samedi 10 mai 2025
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Arte – « La grotte Cosquer, un chef-d’œuvre en péril »

© Arte / Gedeon Programmes

« Cosquer Méditerranée » ouvre ses portes au public ce samedi 4 juin. Abritant la restitution de la grotte préhistorique exceptionnelle découverte il y a trente ans par le plongeur Henri Cosquer, elle veut rendre dans les plus infimes détails ce joyau d’art pariétal menacé par la montée des eaux. Pour ceux qui veulent préparer leur visite – ou qui n’auront pas la possibilité de se rendre à Marseille, Arte consacre un documentaire passionnant qui mêle prises de vues réelles, images de synthèse spectaculaires et animations.

Une histoire qui fascine : pendant des milliers d’années, la mer a jalousement gardé cet inestimable trésor : ce que l’on a nommé « la grotte Cosquer » est non seulement l’une des plus importantes grottes ornées d’Europe, mais l’une des seules du pourtour méditerranéen à avoir survécu à la dernière période glacière. Pourquoi ? Le mystère reste entier.

Henri Cosquer au moment de la découverte de la grotte dans la calanque de la Triperie au Cap Morgiou le 3 septembre 1991 © Arte / Gedeon Programmes

Un double virtuel

Une bonne partie de la grotte (les deux-tiers) a déjà été engloutie par les eaux. A défaut de pouvoir stopper ce phénomène environnemental, il s’agit de conserver un maximum de détails avant la disparition complète des peintures murales. C’est avec ce sentiment d’urgence que le ministère de la Culture a choisi de numériser et reproduire la cavité au sein de « Cosquer Méditerranée », véritable double virtuel.

Peintures pariétales : mains humaines peintes sur la paroi © Arte / Gedeon Programmes

Sur le terrain, le travail continue

Le travail sur le terrain ne cesse pas pour autant. Une nouvelle mission scientifique de l’université d’Aix-Marseille rassemble les spécialistes pour soutirer à la grotte ses secrets. Géomorphologues, archéologues, ethnologues et spécialistes de l’art pariétal unissent leurs forces pour étudier cet incroyable patrimoine. Comment la grotte est-elle restée hors d’eau pendant des siècles ? À quoi ressemblaient les calanques à l’époque glaciaire ? Avec quels outils et techniques ont été réalisés les chefs-d’œuvre qui ornent les parois de la cavité ? À quelles sociétés appartenaient les hommes qui l’ont fréquentée ? Comme le souligne Luc Vanrell, plongeur sous-marin et archéologue, « la menace de [l’]engloutissement [de la grotte Cosquer] a donné un caractère d’urgence à l’archéologie ».

Fabrication d’un facsimilé de la grotte qui sera présenté au public dans la Villa Méditerranée à Marseille © Arte / Gedeon Programmes

Parois exceptionnelles…

On reconnaît dans cette grotte les techniques utilisées à différentes périodes préhistoriques : pochoirs, détourages, gravures, peintures… L’un des mystères qui mérite pourtant encore d’être étudié est le fait que ces hommes ont prélevé une quantité importante de matière sur les parois même de la grotte.

…mais aussi témoignage historique

La grotte – d’autant plus de par sa rareté – constitue également un témoignage historique essentiel : on sait que sa fréquentation la plus ancienne remonte à environ 33 000 ans. « Le site permet d’appréhender des surfaces disparues, dont une plaine côtière très peuplée, où pâturaient des troupeaux d’herbivores, explique Luc Vanrell.  La grotte elle- même a été engloutie aux deux tiers. La longue période de sa fréquentation témoigne, elle, de la relative sédentarisation de populations de chasseurs-cueilleurs, collecteurs de coquillages. Ils survivaient au climat rigoureux grâce à des biotopes favorables et aux ressources alimentaires fournies par la riche faune terrestre et marine représentée sur les parois de la grotte : grands mammifères, chevaux, bouquetins, phoques, pingouins… Le spectateur s’engouffre volontiers à la suite des scientifiques.

Jeanne RIVIERE

« La grotte Cosquer, un chef-d’œuvre en sursis », sur arte.tv du 4 juin au 23 août 2022, et sur Arte le 25 juin à 22h20.

« A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol – Exclusion

© Pxb

Terme désignant la situation de difficultés cumulées de certaines personnes : perte d’emploi, de logement, dissolution des liens familiaux, clochardisation… En effet, ce sont des personnes en difficulté que l’on peut vouloir aider.

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol – « Défavorisés »

Cependant, employer le mot « exclusion » laisse croire à tort que ces situations ont été créées intentionnellement, selon la dialectique marxiste, par les « privilégiés ». Le but est évidemment de culpabiliser ceux qui ne sont pas en difficulté. Il ne faut pas adopter un tel vocabulaire, car c’est le début de l’acceptation de la chose elle-même. C’est au sens littéral un succès de la subversion.

Ceci posé clairement, les personnes en difficulté et qui veulent en sortir méritent d’être aidées, mais ce n’est pas un « droit » sur les autres et cela doit durer le temps nécessaire à ce qu’elles sortent de leur mauvaise situation et non pas éternellement, comme un mode de vie.

Pierre DUSSOL

© DR

Pierre Dussol est professeur d’économie honoraire à Aix-Marseille-Université. Il a compris depuis belle lurette les méfaits de la torsion des mots sur la désorientation et le vide des esprits. En véritable « redresseur de tors », il a décidé de reprendre les définitions de base qui permettent de mieux décrypter les habillages et autres artifices du politiquement correct. Il livre son point de vue savoureux dans les colonnes du Méridional.

MercatOM – Une recrue à moindre coût en défense 

© LM

Marseille se serait mis en tête de recruter un défenseur du FC Porto afin de consolider sa défense. 

Avec de possibles départs en défense, Pablo Longoria étudie plusieurs pistes afin de renforcer l’effectif pour la saison prochaine. Selon le média portugais O Jogo,  l’une d’elles mènent à Chancel Mbemba. Le défenseur du FC Porto, auteur d’une saison complète – 47 matchs disputés et 2 buts – possède une solide expérience en Ligue des Champions et représenterait une bonne solution pour le club. De plus, le joueur est en fin de contrat avec les Dragões. Mais la concurrence s’annonce rude puisque l’Olympique Lyonnais et surtout l’AC Milan sont sur les rangs pour accueillir le Congolais. 

Calendrier – « Destination cosmos » : un voyage immersif au cœur de l’espace

© Culturespaces

En partenariat avec le Centre national d’études spatiales, les Carrières de Lumières aux Baux-de-Provence proposeront au public tous les vendredis du 3 juin au 30 décembre une aventure à travers l’espace. 23 soirées inédites animeront ce voyage au cœur de l’univers, où le public pourra observer la Terre, les planètes et les étoiles qui l’entourent. 

« Destination cosmos, l’ultime défi » : voilà le nom de cette exposition, d’une durée de 40 minutes, qui diffusera les images exceptionnelles du CNES, de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de la NASA. Elle est organisée par Culturespaces, une organisation à renommée internationale qui a pour ambition de mêler innovation, technologie et culture pour diffuser l’art dans les grandes capitales du monde. En Provence, l’équipe de Culturespaces opère aux Carrières des Lumières, lieu culturel emblématique de notre région, composé de 100 vidéoprojecteurs pour 7 000 m2 de surface.  

Une découverte en 4D de l’astronomie et de l’univers

Plongés dans l’obscurité, les spectateurs observeront d’abord le ciel étoilé qui sera projeté devant eux, avant d’étudier des sites antiques des civilisations pionnières de l’astronomie, comme les Mésopotamiens et Égyptiens, qui vénéraient Nout, la déesse du ciel, et dont la mythologie, les croyances et les concepts étaient très axés sur l’observation des astres. Un voyage non seulement dans l’espace, mais aussi dans l’Histoire, puisque l’exposition suit l’évolution de l’astronomie au sein des différentes civilisations. Cette étude va même jusqu’au XXème siècle, puisqu’elle s’arrête à la période de la Guerre froide (1947 – 1991), lorsque la course à la Lune est devenue un enjeu géopolitique fondamental : elle permettait de montrer la puissance des Etats – en l’occurrence, les Etats-Unis et la Russie, et restait un enjeu de leur souveraineté. 

L’exposition continue ensuite avec un spectacle audiovisuel en 4D où le spectateur se met à la place d’une fusée, et est propulsé vers les étoiles puis au sein de l’ISS, la station spatiale internationale, avant de partir visiter les planètes du système solaire et dépasser la Voie lactée. Une expérience immersive plutôt qu’une simple exposition, avec des bande-sons épiques comme « Life on Mars » de David Bowie ou « Gimme Shelter » des Rolling Stones. 

I.S

Agriculture – L’Union européenne peut-elle se passer du très controversé glyphosate ?

© Pxb

Le 30 mai, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a rendu son évaluation officielle sur les risques liés au glyphosate. Cet herbicide, arrivé progressivement sur le marché dans les années 1980 (puis utilisé massivement) est sous le feu des critiques depuis plusieurs années. Selon l’Agence, « la classification du glyphosate comme cancérogène n’est pas justifiée. » Une conclusion qui fait l’effet d’une bombe dans les milieux opposés à l’utilisation de ce pesticide.

La question des pesticides agite régulièrement l’Union européenne ; elle est même clairement devenue une question sociétale (la sortie au cinéma du film « Goliath » l’a encore prouvé récemment).  Il y a quelques années, en 2017, l’ECHA avait déjà estimé que l’interdiction du glyphosate n’était pas nécessaire… tout en notant la toxicité du produit sur l’environnement, et le fait qu’il puisse entraîner de graves lésions oculaires. Son utilisation en Europe pourrait pourtant être encore prolongée.

les conclusions peinent à être rendues

Un débat brûlant

Alors que les débats autour de ce pesticide se sont intensifiés ces dernières années, les conclusions officielles peinent à être rendues. Les témoignages et commentaires affluent, au point que les deux agences chargées de rendre leur copie sur la dangerosité du glyphosate (l’Autorité européenne de sécurité des aliments – EFSA – et l’Agence européenne des produits chimiques – ECHA – ont annoncé que leurs conclusions générales ne seraient pas prêtes avant le printemps 2023 ; ceci alors même que la licence du glyphosate expire en décembre 2022. L’ECHA a finalement conclu en mai 2022, et son avis sera transféré à la Commission européenne cet été.

« il s’agissait d’une véritable révolution »

Peut-on se passer du glyphosate ?

« Il faut se rendre compte de la place qu’a pris cet herbicide dans la pratique de l’agriculture dite conventionnelle, nous explique un agriculteur. Lorsqu’il est apparu sur le marché, il s’agissait d’une véritable révolution : un désherbant total ; tout ce qu’il touchait était détruit. » Le glyphosate était davantage utilisé sur certaines familles de plantes (les graminées) mais restait efficace sur toutes les autres. Un résultat évidemment précieux pour les agriculteurs, qui gagnent en temps, en peine et en argent (moins d’heures de tracteur, donc moins de carburant, etc.)

Surenchère et dépendance

« Avec le temps, explique encore notre interlocuteur, la nature a trouvé des parades, et des plantes résistantes sont apparues. De plus, non contente de vendre massivement le glyphosate, l’industrie chimique a investi dans la sélection de plantes résistantes à cet herbicide. »

le casse-tête de la concurrence déloyale

Casse-tête aussi pour l’Union européenne, qui, si elle interdit totalement le glyphosate, devra faire face à une large concurrence déloyale de produits agricoles provenant de pays autorisant l’emploi massif de ce produit. « Je pense que la prolongation des autorisations d’utiliser le glyphosate est, d’une certaine façon, logique : tout a été bâti pour qu’il reste indispensable… » Il est certain que le système agricole mondial est devenu dépendant de cet herbicide, aujourd’hui présent dans toutes les eaux du monde.

Raphaëlle PAOLI

Tout savoir sur l’OM – 5 records historiques extraordinaires

© Twitter Olympique de Marseille

1) Jean-Pierre Papin, meilleur buteur marseillais en Coupe d’Europe

Le ballon d’or 1991 est transféré du FC Bruges à l’Olympique de Marseille en 1986, avec l’arrivée de Bernard Tapie. Il joue 285 matchs avec le club et marque 182 buts dont 23 réalisations toutes coupes d’Europe confondues. Un record au club. 

L’international français détient cet exploit depuis bientôt 30 ans mais était talonné de près par Mamadou Niang et ses 22 buts. Jean-Pierre Papin est également le meilleur buteur du club en Ligue des Champions avec 19 réalisations. 

2) Steve Mandanda, joueur le plus capé du club

Il est prêté par le Havre avec option d’achat à l’OM en 2007. Alors qu’il était remplaçant, Mandanda se voit propulsé numéro 1 après la blessure au tendon d’Achille de Cédric Carrasso. Un rôle de titulaire qu’il ne quittera plus jusqu’à son transfert à Crystal Palace en 2016. De retour 1 ans plus tard, il efface des tablettes le record du joueur ayant disputé le plus de rencontres sous la tunique olympienne. Il dépasse ainsi les 452 matchs de Roger Scotti – joueur dans les années 1940-1950. Steve Mandanda en est actuellement à 613 matchs avec l’OM.

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© Twitter Olympique de Marseille

3) La saison 1970-71 de Josip Skoblar

La légende yougoslave rejoint la cité phocéenne en prêt d’Hanovre en 1966. Réalisant une très belle saison en marquant 17 buts en 18 matchs, il est transféré définitivement à Marseille quelques années plus tard en 1969. A peine 1 an après son arrivée, l’attaquant marque largement de son empreinte la saison 1970-71, en inscrivant 49 buts toutes compétitions confondues dont 44 buts rien qu’en division : un record encore inégalé aujourd’hui et le tout sans marquer aucun penalty. Grâce à ses performances ahurissantes, il obtient le Soulier d’Or européen.

Encore aujourd’hui, il est le seul joueur de l’histoire à remporter cette distinction en évoluant dans le championnat de France. Pour couronner cette saison incroyable, Skoblar met fin, avec Marseille, à 23 ans de disette en remportant le Championnat de France au nez et à la barbe de Saint-Etienne.

4) Gunnar Andersson, le serial buteur  

Le légendaire Suédois a marqué les esprits lors de son passage à l’OM dans les années 50, en inscrivant 194 buts en 220 matchs. Son sens du but et ses crochets courts lui ont permis d’inscrire pas moins de 34 doublés sous le maillot olympien. Seuls les joueurs cités un peu plus haut – Jean-Pierre Papin et Josip Skoblar – se sont approchés de ce record avec respectivement 182 et 176 buts. 

Image illustrative de l’article Gunnar Andersson
© WMC

5) OM – Saint Raphaël, pluie de buts au stade de l’Huveaune

Pour le compte du 3ème tour de la Coupe de France 1934, l’Olympique de Marseille reçoit son voisin Saint-Raphaël devant 1500 spectateurs. L’OM inflige une rouste à son adversaire 19-0 grâce notamment à un sextuplé de Joseph Alcazar et 9 buts de Jean Boyer – qui détient avec cette performance le record de but d’un joueur marseillais dans un même match. Un succès éclatant qui n’a pas permis au club de soulever la coupe puisque les Olympiens s’inclinent face à Sète, en finale.

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Le dessin du jour par Miège

David Miège croque l’actualité avec un regard moqueur et savoureux. Retrouvez chaque jour ses dessins dans les colonnes du Méridional.

Société – Frédéric Lenoir : « Voici le secret du bonheur »

© La grande librairie Capture d'écran

Si vous essayez de lire Spinoza, Kant, Hegel, ou Nietzsche, vous devrez souvent relire plusieurs fois les mêmes phrases pour comprendre ce qu’ont voulu dire ces philosophes de renom. Si vous lisez Frédéric Lenoir, vous serez étonné par la fluidité de son style et la clarté de son argumentation.

Pourtant, ces quatre auteurs parfois inaccessibles abordent souvent les mêmes sujets que Lenoir et le fossé dialectique qui les différencie a un nom : la vulgarisation.

Auteur d’une cinquantaine d’ouvrages à succès sur le bien-être, la spiritualité, le bonheur, Frédéric Lenoir, docteur en philosophie, n’a pas voulu enfermer sa discipline dans le jargon un peu abscons de ses collègues. Il s’est démarqué de l’aréopage savant des cénacles intellectuels afin de populariser des notions… qui donnent un sens à la vie.

Au parc Chanot fin mai, Frédéric Lenoir a réussi durant deux heures à tenir en haleine plusieurs centaines de spectateurs en s’exprimant avec talent sur ce sujet essentiel : le sens de la vie. Lenoir est un écrivain vulgarisateur qui sait rendre intelligentes les ouailles qui l’écoutent. Il a ce don inné d’illuminer les concepts les plus complexes et d’en tirer cette philosophie que chacun peut méditer : « Vivre, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est de danser sous la pluie » …

Au commencement de la philosophie était l’étonnement puéril. Pourquoi suis-je sur terre ? Suis-je là par hasard ? Existe-t-il des signes, des synchronicités qui intriguent ? Pourquoi certaines forces me dépassent-elles ? Pourquoi ai-je conscience de ma mortalité ? Les adultes sont bien embêtés pour répondre à ces questions métaphysiques car ils n’ont aucune explication rationnelle à donner à leurs enfants.

Dès le départ, estime Lenoir, vous devez fixer l’objectif essentiel. Ou bien vous décidez de faire partie des « ballottés » de l’existence, ceux qui se laissent aller au gré des circonstances et des rencontres, ou bien vous êtes dans le camp des « certifiés », ceux qui se sont fixé un objectif de vie et en suivent le cap. « Il n’y a point de vent favorable pour celui qui ne sait en quel point se rendre », affirmait Sénèque. C’est très juste. Ou bien vous adoptez le train de vie d’un nénuphar et vous stagnez à vau-l’eau dans l’étang marécageux de votre existence, ou bien vous tenez fermement la barre et vous vivez vraiment « votre » vie.

Cette alternative vous laisse de nombreux choix d’idéaux : certains sont obnubilés par l’aisance matérielle et veulent gagner un maximum d’argent, d’autres, de plus en plus nombreux, renoncent à la gloire éphémère, aux plaisirs illusoires et aux ambitions démesurées. Ils veulent simplement vivre leur vie en harmonie avec eux-mêmes et avec le monde. Et c’est déjà un vaste programme.

Lenoir, lui, a choisi de vouer sa vie à l’Amour, mais pas n’importe lequel. Pas l’amour passion, l’amour-eros, celui qui crucifie la personne éprise d’un désir obsessionnel de possession. A ce feu qui vous brûle de l’intérieur, Lenoir préfère l’amour-philia qui consiste à aimer un être pour ce qu’il est et à éprouver pour lui une affection qui relève davantage de l’amitié que du désir charnel.

Il rêve aussi de l’amour-agapè, c’est-à-dire l’amour absolu, divin. Comme il s’attelle chaque jour à cette tâche sublime de conformer sa vie aux préceptes de l’amour et à une attention bienveillante à son prochain, y compris à ses ennemis, Lenoir ne peut pas être déçu.

Il le reconnaît volontiers. Sa vie est exempte d’ondes négatives et il ne se formalise même pas quand un spectateur mal luné lui parle de ses « salades philosophiques » ou de « Confucius » en prenant soin de séparer les deux syllabes Con et Fucius. Très marrant. Les blagues vaseuses ? Les critiques ? Les vexations ? Les collègues jaloux de son succès médiatique et littéraire ? Franchement, il s’en moque. Il a réussi, comme les bouddhistes à se débarrasser des scories inutiles qui ajoutent de la misère à la misère.

En bon philosophe, il cultive une âme de thérapeute qui vise à atténuer les souffrances de ses semblables en leur offrant des pistes de réflexion salutaires. Il a compris depuis longtemps les limites de la raison raisonnante. On ne résout pas les questions métaphysiques en prétendant se prononcer de façon définitive sur les « choses ultimes ».

Frédéric Lenoir navigue donc entre la sensation, le sentiment, l’intuition, la croyance et l’intime conviction. En fait, c’est un croyant qui s’ignore. Il se sent habité par une force absolue qui donne un sens à sa vie. Dieu ? Pourquoi pas ?

A cet égard, il ne peut s’empêcher de citer son mentor, Carl Gustav Jung, qui aimait confier à ses étudiants : « Moi je ne crois pas. Je sais. » Tout le mystère de la foi est dans cette certitude absolue mais absolument impossible à décrire, à cerner, à expliquer, à prouver. Lenoir, lui, va plus loin. Il n’est pas question pour lui de s’abriter derrière un « Dieu-doudou », une béquille religieuse émotionnelle qui vous permet de vous sentir rassuré et protégé des agressions du monde.

Non, c’est à des expériences chamaniques qu’il se réfère. Il a été sidéré de suivre en forêt péruvienne un chaman en transes qui semblait communiquer avec des esprits invisibles : ce sorcier envoûté a cueilli des plantes médicinales qui ont guéri les malades de son village. Ceux qui s’intéressent au spiritisme (« Esprit es-tu là ? ») vivent parfois eux aussi des expériences troublantes. Lenoir ne conteste rien, il accepte tout. Sa solution est intérieure : « Pour faire face au « désemparement » de nos sociétés, il faut sentir en soi la beauté bouleversante de l’univers et s’initier au mystère du sacré ».

« Pour moi, affirme Lenoir, le sens de la vie, c’est de créer de la conscience. » L’enfance est parfois peuplée de mythes inconscients, de rêves insensés et d’interprétations innocentes, mais au fil des années la loi nous rappelle à l’ordre. Pas de meurtres, pas de vols, pas de viols, pas de maltraitance : ces interdits forgent en nous une « conscience morale » qui inspirera notre droiture. Ou pas. « Le sommet de notre conscience morale, confie Lenoir, c’est notre compassion pour les animaux car elle est totalement désintéressée ». Lui, dans son ermitage de Corse, il peut contempler son chat durant des heures…

Au passage, le philosophe nous donne un petit conseil pour vivre son quotidien en toute plénitude. « Essayez de manger en conscience le contenu de votre assiette, dit-il, savourez les aliments que vous aimez sans être dérangé par le téléphone, la musique ou la télé. Soyez des acteurs éveillés de votre propre vie. Si vous aimez le cross, courez en pleine harmonie avec la nature en laissant divaguer votre esprit, et tentez de faire l’amour avec votre femme sans penser à une autre… » Selon lui, il est impossible de goûter les joies simples de l’existence si l’on n’est pas présent à ce que l’on fait.

L’inconscient, source d’angoisses intarissables, serait une sorte de « poubelle psychique » pleine de refoulements enfouis et de désirs inassouvis. Il s’agit en effet d’un « continent inexploré » dont il convient de se départir pour parvenir en pleine conscience aux prémices du bonheur. Pour Lenoir, les prémices de l’éternité c’est de boire à la source de l’amour pour être ivre de bonheur. C’est ainsi qu’il promène sur la société un sourire extatique et d’une telle plénitude qu’il semble venu d’ailleurs.

On ne parviendra jamais à un tel état de joie si l’on ne se concentre pas sur le calme et la sérénité de notre mental. L’agitation qui habite notre cerveau doit être évacuée. Par la méditation. Puis l’émotion positive vous gagne tout entier car la joie ne se décrète pas, c’est une sorte de grâce qui vous tombe dessus. Lenoir est devenu un expert en ce domaine. Il faut simplement créer les conditions qui permettent d’accéder pleinement à cette joie pure : c’est-à-dire une présence totale à ses sens et une qualité optimale de son attention à soi-même.

Tel est le secret du bonheur que les hommes recherchent désespérément, le plus souvent, dans des plaisirs éphémères. Le bonheur ne consiste pas à se jeter éperdument dans la luxure. Dans la bouffe, la boisson et la fornication. Il consiste dans une sorte d’intense sobriété née d’une simple inclination de l’âme. Il s’agit d’un discernement qui permet d’allier à l’égard du monde le sarcasme de la gaieté et l’indulgence du mépris…Il faut pour atteindre cette disposition d’esprit apprendre à penser mieux pour vivre mieux. C’est du grand art.

Comment se débarrasser des passions encombrantes, de l’esprit grégaire, des phénomènes mimétiques qui nous divertissent et nous éloignent de nous-mêmes ? Vivez, répond Lenoir, vivez pleinement sans vous soucier du regard d’autrui. « Le bonheur, conclut-il, très applaudi, c’est d’aimer la vie, c’est d’aimer sans rien attendre en retour… » Fascinante cette conclusion parce qu’elle est universelle.

 On en vient à penser que, comme son inspirateur Carl-Gustav Jung, Frédéric Lenoir ne croit pas. Il sait.

José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional

Crypto – Lutter contre le réchauffement climatique… par des NFT ?

© Pxb

Depuis leur essor ces dernières années, les NFT sont sans cesse interpellés pour leur désastreux impact écologique. Si certains considèrent la crypto comme la « monnaie du futur », il semble essentiel de trouver des solutions pour continuer à les produire tout en réduisant leur empreinte carbone. 

Les NFT, une catastrophe écologique 

Chaque étape de production et d’acquisition des NFT, ces objets virtuels uniques, requiert une très grande consommation d’énergie. Pour les produire, des ordinateurs très puissants sont nécessaires. Ils doivent pouvoir effectuer des calculs assez longs et complexes, ce qui leur fait consommer une très grande quantité d’électricité. Pour leur acquisition, les NFT sont mis à la vente aux enchères, et doivent être hébergés par des infrastructures très énergivores : selon Joanie Lemercier, artiste français, militant pour le climat et ancien producteur deNFT, explique qu’un NFT a un tel impact environnemental, qu’un arbre ne pourrait le compenser qu’en 10 ans.

une haute consommation d’électricité

Autre exemple : un artiste et scientifique a calculé sur la plateforme Cryptoart.wtf l’empreinte carbone du « Space Cat », un NFT tendance. Selon lui, sa consommation d’énergie équivaudrait à celle d’un habitant de l’Union européenne pendant deux mois, ce qui a suscité l’indignation de nombreux internautes. 

Des blockchains « vertes », des NFT pour sauver des forêts : une solution pour pallier ce fléau 

Face à l’urgence climatique et à l’empreinte catastrophique des NFT, de plus en plus de blockchains tentent d’utiliser des énergies renouvelables pour leur minage. C’est aussi le cas de CarbonABLE, une nouvelle initiative moderne et atypique. Elle permet une mise en vente de parcelles de terre sous forme de NFT. Ces parcelles sont issues de terrains menacés par les activités humaines, comme la déforestation, ou des terrains déjà victimes de cette activité, où la nature a disparu.

de plus en plus de blockchains utilisent des énergies renouvelables pour leur minage

Devenir propriétaire de ces NFT permet donc de participer à des projets de régénération de la nature et de la protéger, mais aussi de connaître l’impact environnemental que l’on a : la plateforme donne des compte-rendus fréquents aux acheteurs, témoignant de la situation de leur parcelle et des autres impacts positifs que leurs achats ont eu, tels que la création d’emplois ou une régénération de la biodiversité. 

Les acheteurs pourront aussi bénéficier d’un revenu passif, provenant de la revente des crédits carbone que chaque parcelle produit, que CarbonABLE vend en leur nom. 

Une initiative qui prend de l’ampleur et qui connaît un succès récent : le 10 mai 2022, la plateforme a réussi à vendre 360 NFT, soit 500 m2 de terrain, pour y planter des mangroves, un écosystème de marée stockant plus du double de carbone d’une forêt.

I.S

L’Équipe féminine de basket fait son retour dans la cité phocéenne 

© Twitter Equipe de France de Basket

L’Équipe de France féminine de basket posera ses valises à Marseille, en août prochain, pour y affronter la Bosnie-Herzégovine en match de préparation à la Coupe du Monde. 

Après 42 ans depuis leur dernière visite en terre phocéenne, les Bleues du basket débarque à Marseille, le 21 août prochain au Palais des sports. Là-bas, elles y affronteront la Bosnie-Herzégovine pour un match de préparation à la Coupe du Monde 2022, qui se déroulera du 22 septembre au 1er octobre à Sydney, en Australie. Une affiche alléchante entre les médaillées de bronze des derniers Jeux Olympiques et les quarts de finaliste surprises du dernier Euro 2021. 

Le dernier passage des Françaises dans la cité phocéenne remonte au 26 avril 1980, ce jour-là la France disputait un match amical contre les Etats-Unis qui s’était soldé par une courte défaite des Bleues 80-81.