Partis – Eric Zemmour sort de son silence

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Après les résultats de son parti « Reconquête ! » à la présidentielle (7%) et aux législatives (23%), Eric Zemmour s’était fait relativement discret. Près d’un mois après le deuxième tour des législatives, le candidat adresse une lettre aux « adhérents et sympathisants de Reconquête ! »

« Il me semblait important de vous écrire personnellement pour vous livrer une partie de mon analyse et de mes impressions, et bien sûr pour vous parler de la suite. » La lettre du candidat se veut simple et explicative. Il commence par évoquer « le chemin parcouru », les « coups reçus », mais aussi les « moments de joie ». Il passe rapidement sur la déception légitime des résultats.

Une « campagne escamotée »

La première explication d’Eric Zemmour de son échec est celui de la guerre en Ukraine, sans doute un peu facile : « Alors que nous étions parvenus à bousculer les horloges, à imposer notre rythme mais aussi nos thèmes, la guerre en Ukraine est venue geler le temps politique. En une nuit, nous sommes passés de la dynamique au statique. » Ce qui n’empêche pas l’ex-candidat de souligner combien son jeune parti à tout de même réussi à tirer son épingle du jeu face à des partis « briscards » : « Nous avons mieux résisté [au vote utile] que d’autres, si on veut bien penser au sort et aux scores d’anciens partis de gouvernement comme LR et le PS. » « Nous avons surtout été victimes d’une forme d’inertie », résume finalement le chef de file de « Reconquête ! »

L’union des droites finalement réalisée ?

« Face à Ensemble ou la NUPES, l’union des droites s’est réalisée dans les urnes », affirme Eric Zemmour. Une affirmation qu’il tire de son expérience « de terrain » : « Nous êtes nombreux à me dire que vous avez remarqué que nous avions pavé le chemin d’un certain nombre de victoires du RN ou de LR, en participant à faire tomber les digues et à affirmer la convergence de vues des électeurs ».

Une « mission » et pas de regrets

Pas de regrets pour le candidat malheureux, mais la certitude qu’il avait une « mission » à porter. Eric Zemmour revient d’ailleurs sur son terrain familier et favori : « Vous savez comme moi que l’enjeu civilisationnel est LA question politique, la question essentielle car existentielle. Si demain le peuple français est irrémédiablement modifié dans son être, sa substance, s’il est remplacé, alors la France ne sera plus la France tout simplement. »

« Tout nous donne raison »

« Tout nous donne raison sur le fond », juge l’ancien journaliste du Figaro. « Nos idées, nos combats ont désormais une maison (…) Ne nous laissons pas aveugler par le résultat d’un scrutin. »

Quel avenir pour « Reconquête ! » ?

Eric Zemmour finit en évoquant le futur du parti : « Je souhaite que Reconquête continue d’être ce grand parti populaire », « laboratoire intellectuel et idéologique, école de formation, réseau d’entraide au service de nos compatriotes. » Une « grande consultation » sera prochainement lancée auprès des adhérents. « Une boussole politique », voilà ce qu’entend incarner Reconquête. Eric Zemmour n’est pas résolu à quitter la scène politique, et il le fait comprendre en terminant sa lettre en citant le sacro-saint De Gaulle : « L’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances. »

Raphaëlle PAOLI