Les départements français sont des divisions administratives qui font partie d’un ensemble plus large, la région. En France, on compte aujourd’hui 96 départements en Métropole et 4 départements d’outre-mer (la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et La Réunion). Tour d’horizon rapide de l’histoire de leur création.
Tourner la page du système de l’Ancien Régime
Sous la Révolution française, en décembre 1789, les députés de l’Assemblée nationale décident de créer les départements. Cette création a pour but de mettre fin au système des provinces mis en place sous l’Ancien Régime. La taille des provinces variait considérablement, tandis que les nouveaux « départements » sont censés permettre une uniformisation du système et de la taille des territoires. Il s’agit aussi de tourner la page des privilèges historiquement associés à certaines régions, notamment bien sûr en ce qui concernait les impôts. Dans la même idée, les députés révolutionnaires veulent changer les noms associés aux anciennes provinces. Les noms des départements font donc référence à un élément géographique du territoire (fleuve, montagne…) Certains départements rattachés plus tardivement à la France ont cependant conservé leur appellation traditionnelle, comme la Savoie.
Les départements d’origine ont été pensés selon une certaine logique : les citoyens devaient pouvoir faire l’aller-retour à cheval entre leur lieu d’habitation et le chef-lieu en une journée.
En 2008, une suppression en question
Ce découpage administratif a subi bien des tentatives de suppression ces dernières décennies. En 2008, c’est Emmanuel Macron qui est inspecteur des Finances et rapporteur adjoint de la commission Attali pour la libération de la croissance française. Cette dernière envisage de « faire disparaître en dix ans l’échelon départemental ».
Quelques années plus tard, Manuel Valls puis François Hollande proposent la fin des conseils généraux. Mais de fait, les « conseils départementaux » subsistent encore aujourd’hui (avec quelques remaniements datant de 2013, notamment le mode de scrutin et le nom des élections, non plus « cantonales » mais « départementales »), et ont fait leur preuve.
Une volonté de rapprocher l’administration et les citoyens
Le souhait de Mirabeau était de mettre en place « une division matérielle dont l’objet ne fût pas seulement d’établir une représentation proportionnelle, mais de rapprocher l’administration des hommes et d’y admettre un plus grand concours de citoyens. »
Si les Français se montrent encore attachés à ce système des départements, c’est bien que celui-ci représente un échelon local significatif. C’est en effet au niveau du département que se sont organisés le revenu de solidarité active (RSA), et d’autres aides comme l’aide sociale à l’enfance (ASE), l’aide aux personnes âgées et le soutien aux personnes handicapées. Ces différentes aides représenteraient en moyenne plus de la moitié du budget de ces collectivités territoriales.
La crise du coronavirus a démontré l’efficacité et la nécessité de conserver un tel échelon au niveau du territoire. Les Français n’auront pas à prendre leur cheval pour voter au chef-lieu, mais le lien de proximité géographique et social demeure. Une des bonnes raisons de se rendre aux urnes pour participer à cette élection, les 20 et 27 juin prochains.
Raphaëlle PAOLI