Pour accompagner vos vacances le Méridional continue sa série de conseil de lecture. Cette semaine la rédaction à décidé de mettre à l’honneur la langue et la culture Provençale.
1 – La Provence pour les nuls – Philippe Blanchet – Jean-Michel Turc – Rémi Venture.
Cet ouvrage est fait pour le Provençaux d’origine ou qui viennent d’arriver. Retraçant l’histoire de la région de l’Antiquité à notre époque en passant par la langue, les traditions, l’économie, les grandes figures provençales, ou sa géographie naturelle, ou sa gastronomie, comprenez et apprenez tout de la Provence.
2 – La glori de moun paire (La gloire de mon père) – Serge Scotto – Écris Stoffel – Morgann Tanco
Marcel Pagnol est l’un des plus grands écrivain du 20e siècle. Retrouvez l’un de ses romans phare, La gloire de mon père, en bande dessinée traduite en Provençale. L’occasion pour les plus jeunes d’aborder l’un des classiques de la littérature dans la langue locale de l’auteur.
3 – Le châteaux de ma mère – Serge Scotto – Écris Stoffel – Morgann Tanco
Retrouvez la bande dessiné du château de ma mère du roman de Marcel Pagnol. Idéal dans cette période de vacances pour les plus jeunes à qui les histoires d’amour et de voyage à travers la Provence parlerons mais aussi, pour les personnes souhaitant découvrir sous un nouveau trait les histoires de jeunesse de l’auteur provençal.
4 – Mireille/Mirièo de Frédéric Mistral
Enfin pour finir cette rubrique lectures Provençale nous aurions pu mettre milles autres titres mais comment ne pas mettre Mireille/Mirèio de Frédéric Mistral. Le poème du Homère provençale qui lui a permis de remporter le prix Nobel de littérature de 1905, raconte le drame d’une histoire d’amour impossible entre deux provençaux de conditions classes sociales différentes. L’auteur aborde aussi les mythes de la Tarasque, des trois Saintes Maries de la mer ou de la Vénus d’Arles. Cet ouvrage est l’occasion de lire une immense oeuvre littéraire et de découvrir les légendes de Provence.
Pour sa 48ème saison, le Festival de quatuors à cordes du Luberon revient avec une programmation riche et variée. Au total, 12 concerts seront organisés à l’abbaye de Silvacane et dans des villages du nord de la Durance. Ces représentations mettront en avant 41 interprètes venant de France, d’Allemagne, d’Autriche et d’Espagne.
Cinq quatuors renommés, dont le Quatuor Casals d’Espagne, le Quatuor Asasello et le Quatuor Kuss d’Allemagne, le Simply Quartet d’Autriche et le Quatuor Hernani de France, se produiront pour interpréter des chefs-d’œuvre du début du 19e siècle, notamment des pièces de Beethoven, Schubert et de Mendelssohn.
Trois jeunes ensembles, le Quatuor Agate, le Quatuor Elmire et le Quatuor Confluence, tous originaires de France, rejoindront le festival. Ils interpréteront des pièces majeures du quatuor à cordes, tout en mettant l’accent sur le répertoire contemporain.
Un des moments forts de cette édition sera la représentation de la compositrice Birke Bertelsmeier. Elle a été sollicitée pour composer une œuvre d’une dizaine de minutes pour mandoline, guitare, harpe et cymbalum. Cette pièce sera jouée en première mondiale le dimanche 27 août par l’Ensemble C Barré.
Le Festival de Quatuors du Luberon promet une fois des expérience musicale inoubliable.
David Miège croque l’actualité avec un regard moqueur et savoureux. Retrouvez chaque fin de semaine ses dessins de la semaine dans les colonnes du Méridional.
De retour en Ligue 1 Uber Eat après la déception européenne contre les Athéniens de Panathinaikos qui les a privés de League des champions, les Marseillais dont l’odyssée se poursuivra en Europa ligue doivent avant tout se reconcentrer sur le championnat et réagir…
La découverte de Soglo !!
Dès la deuxième minute, une magnifique passe du jeune Soglo permettait à Ismaïla Sarr de réaliser la première frappe dangereuse de la partie contre son ancien club. Les Marseillais rentraient bien dans la partie et affichaient leurs ambitions.
A la 8eme minute, Kevin Ndoram, fils de l’illustre joueur des années 90 Japhet Ndoram, prenait un carton jaune pour une vilaine faute sur le capitaine olympien Valentin Rongier.
Un premier quart d’heure dominé par les Marseillais avant que Emran Soglo ne marque son premier but en ligue 1 sur son premier tir ! Quel début pour ce produit du centre de formation olympien qui avait débuté sa formation à Chelsea.
Le match se déroulait sous domination marseillaise avant notamment une frappe dangereuse de Sarr passée la demi heure et quelques arrêts d’Alexandre Oukidja qui a la particularité de n’avoir jamais gagné contre les Olympiens.
A la 42eme, les Marseillais bénéficiaient d’un coup franc potentiellement dangereux mais la frappe du brésilien Renan Lodi est allée tutoyer les pigeons…
Sarr rentrait dans la surface messine à la 44eme et donnait chaud aux grenatx avant d’être bien pris par la défense.
Comme un air de déjà vu, Aubameyang marquait un beau but sur une passe éclairée de Kondogbia et l’arbitre le refusait quelques minutes après sur décision de la VAR. L’écart ne s’aggravait pas avant la mi-temps.
Tactiquement l’équipe semble soit en convalescence de l’élimination soit encore en rodage mais l’éclair de génie du jeune Soglo lui permettait d’accumuler de la confiance, de rassurer son équipe et de régaler les Marseillais ! Oh oui minot !
Un match nul au bout du suspens
A la reprise les mêmes rentraient sur le terrain et après quelques minutes à se chercher, le temps pour Renan Lodi de prendre un carton jaune et pour Pau Lopez de faire un arrêt, passe décisive d’Aubameyang et but de la tête de Valentin Rongier !
Mais le meilleur défenseur messin allait intervenir et le but allait à nouveau être refusé pour une faute de Sarr plus que contestable !
4 buts refusés en 2 matchs pour les Olympiens avec une sévérité inédite…l’OM doit lutter envers et contre tout et tous !
Laszlo Bölöni le coach messin écopait d’un carton jaune même si visiblement son pressing était entendu et appliqué par l’arbitre.
Veretout remplaçait un Kondogbia semblant souffrir physiquement et l’OM devait se recentrer et reprendre ce match devenu difficile.
Les Marseillais ne perdaient pas leur football et c’est les nerfs messins qui lâchaient en premier avec un carton rouge pour LO qui commettait un horrible tacle sur la cheville gauche d’Illimane Ndiaye. Malgré ce mauvais geste dangereux les Olympiens peuvent s’estimer heureux que leur virevoltant sénégalais ne soit pas blessé.
Une demi heure à 11 contre 10 pour l’OM, les grenats se réorganisaient en laissant entrer Lamine Camara à la place de Maziz.
Sur une percée de Ndiaye, décidément solide et puissant, Ndoram allait rester au sol et permettre à son équipe de se réorganiser et de se reposer.
Après cette coupure, sans vraiment frapper au but, Sabaly voyait sa balle entrer dans les filets sur une déviation de Rongier qui trompait Pau Lopez. Un but qui peut sembler injuste et qui est en tous les cas dur à digérer dans le contexte mais qui remettait les deux équipes à égalité. Un deuxième but qui ne sera, de manière surprenante, pas attribué à Rongier non plus. Amine Harit rentrait dans la foulée à la 66eme minute en lieu et place du buteur, le minot prometteur Soglo.
Les Marseillais s’employaient à remonter mais, sur un contre, le géorgien Mikautadze doublait la marque pour Metz sur une erreur de Pau Lopez à la 71eme.
Une tête de Ndiaye venait se perdre sur la lucarne sous les yeux d’un Oukidja battu, mais le ballon ne rentrait toujours pas.
À la 74eme Ndiaye laissait sa place à Mughe et Balerdi à Vitinha afin d’apporter de la fraîcheur et de dynamiser l’attaque marseillaise.
Sur un coup franc de Lodi, c’est Mbemba qui trouvait le poteau côté marseillais. Vitinha ratait un tir à bout portant et une tentative de retournée.
Une tentative de Mikautadze brillamment repoussée par Pau Lopez et puis…Vitinha marquait enfin, d’un geste de la race des grands buteurs, à la 82eme minute ! Cette fois-ci même la VAR était battue !
Les Messins sentant qu’ils devaient tenter autre chose, sortaient les deux buteurs pour faire entrer Teteh et Maïga. La domination restait marseillaise et dans l’excitation Veretout recevait un sévère carton jaune à la 85eme minute.
Les Marseillais ne lâchaient pas face à des Messins qui jouaient intelligemment en contre et exploitaient bien leur infériorité numérique.
Le corps arbitral n’aimait pas trop les buts mais aimait bien voir ces deux équipes sur le terrain les créditant de 10 minutes de temps additionnel.
Le temps additionnel débutait par une frappe de Mbaye qui passait largement devant la cage de Pau Lopez malgré l’illusion de sa trajectoire inquiétante.
Clauss ne cadrait pas sa frappe et les Messins en profitaient pour sortir Mbaye et faire entrer l’ivoirien Kouao (92eme). Mughe tentait tout à droite, Harit dans l’axe, Rongier en position de libero…le Olympiens y croyaient jusqu’au bout et mettaient le siège à la cage d’Alexandre Oukidja. Le gardien messin souffrait mais tenait bon, prenant un carton pour gain de temps abusif.
Les Messins tenaient bon et remportaient un point sûrement accroché ! Bravo à eux.
Certain amateurs de football ont peut-être vu l’OM l’emporter 3 à 2 mais en ligue 1 ça fait match nul…
Avec l’épisode caniculaire qui approche, l’équipe du Méridional vous propose les meilleurs endroits où se baigner à Marseille et ses environs, pour échapper aux fortes températures.
1 – Le vallon des Auffes
Retrouvez au cœur de Marseille, à deux pas d’un ancien port de pêche une petite calanque dotée d’un bassin aménagé nommé la « piscine de mer ». En plus d’un lieu surprenant en pleine ville, vous trouverez le local des Amis du Vallon qui, après des déboires avec la mairie du 1er/7e, a réouvert pour louer Paddles et kayaks.
Vallon des Auffes
2 – Sormiou
En plein parc national des calanques, vous n’y trouverez pas d’immenses plages de sable fin. En revanche vous serez niché entre collines et mer qui offrira un cadre idyllique pour passer la journée auprès de l’eau. Attention pour s’y rendre, il faudra réserver votre trajet sur le site de réserve ta calanque.
Calanque du Sormiou
3 – Plage du prophète
Revenons à des plages de sable. En plein cœur de Marseille, protégée par une petite digue, la plage du Prophète ! Mais d’où vient ce nom ? Deux hypothèses courent sur l’origine de ce nom. Tout d’abord, la plus ancienne :
Au 19e siècle le port de Marseille n’arrivait pas à accueillir tous les bateaux venus des 4 coins du monde, ils étaient donc obligés d’aller amarrer à l’Estaque, au Frioul, ou à Endoume… Au Roucas Blanc, un bateau de transport, qui faisait régulièrement des aller-retour entre le Maghreb et Marseille, avait élu domicile sur cette petite plage. Le nom du bateau ? Le prophète !
La seconde explication raconte qu’un artiste très connu , Jean-Vittal Jammes, dit Ismaël, véritable star de la seconde partie du 19e siècle, résidait non loin de la petite plage. Il était connu notamment pour un opéra qu’il jouait souvent, le Prophète. La plage lui rendrait donc hommage.
Plage du prophète
4 – Les Catalans
Il s’agit de la plage la plus accessible de Marseille, à seulement 15 minutes du Vieux-Port ! Idéal pour y passer la journée ou venir contempler le coucher de soleil, le seul bémol est qu’elle est très fréquentée, il faut donc venir tôt pour y réserver sa place.
Mais vous pourrez y voir l’un des lieux sportifs les plus importants du pays : Le Cercle des Nageurs de Marseille. Ce bassin a vu s’entraîner les frères Mannodou sous la direction de Philippe Lucas, le bassin accueille aussi le club international de water-polo de Marseille qui a vu y jouer de grands noms comme Alexandre Camarasa…
Plage des Catalans
5 – Les goudes
Retour au Parc national des calanques, écoutons notre oreille musicale avec le groupe Massilia Sound System : « On va passer un dimanche aux Goude. En famille, entre amis, que l’on soit riche ou non. C’est un plaisir que personne ne boude. Le rêve marseillais, un soir d’été au cabanon« . Village de pécheurs transformé en port de plaisance, vous trouverez au village des Goudes une image d’Épinal de Provence en plus de pouvoir vous baigner.
Calanque des Goudes
6- Les corbières
A 30 minutes en bus, ou en navette maritime directement depuis le Vieux-Port, rendez-vous à l’Estaque à la plage des corbières. Tous les différents types de baigneurs pourront s’y retrouver puisqu’il y a deux plages, une de galets, une de sable, et pour les plus casse-cou se trouve une digue pour s’élancer faire les plus beaux sauts. En bonus vous aurez peut-être la chance d’y apercevoir Zinedine Zidane et sa famille qui y est un habitué.
Plage les corbières
7- La plage du Prado
Dernière plage, celle du Prado. Aménagée avec le sable de la construction du métro marseillais, c’est la plus grande plage aménagée de Marseille, bordées de grandes plaines pour y accueillir les parties de foot des plus jeunes. En revanche, comme pour la plage du prophète qui est extrêmement fréquentée, il faut venir tôt pour ne pas chercher trop longtemps une place.
Pierre Dussol est professeur honoraire d’économie à la faculté d’Aix-Marseille, il est aussi aussi consultant en d’entreprise. Il a accepté de donner les clés de compréhension de l’actualité économique française.
Le Méridional – Les chiffres de l’INSEE sur l’inflation du mois de juillet sont sortis. Il semblerait que l’augmentation des prix ralentit. Peut-on espérer une déflation dans les prochains mois ?
Pierre Dussol : Il est un peu tôt pour parler de déflation. En revanche, l’Insee a bien précisé que les prix n’augmentent pas de façon égale. Par exemple, les prix de l’énergie augmentent beaucoup plus que la moyenne. De même pour les prix dans le secteur alimentaire : ils augmentent, mais cela varie d’un mois à l’autre. Les prix des produits manufacturés diminuent… Très commenté ces jours-ci, le prix des fournitures scolaires a augmenté de plus de 11% en un an, mais cette même augmentation ne se retrouvera pas sur les prix des produits informatiques… Donc il s’agit d’une moyenne arithmétique qui n’est pas très représentative, mais qui n’indique pas pour le moment une accélération. À tout cela s’ajoute un facteur général : l’inondation monétaire. On se retrouve avec beaucoup d’argent et en même temps avec beaucoup de rareté.
Le Méridional – Quelles seraient selon vous les mesures à appliquer afin de ralentir l’inflation ou de prévenir une potentielle poussée inflationniste ?
Pierre Dussol : Je vais être gentil. La première mesure a été prise par la Banque Centrale européenne puisqu’elle a modéré la création monétaire. Elle n’aurait peut-être pas dû exagérer auparavant, mais ça va dans le bon sens.
Est-ce que cela sera suffisant ? Je ne sais pas, car j’ai évoqué des pénuries. Comme pour le prix de l’énergie, celui-ci augmente parce que nous avons indexé en France le prix de l’électricité sur celui du gaz sous l’influence des Allemands. Nous avons arrêté des centrales nucléaires, donc forcément si on produit moins d’électricité dans un contexte de croissance même modérée, on va mécaniquement manquer d’énergie et les prix vont monter. On doit lutter contre l’inflation en produisant. C’est la même logique pour les logements : on manque de logements, si on ne produit pas assez de logements, les prix vont logiquement augmenter.
En résumé, je dirai : moins de monnaie, plus de biens.
Le Méridional – Certaines observations ont montré que les recettes de TVA commençaient à s’essouffler malgré l’augmentation des prix, comment expliquez-vous cela ?
Pierre Dussol : Mécaniquement, la TVA est indexée sur les volumes vendus. Mais le taux de TVA n’est pas le même pour tous les biens, et si les consommateurs choisissent ceux avec le taux de TVA le plus bas, il y aura moins de recettes. Les consommateurs y pensent et se tournent vers des produits que l’État a jugé bon de moins taxer (probablement parce qu’ils sont jugés plus nécessaires). D’ailleurs, la croissance n’est pas si importante que cela…
Le Méridional – Mais elle est meilleure que prévu ?
Pierre Dussol : Oui, on est passé de +0.4% à +0.5% sur le dernier semestre… Ce n’est pas une dynamique bien assise, j’aimerais bien pouvoir dire autrement, mais je ne peux pas.
Le Méridional – Récemment, un palier symbolique a été franchi, celui des 3 000 milliards d’euros de dette publique, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Pierre Dussol : Ces chiffres symboliques sont faits pour alerter. Mais le premier franchissement dramatique, c’est que la dette soit égale à tout ce que les Français produisent en 1 an, qu’elle soit égale au PIB, soit 2 600 milliards en 2022. Cela signifierait que si nous devions rembourser, cela absorberait la totalité de la production française. De plus, il s’agit de la dette de l’État et du secteur public seul, or le PIB n’appartient pas à l’État. Seul l’État, ne peut pas rembourser…
Ce que cela m’inspire, c’est que le laxisme budgétaire continue. Comme disait un président, c’est le “quoi qu’il en coûte”. Finalement, on accroît l’endettement. Cela est dangereux, pourquoi ? Parce que la moitié de cette dette est détenue par des étrangers, et on ne peut pas facilement les obliger à renouveler leur crédit… Pour les citoyens français, on peut décréter un emprunt obligatoire, mais pas du tout pour les étrangers.
Le Méridional – Comment sortir par le haut de cette situation ?
Pierre Dussol : Je reprendrais volontiers ce que nous disent les politiciens : diminuer les dépenses publiques et augmenter l’efficacité, en évitant les doublons d’administrations…
Le Méridional – Des doublons d’administrations ? Pouvez-vous donner un exemple concret ?
Pierre Dussol : Par exemple, les permis de construire qui sont instruits par les mairies, contrôlés par la préfecture, encadrés par la métropole. Donc à chaque fois, on augmente le nombre de fonctionnaires qui examinent les dossiers, et cela ne rend pas le processus plus rapide.
Le Méridional – Mais cela n’améliore-t-il pas la qualité ?
Pierre Dussol : Non, et cela peut être chiffré ! Le nombre de recours et le nombre de pièces supplémentaires augmentent, donc il y a moins de satisfaction de la part des citoyens, qu’on devrait considérer comme des clients.
Vous avez aussi un bel exemple aussi avec Parcoursup, qui est un moyen de répartir les étudiants dans les facultés qu’ils ont demandées. Mais cela crée un énorme désordre. De nombreux fonctionnaires qui doivent travailler dessus, et les étudiants sont mal servis. Ce qui compte, c’est le service au citoyen. Chaque dossier traité par l’université doit passer entre plusieurs mains avant d’arriver au ministère, et chaque fois il y a du travail redondant. Les doublons sont là, et il y a même plus que des doublons, il y a des « triplons ». Il existe d’ailleurs une mission au ministère des Finances qui vise à éliminer ce genre de choses. Elle a la compétence, c’est sûr, et je n’ai pas de raison de douter de sa bonne volonté, mais quant à sa capacité d’exécution, je ne sais pas.
Le Méridional – Pensez-vous qu’au niveau du gouvernement, il n’y a pas de volonté de mettre fin à ce gaspillage administratif ?
Pierre Dussol : Non, on construit des ponts et des bâtiments qui ne servent à rien, et les responsables de ces, disons-le poliment, erreurs, ne sont jamais poursuivis. Aux États-Unis, il y a des commissions sénatoriales qui contrôlent l’exécution des budgets, et les fonctionnaires ou les politiciens qui en sont responsables peuvent parfois sortir des séances de ces commissions avec les menottes aux poignets. Tandis qu’en France, la Cour des comptes fait un travail remarquable, mais qui s’arrête à de l’information.
Un autre exemple : il y a quelques années, on a décidé d’installer des ordinateurs dans les écoles pour enseigner l’informatique. Le gouvernement a donc commandé un million d’ordinateurs. Mais à la rentrée des classes, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de professeurs d’informatique pour enseigner cette matière. Celui qui est responsable de cela devrait être sévèrement puni. Et cette dépense a été vaine, car le temps de recruter et de former des professeurs, les ordinateurs étaient devenus obsolètes, et il a fallu en acheter d’autres. C’est du gaspillage budgétaire.
Assainir cette dette ne se fera pas du jour au lendemain. Je ne suis pas du genre à dire : « Il suffit de… », mais il faut au moins prendre la bonne direction. Il faut écouter nos politiciens, le premier d’entre eux, et suivre ce qu’il a promis de faire. Ceci dit, Philippe Séguin avait demandé un audit poste par poste des fonctionnaires pour savoir s’ils remplissaient une mission essentielle pour le citoyen. Et les experts de Bercy avaient estimé qu’il y avait 400 000 fonctionnaires qui n’avaient aucune justification, c’est-à-dire que leur travail ne servait à rien. Mais attention, au sein de l’administration, il y a de nombreuses idées utiles. Le problème, c’est qu’on ne les met pas en œuvre.
Le Méridional – Mais pourquoi, selon vous ?
Pierre Dussol : D’abord, il y a une inertie. D’un budget à l’autre, on a tendance à reconduire ce qui existait. Il y a aussi des groupes de pression. Par exemple, une année, le ministère des Finances avait décidé de supprimer des formulaires inutiles qui faisaient perdre du temps aux citoyens et qui mobilisaient 800 personnes au ministère. Les contribuables étaient satisfaits de cette décision, mais les fonctionnaires qui s’occupaient de cela ont protesté. Il ne s’agissait pas de les licencier, mais de les redéployer ailleurs. Pour moi, c’est comme maintenir des emplois fictifs de manière organisée. Il y a des choses inadmissibles. Être fonctionnaire, c’est être au service du citoyen.
Le Méridional – Des données montrent dans le même temps un déficit du commerce extérieur français et un manque d’entrepreneurs en France. Les deux données ne sont-elles pas liées ? Et comment les éviter ?
Pierre Dussol : Il y a un point commun à tout cela. Beaucoup de solutions sont proposées, mais aucune ne va au fond des choses. La France s’est désindustrialisée, mais il ne suffit pas de dire : « Il faut relocaliser et interdire la délocalisation ». Il faut se demander pourquoi.
La réponse est simple : l’entrepreneur est très mal vu, surtout quand il gagne de l’argent. L’entreprise est, souvent perçue comme le lieu de l’exploitation capitaliste par de nombreux enseignants d’économie au lycée. La culture générale est anti-réussite, anti-profit. Ajoutez à cela les droits de succession qui pénalisent les entreprises à chaque génération, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays. On dit qu’il manquerait 15 000 entreprises de taille moyenne en France. Or, 8 000 chefs d’entreprises français sont au Royaume-Uni et 7 000 travaillent en Suisse, ce qui fait 15000. On sait où ils sont, ces chefs d’entreprises !
Le Méridional – Comment les faire revenir ?
Pierre Dussol : Il faut s’attaquer à la complexité du travail. Bien sûr, il faut des règles, mais en Suisse, le Code du travail fait 32 pages, en France, il en fait plus de 3 000. Les salariés suisses ne sont pas plus mal traités qu’en France. Après le Code du travail, il y a la fiscalité.
A gauche code du travail français à gauche le code du travail suisse
Elle est lourde, certes, mais elle est surtout oppressante et harcelante. Par exemple, les impôts de production en France, c’est-à-dire ceux payés par l’entreprise avant tout bénéfice, sont aussi élevés que tous ceux de l’Union européenne réunie. C’est un sujet que le gouvernement a abordé, mais il n’a quasiment rien fait. Donc, il y a une accumulation de problèmes : la difficulté pour les entrepreneurs d’émerger parce que la culture est anti-entreprise, les formalités qui rendent le travail de chef d’entreprise plus pénible qu’ailleurs, et la fiscalité, à la fois quand l’entrepreneur gagne de l’argent et lors de la transmission d’entreprise. Tout cela n’est pas insurmontable mais aujourd’hui extrêmement pesant.
Ce vendredi 18 août 2023, le FC Metz reçoit au stade Stade Saint-Symphorien l’Olympique de Marseille pour le compte de la deuxième journée de championnat de Ligue 1.
Infos pratiques :
Coup d’envoi du match à 21h00
A voir sur Amazone prime
Ou a écouter sur France bleu Provence fréquence : 103,6
A quelques mètres du célèbre Cours Mirabeau d’Aix-en-Provence, Corinne Legras est à la tête de l’Hôtel des Augustins, situé dans la partie Chapelle de l’ancien Couvent des Grands Augustins. Un lieu atypique et feutré qui allie préservation du patrimoine et modernité.
C’est un peu par hasard que Corinne Legras s’est retrouvée à la tête de l’Hôtel des Augustins. Après avoir cofondé et géré durant plus de dix ans une grosse agence de relations presse, spécialisée dans le secteur de l’économie à Paris, elle vend l’entreprise. En 2011, elle déménage, avec sa famille, à Aix-en-Provence. Se pose alors la question « Que faire ? ». La réponse, elle l’obtient lors d’une rencontre durant laquelle elle apprend que l’Hôtel des Augustins est à vendre. « Je me suis dit, pourquoi pas. Quelques mois plus tard, je me suis retrouvée à la tête de l’hôtel sans avoir réellement d’idée sur la fréquentation et le type de clientèle. C’était un challenge entrepreneurial passionnant qui correspondait à ce que j’avais envie d’entreprendre. C’était un bel hôtel, un peu poussiéreux et géré à l’ancienne. On partait d’une entreprise existante, mais il fallait la redéfinir tant stratégiquement que pour son organisation, pour la façonner à ma patte », explique Corinne Legras. Il a fallu refaire les chambres à neuf, installer l’informatique, former des équipes tout en conservant les anciennes. Plus de dix ans plus tard, l’hôtel fonctionne bien, avec une belle clientèle, y compris d’affaires, qui apprécie la particularité de ce lieu atypique et de caractère, situé à seulement cinq mètres du cours Mirabeau.
Corinne Legras directrice de l’hôtel des Augustin
Comment s’annonce la saison 2023 ?
Après la crise sanitaire « l’année 2022 a été une très bonne année, avec le retour des touristes étrangers et la reprise du tourisme d’affaires. 2023, se présente comme une année excellente, pour nous comme pour les autres hôtels aixois. La clientèle étrangère est vraiment de retour, notamment les Américains, présents dès le mois d’avril. Ensuite, s’est ajoutée la clientèle européennes et d’Amérique latine, de plus en plus présente à Aix-en-Provence durant la période des festivals et l’arrière-saison. En juillet, le festival d’arts lyriques et les Rencontres des économistes ont aussi rempli les hôtels », constate Corinne Legras, membre du Club des hôteliers aixois et membre du comité directeur de l’office de tourisme d’Aix-en-Provence.
Un lieu chargé d’Histoire
L’hôtel se situe dans la chapelle du couvent des Grands Augustins, construit entre le XIIè et le XVè siècle. La réception se trouve dans une partie de la chapelle, une des seules du couvent qui soit bien conservée et inscrite au titre des Monuments Historiques. « Ce qui m’a plu, c’était d’utiliser un lieu atypique chargé d’histoire en préservant sa partie patrimoniale et d’y ajouter une touche de modernité qui crée une dualité entre l’ancien et le moderne. C’est pour cette raison que j’ai choisi d’organiser des expositions de peinture, de sculpture, des dédicaces de livres, des petits concerts, etc. », précise Corinne Legras.
Le Couvent des Grands Augustins
Construit à partir du XIIè siècle, le Couvent des Augustins n’a eu de cesse de se transformer durant plus de 5 siècles. Il a accueilli de nombreux personnages illustres, des monarques, des princes, des nobles, ainsi que le théologien allemand Martin Luther, excommunié par le Pape Léon X et initiateur de la Réforme Protestante. A la Révolution Française, le Couvent a été entièrement morcelé et vendu en biens nationaux. L’Église des Augustins, toute proche, fut détruite, mais il en subsiste encore le clocher offert par le Roi René et le Campanile visibles depuis certaines chambres de l’hôtel. En 1892, l’aile contenant la partie chapelle fut transformée en hôtel. 130 années plus tard, l’Hôtel des Augustins perpétue la tradition en mêlant subtilement patrimoine historique, authenticité et modernité. Dans la chapelle, il est possible d’admirer un tableau intitulé « Susanne et les vieillards » peint entre 1563 et 1639 et attribué à l’École Italienne Toscane d’Orazio Gentileschi.
parties communes de l’hôtel des Augustins.
Une femme de convictions
« Lorsqu’on entreprend, il est important de s’engager dans les instances pour avoir une bonne connaissance de notre territoire. Avoir des mandats, donner du temps, défendre des idées, des sujets auprès des différentes institutions. Les entrepreneurs construisent la richesse du territoire et se doivent d’avoir leur mot à dire sur les prises de décisions, les lois, etc. »,
soutient Corinne Legras qui est très engagée qui, outre ses fonctions au sein du Club des hôteliers aixois et membre du comité directeur de l’office de tourisme d’Aix-en-Provence, est également membre de l’assemblée territoriale UPE13 Aix-Métropole et membre du conseil d’administration du Groupement des entreprises du pays d’Aix (Gepa).
Focus sur l’Hôtel des Augustins
Le seul hôtel historique en centre-ville d’Aix-en-Provence. Trois étoiles, bien qu’ayant les points pour en afficher quatre. Il compte 29 chambres, pas de restauration, mais dispose d’un bar et propose le petit déjeuner, ainsi que des services sur mesure pour répondre aux besoins d’une clientèle qui est majoritairement récurrente. L’équipe est composée d’une quinzaine de personnes durant la saison estivale. Tarifs : de 119€ à 279€ selon la saison et la catégorie.
Le 17 juillet l’annonce est tombée, la langue provençale annoncera prochainement les stations de métro aux usagers de la RTM. Cette décision de la métropole est l’occasion de revenir avec Jean-Michel Turc, conseiller municipal dans la ville de Marseille et la future voix de ces annonces mais l’acteur de principal de cette nouveauté, sur l’importance de la langue et la culture provençale.
A gauche : Jean-Michel Turc, à droite Marion Bareille
Le Méridional – Qu’est-ce qui a motivé l’annonce des noms provençaux des stations de métro à Marseille ?
Jean-Michel Turc : Ce projet vient de ma pugnacité. Je l’avais en tête avant d’être élu, parce que cela se faisait déjà ailleurs… À Toulouse depuis 2010 et à Nice dans les transports aussi… J’ai envie de dire aujourd’hui que cela arrive à point nommé, au moment où nous nous préparons pour trois événements planétaires : la visite du Pape à Marseille, la Coupe du Monde de Rugby, et l’année prochaine les J.O avec les épreuves de voile qui vont se dérouler ici.
C’est dans un esprit très républicain aussi, car il est rappelé dans la constitution que les langues et cultures régionales font pleinement partie du patrimoine français, et nous sommes dans cette lignée. La loi Molac n’a fait que renforcer, notamment dans l’affichage public, ce bilinguisme. De manière très symbolique, cela plonge les centaines de milliers d’utilisateurs du métro, touristes ou néo-arrivants, dans une langue qu’ils n’ont jamais entendue : le Provençal, la langue originaire de Marseille, capitale de la Provence.
Exemple de la loi Molac, double affichage du nom de la ville
Le professeur de Provençal que je suis a souhaité valoriser la langue régionale, en partage, car je ne suis pas le porte-parole d’une pseudo-communauté, mais le but est de faire entendre les origines de Marseille. C’est précisément ce qui va se passer puisque, quand les gens des quatre coins du monde viendront à Marseille, dans cette ville-monde, ils y entendront les 150 langues qui y sont parlées, dont le Provençal.
Le Méridional – Il s’agit donc d’une affirmation d’identité ?
Jean-Michel Turc : Oui ! On affirme une identité, car le travail de personnes comme moi, qui cherchent à valoriser un lieu, un espace, c’est dans toutes ses dimensions : le patrimoine naturel, culturel, mais aussi linguistique. C’est toujours un peu dangereux de parler de revendication ou de militantisme, car cela retire la noblesse qui est dans la valorisation du patrimoine. Donc, oui, on affirme l’identité de Marseille, comme ville-monde, mais aussi dans ses origines qui remontent à très loin, avec par exemple le mythe de Protis et Gyptis… Le but n’est pas d’affirmer que Marseille est seulement provençale.
Marseille est provençale pour qui veut partager cette culture. Cela a été tout mon travail pendant mes années d’enseignement auprès de ces élèves issus de cette fameuse « diversité » : d’où que vous veniez, quelle que soit votre religion, en y habitant, on va vous donner les clés de compréhension de ce territoire, notamment par la langue régionale qui est fondamentale pour comprendre d’où viennent les mots : Canebière, le nom du quartier « Les Crottes », les calanques, etc.
Le Méridional – Y a-t-il d’autres projets pour promouvoir la culture provençale à l’échelle municipale ou métropolitaine ?
Jean-Michel Turc : Personnellement, c’est plus avec la métropole que je pourrais œuvrer, même si j’espère que le maire de Marseille continue de nous prêter une oreille attentive. Les projets municipaux, c’est une chose, mais je n’ai pas la main dessus.
En revanche, à la métropole, j’ai une oreille attentive et une main bienveillante pour d’autres projets au niveau métropolitain. Le premier étage de la fusée, c’est le projet des rames de métro qui est encore en rodage, mais qui sera systématisé dès les prochaines rames. Ensuite, ce sont les trams qui devraient suivre. Enfin, l’ensemble des transports des 92 communes de la métropole devrait changer leurs annonces. Voilà pour l’immédiat.
Ensuite, nous devrions continuer dans le sens de la loi MOLAC, avec le double affichage dans la signalétique publique. Nos villes ne sont pas orphelines d’une culture locale, bien au contraire.
Le Méridional – En tant qu’élu, avez-vous un retour positif des Provençaux sur cette promotion de la langue régionale ?
Jean-Michel Turc : Si on se réfère aux articles de presse de vos confrères, il y a énormément de bienveillance et d’accueil positif face à ces changements. C’est le but, d’ailleurs, parce que cela ne coûte rien, je fais cela à titre gracieux, pour éviter l’impression qu’il pourrait y avoir du copinage. C’est un acte qui rend le Provençal plus présent dans le domaine public, donc l’accueil est très positif. En revanche c’est amusant, car très souvent, les personnes qui viennent nous affirmer que le Français est plus important le font avec des fautes d’orthographe, ce qui montre leur intérêt pour la langue.
Le Méridional – Nous l’avons déjà rapidement évoqué, mais est-ce que la mairie et la métropole mettent suffisamment de choses en place pour la promotion de la langue provençale ?
Jean-Michel Turc : Écoutez, j’attends de voir ce que la ville et sa nouvelle administration vont mettre en place… Je reste animé par cette volonté d’œuvrer pour la transmission. Je travaillerai avec qui veut vraiment travailler, notamment la mairie centrale. Mais je sais aussi qu’il faut attendre le bon moment pour mettre le bon projet en place. Attendons de voir, mais déjà, la mairie devrait afficher le nom provençal des quartiers, ce qui est une très bonne chose. Je vois d’un bon œil la surenchère entre communes, tant que la culture avance.
Le chantier est énorme pour nos jeunes, car je reste convaincu de l’importance des langues locales. Cela aurait été possible, notamment dans les écoles expérimentales, avec l’imposition d’une heure par semaine de langue régionale, et c’est déjà énorme. Car nos jeunes retiennent les chants par exemple, et cela crée de la cohésion. C’est un facteur magnifique d’intégration pour ceux, pour qui cela n’aurait pas été transmis par la famille, et une réintégration pour ceux dont la famille est provençale mais qui n’a pas eu à cœur de transmettre ces traditions. Je reste dans cette logique.
C’est dans cette même veine qu’avec la maire, Marion Bareille, nous avons réalisé le tout premier mariage bilingue Français-Provençal dans le 13e/14e arrondissement. Ce sont des choses très positives selon moi.
Le Méridional – Que pourrait faire le gouvernement pour les langues locales ?
Jean-Michel Turc : Je ne suis pas député, mais j’espère que le bon gouvernement, celui qui œuvre pour les langues régionales, de la même manière qu’il faut imposer dès la primaire une heure de secourisme par semaine (c’est vous dire si j’ai les pieds sur terre), de la même façon, partout en France, il faut qu’il y ait des enseignements de langue et de culture régionales. Cela permet à ceux qui arrivent de connaître la proximité, les plats, les fêtes, les chansons, les histoires locales, donc d’apprendre une nouvelle richesse et de ne pas enfermer cette culture dans une sorte de folklore passéiste et de s’intégrer au territoires.