vendredi 1 novembre 2024
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Rubirola hélas! Marseille : le printemps de Prague

Toutes les grandes escroqueries politiques sont nées sur la promesse d’un monde meilleur. La pseudo-révolution de mai 1968 en France a engendré une génération entière de dirigeants et de PDG qui épouvanterait les étudiants chahuteurs qu’ils ont été durant leur adolescence.

L’avènement de Mitterrand en 1981 a été perçue comme une libération festive par toute une jeunesse socialiste et communiste qui a été cruellement déçue par la suite. De même, l’élection de Jacques Chirac à la présidence en 1995 devait permettre l’éclosion des valeurs de la droite nationale : indépendance, liberté, ordre, responsabilité, souverainisme. Il n’en a rien été.

Avec Sarkozy, ils croyaient au karcher et ils ont eu Kouchner. Hollande et Macron n’ont été que les clones invertébrés de leur propre substance. La politique n’est souvent qu’une malédiction saluée par la liesse populaire. Les idées mirifiques s’y enlisent inexorablement dans la mélasse du quotidien…

Voilà pourquoi la victoire surprise de Michèle Rubirola me paraît du même ordre que les espoirs fous suscités en 1968 par le printemps de Prague et son fameux « socialisme à visage humain ». Le réformateur Alexander Dubcek avait cru pouvoir s’émanciper de la tutelle du parti communiste soviétique en introduisant en Tchécoslovaquie la liberté de la presse, la liberté de circulation et la démocratisation de la vie publique. Le printemps de Prague s’est soldé le 21 août 1968 par l’invasion des chars de combat et les soldats du pacte de Varsovie qui ont imposé leur « normalisation » en abandonnant toutes les réformes libérales de Dubcek. Rideau.

Les rêves idéologiques s’achèvent souvent par un réveil brutal aux réalités. Le Printemps marseillais n’échappera pas, hélas, à cette issue tragique. Tout se passe comme si le patchwork bricolé par le tandem vert et rose, Rubirola-Payan, était irisé de reflets brillants qui attirent les électeurs déboussolés. On appelle ça un « miroir aux alouettes ». C’est un leurre trompeur doté d’un emballage clinquant qui permet de piéger, en fin de cycle, ceux qui croient encore en un Marseille débarrassé pour toujours du clientélisme, du clanisme, du communautarisme, du népotisme et des guichets obligatoires sur le fronton desquels on peut lire la formule magique : « un tien pour deux tu me rendras… »

Les mêmes qui exultent aujourd’hui sur les décombres du gaudinisme auront demain la gueule de bois. Qui trop embrasse mal étreint. Les nouveaux venus veulent que « tout le peuple de Marseille s’implique dans la gouvernance de la ville » (Fortin), ils rêvent de « réconciliation entre Marseille-Nord et Marseille-Sud » (Ghali) alors que ces deux Marseille ne sont plus dos à dos mais face à face, et la nouvelle mairesse promet à ses ouailles que « le clanisme, le clientélisme et le népotisme, c’est fini ». Formidable. Génial.

La vérité, c’est que les marionnettistes du système politique vont simplement changer de titulaires. Voilà tout. Les alouettes folles de La Plaine vont s’écraser inéluctablement contre les bouts de miroir agités frénétiquement au-dessus de la Bonne Mère par les écolos, les socialos, les cocos et les gauchos. Le stratagème brillant ne fonctionnera qu’un temps, puis il s’écroulera, comme d’habitude, victime des vices de la nature humaine et des rouages d’un système implacable qui broie les plus belles intentions et saccage les âmes.

Que va-t-il se passer maintenant ? Les Marseillais qui croyaient naïvement à la légende de la pastèque (verte à l’extérieur, rouge à l’intérieur) vont probablement vivre un été caniculaire avec une crise sociale, économique et financière sans précédent. Ils vont ramer jusqu’à l’automne dans l’attente d’une embellie et verront alors avec tristesse et consternation que les arbres de Rubirola ne tiennent pas la promesse des fleurs. Les feuilles tomberont en abondance et la végétation naguère luxuriante s’étiolera. Puis viendra l’hiver, semblable à celui de novembre 1956 à Budapest au cours duquel les révoltes populaires furent écrasées sans pitié et dans le sang.

Les nouveaux « gilets jaunes » seront tabassés et emprisonnés, leurs utopies abolies. Ils comprendront alors que l’élection au rabais de Rubirola (66512 suffrages seulement pour le printemps marseillais sur un demi-million d’inscrits) n’était qu’une victoire à la Pyrrhus, obtenue au prix de promesses si lourdes et si incohérentes qu’elles compromettent d’emblée leurs chances de succès final.

Et le Printemps marseillais aura vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin…

José D’Arrigo

Rédacteur en Chef du Méridional

Il a largement battu la mairesse sortante Vincent Goyet : un solide rempart pour Saint-Mitre

Vincent Goyet, 40 ans, nouveau maire de Saint-Mitre-Les-Remparts, s’est battu comme un lion durant six ans pour parvenir à convaincre une large majorité des électeurs Saint-Mitréens  du bienfondé de son projet. Le 28 juin, il les a ralliés à sa cause.

En 2014, Vincent Goyet n’avait réuni sur son nom que 24,12 % des suffrages contre 42,99 % à sa rivale Béatrice Aliphat, une mairesse qui s’est révélée être assez dirigiste et dont la gestion chaotique du personnel municipal a abouti à de nombreuses procédures judiciaires.

Très respectueux de la démocratie, considérant que Béatrice Aliphat était du même bord politique que lui, Vincent Goyet lui avait alors tendu la main pour travailler avec elle en bonne intelligence, mais il avait alors essuyé un refus dédaigneux. Alors, le pugnace Goyet s’est tourné vers ses coéquipiers et leur a dit : « nous allons nous transformer en laboureurs…»

En laboureurs politiques, évidemment. Vivant tous à Saint-Mitre et rencontrant les habitants au quotidien, ils ont tissé des liens avec eux, écouté leurs doléances et creusé patiemment le sillon de la proximité tandis que la mairesse, élue et vice-présidente de commission au conseil régional, passait le plus clair de son temps à Marseille. Présents en permanence à Saint-Mitre et bossant leurs dossiers, Goyet et ses amis ont pointé les erreurs grossières de Béatrice Aliphat, par exemple son idée saugrenue de construire 1000 logements à Saint-Mitre alors que 450 suffisent amplement aux besoins des habitants et qu’ils permettent de s’insérer dans le paysage sans porter atteinte à la beauté du site.

Pour Vincent Goyet, il n’est pas question de céder aux sirènes de l’urbanisation galopante et il sera un véritable rempart contre les jobards du gigantisme et de la bétonite aiguë. « Construire d’accord, estime Goyet, mais sans dévorer nos collines et sans rien cacher aux riverains sur certaines parcelles enclavées et peu propices à l’aménagement de logements collectifs. La forme urbaine, la hauteur et la densité des logements nouveaux doivent s’intégrer harmonieusement dans le site existant et ne pas injurier la nature ».

Nos Photos : Vincent Goyet et son équipe : un sourire rayonnant pour le renouveau de Saint-Mitre-Les-Remparts. (Photos Jean-Baptiste Raboin)

La stratégie du laboureur

La mairesse, trop préoccupée par son mandat régional et ses responsabilités à la commission « croissance verte, transition énergétique, énergie et déchets », aurait été bien inspirée de penser en priorité au développement durable de son propre village. A ceux qui osaient lui reprocher son absence, elle a laissé entendre que finalement, le cumul des mandats avait du bon et pouvait se justifier pour être plus efficace, une sornette régulièrement agitée par Jean-Claude Gaudin pour faire accepter sa double casquette marseillaise et parisienne.

Bref, la belle mairesse n’a pas senti venir la patate, tant et si bien que le 28 juin, à l’issue du second tour de scrutin, le score des deux rivaux s’est tout simplement inversé : Vincent Goyet 54,37 % des suffrages et Béatrice Aliphat 45,63 %.

Vincent Goyet, le laboureur, a gagné 632 voix en six ans tandis que sa rivale en perdait 247 durant le même laps de temps. Avec une participation de 60 % des électeurs inscrits, la victoire du jeune républicain est à la fois éclatante et indiscutable. Nul n’a d’ailleurs songé à la discuter et la mairesse sortante a reconnu sa défaite avec fair-play, souhaitant bonne chance à son successeur.

Vincent Goyet va à présent réanimer Saint-Mitre et la faire revivre. Les charges excessives de personnel seront réexaminées car la mairesse les avait augmentées de 500 000 euros environ en trente mois, le centre-ville sera revitalisé et le sens unique de circulation qui ne permet pas aux visiteurs de s’arrêter sera revu et corrigé. Saint-Mitre va changer d’ère, avec un nouveau plan local d’urbanisme plus cohérent, plus écologique et surtout plus en phase avec les vœux des habitants.

 Sept nouvelles plages seront aménagées sur le modèle de celles de Martigues avec tables de pique-nique et plantation de palmiers. Comme les eaux de l’étang de Berre sont de plus en plus pures et que les anguilles et les hippocampes sont de retour, voilà une très heureuse initiative. Le centre ancien sera restauré au fil du temps et plus personne ne pourra dire que Saint-Mitre est une cité qui dépérit.

Saint-Mitre ville dortoir, c’est fini. Cap sur l’animation, le changement, le commerce, la vie. Vincent Goyet va s’appuyer sur des gens bien, pas des idéologues sectaires, des gens de tous horizons qui ont la même ambition pour leur village et parlent donc le même langage. Ceux qui ont tenté de multiplier les attaques sordides sur l’équipe Goyet en seront pour leurs frais : on ne gagne pas en éclaboussant des torrents de boue sur ses adversaires dans les réseaux sociaux sans se discréditer soi-même. Oui, Vincent Goyet sera le vrai rempart de Saint-Mitre contre les miteurs et autres dynamiteurs de paysage qui tenteraient d’abîmer son site merveilleux.

José D’Arrigo

Rédacteur en Chef du Méridional

Carrière grecque antique de la Corderie Jean-Noël Beverini : Lettre ouverte à Jean-Claude Gaudin

Monsieur Jean-Claude Gaudin

Maire de Marseille

Cher monsieur le maire,

J’ai attendu longtemps. J’ai attendu jusqu’au dernier moment. Et mon attente longue, jusqu’au dernier moment, est restée sans réponse. Le 18 juin dernier, à l’occasion d’un déjeuner en compagnie de personnes que vous estimez, je vous ai remis personnellement une lettre. Deux feuillets et demi accompagnés d’une aquarelle d’un de nos grands artistes marseillais représentant Pythéas en couleur d’ambre, si évocatrice de son périple maritime. Pythéas se joignait symboliquement à ma lettre en raison de son objet : la carrière grecque antique dite de la Corderie.

Il y a 2600 ans, cette Grèce, par le choix de ses Phocéens, fondait notre ville. 2600 ans qui rendent unique Marseille comme première « ville » de France. Marseille n’est pas, en effet, la seconde ville de France mais en est la première grâce à ses fondateurs, nos fondateurs. Aucune autre métropole ne peut afficher une telle naissance, une telle ancienneté, une telle antériorité.

Cette unicité est à la fois un honneur et une responsabilité. Si nous perdons ce sens de la responsabilité, nous perdons par là-même le sens de l’honneur. J’ai attendu jusqu’au dernier moment… Dans ma lettre du 18 juin concernant les vestiges de la carrière grecque antique de la Corderie, je vous écrivais :

«  Nous ne pouvons laisser notre matrice fondatrice dans l’état d’abandon où elle se trouve depuis trois ans. Nous ne pouvons la laisser. Vous ne pouvez la laisser ».

Évoquant l’ancien remarquable soutien apporté par madame Jacqueline de Romilly pour la préservation et la valorisation du complexe grec du VI ° siècle avant J.-C. découvert sur le site du Collège Vieux-Port, je vous invitais respectueusement à prendre une décision ultime de sauvetage d’une partie de cette carrière grecque, mémoire originelle de notre Ville.

Il ne s’agissait même plus de sauvegarde, de protection, de valorisation mais bien de « sauvetage ». Un SOS, en quelque sorte. C’est le cas de le dire. « Save or sink ». Sous la montée des eaux d’infiltration, de résurgence, ce lieu fondateur, tel un navire en perdition, est sur le point de disparaître malgré le classement décidé par l’État. L’arrêté d’inscription au titre des monuments historiques suivit la visite de la ministre de la Culture à Marseille le 7 octobre 2017. Le Groupe Vinci, par courrier du 3 novembre 2017, s’engageait fermement : construction d’un belvédère muni d’un ascenseur, ouverture d’un chemin permettant accès, mise en valeur des vestiges, déplacement d’un « banc de taille », présentation d’éléments mobiliers remarquables, installation d’une protection en verre. (Communiqué ministère de la Culture du 8 novembre 2017).

Vue partielle des vestiges à l’issue des Fouille. Ce « Monument historique » classé, est en l’état depuis trois ans (Photo juin 2020).

À noter: Panneau planté sur le site inaccessible et mentionnant la présence d’un monument historique (Photo juin 2020)

À gauche, les bancs de taille montrant les marques laissées par les outils des carriers.À droite, les sarcophages encore en place, les « négatifs »(creux laissés dans la roche après retrait des sarcophages terminés),À l’extrême droite, les « bancs » horizontaux destinés à devenir les couvercles des sarcophages.

Photos : Jean-Noël Beverini 

Tout cela est resté lettre morte. La carrière se meurt. Sans une ultime décision la carrière est morte.

J’ai attendu. J’ai attendu longtemps. Évidemment les Services de l’État sont en première ligne. Notre ville doit-elle pour autant se sentir non concernée ? Il s’agit de NOTRE Histoire. Notre patrimoine et notre patrimoine antique sont tombés dans la plus grande ignorance. J’ose l’écrire : cet abandon est pitoyable et scandaleux. Indigne de la plus ancienne ville de France redécouvrant sa carrière fondatrice. L’immeuble élevé, la carrière peut pourrir. Quel mépris pour notre Histoire. Faut-il nous résigner à placer la Culture dans l’oubli de l’ancien monde ?

Préserver notre Histoire est aussi une question de solidarité, de solidarité entre les âges, entre les siècles. En détruisant notre Passé, nous détruisons notre âme. Comment s’étonner ensuite de l’émergence d’une société sans âme ?

Je vous parle, cher monsieur le maire, avec une totale franchise, tout en sachant l’attachement immodéré que vous portez à Marseille. C’est précisément sur le fondement de cet attachement que nul ne saurait mettre en doute que je vous adresse ce dernier courrier.

Je vous prie de bien vouloir recevoir, à nouveau, l’assurance de mes francs et respectueux sentiments.

Jean-Noël Beverini

Marseille : les clefs d’une élection souterraine

Incroyable ironie de l’histoire : Guy Teissier pourrait être sacré maire de Marseille ce samedi 3 juillet 2020 au bénéfice de l’âge (75 ans) par l’homme qui l’exècre le plus au monde, Jean-Claude Gaudin. Il faut savoir que depuis cinquante ans, Claude Bertrand l’éminence grise du maire, et Jean-Claude Gaudin lui-même, ont juré que cet ancien parachutiste, friand d’ordre, de responsabilité et de justice sociale, ne serait jamais élu maire de Marseille.

Le duo machiavélique a-t-il conspiré en secret contre son propre camp pour convaincre certains de leurs conseillers municipaux amis de voter pour l’extrême-gauche ou de s’abstenir à seule fin de mettre un terme définitif aux ambitions de leur éternel rival ? Les deux compères sont-ils à l’origine de l’extravagante sortie de Lionel Royer-Perreaut, réélu maire du 9/10, qui a décidé de se présenter contre son mentor en politique, celui qui lui a tout apporté après la mort tragique de Yann Piat dont il était l’attaché parlementaire ?

On serait tenté de le croire lorsqu’on considère les arguments de Lionel Royer-Perreaut pour justifier son choix : un, Teissier aurait passé des accords occultes avec le Rassemblement national pour bénéficier de leurs neuf suffrages, deux, Martine Vassal n’aurait consulté personne pour désigner Guy Teissier à sa place et seulement parce que c’est le doyen des conseillers, trois, l’électorat marseillais a décidé, par la nature de son vote ambiguë, de ne pas trancher entre l’extrême gauche et la droite républicaine, obligeant ainsi les élus des deux camps à s’entendre en vue d’une nouvelle « gouvernance partagée », naguère assurée par Teissier lui-même à la tête de la communauté urbaine.

Sur ce troisième argument, on ne saurait donner tort à Lionel Royer-Perreaut car les scores enregistrés par l’extrême-gauche et la droite républicaine sont beaucoup plus serrés que ne l’indiquent les médias socialistes. Au premier tour de scrutin, le « Printemps marseillais » a en effet totalisé 6735 voix de plus que Martine Vassal (LR) sur 507 412 électeurs inscrits, et au second tour, lorsque Martine Vassal et Bruno Gilles mêlent leurs suffrages, cet écart se réduit à 2232 voix, c’est-à-dire une poignée de figues au regard du demi-million d’inscrits sur les listes électorales. C’est là qu’on comprend que la Gauche n’a pas vraiment gagné cette élection, elle a profité des divisions de la droite qui s’est en quelque sorte « auto-flinguée »…

Teissier-Royer-Perreaut : une animosité ancienne

En revanche, les autres arguments de Royer-Perreaut sont fallacieux. Ils cachent une réalité plus prosaïque. Souvenez-vous de la préparation des élections municipales en 2019 : il avait fallu que Martine Vassal se déplace elle-même à Mazargues pour éteindre l’incendie entre Teissier et Royer Perreaut, tous deux candidats au même poste de maire. Teissier avait fini par s’effacer pour sauvegarder les intérêts de son camp mais tout le monde avait compris qu’il y avait désormais de l’eau dans le gaz entre l’élève et son maître.

Nous pouvons même vous confier que ce conflit larvé a failli dégénérer en bagarre judiciaire, tant la tension était vive entre ces deux-là. Finalement, tout s’est arrangé en surface avec grands sourires et embrassades en face des caméras. Mais les arrières pensées vindicatives viennent d’éclater au grand jour : entre le député et le maire du 9/10 c’est la détestation cordiale. Et si Royer-Perreaut s’est précipité pour briser la dynamique impulsée par Martine Vassal, c’est parce qu’il sait fort bien que si Teissier est élu, lui, l’élève très indocile, ne tardera pas à finir à la trappe…

La défection de Lionel-Perreaut et sa stratégie du « tout sauf Teissier » peuvent-elles empêcher Teissier d’être élu à la majorité absolue ? Certes oui. Pour que Teissier recueille les 51 voix nécessaires (sur 101 conseillers), il faut qu’il table sur les trois conseillers de Bruno Gilles – ça, c’est fait, en principe -, ce qui porte le score à 42 élus partout entre l’extrême gauche et la droite républicaine. A partir de là, si Teissier parvient à convaincre quelques élus du Rassemblement National et de Samia Ghali de voter pour lui, il peut flirter avec les 51 voix de la majorité absolue, mais il devra décompter de son total la précieuse voix de son ex-ami Royer-Perreaut qui fera défaut à son camp.

Vous voyez qu’on n’est pas sorti de l’auberge. D’autant moins que les voix de Samia Ghali, femme de gauche qui aimerait avoir l’appui de la Droite, n’iront certainement pas toutes au Printemps marseillais qui peut mathématiquement espérer obtenir 50 voix avec cet appui providentiel des savoureux chichis-fregis de « Ma-Ghali » à l’Estaque.

Seulement voilà, Ghali est clairement enférocé contre le Printemps marseillais qui a voulu l’évincer du champ politique en maintenant contre elle la candidature de Jean-Marc Coppola alors que le RN était bien placé pour l’emporter. Ghali sait parfaitement que si Coppola l’avait emporté – ça s’est joué à 386 voix seulement ! -, elle serait aujourd’hui confortablement installée dans les poubelles de l’histoire politique de la gauche marseillaise. La pasionaria de l’Estaque sera donc tentée de rendre à l’extrême gauche la monnaie de sa pièce, peut-être en faisant à son tour la courte échelle à Martine Vassal qui l’a puissamment aidée à vaincre en retirant son candidat du 15/16.

« Une personne de confiance »

En outre, Olivia Fortin, la tombeuse de Martine Vassal dans le 6/8, ne s’est pas gênée pour affirmer sur les ondes qu’il n’était pas question de nommer Samia Ghali en qualité de première adjointe de Mme Rubirola. « Il faut désigner une personne de confiance issue de nos rangs », a-t-elle tranché. Une « personne de confiance » en marseillais, ça signifie qu’on ne peut pas nommer n’importe qui à un poste clef. Bonjour l’ambiance.

Pour corser un peu cet imbroglio municipal, on s’aperçoit, en lisant les noms des neuf élus du Rassemblement national, que six d’entre eux sont « Teissier-compatibles ». Bernard Marandat, Franck Allisio, Eléonore Bez, Sophie Grech, Cédric Dudieuzère et Stéphane Ravier lui-même auraient du mal à accepter en effet que Marseille soit gouvernée par des zozos de l’extrême gauche, un camp qu’ils ont toujours ardemment combattu. Ils seraient assez favorables à un « pacte marseillais »pour faire barrage au péril rouge.

Par ailleurs, qui peut avancer avec certitude que le camp Ghali est monolithique ? Personne. Qui peut soutenir que Roland Cazzola, Sébastien Jibrayel (le fils d’Henri), Marguerite Pasquini, Nadia Boulainseur et Samia Ghali elle-même vont célébrer en grandes pompes leurs épousailles avec leurs tueurs présumés ?

Enfin, tous les conseillers de l’extrême gauche voteront-ils comme un seul homme pour Mme Rubirola ? Nul ne le sait. Réponse samedi à bulletins secrets dans les urnes, et au troisième tour à la majorité relative. Mais si Guy Teissier réalise enfin son rêve d’enfant, celui de devenir maire de Marseille, lui l’enfant pauvre des quartiers nord, on ne saura jamais à qui il devra son écharpe. A Samia Ghali ? A Stéphane Ravier ? A Martine Vassal ? Ou bien aux trois partiellement réunis ? Mais certainement pas à son éternel rival : le rancunier Jean-Claude Gaudin.

José D’Arrigo

Rédacteur en Chef du Méridional

Seul contre tous à Aubagne Le triomphe de Gérard Gazay contre le « Printemps aubagnais »

Gérard Gazay, seul contre tous, a réussi à endiguer à la force du poignet la « vague pastèque » de ce second tour de scrutin et a été brillamment réélu maire d’Aubagne. Il faudra désormais compter avec cette nouvelle personnalité de premier plan du parti républicain dans les Bouches du Rhône.

Si la principale adversaire de Gérard Gazay, Magali Giovannangeli, incarnant l’union de toutes les gauches et une sorte de « Printemps aubagnais » avait fait le plein des voix potentielles de la Gauche et de l’Extrême gauche exprimées au premier tour, elle aurait totalisé plus de 6000 voix et aurait été aisément élue. Mais la politique n’est pas une affaire de mathématique. Son score n’est que de 5641 voix alors que Gérard Gazay recueille, seul, 6270 voix, soit 1900 voix de plus qu’au premier tour de scrutin.

 Ce n’est pas une simple réélection liée à une excellente gestion de la ville dans des conditions financières draconiennes, c’est un triomphe. Oui, un triomphe électoral, en dépit d’une abstention toujours élevée (60 % des inscrits). Car Gérard Gazay est parvenu à l’emporter seul contre le cartel hétéroclite du « Printemps aubagnais », contre la vénérable Joëlle Melin et les manœuvres déloyales de son ancienne colistière Sylvia Barthélémy qui rêvait, non pas de gagner, mais de le faire chuter en s’acoquinant avec la République en Marche.

Ces coalitions opportunistes, souvent fondées sur des rivalités de personnes, n’ont pas convaincu l’électorat aubagnais qui a infligé une gifle cinglante à ce bric-à-brac vindicatif écolo-gauchisant. Le résultat de Gérard Gazay est d’autant plus  remarquable qu’il a fait face à une réelle « vague pastèque » (verte à l’extérieur, rouge à l’intérieur) qui a déferlé dimanche sur tout le territoire.

La preuve, c’est que Magali Giovannangeli,  porte-drapeau de l’union de la Gauche, a amélioré son score de 2652 voix entre les deux tours, bénéficiant à fond de cette vague écolo-anticovid. Mais en face d’elle, il y avait un roc. Un roc bleu, Gérard Gazay, entouré d’une équipe de baroudeurs aubagnais dans l’âme, qui sont allés « chercher les voix avec les dents dans tous les quartiers » et n’ont cessé de labourer le terrain en faisant du porte à porte pendant que leurs adversaires promettaient la lune aux habitants et dénigraient copieusement les élus de Droite et du centre.

      « Le terrain, le terrain le terrain »

« Je n’ai retenu qu’une leçon de Jean-Claude Gaudin en cinquante ans de carrière, confie Léo Mournaud, le doyen de la liste Gazay. Il nous disait, la victoire tient en trois mots : terrain, terrain, terrain. On a simplement suivi son conseil, c’est tout ! »

Cette éclatante victoire de Gazay, à contre-courant de la « vague pastèque », place désormais le maire d’Aubagne au centre des personnalités les plus en vue du département parmi les Républicains avec Nicolas Isnard à Salon, Maryse Joissains à Aix, Lionel De Cala à Allauch, Hervé Granier à Gardanne, Patrick Boré à La Ciotat et Vincent Goyet, le nouveau maire brillantissime de Saint-Mitre les Remparts. Son score éloquent l’autorise même à briguer, s’il le souhaite, la présidence du conseil du pays d’Aubagne et de l’Etoile où il paraît en mesure de l’emporter, quel que soit son adversaire.

Gérard Gazay demeure très humble malgré cette réélection obtenue par mistral contraire et houle en pleine face : « Ma seule ambition, dit-il, c’est de poursuivre le renouveau amorcé à Aubagne. Je n’ai pas répondu une seule fois à la litanie d’insultes et de calomnies de certains de mes adversaires parce que ça ne sert à rien : quand on veut descendre un adversaire par des outrages ou des manœuvres déloyales, eh bien on descend avec lui… »

A Aubagne, les médias socialistes qui se sont mobilisés contre la réélection de Gérard Gazay sont désolés. Ils misaient sur la vague pastèque pour l’évincer une fois pour toutes. C’est raté. C’est Aubagne qui a gagné, avec désormais une personnalité de premier plan qui s’appelle Gérard Gazay et saura rassembler tous les Aubagnais autour d’un projet de renouveau digne de leur magnifique cité.

José D’Arrigo

Rédacteur en Chef du Méridional

Municipales à Marseille : Ces chiffres qu’on vous cache

Les chiffres dont vous allez prendre connaissance sont des chiffres soigneusement masqués dans les résultats des élections communiqués à la presse.

Il s’agit du pourcentage des voix obtenues par chaque candidat qui termine en tête des huit secteurs de la ville par rapport au nombre des électeurs inscrits, seule référence significative.

 Est-ce que la préfecture estime que ces pourcentages sont dérisoires au regard de l’abstention massive et pourraient faire réfléchir les citoyens sur la légitimité réelle de ces élections municipales ? Est-ce qu’on préfère en haut lieu emboiter le pas aux adeptes du verdissement obligatoire ? Mystère. Voici ces chiffres :

Premier secteur (1/7) : vainqueur Sophie Camard (Printemps marseillais) au second tour avec 25,64 % des électeurs inscrits.

Second secteur (2/3) : vainqueur Benoît Payan (Printemps marseillais) au second tour avec 13,57 % des électeurs inscrits.

Troisième secteur (4/5) : vainqueur Michèle Rubirola (Printemps marseillais)  au second tour avec 23,19 % des électeurs inscrits.

Quatrième secteur (6/8) : vainqueur Olivia Fortin (Printemps marseillais) au second tour avec 18,05 % des électeurs inscrits.

Cinquième secteur (9/10) : vainqueur Lionel Royer-Perreaut (Les Républicains) au second tour avec 14,38 % des électeurs inscrits.

Sixième secteur (11/12) : vainqueur Julien Ravier (Les Républicains) au second tour avec 12,1 % des électeurs inscrits.

Septième secteur (13/14) : vainqueur David Galtier (Les Républicains)  au second tour avec 11,8 % des inscrits.

Huitième secteur (15/16) : vainqueur Samia Ghali (Marseille Avant Tout) au second tour avec 10,48 % des électeurs inscrits.

José d’Arrigo

Rédacteur en Chef du Méridional

Marseille : la Droite sauve les meubles

Des Républicains qui résistent, des écolos qui pavoisent, une égalité en sièges qui se profile (42 pour Rubirola contre 39 à Vassal), la République en marche totalement hors-jeu (zéro élu), une abstention record et un Gaudin qui peut se frotter les mains : c’est l’embrouillamini total à Marseille.

Marseille est beaucoup plus forte que Lyon ou Bordeaux car elle a réussi à contenir la vaguelette verte et rouge qui a inondé la France un peu partout. Elle y est parvenue précisément parce que les Républicains eux aussi reprennent des couleurs dans tout le pays et qu’ils ont conquis un nombre impressionnant de villes moyennes.

Donc tempérons d’emblée l’enthousiasme délirant des commentateurs socialistes toujours prompts à défendre la Gauche et les écologistes : nous avons assisté ce dimanche à une double vaguelette verte et bleue. La question principale n’est pas dans le calcul d’un savant dosage sur l’amplification de telle ou telle tendance mais dans l’incroyable grève civique qui semble frapper les Marseillais : comment peut-on accorder quelque crédit que ce soit à un scrutin qui ne recueille que 35 % de participation ?

Ce n’est pas nouveau : les Marseillais ont tendance à voter avec leurs pieds. Ils sont en grève citoyenne. Leur abstention est une forme de protestation froide, une insurrection pacifique visant à signifier aux élus : nous n’avons pas besoin de vous, nous n’avons plus confiance, continuez vos tambouilles entre vous, ce sera sans nous ». Le « dégagisme » engagé en 2017 a encore de beaux jours devant lui.

« Ce n’est pas de la passivité »

Ce n’est pas de la passivité, c’est une forme de rejet en bloc des méthodes politiciennes et des petits arrangements entre amis. Certains évoquent la peur du Coronavirus, d’autres l’absence de campagne, les interrogations pesantes sur des suspicions de fraudes, mais ce sont de faux alibis : les Marseillais, en vérité, affichent clairement leur dédain de la démocratie représentative qui ne prend jamais en compte leur avis. Et puis ils répugnent au devoir électoral car ils considèrent à juste titre que la plupart des partis politiques ont renoncé à leur mission première, celle d’éclairer les citoyens sur les problèmes de la société contemporaine.

« Le choix démocratique appartient à ceux qui se déplacent », a fait valoir Edouard Philippe. Certes. Mais à Marseille, le choix ultra-majoritaire est celui de s’abstenir et de ricaner en douce en voyant le résultat de leur petite espièglerie électorale : un coude à coude entre Michèle Rubirola (42 conseillers municipaux élus) et Martine Vassal (39 élus) et un triple arbitrage à venir entre Stéphane Ravier et ses neuf conseillers municipaux, Samia Ghali et ses huit conseillers, et Bruno Gilles et ses trois conseillers…

Comme il faut obtenir 51 élus pour obtenir la majorité absolue au sein du conseil municipal, c’est la porte ouverte à toutes les tractations d’arrières salles, d’un côté et de l’autre. Bruno Gilles acceptera-t-il de jeter la rancune à la rivière et de se ranger comme un seul homme derrière Martine Vassal pour égaliser à 42 partout ? Samia Ghali choisira-t-elle de renoncer  à un coup de pouce éventuel de Martine Vassal pour être réélue sénatrice ou bien préfèrera-t-elle rentrer au bercail socialiste avec ses anciens amis ?

Peut-on imaginer le scénario du pire à Marseille, celui du blocage total, qui nous conduirait à un score de 51-50 ou de 50-51 ? Qu’on le veuille ou non Michèle Rubirola a raison de parler de « victoire relative » pour son cartel d’extrême gauche et Martine Vassal a beau jeu de répliquer que ce second tour n’a pas permis de dégager une majorité assez claire pour désigner la future mairesse de la ville.

« Faites vos jeux »

Rien n’est joué. Faites vos jeux. Passe, impair et manque. Je fais tapis sur le 8 de Ghali et toi sur le 3 de Gilles…Les Marseillais, eux, n’ont plus leur mot à dire. Ils ont installé l’imbroglio, débrouillez-vous ! C’est le choix du loto idéologique : pencheront-ils pour la promotion du soja, pour faire du vélo et planter trois géraniums cours Lieutaud, ou bien se décideront-ils pour le développement économique harmonieux de la ville ? La situation inextricable de blocage qui se profile me rappelle les municipales échevelées de 1983 : Deferre triche, bourre les urnes et gagne au nombre de sièges alors qu’il est minoritaire en voix…

A l’époque, ce sont les colistiers de Gaudin qui avaient crié au scandale et au déni démocratique. La loi PLM est la même. Chacun son tour. Il est vrai que cette fois Jean-Claude Gaudin a lui-même créé les conditions de l’incroyable embrouillamini qui s’annonce : il a d’abord désigné Bruno Gilles comme son dauphin attitré, puis il a fait volte-face et choisi Martine Vassal, ce qui a entraîné la guerre intestine préjudiciable à la Droite.

Gaston Defferre, mort en 1986 sur le fauteuil, avait lui aussi désigné deux dauphins putatifs : Michel Pezet et Philippe San Marco et aucun des deux n’est parvenu à lui succéder. C’est un médecin intègre, Robert-Paul Vigouroux, qui a raflé la mise, y compris dans le 6/8 comme feint de l’ignorer Olivia Fortin, la nièce de Pierre Rastoin, l’ancien adjoint socialiste de Defferre.

Match nul. Avantage Rubirola. Avantage détruit. La politique, c’est comme le tennis. On subit des revers et on se relève. On place des coups droits à la Djoko et des amortis à la Fédérer. Au foot, on appelle ça une prolongation. Mais les joueurs sont très fatigués par cet interminable entre-deux-tours. Ils n’en peuvent plus et nous non plus. Seuls les arbitres sont très fringants sur la touche et se frottent les mains…

Quelle que soit la gagnante en fin de semaine, c’est Marseille qui sera condamnée à un long statu quo de six ans, sous le regard badin des Marseillais, fort amusés de leur coup de maître en gélification.

José D’Arrigo

Rédacteur en Chef du Méridional

Rubirola n’est plus là…

Non, elle n’est plus là Rubirola. Les journalistes marseillais, soucieux d’éclairer la lanterne de leurs concitoyens, l’ont maintes fois invitée à un débat d’entre deux tours avec Martine Vassal, mais elle a obstinément refusé cette confrontation publique de deux visions opposées de Marseille, comme si elle se sentait un peu « juste ». Benoît Payan ne sera pas toujours à ses côtés pour lui sauver la mise et répondre à sa place aux interrogations de la presse. Il est vrai qu’elle a avoué benoîtement à son ami Payan (PS) : « Je suis pas prête… »

Une écologiste de base incapable de répondre à des questions sur l’écologie, ça s’appelle de l’incompétence notoire.

Non, en effet, Rubirola n’est plus là. Elle se défile, elle se défausse, apeurée par la perspective d’endosser un habit trop grand pour elle, elle refuse le combat des mots, la logomachie, premier devoir d’un homme ou d’une femme politique digne de ce nom.

Rubirola, c’est à la fois la Madone du Rouet et la maldonne pour Marseille. Lisette Narducci, maire PRG des 2/3 avait bien repéré son dilettantisme bobo : elle conserve de Michèle Rubirola, élue à ses côtés à la mairie du 2/3 de 2008 à 2014, un souvenir vaguement évanescent. « Elle est sympa, mais ce n’est pas une élue très présente et ce n’est pas une femme de dossiers ». Et paf !

Ce qu’elle préférait la Madone du Rouet, c’était de marier les gens. Il est vrai que c’est sa spécialité le mariage. N’a-t-elle pas réussi à marier de bric et de broc des collectifs d’extrême gauche, le parti pirate, le PS, le PC, et les écolos après qu’ils se furent copieusement écharpés avant le premier tour ?

Tout le monde sait pourtant que ce mariage de raison ne tient qu’à un fil (rouge) et qu’il se disloquera dès la fin du scrutin. Madame Rubirola, vous qui aimez marier les gens le samedi, ne pourriez-vous pas, s’il vous plaît, convaincre Bruno Gilles et Martine Vassal de célébrer leurs retrouvailles après leurs vaines chamailleries ? Pourquoi ne pas les (re)-marier pour conforter le succès de leur camp ?

Elle est sympa Rubirola. C’est la Mamie Nova du yaourt politique marseillais. Elle mêle au lactose des saveurs gauchistes inédites, un arôme révolutionnaire à base de mélenchonisme sirupeux, le tout saupoudré de milliers de HLM dans les quartiers sud et l’accueil de milliers de migrants supplémentaires pour faire de Marseille le premier port d’Europe de l’immigration clandestine… Ben voyons, pendant qu’on y est !

Mme Rubirola, d’origine italienne, a certainement une prédilection pour le « Spritz » politique, un cocktail composé d’Apérol anarchiste, de Prosecco écologique et d’eau gazeuse socialo-communiste. Elle secoue Rubirola, elle secoue ce mélange saugrenu dans son shaker magique et elle en offre, hilare, une rasade à ses nouveaux amis qui parcourent le Panier avec elle bras dessus bras dessous, oubliant qu’ils ne pouvaient pas se voir en peinture il y a seulement trois mois.

Ils sont venus, ils sont tous là, les ténors de la Gauche radicale, les Yannick Jadot, Olivier Faure, Julien Bayou, Eric Piolle, Raphaël Glucksmann, Benoit Hamon, Fabien Roussel, il ne manque que Manuel Valls au tableau, ils sont venus soutenir la…Mamaaaaa Rubirolaaaaa…

« Le Monde » lui-même se pâme avec gourmandise : « cette militante écologiste de 63 ans pourrait mettre fin dimanche 28 juin au règne de la Droite dans la 2eme ville de France », écrit sentencieusement le commis de la rue Solferino (ex-siège du PS).

Vraiment ? « Le Monde » croit-il vraiment que la Madone du Rouet, fût-elle enrubannée dans de la rhubarbe rose et de la cerise griotte, peut satisfaire l’appétit politique des citoyens marseillais dans sa verrine insoumise ? Marseille n’a pas besoin d’une assurance-maladie, ni d’un pantin dont on agite les ficelles à Paris, elle a besoin d’un guide qui a la tête sur les épaules, Martine Vassal par exemple.

Nul ne peut prédire ce qui se passera dimanche soir. Mais si les Marseillais retrouvent leur légendaire lucidité politique, ils feront en sorte d’éviter l’aventure de zozos inconséquents et éliront dimanche soir 49 ou 50 élus de Martine Vassal et 30 ou 31 élus dans le camp Rubirola, ce qui reviendrait à dire très clairement que Michèle Rubirola ne serait pas la prochaine mairesse de Marseille car elle n’a aucune capacité à l’être.

José D’Arrigo

Rédacteur en Chef du « Méridional »

Covid-19 La leçon magistrale de Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille

La vérité ne fait pas peur à Mgr. Jean-Marc Aveline : la messe qu’il a célébrée vendredi au Sacré Cœur à Marseille à l’occasion du trois centième anniversaire de la consécration de la ville au cœur de Jésus lui a donné l’occasion de délivrer un message sans ambiguïté aux élus, ceux qu’on appelait jadis les « échevins ».

Pour cet événement spirituel considérable, nous avons été sidérés de constater qu’aucun élu de gauche ni d’extrême gauche ne s’était déplacé, comme si la peste à Marseille en 1720 avait été un épisode anodin de l’histoire de la ville.

 Le vénérable Jean-Claude Gaudin (80 ans), que l’on soutient désormais pour marcher, était présent comme chaque année depuis vingt-cinq ans, accompagné par Martine Vassal, Guy Teissier, toujours fidèle au poste, Valérie Boyer, qui n’a pas honte d’arborer sa croix, Catherine Giner, Robert Assante, Dominique Venturini, Dominique Tian et le président de la chambre de commerce et d’industrie Jean-Luc Chauvin.

Devant l’autel, orné du drapeau de Marseille, les prêtres les plus en vue de la ville étaient présents pour cette concélébration solennelle : Pierre Brunet, Xavier Manzano, Alain Otonello et Jean-Pierre Ellul, curé-recteur de la basilique. L’archevêque de Marseille, nonobstant la présence du maire de Marseille, n’a pas hésité à rappeler les circonstances criminelles qui ont permis la contagion de milliers de Marseillais et la mort de la moitié d’entre eux.

En juin 1720, le premier magistrat de Marseille est aussi son premier échevin : il s’appelle Jean-Baptiste Estelle et, par esprit de cupidité, il va être directement à l’origine de la contagion pestilentielle à Marseille. Son bateau, baptisé « le grand Saint-Antoine », revient de Syrie chargé d’étoffes et de cotons précieux mais il est déjà contaminé : neuf morts à bord. Estelle ne veut pas que sa cargaison aille pourrir en quarantaine sur l’île Jarre. Il demande au commandant du navire de faire escale à Livourne où les autorités italiennes soucieuses de voir ce bateau déguerpir au plus vite lui délivrent un « certificat de fièvre pestilentielle », maladie bénigne qui ressemblerait à une sorte de rhume par rapport à la grippe…

Et quand le bateau accoste au quai du Lazaret, grâce aux relations du premier échevin, la contagion se propage à une vitesse inouïe. Le vil appât du gain a fait entrer le fléau en nos murs. La moitié de la population de la ville (environ 50 000 personnes) va être décimée en quelques mois. Certes, le sieur Jean-Baptiste Estelle aura sauvé sa cargaison pour qu’elle soit débarquée à temps à la grande foire de Beaucaire mais son entêtement criminel aura entraîné un cauchemar sanitaire de deux ans…

Le surgissement de ce qu’on ne voulait pas voir

Je peux vous dire, sans le secours spirituel de Jean-Marc Aveline, que plusieurs radiologues de notre région Sud, ont perçu des anomalies pulmonaires dès les mois d’octobre et novembre, des clichés qui reflétaient des pneumopathies inconnues ou jamais décelées jusqu’ici. C’était déjà les premiers signes du Coronavirus. Et le temps que les grands échevins qui nous gouvernent nous disent la vérité en face, eh bien le mal s’est répandu comme une traînée de poudre. Et nous en sommes à près de 30 000 morts recensés en France…

Au cours de son homélie, Mgr Jean-Marc Aveline a évoqué ce long passage à vide du confinement qui rappelle celui de la peste : « nous avons vécu de surprenants bouleversements dans nos priorités et un dur apprentissage de la non-maîtrise, s’est-il exclamé, nous avons perçu avec frayeur le surgissement bouleversant de ce qu’on ne voulait pas voir et la futilité déconcertante de ce à quoi l’on croyait tenir. Je comprends mieux aujourd’hui l’appel du pape à choisir ce qui importe et ce qui passe… »

C’est exactement le même avertissement qu’a lancé le pape François le 27 mars au plus fort de la pandémie : « nous avons avancé à toute vitesse, en nous sentant forts et capables en tout. Avides de profit, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous n’avons pas pris conscience des guerres et des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué sans nous décourager, pensant que nous resterions toujours en bonne santé dans un monde malade… »

Comme Mgr De Belsunce en juin 1720, Mgr Jean-Marc Aveline a cru bon d’alerter le peuple de Marseille sur les liens entre crise sociale et crise spirituelle, « surtout lorsque les plus riches ne tirent aucune conséquence du fléau qui les a pourtant épargnés et reprennent de plus belle leur frénésie mégalomane de puissance et d’argent. » Il n’a pas hésité non plus à dénoncer ceux qui ont profité de l’inertie d’une population tétanisée par le coronavirus pour imposer des décisions « lourdes de conséquences dans des zones explosives telles que le Venezuela, l’Himalaya, le Sahel, le Proche-Orient, la Cisjordanie, le Sahel et la péninsule coréenne.»

Qui aura le dernier mot, a conclu Mgr Aveline, la peur ou l’espérance ? La réponse est dans le cœur de chacun.

José D’Arrigo

Rédacteur en Chef du Méridional

« Je suis pas prête » L’incroyable aveu de Michèle Rubirola à Benoit Payan

Michèle Rubirola, tête de liste de l’extrême gauche et du « Printemps marseillais » a-t-elle décidé de saborder sa propre candidature ?

On serait tenté de le croire après l’aveu stupéfiant qu’elle a fait à Benoît Payan (PS) sur son impréparation et sur ce qui pourrait passer pour de l’incompétence notoire.

 La candidate de l’extrême gauche, issue de l’écologie, donc particulièrement qualifiée en principe sur les questions touchant à l’écologie, était interviewée dans le cadre de l’émission « C Politique » animée par Karim Rissouli sur France 5. Elle n’avait rien à craindre : elle était en territoire ami avec des journalistes dévoués entièrement à sa cause et soucieux de la faire briller.

Pourtant, oubliant le micro qu’elle a fixée à son corsage, elle confie précipitamment à Benoit Payan, son collègue du parti socialiste présent à ses côtés lors de l’interview :

«Benoit, prend la parole, toi, tu parles beaucoup, hein, tu parles beaucoup de la pollution, tout ça, c’est toi… »

Sidéré, Benoît Payan lui réplique qu’elle connait parfaitement ces problèmes puisqu’ils sont au cœur de sa candidature à la mairie de Marseille et qu’elle est à même de répondre sur ce sujet aux journalistes.

« Non, moi c’est trop dur, je suis pas prête… » avoue-t-elle.

S’ensuit une cascade de rires et un nouvel aveu lorsque Payan lui désigne son micro : « Mince, décidément je les ferai toutes… »

« Moi je suis pas prête ». Inouï. Jamais vu. Comment la candidate qui se présente sous les couleurs de l’écologie peut-elle prétendre appliquer à Marseille un programme fondé sur l’écologie alors qu’elle en ignore à peu près tous les contours et qu’elle mise sur son coéquipier socialiste pour éclairer les journalistes ?

Comment peut-elle se prononcer, par exemple, pour le tout-vélo alors qu’elle ignore que n’importe quel cycliste marseillais, fût-il très musclé, ne peut pas monter le boulevard Périer, ni le Boulevard André Aune, ni le vallon de Montebello qui sont bien trop escarpés ? Et que Marseille ne sera jamais le plat pays d’Amsterdam : 750 000 vélos pour 800 000 habitants…

Les Marseillais feraient bien de réfléchir à deux fois avant d’élire à la tête du conseil municipal et pour six ans une femme sectaire, égérie de Jean-Luc Mélenchon, qui ne sait pas de quoi elle parle et qui semble ne rien savoir de ce qu’elle prétend savoir.

José D’Arrigo

Rédacteur en chef du Méridional