La start-up qui promet – Une « trottinette des mers » provençale novatrice, au succès international

© Julien Hatoum

L’idée de départ ? « Faire en sorte que toutes les sortes de public puissent se rendre sur un plan d’eau », explique Laure Houdaille, chargée du marketing et des ventes chez Next Blue Tech. La start-up provençale, lancée en 2017, est la première à avoir conçu et mis sur le marché une « trottinette des mers », le BlueWay. Depuis sa création, la société aubagnaise n’a cessé de croître, et exporte son produit à l’international.

Une « démocratisation du paddle »

« Quand on rappelle tous les fléaux d’engins comme les jetskis, souligne Laure Houdaille, on comprend en quoi le BlueWay est révolutionnaire. » A l’origine, les deux fondateurs, Hubert et Laurent Thomas, avaient plutôt l’idée d’un scooter sur foil. Mais face à la mode grandissante du paddle, ils modifient leurs plans dans ce sens. Entre 2019 et 2020, la Trottinette des mers est testée dans plusieurs salons nautiques et auprès des professionnels des loisirs nautiques : et le succès est au rendez-vous.

50% des ventes à l’international

En 2020, 100 BlueWay sont commercialisées, et en 2021, l’entreprise a déjà réalisé 200 ventes… dont 50% tout de même à l’international. La trottinette connaît un grand succès aux Emirats arabes unis (la « vitrine de l’innovation ») en Polynésie française, Martinique, Guadeloupe, Egypte, Norvège, Bulgarie, Hongrie, Portugal, Espagne, Italie, Irlande… une liste qui ne demande qu’à s’allonger. « On est allé beaucoup plus loin que ce qu’on pensait », souligne en souriant Laure Houdaille.

© Next Blue Tech

Un produit discret et respectueux de l’environnement

Ce qui rend les BlueWay si intéressants, c’est qu’ils ne produisent pas de nuisances sonores ou polluantes. Ces trottinettes des mers à propulsion électrique sont silencieuses et sans émissions. Limitées à une vitesse de 7km/h, elles permettent au public d’explorer l’environnement, sur mer ou en eaux douces. « Nos publics ne sont pas à la recherche de sensations fortes [ce qui est le cas avec l’eFoil, l’eSurf, etc., ndlr], mais préfèrent le côté « slow life », précise notre interlocutrice. C’est l’une des différences par rapport à d’autres engins de loisirs nautiques électriques. Nous nous adressons à 80% de la population, pas seulement à 20%. »

le « slow life » préféré aux sensations fortes

Un produit sûr pour les professionnels du tourisme

Le BlueWay est soigneusement conçu : en plus de sa motorisation silencieuse et propre, il faut savoir qu’il est insubmersible et connecté via des batteries ultra performantes. Son autonomie de sept heures apporte un champ très confortable aux loueurs de trottinettes, et le public n’a pas besoin d’être encadré.

Une start-up qui travaille en lien avec des entreprises françaises ou régionales

Face au succès de son produit-phare, Next Blue Tech a ouvert en 2021 un centre de production à Aubagne, avec 160m2 de bureaux (l’entreprise compte pour l’instant une vingtaine de salariés) et une zone de production de 500m2.

© Next Blue Tech

La start-up met un point d’honneur à travailler avec des fournisseurs régionaux ou nationaux. 80% de la valeur ajoutée de Next Blue Tech est créée en France. Batteries, coques, cartes électroniques… Les éléments textiles sont par exemple fournis par un Etablissement et service d’aide par le travail (ESAT) marseillais.

des fournisseurs régionaux ou nationaux

Aujourd’hui, par son accessibilité et son originalité parmi les autres loisirs aquatiques, le BlueWay prend une place non négligeable sur le marché des loisirs nautiques électriques. La start-up aubagnaise tire son épingle du jeu ! « Nous sommes les premiers sur cette innovation, et nous avons un certain nombre de projets pour conserver ce leadership », conclut Laure Houdaille.

Raphaëlle PAOLI