JO 2024 Escalade : Combiné & Vitesse, c’est quoi la diff’ ?

Manon Hily lors de la Coupe du Monde d'escalade de difficulté à Briançon en 2022. Crédit photo : Rudy Bourianne

Avec deux médailles à Paris, l’escalade est encore cet été l’un des sports les plus attendus aux JO. Véritable succès à Tokyo, la discipline a un avenir bien tracé au cœur de l’olympisme. Décryptage des épreuves à venir.

L’escalade fait son retour aux Jeux Olympiques 2024 pour la deuxième fois consécutive après sa première réussie à Tokyo en 2020. Et cet été, la discipline aura deux médailles à aller chercher contre une seule il y a quatre ans : une en Vitesse et l’autre en Combiné. Parti à la rencontre de Kenza Slamti, ouvreuse au niveau national et international et pour des salles dîtes « commerciales », Le Méridional décrypte à ses côtés la différence entre les disciplines en compétition.

La Vitesse :

C’est assez simple. « Clairement, une course en face à face, c’est le sprint mais en escalade », décrypte Kenza Slamti. Dès 16e, aux 8e, 1/4 et ainsi de suite jusqu’à la finale et la petite finale qui départageront les médaillés. Le mur de vitesse en escalade est le même depuis sa création. Il fait 15 mètres de haut avec 5 degrés d’inclinaison, 40 prises de main et 22 prises de pied. Le 12 avril dernier, l’Américain Samuel Watson a battu le record du monde pour la première Coupe du Monde de l’année en Chine en passant avec un temps de 4,79 secondes ! « C’est extrême », commente l’ouvreuse marseillaise. Chez les femmes, le record est détenue par Aleksandra Miroslaw en 6,24 secondes.

Cet été aux JO, c’est le Français Bassa Mawem qui est pour l’heure le seul qualifié pour représenter la France dans la discipline.

Le Combiné :

Le combiné est la combinaison entre deux disciplines plus « classiques » de l’escalade, la difficulté, (la diff’) et le bloc.

  • Le bloc

Le bloc est de l’escalade sans corde sur des murs d’une hauteur 4,5 mètres avec réception sur des gros tapis. C’est la discipline à la mode depuis quelques années maintenant, notamment en milieu urbain. Aux JO, il y a 4 blocs avec 25 points par bloc soit un total de 100 points. Chaque bloc est également réparti en zone : une à 5 points, une à 10 points, et le top donc à 25 points. Le top est une zone plus difficile que la zone à dix points qui est elle même plus difficile à atteindre que celle à 5. Pour réussir leur classement, les athlètes ont un temps contraint et sont départagés également aux nombres de tentatives effectuées pour réaliser chaque bloc et y inscrire le plus de point possible, chaque essai raté étant pénalisé.

  • La diff’

La difficulté, c’est l’escalade que beaucoup ont pratiqué au moins une fois à l’école avec baudrier et corde. Une voie vaut 100 points au total. Quand on part d’en haut, c’est decrescendo. Le mur fait 15 mètres et les grimpeurs ont 6 minutes pour aller en haut. Ils s’y lancent à vue, c’est à dire sans avoir jamais essayé ni vu la voie auparavant.

Pour les deux disciplines, il y aura des qualifications et ensuite des finales après que la somme des points ait été faîte et départagée les grimpeurs.

« C’est une évolution d’avoir deux médailles. A Tokyo, on avait qu’une seule médaille avec une combinaison des trois disciplines pour n’en dénigrer aucune. On espère ensuite qu’à Los Angeles, le processus continu d’évoluer et qu’on ait trois voir pourquoi pas quatre médailles », analyse Kenza Slamti sur l’évolution de l’escalade aux Jeux Olympiques. « En ce moment, les athlètes du combiné s’entrainent à fond dans les deux toute la semaine. Même si certains vont mettre un peu plus l’accent sur leur spécialité parce qu’ils ont envie d’optimiser, il faut qu’ils aient un niveau élevé dans les deux disciplines. Ils sont à fond ! »

En combiné, Oriane Bertone est la première française qualifiée. En tant que pays hôte, la France a le droit à deux places assurées dans chaque épreuve.

Les dernières places pour les Jeux Olympiques vont se jouer lors des OQS (tournois de qualification olympiques) à Shangaï (du 16 au 19 mai) et à Budapest (du 20 au 23 juin).

14 Français sont qualifiés pour les OQS :

Vitesse : Capucine Viglione, Victoire Andrier, Manon Lebon, Lison Gautron, Pierre Rebreyend, Guillaume Moro.
Combiné : Manon Hily, Hélène Janicot, Fanny Gibert, Zélia Avezou, Mejdi Shalck, Sam Avezou, Paul Jenft, Mickaël Mawem.

Rudy Bourianne

Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.

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