Inauguration de la Marina Olympique, Marseille découvre son nouveau « Voilodrome » !

Crédit photo : Pierre-Emmanuel TRIGO

La Marina Olympique a été présentée officiellement le 2 avril et au public samedi dernier. Elle accueillera quelques 330 sportifs lors des Jeux Olympiques cet été. Mais après ? Quel sera l’avenir pour le nouveau « bijou » de la cité phocéenne ?

Depuis à peu près deux ans, la Marina du Roucas Blanc est en plein chantier tout comme l’axe routier qui permet de rejoindre le David au début de la Corniche Kennedy. Objectif des travaux, la nouvelle Marina Olympique. Le coût 49 millions d’euros (25 étaient annoncés au départ). Une construction d’excellence afin d’accueillir les différents athlètes en compétition du 28 juillet au 8 août prochain pour les épreuves de voile. 32 000 mètres carrés d’espaces extérieurs, 5 bâtiments et 5 hectares de bassin.

Le pôle France a posé ses valises depuis près d’un an déjà et devrait rester, selon nos informations, dans le bâtiment du pôle fédéral de voile. « Il est prévu que des liens soient créés avec le centre municipal de voile et les écoles de Marseille », nous confie Hervé Menchon, adjoint au Maire de Marseille en charge notamment de la biodiversité marine, des équipements balnéaires, du nautisme, de la voile et de la plongée, du développement de la tradition de la mer et du large.

Essentiels également les bâtiments 2 et 3 vont contenir les équipements du centre municipal de voile et seront le point d’accueil des familles, pour y inscrire leurs enfants, et des écoles qui amèneront les minots marseillais pour l’apprentissage de la voile et du nautisme. Un bâtiment sera aussi dédié spécialement aux associations qui auront répondu à un appel à projet. Celles-ci seront en lien avec la sensibilisation à la biodiversité marine, les activités nautiques et subaquatiques ainsi que les sports émergents ou du handi-voile. « L’objectif est de créer une charge citoyenne qui permette d’ouvrir la mer à l’ensemble des populations, qu’elles soient jeunes ou plus âgées, porteuses ou non de handicap, que ce soit du loisir ou sportif », ajoute Hervé Menchon.

Lors du long entretien accordé à notre journal il y a quelques jours, Franck Recoing, président du CNTL, nous partageait sa volonté qu’avec « le futur du bassin qui a été bâti pour les Jeux Olympiques sur les plages du Prado et à côté du club de la Pelle, les clubs nautiques de la ville puissent jouer un rôle dans le cadre de l’animation de ce bassin et pourquoi pas développer des écoles de voile pour amener un engouement autour de la voile ».

En route vers le Voilodrome ?

Si Marseille est avant tout une capitale du football, la réception des épreuves de voile lors des Jeux Olympiques peut être un vrai coup de projecteur sur des disciplines peu connues du grand public marseillais. Avec ce nouvel équipement, Marseille se dote d’un nouveau stade de qualité, puisqu’à la fin du cycle olympique on ne parlera plus de Marina mais bien de stade, les bateaux à quai étant amenés à disparaître pour laisser place au plan d’eau tel quel.

Si la suggestion de « Voilodrome » peut faire sourire, elle n’est pas sans pertinence. Un nom sera donné au nouveau stade nautique municipal après les Jeux Olympiques. Pour l’heure, rien n’est acté et la mairie envisage la possibilité d’une consultation citoyenne sur la question, le moment venu. En devenant le deuxième stade de Marseille avec une ouverture privilégiée sur la mer, il permettra dans cette configuration la pratique nautique tout au long de l’année grâce à son bassin fermé qui lui permettra d’accueillir des compétitions ou des activités même par temps difficile à l’extérieur. De quoi faire de la cité phocéenne un lieu phare de la voile et du nautisme.

« Les champions vont susciter des vocations et les petits Marseillais vont être inspirés par les victoires de cet été », a clamé au micro de nos confrères de France Bleu la ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra lors de la conférence de presse de présentation de la Marina. Effet de com’ ou réelle volonté ?

Pour la mairie, le programme prévu après les JO semble bien s’inscrire dans une volonté de « démocratiser » le nouveau bijou de Marseille et d’en faire le lieu d’accueil « d’évènements sportifs d’ampleur locale, nationale ou internationale ».

« Si on est issu d’une famille « pauvre », on doit pouvoir avoir accès à la mer et qui sait peut-être en pratiquant avec le club municipal de voile, alimenter le vivier de jeunes marseillais qui pourront devenir des champions dans le pôle d’excellence », souligne l’adjoint au Maire Hervé Menchon.

Du côté de la Région Sud qui a investi 5 millions dans le projet, le souhait est également à l’ouverture et à la rencontre entre les champions du pôle France et les minots de Marseille. « L’objectif sur le long terme est qu’il puisse y avoir à la fois le pôle France, avec des athlètes de haut niveau qui viennent s’entraîner sur cette structure là, et en même temps la base nautique municipale qui existait et qui doit perdurer pour emmener les lycéens, les collégiens et les écoliers sur cet espace », nous déclare Ludovic Perney, vice-président de la Région en charge de la Jeunesse et des Sports. Pour lui, cette question s’associe également avec celle de la pratique de la nage et des équipements mis en place pour apprendre aux enfants de Marseille à la pratiquer, une question centrale. Dans la cité phocéenne, un enfant sur deux en serait incapable en sixième. La deuxième ville de France ne compte, à ce jour, que 14 piscines pour près de 900 000 habitants.

La Métropole a également investi 6 millions d’euros dans le projet de rénovation. Martine Vassal, président de la Métropole Aix-Marseille-Provence déclarait dans un communiqué: « Notre devoir est d’être au service des Provençaux en bâtissant les infrastructures nécessaires pour leur avenir ! »

Et si pour l’heure, place aux Jeux Olympiques, demain les Marseillais auront accès à un nouveau stade pas si loin de l’enceinte mythique du boulevard Michelet.

Le Prado deviendra t-il alors l’axe permettant d’aller du Vélodrome au « Voilodrome » ?

Rudy Bourianne

Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.

X (ex-twitter) : @R_Bourianne