Mot souvent employé à tort pour désigner les personnes à revenus modestes.
Toutes ne sont pas « défavorisées ». En effet de nombreuses personnes à revenu modeste sont assistées, c’est-à-dire vivent au détriment des autres, ce qui fait d’eux de véritables privilégiés. D’autres ont des revenus modestes, mais ne méritent pas davantage, voire méritent moins si l’on considère le travail et la contribution véritable qu’ils fournissent : salariés « abrités » de toute sanction, agriculteurs subventionnés, « intouchables d’Etat » selon le titre d’un ouvrage inspiré… Dans ce dernier cas, il s’agit donc de « favorisés » véritables.
Il existe bien en tout cas des personnes ou des familles à revenus modestes que le langage habituel des politiques qualifie de « défavorisées », appréciation, semble-t-il, bien sommaire. Certaines sont en effet défavorisées par la nature, le manque de formation, l’isolement géographique et comme indiqué plus haut, mériteraient d’être aidées si elles font leur part des efforts. D’autres sont seulement incapables ou paresseuses et profitent de notre « modèle social ».
L’ennui est que cette assimilation sommaire « revenus modestes-défavorisés » nuit aux personnes véritablement défavorisées, par leur naissance, ou leur malchance, personnes qui mériteraient d’être aidées.
A l’autre extrémité du spectre existent des personnes défavorisées à hauts revenus, qui plus est mérités par leur compétence et leurs efforts : ce sont ceux que le système fiscal discrimine par la progressivité de l’impôt, la surtaxation du patrimoine, et notamment les droits de succession. Ces discriminations ne résultent pas du hasard mais de la production législative inspirée par les idéologies de haine sociale et d’envie.
Tout ceci contribue de façon décisive à la stagnation de l’économie française particulièrement imprégnée et contaminée par ces idéologies politiques. Qui finalement en souffre le plus ? Evidemment les plus modestes, mais ils ne le savent pas, abusés qu’ils sont par les démagogues anti-talent et anti-réussite.
Beaucoup de vocations d’entrepreneurs sont ainsi littéralement étouffées par la complexité bureaucratique française et européenne avant même de commencer, freinées ensuite par la fiscalité et toujours l’excès de règlementations, assommées à la fin par les droits de mutation et de succession.
Le meilleur moyen qu’il y ait moins de « défavorisés » serait de dégager la route de ceux qui peuvent créer des richesses. Malheureusement, les références culturelles françaises diffusées par le « système » dit éducatif font que le talent, la compétence, l’effort, et pire, la réussite sont désignés comme les ennemis du peuple !
Pierre Dussol est professeur d’économie honoraire à Aix-Marseille-Université. Il a compris depuis belle lurette les méfaits de la torsion des mots sur la désorientation et le vide des esprits. En véritable « redresseur de tors », il a décidé de reprendre les définitions de base qui permettent de mieux décrypter les habillages et autres artifices du politiquement correct. Il livre son point de vue savoureux dans les colonnes du Méridional.
A l’appel du syndicat CGT, les agents territoriaux du service public manifestent à Marseille pour le deuxième jeudi consécutif. Ils entendent surtout faire reconnaître la pénibilité de leur travail. « Pour tous les collègues marseillais, ceux qui s’occupent des enfants placés, des enfants dans les crèches, etc. il faut une reconnaissance de la pénibilité, et un salaire estimé en conséquence », estime une manifestante. Une délégation doit rencontrer demain la présidente du Département, Martine Vassal.
Depuis la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, mettant fin à l’offensive azérie sur la région du Haut-Karabagh, l’Arménie panse toujours ses plaies. Ce conflit aura fauché l’avenir de milliers de jeunes hommes blessés au combat et continue de tuer : un regain de tensions est à déplorer dans la région. A Erevan, un centre de réhabilitation tente de leur redonner goût à la vie.
Le capitaine Merces, 27 ans, s’engage dans le hall du centre de réhabilitation d’Erevan. Malgré sa main droite paralysée, il parvient à se mouvoir seul avec son fauteuil roulant. Un plaid cache ses jambes. Il ne veut pas que l’on voit ses blessures. « J’ai été blessé par des éclats de mine de 82 mm de diamètre le 10 octobre. » Le jeune homme était basé depuis 2014 à Djabraïl, un camp militaire arménien dans le Haut-Karabagh, appelé aussi « Artsakh » en arménien. Avec pudeur, il raconte sa guerre et rêve de pouvoir retourner servir dans l’armée. En attendant, sa priorité est de remarcher un jour. Il est pris en charge gratuitement avec plusieurs centaines d’autres blessés dans le centre de réhabilitation de la clinique universitaire n°1 à Erevan. « On ne parle pas de la guerre entre nous. Sinon, nous deviendrons fous. Mais il y a beaucoup d’entraide pour surmonter les difficultés. »
Un centre de rééducation pour le corps et l’âme
A Erevan, capitale de l’Arménie, une brume légère flotte au-dessus des rues. La lumière est blanche, intense, pure. L’air est glacial. Non loin du centre-ville, les murs gris de l’hôpital d’Erevan offre un havre paisible, loin de la circulation. Un groupe d’hommes en uniforme militaire fument une cigarette devant l’entrée du centre de réhabilitation. Certains ont des bandages sur la tête, d’autres sont en fauteuil.
500 soldats blessés sont pris en charge gratuitement dans ce centre
Tous sont des blessés de guerre. Le 27 septembre 2020, l’Azerbaïdjan lance une offensive d’envergure contre la région autoproclamée autonome dans les années 90, l’Artsakh. Le conflit est asymétrique avec d’un côté une armée azérie combattant avec des drones et soutenue par la Turquie, et de l’autre les soldats arméniens très jeunes et sous-équipés. Il existe peu de chiffres fiables pour l’heure mais on estime à 4 000 le nombre de morts et des milliers de blessés graves côté arménien.
Environ 500 soldats blessés sont donc pris en charge gratuitement dans ce centre de réhabilitation. Il est intégré dans un grand complexe hospitalier d’Erevan financé par des bienfaiteurs.« Nous avons des patients des trois guerres : celle de 1990, celle de 2016 et celle de 2020. Aujourd’hui, mes patients ont en moyenne tous entre 18 et 20 ans », souligne avec douceur le docteur Loussiné Poghossian, médecin en chef du centre.
Âgée de 47 ans, le médecin a plus de vingt ans d’expérience dans le domaine de la rééducation, de la neurologie et de l’orthopédie. « Nous avons beaucoup de jeunes polytraumatisés ou amputés. Ils ont des blessures neurologiques profondes au niveau du cerveau ou de l’épine dorsale. Tous les cas que nous rencontrons laissent des traces dans nos cœurs mais nous ne nous permettons pas d’être faibles. » Le docteur Poghossian sait de quoi elle parle : son fils de 26 ans est parti sur le front comme volontaire.
Une jeunesse fauchée
La salle de kinésithérapie et les couloirs de la clinique sont remplies de jeunes patients. Sur les visages meurtris, on peut y lire le traumatisme vécu. Une question se pose, brûlante : comment refaire sa vie après l’avoir presque perdue ? « Notre priorité pour ces jeunes est de leur donner la motivation pour continuer à vivre et je pense que nous y parvenons », précise le docteur Lorossan. Le centre de réhabilitation apporte également une aide sociale afin que les blessés puissent se réinsérer.
Ils peuvent suivre des cours de musique ou d’anglais. « Bien sûr que j’ai des projets, je suis jeune. Mais pour le moment, je souhaite juste me reconstruire.Dans ce centre, les soignants sont supers : ils nous relèvent, ils nous refont marcher », souligne à voix basse Haik, 20 ans. Une large cicatrice s’enroule le long de sa tête. Le jeune homme marche avec difficulté en s’appuyant sur une canne à trois pieds. Il souffre d’une infirmité motrice cérébrale.
« pour le moment, je souhaite juste me reconstruire »
Mobilisé au début du confit, le jeune étudiant en droit devait finir son service militaire le 11 janvier 2021. Il a été blessé à la tête par un drone azéri à Martouni, en Artaskh. « Je n’ai vraiment pas de chance. J’ai été blessé la veille du cessez-le-feu… Je me souviens que j’étais seul quand le drone m’a pris en chasse. J’ai perdu connaissance. Je me suis réveillé huit jours plus tard à l’hôpital d’Erevan où j’ai été opéré en urgence. » Hayk a souffert d’amnésie. A l’hôpital, il n’a pas reconnu sa famille. Assis sur un gros sofa de velours, Hayk parvient à sourire, un peu timide mais le regard franc. Pourtant, on sent une certaine fragilité, difficilement saisissable. « J’étais étudiant en deuxième année de droit à la faculté. Je ne sais pas trop ce que je vais faire : reprendre mes études ou quitter définitivement l’Arménie. » Il est inquiet car son petit frère de 17 ans veut s’engager dans l’armée. « Je ne lui permets pas de penser à la guerre. Je souhaite vraiment la paix, qu’il ne vive pas ce que j’ai vécu. Je le protège au maximum mais il faudra bien un jour qu’il parte faire son service militaire… »
Un regain de tensions
Des craintes qui sont justifiées : le 26 mars 2022, l’Azerbaïdjan est accusée par la Russie d’avoir violé le cessez-le-feu tandis que la France, dans un communiqué datant du 25 mars dernier, déplore « les incidents armés et mouvement de troupe dans les régions Parukh et de Kharmort » sans accuser directement les belligérants. Depuis l’accord de cessez-le-feu, un contingent russe est chargé du maintien de la paix dans la région. Bakou dément toute violation.
Par ailleurs, depuis trois semaines, l‘Arménie accuse son voisin d’avoir endommagé le gazoduc approvisionnant le Haut-Karabagh à Chouchi, ville reprise par les Azéris à l’issue du conflit de 2020. La France affirme avoir « pris note avec inquiétude d’une nouvelle rupture d’approvisionnement en gaz des populations du Haut-Karabagh et demande que soit rétablie la connexion. » La situation reste floue dans la région.
Marie-Charlotte Noulens est journaliste depuis cinq ans. Elle est passée par la presse locale en Normandie avant de travailler à Bangkok pour « Asie Reportages ». Elle a rejoint ensuite le magazine « Aider les autres à Vivre », pour lequel elle écrit sur des sujets de société, principalement dans des zones touchées par la guerre ou encore, autour de la précarité en Afrique, au Moyen Orient et en Asie du Sud-Est.Elle se déplace à l’étranger et livre dans les colonnes du Méridional ses analyses sur l’actualitéinternationale.
Le géant Siemens Gamesa a annoncé officiellement cette semaine le lancement de son usine d’éolienne offshore au Havre. Les deux autres se situent à Montoir-de-Bretagne et Cherbourg (General Electric Renewables). Ce lancement rapide correspond à une demande de l’exécutif; lorsqu’Emmanuel Macron a dit vouloir six nouveaux réacteurs nucléaires, il a donné l’objectif de l’équivalent de 40 réacteurs nucléaires en éolien offshore, pour l’horizon 2050. L’éolien offshore est bien plus efficace que l’éolien de terre, et ne défigure pas le paysage lorsque les éoliennes sont suffisamment éloignées des côtes.
Décidément, les frères Guérini n’en ont pas fini avec la justice. Près de quinze après l’ouverture d’une information à leur encontre pour « marchés truqués », « trafic d’influence », « détournement de fonds publics », la cour d’appel d’Aix-en-Provence a décidé de mitiger légèrement les peines de prison qui ont été infligées en correctionnelle à Marseille au sénateur Jean-Noël Guérini, ancien président socialiste du conseil général des Bouches du Rhône et à son frère Alexandre, dit « Monsieur Frère », le deus ex-machina de ces combines socialistes qui rappellent les temps anciens où les pouvoirs publics à Marseille était aux mains des truands.
Jean-Noël Guérini avait en effet été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis, à 50 000 euros d’amende et à cinq ans de privation de ses droits civils et civiques. Or la cour d’appel a ramené cette peine à trois de prison dont dix-huit mois avec sursis, 30 000 euros d’amende et cinq ans de privation de ses droits civiques.
Le plus incroyable de l’histoire, c’est que le parlementaire reste sénateur jusqu’à l’extinction des recours. Comme son avocat Me Hervé Temime a formé un pourvoi en cassation, le sénateur socialiste demeure condamné pour l’instant à une peine infamante mais il reste un prestigieux locataire du palais du Luxembourg grâce à la complicité du conseil constitutionnel qui estime à bon droit qu’on ne saurait acquiescer à la demande des juges d’exécuter sa déchéance politique en l’absence d’une condamnation définitive.
En France, on peut donc en même temps être condamné à une peine de prison « pour avoir agi avec une malhonnêteté caractérisée », selon l’avocat général aixois, et être réinvesti dans ses fonctions politiques nationales comme si de rien n’était…
Quant à « Monsieur Frère », Alexandre le combinard socialiste, il a été condamné à six ans de prison ferme (au lieu de huit en première instance) avec mandat de dépôt à la barre. Alexandre Guérini a donc aussitôt été arrêté par les forces de l’ordre et a rejoint la prison de Luynes dans la soirée de mercredi.
On ignore combien les combines socialistes ont rapporté en réalité aux frères Guérini lorsqu’ils régnaient sur les Bouches du Rhône, faisaient et défaisaient les carrières à leur guise et rendaient des services tous azimuts pour renforcer leur implantation clientéliste. Ce qui est sûr, c’est que la justice a confisqué près de dix millions d’euros sur les comptes off-shore d’Alexandre Guérini. Les frères Guérini auraient dû se souvenir du proverbe que leur avait appris leur instituteur du Panier : « bien mal acquis ne profite jamais ».
Si « Saint-Ex » fait encore et toujours parler de lui, ce n’est pas un hasard. Né en 1900, il a traversé la moitié du siècle en épousant l’un des symboles du progrès : l’aviation. Personnalité fascinante, Antoine de Saint-Exupéry a aussi un lien tragique avec le Sud, puisque c’est au large de Marseille qu’il périt, en 1944. Les éditions Glénat, dans une nouvelle édition de bande dessinée, offrent un bel aperçu de la vie que cet homme a vécu, pour voler.
« Le chef d’exploitation de la compagnie a besoin d’être secondé dans ses tâches administratives. »
– Je vous suis reconnaissant, monsieur le directeur, mais mon désir est de voler, uniquement voler.
A l’époque (au début de la décennie 1920), on ne plaisante pas avec les aventures dans le ciel. Ni avec le courrier. Cette « religion » s’explique par l’importance du courrier, qui représente encore le principal moyen de communication entre les gens.
Pour « le patron », (Daurat), le courrier est plus précieux que la vie : c’est dire ! Cela n’est pas pour faire peur au jeune Antoine de Saint-Exupéry. En 1926, quand il est engagé comme pilote au sein des Lignes Latécoère, il côtoie les pionniers de ce qu’on a appelé « l’Aéropostale », dont beaucoup deviendront des amis : Jean Mermoz, Henri Guillaumet…
Où le mène ce drôle de métier-passion ? En Afrique, en Amérique du Sud, mais aussi aux Etats-Unis à partir de 1940. Entre les années 20 et les années 40, les avions ont évolué à vitesse grand V. En cette Deuxième Guerre mondiale, au vu de leurs nouvelles capacités, les avions ont pris une importance décuplée par rapport à l’époque de la Grande Guerre. Dans le ciel, les pilotes prennent tous les risques pour faire avancer les pions de l’échiquier politique.
Le risque, jusqu’à la mort : l’amitié entre pilotes est d’autant plus intense qu’ils connaissent tous la folie du vol qui les habite chacun. Le 31 juillet 1944, Saint-Exupéry décolle de Corse pour une mission de reconnaissance photographique. Il disparaît en mer, au large de Marseille.
Dans cette fiction inspirée de la vie de Saint-Exupéry, les auteurs (Pierre-Roland Saint-Dizier et Cédric Fernandez) ont inséré des passages des œuvres du pilote-auteur : puisque oui, la sensibilité de cette personnalité se révèle aussi à travers ses écrits (dont beaucoup ont été récompensés ; « Le Petit Prince » est d’ailleurs l’un des livres les plus traduits dans le monde.)
« Et maintenant, au cœur de la nuit, comme un veilleur, il découvre que la nuit montre l’homme : ces appels, ces lumières, cette inquiétude. » (« Vol de nuit »). Les pieds sur terre, Saint-Ex, mais la tête dans le ciel, définitivement.
Jeanne RIVIERE
« Saint-Exupéry, 1900-1944 », Pierre-Roland Saint-Dizier et Cédric Fernandez (trois albums réunis en un seul, pour cette nouvelle parution), éditions Glénat, février 2022, 160 pages, 14,95€.
Les médias sont là pour le rappeler (à l’heure où l’indifférence à la vie politique nationale fait rage, surtout chez les jeunes) : en cas d’impossibilité de voter, établir une procuration ne représente pas le bout du monde. Jusqu’au jour même du scrutin, on peut le faire. Mais mieux vaut évidemment s’y prendre plusieurs jours à l’avance ; surtout dans les grandes villes, où les files d’attente au commissariat sont souvent longues.
A noter : depuis le 1er janvier 2022, un électeur peut donner sa procuration à un citoyen qui ne vote pas dans la même commune. Ce dernier se déplace en revanche avec la procuration dans le bureau de vote du citoyen qui ne peut voter lui-même.
Les services d’Etat tentent de simplifier au plus les démarches de procuration par le biais du site maprocuration.gouv.fr.
Vladimir Fédorovski, ancien diplomate russe de renom, écrivain à succès, possède trois passeports : russe, ukrainien et français. Il a cette particularité étonnante d’avoir un père ukrainien, officier qui s’est couvert de gloire dans l’armée ukrainienne, une mère intellectuelle russe, et il vit en France, le plus souvent à Marseille. Fédorovski, ancien conseiller de Gorbatchev, Eltsine et Poutine, est un des mieux placés pour évoquer la guerre car il n’a aucun parti pris dans le conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine.
Ses explications ne sont pas polluées par la bataille de propagande que se livrent ces deux pays et sa lecture de l’événement est forcément intéressante. Voilà pourquoi la parution de son livre intitulé : « Poutine, l’Ukraine. Les faces cachées » (Editions Balland) tombe à point nommé. Son constat principal fait froid dans le dos : « Nous vivons un des moments les plus dangereux de l’histoire de l’humanité, estime-t-il, j’ai une longue expérience des crises et je peux vous affirmer que la guerre mondiale est possible… »
Dans une salle archi-comble des « Arcenaulx » à Marseille, le diplomate a été présenté par Jean Gugliotta, président de l’union royaliste provençale. Interprète de Léonid Brejnev, lui-même d’origine ukrainienne, Fédorovski a insisté sur l’interpénétration de ces deux peuples amis et rivaux :« Brejnev était sourd, révèle-t-il, il me rappelle beaucoup Joe Biden, j’étais obligé de crier pour me faire entendre et il était ravi de converser avec moi car j’étais le seul dont il captait vraiment les propos. Puis il a fait comme Joe [Biden] : il est devenu gâteux… »
Pour lui, la situation actuelle est gravissime « car il suffit d’une petite erreur pour tout embraser. »« Je peux vous dire, ajoute-t-il, que les récents propos belliqueux de Biden ont incité les stratèges russes à mettre leur batterie nucléaire en alerte maximale. Nous sommes donc sur un volcan et seule la diplomatie pourra nous tirer d’affaire. »Lorsqu’un ministre français se répand dans les médias en plastronnant : « Nous aussi nous avons la bombe », il ne fait qu’envenimer la situation et banaliser la perspective d’une guerre nucléaire mondiale, ce qui serait une abomination.
Pour Fédorovski, les Européens ont fait une erreur de calcul en croyant que les sanctions économiques drastiques dirigées contre la Russie allait faire plier Vladimir Poutine ou entamer sa détermination : « Croire qu’on peut mettre la Russie à genoux est une pure illusion, affirme-t-il, c’est le contraire qui va se produire et la crise que va traverser l’Europe sera terrible. N’oubliez pas que le peuple russe vit dix fois mieux avec Poutine qu’avec Boris Eltsine et que Poutine incarne désormais le renouveau de la fierté nationale russe… »
Les Russes ont d’ores et déjà réorienté leur économie vers la Chine et l’Asie et ils tournent le dos à l’Europe qui aurait dû rester leur alliée naturelle « de l’Atlantique à l’Oural » comme disait le général De Gaulle en parlant de la Russie et non pas de l’union soviétique. Les USA, qui ont été très bien informés (probablement par une taupe de l’armée rouge) sur la date et l’heure de l’invasion russe en Ukraine, se trompent en revanche quand ils pensent qu’on peut se débarrasser aisément des oligarques et de Poutine pour leur substituer une marionnette du style d’Eltsine à la botte des Américains. Les avertissements des uns et des autres sur les velléités de conquêtes par la Russie des pays baltes et de la Pologne sont sans fondement sérieux et l’objectif réel de Poutine se borne à une partie de l’Ukraine : la partie tampon entre la fédération de Russie et l’Occident.
L’Europe et les Etats-Unis n’ont pas fini de payer la tragique erreur diplomatique dénoncée par Alexander Zinoviev : « On a visé le communisme mais on a tiré sur la Russie ». Fédorovski, consulté par les dirigeants des deux bords, ne cesse de plaider en faveur d’un « statut de neutralité » pour l’Ukraine, c’est-à-dire un Etat « trait d’union » entre l’Europe et la fédération de Russie. Pour le diplomate, le seul moyen d’éviter que « l’Ukraine ne soit anéantie par l’armée russe », c’est de parvenir à sceller un accord entre les belligérants qui soit satisfaisant pour les deux parties et prenne vraiment en compte leurs intérêts respectifs. Cet équilibre introuvable doit impérativement être trouvé par Zélensky et Poutine, sinon c’est l’Europe qui sera le dindon de la farce avec l’effondrement probable de son système financier, victime d’une inflation galopante, et l’envol des prix du gaz, de l’essence et du blé.
« Les Occidentaux ont tort de croire que Poutine est devenu dingo ou parano, ils transposent en réalité sur lui leurs propres travers psychologiques, affirme Fédorovski, il est l’homme qui venge une trentaine d’années d’humiliations infligées à la Russie par l’Occident. Les dirigeants européens n’ont rien compris à la personnalité tourmentée de Vladimir Poutine : c’est d’abord un enfant meurtri qui a été abandonné très jeune dans les rues de Léningrad et a été formé par la pègre : il ne s’en cache pas. C’est là qu’il a appris la première règle de survie : si tu n’es pas avec moi tu es contre moi, et si tu es contre moi… »
En se frottant aux caïds de la pègre russe, Poutine a intégré une seconde règle : lorsque la bataille est inévitable, il ne faut jamais reculer, il faut s’engager à fond et aller jusqu’au bout, quel que soit le prix à payer. Une autre clé pour mieux comprendre la face cachée de Poutine, c’est le judo. Ce sport de combat lui permet d’anticiper sans bouger le mouvement de son adversaire et d’user de sa force à son profit. La troisième clé de compréhension, c’est la fourberie au sommet de l’Etat : l’homme a les réflexes de l’espion qui surveille ses ennemis et ses opposants pour les neutraliser avant qu’ils ne deviennent nocifs. La quatrième clé, c’est l’homme politique blessé par l’arrogance de l’Occident depuis la dislocation de l’Union soviétique en 1991 et son rêve de devenir, lui le minot gangster, le nouveau tsar de l’empire russe.
Les dirigeants européens, toutes tendances confondues, se trompent encore lorsqu’ils censurent les héros culturels de la Russie : Dostoïevski, Gogol, Tolstoï et même le cosmonaute Gagarine sont bannis dans le monde, les enfants russes sont confinés en Allemagne de peur de subir des représailles, bref, la seule issue est de retrouver le sens du dialogue et de respecter les symboles russes, qui s’inspirent volontiers de Napoléon et du général De Gaulle. On peut penser ce qu’on voudra de Poutine, mais cet homme est capable, si nous n’y prenons garde, de mettre l’Europe à genoux.
Il trépignait d’impatience dans les coulisses. Ecrire des livres et prendre des photos avec les Français – qui se font rares – venus faire dédicacer leur ouvrage, cela ne suffisait plus à l’ancien président de la République.
Un soutien à Anne Hidalgo, malgré tout
Mardi 22 mars, François Hollande a pu renouer avec l’ambiance de 2012, sur la scène pour annoncer officiellement son soutien à la candidate à l’élection présidentielle Anne Hidalgo. Il s’est permis de porter un coup de chapeau au « courage » de la maire de Paris. Mot maladroit du valeureux « hidalgo » pour qualifier la campagne en rase-motte de la candidate, ou déception perceptible de ne pas avoir pu incarner « le sauveur de la gauche » dans cette nouvelle course au fauteuil présidentielle. Car il faut le dire, le rêve de remplacer Anne Hidalgo en cas de désistement de la candidate n’était pas inexistant.
Personne ne veut de François Hollande, même dans son propre camp…
En attendant, même au plus faible des sondages, c’est bien Anne Hidalgo qui est lancée dans la campagne. L’ex-président semble l’un des seuls à croire à son propre retour sur la scène politique.« François Hollande s’obstine à vouloir se faire entendre, on dirait un enfant qui veut à tout prix qu’on lui accorde de l’attention, souligne avec agacement un ancien cadre du Parti socialiste. Qu’il en prenne son parti : il est hors course ! »
Au sein de la gauche même, on fait grise mine à l’idée de revoir l’ancien président reprendre des responsabilités.« Boulet » pour certains, « périmé » pour d’autres… Les qualificatifs ne sont pas tendres chez les militants du PS.
Les projets de l’ex-président, toujours prêt à « rebondir »
Qu’à cela ne tienne ! Puisqu’il ne peut pas réintégrer une vraie place au PS, pourquoi pas, tout simplement… créer son propre parti ?« Une initiative devra être prise au lendemain de l’élection présidentielle pour reconstruire la gauche de responsabilité. Il y va de la vitalité de notre République qui ne peut être privée de l’espoir de l’alternance et de l’attente d’un changement. J’y prendrai toute ma part », s’est exprimé l’ancien président.
Candidat aux élections législatives « sur ses terres », en Corrèze : une autre option possible pour celui qui, décidément, regorge de projets. En attendant, on se régale de ses analyses sur le mal-être de la France et sur toutes les solutions qu’il faudrait apporter. Est-il besoin de le rappeler ? Le titre du dernier livre (2021) de François Hollande s’intitulait « Affronter ». Son propre camp, ou des moulins, façon Don Quichotte ?
Les Bleus poursuivent leur préparation. Cette nouvelle rencontre face à l’Afrique du Sud vient confirmer que l’effectif de l’Equipe de France est bien fourni.
Le sélectionneur Didier Deschamps reconduit le système de jeu qui convient à l’équipe, tout en effectuant un turn-over. En effet, le 3-5-2 aligné depuis quelques matchs maintenant, offre un équilibre certain. Mais que dire de Ngolo Kanté, véritable poumon des Bleus : il sécurise l’ensemble, tout en accompagnant les situations offensives. Il devrait à nouveau être associé à Pogba pour les rencontres officielles.
Pour sa première sélection, Jonathan Clauss a réalisé une très bonne prestation. Il s’est illustré dans le couloir droit en servant ses attaquants sur des centres. Bien en jambes, Kilian Mbappé a donné le tournis à une défense aux abois. Il inscris le premier but sur une frappe bien enroulée qui va nettoyer la lucarne. Son association avec Giroud, qui s’est montré une nouvelle fois buteur, a été très concluante.
Les Marseillais se sont également illustrés avec un but de Guendouzi en fin de match. Saliba a quant à lui fait preuve de sérénité et de sobriété dans la défense à trois avec Kimpembe et Varane.
L’Equipe de France gagne largement cette rencontre, 5 buts à 0. Au-delà de la victoire, c’est l’enthousiasme, la verticalisation du jeu et la joie de jouer ensemble – que nous n’avions pas entrevus au Vélodrome – qui fait plaisir à voir.
Certains joueurs confirment, d’autres marquent des points aux yeux du sélectionneur. Celui-ci sera confronté à des choix cornéliens lorsque sera venue l’heure de donner la liste définitive pour la Coupe du monde. Mais nous n’en sommes pas là. Pour l’heure, les joueurs vont retrouver leurs clubs, pour confirmer leur bonne disposition.