L’OM reçoit Saint-Etienne le samedi 28 août pour la 4ème journée de Ligue 1. Le coup d’envoi sera donné à 21h.
Le match sera diffusé en direct sur Canal + Sport.
Suivez en direct le match commenté sur la page Youtube du Méridional.
L’OM reçoit Saint-Etienne le samedi 28 août pour la 4ème journée de Ligue 1. Le coup d’envoi sera donné à 21h.
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Du 3 au 11 septembre se tiendra à Marseille le Congrès mondial de la nature de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). L’événement, organisé tous les quatre ans, rassemble toutes sortes d’acteurs qui échangent entre eux à cette occasion : des politiques, des universitaires, des acteurs économiques, des membres de la société civile etc.
Le président Emmanuel Macron devrait être présent pour lancer l’événement au parc Chanot, lors d’un déplacement à Marseille où il fera plusieurs annonces sur les sujets de la sécurité et des écoles.
Sans surprise, les problématiques abordées durant le Congrès mondial de la nature concerneront l’environnement au sens large : « Le Congrès cherche à améliorer la façon dont nous gérons notre environnement naturel pour favoriser le développement humain, social et économique, mais les défenseurs de la conservation n’y arriveront pas tous seuls. Le Congrès de l’UICN est l’occasion de mettre de côté les différences et de travailler ensemble à la réalisation d’une bonne gouvernance environnementale, en encourageant tous les secteurs de la société à partager les responsabilités et les avantages de la conservation. » Plus de 10 000 experts partageront ainsi leurs points de vue et chercheront des solutions innovantes et concrètes. Le public sera accueilli à partir du 4 septembre.
Quelques jours après les incidents survenus lors de la rencontre Nice-OM et en attendant les sanctions définitives le 8 septembre prochain, les premières mesures à titre conservatoire sont tombées.
Les Niçois joueront le prochain match face à Bordeaux à huis clos, et le coach adjoint Pablo Fernandez est suspendu de toute fonction par les instances fédérales ; il risque jusqu’à un an de suspension.
Quelle sanction pour les acteurs du jeu?
On peut comprendre les agissements des Olympiens qui ont renvoyé les bouteilles tels que Dimitri Payet et Alvaro. Le premier nommé n’a pas été soutenu par le corps arbitral lors de tous les corners en première période ; je doute que la commission soit aussi bienveillante. Les deux Olympiens ont porté plainte à la suite des violences subies.
Qui a gagné le match ?
Plusieurs possibilités : un match gagné sur tapis vert pour les Niçois à la suite du simulacre de reprise de la rencontre après plus d’une heure d’interruption. La solution qui me semblerait pour ma part la plus adéquate serait de rejouer le match à huis clos.
Y-a-t-il une possibilité de point de pénalité ?
C’est une possibilité, mais cela ne servirait pas les intérêts sportifs, car nous avons assisté à une rencontre plaisante. Le problème est venu des tribunes.
L’homme qui murmurait aux oreilles des instances
La seule personne qui se réjouira sans doute de cette possibilité est Jean-Michel Aulas, qui a soufflé cette hypothèse aux instances. C’est en conférence de presse que celui-ci a fait la question et la réponse en soumettant un retrait de points aux deux équipes. Nul doute que cette solution lui permettrait de garder à distance deux concurrents directs aux places européennes.
Fabrice HUART
Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.
Marc Charuel a été grand reporter pour Valeurs actuelles. Il a sillonné le monde, surtout comme correspondant de guerre. Il est l’auteur de nombreux livres : Les Cercueils de toile et Le Jour où tu dois mourir ont connu le succès. Chiens enragés a manqué, de deux voix seulement, le grand prix de la littérature policière. Son dernier roman s’intitule Le Disparu du Mékong et a pour cadre principal un pays que l’auteur connaît particulièrement bien, le Vietnam.
Marc Charuel a passé deux mois en Afghanistan en 1988, juste avant le retrait soviétique, avec l’un des groupes pachtounes qui allaient fonder le mouvement des Taliban. Puis en 2006 une semaine, lors d’une visite du ministre de la Défense de l’époque et enfin quinze jours en 2008, en opération avec le 8ème Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine juste après l’embuscade d’Uzbin (une patrouille française tombe dans une embuscade de Taliban). Il évoque pour Le Méridional son séjour en Afghanistan, avec des opinions singulières, parfois tranchantes.
> A lire aussi : Marc Charuel, ancien reporter de guerre (1) : en Afghanistan, les Taliban en germe sous les moudjahidines
Le Méridional : Les systèmes de contre-insurrection utilisés par les Américains s’inspirant des théoriciens français en Indochine et en Algérie ont-ils eu un impact quelconque ?
Marc Charuel : À mon sens, aucun. Parce que l’Afghanistan n’est ni l’Indochine ni l’Algérie, que ce soit sur les plans géographique, historique et culturel. D’ailleurs le résultat est là : les Américains y ont à la fois perdu beaucoup de soldats et la guerre. Il ne faudrait pas non plus oublier que les Français aussi ont perdu celle d’Indochine comme celle d’Algérie malgré ce qu’en disent nos militaires pour cette dernière. Comment pourrait-on vaincre d’ailleurs un peuple qui lutte chez lui pour sa liberté, quel que soit ce que recouvre ce terme ? À ma connaissance, cela ne s’est produit nulle part. Les insurrections menées par le Viêt-Minh, le FLN ou les Taliban auront été, quoi qu’on en pense, des guerres de libération. Maintenant, le problème est plus complexe avec Al-Qaeda ou Daech. C’est là que les méthodes de contre-guérilla peuvent trouver tout leur sens, avec plus ou moins de bonheur comme on l’a vu en Irak, en Syrie ou au Sahel. Reste que la page est toujours en train de s’écrire. Et personne n’en connaît encore l’épilogue.
LM : Sur le terrain, avez-vous pu constater une pratique différente entre les troupes françaises et les troupes américaines ?
MC : Je n’ai pas suivi les Américains. Je me garderais donc bien d’émettre un avis si ce n’est qu’ils ont certainement très mal formé l’armée afghane quand on voit comment celle-ci s’est débandée devant les Taliban ces derniers jours.
LM : L’Afghanistan est réputé être « la tombe des empires ». Qu’est-ce qui justifie selon vous cette sombre réputation, au regard de votre expérience ?
MC : Ce que je vous ai dit plus tôt. Aucun pays étranger n’a jamais pu y demeurer, ni les Anglais ni les Soviétiques, ni les Américains ni les Français. À chaque fois, tous balayés par des paysans en sandalettes. Pourquoi ? Parce que la culture afghane nous est si étrangère, en tout cas dans le pays rural, qu’il est impossible de rester. Même les ONG en ont fait la triste expérience. C’est un monde à part. Il suffit de relire Kessel pour s’en faire une idée.
LM : Que dire à propos de la ligne Durand, établie en 1893 entre l’Afghanistan et le Raj britannique ? Est-ce qu’une frontière différente aurait changé les choses ?
MC : Cela fait un peu penser aux frontières tracées sur la carte à grands coups de décimètre au moment des décolonisations africaines. Comme bien des ethnies en Afrique, les Pachtounes se sont retrouvés arbitrairement de chaque côté de cette ligne Durand avec pour conséquences que toutes les insurrections afghanes ont été soutenues par la communauté résidant au Pakistan. Ce qui a évidemment compliqué les actions militaires ou diplomatiques pour régler les crises. On peut en apprécier le résultat aujourd’hui. Ce n’est un mystère pour personne que les Taliban ont largement bénéficié du sanctuaire pakistanais grâce au soutien offert par les service secrets et une partie de l’armée de ce pays.
LM : Que vous inspire la situation actuelle du pays ?
MC : J’ai envie de dire : un profond dégoût. Les images de la chute de Kaboul ressemblaient à s’y méprendre au drame qui s’était joué en avril 1975 à Saïgon. Une fois de plus les Américains ont abandonné un pays sans état d’âme après avoir signé avec leurs ennemis des accords qu’ils savaient ne devoir jamais être respectés, comme en 1973 avec les Nord-vietnamiens. Comme à chaque fois, mais ils ne sont pas les seuls dans ce cas-là, ils ont déclenché une guerre sans se préoccuper de la manière dont ils y mettraient fin, dans l’honneur et le respect des gens qu’ils auront obligés à collaborer. Une fois de plus, ils ont vendu du rêve et cela s’est terminé en cauchemar.
LM : Avez-vous évoqué ces expériences dans l’un de vos romans ?
MC : Un peu, dans Chiens enragés, où l’on suit un groupe de djihadistes français en Afghanistan, comme j’en avais rencontré moi-même en 1988 dans la région du Waziristân. Vraiment, un très mauvais souvenir !
Propos recueillis par Raphaëlle PAOLI
A l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo, du 27 juillet au 11 septembre 2021, le Département des Bouches-du-Rhône organise une tournée itinérante intitulée « Provence Terre de sports » dans les villes des Bouches-du-Rhône labellisées « Terre de jeux 2024 ».
Cette tournée s’installera chaque jour au cœur d’un marché provençal différent (ou sur d’autres évènements programmés) et proposera de nombreuses animations au public :
A partir de la fin du mois d’août, Paris devra se plier à la loi des 30km/h dans la quasi-totalité de la ville. Une décision qui suscite beaucoup d’hostilité et de débats. A Marseille, la circulation est également un sujet sensible. Cet été se sont divisés les heureux et les mécontents autour de la piétonisation de la rive gauche du Vieux-Port. Un certain nombre de zones du centre-ville sont d’ores et déjà passées au 30km/h ces dernières années. Marseille pourrait-elle bientôt s’aligner sur le modèle parisien « à la Anne Hidalgo » ?
Cet été, les touristes étaient ravis de pouvoir se promener tranquillement sur la route de la rive gauche du port, piétonnisée. Les restaurateurs de la zone également. En revanche, la piétonisation n’a pas été sans créer des problèmes de fluidité. Pour ce chauffeur Uber, qui traverse régulièrement le centre-ville, « la piétonisation, c’est bien, mais si elle n’est pas pensée très attentivement, ça engendre des problèmes de circulation beaucoup plus désagréables. » Un autre chauffeur de taxi témoigne : « A Paris, c’est déjà compliqué : je ne sais pas comment vont être mis en place concrètement les 30km/h, mais à Marseille en tout cas, ce serait mission impossible… »
La comparaison entre Paris et Marseille mérite d’être menée. Dans les faits, la première est beaucoup moins étendue que Marseille, avec une configuration des rues bien différente. A Marseille, les transports publiques comme le tram et le métro sont peu développés. Nombreux sont les Marseillais qui prennent leur véhicule pour se rendre au travail (d’autant plus en période de Covid, pour des raisons sanitaires). « Certains élus parlent de transformer Marseille en vaste voie piétonne, souligne une conductrice habitant dans le 7ème arrondissement, qui emprunte la plupart du temps les grands axes routiers. Mais pour l’instant, elle n’est pas aménagée pour ça : je ne suis pas sûre que le fait d’être ralenti va faire baisser le bruit et la pollution, au contraire ! »
Alors, quelle solution ? Pour cette conductrice, il faudrait davantage « tabler sur la smart city » : le réglage des feux par exemple. « Il ne faut pas penser l’exclusion des automobilistes, mais penser avec eux une meilleure adaptation d’une ville comme Marseille, où les voitures restent très présentes », conclut-elle. La limitation à 30 km/h dans l’ensemble de Marseille n’est pas encore à l’ordre du jour, mais étendre les zones piétonnes et de ralentissement, oui. Certains habitants sont encore plus sévères : « Anne Hidalgo est en train d’handicaper des milliers de Parisiens sans leur proposer des solutions adéquates en échange, répond un Marseillais, qui passe par la corniche Kennedy pour se rendre au travail. Espérons que Benoît Payan ne fasse pas la même chose ! »
Raphaëlle PAOLI
Marc Charuel a été grand reporter pour Valeurs actuelles. Il a sillonné le monde, surtout comme correspondant de guerre. Il est l’auteur de nombreux livres : Les Cercueils de toile et Le Jour où tu dois mourir ont connu le succès. Chiens enragés a manqué, de deux voix seulement, le grand prix de la littérature policière. Son dernier roman s’intitule Le Disparu du Mékong et a pour cadre principal un pays que l’auteur connaît particulièrement bien, le Vietnam.
Marc Charuel a passé deux mois en Afghanistan en 1988, juste avant le retrait soviétique, avec l’un des groupes pachtounes qui allaient fonder le mouvement des Taliban. Puis en 2006 une semaine, lors d’une visite du ministre de la Défense de l’époque et enfin quinze jours en 2008, en opération avec le 8ème Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine juste après l’embuscade d’Uzbin (une patrouille française tombe dans une embuscade de Taliban). Il évoque pour Le Méridional son séjour en Afghanistan, avec des opinions singulières, parfois tranchantes.
Le Méridional : Qu’est-ce qui vous a poussé à partir pour l’Afghanistan en 1988 ?
Marc Charuel : Le fait que les Soviétiques étaient sur le départ. Je voulais absolument voir quelle était la situation sur le terrain à ce moment-là. Tous les medias français évoquaient depuis des années la résistance héroïque des Afghans et j’avais fini par y croire, moi aussi. De plus, je nourrissais un certain tropisme pour les mouvements rebelles que j’avais suivis un peu partout dans le monde, en Birmanie, au Laos, au Cambodge, aux Philippines… Cela me paraissait donc normal d’essayer de rejoindre l’un des groupes afghans qui s’opposaient aux Russes. J’avais d’abord pensé à celui du commandant Massoud, puis mes contacts m’ont proposé de suivre les opérations du Mahaze e-islami, le plus important mouvement pachtoune à l’époque. Cela semblait aussi plus facile que d’aller chez Massoud. La Mahaze était directement installé sur la frontière pakistanaise, donc facile d’accès. Après une dizaine de jours de tractations à Peshawar, j’ai été conduit à Quetta pour franchir clandestinement la frontière.
LM : Quels souvenirs marquants en gardez-vous ?
MC : Je crois que j’ai commencé à douter de tout ce que j’avais lu ou entendu sur les Afghans dès mon séjour à Peshawar. Plus encore lorsque j’ai dû attendre mon passage une semaine à Quetta, mais c’était alors trop tard pour faire marche arrière. Certains de mes passages dans des guérillas asiatiques n’avaient pas été faciles, mais il y avait là quelque chose de nouveau, de stressant. Une hostilité à peine dissimulée de la part de certains moudjahidines à l’égard du reporter occidental que j’étais. Et aucun moyen de communiquer avec eux. La seule personne habilitée à me parler étant mon fixeur, un gamin d’une vingtaine d’années, lui-même ouvertement fondamentaliste.
LM : L’idée que vous vous faisiez du combat à mener là-bas a-t-elle évolué au cours de ce premier séjour ?
MC : Cela n’a pas été long. Si j’ai heureusement fini par découvrir quelques combattants vraiment sympathiques et plein d’empathie pour moi au fil de ce périple, j’ai rapidement réalisé le fossé culturel et civilisationnel qui les séparait dans leur ensemble des valeurs que prônaient les Occidentaux venus pour les aider. Le monde pour eux se divisait en deux catégories : les seuls musulmans attachés aux origines de leur religion et à l’application pure et dure de la Charia, et les mécréants, c’est à dire tous les autres, quels qu’ils soient : chrétiens, bouddhistes, juifs, athées, chiites, et sunnites si ces derniers faisaient montre d’une quelconque acceptation du monde moderne. Le paradoxe de cette aventure est que j’en suis revenu persuadé que la vérité était, sur cette question purement afghane, du côté soviétique ! Et le plus extraordinaire de l’affaire est que j’ai pu publier à mon retour, un grand papier dans Le Spectacle du monde pour l’expliquer grâce à l’ouverture d’esprit de son fondateur Raymond Bourgine. Je crois qu’aucun autre patron de presse à cette époque n’aurait accepté un tel reportage qui s’inscrivait à l’opposé de la doxa. Il est vrai également que cela n’avait pas été facile. Mais l’une des qualités de Raymond Bourgine, et non des moindres, était de se méfier des idées toutes faites et des emballements médiatiques autour du prêt à penser. Le premier papier pour alerter l’opinion publique sur la dangerosité de ces groupes et leur volonté d’exporter leur révolution islamiste dans le monde occidental fut ainsi publié dans un magazine conservateur…
LM : Plus tard, les opposants aux Américains et à leurs alliés étaient-ils les mêmes que ceux qui s’opposaient aux Soviétiques ?
MC : À l’évidence, oui. Pour la première raison qu’aucune force étrangère n’a jamais été admise en Afghanistan, même celles venues pour aider. Soigner, instruire, bâtir ont toujours été des notions incompréhensibles dans les vallées profondes du pays, exception faite, peut-être, de la zone du commandant Massoud.
> A suivre : Marc Charuel, ancien reporter de guerre (2) : l’Afghanistan, un pays ingérable.
Propos recueillis par Raphaëlle PAOLI
Cette année, le Festival Spirou aura lieu au Parc Spirou (84170 Monteux), les 11 et 12 septembre prochains. Une palette d’auteurs sera présente pour des rencontres et des animations en tous genres, pour les fanatiques du journal et des bandes dessinées. Le programme est à retrouver sur le site du Parc.
José D’Arrigo, Fabrice Huart et Byllel Ben Khelifa reviennent sur le match Nice-OM lors d’un entretien enregistré le 23 août.
« Bac Nord », c’est Orange mécanique. La violence à l’état pur. Un constat brutal, terrifiant. Ce n’est pas un film, c’est un uppercut. Paf, sous le menton. On ressort complètement groggy. Gavé par une réalité suffocante. Les gangs règnent en maîtres sur les quarante-cinq principales cités de la drogue à Marseille. Le constat d’impuissance des flics de terrain dressé dès le début par Gilles Lellouche, absolument sensationnel dans ce film, est saisissant : « A quoi on sert, nous les policiers de la brigade anti-criminalité si on ne nous laisse plus aucune latitude pour agir, si on nous traite comme des baltringues, hein, à quoi on sert ? » La réponse coule hélas de source : les policiers ne servent plus à rien car l’Etat veut avant tout éviter tout risque de « bavure » et d’émeute. Donc, pas de vagues…
> A lire aussi : BAC Nord : inversion des valeurs ou… des voleurs ?
Le mérite essentiel de ce film-choc de Cédric Jimenez et de sa compagne Audrey Diwo est d’avoir montré sans fioritures et d’une façon hyperréaliste l’impossibilité pour les brigades anti-criminalité d’intervenir de façon efficace dans ces cités gangrénées par le trafic de stupéfiants et protégées par des meutes de forcenés qui hurlent au quotidien leur haine de la police et de la France.
Les policiers sont corsetés et même paralysés par des lois éminemment favorables aux délinquants. Il est de bon ton aujourd’hui de fricoter avec les criminels et de se gausser de la police. Les valeurs sont inversées. L’Etat de droit n’est plus qu’un lointain souvenir dans les quartiers nord. Ce sont bel et bien les voyous qui font la loi sur « leurs » territoires et aucune autre autorité n’y est admise.
Evidemment, la bienveillance du réalisateur et de sa compagne envers les policiers marseillais qui prétendent faire appliquer la loi française sur tout le territoire a eu du mal à passer auprès des « bobos-gauchos » du festival de Cannes qui estiment que « BAC Nord donne envie de voter pour Marine Le Pen ». Rien que ça !
Un rythme saccadé à la Kalach
« Libération » ne pouvait pas rater l’occasion de s’indigner d’une « fiction démago, raciste et viriliste mobilisant cinquante nuances de droite ». « Le Monde » a également éreinté ce scénario qui vise à « exonérer ses héros de toute responsabilité et à réhabiliter des ripoux« . Comme d’habitude, les médias de gauche se trompent sur toute la ligne. La preuve, c’est que « BAC Nord » est déjà un succès commercial et qu’il caracole en tête du box-office.
C’est un film haletant, époustouflant, qui décrit à un rythme aussi saccadé qu’une rafale de Kalach le quotidien des « baqueux », confrontés à la haine, aux crachats, aux insultes, aux menaces de mort et parfois aux lynchages en règle de la racaille. Ce qui a déplu à ces bobos gauchisants, c’est qu’on ose enfin de façon éclatante mettre en exergue les méfaits de l’immigration africaine en France puisque la plupart des voyous de ce film sont incarnés par des jeunes issus de la diversité.
> A lire aussi : Drogue (I) : une tolérance stupéfiante
Ce constat somme toute banal a scandalisé les antiracistes professionnels toujours prompts à défendre les communautés victimaires qui seraient persécutées au faciès par de méchants policiers. Mais comment peuvent faire les policiers quand ils n’ont face à eux qu’une majorité de rebelles issus de l’immigration ? Mission impossible.
L’ennui, pour ces bobos endimanchés, c’est que Jimenez est précisément un des leurs. C’est un socialo-progressiste de base, naguère encensé par les médias de même obédience. Jimenez se serait-il fourvoyé dans une entreprise qui le désigne désormais comme un « traître » à la Gauche ? Certainement pas. Il est vrai qu’il a été guidé de bout en bout dans sa réalisation par Bruno Carrasco, un vrai flic de terrain, ancien leader de la BAC Nord, longtemps en première ligne et qui a dû en payer le prix médiatique et judiciaire.
Si l’affaire de la « BAC Nord » a défrayé la chronique en 2012 c’est parce qu’elle avait un parfum envoûtant de corruption mais elle s’est soldée par un gigantesque fiasco judiciaire et les policiers prétendument ripoux ont été dans l’ensemble réhabilités ou condamnés à des peines de pure forme. « Vous voudriez que je condamne ces hommes dont l’un a sauvé par son courage une femme d’une mort certaine et dont un autre a sorti des flammes toute une famille encerclée par le feu ? C’est ça que vous demandez au procureur que je suis ? », s’est étranglé M. Ribes au tribunal.
Le film comporte deux parties distinctes : le feu et la glace. La première est échevelée : poursuites, interpellations musclées, baffes, cris, bagarres. Puis, c’est le drame. La dénonciation. La prison. Les bœufs carottes. La déchéance, la détresse, l’abandon. Le silence.
Les « bandeurs d’hommes«
Les fumeroles du volcan retombent sur nos consciences assoupies. Ben oui, pour faire de la bonne police, il faut de bons renseignements et les infos dans le milieu, ça se paye, avec de la drogue ou de l’argent. Jimenez et Diwo le savent parfaitement et ils ont su séquencer leur propos à coups d’images qui font mouche parce qu’elles sont saisissantes de vérité.
Ils ont transformé la réalité en chef-d’œuvre esthétique. Tous deux sont fascinés par le grand banditisme, ce sont ce qu’on appelle à Marseille des « bandeurs d’hommes« . La Gauche refuse de l’admettre mais certains territoires à Marseille sont devenus invivables et inaccessibles, y compris pour les policiers qui osent s’y aventurer. Ils ressemblent à ces soldats sans armes qu’on envoie au front sans espoir de retour, sacrifiés sur l’autel d’une hypothétique reconquête à venir.
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Oui, la tâche sera rude, longue, difficile, mais si certains gauchos ouvrent les yeux, comme cela semble être le cas de Jimenez et Diwo, alors tous les espoirs sont permis. Surtout, si l’Etat entre dans la danse et dote la police et la justice d’armes efficaces pour stériliser les trafics et condamner sévèrement les délinquants.
En tout cas, un grand bravo à Gilles Lellouche, François Civil, Karim Leklou et Cyril Lecomte pour leur interprétation magistrale d’une réalité effrayante : en ces temps de règlements de comptes tous azimuts, BAC Nord dévoile à la France entière que Marseille est complètement à l’ouest !
José D’Arrigo, rédacteur en chef du Méridional