mardi 13 mai 2025
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Tout savoir sur l’OM – Le top 10 des meilleurs Classicos

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L’Olympique de Marseille contre le Paris Saint-Germain : un match pas comme les autres, une rencontre à part dans le championnat où une simple victoire peut pardonner bien des échecs. Retour sur 10 matchs qui ont fait la légende de ce Classico. 

12 décembre 1971 : un match pour l’histoire 

Les deux clubs se rencontrent pour la première fois à l’occasion de la 18ème journée de Division 1. A l’époque, la rivalité n’existe pas encore : le match se déroule sans réelles tensions devant plus de 18 000 spectateurs. La structure du Paris Saint-Germain n’a qu’un peu plus d’un an alors que Marseille compte déjà 72 ans d’existence. Lors du match, les Olympiens font parler leurs expériences et leurs talents pour remporter la rencontre haut la main avec notamment un doublé de Josip Skoblar. Cette année-là, les Phocéens glanent leur 4ème titre de champions de France. 

28 novembre 1986 : l’humiliation parisienne

Champion en titre sous la houlette de Gérard Houllier, le PSG se déplace en favori sur la Canebière. L’Olympique de Marseille est alors un club en difficulté qui lorgne sur ses gloires passées. Mais l’année 86 marque un tournant dans l’histoire phocéenne. Contre toute attente, les Marseillais écrasent les Parisiens et l’emportent sur un succès historique de 4 à 0, avec un dernier but du jeune Jean-Pierre Papin. Quelques mois plus tôt, Bernard Tapie avait racheté le club olympien et la rivalité entre les clubs allait radicalement changer d’envergure. 

un dernier but du jeune jean-pierre papin

5 mai 1989 : la symbolique naissance du Classico

Trois ans après le rachat du club, Marseille accueille le PSG lors de la 35ème journée de Division 1. Paris, leader, devance d’un seul point l’OM au classement. Les deux clubs sont en lice pour le titre et se livrent une bataille acharnée ; l’enjeu de la rencontre est énorme. L’Olympique de Marseille de Tapie et le PSG de Francis Borelli se tirent la bourre dans les médias. Sur le terrain, la rencontre est tendue : il faut attendre les arrêts de jeu pour que Franck Sauzée décroche une frappe venue de nulle part, dans la lucarne parisienne et offre la victoire aux Olympiens. La rivalité est bel et bien née : l’OM remporte le premier vrai Classico de France et est sacré champion à l’issue de la saison. 

18 décembre 1992 : la boucherie 

Comment ne pas revenir sur ce fameux match, sans doute le plus bouillant de l’histoire du Classico, qui a marqué et choqué les esprits par sa violence ? L’adversité est à son comble sur et en dehors du terrain. Une semaine avant le match, Arthur Georges, entraîneur du PSG, annonce dans « L’Equipe » que ses joueurs vont « marcher » sur l’OM, tandis que David Ginola promet « la guerre » aux Marseillais. Bernard Tapie de son côté se frotte les mains et jette de l’huile sur le feu. La rencontre est un véritable carnage avec 55 fautes sifflées. Malgré ce triste record, l’OM s’impose sur le score de 1-0, grâce à un but d’Alen Boksic – de la tête – à la 28ème minute. Une victoire qui permet au club phocéen de mener le cortège du championnat avant d’aller chercher son 9ème titre de champion de France en fin de saison.

55 fautes sifflées

29 mai 1993 : une rencontre pour prolonger l’euphorie

En 1993, la rivalité change de visage. L’OM reçoit le club parisien seulement 3 jours après sa victoire en Coupe d’Europe. Le club de la capitale n’est alors qu’à 2 longueurs de Marseille au classement et peut rêver du titre. Les Parisiens se permettent d’y croire après l’ouverture du score de Vincent Guérin, mais le néo-champion d’Europe a du répondant et s’impose finalement 3-1 sur des réalisations de Rudi Völler, d’Alen Boksic et de Basile Boli. Les Marseillais sont sacrés champions de France après la rencontre dans un Vélodrome en feu. Malheureusement, le titre leur est retiré a postériori, à la suite de l’affaire VA-OM. 

4 mai 1999 : Une rencontre sous haute tension 

Dans une ambiance plus qu’électrique, les supporters des deux camps se battent sur la pelouse du Parc des Princes en amont de la rencontre. Sur le terrain, c’est l’OM qui ouvre la marque grâce à Florian Maurice, avant de s’incliner face aux réalisations de Marco Simone et Bruno Rodriguez (2-1). En rage, les Ultras marseillais s’en prennent après le match à des bus de la RATP et font les gros titres. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : lors de la dernière journée, Bordeaux est titré avec un point d’avance grâce au but du jeune Pascal Feindouno en toute fin de match, étrangement seul dans la surface au milieu d’un Parc des Princes, appelant à la défaite de son équipe. Ce soir-là, Paris prive l’OM de titre.

les supporters se battent en amont du match

15 février 2000 : le premier Clasico du XXIème siècle

A cette période-là, la rivalité entre les deux clubs est à son apogée. Paris est à la lutte pour le podium et l’OM doit se sauver de la relégation. Il ne faut pas attendre très longtemps pour qu’Eric Poulat dégaine les cartons dans une rencontre électrique, marquée par une double expulsion (Jérôme Leroy pour l’OM et Laurent Leroy pour le PSG). Dans un Vélodrome en ébullition, les hommes de Philippe Bergerôo, ouvrent le score avant d’imploser et de s’incliner 4-1. Un succès fondamental pour les Marseillais dans leur lutte pour le maintien. 

9 mars 2003 : Le cauchemar marseillais 

Pour le match retour de l’exercice 2002-2003, Marseille reçoit le PSG au Vélodrome après une défaite 3 à 0 face aux Parisiens à l’aller. Sous les yeux de leur public, les Olympiens revivent le même cauchemar, dépassés par le talent de l’artiste brésilien Ronaldinho. Déjà auteur d’un doublé au Parc, il inscrit un but et distille une passe décisive pour aider son équipe à l’emporter 3-0. La prestation du natif de Porto Alegre est exceptionnelle et permet à Paris de s’imposer une deuxième fois consécutivement face à l’OM après plus de 15 années sans victoire. 

un cauchemar pour les olympiens a l’aller comme au retour

• 5 mai 2006 : les « Minots » champions

Lors de la 29ème journée, Paris reçoit Marseille au Parc des Princes. Mababa Diouf, alors président de l’OM, cristallise les tensions entre supporters en refusant d’envoyer l’équipe première. Pape estime que les quotas de place pour les fans olympiens ne sont pas respectés et critique également la sécurité. Il prend la décision d’envoyer ses joueurs de CFA pour affronter le 11 type des Parisiens. A la surprise générale, Marseille obtient le nul et les « Minots » sont accueillis en champions à leur retour.

27 novembre 2011 : Premier Classico version qatarie

Quelques mois après le rachat du PSG par le Qatar Sports Investments, les deux clubs s’affrontent, dans un froid sec, pour le compte de la 15ème journée de Ligue 1. Paris caracole alors en tête avec Montpellier tandis que les Marseillais sont empêtrés dans le ventre mou du classement. Les hommes de Didier Deschamps créent la surprise au Vélodrome en faisant trembler les filets à 3 reprises. Il ne faut que 9 petites minutes à Loïc Rémy pour lancer la rencontre, d’une tête pleine de rage. Les Parisiens sont complètement acculés. Morgan Amalfitano ainsi qu’André Ayew en profitent, et inscrivent les 2 derniers buts de la rencontre pour conclure cette soirée de la plus belle des façons. Une victoire phocéenne éclatante.

Cyriane VIALA

La semaine vue par Miège

David Miège croque l’actualité avec un regard moqueur et savoureux. Retrouvez chaque samedi ses dessins de la semaine dans les colonnes du Méridional.

Trésors du Sud – Sauvegarde de l’outarde canepetière : opération Valensole

© WKMC

Le Conservatoire d’Espaces Naturels a bien du travail à mener. Les espèces menacées – dont certaines quasiment inconnues du grand public – sont de plus en plus nombreuses : le territoire de Provence-Alpes-Côte d’Azur ne fait pas exception. L’outarde canepetière est l’un des oiseaux les plus menacés des plaines cultivées françaises. En juin, le CEN PACA a mené une mission particulière autour de ce discret animal.

Ghislaine Dusfour est « chargée de mission espèces et milieux steppiques » au Conservatoire de la région. Elle travaille sur les questions portant autour des milieux secs au sens large – soit, sur les habitats autant que sur les espèces qui les habitent. En ce sens, elle est à la fois analyste, en tant que conservatrice des réserves régionales, et « experte de terrain », grâce à ses missions de reconnaissance. Après avoir travaillé au Parc du Verdon, elle est depuis neuf ans au CEN PACA. Elle nous en dit plus sur cette espèce en voie de disparition et les moyens mis en œuvre sur notre territoire pour l’endiguer.

Une espèce en disparition inquiétante

Depuis trois ans, dans le cadre de mesures d’accompagnement, les regards sont tournés avec inquiétude vers les populations d’outarde canepetière, en phase de disparition drastique. Il faut savoir qu’en 20 ans, on a observé à l’échelle nationale une chute de 90% de l’existence de ces oiseaux, qui vivent dans les milieux plats. En PACA, on compte environ 800 couples de ces oiseaux.

© CEN PACA

Cette disparition est liée à plusieurs variables (chute de la ressource alimentaire, urbanisation…), le plus flagrant étant la mécanisation de l’agriculture : « Le pic de ponte annuel a lieu vers le 20 mai, souligne notre interlocutrice. Or, les fauches commencent à cette période : les champs se transforment alors en « pièges écologiques » ». Les milieux attractifs, surtout pour les femelles, sont fauchés quelques semaines après les pontes.

Les outardes en PACA

En Région Sud, la population principale est basée sur la plaine de la Crau, un terrain très sec et sans cultures, où l’on rencontre seulement du pastoralisme. « La région compte également quelques populations satellites, explique Ghislaine Dusfour. Le plus souvent autour des aéroports et des aérodromes comme à Marseille, Avignon, Salon-de-Provence, Orange etc. » Ce sont en effet des endroits où l’on trouve encore des pelouses sèches.

Mais la mission récemment menée s’est déroulée sur le plateau de Valensole, une plaine agricole située à 600 mètres d’altitude. Une enveloppe a été allouée dans le cadre de mesures compensatoires mises en place après une destruction d’habitat. L’objectif était ainsi d’améliorer la connaissance de l’espèce et son suivi à l’échelle locale.

L’aventure n’était pas aisée pour l’équipe déployée : « Sur 45 000 hectares, on cherchait une dizaine de mâles chanteurs, donc trois ou quatre femelles seulement », explique Ghislaine Dusfour. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin…

La technologie au service de la biodiversité

C’est là qu’intervient la technologie, pas le biais de drones équipés de caméras thermiques (l’opération reste soumise à une réglementation précise). De nuit, les caméras vont localiser les nids et nichées camouflées dans les espaces herbacés, en prenant soin de ne pas déranger la faune. Une méthode largement innovante, qui permet aussi de mieux connaître les habitats environnants et ainsi de « compléter les puzzles de la biodiversité ». Pour l’outarde en l’occurrence, il s’agit de favoriser la reproduction afin d’éviter une extinction de la population.

Un mâle de l’espèce outarde canepetière © WKMC

La région Provence-Alpes-Côte-d’Azur est le bastion français de cette espèce menacée. Une telle opération sur le plateau de Valensole démontre la possibilité de freiner l’extinction de telles espèces, en utilisant la technologie à bon escient. Le Vaucluse, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence abritent également des populations à surveiller de très près. On ne mesure sans doute pas assez le rôle de chaque espèce dans la chaîne de la biodiversité.

Jeanne RIVIERE

Inflation – La cohésion économique et politique sera-t-elle assez forte en Europe ?

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a parlé d'un "jour historique" © WKMC / Parlement européen

Les voyants rouges sont allumés pour l’économie européenne. Sur fond de crise en Ukraine et de difficultés d’approvisionnement en hydrocarbures, les décisions des instances économiques sont observées de très près.

La réaction de la Banque Centrale Européenne était très attendue. Ce jeudi 21 juillet, sa présidente, Christine Lagarde a annoncé une relève des taux de 0,5 points, ce qui n’était pas arrivé depuis plus de 10 ans. L’inflation change la donne de l’ensemble du système économique européen.

Un « bouclier anticrise » (« Instrument de protection de la transmission – IPT) a également été annoncé. Il devrait faire office de pare-feu contre l’inflation, pour les pays les plus fragilisés par la spéculation.

L’objectif principal est d’éviter que l’écart des taux de croissance ne se creuse entre les pays de la zone euro (comme cela est déjà le cas entre l’Allemagne et l’Italie par exemple). L’inquiétude est d’ailleurs légitime vis-à-vis de la situation politique et économique de la botte : la démission du Premier ministre europhile Mario Draghi hier ouvre une période de flou. La dette publique italienne, qui représente plus de 150% du PIB du pays, est colossale.

Les prudentes mesures mises en place par la BCE ne sont sans doute que les premières d’une longue série, même si l’institution prévoit d’aviser peu à peu en fonction de la situation. Le plus délicat sera le test de la cohésion économique – et donc aussi politique – entre les Etats européens. Elle permettrait surtout d’éviter une crise des dettes incontrôlable.

R.P

Le dessin du jour par Miège

David Miège croque l’actualité avec un regard moqueur et savoureux. Retrouvez chaque jour ses dessins dans les colonnes du Méridional.

Regards sur le monde – En zone indo-pacifique, le délicat dialogue entre la Chine et l’Australie

© WKMC

C’est un dossier, pourtant crucial, dont on n’entend pas assez parler en Europe. Depuis plusieurs mois, la zone indo-pacifique est le théâtre de tensions croissantes entre l’Australie et la Chine. Cette dernière entend y affirmer son hégémonie navale, tandis que l’Australie redoute une militarisation discrète des pays alentour, tombés sous la coupe de la Chine. Ces tensions ne sont pas les seuls différends existants entre les deux parties.

Le changement de couleur du gouvernement australien depuis mai dernier (les travaillistes remplaçaient les libéraux-nationaux) laissait entrevoir un possible nouveau point de vue sur la situation. La « gauche » aurait des positions moins arrêtées sur la Chine. Mais le laxisme vis-à-vis de la Chine n’est pas de mise non plus pour le nouveau gouvernement. Dès son arrivée, le nouveau Premier ministre Anthony Albanese reprenait à bras le corps cet épineux dossier.

la position du nouveau gouvernement australien est sensiblement la même

Des tensions à plusieurs niveaux

Les tensions entre les deux pays ne datent pas d’hier. Rappelons qu’en 2020, l’Australie demandait une enquête indépendante pour tirer au clair la façon dont la Chine avait géré la crise sanitaire issue de son territoire. Une démarche qui avait provoqué les foudres du gouvernement chinois… De son côté, le gouvernement australien était allé jusqu’à comparer le régime chinois à celui des Nazis.

Des incidents militaires réguliers

Différents incidents militaires ont également eu lieu ces derniers mois : avion de patrouille maritime visé par le faisceau laser d’un sous-marin chinois en février, interception d’un avion australien par un chasseur chinois au-dessus de la mer de Chine méridionale en mai… Plus récemment, il y a quelques semaines, un navire australien aurait eu maille à part avec la marine chinoise, alors qu’il menait une mission de « présence régionale » conjointe avec le Japon et les Etats-Unis. La Chine voit d’un très mauvais œil ce genre de manœuvre, et n’hésite pas à le signifier.

la chine voit d’un mauvais œil les manœuvres dans la zone

L’Australie sur la même longueur d’onde que les Etats-Unis

Pour l’Australie, le principal recours sécuritaire demeure le rapprochement avec les Etats-Unis. L’exécutif est conscient qu’il pourrait s’agir d’une menace sérieuse. Pour le nouveau ministre australien de la Défense, il pourrait s’agir du « plus grand renforcement militaire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ». C’est la raison pour laquelle l’Australie multiplie les partenariats stratégiques avec ses alliés.

La reprise d’un dialogue fragile, mais une méfiance palpable

Les deux territoires, qui se regardent en chiens de faïence depuis au moins trois ans, ont accepté de reprendre un semblant de dialogue : le 8 juillet, la ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong a rencontré à Bali son homologue chinois Wang Yi. Les relations économiques – la Chine impose des sanctions commerciales à l’Australie depuis plusieurs mois, pour le charbon, le vin, l’orge notamment – pourraient reprendre tout doucement. Reste que chacune des parties attend que l’autre montre sa bonne foi…

l’Australie craint que certaines iles tombent sous la coupe chinoise

« J’espère que la partie australienne saisira les opportunités des relations entre les deux pays, prendra des mesures pratiques, réformera sa perception correcte de la Chine, traitera les relations économiques et commerciales sino-australiennes sur la base du principe de respect mutuel et de bénéfice mutuel », a ainsi souligné Wang Wenbin, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la république populaire de Chine, au cours d’une conférence de presse du 18 juillet 2022.

Qu’on ne s’y trompe pas : les démonstrations de force de la part de la Chine, officielles ou officieuses, pourraient bien se multiplier ces prochains mois dans la zone indo-pacifique. Le principal souci de l’Australie est d’éviter un rapprochement de certaines îles du Pacifique avec la Chine, qui se fait de plus en plus insistante.

Raphaëlle PAOLI

Le dessin du jour par Miège

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Tout savoir sur l’OM – Le club version Tapie : du toit de l’Europe au scandale

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L’Olympique de Marseille demeure la seule écurie française à avoir remporté la Coupe d’Europe. Grâce au coup de casque historique de Basile Boli, le club peut se vanter encore aujourd’hui de chanter : « A jamais les premiers »… A l’origine de ce triomphe, une personnalité : Bernard Tapie. Sous l’impulsion de l’homme d’affaires, l’OM devient à cette époque le meilleur club français et l’une des équipes les plus redoutables sur la scène européenne. Pourtant, des affaires de corruption viendront ternir l’image de l’OM et lèveront des doutes sur l’ensemble de ses succès. Retour sur l’ère à la fois victorieuse et controversée de Bernard Tapie à l’Olympique de Marseille.

Nous sommes en 1986. Passionné de sport, Bernard Tapie utilise sa fortune acquise dans les années 80 pour racheter l’Olympique de Marseille, qui est alors en grande difficulté financière. Sur le plan sportif, le club végète, à cette période, dans le ventre mou du championnat et n’a plus gagné de titre depuis 1976. L’objectif de l’homme d’affaires est alors clair : replacer le club de la Cité phocéenne sur le devant de la scène nationale.

avec tapie, pas de demi-mesure…

Avec Tapie, impossible de faire dans la demi-mesure… l’OM doit devenir le plus grand club européen et remporter la Coupe aux grandes oreilles. Pour arriver à ses fins, il engage – sur les conseils avisés de son manager Michel Hidalgo -, une flopée de joueurs expérimentés. Auxquels s’ajoutent les recrutements de nombreux joueurs Espoirs, qui deviendront au fil des années des stars du ballon rond. Les plus connus d’entre eux sont les Français Jean-Pierre Papin, Basil Boli, Didier Deschamps, l’Anglais Chris Waddle ou encore le Ghanéen Abedi Pelé. 

Cinq titres de champion de France, une coupe de France… : l’OM accumule les titres et enchaîne les parcours européens, qui font vibrer la France entière. Le club le plus populaire de l’Hexagone manque même de peu l’opportunité de devenir en 1991 le premier club français à remporter la coupe d’Europe des clubs champions (finale perdue face à Belgrade aux tirs au but).

l’om accumule les titres

En mai 1993, le club s’apprête à disputer sa deuxième finale de C1. Cette fois-ci, Bernard Tapie est bien décidé à remporter le trophée. Il faut dire qu’un an auparavant, ses hommes avaient connu une nouvelle désillusion en étant éliminés en demi-finale face au Benfica, en raison de la fameuse main de Valta. 

Quelques jours avant cette échéance importante, Marseille, dans sa quête du titre de champion de France, se déplace à Valenciennes. Bernard Tapie, soucieux de préserver ses hommes tout en ramenant les 3 points, tente alors de corrompre trois joueurs du club nordiste. Il leur promet une somme d’argent importante s’ils laissent filer le match. L’information d’une tentative de corruption commence à courir, mais l’emballement médiatique va néanmoins rapidement retomber. L’important est ailleurs pour la presse : l’OM défie le grand Milan AC, à Munich, en finale de coupe d’Europe.

le titre de champion de france 93 est retiré à l’om

Lors de ce match, Marseille réalise l’exploit de renverser les Italiens et de soulever le plus prestigieux des trophées. Mais la fête va être de courte durée. La Ligue nationale de football, dirigée par Noël Le Graët, mène son enquête sur la tentative de corruption du match VA-OM et transmet le dossier à la justice. « Il y a un certain nombre de dirigeants qui gèrent leurs clubs avec beaucoup de cœur et de talent et certains qui ont tellement envie de gagner qu’ils dépassent les limites », déclare ainsi Le Graët devant les journalistes.

A la suite de cette affaire, le Conseil général retire le titre de champion de France 1993 à l’OM. De son côté, l’UEFA exclut Marseille des compétitions européennes de l’exercice 1993-1994. Cette privation de compétition internationale entraîne un énorme manque à gagner dans le budget du club olympien, creusant encore un peu plus les dettes du club phocéen. En avril 1994, la sanction finale tombe : le club se voit rétrogradé en deuxième division à la suite de la tentative de corruption.

le scandale jette une ombre sur les succès de l’om

Celle-ci déclenche la chute de l’OM et le fait tomber de son piédestal. Bernard Tapie quitte le club quelques mois après cette affaire. Le scandale jette une ombre sur les succès de l’OM à cette époque-là. Lors de son procès, le directeur général de l’OM, Jean-Pierre Bernès (aujourd’hui agent de joueur), affirme même qu’un budget était, chaque saison, consacré à la corruption. Faute de certitudes, certains considèrent que l’affaire VA-OM n’a été qu’un dérapage isolé, d’autres, l’ultime épisode d’un système où la triche était devenue une seconde nature…

Bernard Tapie a tout de même réussi son pari de faire rentrer son club dans la légende du football français. Il aura séduit à jamais Marseille, lui le Parisien, et introduit en quelque sorte l’ère du football business en n’hésitant pas à injecter de l’argent pour attirer des joueurs de renoms. 

le club est entré dans la légende du football

En 1994, l’OM est le deuxième club le plus riche du monde avec un budget de 300 millions de francs. Bernard Tapie instaure ainsi à cette époque une explosion des salaires et contribue, malgré toutes ces histoires de corruption, au développement du football français. Une chose est sûre : dans le football plus que jamais et même à cette époque, la vérité du terrain n’est pas seulement sportive, elle est aussi économique. L’Olympique de Marseille sous Bernard Tapie a connu l’une des meilleures équipes du football français.

Cyriane VIALA

Partis – Eric Zemmour sort de son silence

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Après les résultats de son parti « Reconquête ! » à la présidentielle (7%) et aux législatives (23%), Eric Zemmour s’était fait relativement discret. Près d’un mois après le deuxième tour des législatives, le candidat adresse une lettre aux « adhérents et sympathisants de Reconquête ! »

« Il me semblait important de vous écrire personnellement pour vous livrer une partie de mon analyse et de mes impressions, et bien sûr pour vous parler de la suite. » La lettre du candidat se veut simple et explicative. Il commence par évoquer « le chemin parcouru », les « coups reçus », mais aussi les « moments de joie ». Il passe rapidement sur la déception légitime des résultats.

Une « campagne escamotée »

La première explication d’Eric Zemmour de son échec est celui de la guerre en Ukraine, sans doute un peu facile : « Alors que nous étions parvenus à bousculer les horloges, à imposer notre rythme mais aussi nos thèmes, la guerre en Ukraine est venue geler le temps politique. En une nuit, nous sommes passés de la dynamique au statique. » Ce qui n’empêche pas l’ex-candidat de souligner combien son jeune parti à tout de même réussi à tirer son épingle du jeu face à des partis « briscards » : « Nous avons mieux résisté [au vote utile] que d’autres, si on veut bien penser au sort et aux scores d’anciens partis de gouvernement comme LR et le PS. » « Nous avons surtout été victimes d’une forme d’inertie », résume finalement le chef de file de « Reconquête ! »

L’union des droites finalement réalisée ?

« Face à Ensemble ou la NUPES, l’union des droites s’est réalisée dans les urnes », affirme Eric Zemmour. Une affirmation qu’il tire de son expérience « de terrain » : « Nous êtes nombreux à me dire que vous avez remarqué que nous avions pavé le chemin d’un certain nombre de victoires du RN ou de LR, en participant à faire tomber les digues et à affirmer la convergence de vues des électeurs ».

Une « mission » et pas de regrets

Pas de regrets pour le candidat malheureux, mais la certitude qu’il avait une « mission » à porter. Eric Zemmour revient d’ailleurs sur son terrain familier et favori : « Vous savez comme moi que l’enjeu civilisationnel est LA question politique, la question essentielle car existentielle. Si demain le peuple français est irrémédiablement modifié dans son être, sa substance, s’il est remplacé, alors la France ne sera plus la France tout simplement. »

« Tout nous donne raison »

« Tout nous donne raison sur le fond », juge l’ancien journaliste du Figaro. « Nos idées, nos combats ont désormais une maison (…) Ne nous laissons pas aveugler par le résultat d’un scrutin. »

Quel avenir pour « Reconquête ! » ?

Eric Zemmour finit en évoquant le futur du parti : « Je souhaite que Reconquête continue d’être ce grand parti populaire », « laboratoire intellectuel et idéologique, école de formation, réseau d’entraide au service de nos compatriotes. » Une « grande consultation » sera prochainement lancée auprès des adhérents. « Une boussole politique », voilà ce qu’entend incarner Reconquête. Eric Zemmour n’est pas résolu à quitter la scène politique, et il le fait comprendre en terminant sa lettre en citant le sacro-saint De Gaulle : « L’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances. »

Raphaëlle PAOLI

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