International – « Nous sommes en guerre »

L’offensive menée par le Hamas et le Jihad islamique palestinien sur Israël a créé la surprise. Si l’État hébreu compte toujours ses morts et ses otages, emmenés à Gaza, il n’a pas tardé à répliquer avec force. Une nouvelle fois, cette région du Proche-Orient est au bord du chaos.

« Nous sommes en guerre. L’Etat d’Israël est en guerre. » Le colonel Olivier Rafowicz pèse chacun de ses mots. Depuis son abri en Israël, le porte-parole de Tsahal, l’armée israélienne, a donné une conférence sur la situation en Israël le 10 octobre 2023, soit trois jours après le début de l’offensive du Hamas.

Attaque éclair du Hamas

Le 7 octobre 2023, au petit matin, le Hamas et le « Jihad islamique palestinien » ont lancé un assaut par voie terrestre, aérienne et marine sans précédent sur le sud d’Israël depuis la bande de Gaza laissant dans leur sillage des exactions sanguinaires à l’encontre de civils : le massacre de plus de 200 participants au festival de musique de « Réim », l’attaque de nombreux kibboutz, des enlèvements, la torture et le viol de femmes… Cette offensive a créé la surprise pour l’ensemble des structures étatiques d’Israël, bien que les médias israéliens aient révélé l’appel du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au Premier ministre israélien Benjamin Natanyahou le prévenant que quelque chose se préparait à Gaza. Un avertissement qui serait resté sans écho. Pour le porte-parole de Tsahal, « l’heure n’est pas au jugement et à l’enquête mais à l’unité. »

Organisation reconnue comme terroriste par de nombreux pays dont la France, le Hamas est un mouvement islamiste palestinien créé en 1987 lors de la première Intifada. Ce mouvement possède une branche armée, la brigade Izz al-Din al Qassam, et une branche politique dont les dirigeants politiques vivent au Qatar et en Turquie, deux pays qui soutiennent financièrement le Hamas avec l’Iran.

« Nous avons mobilisé 300 000 soldats. C’est la plus grande mobilisation depuis la guerre du Kippour. Nous regroupons nos forces au nord et au sud. »

colonel Olivier Rafowicz colonel de réserve et porte parole de l’armée israélienne

Une escalade de la violence

« Nous dénombrons plus de 900 morts, 3000 blessés et environ 150 otages dont des enfants et des personnes âgées. Environ 1500 terroristes du Hamas ont été abattus sur le territoire israélien », précise le colonel Olivier Rafowicz, « cette guerre s’impose à nous au sud avec une possibilité de s’étendre au nord. À l’heure où je vous parle, des échanges de tirs ont lieu à la frontière avec le Liban » Le Hezbollah, groupe islamique chiite et parti politique libanais, a lancé plusieurs missiles sur Israël. Le 9 octobre 2023, le « parti de Dieu » a bombardé deux bases militaires israéliennes en Galilée. En réponse à cette attaque, Israël bombarde la bande de Gaza et impose un blocus total : plus de gaz, d’électricité, de nourriture ou d’eau ne transiteront vers Gaza. « Nous avons mobilisé 300 000 soldats. C’est la plus grande mobilisation depuis la guerre du Kippour. Nous regroupons nos forces au nord et au sud. » Une offensive terrestre sur Gaza pourrait donc avoir lieu. « Il faut s’attendre à une guerre longue et difficile », conclut le colonel Olivier Rafowicz.

Marie-Charlotte Noulens