Europa League 1/8e : OM – Villarreal : Jean-Louis Gasset : « Prendre une option conséquente dès le match aller ! »

En conférence de presse avant la réception de Villarreal en 1/8e de finale d’Europa League, l’entraîneur marseillais a affiché les ambitions de son équipe. Il est également revenu sur la confiance retrouvée de son groupe et le contexte du match de demain soir.

Autre compétition, autre contexte avec les aléas des changements. Les joueurs qui sont qualifiés, qui ne le sont plus plus pour la League Europa. Comment se trouve votre groupe ? Et est-ce que vous avez des bonnes nouvelles au niveau de certains absents ces derniers temps, comme Jordan Veretout par exemple ?

J-L Gasset : C’est exactement ça. Toutes les veilles de match d’une compétition, on met les possibles, on enlève les blessés, on enlève les pas qualifiés, on regarde ceux qui restent avec quelques incertitudes. On va attendre la dernière séance, pour le moment on dira que ça se passe bien mais le vrai test va être la dernière séance de tout à l’heure.

« C’est quelqu’un de respectable parce qu’il a quand même fait des choses dans le football et son équipe est bien organisé, il a une méthode. Demain, on va faire le maximum pour contrecarrer tout ça. »

Jean-Louis Gasset n’attise pas les braises quant au retour de Marcelino au Vélodrome.

Ces derniers temps, on a parlé de Marcelino, de son retour et on essaie de savoir si c’est une source de motivation chez les joueurs. Selon vous, ça en est une ou il faut mettre ce côté symbolique ou émotionnel de coté pour ne pas surjouer ?

J-L Gasset : On en parle jamais. Personnellement je n’en parle jamais. Je n’étais pas en France quand l’OM était entraîné par Marcelino. Donc nous on joue contre Villarreal, on regarde l’effectif, on les regarde jouer, on connait le système de jeu bien sûr. C’est quelqu’un de respectable parce qu’il a quand même fait des choses dans le football et son équipe est bien organisé, il a une méthode. Demain, on va faire le maximum pour contrecarrer tout ça.

On l’a vu on en a parlé avec Quentin. En dix jours, les visages se sont transformés, il y a eu des buts, des victoires, la joie est revenue. Est-ce que là aussi, il faut les laisser dans cette euphorie ou au contraire, il faut aussi les ramener à la réalité, calmer un petit peu cet enthousiasme parce que l’adversaire est d’un autre calibre ?

J-L Gasset : La réponse est pratiquement dans la question. Il faut les féliciter de ce qu’ils ont fait, mais leur expliquer ou leur montrer en vidéo les erreurs que l’on fait à chaque matchs. Sur les trois matchs, on a fait des erreurs qui ont lance ou relancé l’adversaire. Toutes ces erreurs là, quand ce sera des matchs de haut niveau ça ne suffira plus. La confiance aidant, les résultats aidant, la dynamique aidant, il faut gommer toutes ces erreurs si on veut arriver à faire une belle fin de saison comme on se l’est promis.

« Mais il va falloir leur faire sentir que nous on est là aussi, on a des arguments, on a de l’expérience, on a des joueurs qui savent ce que c’est la coupe d’Europe.»

Jean-Louis Gasset sait que son équipe a des arguments à faire valoir demain contre Villarreal.

On dit que cette équipe de Villarreal est manifestement très technique comme toutes les équipes espagnoles. Elle a aussi l’habitude des matchs européens, elle a une très grosse expérience. Est-ce que ça peut se jouer sur l’impact aussi, sur l’intensité que l’OM peut mettre dans ce genre de match là ?

J-L Gasset : C’est ce qu’il faudra faire. Mettre au mot intensité, agressivité. On sait que techniquement ils sont très forts. Vous avez des joueurs au milieu de terrain qui sont très habiles, des attaquants qui sont très efficaces, ils sont un peu comme nous, entre la Real Sociedad et Grenade dimanche, ils se sont remis un petit peu dans la bonne dynamique. Mais il va falloir leur faire sentir que nous on est là aussi, on a des arguments, on a de l’expérience, on a des joueurs qui savent ce que c’est la coupe d’Europe. Et on a notre public qui va nous faire surpasser.

Douze but sur les trois derniers matchs. Comment expliquez-vous cette efficacité offensive ? Et qu’est-ce qui a changé techniquement sur le terrain ?

J-L Gasset : C’est la confiance des attaquants. C’est les joueurs qui sortent du banc parce qu’ils sont bien dans l’esprit. Ils ont compris qu’on joué cinq match en quinze jours, aujourd’hui on en joue quatre en onze jours donc qu’on a besoin de toute le monde et qu’on est obligé de reposer à des moments les gens qui sont sur le terrain pour avoir toujours une équipe fraîche. Pour reposer les gens, il ne faut pas faire baisser le niveau de l’équipe. Quand les gens rentrent et marquent il font leur job et il postule pour le match d’après. On peut faire l’inverse, il y en a un qui débute et l’autre finisse. Il faut argumenter comme ça avec tout les petits pépins que l’on a. Quand un attaquant est en confiance, il tente un truc qu’il n’aurait pas tenté.

En regardant un peu les grosses victoires de Villarreal cette saison, il y en a deux où ils ont eu moins 30% de possessions de balles. On a l’impression que c’est une équipe qui est très à l’aise lorsqu’elle n’a pas la balle. Est-ce qu’il y a une petite tentation de dire on lâche le ballon, ils sont peut-être moisn à l’aise avec le ballon ? Et généralement, qu’est ce vous avez vu comme points forts dans cette équipe ?

J-L Gasset : Déjà laisser le ballon à l’adversaire, c’est pas trop ma tasse de thé. Je préfère que ce soit notre équipe qui l’ait. J’ai aimé le match de Clermont pour ça. On a pas tout fait de bien mais on a eu la maîtrise du jeu. Et une fois que les deux premiers matchs étaient passés où il fallait adopter une tactique qui les arrangeait les joueurs, il ne fallait pas sortir le ballon, il ne fallait pas faire de décalage, parce que c’est ça le plus dangereux. Donc on a fait une tactique simpliste. A Clermont, on a retrouvé la maîtrise du jeu et ça, ça me plait. Si Villarreal veut nous laisser le ballon, qu’il nous le laisse, bien sûr, je suis content.

« Si Villarreal veut nous laisser le ballon, qu’il nous le laisse, bien sûr, je suis content.»

Jean-Louis Gasset commence à affirmer avec l’OM les principes de jeu qu’il veut mettre en place pour la fin de la saison.

Tu parlais de confiance. Tu en parles beaucoup depuis que tu es arrivé. On a vu des joueurs qui ont été transfigurés depuis que tu es arrivé. Est-ce que la confiance tu la donnes plutôt par les mots ou par la tactique dont tu parlais ? On a l’impression que ce n’est pas juste appuyer sur un bouton. C’est les discours que tu fais ou comment tu arrives à les rassurer sur le terrain ?

J-L Gasset : Par le travail. Les mettre à leur poste, leur faire réussir des choses sans oppositions, des choses très simples. On est parti sur ça. Déjà les mettre à l’endroit où ils aiment être. Après le discours quand le joueur sait que vous le connaissez qu’on va le faire progresser là. Que vous faîtes un montage vidéo, que vous lui montez les endroits de progression. Le joueur dit « waw, il me connait ». Mais ça fait beaucoup de choses en peu de temps parce qu’il fallait parler au groupe d’abord et aux jeunes joueurs qui sont d’avenir pour les décrisper.

Sur Aubameyang. Quel part a t-il dans le redressement actuel de l’OM ? Et à quel point vous vous appuyé sur lui depuis que vous êtes arrivés justement pour que ça aille mieux dans l’équipe ?

J-L Gasset : Déjà c’est un grand joueur. C’est une très bonne personne. C’est un buteur et il aime comme tout les grands attaquants des situations de jeu. Il aime se placer, il aime des endroits et c’est là qu’on le met. Après l’adresse, le sens du but, la générosité, tout ça il l’a. Il fallait, il me semble, juste le caler où il aime être, d’où il aime partir pour être à l’arrivée sur les centres. Là c’est la connaissance du joueur. Je le connais depuis longtemps donc je sais c’est point de départ et ces points d’arrivée. Mais avec des joueurs comme ça, il y a moins besoin de parler qu’avec un jeune joueur. En un clin d’oeil, on dira, en une séance de travail, il a vu que je le connaissais par cœur parce que j’ai appelé les gens avec qui il avait travaillé pour me dire il aime pas joué là, il préfère partir de là, ok, ok, ok… Après la mentalité et le talent c’est unanime.

« Il fallait, il me semble, juste le caler où il aime être, d’où il aime partir pour être à l’arrivée sur les centres. Là c’est la connaissance du joueur. Je le connais depuis longtemps donc je sais c’est point de départ et ces points d’arrivée»

Jean-Louis Gasset sur son utilisation d’Aubameyang

Sur l’initiative virage Nord qui était censé être fermé, dans la tribune basse il y a aura jusqu’à 4, 5000 enfants invités. Par rapport à ça, vous pensez à eux, le fait que c’est important que les enfants aillent voir l’OM, continuent d’aimer l’OM ? Quel message vous avez par rapport à cette belle initiative ?

J-L Gasset : Déjà, je pars du principe que le football c’est une fête, donc suspendre une tribune pour moi c’est une aberration. Un stade c’est plein, un match de coupe d’Europe c’est plein. C’est de la joie, de la communion. On va limiter en mettant des enfants, tant mieux pour eux, bravo pour l’initiative de mettre des petits parce que c’est un désastre de jouer devant une tribune vide à part en cas comme le Covid ou là on était obligé mais là pour un pétard ou un fumigène, suspendre une toute une tribune, je trouve ça aberrant.

« Déjà, je pars du principe que le football c’est une fête, donc suspendre une tribune pour moi c’est une aberration. »

Jean-Louis Gasset sur la décision de l’UEFA de fermer le virage Nord

Pour rebondir sur Aubameyang. C’est vous qui lui soumettez le fait de le mettre là ou il est le mieux ou c’est lui aussi qui vous en parle de son côté quand vous arrivez ? Comment ça se passe ?

J-L Gasset : J’ai mon idée sur l’affaire. Je sais où il est bien, je sais où il a joué, je sais où il aime pas jouer parce que mes amis m’en ont parlé. Donc on arrive à trouver un consensus et le joueur il sent que on a travaillé sur ce dossier et qu’on va le mettre dans les meilleurs dispositions puisque c’est lui le buteur. Mais après il faut marquer.

Pouvez-vous nous expliquer sans rentrer dans les détails du vestiaire et du staff, quelle différence occupe la préparation d’une double préparation européenne par rapport au pain quotidien qu’est le championnat ? Vous êtes arrivés sur un match couperet face au Shakhtar, là vous avez le match aller, le match retour a préparé. Comment on prépare ce genre de rendez-vous ?

J-L Gasset : Prendre une option conséquente dès le match aller. Après selon le score à la fin du match, on dira on est à la mi-temps, on verra. Mais prendre une option conséquente. Mais pour ça il faut jouer.

« EN coupe d’europe, je truve qu’il est spécial ce public ! »

Jean-Louis Gasset sur les supporters de l’OM

Qu’attendez-vous du public demain soir ?

J-L Gasset : Comme d’habitude, qu’il nous transporte. Depuis que je suis là, le Shakhtar on était mené, ils ne nous ont pas lâché, contre Montpellier on était mené, ils ne nous ont pas lâché, à Clermont, ils étaient partout. Ils savent que si on fait ce qu’il faut c’est le plus. On dit douzième, là c’est douze, treize, quatorze. Mais transcender des joueurs, en coupe d’Europe ! Parce qu’en coupe d’Europe, je trouve qu’il est spécial ce public. En championnat on connait, mais la coupe d’Europe, pour l’avoir vécu le premier match, parce qu’il était tendu le premier match, je peux vous dire que c’était plus que tendu même. Peut-être que je m’en rend compte aujourd’hui même. Mais ils étaient là, ils étaient avec nous, de dire faîtes nous plaisir ! Et on a envie de leur faire plaisir !

C’était plus que tendu le premier match. C’était une atmosphère compliqué quand vous êtes arrivés. Est-ce que tu as l’impression que le plus dur est fait ou que le plus dur commence maintenant ?

J-L Gasset : Je pense que je ne me suis pas rendu compte que le premier match était décisif déjà. Je me suis juste focalisé sur la mission. Ce qu’on a fait c’est bien mais on peut faire très bien. C’est ce que je dis aux joueurs, je dis, on est pas à fond encore. On trouve petit à petit, petit à petit on joue de mieux en mieux. Le ballon ne nous brûle pas les pieds. On peut jouer de différentes manières et ça c’est bon on peut se mettre en bloc bas et on a des jambes pour contrer, on peut être dominateur dans le milieu et acculer l’adversaire en bas. Je trouve qu’il y a beaucoup de bonne solution si tout le monde est dans le bon timing.

Pour revenir sur les enfants qui seront dans la tribune. Vous avez dit pour vous le football, c’est une fête. Les enfants en eux-mêmes, est-ce que c’est important pour vous ?

J-L Gasset : Mais bien sûr, les enfants c’est eux qui ont les yeux qui pétillent quand ils voient les joueurs. C’est peut-être le futur de l’OM. Va savoir si il n’y a pas un petit va porter le maillot de l’OM, qui rêve de porter le maillot de l’OM. C’est un rêve permanent. On aime voir venir des enfants vers nous et regarder les joueurs comme ça.

Rudy Bourianne

Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné du club phocéen et du sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.

X (ex-twitter) : @R_Bourianne