivent faire preuve d’adaptation car ils ont plusieurs paramètres à prendre en compte.

Le premier paramètre est la coupe d’Afrique des Nations qui vient quelque peu faire évoluer les groupes. Du côté des Olympiens, Gueye et Dieng sont en sélection nationale ; le LOSC, lui, conserve tout son effectif, ce qui donne un léger avantage aux Lillois sur ce plan.

Le deuxième point est celui de la pandémie qui vient créer des déséquilibres dans les confrontations et redistribuer les cartes au sein des effectifs de Ligue 1. Les Olympiens ne sont pas épargnés : trois joueurs semblent malades à ce jour ; en effet, Milik, Gerson et Alvaro ne devraient pas prendre part à la rencontre. Pas moins de cinq joueurs du côté lillois sont touchés et non des moindres : Jonathan David, omniprésent ces derniers temps, sera probablement absent ainsi que André ou encore Xeka, Bradaric et le buteur Yilmaz. Au jeu des Covidés, cela tourne à l’avantage des Marseillais.

L’équipe probable du coach Sampaoli :

Le dernier point est bien sûr le mercato d’hiver qui vient lui aussi brouiller les pistes. Les deux clubs ont fait une recrue : les Lillois ont misé sur la jeunesse en recrutant le Kososvar Edon Zhegrova ; il aura la lourde tâche de faire oublier Jonathan Ikoné parti à la Fiorentina. La cellule de recrutement de l’Olympique de Marseille a quant à elle jeté son dévolu sur un nouvel attaquant, Cédric Bakambu qui ne pourra malheureusement pas prendre part à la rencontre de dimanche pour un contrat qui n’est pas encore homologué ; d’un point de vue mercato je dirai : égalité.

Nous devrions retrouver la même équipe que lors de la dernière sortie des Marseillais ; les jeunes Olympiens seront une nouvelle fois en nombre sur le banc.

Pronostic : 1 à 1

Je ne peux clôturer cet article sans rendre hommage à André de Rocca dit « Dédé », qui rejoint les passionnés de l’OM partis trop tôt. Sa voix reconnaissable entre mille laissera un vide dans le paysage marseillais. Toutes nos pensées vont à la famille à qui nous adressons nos plus sincères condoléances.

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.