jeudi 7 novembre 2024
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Qualifiés ! Un festival offensif

© EDF / Twitter

Les Bleus se sont largement imposés face à la modeste équipe du Kazakhstan hier soir au Parc des Princes (8-0).

L’équipe de France a fait respecter la hiérarchie, nettement supérieure et ce dans tous les compartiments de jeu par rapport à notre adversaire du soir. Les attaquants français ont offert un véritable récital.

Le plan de jeu très défensif du sélectionneur des Kazakhs, qui s’adapte bien sûr à son effectif, est tombé à l’eau après seulement 6 minutes lorsqu’ils ont encaissé le premier but de Kylian Mbappé. Ce dernier s’est même offert un quadruplé avant de se muer en passeur pour Benzema.

Didier Deschamps avait choisi de titulariser Coman à droite dans un système en 3/5/2. Celui-ci a démontré tout son talent en variant son jeu : capable de fulgurances, il a été très performant ; sa qualité de dribble mais également de centre a emmené une véritable plus-value à la sélection.

Le retour d’Ngolo Kanté associé à Rabiot en l’absence de Pogba a donné en équilibre certain. Il est l’une des pièces maîtresses des Bleus.

Avec cette large victoire, l’équipe de France a validé son ticket pour la Coupe du monde au Qatar. Ils pourront donc défendre leur titre et viser une 3ème étoile.

Fabrice HUART

Equipe de France : finir le travail

© EDF / Twitter

L’équipe de France va effectuer ses deux derniers matchs comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2022.

La première rencontre se jouera au Parc des Princes ce samedi 13 novembre face au Kazakhstan. La dernière journée sera quant a elle disputée à l’extérieur le mardi 16 novembre à Helsinki contre la Finlande.

Equipe proposée par Fabrice Huart © DR

Les Bleus sont en bonne posture ; ils occupent la première place du groupe avec douze points avant de rencontrer le Kazakhstan bon dernier de la poule (aucune victoire lors des cinq derniers matchs). Il va falloir faire preuve de patience, car comme au match aller, nous devrions faire face à un bloc équipe bas, dans un système de jeu en 5/4/. Ils vont comme souvent utiliser les attaques rapides et les coups de pied arrêtés pour se créer des occasions de but.

Pour pallier ce manque d’espace, l’EDF devra mettre de la vitesse dans les transmissions du ballon, étirer les lignes du bloc en multipliant les appels de balle afin de libérer des espaces pour les joueurs évoluant entre les lignes. Ils pourront également utiliser les frappes de balle à l’abord de la surface, de manière à accéder au but et ainsi ouvrir le score pour faire changer le plan de jeu des Kazakhs. En effet, en ouvrant le score suffisamment tôt, les Bleus devraient se rendre la tâche plus aisée en profitant de plus espace.

L’équipe probable

Equipe probable du sélectionneur © DR

Fort de sa victoire en ligue des Nations, les Bleus et son sélectionneur reprennent des couleurs et de la confiance qui semblait être moins présente depuis l’élimination en huitièmes de finale lors du Championnat d’Europe. Souhaitons qu’ils restent sur cette dynamique en offrant un beau spectacle et ainsi préparer au mieux les prochaines échéances.

Pronostic : victoire des Bleus 4 à 1.

Fabrice HUART

Les Pompiers 13 toujours mobilisés pour la vaccination

© Pompiers 13

Depuis mars dernier, un décret autorise les pompiers à injecter les vaccins contre le covid. Les pompiers du département des Bouches-du-Rhône n’ont pas chômé depuis cette date, notamment au centre départemental de Coudoux. Ils ont également la capacité de s’adapter au quotidien pour toutes les actions requises pour surveiller les signes de reprise de l’épidémie : dépistages, prélèvement des eaux usées etc.

A ce jour, plus de 270 000 injections ont été réalisées par les pompiers du 13.

Les pompiers restent également mobilisés auprès de la population plus âgée, puisque le président Emmanuel Macron a annoncé il y a quelques jours l’obligation d’une troisième dose pour les plus de 65 ans, afin de prolonger la validité de leur passe sanitaire.

Le centre de vaccination départemental des Pompiers 13 accueille le public :

  • Mardi et jeudi de 8h30 à 12h30
  • Mercredi et samedi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h
  • Fermeture les lundi et vendredi (ainsi que du 11 au 15 novembre).

Marseille : les trafiquants de drogue ont toutes les audaces

© Le Méridional

Un culot monstre. Les trafiquants marseillais n’hésitent plus à faire leur pub dans des clips vidéo ! L’impuissance de l’Etat est telle en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants qu’ils peuvent désormais tout se permettre. Un nouveau cran a été franchi hier : il nargue ouvertement les autorités et les Français pris en otages dans ces lieux de perdition.

A Marseille, les trafiquants qui « occupent » certaines cités de non-France, oui vous avez bien lu, il s’agit bel et bien d’une « occupation » qui rappelle les contrôles des miliciens et des gestapistes à la solde de l’Allemagne nazie, ces gens-là bravent une loi qu’ils méprisent. La loi, ce sont eux qui la font. La preuve, c’est que les trafiquants de la cité « Château-Saint-Loup », traverse Chante-Perdrix, dans le 10ème arrondissement sont allés jusqu’à diffuser sur les réseaux sociaux une vidéo publicitaire vantant l’exceptionnelle qualité de leurs « produits » et promettant un « accueil chaleureux » aux toxicomanes.

Les images de ce spot publicitaire sont hallucinantes : elles sont tournées à l’aide de drones et accompagnées d’une chanson d’un rappeur local dont on a quelque peine à comprendre les éructations.

De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, dirait Danton. Les dealers semblent à ce point assurés de leur impunité qu’ils proposent, comme dans n’importe quelle épicerie, « un service en continu » de 11 heures à 2 heures du matin ! Pour éviter que les nouveaux clients ne se trompent de porte, l’adresse de la cité figure en gros caractères en travers de l’image : 29 traverse Chante-Perdrix.

On croit rêver. Les toxicomanes peuvent même suivre l’évolution des stocks de drogues et passer commande en direct via Internet. Service « Uber-Shit » à votre service. Un membre du comité d’intérêt de quartier souligne l’inanité de la présence éphémère des compagnies républicaines de sécurité qui viennent harceler les trafiquants durant une matinée ou un après-midi et s’en retournent ensuite dans leurs casernes : « La tactique du pilonnage a montré ses limites, estime-t-il, ici quand les CRS procèdent à des contrôles dans l’aile sud, les trafiquants ouvrent aussitôt un nouveau point de deal dans l’aile nord, sans se soucier le moins du monde d’une éventuelle arrestation. »

Bref, c’est la chienlit, l’anarchie, le bazar. C’est total Kéops. Comme les voyous connaissent les règles de base de l’économie, ils ont distribué dans la cité des centaines de « flyers » annonçant les tarifs des drogues et les promotions du moment pour attirer de nouveaux clients. Et pour se prémunir de toute intrusion extérieure, ils s’inspirent des stratégies mises en œuvre dans les quartiers nord : on se barricade pour transformer la cité en enclave étrangère. C’est ainsi que chaque habitant qui veut rentrer chez lui à Château Saint Loup doit montrer patte-blanche au « chouf » douanier posté à la frontière de la cité, décliner son identité, donner le nom de la personne chez qui il se rend, faute de quoi il est aussitôt refoulé.

Et si le ton monte entre le contrôleur patenté et le « Céfran » ou la « face de craie » qui oserait se rebeller, une dizaine de jeunes encagoulés surgissent alors de nulle part et « incitent » le visiteur à rebrousser chemin, ce qu’il  s’empresse de faire pour ne pas avoir d’ennuis avec les meutes hurlantes de l’antiracisme. C’est « Bac-Nord » dans le sud !

Le résultat de ce laxisme, c’est que les voyous triomphent. « Au menu toute la semaine : de la patate ! » proclament-ils. Le pire, c’est que cette vidéo illégale a été vue des dizaines de milliers de fois par une faune bravache qui ricane et se moque de la police. Une scène ultra-violente vient ponctuer leur plan marketing, celle d’une exécution d’un jeune concurrent abattu de plusieurs balles par un tueur casqué.

Lionel Royer-Perreaut suggère de créer des « compagnies territoriales de sécurité » © Le Méridional

Face à ces voyous dont la témérité dépasse l’imagination, les pouvoirs publics paraissent démunis. Le maire LR des 9/10, Lionel Royer-Perreaut n’est pas responsable de la lutte contre ces trafiquants mais il estime, lui aussi, que la présence éphémère des CRS ne saurait tarir le trafic. Il suggère de créer des « compagnies territoriales de sécurité » composées d’anciens militaires ou de réservistes qui resteraient à demeure durant plusieurs jours pour stériliser les divers points de deal.

« Nous ne pouvons plus lutter contre des trafiquants qui se professionnalisent si nous ne changeons pas notre doctrine d’emploi des forces de l’ordre, nous a-t-il confié. Les voyous intègrent les pertes de chiffres d’affaires liées aux interventions policières dans leur business plan. Seule une présence pérenne des uniformes sur le terrain serait plus efficace… »

M. Royer-Perreaut salue les Brigades de surveillance du territoire, les brigades anti-criminalité, les investigations des limiers de la police judiciaire et les opérations coups de poing des compagnies républicaines de sécurité, mais il pense que ces policiers doivent s’adapter à la mobilité et à l’inventivité des nouveaux trafiquants qui ne craignent ni Dieu ni diable. Il n’a pas tort. Les « allers-retours » des CRS sont dépassés.

Inutile en effet d’arracher du chiendent s’il doit repousser le lendemain. Seul un bon arrosage de pesticide semble approprié en l’espèce. La préfecture de police et la justice doivent comprendre que le trafic à Marseille subit une sorte d’effet domino ou Mikado. Les trafiquants des quartiers nord ont souvent été délogés par des « Parisiens » ultra-violents. Les délogés se déplacent sur les quartiers sud et dans l’est de la ville pour y instaurer leurs réseaux en y chassant à leur tour les « sudistes », lesquels sudistes vont à leur tour s’en prendre aux dealers d’Aix, Aubagne ou Cavaillon pour prendre leur place…C’est la chaîne infernale d’un stupéfiant domino.

Il n’y a pas que Saint-Loup. La Sauvagère, la Cayolle, la Soude sont devenus des hauts lieux du trafic. La gangrène s’étend. Il serait temps de penser à lutter aussi en amont : contre les toxicomanes eux-mêmes qui méprisent la loi « pan-pan-cucul » et paient leurs amendes forfaitaires sans souci et contre certains pays producteurs qui nous fourguent par milliers de tonnes ces barrettes de mort.

En attendant, les autorités préparent une riposte appropriée contre ces fous de la drogue. Le syndicat des commissaires l’a laissé entendre dans un communiqué : « nul doute que les policiers vont réserver un « accueil chaleureux » à ces trafiquants marseillais déguisés en apprentis du marketing publicitaire ». »

José D’Arrigo, rédacteur en chef du Méridional

Mourad Kahoul, le paysan de la mer qui a Marseille dans le sang

© Le Méridional

Quand il nous dit qu’il a des écailles à la place de la peau, on n’a pas de mal à comprendre que l’image en dit long. Mourad Kahoul est président du syndicat des marins-pêcheurs de Marseille et secrétaire général de la prudhommie. Ce n’est pas sa seule fonction, loin de là. Pourtant, il n’a jamais été à la recherche des titres, notre entretien nous le confirme.

« En un sens, je n’ai jamais choisi la pêche. C’est elle qui m’a choisi, je l’ai dans le sang. Mes parents me l’ont transmise, comme trois générations avant eux. » Fardeau ou cadeau ? Passion, voilà tout. Petit, Mourad Kahoul se rendait aux « réunions de la sardine » avec son père, alors responsable de la pêche au lamparo. Celui-ci était d’origine napolitaine, né en Algérie ; sa mère, Algérienne d’origine berbère, vers les côtes de Kabylie. A Marseille, au fil des années, le père de Mourad lui présente des personnalités du monde de la pêche engagées dans le syndicalisme. Parmi ses responsabilités passées ou actuelles, on le compte comme vice-président du Comité national des pêches (dix ans), vice-président du cercle des Nations Unies pour la pêche méditerranéenne, président de l’Association internationale de la pêche méditerranéenne (réélu pour un troisième mandat), et bien sûr donc, président du syndicat des marins-pêcheurs de Marseille et secrétaire général de la prudhommie, l’une de ses fiertés.

Aujourd’hui proche de la retraite, Mourad Kahoul l’avoue : en regardant en arrière, il sait que cet engagement d’une vie lui a coûté beaucoup : toujours à droite à gauche, à Bruxelles, à l’étranger ; un pan de santé même. Mais s’il est encore là aujourd’hui, ce n’est pas pour rien, on va le voir.

La France assise sur un tas d’or bleu

Pour Mourad Kahoul, le premier constat est sans appel : en France, les politiques ne donnent pas du tout l’importance qu’elle mérite à l’économie de la mer. « Regardez en Espagne ou en Italie : on chérit les pêcheurs, on parle d’eux régulièrement. En France, on parle peu des paysans, et encore moins des paysans de la mer ! Alors même qu’on possède le littoral européen le plus étendu ; j’ai envie de dire : « les gars, vous êtes fous ! » » Il nous livre un chiffre attristant : au cours des dix dernières années, plus de 40% de la flotte de pêche a été cassé. On comprend pourquoi la nouvelle génération doit être vue comme une richesse économique sacrée…

Avec Jacques Chirac © Coll. Mourad Kahoul

On lui demande si Emmanuel Macron est venu faire un tour au port ; il fait la moue : « Dites-lui qu’on veut bien lui payer le TGV pour qu’il vienne voir ce qu’on fait ici… Mais sérieusement, accorder un peu d’attention à ceux qui consacrent leur vie à nourrir les Français, c’est plutôt normal, non ? » Mourad Kahoul a d’ailleurs reçu au Vieux-Port de nombreuses « pointures », des rencontres immortalisées par des photos accrochées aux murs de son bureau : le prince Charles, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Dominique Bussereau (ancien ministre de la Pêche) et d’autres. Pas pour la gloire, pour discuter de la pêche.

L’importance essentielle de la pêche méditerranéenne

Le plus grand atout de Mourad Kahoul, c’est sa connaissance très fine du monde de la pêche méditerranéenne. Il est d’ailleurs président de la Fédération internationale des pêcheurs de Méditerranée, qui regroupe 13 pays. Un territoire partagé dont il faut prendre soin. « On a besoin de gérer cette pêche de façon responsable. Il n’y a qu’à regarder l’affaire des thoniers il y a quelques années. J’avais réussi à les convaincre de respecter des quotas. Pourquoi ? Parce qu’avec une pêche anarchique, on gâchait l’avenir de nos enfants : le prix allait baisser, la valorisation aussi, et donc nos salaires. »

Avec le prince Charles © Coll. Mourad Kahoul

Une expression qui revient souvent dans la bouche de président du syndicat, c’est celle de « pêche responsable » : « C’est une pêche où le poisson est pris à 4 heures du matin, vendu moins de 6 heures après quai des Belges. » Le patron de la prudhommie voudrait relancer la pêche « de gré à gré » sur le Vieux-Port, soit l’achat de poisson vivant. Un projet essentiel qui nécessite l’appui de la nouvelle mairie. Cette dernière pour l’instant ne semble pas spécialement avoir montré d’envie. « Que ce soit à l’Elysée ou à la mairie de Marseille, on a besoin de communication, d’échanges, de soutien. La prudhommie de Marseille est la plus vieille de France, elle a évidemment un rôle symboliquement très fort. » Il est compréhensible que des gens qui passent parfois 15 heures d’affilée sous les intempéries entendent qu’on prenne en compte leurs points de vue.

Le soutien aux jeunes du métier

Et puis, l’avenir passe évidemment par le soutien aux jeunes, et c’est surtout la transmission de son expérience que Mourad Kahoul veut assurer avant de passer la main. « Je pourrais dire que je m’en fous, que je ne m’en occupe plus. Non : Marseille m’a tout donné dans la pêche, et je veux rendre ce qu’on m’a donné à la nouvelle génération qui nous fait confiance. » La prudhommie est là pour régler les conflits de pêcheur à pêcheur, mais pour les épauler aussi. Une aide et des conseils d’autant plus précieux après les temps difficiles du covid, où beaucoup de restaurants sont demeurés fermés.

Jacques Chirac dégustant des huîtres sur le Vieux-Port © Coll. Mourad Kahoul

Il faut surtout leur éviter le dégoût dû aux bâtons dans les roues ; au contraire, leur donner envie de s’engager eux-mêmes. « Ce que je dis aux jeunes pour les persuader ?  « Je ne vous laisse pas le choix. Si vous laissez quelqu’un qui ne connaît pas le métier vous représenter, si ce n’est pas vous qui vous prenez en main, personne ne va vous aider. Il faut que vous soyez responsables dans une structure dont vous vivez. » » A côté de ça, je veux leur faire croire à leur métier. Je leur dis aussi : « J’ai la chance de me rendre dans pas mal de pays dans le monde. Et on est bien à Marseille, on est très bien : c’est une belle ville, où le consommateur adore le poisson, alors qu’on est dans une époque de la « malbouffe. » »

Le sang bleu et blanc

Si Mourad Kahoul est reçu comme un prince dans tous les ports de Méditerranée, il n’imagine pas vivre ailleurs qu’à Marseille, dans ce nid de pêcheurs. « Je ne pourrais pas habiter ailleurs », dit celui qui passe pourtant la plus grande partie de son temps à l’étranger pour mettre en valeur la pêche marseillaise. Il se donne encore une petite année pour transmettre ses connaissances et lancer des projets qui lui tiennent à cœur : la revalorisation du port de Saumaty, les relations entre pêcheurs, consommateurs et chefs cuisiniers. « On a une ville magnifique, une région exceptionnelle : il faut profiter de cet élan ! » Sans hésiter, la pêche a une place privilégiée à occuper dans le paysage marseillais. Si vous n’en êtes pas encore convaincu, rencontrez Mourad Kahoul sur le quai des Belges. Il est le produit de l’éthique de cinq générations de pêcheurs.

Jeanne RIVIERE

Hommage du 11 novembre à Désiré Bianco : à Saint-Pierre, les générations réunies

© DR

Hier, 11 novembre 2021, la présidente du Département des Bouches-du-Rhône a présidé une émouvante cérémonie en hommage au jeune Désiré Bianco : âgé de 13 ans, ce dernier meurt en héros au front en 1915. Autour des élus, des représentants des institutions et des associations, et de quelques membres de la famille de Désiré, toutes les générations étaient présentes devant la crypte militaire du cimetière Saint-Pierre.

« Ta vaillance fait la fierté de Marseille »

Il est essentiel de souligner le symbole que peut avoir la mort de ce jeune garçon pour la France encore aujourd’hui. A une époque où la jeunesse a besoin d’engagement, de sens, il est l’exemple de la poursuite d’un idéal de valeur. Par deux fois en 1914, Désiré Bianco tente de rallier la Meuse en train militaire. Il est ramené à ses parents mais n’abandonne pas son projet. Il parvient en effet, quelques mois plus tard, à s’embarquer pour le front d’Orient avec le 58ème Régiment d’Infanterie coloniale. Il mourra en Turquie le 8 mai 1915.

© DR

La présidente a tenu à mettre en lumière l’héroïsme de Désiré : « Nous sommes réunis aujourd’hui pour honorer la Mémoire de tous ces vaillants combattants et plus particulièrement celle de ce si jeune garçon qui avait tout l’avenir devant lui mais qui a préféré prendre les armes pour nous défendre. Il l’a payé de sa vie. » « Désiré, nous ne t’oublions pas. Ta vaillance fait la fierté de Marseille et de toute la France. Tu es un symbole de courage et d’héroïsme ! »

Une plaque au nom de Désiré Bianco a été dévoilée par Martine Vassal ; le Chœur philarmonique de Marseille a ensuite interprété le cantique de Jean Racine, puis a eu lieu le traditionnel dépôt de gerbe avec les autorités militaires.

Le rôle des jeunes dans la transmission de la mémoire

Parce que, 100 ans après l’un des conflits les plus meurtriers de l’époque contemporaine, on se souvient encore de ceux qui ont donné leur vie pour la sauvegarde des libertés françaises, les jeunes sont aujourd’hui au cœur de la transmission mémorielle et du devoir de mémoire. Un certain nombre de collégiens, jeunes sapeurs et marins-pompiers étaient présents à la cérémonie.

La présidente aux côtés des jeunes sapeurs et marins-pompiers lors du dépôt de gerbe © DR

« Aujourd’hui, c’est à nous tous et aux jeunes générations particulièrement, qu’il revient le devoir de faire vivre la mémoire de Désiré Bianco, dans sa ville, à quelques pas du quartier qui l’a vu naître. L’histoire de ce héros national trop rapidement tombé dans l’oubli, de cet enfant-soldat mort pour la France à l’âge de 13 ans, porte en elle les valeurs de courage et d’abnégation qui font les grands hommes », a souligné un membre d’honneur du Conseil départemental des Jeunes. Une telle cérémonie a permis aux anciens comme aux jeunes de « redécouvrir notre passé (…) pour mieux appréhender notre présent et préparer l’avenir », a conclu la présidente Martine Vassal.

J.R

L’édition d’automne de la SAVIM revient au parc Chanot

© Pxb

Pour sa 33ème édition automnale, la SAVIM s’installe à nouveau au parc Chanot, entre le jeudi 18 et le lundi 22 novembre. Ce salon des vignerons et de la gastronomie réunit plus de 400 exposants, proposant dégustations et bons produits. Des milliers de visiteurs sont attendus.

SAVIM, du 18 au 22 novembre, parc Chanot (hall 3), Marseille (Rond-point du Prado – 13008), de 10h à 20h (fermeture à 18h le lundi).

Prix d’entrée : 5€ avec verre à dégustation / 2,50€ pour les étudiants et personnes en situation de handicap/ gratuite pour les moins de 18 ans accompagnés. Passe sanitaire demandé.

Le Souvenir français : à travers les époques, un objectif inaltérable

© Le Méridional

Aujourd’hui, 500 places et rues portent le nom du Souvenir français à travers 91 départements. Sous son impulsion a été lancé un vaste programme de « géolocalisation » qui permet de participer à la rénovation d’une tombe et de découvrir le destin de celui ou celle qui est mort pour la France. En novembre, mois particulièrement voué à la mémoire, l’association est bien visible. Mais en réalité elle œuvre au quotidien pour sauvegarder et transmettre la mémoire du passé, que ce soit sous une forme traditionnelle ou plus moderne.

Créé en 1887, le Souvenir français est connu comme association mémorielle d’utilité publique. On est souvent enclin à circonscrire ses actions autour des conflits des Première et Seconde Guerre mondiale, ce qui n’est pas le cas : elle entretient les tombes des combattants, les monuments et la mémoire des combats du XIXème, du XXème et du XXIème siècle.

Une précision importante, que Bernard Criscuolo, président du Souvenir français des Bouches-du-Rhône, tient à préciser d’emblée : le Souvenir français est ouvert à tous, il n’est pas réservé à ceux qui ont un lien avec le monde des anciens combattants : « On le voit ici, il y a des gens qui découvrent complètement l’association, et qui s’y investissement ensuite. Ce sont des citoyens classiques, qui n’appartiennent pas au monde militaire. » Il est vrai que beaucoup d’entre eux s’intéressent aux racines familiales ou aux événements historiques dans lesquels la France a été impliquée.

Dans les Bouches-du-Rhône, le Souvenir français bien actif

Le rôle du Souvenir français est de faire connaître l’histoire des « Morts pour la France » dans toutes ses dimensions : édition de petits livres, présence aux cérémonies, entretien des tombes bien sûr, mais aussi classement des archives et renseignements des institutions ou des familles autour du destin de leur proche.

Bernard Criscuolo (à gauche sur la photo) et Louis Simoni devant le monument du Souvenir français au cimetière Saint-Pierre (Marseille) © Le Méridional

Le président du Souvenir français du 13, qui regroupe plus de 4 000 adhérents, connaît bien « ses » Morts pour la France. Plus de 2800 tombes sont à entretenir, certaines à l’aide de subventions, d’autres non. L’un de ses gros chantiers est l’établissement d’une liste de tous ceux qui figurent sur les monuments des 118 communes du Département et sont enterrés dans les cimetières. Lorsqu’une concession arrive à échéance par exemple, il faut contacter la famille, éviter que le corps soit transféré à l’ossuaire commun.

Le projet « seconde vie des drapeaux »

Auparavant, les drapeaux étaient un élément symbolique fort : chaque association nationale, départementale, cantonale ou communale possédait le sien. Dans les années 1960, plus de 100 000 drapeaux sortaient devant les monuments aux morts. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui : après la disparition des porte-drapeaux, ils se retrouvent bien souvent vendus dans une brocante ou rangés dans une armoire de mairie. Aujourd’hui, le Souvenir français a développé une nouvelle politique : ces drapeaux sont déposés pour trois ans dans un établissement scolaire, installés dans son hall d’entrée. Ils sont portés par les élèves deux fois par an, le 8 mai et le 11 novembre.

La transmission mémorielle

C’est seulement l’un des pans de transmission aux jeunes que développe le Souvenir français parmi d’autres initiatives. Pour Bernard Criscuolo, il est par exemple extrêmement important de se rendre dans les écoles et d’accompagner les voyages sur les lieux de mémoire (Verdun, Normandie etc.) C’est le propre de l’histoire d’être transmise. Le président du Souvenir français 13, depuis sa prise de fonction (2012) et ses déplacements dans le milieu scolaire est d’ailleurs favorablement surpris par l’accueil des collégiens et lycéens : une curiosité, un goût pour les recherches et les « enquêtes » proposées, alors que beaucoup d’entre eux sont issus de l’immigration. Beaucoup de questions aussi, et l’occasion pour des échanges à bâtons rompus, différents de ceux des cours. « Cette génération vaut toutes les autres, quoi qu’on dise, résume le président. J’ai toujours l’impression de me retrouver parachuté des décennies en arrière quand je discute avec ces classes, de me voir à leur place. » Une façon de faire vivre la mémoire.

Jeanne RIVIERE

13 novembre – Lecture publique et artistique au Mx de Marseille

© Pxb

Le samedi 13 novembre à 17h30 au Mx de Marseille aura lieu une lecture publique du recueil « Beautés », de l’auteure marseillaise Claire Pelissier Folcolini.

Sorti il y a quelques semaines aux éditions Scenent, le recueil de nouvelles illustre les grands thèmes traditionnels, comme les amours impossibles, la misère qui semble sans espoir, la maladie… avec l’angle du XXIème siècle, mais surtout, à travers la vision de l’art comme le déclencheur d’une nouvelle voie. Tableaux, sculptures, airs de musique… les personnages rencontrent des œuvres d’art qui transforment leur vie. « La beauté sauvera le monde », a écrit Dostoïevski dans « L’Idiot » : ce recueil en est une belle illustration.

Claire Pelissier Folcolini est agrégée de lettres et enseignante, et croit aux vertus de l’art, notamment au sein d’un quotidien parfois difficile. Ce samedi, elle lira des extraits de son recueil en compagnie de Christian Auriach, directeur des éditions Scenent.

Mx Marseille – Les Docks Village, 10 place de la Joliette, 13002 Marseille.

« Réalise tes rêves » : révéler les talents pour accompagner vers l’emploi

© RtR

Il a été joliment intitulé « Réalise tes rêves », mais n’en est pas resté au stade des mots : un programme de recherche-action répondant à l’appel à projets « 100% inclusion » du Ministère a été construit ces 18 derniers mois. Le dispositif est issu de la rencontre de plusieurs structures, parmi lesquelles le CRI Paris (Centre de recherches interdisciplinaires), l’Université Catholique de Lille, le LICA (Laboratoire d’intelligence collective et artificielle), la start-up Chance, et Synergie Family, notre acteur marseillais. Après 18 mois, les premières conclusions présentées sont plus qu’encourageantes.

Lille, Paris, Marseille : on aurait presque dit que le projet suivait une ligne en trois étapes du nord au sud. Quel est l’objectif de ce programme ? Aiguiller 1500 personnes sans emploi sur la voie d’un projet professionnel durable, certes. Mais cette volonté est même plus large que cela. Il s’agit de « révéler les potentiels », comme le souligne Clémence Carpentier, directrice du pôle innovation inclusive chez Synergie Family : « Le constat est simple : quand on fait quelque chose qui nous plaît et nous anime vraiment, on peut construire un projet sur le long terme. Epanouir les personnes, que nous appelons les Talents, c’est ce que nous avons pu faire à travers ce programme. » C’était le rôle des « rêvélateurs », ce nouveau métier. Au total aujourd’hui, plus de 62% des Talents sont en remobilisation : emploi, formation ou création d’entreprise.

L’importance du numérique

Dans « Réalise tes Rêves », une grosse part de l’investissement se concentre sur la levée des freins sociaux notamment grâce au numérique. Les personnes accompagnées (500 à Marseille, comme à Lille et Paris) étaient souvent très éloignées de l’emploi. « Quand on ne sait pas où on va dormir ou comment on va remplir son frigo, une proposition de parcours durable, ça ne parle pas franchement, explique Clémence Carpentier. D’où l’importance accordée à la considération de soi, au travail sur la confiance, qui a été capital.« 

Confinement mais poursuite du projet

Le début du projet n’a pas été des plus faciles, puisqu’il a commencé… au début du premier confinement. Les fragilités des personnes rassemblées pour être accompagnées ont été d’autant plus visibles : parfois pas de téléphone, pas de moyen d’échange ni de communication… Pendant ces mois d’isolement, ce sont des personnes habitant au cœur des quartiers marseillais prioritaires qui ont œuvré pour faire avancer le projet et donner les coups de pouce nécessaires.

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Des chiffres parlants

Les personnes accompagnées passent par une formation, un parcours d’insertion ou directement vers l’emploi ou l’entrepreneuriat, mais aussi par des moments de partage et de conseils.

Pour le ministère, un objectif de sortie positif signifie CDI ou CDD de plus de six mois. « A Marseille, on nous a demandé 30%, et nous sommes à 45%. A côté de ça, on a 20% de sortie dynamique en plus, c’est-à-dire de l’emploi et de la formation de moins de six mois. Quand on n’a pas travaillé depuis 15 ans, une mission d’intérim de quatre mois, c’est extrêmement encourageant ! » Un résultat dû au travail des équipes investies et dynamiques (à Marseille, une vingtaine de personnes).

Un signe pour la suite

Ce genre d’expériences sert évidemment à l’ensemble de la vision de Synergie Family. « On s’est vraiment rendu compte qu’on avait une véritable expertise dans le repérage et la mobilisation des publics très éloignés de l’emploi, conclut Clémence Carpentier. On a pu aussi apprendre de nos erreurs. » Le projet Réalise tes rêves a donc été un vrai tremplin pour Synergie Family, et révèle encore une fois que ce genre d’initiatives est payant sur le court comme sur le long terme dans une ville comme Marseille. Et les résultats encouragent les perspectives d’essaimages dans d’autres cités urbaines ou rurales.

Raphaëlle PAOLI