mercredi 23 avril 2025
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Michel Onfray au Méridional : le second génocide des Arméniens

© Le Méridional

Il y a un peu plus d’un an, en septembre 2020, débutait un conflit meurtrier entre l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, et le Haut-Karabagh, soutenu par l’Arménie. A l’heure actuelle, rien n’est encore résolu, et beaucoup de prisonniers arméniens n’ont pas été libérés. Passées les premières réactions face à l’agression azérie, les Européens se sont peu à peu désintéressés de ce territoire situé loin de leur centre de gravité. Pourtant, l’Arménie représente non seulement le berceau de la civilisation européenne, mais sa porte d’entrée géographique.

Le philosophe Michel Onfray, accompagné du journaliste Stéphane Simon (tous deux co-fondateurs de la revue « Front Populaire »), est parti sur le terrain en novembre 2020, pour voir de ses yeux ce qu’il en était. De ce séjour, Michel Onfray et Stéphane Simon ont tiré un documentaire frappant, intitulé « Arménie, un choc des civilisations ». Le philosophe répond aux questions du Méridional.

Le Méridional : Michel Onfray, pourquoi êtes-vous si attaché à l’Arménie et à son peuple ?

Michel Onfray : Parce que c’est, comme je le dis souvent, un grand petit peuple qui a vécu un effroyable génocide et n’en a jamais fait un destin. C’est aussi parce que ce passé n’est pas seulement un passé mais également un présent : ce que l’Azerbaïdjan a récemment infligé à l’Arménie avec l’aide des Turcs est ni plus ni moins la suite à bas bruit de ce génocide qui continue… C’est enfin parce que ce qui advient dans cette région du monde annonce ce qui va se passer sur le terrain eurasien : le désir qu’a Erdogan de reconstituer l’Empire Ottoman annonce clairement la venue d’un impérialisme musulman. L’Arménie est le premier temps de cette reconstruction impérialiste ottomane.

L.M : Vous avez intitulé le documentaire tiré de votre voyage là-bas « Arménie, un choc des civilisations ». Le terme lui-même est-il une « expression-choc » ?

M.O : Non, c’est une thèse réaliste et pragmatique que les tenants de la mondialisation libérale n’aiment pas parce qu’ils lui préfèrent la thèse idéologique et utopique de Francis Fukuyama qui affirmait qu’après l’effondrement du bloc marxiste, le libéralisme allait triompher de façon planétaire. Les tenants de cette utopie veulent transformer la planète en vaste supermarché. Ce qui suppose un effacement des pays, des peuples, des cultures et des civilisations au profit d’un monde de la chosification des êtres, des âmes, des cœurs et des corps. Le projet de reconstruire un empire ottoman, celui de Poutine qui veut reconstituer une grande Russie, celui des Chinois qui veulent redevenir  l’Empire du Milieu (sous-entendu du milieu du monde), celui de l’Iran chiite, témoignent que Fukuyama avait tort et Huntington raison. Nous inscrivons nos pas dans ceux de l’auteur du Choc des civilisations.

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L.M : Que penser de l’indifférence des Européens face à ce qui se déroule là-bas ?

M.O : Les dirigeants européens sont les acteurs de cette mondialisation libérale. Ils veulent une Europe vassalisée par les États-Unis qui aspirent à transformer le monde en vaste supermarché. La disparition de l’Arménie ne leur pose aucun problème. Au contraire car ce pays qui témoigne par définition des racines chrétiennes de l’Occident mérite selon eux de disparaître. Tout ce qui efface le judéo-christianisme est bon pour eux. Voilà pourquoi ils favorisent la montée de l’Islam qui travaille au même projet qu’eux : en finir avec l’Europe judéo-chrétienne qui dispose encore trop d’esprits critiques et libres. Les uns feront de l’Europe un supermarché dans lequel les autres consommeront des produits hallal – burkini Nike, voile Prada, boucherie Carrefour, etc. Il n’y aura plus de livres dans les supermarchés qu’auront remplacés les espaces médias dans lesquels les best-sellers et eux seuls côtoient déjà l’électroménager.

L.M : Que peut attendre l’Arménie de la France ?

M.O : De la France, hélas, rien tant que le pays restera dans cette Europe pour laquelle la communauté turque, qui s’avère sécessionniste d’un point de vue civilisationnel, est bien plus menaçante que la communauté arménienne qui ne l’est pas du tout tant elle est magnifiquement intégrée.  

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Et puis soyons cyniques : la France dit et pense de l’Arménie ce que Staline pensait et disait du Vatican : « Combien de divisions ? ». L’Arménie ne menace personne car elle n’en a pas les moyens : ni par son armée, ni par son sous-sol, ni par sa position qui n’est pas stratégique dans la configuration actuelle des conflits. Israël a choisi de soutenir la Turquie et l’Azerbaïdjan afin d’obtenir de ce dernier pays qu’il soit une base arrière en cas de conflit avec l’Iran. La géopolitique est une affaire cynique d’intérêts. La pauvre Arménie n’a rien à vendre sinon sa grandeur d’âme, une vertu dont tout le monde se moque désormais.

L.M : Comment allez-vous continuer de mettre en lumière le drame qui se joue en Arménie ?

M.O : En faisant un deuxième film qui documentera le vandalisme turco-azéri, autrement dit néo-ottoman. Car actuellement, en Arménie, les églises sont détruites, ravagées, les stèles martelées, les cimetières dévastés, la population terrorisée et l’Histoire défigurée et réécrite…

Propos recueillis par Jeanne RIVIERE

Lauréats du prix photo Maison Blanche : un certain regard sur la différence

© Snezhana von Büdingen DR

Les œuvres des lauréats du Prix Maison Blanche (Snezhana von Büdingen, Florian Ruiz, Romain Bagnard, Ylia Grigoryants, Natalia Kepesz) viennent remplacer les précédentes sur les murs d’enceintes de la mairie des 9ème et 10ème arrondissement de Marseille. Cette année également, un parcours photo est proposé aux promeneurs du parc.

L’exposition, en extérieur, veut toucher les visiteurs quel qu’ils soient. « Il appartient à chacun d’en faire sa propre lecture, d’apporter son point de vue, d’y voir une désolation, un esthétisme et parfois, une simple joie qui bouleversent nos a priori », souligne le maire de secteur Lionel Royer-Perreaut.

© Florian Ruiz

Nice-OM : Le Live OM du Méridional

  • Suivez le match Nice-OM sur Le Méridional :
  • Avant-Match à partir de 20H45
    Avec pour invité l’ancien olympien Franco Vignola !
  • Match à partir de 21h00
    A suivre sur les chaînes YouTubeTwitch et Facebook du Méridional

Notre-Dame, Lubrizol… quand l’entreprise Séché intervient sur les lieux de danger pour éviter la catastrophe

L'équipe de Séché urgences interventions sur l'accident des Ardennes en juin 2021 © Mickaël Prestavoine

Les professionnels du risque environnemental connaissent bien le nom de Séché urgences interventions. Branche du groupe Séché Environnement, elle s’est notamment occupée de gros chantiers comme ceux de Notre-Dame de Paris après l’incendie (avril 2019), de Lubrizol (septembre 2019) ou encore de la collision de trains SNCF (juin 2021). Directeur des Opérations industrielles chez Séché urgences interventions, Mickaël Prestavoine nous parle du travail essentiel de ses équipes, qui fonctionnent en étroite collaboration avec les pompiers et les autorités.

Une histoire née dans l’adolescence, ou presque : à 16 ans, Mickaël Prestavoine entre comme sapeur-pompier volontaire, un engagement qu’il poursuit jusqu’à ses 30 ans. Entre-temps, il a créé sa propre entreprise à 24 ans, à la suite d’un constat récurrent : quand les pompiers arrivent sur certains lieux d’accident à forts risques industriels (au sens large), ils sont souvent bloqués dans leurs interventions. « Le système n’était pas du tout structuré pour répondre à ce type d’accidents », appuie le directeur des opérations. De la région grand ouest, l’entreprise se déploie. Mickaël Prestavoine revend la société, mais revient dans le groupe une dizaine d’années plus tard, aux côtés de Joël Séché. En étroite collaboration avec Franck Morineau, il peaufine le projet. Aujourd’hui, Séché urgences interventions connaît un niveau d’activité très fort. « On aurait pensé que le covid ralentirait les interventions, mais cela a été tout l’inverse, remarque Mickaël Prestavoine. En raison du manque d’entretien sur certains sites industriels, les dégradations se sont multipliées. »

Ce dernier a été l’une des premières personnes à pénétrer dans la crypte de Notre-Dame de Paris après l’extinction de l’incendie. « Tout le plomb de la structure avait coulé, il a fallu mener un énorme travail de décontamination ; avec d’autant plus d’attention que nous étions pilotés par des spécialistes pour ne pas abîmer les objets. »

Sur l’accident des Ardennes en juin 2021 © Mickaël Prestavoine

Le chantier de Notre-Dame n’est pas le seul chantier emblématique des activités de l’entreprise. En mars 2019, le porte-conteneur Grande-America sombre au large de La Rochelle. Plus récemment, en juin 2021, un train transportant des acides entre en collision avec un train de marchandises. « Sept citernes en pleine commune, un danger très élevé : il a fallu prendre en charge l’intégralité des effluents », souligne Mickaël Prestavoine. Mais l’entreprise intervient tout autant lors du renversement d’un bocal de mercure dans un lycée ou d’un accident de la route.

Une intervention en moins de 4h

L’ancien pompier détaille l’origine du développement de l’entreprise. Face à des accidents impliquant des matières chimiques, des produits hydrocarburés etc., les difficultés opérationnelles sont évidentes pour les pompiers, premiers à se rendre sur les lieux. Séché urgences interventions s’engage dans ses contrats à répondre en moins de 4h aux sollicitations de ses clients. La branche intervient aussi auprès des particuliers. Le directeur des opérations nous raconte qu’il vient d’être contacté par une femme possédant un appartement en face de Notre-Dame ; elle n’y était pas retournée depuis l’incendie. Les taux de teneur en plomb se sont révélés catastrophiques.

L’organisation fonctionne 24h/24, 7j/7 avec un principe d’équipe : lorsque les gens appellent sur le numéro vert 0 800 000 430, ils tombent automatiquement sur un cadre chimiste d’astreinte qui va réaliser une caractérisation : soit avec les pompiers, soit avec le préfet, soit avec les sites de la préfecture. Après l’état des lieux, les équipes de terrain sont envoyées.

Si le groupe Séché Environnement compte plus de 4 000 personnes, il y a environ 70 personnes pour Séché urgences interventions. Une vingtaine est en capacité de faire un premier départ. D’autres se mobilisent ensuite, de 3-4 personnes à plus de 70 selon le type d’accident.

« Nos équipes fonctionnent selon une logique de « têtes chaudes » – « têtes froides », explique encore le directeur. L’équipe de terrain, protégée et équipée au maximum (car on ne peut se permettre le sur-accident) est pilotée à distance, l’équipe du bureau est chargée de lui poser toutes les bonnes questions, elle est la « boîte à penser » : repérer les étiquetages, les risques électriques, les odeurs… Les têtes chaudes se prennent le stress de l’accident – qui implique parfois des décès -, les relations avec les autorités… » Dans un certain nombre de cas, le type même de déchets impliqués dans l’accident reste incertain, par exemple dans le cas d’un camion en provenance d’une déchetterie qui prend feu.

Ces professionnels ont une formation de bac + 5 en chimie, mais ont surtout une expérience de 15 à 25 ans derrière eux. Beaucoup sont aussi spécialisés dans un domaine particulier : la chimie organique, minérale, les risques bactériologiques…

Les mots d’ordre : rapidité et sûreté

Le spectre large de Séché urgences intervention fait sa force : « Notre métier, c’est l’expertise, de la prise en charge au traitement de l’ensemble des déchets, résume Mickaël Prestavoine. Nos assureurs ont besoin d’avoir un seul prestataire qui dit : “je sais identifier le déchet, le reconditionner, le transporter, le traiter.” » Une expertise indispensable, d’autant plus que la pression est souvent très forte, pour rouvrir des routes ou des sites industriels. Le traitement des déchets s’effectue au sein de sites spécialisés, avec des outils de haute technologie.

Une relation historique très forte avec les pompiers

De par l’histoire de l’entreprise et de par ses activités, Séché urgences interventions entretient une relation historique très forte avec les sapeurs-pompiers ; beaucoup parmi les salariés sont d’anciens sapeurs-pompiers. « L’immense avantage, c’est qu’on fonctionne de la même façon : on parle le même langage, on a les mêmes codes, une logique assez militaire, des expertises poussées, puisqu’on intervient sur des produits sensibles, susceptibles de produire des risques bactériologiques, chimiques ou explosifs. »

Les équipes de Séché urgences interventions possèdent un matériel très diversifié © Mickaël Prestavoine

Séché urgences intervention a donc créé des partenariats étroits avec les différents SDIS (Service départemental de service et d’incendie), et s’inscrit dans une logique de soutien opérationnel et de complémentarité.

Une compétence française à l’international

La couverture de Séché urgences interventions est de plus en plus large : l’entreprise est désormais implantée en Afrique du Sud, au Chili, au Pérou, en Espagne, en Italie… elle est aussi très sollicitée par les grands groupes de l’industrie française, pour les accompagner dans des pays où ils sont implantés ; ces industries se doivent en effet de respecter leur charte éthique et de transférer leur standard opérationnel sur les pays d’implantation.

« Nos métiers sont en constante évolution, sur le plan technologique et pratique, conclut Mickaël Prestavoine. L’actualité démontre qu’on ne peut jamais prévoir les gros accidents. Pour y faire face et éviter la catastrophe, il faut des techniciens certes, mais aussi des passionnés de l’environnement ! »

Raphaëlle PAOLI

CNM / Pro Recco : pour Ugo Crousillat, « il n’y a rien de mieux que la Champions League »

© Ugo Crousillat

Le début de saison est vraiment prometteur pour les poloïstes du Cercle des Nageurs de Marseille. Le club entend bien demeurer en tête du championnat. L’adrénaline est montée pour les joueurs, avec la préparation du premier match de la Ligue des champions. Ce mercredi 27 octobre, le Cercle affronte le club italien Pro Recco à 19h à domicile (piscine Pierre Garsau).

Ugo Crousillat, capitaine de l’équipe de France et poloïste du Cercle, nous livre ses impressions avant ce match important : « Je me sens vraiment bien, physiquement, mentalement, extrêmement motivé pour ce match. Pour tous les sportifs en club, il n’y a rien de mieux que la Champions League… »

Affronter le mythique Pro Recco

« On s’entraîne surtout pour ce genre de compétition, et ce soir on reçoit Pro Recco : un club mythique, champion d’Europe en titre… Donc on est très excités, motivés et déterminés. »

Sa routine d’avant-match ?

Pour un match à domicile, une routine simple pour Ugo Crousillat, tant pour le nutritif que pour le mental :

  • matin : brouillade en petit-déjeuner chez Carlotta With (sœur du sportif)
  • à midi : un plat de pâtes pour impulser l’énergie du soir
  • après-midi : sieste, café et réunion d’avant-match
  • mise à l’eau pour le match

Le Méridional, avec Alexandre Camarasa, ancien joueur du Cercle, et Ugo Crousillat

Le match sera visible sur place et en direct sur la chaîne TV Sport en France.

Marseille doit retrouver son statut de port franc

© Pxb

Le président de la République a récemment dévoilé à Marseille un plan d’aides massif à la ville baptisé « Marseille en grand ». Plutôt que d’y déverser de l’argent public depuis l’extérieur, l’État devrait lui donner les moyens de profiter par elle-même des atouts exceptionnels dont elle dispose. Pour cela, il convient de la libérer de ses chaînes fiscales, notamment en lui rendant son statut de port franc, perdu il y a deux siècles.

Parfaitement à l’aise dans la figure du sauveur, Emmanuel Macron est descendu annoncer aux Marseillais la bonne nouvelle. Réhabilitation de 10.000 logements insalubres, rénovation de dizaines d’écoles délabrées, renfort de 300 policiers… Lors de son discours au Pharo du 2 septembre, le président-candidat a enchaîné les promesses censées soulager la ville des maux qui l’affectent. Mi-octobre, il est discrètement revenu pour superviser leur mise en œuvre. Au total, c’est près d’1,5 milliard d’euros qui doit être débloqué par l’État pour secourir la capitale de la Provence en détresse.

> A voir aussi : Macron : « Marseille en grand »… danger !

Toutefois, si la ville connaît des difficultés bien réelles, elle est bien plus qu’une ville sinistrée incapable d’assurer sa propre gestion, et concentre des atouts exceptionnels. Au-delà des poncifs – justifiés – sur le climat et l’art de vivre, la cité phocéenne se démarque par son dynamisme économique. Avec Euroméditerranée, elle dispose du troisième quartier d’affaires de France, où des milliers d’entreprises ont élu domicile. Son écosystème de start-ups innovantes est exceptionnel, et développe une myriade de projets. La position géographique idéale de Marseille lui permet de tenir son rang de premier port de France. Elle a également fait d’elle un carrefour international où convergent les câbles sous-marins permettant le transfert de données numériques vers le reste du monde.

> A voir aussi : Conseil municipal de Marseille : le ballet des ventriloques

On pourrait multiplier les illustrations à l’envi, mais il est un indicateur qui ne ment pas : le marché de l’immobilier. Le baromètre emploi 2021 du réseau professionnel LinkedIn révèle que le ratio arrivées/départs est de – 17,6% pour Paris, tandis que Marseille caracole en tête des villes les plus attractives avec + 8,2%. Les deux chiffres sont liés : de nombreux témoignages décrivent la ruée des Parisiens vers la cité provençale, où ils causent une flambée des prix du logement dans certains quartiers. C’est également d’une ville martyre de la gauche que les Parisiens s’éloignent. Après vingt ans de gestion socialiste, la circulation automobile y est devenue un enfer, et d’après un sondage Ifop la saleté croissante choque 8 habitants sur 10, jusqu’à donner naissance au mot-dièse à succès #SaccageParis.

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Le diagnostic est donc injuste, tout comme la méthode est erronée. Si le président compte venir en aide à Marseille, ce n’est pas en faisant la charité depuis Paris avec des subventions publiques qu’il y parviendra. Il lui faut au contraire donner les moyens à la cité phocéenne de s’élever par elle-même, en tirant le meilleur parti de ses formidables atouts. Pour cela, Macron aurait tout intérêt à libérer son potentiel en rétablissant son statut de port franc. Il s’agit d’une zone portuaire où les marchandises qui transitent sont exemptées de droits de douane, excepté celles qui rentrent dans les terres. En 1669, Colbert avait octroyé à Marseille ce privilège, grâce auquel elle avait connu une grande prospérité. La Révolution abolit cette franchise, causant le déclin du commerce marseillais, qui profitait à toute la région. Plusieurs villes portuaires étrangères bénéficient aujourd’hui de cet avantage, comme Copenhague, Singapour et Pékin, et de nombreuses autres projettent de les rejoindre. Cela permettrait de mettre fin à l’hyper concentration parisienne, en faisant de Marseille la capitale des affaires du pays, tout en laissant à Paris son rôle de capitale politique – ce que Milan est à Rome en Italie. Alors qu’attendons-nous ?

Le président l’avait lui-même déclaré lors de son discours au Pharo : « Aider Marseille à réussir, ce n’est d’abord pas lui faire l’aumône, c’est aider à déclencher quelque chose qui est là ». A force de dire tout et son contraire – le fameux « en même temps » –, on finit bien par viser juste.

Antoine LIVIA

Du 28 octobre au 2 novembre, le Souvenir français fait sa quête annuelle

© WKMC

Du 28 octobre au 2 novembre (journée traditionnellement dédiée au Souvenir français), l’association fera sa quête à l’entrée des cimetières. L’argent récolté sert en grande partie à l’entretien des tombes des soldats morts pour la France, mais aussi à celui des monuments aux morts.

Le Covid a empêché l’année dernière la tenue habituelle de cette quête. Les besoins sont donc d’autant plus grands, et les dons nécessaires. « La moindre des choses que l’on puisse faire, pour tous ces gens qui sont morts pour notre liberté, c’est d’entretenir leurs tombes et de transmettre leur mémoire à la jeune génération », souligne Bernard Criscuolo, délégué général du Souvenir français des Bouches-du-Rhône.

Avant-match – Nice/OM : on prend les mêmes et on recommence…

© OM / Twitter

La rencontre entre Nice et Marseille se déroulera au stade de l’Aube à Troyes ce mercredi à 21h.

En effet, ce match qui compte pour la troisième journée de la saison n’a pas pu aller à son terme suite aux incidents survenus à l’Allianz Riviera au soir du 22 août 2021. Les instances ont tranché, le match se jouera sur terrain neutre et à huis clos.

Les deux équipes sont au coude à coude en ce début de saison. Respectivement troisième et quatrième, le Gym possède 19 points et l’OM en compte 18. La victoire d’une deux des équipes lui permettrait d’occuper la place de dauphin devant Lens, surprenant deuxième.

Oui mais..

Les deux équipes vont jouer loin de leur base, elles évoluent toutes les deux en 4-4-2 dans l’animation défensive et font preuve d’une belle solidité. Pour mettre à mal le bloc équipe des Niçois, il faut abuser des orientations de jeu, surprendre par des ballons dans le dos des défenseurs pour effacer un bon nombre de joueurs.

Quelle composition ?



D’un point de vue offensif, il y aura du beau monde des deux côtés. Pour les Niçois, nous devrions retrouver la paire Dolberg-Gouiri, étant donné l’absence d’Andy Delort. Les Olympiens ne sont pas en reste non plus, avec le trio Payet-Milik-Ünder.

La composition probable de Sampaoli :





Les deux écuries ont beaucoup de points communs, notamment sur les bancs de touche avec Galtier et Sampaoli, deux hommes à fort caractère. Les 3 points reviendront à l’équipe qui sera la plus performante sur les phases de transition, défensive et offensive, lors d’attaques rapides en profitant du déséquilibre adverse.

Pronostic : 1-1

Ne manquez pas notre live commenté du derby de la Côte d’Azur dès 20h30, à suivre en direct sur la page Facebook, Youtube et Twitch du Méridional. En avant-match, nous aurons le plaisir de recevoir le champion de France de Division 2 1995 avec l’Olympique de Marseille, Franco Vignola !

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

La grotte Cosquer 2 prépare ses trésors

© Kléber Rossillon & Région Provence-Alpes-Côte d’Azur/Modèle 3D MC

On ne le voit pas depuis l’extérieur, mais la villa Méditerranée, qui accueille une reproduction de la grotte Cosquer, prépare des trésors. Son ouverture est prévue en juin 2022.

Beaucoup de Marseillais ignorent que ce trésor archéologique se trouve à quelques kilomètres seulement de la cité phocéenne. Dans les calanques entre Marseille et Cassis, le plongeur Henri Cosquer découvre en 1985 une grotte dont l’entrée se trouve à – 37 mètres de fond. Elle est accessible uniquement par une galerie sous-marine de 140 mètres de longueur, avec de nombreuses ramifications.

Plus de 500 œuvres d’art pariétal

Deux époques de fréquentation humaine de la grotte ont été identifiées : entre – 32 000 et – 19 000. Plus de 500 œuvres d’art pariétal exceptionnelles ont été recensées, parmi lesquelles des représentations particulièrement rares d’animaux marins : pingouins, méduses, raies, phoques etc.

Sauver l’histoire

Malheureusement, la grotte actuelle est en grande partie menacée par la montée des eaux. Certaines peintures sont déjà largement abîmées.

Une chance pour Marseille

La reproduction de la grotte Cosquer a été pensée avec une extrême précision. Le parcours de visite se trouve dans un lieu attractif et dynamique. Le système de visite lui-même est innovant, grâce à des modules d’exploration en 3D. Des animations audio-visuelles aident à la lecture et à la compréhension des œuvres et des lieux.

J.R

« La foulée de l’emploi » : quand jeunes et salariés courent ensemble le Marseille-Cassis

Salariés en entreprise et personnes accompagnées vers l'emploi par Massajobs lors d'un entraînement collectif en octobre 2021 © Massajobs

Ceux qui participent à la course Marseille-Cassis de 20 km (cette année, le dimanche 31 octobre) ont chacun des ambitions différentes : dépassement de soi, entraînement sportif, événement collectif… « La foulée de l’emploi » les rassemble. C’est un projet né d’une discussion entre ITCOM Services (société marseillaise de service informatique) et Massajobs, association d’accompagnement vers l’emploi. Le 31 octobre, 12 participants (trois salariés d’ITCOM Services, quatre salariés de Massajobs, un partenaire et quatre jeunes) vont tenter ensemble l’aventure. François Eygun, directeur de Massajobs, nous parle du projet.

Massajobs est une association implantée à Marseille dans la cité des Lauriers (13ème arrondissement) et le quartier de la Belle de Mai (3ème arrondissement). Elle vit de dons et de subventions. Sa mission : créer la rencontre entre des candidats motivés et des entreprises locales à la recherche de talents ; soit, impulser un mouvement « de la rencontre à la réussite ». L’association est née en 2014, à la suite de l’afflux des demandes d’accompagnement à l’emploi. Massajobs accueille ces demandes et voit comment y répondre.

Accompagner

« Aujourd’hui, notre proposition d’accompagnement se concentre principalement sur deux aspects, explique François Eygun. Mieux se connaître pour mieux se donner ; développer son pouvoir d’agir. » Accompagner, pour l’association, revêt un sens particulier : comme un tuteur qui aide un arbre à pousser ou à rectifier sa trajectoire, elle va aider la personne, mais sans être dans une posture d’assistance. « Par exemple, souligne le directeur, on est dans une posture de questionnement le plus ouvert possible : non pas “Est-ce que tu as fait ce que tu devais faire la dernière fois ? ” mais plutôt “Qu’as-tu fait depuis notre dernière entrevue ?” » La personne en recherche d’emploi peut mettre le doigt sur un problème précis et avancer par étapes. Pour François Eygun, « comme le disait Yann Le Bossé [sociologue], il faut accepter de perdre le contrôle de l’entretien. On est là pour faire un bout de chemin avec les personnes, pas avancer à leur place. » Une posture de passeur qui est le sceau de l’association.

Les gens accueillis sont de tous âges, de 15 ans à la retraite. Leur chance, s’ils viennent trouver Massajobs, c’est que leur détermination trouvera une oreille attentive. « Massajobs fait d’abord acte de présence. On sait où on peut nous trouver et à quels horaires dans nos deux antennes. »

Créer la rencontre

Bien souvent, les plus gros obstacles sont liés aux craintes ou aux incompréhensions. Du côté des personnes en recherche d’emploi, la peur de l’entretien, la peur du « grand patron », la peur de la discrimination. Du côté des dirigeants ou des salariés, la crainte d’une incompréhension ou d’un décalage. « Le seul moyen de faire partir en fumée ces a priori-là, c’est de provoquer les rencontres. Quand on veut s’engager de part et d’autre, il ne peut en sortir que du positif », répète François Eygun. Il peut s’agir d’une visite d’entreprise, d’un entretien blanc, d’un mécénat financier… L’accompagnement dure le temps qu’il faut ; la relation entre l’association et la personne dure autant que cette dernière le désire.

Déjeuner rassemblant personnes des quartiers et professionnels engagés chez Massajobs à la cité des Lauriers en juin 2021 © Massajobs

Du côté des salariés de Massajobs, du travail de formation personnel aussi. Les 11 salariés qui constituent aujourd’hui l’équipe passent 10 à 15% de leur temps à se former : que ce soit une formation collective ou de supervision coach. Pour leur propre liberté, il est fondamental de comprendre qu’ils ne vont pas « sauver » les personnes : ils n’ont pas à porter la charge mentale du stress ou de la déception. Le raisonnement est sain pour tous.

Et le Marseille-Cassis dans tout ça ?

En mai dernier, le PDG d’ITCOM Services de Marseille a proposé une belle idée à Massajobs : que des salariés de l’entreprise, d’autres membres de l’association et des personnes motivées en recherche d’emploi courent ensemble. Ce qui signifie : un engagement de plusieurs mois d’entraînements collectifs, un changement de regard (dans les deux sens), des rencontres, des bons moments, et un vrai dépassement de soi… d’autant plus que beaucoup n’ont jamais tenté une telle expérience ! La « foulée de l’emploi », ce sera 252 km de course, que l’on peut soutenir à travers une collecte de fonds. L’argent servira à l’insertion de huit personnes en quête d’emploi. Pour Claire, de Massajobs, cette course représente une mise en lumière de l’association, mais aussi le « cœur de sa mission » : la rencontre, le travail de la volonté au quotidien, mais aussi la découverte des collègues à travers un autre biais.

Massajobs a mis le pied à l’étrier à plus de 300 personnes en 2020, un chiffre qui grimpera sûrement à 400 en 2022. A travers ce genre d’événements, Massajobs confirme son approche : ouvrir un cadre qui donne une chance aux personnes et les aide à se construire ou à se reconstruire.

Jeanne RIVIERE

Collecte de fonds en ligne.