Économie – Cinquante ans d’innovation et de croissance pour le groupe Pellenc

Créé à Pertuis (84) en 1973, le groupe Pellenc fête ses cinquante ans, prévoit une croissance de 30% d’ici 2027 et annonce la sortie de petit dernier, le robot RX-20.

Simon Barbeau, président du groupe Pellenc.

Le groupe Pellenc a fêté ses cinquante ans. Cinquante années durant lesquelles l’entreprise a misé sur la créativité, l’audace, afin de proposer des solutions durables et exclusives pour faire face aux nouveaux enjeux et préparer les clients et partenaires aux défis de demain, et après. « Pellenc est un modèle unique car le groupe est constructeur d’équipements pour les viticulteurs, les arboriculteurs, les paysagistes. Nous sommes également distributeurs, c’est-à-dire que nous exploitons des bases commerciales, en France et à l’étranger
puisque l’international représente les deux tiers de notre chiffre d’affaires
 », a indiqué Simon Barbeau, président de Pellenc, lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que l’offre de produits est large puisqu’elle s’étend du petit produit électrique à batterie pour tailler la vigne ou entretenir les espaces verts, jusqu’à la grosse machine, en passant par les pressoirs dans la cave. Il a souligné : « Aucun concurrent ne se positionne sur une gamme aussi large. Et le point important est que Pellenc se définit plus par les marchés qu’il sert que par ses produits. Pellenc, c’est la startup qui est devenue grande en raison de la fantastique dynamique d’innovation dont elle a fait preuve au fil des années. Un développement qui s’est fait comme un arbre, avec des branches qui ont poussé et dont la viticulture constitue la colonne vertébrale. C’est le tronc de tout son développement ».

L’atelier de production de Pellenc à Pertuis.

S’inventer et se réinventer

Si depuis 2001, le groupe a multiplié son chiffre d’affaires par huit, il continue a se réinventer en tenant compte des enjeux technologiques et climatiques auxquels font face ses clients. Ce qui passe par le développement de l’outil industriel. L’ouverture d’une huitième usine de production, au Portugal, en 2022, permet d’optimiser les temps de fabrication, et donc de distribution, en les ajustant en permanence à la demande et aux spécificités des besoins selon les territoires. L’évolution technologique passe aussi par celle des compétences, c’est-à-dire le recrutement et la formation, ainsi que des partenariats, comme celui conclu avec Avinculture, pour intégrer des compétences non historiques telles que la robotique. « Notre force est d’être proches des clients et de comprendre leurs enjeux en misant sur la créativité et l’audace pour leur proposer des solutions durables et exclusives et les préparer, eux et nos partenaires, aux défis de demain », précise Simon Barbeau. Des solutions innovantes « Depuis cinquante ans, Pellenc invente et réinvente des solutions pour améliorer la productivité tout en diminuant la pénibilité pour ses clients viticulteurs, arboriculteurs. Cela, dans le monde entier », insiste Philippe Astoin, directeur de la business-unit Agri-machine. Parmi les solutions innovantes, un volet concerne l’économie au sens large, c’est-à-dire la préservation des ressources et la durabilité des solutions. L’autre est une expertise dont l’objectif est le gain de temps et l’économie des ressources et de l’énergie. La machine à vendanger est désormais proposée avec tri, ce qui permet d’apporter au chai une vendange triée et prête à être foulée. Grâce à des machines à conduite instinctive, il est possible de vendanger de nuit. Le rendement énergétique des machines, notamment le couple moteur thermique/transmission, a été revu pour un travail optimisé (gestion de la puissance, sobriété et donc économie du gas-oil, etc.).



Le robot viticole RX20-H

Mais le produit phare est sans conteste le robot RX-20-H qui sera officiellement présenté fin novembre au Sitevi, le salon international des équipements et savoir-faire pour les productions vigne-vin, olive, fruits-légumes. Ce chenillard interligne autonome hybride à propulsion électrique et téléopéré est conçu pour améliorer l’efficacité économique et apporter plus de confort aux viticulteurs. Léger, moins d’une tonne, il est transportable. Son autonomie est de 13h à 20h. « Conçu pour travailler de jour comme de nuit, il vient en complément des
tracteurs pour effectuer toutes les tâches répétitives, lassantes et sans valeur ajoutées telles que le désherbage mécanique en terre incertaine ou le broyage. « Nous sommes convaincus qu’il deviendra rapidement le meilleur compagnon du viticulteur », a précisé Philippe Astoin. Ce robot sera disponible dès 2024. Une prévision de croissance de 30% Bien que l’activité viticole ne soit pas au mieux de sa forme, notamment en raison des changements de consommation de vins moins ou pas du tout alcoolisés, ainsi que de la conjoncture économique, Simon Barbeau est confiant pour atteindre, en 2027, l’objectif de 30% de croissance sur quatre ans. « Le marché s’est écroulé, impacté par l’augmentation du prix des machines, des taux d’intérêt et l’allongement de la durée des financements, de deux à trois ans supplémentaires. Le marché est donc incertain et les clients déjà bien équipés ou qui n’avaient pas de besoin urgent ont préféré attendre de voir si les taux
baisseront. C’est un aspect psychologique car, si on fait une moyenne sur vingt ans, les taux actuels ne sont pas déconnectés. Ils sont dans la norme et les comportements devraient changer dans les mois et années à venir 
», observe le président de Pellenc. Il est d’autant plus confiant que le groupe a multiplié son chiffre d’affaires par huit depuis 2001 et compte sur les nombreux projets de diversification pour atteindre cet objectif. Sans oublier les engins de plus en plus performants qui devraient sortir dans les mois à venir, ainsi que le projet
d’entreprise axé sur trois volets : la diversification, l’excellence opérationnelle et l’entreprise durable.


Le groupe Pellenc en chiffres :
CA 2022 : 34 M€
2 020 collaborateurs – 200 à 300 recrutements chaque année.
50 ans,
21 filiales industrielles et commerciales réparties sur les cinq continents.
1 328 brevets déposés,
Les investissements en R&D représentent 7 à 8% du chiffre d’affaires. L’investissement pour le renforcement des équipements industriels (usines) s’élève à près de dix millions d’euros.


Martine Debette