mercredi 6 novembre 2024
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La Grande Caserne : les pompiers de France à l’honneur à Marseille

© Le Méridional

Quatre jours intenses de découverte de l’univers des pompiers : c’est ce qui attend les visiteurs de la Grande Caserne, du 13 au 16 octobre au Parc Chanot (notamment). Annulée en 2020 en raison de la crise sanitaire, la 127ème édition du Congrès national des pompiers de France se tiendra bel et bien cette année. Les pompiers ont très envie de faire découvrir leur quotidien à un public qui n’a pas toujours conscience de leur rôle crucial. De l’histoire, des échanges, et un congrès placé sous le thème de l’innovation. Le programme est chargé !

La plus grande caserne de France : c’est une première et un événement que les pompiers sont fiers d’avoir mis en place. Ce congrès historique est organisé sur trois lieux emblématiques de la Cité phocéenne : la Grande caserne au parc Chanot, l’esplanade du J4 pour le Village nautique « Norbert Savornin », et le stade Delort pour les rencontres sportives (football, rugby…)

Plusieurs milliers de personnes sont attendues : pompiers, visiteurs, congressistes et exposants. On se laisse volontiers perdre dans cet immense lieu où se côtoient stands et engins. Au programme donc : des engins et une tour de manœuvre, un standard et des chambres, et évidemment, une garde de caserne. Petit saut dans le temps également, avec une exposition de vieux engins qui nous rappelle que la mission de sauvetage d’urgence des pompiers n’a pas changé. On croise une « caserne des pitchouns », destinée aux enfants, et surtout de nombreuses expositions et animations qui viendront faire vivre le Parc Chanot durant quatre jours.

L’engagement

L’objectif est de montrer aux visiteurs toutes les facettes de l’engagement des pompiers. Au sein de cet engagement, les pompiers des Bouches-du-Rhône (UnionPompiers13 et Pompiers13) et le bataillon des marins-pompiers de Marseille, qui organisent l’événement, occupent une place particulière pour les visiteurs de la région. Les actualités du covid et de cet été (feu de Gonfaron entre autres) nous ont rappelé, s’il en était besoin, leur rôle crucial et leur efficacité, au niveau départemental, mais aussi régional, national et à l’étranger.

> A voir aussi : Prévention des feux : le bilan d’un travail d’ensemble

L’événement reflète d’ailleurs la particularité du département des Bouches-du-Rhône, dont le territoire est défendu à la fois par les sapeurs-pompiers et les marins-pompiers.

© Le Méridional

L’encouragement à l’engagement des citoyens, particulièrement des jeunes, sera mis en lumière. « Quelle que soit sa vie personnelle, chacun peut trouver un créneau d’engagement : du standard téléphonique à l’intervention ponctuelle ! », nous précise une intervenante.

L’innovation en bonne place

Le congrès réunira des dizaines d’exposants et proposera des animations, expositions, démonstrations etc. Il donne une large place à la question de l’innovation, élément-clé dans les assistances au métier de pompier. Le colonel Pierre Bepoix (Pompiers13) et Jean-François Lebigot (UnionPompiers13) nous parlent de l’importance des matériaux novateurs, comme les drones, pour un rôle préventif, et pour l’efficacité, une fois le danger détecté : « De jour comme de nuit, du matériel innovant peut nous seconder à distance ou sur le terrain. On ne parle pas seulement de moyens terrestres », insiste Pierre Bepoix. Lors de la Grande Caserne sera d’ailleurs remis un prix de l’Innovation, qui réunit environ 70 participants, dont on jugera les projets les plus en pointe.

© Le Méridional

Des enjeux pour aujourd’hui et pour demain

Au-delà du salon professionnel, des démonstrations au grand public et des messages de prévention, ce congrès sera l’occasion de mener une réflexion plus politique, plus fédérale, sur les sujets d’avenir afin de construire la sécurité civile de demain : des thèmes abordés en ce moment auprès des institutions.

Jeanne RIVIERE

Le programme détaillé de ces journées est à retrouver ici.

Le village nautique « Norbert Savornin »

Le congrès ne se limitera pas au Parc Chanot. Sur l’esplanade du J4, à proximité immédiate du Mucem, sera implanté le Village nautique baptisé Norbert Savornin, en hommage à l’adjudant Savornin, décédé en service commandé avec Jean Garat et Michel Escalin, à bord de l’hélicoptère Dragon 30 de la sécurité civile, le 1er décembre 2019, alors que l’équipage partait dans le Var, touché par de fortes pluies et des inondations.

Ouvert de 10 heures à 18 heures jusqu’au samedi 16 octobre, le village nautique proposera des animations, des expositions de photos et d’objets liés au monde des pompiers et du secours, des ateliers mais aussi une grande vitrine des spécialités de secours nautique des sapeurs et marins-pompiers, essentielles dans un département comme celui des Bouches-du-Rhône, qui comporte une large façade maritime, des cours d’eau et des plans d’eau.

Plusieurs démonstrations sont au programme, avec notamment quatre grandes manœuvres prévues en mer.

Côté pratique, un petit train assurera des navettes permanentes entre le J4 et le parc Chanot, pour permettre au plus grand nombre de profiter des différents sites du congrès.

Des visites virtuelles du château Borély

© Château Borély

Le château Borély a été construit au XVIIIème siècle, entre 1760 et 1770. Depuis 2013, il abrite le musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode.

Les visites virtuelles permettent de profiter d’une vue à 360° dans tous les espaces du château et devant les œuvres. Les visiteurs peuvent même poser en direct leur question au guide.

Visite virtuelle du château Borély / jeudi 14 octobre à 18h30 / samedi 16 octobre à 15h. Visite gratuite, inscription obligatoire.

La recherche et l’hôpital : à Marseille, un Centre de Recherche en Cancérologie particulièrement efficace

© Pxb

« Quand la recherche avance, c’est la santé de tous qui progresse », souligne Nelson Dusetti, directeur de recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Ces derniers jours, la fête de la Science l’a rappelé, s’il en était besoin.

Une vidéo très bien faite autour du CRCM (Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille) nous fait entrer dans le monde très concret de la recherche en cancérologie et nous fait visiter les laboratoires en compagnie de quelques spécialistes.

Jean-Paul Borg, directeur du CRCM détaille le rôle du centre, installé au sein de l’Institut médical Paoli Calmettes. Il comporte 19 équipes, soit environ 400 personnes et est appuyé par les institutions du territoire, dont les noms ne nous sont pas inconnus : L’Inserm et l’Institut Paoli-Calmettes donc, mas aussi le CNRS et Aix-Marseille Université.

L’Institut Paoli-Calmettes prend en charge les patients adultes atteints de cancer. Comme l’explique Jean-Paul Borg, il est fondamental de travailler avec eux, en premier lieu, pour cerner et identifier leurs tumeurs. C’est le premier pas de « la recherche ».

Des liens indispensables entre le Centre et l’hôpital

Nelson Dusetti est notamment chargé d’un projet de recherche translationnelle sur le cancer du pancréas au sein du CRCM. Que se cache-t-il derrière ce gros mot de « recherche translationnelle » ? Tout simplement, c’est l’étude qui va partir des phénomènes biologiques autour des cellules malades, « décortiquer » ce qu’elle peut apprendre, et ensuite transférer toutes ces données vers l’hôpital. Grâce à cela, ce dernier peut concrètement améliorer la prise en charge des patients, et l’adapter.

La recherche translationnelle a aussi pour caractéristique de fonctionner avec des équipes multidisciplinaires : une vraie richesse. Cliniciens, chirurgiens, chercheurs… partagent leurs travaux et leurs avis.

Le cancer du pancréas

Plus de 14 000 personnes par an en France sont touchées par le cancer pancréatique. C’est un cancer qui se détecte assez tardivement : « 80% des patients ne peuvent être opérés », précise Nelson Dusetti. Pour pallier ce retard de détection, un outil marseillais : les « signatures moléculaires ». Elles permettent de « détecter les prédicteurs moléculaires de chimio-sensibilité ». C’est-à-dire ? Qu’à défaut de pouvoir cerner la maladie (ce qui est d’autant plus compliqué dans le cas du cancer pancréatique), elles vont permettre de gagner un temps précieux. Dès le diagnostic, elles aident à identifier le meilleur traitement pour le malade, et une adaptation individuelle.

Cette vidéo permet donc de comprendre les efforts menés dans la lutte contre le cancer, et surtout l’importance de l’union entre les disciplines : à Marseille, notamment !

R.P

Marseille centre-ville : c’est parti pour la semaine de la Mode et du Design

© Mode et Design en Ville / Robert Cartier

Une semaine un peu particulière, qui braque un spot sur les commerces du centre-ville de Marseille : l’Association Commerces Positifs organise, du 11 au 16 octobre 2021, la sixième édition de la semaine de la Mode et du Design, une opération qui réunit un grand nombre d’enseignes haut-de-gamme du centre-ville. Les commerçants ont attendu avec impatience le retour de cet événement convivial et efficace.

Pour Marie-Pierre Cartier, présidente et fondatrice, le nom même de l’association, « Commerces positifs » résume toute la démarche voulue depuis 2014. L’ACP a en effet été créée dans le but de dynamiser le centre-ville de Marseille et de faciliter le développement de la prospérité commerciale sur son territoire.  Le périmètre de l’ACP se mesure pour l’instant à peu près entre la Canebière, la Préfecture et le Cours Julien.

Les objectifs de l’ACP

L’ACP veut répondre à plusieurs objectifs. Elle veut être un relais entre les commerçants, les différents collectifs, la Fédération Marseille- Centre et les pouvoirs publics. Un rôle non négligeable et qui a fait ses preuves. Elle organise tout au long de l’année (Semaine de la Mode – qui se tient normalement au printemps -, autour de Noël etc.) des manifestations festives, qu’elles soient d’ordre commercial, touristique ou artistique. Une communication efficace permet aux commerçants marseillais, notamment à ceux qui n’en ont pas l’habitude, de gagner en visibilité.

Tout cela, donc, dans un but défini : faire revenir la population dans le centre-ville et lui en montrer la richesse : « Dans un centre-ville comme le nôtre, il y a une diversité de produits incroyable ! souligne Marie-Pierre Cartier lorsque nous l’interrogeons. Un éventail de commerces qu’on ne trouve nulle part ailleurs, associé à une âme de la ville. » Rien à voir avec l’ambiance d’un centre commercial, basé sur le côté pratico-pratique.

Carte blanche et localisation

Du 11 au 16 octobre donc, les enseignes participantes ont « carte blanche » pour animer leur boutique : cadeaux à leur clients, bons de réduction, animations… « Chacun est libre de mettre à profit cette semaine exceptionnelle pour imaginer les opérations de son choix », explique Caroline Baron, la Vice-Présidente de l’ACP (Egalement gérante des boutiques POM, Présidente de la Fédération Nationale de l’Habillement Région PACA, Vice-Présidente de la Fédération Commerce en 13 et Vice-Présidente du réseau féminin Altafemina).

Un guide gratuit diffusé à 3 000 exemplaires et destiné au public référence les différentes adresses des partenaires afin de les repérer sur le parcours « Mode & Design en ville”. Cette année aussi, au-delà du guide, un accent particulier a été mis sur la communication digitale : une nécessité depuis la crise sanitaire. Le public pourra localiser les participants, s’abonner à leur compte et suivre leur actualité après l’événement.

Le clou du spectacle

Le 14 octobre, une soirée exceptionnelle est organisée, avec un défilé de mode au Palais de la Bourse (9 la Canebière, Marseille). Depuis 2015, ce défilé a vu son audience s’amplifier, pour atteindre jusqu’à 900 personnes. « Nous sommes fiers de montrer aux jeunes la passion de notre métier », résume Marie-Pierre Cartier.

Si le défilé lui-même est une tradition de la Semaine de la Mode, la nouveauté cette année est que la soirée sera filmée en live et diffusée en simultané sur les réseaux sociaux de l’ACP : Instagram, Facebook et Youtube. L’intégralité du défilé pourra être visionné en Replay, ce qui permettra aux partenaires de la relayer sur leurs réseaux sociaux. Cyrille Gagliano, graphiste et responsable de la communication de l’événement, souligne l’intérêt de cette démarche : « De nombreux participants pourront suivre à distance le défilé : qu’ils soient de la région, de France ou d’au-delà ! »

Cette soirée se déroulera avec la participation de nombreuses belles enseignes de Marseille et d’ailleurs, représentant la mode, la maroquinerie, les chaussures, les accessoires, les bijoux et la joaillerie, la lingerie et les maillots, le sportswear, la coiffure et la beauté…

Marie-Pierre Cartier (à gauche sur la photo) et Caroline Baron (à droite sur la photo) © ACP

Un événement aussi symbole d’unité

Une ambiance familiale, qui a permis aux commerçants de se serrer les coudes durant la crise du covid. Ces derniers ont pu mesurer combien elle était importante et précieuse. « Les commerçants sont parfois présents depuis plusieurs générations », explique encore la fondatrice, elle-même gérante du salon Cartier Coiffure Conseil en image, également Secrétaire de la Fédération Marseille Centre, Vice-Présidente déléguée au Président de la CPME13 et Déléguée Région Sud de la Haute Coiffure Française.

© ACP

Et puis l’événement ne concerne pas que les anciens commerces : « Quand je descends la rue Paradis, je vois souvent de nouveaux commerces. Ils ont envie de nous rejoindre. » Marie-Pierre Cartier s’amuse de l’enthousiasme rencontré à tous les niveaux : commerçants, partenaires privés et publics, stagiaires chargés de faire connaître la Semaine de la Mode, mannequins… Aux dires des commerçants, les clients réclamaient cette édition depuis deux ans.

La Semaine de la Mode et du Design est bien l’occasion de regarder « positivement » l’avenir, à un moment où les commerçants ont vraiment besoin de soutien. Et aussi de « prendre le pouls des tendances » ! Un tel événement montre que le cœur de Marseille peut battre bien au-delà de ses frontières.

Jeanne RIVIERE

Semaine de la Mode et du Design en ville, du 11 au 16 octobre 2021, organisée par l’Association Commerces Positifs (ACP).

Le défilé du 14 octobre aura lieu de 19h30 à 21h30, uniquement sur invitation VIP pour la partie présentielle avec les entrées au Palais de la Bourse à 19h et en diffusion simultanée sur les réseaux sociaux à 19h30.

Champions !

EDF / Twitter

En première période, nous avons pu observer deux styles bien connus (et qui s’opposent) : d’un côté, le jeu de possession des Espagnols, de l’autre, un jeu de transition rapide et vertical à la récupération du ballon.

Le sélectionneur Didier Deschamps a opté pour un système en 5/3/2 ; les milieux de terrain ont une responsabilité individuelle, sur Busquets pour Griezmann, pour essayer de gêner la plaque tournante des Espagnols, qui eux, évoluent en 4/3/3. Les deux relayeurs sont pris en charge par Pogba et Tchouaméni.

On a assisté à un beau début de match, avec un pressing haut ; mais les Espagnols ont repris rapidement la main sur le jeu en nous privant du ballon, sans pour autant se procurer des situations de but. Le système de jeu français ne permet pas de récupérer le ballon. Nous avons le plus grand mal à contrôler leurs latéraux qui créent des décalages ; la distance entre nos deux milieux défensifs est également trop importante.

Le sélectionneur a profité de la mi-temps pour effectuer un petit réajustement en demandant à Benzema et MBappé de bloquer les couloirs à la perte du ballon. La défense veille et fait preuve d’agressivité, même en l’absence de Varane sorti pour blessure musculaire.  Mais l’aisance technique et la réaction à la perte de balle des Espagnols nous privent à nouveau du ballon. A la 63ème minute, la France, sur une belle ressortie du ballon, va au bout de son action, mais la barre transversale se trouve sur le chemin de la frappe. Sur l’action suivante, l’Espagne ouvre le score sur une mauvaise gestion de la profondeur de notre part.

Pas le temps de souffler

Le talent est des deux côtés pour cette finale. Karim Benzema égalise sur une frappe enroulée à l’angle des 18 m. Quel plaisir ! Les occasions se succèdent de part et d’autre… le chaos est proche. L’Espagne laisse beaucoup trop de profondeur et de largesse dans le couloir gauche. MBappé ne se fait pas prier : sur une somptueuse passe de Theo Hernandez, il vient tromper le dernier rempart ; 2 à 1 pour la France.

Il n’y a pas de grande équipe sans un grand gardien. Nul doute que Hugo Lloris fait partie de ceux-là. Son nouvel arrêt à la 88ème et à la 94ème minutes permet à l’équipe de France de remporter un nouveau titre. Bravo les Bleus !

Fabrice HUART

Restauration de l’Hôtel de la Mer : à la recherche de l’âme du Rayol

Hôtel de la Mer © Domaine du Rayol

Sur la corniche des Maures, en face des îles d’Hyères, s’étend un coin de paradis connu sous le nom de Jardin des Méditerranées. Au sein du Domaine du Rayol (Canadel-sur-Mer), ce lieu dessiné par le prestigieux jardinier-paysagiste Gilles Clément abrite des milliers de plantes. Une histoire qui ne date pas d’aujourd’hui, puisque le domaine a… mais voyons cela plus bas. Après plusieurs décennies d’incertitude, l’Hôtel de la Mer, hôtel particulier construit au début du XXème siècle, situé à l’entrée du domaine, a reçu son calendrier de restauration. La participation des amoureux du domaine est bien nécessaire. Nous avons pu échanger à ce sujet avec Sophie Séjalon, déléguée adjointe du Conservatoire du littoral de Provence-Alpes-Côte d’Azur, chargée du dossier de la restauration de l’Hôtel de la Mer.

Le Domaine du Rayol a été acquis en 1989 par le Conservatoire du littoral, qui achète du foncier pour le protéger. Il s’étend sur 20 ha de la corniche des Maures, dont 7 ha aménagés sous la conduite du paysagiste Gilles Clément donc, en « Jardin des paysages méditerranéens du monde ». Ce lieu labellisé « Jardin remarquable », géré par l’Association du Domaine du Rayol, est devenu l’un des premiers sites touristiques du Var, recevant tout de même 80 000 visiteurs par an. Ces derniers se régalent de belles promenades et en apprennent un peu plus sur le monde des plantes, tout en étant sensibilisés aux questions d’écologie et d’environnement autour des thèmes des jardins, des enjeux littoraux, de l’évolution du patrimoine naturel et des paysages, des flores méditerranéennes etc.

© Domaine du Rayol

Il y a cent ans, un jardin en germe

Au sein du domaine, plusieurs bâtiments, parmi lesquels la Ferme, le Bastidon (fermé au public), l’Hôtel de la Mer, la pergola, la villa Le Rayolet, la Maison de la Plage. Le jardin actuel ne s’est pas développé par hasard. En 1910, le premier propriétaire, Alfred Courmes, achète ce qui va devenir le domaine du Rayol. « C’était un homme passionné de jardinage et qui voyageait énormément, raconte Sophie Séjalon, qui connaît l’histoire du domaine sur le bout des doigts. Lors de ses pérégrinations commerciales, notamment pour le café, il rapportait toutes sortes de plantes. » C’est lui qui fait construire la ferme ainsi que sa demeure principale, achevée en 1920.

En 1925, les Courmes vendent la demeure principale qu’ils trouvent trop grande et qui devient « l’Hôtel de la mer » et vont s’installer à la villa Le Rayolet, à l’autre bout du jardin. En 1940, madame Courmes revend la propriété à l’avionneur Henri Potez. Sous l’Occupation, celui-ci s’y réfugie, rejoignant la zone libre. Les hostilités terminées, le Domaine du Rayol redevient une résidence d’été mais, faute d’entretien, à la fin des années soixante il est à l’abandon. Échappant à de nombreux projets immobiliers, la propriété est donc achetée en 1989 par le Conservatoire du littoral, qui propose au paysagiste Gilles Clément de réinventer les jardins.

© Domaine du Rayol

Le Rayolet chouchou, aux dépens de l’Hôtel de la Mer

L’Hôtel de la Mer a souffert d’un certain désintérêt par rapport au Rayolet ; ce dernier, rare témoin de l’architecture des années 40, est classé aux Monuments historiques. L’Hôtel de la Mer (dessiné par l’architecte Guillaume Tronchet, architecte en chef du gouvernement), bien que représentatif de l’architecture balnéaire d’inspiration classique, fait partie de l’ensemble des belles demeures très présentes sur cette côte.

Pourtant, c’est lui qui accueille les visiteurs à l’entrée du domaine. En 30 ans, plus de 1,5 million de visiteurs ont fréquenté ce bâtiment. « L’hôtel possède 1 200m2 de plancher, détaille Sophie Séjalon, ce qui n’est pas rien ! » Si sa structure n’est pas directement menacée, il souffre sans aucun doute de son aspect dégradé, qui surprend beaucoup les visiteurs et dénote fortement avec le reste du site qui fait l’objet d’un entretien et d’un soin minutieux.

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour décider une restauration ? De fait, les restaurations extérieures ont été envisagées dès les années 2 000 mais comme souvent, l’argent a manqué pour envisager un début de travaux complets. L’Hôtel de la Mer a candidaté au plan de relance, et la remise en état va enfin pouvoir commencer ! Avec une précision : le budget total est de 1,5 million : il reste à mobiliser 240 000 euros ; les financements des particuliers et des entreprises restent donc vraiment nécessaires.

© Domaine du Rayol

Le calendrier et le type de travaux

La restauration de l’Hôtel de la Mer va pouvoir être engagée dès le printemps 2022. Elle concerne l’ensemble de la structure du corps de bâtiments qui présente de nombreuses fissures, des menuiseries en très mauvais état ainsi que d’importantes dégradations visibles sur la totalité des façades. Tout un ensemble de fresques et de bas-reliefs est aussi à restaurer. « Je pense notamment à une magnifique frise grecque, qu’on ne doit pas laisser se détériorer », insiste la déléguée adjointe.

Et si l’on sent l’attention extrême que Sophie Séjalon porte au dossier, ce n’est pas seulement en raison de « l’effet vitrine » pour les visiteurs. « Nous voulons remettre en valeur les époques qu’a connu le bâtiment, expliquer comment il s’est modifié au fil des décennies. » Le lendemain de notre entretien, elle ira choisir la couleur de la façade en compagnie du maître d’œuvre. Et puis ses passages resteront hebdomadaires, dans les prochains mois. L’Hôtel de la Mer est bien, à mon avis, en train de retrouver son âme.

Jeanne RIVIERE

Domaine du Rayol – Le Jardin des Méditerranées / Avenue Jacques Chirac / 83820 Rayol-Canadel-sur-Mer

Les informations sur le Domaine du Rayol sont à retrouver en ligne. Les dons pour la restauration de l’Hôtel de la Mer sont défiscalisables à hauteur de 66% pour les particuliers, 60% pour les entreprises.

Allez les Bleus

© EDF / Twitter

L’équipe de France s’est qualifiée aux dépens de la Belgique. Elle jouera donc sa finale ce dimanche à 20h45 face à l’Espagne, au stade de San Siro.

Les deux sélections se connaissent parfaitement. Certains de nos joueurs évoluent en Ligua, et non des moindres, comme Antoine Griezmann et Karim Benzema. Ce sera certainement une plus-value, car nos joueurs sont habitués au jeu de possession de la Roja. Ils porront, à la récupération du ballon, profiter du déséquilibre momentané des Espagnols pour les prendre de vitesse avec Kilian MBappé. Lors de la demi-finale, celui-ci nous a régalés de quelques fulgurances.

Nous ne sommes pas en reste en terme de possession du ballon : les 20 dernières minutes contre la Belgique ont été d’un bon niveau, avec la qualité de passe de Paul Pogba qui devrait être associé à Aurélien Tchouaméni.

Pour autant, il faut rester mesuré. Il s’en est fallu de très peu – quelques centimètres – pour que la demi-finale bascule dans l’autre sens.

L’histoire a démontré que l’Espagne a souvent réussi à l’équipe de France, qui a les atouts pour gagner la ligue des Nations.

Pronostic : 2 à 1 pour la France

Fabrice HUART

Portrait de champion : Dimitri Masson, « le turbulent » devenu champion du monde de boxe thaï

Le champion Dimitri Masson, à droite sur la photo. Au milieu, Yohann Drai. © Le Méridional

Qui commence ? « Vas-y, toi. – Non, toi d’abord ». Nos champions ­­– ils sont deux ce jour-là – se disputent un peu pour savoir qui parlera de lui… en dernier. Dimitri Masson et Yohann Drai sont « comme des frères ». L’un a 36 ans, l’autre 30. Ce qui les rassemble : la boxe, la boxe thaï. Aujourd’hui, ils ont créé un club à Marseille, Origine Martial Arts. Tous les deux connaissent un parcours de vie différent, mais c’est bien là qu’ils se rejoignent : dans ce qui est à la fois une passion et un effort quotidien. Comment les champions en sont-ils arrivés là aujourd’hui ? « J’avais un rêve, j’ai voulu le réaliser, je m’en suis donné les moyens », résume sobrement Dimitri Masson. Alors c’est lui qui prend finalement la parole.

« J’étais un jeune, disons… « turbulent », commence Dimitri. J’ai commencé la boxe à 22 ans, assez tard donc. » Venu plus ou moins par hasard dans un club de quartier de sa ville de naissance, Limoges, pour se mesurer à un adversaire coriace, il est très vite accroché. Mène son premier « assaut » (combat). Rencontre Wilfried Martin, boxeur déjà professionnel ; Dimitri devient son « sparring-partner », le pugiliste qui participe à l’entraînement d’un boxeur avant un combat.

Coup de cœur pour l’eldorado

A 23 ans, il part rejoindre un de ses entraîneurs en Thaïlande, l’eldorado de la boxe. « Nos vacances étaient décalées, j’ai dû me débrouiller tout seul pendant plusieurs jours, raconte le boxeur. Je ne parlais pas un mot de thaï, évidemment. La seule langue commune, c’étaient les poings. » Là-bas, il vit dans un « camp » où se rassemblent les boxeurs pour s’entraîner et combattre au quotidien. « La porte de ma chambre donnait sur le ring » : un tableau facile à imaginer.

Les vacances laissées par son travail en France dans un grand magasin de bricolage ne suffisent plus : à 25 ans, Dimitri Masson « choisit son camp » ; il sera l’un de ces électrons libres européens fascinés par la vie asiatique et sa culture de la boxe, en l’occurrence. Une vie qui était, et qui reste pour l’instant, impossible à vivre en Europe. « En France, tu ne peux pas vivre de la boxe. Il n’y a pas de statut de sportif de haut niveau », relève le boxeur avec de l’amertume dans la voix.

Quand il quitte son pays natal, Dimitri emporte dans ses bagages une cinquantaine de combats à son actif en France. Ce qui ne lui ouvre pas pour autant d’emblée le monde thaï. « Aujourd’hui, il est plus facile de s’intégrer. Il y a dix ans, j’ai vraiment dû faire mes preuves. La boxe thaï professionnelle, c’est là-bas, pas ici », souligne-t-il. Il rencontre le triple champion du monde Stéphane Nikiena, emporte trois victoires en trois combats.

Les ceintures de champion, au club. © LM

Un match nul avec un grand champion lui gagne le respect et le fait remarquer de grandes organisations. Il roule sa bosse et commence à se faire connaître. Boxer partout, à temps et à contretemps, dès que possible : « Passer une nuit dans la rue avant un combat, oui, ça m’est arrivé », dit-il avec un regard neutre. Un détail qui en dit long sur le monde de là-bas, si éloigné de la vie européenne bien rangée et confortable. Une vie pour ceux que hantent les combats toujours plus spectaculaires.

Une notoriété grandissante

Un épisode clé dans sa vie de boxeur se joue en 2013, lorsqu’il participe à une téléréalité autour de la boxe thaï (Thaï Fight). 32 boxeurs vivent ensemble dans un grand complexe hôtelier, passent des épreuves et combattent tous les 15 jours. Dimitri Masson sera battu en quarts de finale seulement. Plus tard, il affrontera la star mondiale Sudsakorn Sor Klimee : il perd face à son adversaire, mais gagne énormément en notoriété.

Une blessure au tibia l’oblige à se faire opérer en Thaïlande, mais le résultat n’est pas satisfaisant : un retour en France est donc bienvenu. Aussitôt réparé, il retourne à l’autre bout du monde, boxe dans son pays d’adoption, mais aussi en Chine, au Cambodge, en Birmanie. Il se souvient d’un combat dans ce dernier pays : « L’embargo venait d’être levé. C’était une ambiance très particulière. Une fois, je me suis retrouvé à boxer pour un moine qui était partisan d’exterminer les musulmans sur le territoire. Il arrivait qu’on soit obligé de combattre sans gants, avec des cordes autour des mains seulement. Et on le découvrait sur le ring. » En Chine notamment, il combat des stars de la discipline. Passe par Lumpinee, « La Mecque de la boxe thaï », un stade de boxe de Bangkok de renom. Quelques allers-retours entre l’Asie et l’Europe ne lui font pas oublier sa vie de « là-bas ». Un monde parallèle et grisant.

Le prix des efforts

Même si – on le comprend à l’écouter – Dimitri Masson n’est pas en quête des honneurs, il reçoit le juste prix de ses efforts. En 2015, le jour de l’anniversaire de la reine de Thaïlande, on lui remet sa première ceinture mondiale WPMF (World Professional Myaithai Federation) en 75 kg. Deux ans plus tard (après avoir dû se remettre d’une blessure au genou), il reçoit sa deuxième ceinture mondiale WMO en 79 kg (Worl Muay Thaï Organization), pour l’anniversaire du prince cette fois. De fait, il rejoint par là les plus grands de la boxe thaïlandaise.

Repéré par le célèbre camp thaïlandais Fairtex dans la ville de Pattaya, il y devient entraîneur. « Le Real Madrid de la boxe… », précise celui qui essaie de nous livrer des comparaisons compréhensibles à nos yeux d’Européens. Il est le seul entraîneur étranger du camp. Dimitri crée un programme d’entraînement (travail délicat). Après deux années passées au Fairtex, il part pour la Malaisie, entraîneur en chef de MMA.

Juste avant le covid, Dimitri devait boxer à nouveau au Cambodge, lors du ONE FC. Le ONE est la plus grosse organisation de sport de combat d’Asie, l’équivalent de l’Ultimate Fighting Championship aux Etats-Unis. L’événement, pour la première fois de son histoire, est annulé. Le retour en France s’impose. Mais l’aventure ne s’arrête pas là.

L’aventure marseillaise

Yohann Drai, notre autre champion, est, lui, un enfant de Marseille. Dimitri l’a rencontré lorsqu’ils se sont retrouvés dans le même camp. Ils se sont entraînés ensemble et ont noué des liens d’amitié très forts. Quand Yohann lui propose de le rejoindre à Marseille pour ouvrir un club de boxe (le fameux Origine Martial Arts, évoqué plus haut), il accepte. Il ne le cache pas : « Ça a été dur de rentrer en France, de se réhabituer à la culture. Et puis ici, sans être dans un grand club, c’est rare de pouvoir boxer au niveau professionnel, c’est pour ça que les gens comme nous s’expatrient. » Mais il ajoute avec un demi-sourire, et on en est fier : « Franchement, si je n’avais pas débarqué à Marseille, je n’aurais pas tenu. L’ambiance d’accueil m’a plu et je me sens bien dans la ville. »

Comment a-t-il pu, physiquement et mentalement, relever autant de défis durant toutes ces années ? lui demande-t-on, en s’excusant presque de l’interrompre dans ses pensées lorsqu’il se tait, manifestement songeur. « La boxe, c’est beaucoup de sacrifices pour peu de reconnaissance. Si tu n’es pas passionné, c’est très dur. Tu n’imagines pas le travail à mener pour un seul combat », conclut-il, en nous regardant droit dans les yeux. Et il y a tout ce qu’il garde pour lui, tout ce qu’il n’a pas eu le temps de nous décrire, alors imaginez un peu… Sa vie, on aimerait en faire un livre.

Bientôt, le portrait de Yohann Drai, notre Marseillais.

Thomas MOREAU

Le Pays d’Aubagne inaugure de nouveaux parcours en pleine nature

© Office de Tourisme Aubagne

Le territoire du Pays d’Aubagne et de l’Etoile est une destination déjà très prisée par les marcheurs, et les sportifs en général. L’Office de Tourisme a décidé de travailler à structurer cet accueil, en s’associant au groupe Rossignol (spécialiste de la fabrication de matériel sportif).

L’ambition est simple : devenir le nouveau camp de base de la pratique de plein air en Région Sud. Pour le début de cette aventure, une cinquantaine d’itinéraires d’activités outdoor (trail, marche nordique, vélo & randonnée) ont été créés. Les premières Stations de Trail® et Nordik Walk® Provence Méditerranée, ainsi qu’un Espace R-Bikes® ont ainsi été inaugurés début octobre. 45 parcours sont d’ores et déjà disponibles sur les applications développées par Rossignol Outdoor Experiences.

Il faut dire que le coin offre un « terrain de jeu » particulièrement exceptionnel, entre garrigues et forêt, avec de superbes points de vue sur la mer Méditerranée.

Au départ des collines de l’Étoile, du Garlaban ou de la Sainte-Baume, une douzaine de parcours de Trail sont accessibles toute l’année.

© Office de Tourisme Aubagne

En marche nordique, trois points de départ répartis sur deux massifs proposent des environnements différents : le Garlaban et ses sentiers chers à Marcel Pagnol, avec la vue sur la Méditerranée, et le massif de la Sainte-Baume avec ses itinéraires dans la forêt.

À vélo, les sportifs se lancent dans la garrigue, avec une succession de bosses et de petits cols. Au programme, onze itinéraires sur trois massifs : le Garlaban, la Sainte-Baume et la Sainte-Victoire.

Pour Pascal Coudurier, directeur de l’Office de Tourisme Intercommunal du Pays d’Aubagne et de l’Étoile, il s’agit d’attirer un public hors des saisons très fréquentées, et d’encourager un tourisme vert attractif :  « Nous voulons booster la fréquentation hors période estivale, répartir les flux dans l’année, attirer une clientèle sensible à la nature et sa préservation… », explique-t-il. « La mise en place de ces « traces » est un incontestable vecteur de développement touristique qui correspond à la fois aux aspirations des voyageurs et aux questions de préservation des espaces fragiles qui nous animent. »

L’expertise du groupe Rossignol est utile pour la mise en œuvre et la valorisation des itinéraires ; « C’est un bel exemple de partenariat public/privé », souligne d’ailleurs le directeur de l’Office de Tourisme. Et de conclure : « Nous sommes heureux de rejoindre cette communauté́ qui regroupe de belles destinations « nature » telles que Les Saisies ou le Morbihan. » Le Pays d’Aubagne entre en scène.

J.R

Le balisage sur le terrain est en cours mais les traces sont d’ores et déjà disponibles sur les outils numériques. Les parcours sont à retrouver sur des applications de guidage dédiées à chaque activité, ainsi que sur le site de Rossignol et sur le site d’Aubagne Tourisme.

Un dernier adieu très émouvant à Bernard Tapie

© J D'A

A Marseille, dans des circonstances extraordinaires,  certaines vibrations mystérieuses font parfois trembler les murs de la ville, comme si des fils invisibles reliaient soudain les habitants entre eux. Ces petits séismes spirituels entraînent la population dans le délire d’une cause commune. Tel fut le cas le 26 mai 1993 avant même le coup de tête victorieux de Basile Boli contre le grand Milan. Ce jour-là, croyez-moi, à seize heures, j’ai touché les murs de la Canebière et j’ai senti un fluide puissant gagner de proche en proche tous les quartiers de la ville. Tout Marseille frissonnait, tout Marseille savait, tout Marseille avait déjà la tête dans les étoiles…

C’est un peu la même sensation que j’ai éprouvée ce matin dans la cathédrale de la Major où une foule impressionnante de Marseillais, natifs ou d’adoption, ont communié avec ferveur lors de la messe concélébrée par Mgr Jean-Marc Aveline, Mgr Jean-Pierre Ellul et le vicaire général Pierre Brunet, responsable de la basilique. Dans ces moments là, Marseille devient une ville bénie des dieux qui fait rêver le monde parce qu’elle se transforme en modèle universel d’humanité.

Un déluge de bouquets de roses blanches emplissait le chœur de la basilique. Le cercueil est arrivé dans la travée centrale et ce fut un tonnerre spontané d’applaudissements à l’intérieur et à l’extérieur de la nef. Explication immédiate de Renaud Muselier, le premier à prendre la parole, ami de longue date de Bernard Tapie : « Quand on voit l’émotion qu’a suscitée l’annonce de ta disparition, on comprend mieux la force de l’empreinte que tu laisses partout dans le pays. Et même si chacun d’entre nous essayait de se préparer à la terrible nouvelle, nous n’y avons jamais vraiment cru. Parce que tu te relevais toujours, inlassablement, parce que tu semblais invincible, comme la vie elle-même ! »

Une énergie phénoménale

« Depuis 2017, a ajouté le président du conseil de  la région Provence, tu te bats contre le cancer avec une énergie phénoménale, tu l’as repoussé, tu l’as fait reculer, tu nous a toujours donné le sentiment que tout était possible et même devant l’inéluctable, on pensait qu’une fois de plus tu y arriverais. Tu entres aujourd’hui dans le panthéon du cœur des Marseillais. En passant d’une vie terrestre à une vie céleste, tu rejoins les personnalités qui  ont été inhumées ici parce qu’elles ont aimé et servi Marseille : Jacques Saadé, Gaston Defferre, Mgr Bernard Panafieu. Comme eux, tu as fait briller Marseille par les hauts faits des Marseillais… »

Et Renaud Muselier de rappeler les entreprises audacieuses de « Nanar », du « Boss » du « Phénix », tour à tour cycliste, voileux, footeux, ministre, député,  l’homme qui risque sa mise tout le temps par besoin viscéral de se mettre en danger. « Bernard, tu disais souvent : ne cherchez pas à tout prix à réussir dans la vie, battez-vous pour réussir votre vie. Eh bien mon ami, tu as réussi la tienne et tu peux partir la tête haute ! »

Le second à saluer la mémoire de Bernard Tapie, fut l’ancien ministre Jean-Louis Borloo, ancien avocat de Bernard Tapie : « Bernard, tu es rentré chez toi, le gladiateur se repose enfin. Le chagrin partagé est tel ici autour de toi que je suis sûr que tu en ressens l’intensité. De tous tes exploits, le plus grand, le plus fort, c’est celui d’avoir mis Marseille sur le toit du monde. » M. Borloo, visiblement très ému, rappelle le combat titanesque de Tapie contre le cancer, son refus des antidouleurs, ses expérimentations médicales et « pendant que tu te battais comme un lion les battements de cœur des Marseillais  t’accompagnaient ».

« Ton carburant, conclut Borloo, c’était l’amour, la passion, l’enthousiasme, ton charisme était inspiré par la grâce divine, c’était la devise de l’OM « droit au but », tu étais le reflet de Marseille, ville éruptive, généreuse, rebelle, tendre, Bernard tu fus un bras d’honneur à toutes les hypocrisies. Tu as été un homme mon frère ».

Benoît Payan, maire de Marseille, et Samia Ghali, adjointe au maire, se sont ensuite exprimés pour saluer « cet homme aux mille vies ».

Les enfants et petits-enfants de Tapie ainsi que son médecin personnel ont également dit leur infinie tristesse et le courage exceptionnel de cet homme face à la maladie, avant que Mgr Jean-Marc Aveline ne prononce une homélie d’une sobriété  magistrale et d’un tact absolu :

« C’est donc à Marseille sa ville de cœur que Bernard Tapie a souhaité reposer après les  multiples combats qu’il a livrés tout au long de sa vie, a-t-il déclaré, et s’il a choisi Marseille, c’est parce qu’il aimait profondément cette ville. Et Marseille le lui rend bien : il aimait cette ville parce qu’elle lui ressemblait : populaire et libre, fière et rebelle, tendre et violente à la fois, accueillante à tous ceux que la vie a meurtris, exubérante, certes, mais pour mieux cacher sa pudeur. »

« Une secrète et fidèle complicité »

« Entre Marseille et lui s’est tissée une secrète et fidèle complicité qui éclate au grand jour depuis l’annonce de son décès. On pourrait dire de Marseille ce que Bernanos disait de la France : « Nous sommes un peuple que le malheur n’endurcit pas, nous ne sommes jamais plus humains que dans le malheur. Voilà le secret de la faiblesse inflexible qui nous fait survivre à tout ». Alors le peuple de Marseille est là, présent et recueilli, triste et fier à la fois ».

« Bernard Tapie n’était pas un saint, loin de là ! estime Mgr Aveline. A l’aune de ses fortunes diverses et de ses incontestables talents, dévoré d’un insatiable appétit de vie, il a tutoyé aussi bien les sommets que les abîmes, les salons du pouvoir que les cellules des prisons. Sa vie, a poursuivi Mgr Jean-Marc Aveline, ne peut se résumer à un simple trait de plume. Elle échappe aux étiquettes qui classent et qui condamnent. Pour lui comme pour nous la mise en garde du Seigneur s’avère des plus précieuses : « ne jugez pas et vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés, pardonnez et vous serez pardonnés ».

« Derrière tous les masques et les théâtres de ce qu’on appelle « la réussite », derrière les vanités de la gloriole humaine et des honneurs éphémères, il y eut les épreuves et surtout la dernière, celle de la maladie. Le courage dont Bernard Tapie a fait preuve pour regarder la mort en face et continuer de croire en la vie a révélé l’homme de foi qu’il a toujours été. Il était né dans le « tiroir d’en bas » et avait voulu monter plus haut. Tout à la fin de sa vie, il a demandé pardon pour le mal qu’il avait commis et le bien qu’il aurait pu faire mais qu’il n’avait pas fait. »

« Ici à Marseille on sait que la force d’une équipe ne vient pas des milliards qu’on y injecte mais du peuple qui aime jouer au ballon et pousse son équipe vers la victoire. Prions pour le repos de l’âme de Bernard Tapie. « Mon premier geste en me levant le matin est de me mettre à genoux et de prier », confiait-il. La foi est un secret intime. Son désir d’en parler n’était pas une impudeur médiatique. Il traduisait simplement sa certitude que l’amour est éternel et que même la mort ne peut rien contre lui ».

José D’Arrigo, rédacteur en chef du Méridional