lundi 12 mai 2025
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« A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol (10) : Avachissement / Rentabilité / Taxation

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« La perversion de la démocratie commence toujours par la fraude des mots », a dit Platon. Il avait diablement raison. Confucius aurait dit, lui aussi, que pour remettre de l’ordre dans le pays, il fallait écrire un dictionnaire définissant clairement le sens des mots. Un économiste de renom qui prétendrait aujourd’hui vulgariser la science économique en se fondant sur les critères de la « novlangue » ou du « néo-parler » pressentis par Orwell trahirait sa mission pédagogique et ne ferait qu’embrouiller les esprits.

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol : Clivant / « Libérez Guilliver ! » / Déficit

Pierre Dussol, professeur d’économie honoraire à Aix-Marseille-Université, a compris depuis belle lurette les méfaits de la torsion des mots sur la désorientation et le vide des esprits. En véritable « redresseur de tors », il a décidé de reprendre les définitions de base qui permettent de mieux décrypter les habillages et autres artifices du politiquement correct.

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Pierre Dussol est en train d’achever pour son plaisir et le nôtre un ouvrage roboratif dans lequel il se livre à un décodage de définitions économiques plus proches de la vérité que celles qu’on pilonne dans les médias pour les rendre vraisemblables. Il ajoute à la pertinence du verbe les sarcasmes de la gaîté.

Son livre-dictionnaire est promis à un certain retentissement car Dussol opère comme un chirurgien avec une plume-scalpel qui martyrise en souriant les vassaux de la pensée économique obligatoire.

Cette œuvre salutaire a le mérite de restituer aux mots leur sens initial sans le moindre travestissement idéologique. Pierre Dussol, professeur agrégé d’économie, a accepté d’en livrer certains extraits en exclusivité au Méridional au fil d’une chronique hebdomadaire intitulée : « A vrai dire ».

José D’Arrigo

Voici trois mots, suivant ceux de la semaine dernière. D’autres suivront régulièrement. Vos commentaires et suggestions sont évidemment les bienvenus.

AVACHISSEMENT

Les politiques d’avachissement sont-elles logiques ?

Les taux de réussite au baccalauréat : croissance du taux de succès par le laxisme sur les notations, et augmentation ensuite du taux d’échec dans l’Université. Quelle honte de donner de vains espoirs à ces jeunes gens qui ensuite « tomberont de haut » en se faisant coller aux examens des Facultés !

Pour assurer la continuité, les diplômes universitaires valent souvent bien peu de chose sur le marché du travail : les bons diplômes sont réprimés car trop élitistes ! Plus sournoisement, on rabaisse le niveau en incluant des « minorités défavorisées » grâce aux quotas réservés à celles-ci sans qu’elles aient satisfait aux niveau des concours et on l’appelle « discrimination positive » .

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol : Complexité / Progressivité / Collectivisme

Est-ce voulu pour produire des générations de déclassés, mécontents qui deviendront des révolutionnaires ? Les socialistes, si on y réfléchit bien, n’auraient pas beaucoup d’électeurs si les enfants faisaient de bonnes études, pouvaient ensuite librement travailler investir et entreprendre et acquérir un logement agréable dans des quartiers verdoyants aérés et sûrs, pour finir avec une pension de retraite décente et un patrimoine librement transmis à leurs enfants…. Toutes ces politiques d’avachissement sont donc logiques selon une certaine façon de voir.

RENTABILITE… ou pertes ?

Traditionnellement opposée à l’emploi… surtout s’il s’agit de rentabilité « à court terme ». Les exigences de la rentabilité dont sont légitimement porteurs ceux qui ont investi sont souvent très mal comprises par les salariés et le grand public. Si, de plus, certains dirigeants qui ne sont pas des investisseurs à long terme à capitaux et risques personnels, mais des salariés de haut niveau, agissent tardivement et avec brutalité, cela accrédite le sentiment que les intérêts des salariés et des actionnaires sont opposés. Les marxistes, qui fondent leur commerce idéologique sur l’exacerbation des oppositions diraient « les intérêts des capitalistes sont dialectiquement opposés à ceux du prolétariat ».

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol : Fraude / Chômage / Relance

Le fait incontournable est qu’il est impossible dans quelque système que ce soit, de produire durablement à perte des produits qui ne se vendraient pas. Ceci dépasse les clivages actionnaires-salariés.

Trouvera-t-on des épargnants qui ne veulent aucune rémunération de leur épargne ? Demandons aux « prolétaires » si un intérêt nul les incitera à placer leur argent sans aucune rentabilité. Si tel est le cas, aucun problème pour investir sans profit, produire à perte et ne pas payer les salariés non plus ! A voir le budget de l’Etat, lui peut s’y amuser. Pas nous !

[A suivre : « L’Etat c’est toi ! »]

TAXATION /MOTIVATION

Une petite anecdote pour fêter le vote du 48ème budget (consécutif) de l’Etat en déficit.

Devant le monument à un vin disparu, dans le village de Ceyreste, en Provence, on lit ceci : « En plaçant à l’entrée de notre Commune ce MUID, nous avons voulu marquer le souvenir du fameux « VIN DE MUSCATEL » dont les plants furent introduits en Provence par notre ROI RENE. Ceyreste qui en était producteur conserve le nom d’un quartier où l’on élevait ce vin depuis 1461 « LA MUSCATELLE ». Malheureusement cet excellent vin fut abandonné au début du XVIIIème siècle à cause des frais qu’il occasionnait pour la Commune. Il fallait l’offrir en toutes occasions aux puissants du royaume et en particulier au Roi. » C’est signé : La Municipalité.

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol : Comptable / Relocalisations / Rétribution

Faut-il encore de grandes théories et des courbes subtiles pour comprendre que tout prélèvement est décourageant, au point comme ici de faire disparaître toute activité productive et donc en même temps, l’impôt ? Quand on dit que « trop d’impôt tue l’impôt », il s’agit bien de cela.

OL/OM : Lourde sanction pour Jean-Michel Aulas

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Après ses propos menaçants envers l’arbitre du triste OL/OM Ruddy Buquet (« la compétition dépend de la LFP, vous de la FFF, je fais malheureusement partie du Comex et ça ne va pas en rester là »), le symbolique président de l’Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas s’est vu infligé une sanction de 10 matchs de suspension, dont 5 avec sursis.

Cette sanction s’ajoute aux deux autres condamnations qu’a subies l’OL : deux matchs à huis clos, et un point de moins au classement, et pour lesquelles l’OM avait fait appel, les jugeant trop peu importantes.

A voir comment le président lyonnais va réagir à cette lourde peine, lui qui avait déjà mal digéré la première décision de la LFP. « Franchement, c’est la plus grande incompréhension. Cette décision n’est pas juste« , avait-t-il déclaré au journal « L’Equipe ». 

Des millions pour Marseille… enfin ?

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Le rêve ne date pas d’hier. Sécurité, emploi, écoles, transports… Marseille en a vu, des promesses de l’Etat ! Il y a presque dix ans maintenant, en 2013, Jean-Marc Eyrault alors Premier ministre, annonçait un plan d’aide qui se chiffrait non pas en millions, mais en milliards d’euros. A l’époque, le député socialiste Patrick Menucci parlait du « plus grand effort jamais effectué pour une ville française » et insistait sur le financement non pas en millions mais « en milliards ».

Sur le même canevas qu’aujourd’hui, principalement pour le désenclavement des quartiers Nord par les transports en commun, le gouvernement livre son « plan » pour Marseille. Du côté de la Métropole, la responsabilité est bien présente : l’Etat s’engage si la Métropole s’engage. Les millions se rapprochent-ils ? Il n’empêche, il revient à Martine Vassal d’avoir fait « bouger les choses » pour la mobilité.

Installation gelée de l’usine Satys à Marignane : la réindustralisation manquée ?

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On parle sans cesse de « réindustrialisation » et sans doute le thème est-il en effet à l’honneur en France : le retour des industries signe un « retour à la maison », signe positif d’un avenir davantage concentré sur les emplois et la fabrication en France. Fin novembre 2021, c’est pourtant une forme d’échec qui a été constatée à Marignane. Satys, le spécialiste du traitement de surface pour l’aéronautique, devait y implanter une usine, à proximité d’Airbus Helicopters, qui aurait profité de cette présence.

Le projet avait été annoncé en février dernier. Le dossier était prêt, avec « toutes les garanties nécessaires à une exploitation totalement sécurisée, respectueuse de ses salariés et de son écosystème environnant », selon le communiqué de l’entreprise, et les autorités locales et étatiques en avaient connaissance.

Des associations et des habitants pointent cependant la présente de Chrome VI et d’acide chlorhydrique, et redoutent des pollutions futures des eaux : les manifestations contre l’installation de l’usine se multiplient. Le maire de Marignane, Eric Le Dissès, demande officiellement au préfet et à la présidente de la Métropole Martine Vassal de ne pas autoriser l’installation. Fin novembre, le leader de la peinture d’aéronefs annonce qu’il doit geler son projet.

Une décision-échec

Pour un certain nombre d’acteurs de la vie économique de la région, la décision représente un échec. Au-delà de plus de 100 emplois non attribués, c’est symboliquement l’avenir industriel de la région qui est en jeu. Pour le Groupement maritime et industriel de Fos et de sa région, (qui représente les industriels au sein de l’organisation patronale UPE 13), « Notre territoire a bâti ces 50 dernières années son développement et ses emplois sur l’excellence de son industrie. Nous appelons l’ensemble des forces politiques, institutionnelles, économiques, syndicales et citoyennes à un sursaut afin de se remobiliser autour de notre industrie pour que des projets d’avenir, comme celui de Satys, qui contribuent au développement économique et social de notre territoire, puissent aboutir. »

« Toujours ailleurs »

Le même GMIF souligne une forme d’incohérence dans le rejet de l’installation de Satys, en un temps où sont encouragés les retours des industries en France : « Au moment même où des efforts d’une ampleur jamais égalée sont engagés pour réindustrialiser notre pays, comment comprendre que des projets industriels tels que celui-ci, imaginés en concertation et en accord avec l’Etat et les collectivités locales, implantés dans une zone (celle des Florides) créée à cet effet, soient rejetés ? »

« Le problème est bien celui du « volontiers mais pas chez moi » », souligne un ancien acteur de la vie politique régional, qui connaît bien les dossiers de l’industrie. « Si toutes les réglementations françaises et européennes sont respectées, allons-y ! Ou alors cette zone dynamique, à force de ne plus offrir d’emplois, ira vers une désindustrialisation. »

Le pragmatisme de Satys

Le sous-traitant aéronautique s’est montré pragmatique : « Nous avons entendu l’inquiétude grandissante exprimée par de nombreuses Marignanaises et Marignanais. » « Nous regrettons de ne pas avoir réussi à suffisamment convaincre du bien-fondé et de la qualité de notre dossier, et toujours soucieux d’un climat transparent et apaisé avec les communes où sont localisées nos bases industrielles, il nous apparaît nécessaire de geler le projet. » Une solution devra être trouvée rapidement par les acteurs locaux, au risque de décourager l’installation d’autres industries dans la région. Or, il n’y a pas de secret : les industries attirent les industries.

Raphaëlle PAOLI

Aix/Marseille – Des programmes de fêtes dans les théâtres

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Autour de Noël et du Premier de l’An, les théâtres d’Aix et de Marseille offrent une programmation de fêtes. On note ainsi Les Valses de Strauss par l’Orchestre Philharmonique de Radio France (les 18 et 19 décembre au Grand Théâtre d’Aix), « Le duo comique » des Bonimenteurs (les 28 et 29 décembre au Gymnase de Marseille), Le Boléro de Ravel par l’Orchestre national de France (le 2 janvier au Grand Théâtre d’Aix) et La Force universelle de « L’Empereur d’Atlantis » (le 5 janvier 2022 au Grand Théâtre d’Aix).

Présidentielle 2022 : qui saura libérer la France des impôts qui l’accablent ?

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Malgré une fiscalité confiscatoire, un État toujours plus omniprésent, une dépense publique qui atteint des sommets, les candidats à l’élection présidentielle regardent ailleurs. Obnubilés par des sujets sociétaux, ils relèguent l’économie au second plan de leurs discours. Face à la gravité de la situation, il ne suffit plus de proposer de simples mesures de gestionnaire, mais une vraie vision libérale.

« La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires, il y pousse des impôts« , dénonçait Georges Clemenceau au début du siècle dernier. Depuis, les impôts ont bien poussé, et rien n’a changé, sinon en pire. La France a aujourd’hui dépassé les 45% de prélèvements obligatoires en proportion du PIB. Les technocrates de Bercy ont rivalisé d’imagination pour élaborer une panoplie d’impôts qui dépouillent directement et indirectement le citoyen à chaque étape de la vie économique. On leur doit notamment l’invention de la TVA, innovation fiscale française au succès mondial. Les baisses d’impôts annoncées en grande pompe par le personnel politique sont généralement des transferts, le relâchement consenti ici étant compensé par une taxation supplémentaire ailleurs. A la fin, c’est toujours le contribuable qui paye.

> A voir aussi : Valérie Pécresse dans la course à la présidentielle : l’itinéraire d’une candidate LR

Cette taxation confiscatoire n’est même pas rentable fiscalement. La célèbre courbe de Laffer, théorisée par l’économiste éponyme, illustre le fait que l’augmentation des impôts entraîne une hausse des recettes de l’État, jusqu’à un point de bascule. Passé ce seuil, les recettes de l’État chutent, car les contribuables ont moins intérêt à travailler lorsqu’on leur prend tant, et les plus fortunés sont de plus en plus tentés par l’exil fiscal. « Trop d’impôt tue l’impôt », en somme. Le manque à gagner causé par l’exil fiscal en France varie entre 25 et 100 milliards d’euros par an selon les estimations. Un cercle vicieux qui oblige les finances publiques, pour maintenir le même niveau de recettes, à augmenter la pression sur les contribuables restants, au nombre toujours plus restreint. Ce qui n’empêche pas la dette publique d’augmenter inexorablement. Elle atteint désormais 115% du PIB.

Pour mettre fin à cette situation, il nous faut un changement radical de paradigme. L’élection présidentielle est l’occasion idéale de porter au pouvoir un candidat authentiquement libéral. C’est-à-dire un candidat qui défende le libre marché par la confrontation sans entrave de l’offre et de la demande, la liberté d’entreprendre et le libre-échange, la libération des forces économiques des prélèvements excessifs, et qui consacre la propriété. Cela suppose de cantonner l’État à ses fonctions strictement nécessaires, pour l’empêcher d’entraver les mécanismes du marché, de fausser la concurrence, et d’entretenir les rentes. Une gageure en France, où la soumission à l’État est profondément ancrée dans les mœurs, et où les citoyens lui délèguent depuis si longtemps la responsabilité de leur propre bonheur.  

La campagne des présidentielles qui s’amorce est à ce titre profondément décevante. Aucun candidat ne porte une véritable vision économique libérale. Les sujets de société dominent outrageusement les débats, reléguant l’économie au second plan, à l’accessoire. On présente bien quelques mesures fiscales et sociales pour faire bonne mesure, mais on sent que le cœur n’y est pas. On dit que dans Constantinople assiégée en 1453, à l’aube de la prise de la ville par les Turcs, les clercs byzantins étaient surtout préoccupés par leurs débats théologiques sur le sexe des anges. Dans la France accablée d’impôts de 2021, on s’écharpe sur le port du voile lors des sorties scolaires.

A gauche, le libéralisme n’a pas bonne presse – c’est un euphémisme. De nombreuses personnalités y ont même le culot de prétendre que la France serait un pays livré au « néolibéralisme », voire à l’« ultralibéralisme ». Aucun espoir de ce côté-là, alors que les candidats de gauche, de Jean-Luc Mélenchon à Anne Hidalgo en passant par Yannick Jadot, vilipendent la croissance, parlent de « planification écologique », de création d’un ISF climatique, de revalorisation du SMIC, d’encadrement des loyers, de retraite à 60 ans, etc. De quoi asséner le coup de grâce au contribuable français déjà moribond. Quant à Marine Le Pen, elle partage à bien des égards ces conceptions socialisantes.

A droite, les programmes sont plutôt contrastés. Eric Zemmour avance certaines propositions classiques mais bienvenues, comme une baisse massive des impôts de production, et de l’impôt sur les sociétés pour les petites entreprises, l’exemption de droits de succession pour les entreprises familiales, et la création d’un Haut-commissariat à la simplification administrative. Ces mesures seraient principalement compensées par un report de l’âge de la retraite à 64 ans, et le retrait des aides sociales aux étrangers, pour que « la solidarité nationale redevienne nationale ». Toutefois, si son programme soutient la liberté à l’intérieur des frontières, il est protectionniste à l’extérieur, et prévoit de surtaxer certains produits d’importation, notamment asiatiques. Dirigiste, il préfère le colbertisme au libre-échange, pourtant consacré par bien des études comme le meilleur système de création de richesse et d’emploi. S’il ambitionne de rendre aux entreprises françaises leur compétitivité, c’est pour mieux lutter contre la concurrence étrangère, et surtout rétablir la place de la France dans le concert des nations. L’économie est donc avant tout pour lui l’instrument d’une « guerre économique », pendant de la « guerre des civilisations ».

> A voir aussi : Renaud Muselier quitte Les Républicains : les raisons d’un départ

De son côté, Valérie Pécresse se définit comme « 2/3 Merkel et 1/3 Tchatcher », et prétend être « la plus libérale des candidats à droite ». La moins illibérale, peut-être. Au menu, la baisse des impôts de production, le renforcement de la dégressivité de l’assurance chômage, la retraite à 65 ans, la défiscalisation des donations jusqu’à 100.000 euros, et la suppression de « 10% de l’administration administrante » soit 200 000 emplois de fonctionnaires en moins. Une de ses mesures phares consiste à augmenter de 10% les salaires nets jusqu’à 2,2 SMIC, grâce à la baisse des charges salariales des entreprises, en contrepartie de la fin des 35h. En réalité, des baisses similaires ont déjà été consenties ces dernières années, mais ces recettes perdues pour l’État ont été récupérées par une hausse équivalente des prélèvements obligatoires. Un beau numéro d’illusionniste. L’ancienne ministre du budget connaît la musique, et espère financer cette promesse grâce aux économies réalisées ailleurs, tout en réduisant la dette. Un pari optimiste.

On l’a vu, les candidats déclarés à l’élection présidentielle brillent peu par leur vision économique, éclipsée dans les débats au profit de sujets régaliens ou philosophiques. Certaines propositions intéressantes émergent, mais plus que d’artifices comptables et d’engagements électoralistes, c’est d’une révolution dont la France a besoin. Il est plus que temps de recentrer le débat sur l’économie : tout en découle. Car le pays attend toujours celui qui le libèrera des griffes de l’État Léviathan, de l’oppression fiscale, et du marxisme intellectuel.

Antoine LIVIA

A Aubagne, l’année se clôt sur un conseil municipal tendu

Le lundi 13 décembre, le conseil municipal d’Aubagne s’est réuni à l’Espace des libertés, avec notamment pour mission de voter le budget de l’année 2022. La réunion a donné lieu à plusieurs passes d’armes à connotation idéologique entre majorité et opposition, dans une ambiance électrique. Morceaux choisis.

A Aubagne, le clivage politique est historiquement fort. L’actuel maire Gérard Gazay (LR) a ravi en 2014 la mairie à Daniel Fontaine (PCF). Un événement, alors que les communistes tenaient la ville depuis 49 ans. La nouvelle majorité a donc instauré une gestion municipale aux antipodes de celle de l’équipe précédente, dont certains membres sont toujours élus. Ce désaccord de fond s’est pleinement manifesté lundi dernier, avec le groupe d’opposition « Rassemblé.e.s pour Aubagne » réunissant communistes et écologistes.

Le budget mis en cause

Le vote du budget a été l’occasion des premières critiques en provenance de l’opposition. Après la présentation du budget par Danielle Menet, l’adjointe chargée des finances et du budget, Denis Grandjean (EELV) lance l’offensive en dénonçant des charges largement sous-évaluées, et « pose la question de la sincérité des chiffres présentés ». Ce à quoi Mme Menet répond avoir simplement réajusté les dépenses en fonction de nouvelles recettes et des besoins. « Vous employez des mots dont vous ne maîtrisez pas le sens », rétorque le maire à l’édile écologiste, « vous faites de la politique, nous faisons de la gestion de la commune. » Daniel Grandjean réplique à son tour : « Vous nous renvoyez à une incompétence supposée qui est peut-être bien la vôtre. ». « Je répète et je maintiens, ce sont des principes budgétaires acceptables et acceptés par les administrations » achève Gérard Gazay.

Le « tout sécuritaire » contre la culture et le sport ?

Daniel Grandjean ne s’arrête pas là, et critique une politique du « tout sécuritaire » qui accaparerait le budget municipal au détriment des investissements sportifs, culturels, scolaires, et écologiques. Alexandre Latz (Place Publique), brocarde même une « ligne trop conservatrice ».  L’adjoint à la culture Philippe Amy, remonté, ne laisse pas passer l’affront. Il rappelle tout ce qui a été accompli par la ville en faveur d’une « culture populaire », alors qu’elle a consacré un an à Marcel Pagnol, le plus illustre des Aubagnais, quand les communistes lui avaient « chichement » dédié une journée pour son centenaire. Pascal Agostini, adjoint aux sports, tient également à défendre son action, et à rappeler : « C’est nous qui réparons les erreurs des autres », faisant notamment allusion à la piscine Alain Bernard, où l’ancienne équipe a laissé un lourd héritage de malfaçons.

Les heures sombres de notre histoire…

Le thème de la sécurité ne pouvait que susciter les passions idéologiques. L’équipe en place avait déjà augmenté significativement le nombre de policiers municipaux et de caméras. La proposition de créer une brigade canine dans la police municipale est l’annonce de trop pour l’opposante écologiste Dominique Benassaya, qui lance : « L’image de policiers armés tenant des chiens en laisse, patrouillant dans notre ville calme et sereine, nous renvoie à d’autres temps. » « Mesdames Messieurs de l’opposition, vous êtes des imposteurs », s’emporte Vincent Rusconi, adjoint à la sécurité, à l’origine de l’idée. Le premier adjoint Alain Rousset s’indigne : « Vous ajoutez de l’huile sur le feu. Vous nous traitez de nazis ! » « Madame Benassaya, vous êtes allée trop loin. Votre déclaration est insupportable, inexcusable », conclut le maire. A Aubagne, des enjeux parfaitement locaux tendent à être phagocytés par partis pris idéologiques qui les dépassent, parfois jusqu’à la caricature.

Antoine LIVIA

Ethiopie : guerre civile et catastrophe humanitaire

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Le 4 novembre 2020, le gouvernement éthiopien déclenchait une offensive militaire à l’encontre du Front de Libération du Peuple du Tigré (TPLF). Un an après, le TPLF assiégeait Dessié et Kombolcha, deux villes de la région Amhara qui se situent sur la route de la capitale d’Addis-Abeba. A l’heure actuelle, le gouvernement affirme avoir repris ces points de passage stratégiques. Les conséquences humanitaires sur la population civile sont désastreuses. L’association SOS Chrétiens d’Orient répond à l’urgence humanitaire en finançant des produits de première nécessité à plus de 1 000 familles de déplacés dans la région Amhara.

L’Ethiopie est un pays qui comprend plus de 80 ethnies. Leurs importances territoriales et démographiques sont extrêmement inégales et font l’objet de revendications vis-à-vis du pouvoir central d’Addis-Abeba, comme le prouve le conflit actuel. Dans ce pays de 114 millions d’habitants, 63% de la population est chrétienne.

Depuis le début du conflit, plus de deux millions de personnes ont été contraintes de se déplacer dans les régions de Afar, Tigré et Amhara. Dans la région du Tigré, 5 millions de personnes sont au bord de la famine. En Amhara, 3,7 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. Par ailleurs, de graves exactions ont été commises, rapportées par les rescapés de la population civile : massacres de civils et de religieux, violences sexuelles à l’encontre des femmes, tortures, ainsi que pillages et détériorations de lieux saints et historiques.

Depuis janvier 2019, SOS Chrétiens d’Orient se rend régulièrement en Ethiopie. SOS Chrétiens d’Orient soutient notamment l’école catholique de Gondar, ville de 300 000 habitants. Elle participe au financement de matériel scolaire pour les 1 500 élèves de cet établissement.

En septembre 2021, une équipe de reconnaissance est partie sur le terrain pour évaluer les besoins de la population et des déplacés à la suite du conflit. Dans ce contexte d’urgence humanitaire, SOS Chrétiens d’Orient finance l’achat de nourriture, de matelas et de couvertures. Ce projet, de l’ordre de 100 000 euros, est destiné à plus de 1 000 familles de déplacés dans la région Amhara.

Grève SNCF : la mauvaise blague

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Le « timing » hallucinant de la SNCF a encore frappé : alors que la menace de grève de la part de syndicats SNCF pèse lourdement sur le premier week-end des vacances scolaires au moins, le 18 décembre correspond avec la vente des premiers billets de la compagnie italienne Trenitalia pour la ligne Paris-Lyon-Turin-Milan.

C’est « sur le service » que la compagnie italienne entend faire la différence avec son concurrent direct. Une offre que beaucoup d’internautes, qui se déchaînent actuellement sur les réseaux sociaux, déclarent peu difficile à surpasser. Confort, design, rapidité… le haut de gamme italien n’aura pas de mal à s’imposer sur le marché français, hélas. Les prévisions de grève seront déclarées aujourd’hui à 17 heures.

Marseille : le contour du dossier mobilité se précise

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Le sujet de la mobilité est l’un des talons d’Achille du périmètre marseillais. Il est essentiel sur le plan de l’inclusion, de l’emploi mais aussi sur le plan de l’environnement. Après les visites présidentielles des derniers mois, Jean Castex s’est déplacé à Marseille les 13 et 14 décembre et a rencontré la présidente de la Métropole, Martine Vassal, pour préciser le versant mobilité du fameux plan « Marseille en grand ». Le Méridional a pu, lors de cette rencontre, prendre note des avancées du projet.

En chiffres

Pour répondre aux nécessités d’investissements pour la prochaine décennie, le projet de plan de mobilité métropolitain 2020-2030 recense jusqu’à 7 millions d’euros d’investissements en transports, tous modes et tous maîtres d’ouvrage confondus, dont 4,6 millions d’euros sous maîtrise d’ouvrage métropolitaine. Parmi ceux-ci, la Métropole Aix-Marseille-Provence prévoit de réaliser 3,4 millions d’euros dans le champ des transports en commun : métro, tramway, bus à haut de service (BHNS) et pôles d’échanges multimodaux.

L’Etat affirme son intention d’engager au bénéfice des transports intra-urbains les 256 millions d’euros de subventions et 744 millions d’euros d’avance remboursable prévus au projet de loi de finances.

La responsabilité du groupement d’intérêt public

Le groupement d’intérêt public qui sera créé au janvier 2022 associera l’Etat, la Métropole en lien avec le Conseil régional, le Conseil départemental, les six communes principalement concernées, les représentants du monde économique et des usagers pour veiller à la bonne affectation des crédits sur les opérations identifiées comme prioritaires.

Le GIP sera présidé par la Métropole. L’Etat détiendra la majorité des voix au conseil d’administration. Chaque opération fera l’objet d’une convention spécifique de financement entre l’Etat et la Métropole.

Par ailleurs, cette modernisation et cette densification des réseaux de transport en commun bas carbone doivent permettre la mise en place et l’extension progressive d’une zone à faible émission (ZFE). Elle devrait être opérationnelle dès le 1er février 2022 et aura pour but d’accroître les exigences environnementales.

Des intentions communes

L’Etat conditionne le versement de ses subventions à l’engagement de la Métropole de réaliser la desserte des quartiers nord (projets de tram Saint-Charles/Belle de Mai, et de la phase 2 de la prolongation du tramway T3 vers le nord). Les intentions convergent donc vers une volonté commune de prendre à corps le problème de la mobilité marseillaise.