Économie – Le coût de l’électricité revient à l’avantage des Français

Alors que la France avait développé, depuis la première crise du pétrole, un vaste réseau de centrales nucléaires, le marché commun de l’énergie a annulé cet avantage énergétique et économique propre à la France.

Depuis l’incident à la centrale japonaise de Fukushima, l’Allemagne a opéré un virage drastique dans ses modes de production d’énergie, fermant toutes ses centrales nucléaires. À cela s’ajoute l’agression de Vladimir Poutine envers l’Ukraine, provoquant une hausse du prix du gaz. Avec un marché commun européen de l’énergie, les Français se retrouvent à payer un prix de l’électricité excessivement élevé par rapport au coût de production français.

Des négociations ont été entamées entre le gouvernement d’Emmanuel Macron et l’Union européenne pour discuter de ces tarifs. Le gouvernement du Chancelier Olaf Scholz redoutait une concurrence déloyale de la part de la France. Cette inquiétude reflétait le déclassement énergétique que l’Allemagne endure à cause de ses choix controversés.

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) en France estime que le coût de production pour EDF est de 60 € le mégawattheure, un prix difficilement atteignable avec des usines fonctionnant au gaz et au charbon. Il était donc aberrant que les Français et les entreprises françaises paient une électricité indexée sur le prix du gaz, et influencée par les décisions d’un gouvernement étranger.

56 centrales sous le régime CFD

Pour remédier à cette situation, les 56 centrales nucléaires d’EDF bénéficieront d’un régime à long terme : le CFD (contrat pour différence). Ces contrats fixent un prix de référence proche du coût de production. Le principe est simple : si le prix de l’électricité européen est plus élevé que le prix de référence d’EDF, l’État pourra récupérer le surplus et le redistribuer aux entreprises et aux particuliers. Le prix devient donc plus stable et prévisible, car il est à l’abri des fluctuations haussières du marché européen.

Mais que se passe-t-il si les prix du marché européen sont inférieurs au prix de référence d’EDF ? L’État sera alors autorisé à compenser la perte subie, protégeant ainsi l’entreprise française des fluctuations des prix. En contrepartie de cet accord, favorable à la France pour le moment, l’Allemagne a obtenu que le prix du CFD soit vérifié par la commission européenne, lui accordant le rôle de vérificateur.

La rédaction