Stéphane Ravier : le troisième homme

Le troisième homme de cette élection municipale, n’en déplaise aux observateurs socialistes, c’est incontestablement Stéphane Ravier, le candidat du Rassemblement National. Ceux qui voudraient gommer son existence et réduire le second tour à un duel Rubirola-Vassal, font une erreur grossière ou obnubilent délibérément leur jugement. Pour deux raisons.

 D’abord parce que les candidats de Stéphane Ravier sont présents au second tour dans les huit secteurs de Marseille et, ensuite, qu’un simple coup d’œil sur les résultats de M. Ravier en 2014, de Marine Le Pen en 2017 et de M. Bardella aux européennes de 2019 permettent de démontrer que près de 50 % des électeurs traditionnels du Rassemblement National ne se sont pas déplacés aux urnes le 15 mars dernier par peur du Coronavirus. Donc, par voie de conséquence, un simple retour dans les isoloirs de l’électorat frontiste pourrait modifier du tout au tout les résultats du scrutin.

Lors de notre entretien dans son fief de Château-Gombert, M. Ravier nous a répété à plusieurs reprises que son défi majeur pour ce second tour était de mobiliser son électorat et de le convaincre de sortir de chez lui. Pour M. Ravier, ce second tour du 28 juin est en réalité « un nouveau premier tour ». Et nous ne pouvons pas ignorer sa représentativité, quoi qu’en pensent les inquisiteurs de l’idéologie diversitaire et leurs zélés complices qui s’agitent dans la presse locale pour discréditer la Droite et son bilan.

Il n’est pas question pour le « Méridional » de plier, et encore moins de s’agenouiller, devant les oukases de la gauche moralisatrice et de diaboliser Stéphane Ravier sous le prétexte fallacieux qu’il serait xénophobe, réactionnaire, raciste, fasciste, etc. Notre rôle à nous, c’est de donner la parole à Stéphane Ravier parce que son parti, le Rassemblement National, représente à Marseille un bon tiers de l’électorat (lorsque la participation est significative) et qu’on ne peut décemment pas  mettre ces nombreux citoyens Marseillais sous l’éteignoir.

 Stéphane Ravier, c’est bel et bien le troisième homme de cette élection, celui que personne n’attend. Il se bat à la fois contre Mme Rubirola, « le péril rouge pour Marseille » et contre Mme Vassal, qu’il a le tort de mettre dans le même panier en l’accablant de tous les péchés d’Israël. « L’abstention massive a permis à l’ultragauche de réaliser un bon score car, dans leur camp, on a au contraire massivement voté au premier tour » estime-t-il. Donc, il fait la chasse aux casaniers, aux pêcheurs à la ligne, aux plagistes, il tracte, il fait du porte à porte, il se livre à une rude bataille d’affiches contre ses adversaires qui collent et sur-collent les siennes toute la sainte journée. Mais surtout, il ne manque pas de se démarquer du « parachuté » (c’est ainsi qu’il a baptisé David Galtier, le candidat de tous les partis ligués contre lui dans le 13/14) en rappelant les actions qu’il a menées au secours des populations durant la crise sanitaire (paniers de vivres, masques à profusion, dépistages, don de 150 000 euros à la mairie centrale pour faire face).

Les retraits des candidats de Gauche au profit de ce seul Galtier ne manquent pas de l’interroger et il évoque à ce sujet « un suicide de la Gauche », un « déni de démocratie » et une « entente entre de faux ennemis et de vrais alliés du système politique marseillais ». Selon lui, l’état-major des Républicains s’est arrangé avec celui de Mme Ghali pour que chacune des candidates retire leur candidat, l’une dans le 13/14, l’autre dans le 15/16. L’échange de bons procédés se solderait par un vote de Mme Ghali en faveur de Mme Vassal au troisième tour de scrutin et par une rétribution en grands électeurs lors des prochaines sénatoriales en faveur de Mme Ghali pour permettre sa réélection au Sénat.

Nul ne peut prédire la configuration du second tour, même si les sondeurs s’accordent à reconnaître que Mme Rubirola, la candidate de Jean-Luc Mélenchon, sera la prochaine mairesse de Marseille. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que M. Stéphane Ravier et ses conseillers joueront un rôle essentiel au sein du prochain conseil municipal et qu’il serait déloyal et arbitraire de passer sous silence leurs propositions pour Marseille.

José D’Arrigo

Rédacteur en Chef du « Méridional »

Retrouvez l’interview de Stéphane Ravier pour Le Méridional ici : https://youtu.be/wzxEDXT03eo