mardi 8 avril 2025
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La parole aux producteurs – Olivier Nasles : « Cela fait des années que les gens demandent du bio »

Olivier Nasles © DR

Olivier Nasles, outre qu’il porte bien son prénom (et on a dû le lui faire remarquer des dizaines de fois), est fin connaisseur de deux mondes extrêmement populaires chez nous en Provence : celui du vin et celui de l’huile. Il est notamment président du syndicat AOP Huile d’olive de Provence et président du comité national d’agriculture biologique de l’INAO (l’Institut national de l’origine et de la qualité).

Celui qui est oléiculteur, œnologue de formation et vigneron à Eguilles (Bouches-du-Rhône) a été élu il y a désormais plusieurs mois président du syndicat des Coteaux d’Aix-en-Provence. Il exploite 23 hectares de vignes et 20 hectares d’oliviers. Pour lui, le bio a été un choix réfléchi, il y a des années, qui correspondait à une demande déjà forte de la part des consommateurs.

Un grand-père fondateur des Coteaux d’Aix-en-Provence, une mère présidente du syndicat pendant une quinzaine d’années… Olivier Nasles se l’était avoué à lui-même : son projet n’était pas de prendre la suite. Pourtant, à l’été dernier, le président de l’ODG (organisme de défense et de gestion) Didier Pauriol annonce qu’il ne continuera pas. Le conseil d’administration choisit alors de transmettre le flambeau au vigneron. « Je ne voulais absolument pas d’un titre de président comme d’une fin en soi, mais je n’y suis pas allé à contrecœur, tient à souligner notre interlocuteur. Je connaissais bien les Coteaux d’Aix, c’est mon appellation de cœur. »

L’importance des appellations

A côté de cela, l’olivier. Les appellations qui protègent le savoir-faire et sont gage de qualité ont pris, à partir des années 1990, une nouvelle importance. Il a fallu accompagner la création de l’AOP Huile de Provence. La mission de valoriser et d’expertiser les produits du terroir revient notamment à l’INAO, l’Institut national de l’origine et de la qualité (en lien avec le ministère de l’Agriculture) qui agit activement pour la mise en place de tous les signes d’identification (AOP, AOC, Label Rouge, IGP…) Obtenir un label demande un travail exigeant, qui demande du temps.

Olivier Nasles (à gauche sur la photo), nouveau président, aux côtés de Didier Pauriol © DR

Les syndicats jouent également un rôle essentiel : « Nous ne sommes pas pro-actifs au sens où nous ne gérons pas les marchés. En revanche, nous sommes à l’écoute des besoins des producteurs et nous accompagnons les besoins de nos acheteurs », précise le président de l’ODG Coteaux d’Aix. Les labels sont d’ailleurs le fruit des demandes recueillies chez les consommateurs. Les syndicats ont également vocation à gérer tout un pan administratif, le suivi des dossiers, mais aussi le suivi économique.

Deux marchés qui n’ont rien à voir

Olivier Nasles, passionné autant par le vin que par l’huile, souligne pourtant la différence abyssale entre ces marchés. « L’huile est un marché de niche ici. Pour donner un ordre d’idée, il se consomme environ 110 000 tonnes d’huile par an dans le pays ; la France en produit 5 000 tonnes, et on y compte 270 tonnes pour l’AOP Provence. » Pour sa part, il exploite 10 ha d’oliviers traditionnels en AOP Huile de Provence et Aix-en-Provence à Eguilles et Velaux, et dirige une exploitation de 7 ha d’oliviers en AOP Huile et olives de Nîmes.

Les vins de Provence et d’Aix-en-Provence, de leur côté, représentent les leaders mondiaux sur l’appellation. « La Provence est une région qui a vu exploser la consommation de ses vins, explique le président. On produit moins que la demande. » Il y a une vingtaine d’années, l’exportation représentait 10% de la production. Aujourd’hui, elle a grimpé à 30%. « On observe une valorisation des produits qui est très intéressante », conclut Olivier Nasles. Les rosés de Provence, notamment, sont largement plébiscités (plus de 80% de la production leur sont consacrés).

Le choix du bio, réfléchi mais exigeant

Olivier Nasles a fait le choix du bio, pour le vin comme pour l’huile. « Cette décision a été prise avec ma mère. Rien n’était évident, et les débuts de conversion ont été difficiles. » L’exploitation, les coûts de transformation etc. ont nécessité de s’accrocher. « Mais, ajoute le producteur, on s’est dit : « soit on part maintenant et on anticipe, soit on sera dépassés dans un futur plus ou moins proche. » Cela fait des années que les gens demandent le bio, et le pari en vaut la peine. »

Le dernier jour des vendanges fêté au domaine d’Olivier Nasles, la Camaïssette, en octobre 2021. © Coll. O.N

Les Coteaux d’Aix-en-Provence regroupent plus de 4 000 hectares de vignes, pour une production de 220 000 hectolitres environ. On compte 25% du vignoble en bio, et 30% en HVE (Haute Valeur Environnementale).

Pour celui qui souligne que « le monde du vin [l’]a fait vivre », l’impact du Covid sur l’état des producteurs est compliqué à analyser, étant donné la multitude de niveaux qu’il implique. Ceux qui faisaient leur chiffre sur la restauration uniquement ont bien sûr subi un gros coup, parfois fatal. Mais pour ce qui est de la vente directe, de la vente à la grande distribution, et surtout du marché de l’exportation, l’année 2020-2021 a été bonne pour les vins de Provence. Et il n’y a pas de raison que cela ne se poursuive pas en 2022.

Jeanne RIVIERE

Hommage à Marc Crousillat, un homme qui jouait collectif

Marc Crousillat avec Nora Preziosi. Photo : Nora Preziosi.

Marc Crousillat s’est éteint le 22 janvier à l’âge de 62 ans. Les Marseillais connaissaient aussi bien le nom que le rôle de cet homme d’exception. Durant la décennie 1980, il fréquente les bassins du Cercle des Nageurs, puis garde des attaches dans le monde du sport. Il contribue au rayonnement de Marseille notamment par l’organisation de manifestations sportives et musicales (on sait le succès du festival Acontraluz, organisé avec Dominique Lena). Au-delà de ses qualités d’organisateur, Marc Crousillat était un humaniste qui jouait collectif.

La rédaction du Méridional présente ses sincères condoléances à toute sa famille, particulièrement à sa femme et à ses enfants, Ugo, poloïste international, et Charlotte.

Une nouvelle algue rouge attaque les côtes méditerranéennes

© Pxb

Elle a été identifiée plus ou moins par hasard lors d’une mission de plongée dans le parc national de Port-Cros (Var). Une algue rouge nommée « Lophocladia lallemandii » s’est installée sur les côtes méditerranéennes, alors que les spécialistes avaient déjà donné l’alerte sur sa présence en Corse. C’est une algue des mers chaudes, qui s’est déportée en Méditerranée il y a une centaine d’années par le canal de Suez.

Très envahissante, elle se reproduit au détriment des espèces locales, notamment les herbiers de Posidonie, très surveillés en Région Sud. Il est impossible d’endiguer sa prolifération ; celle-ci peut en revanche décroître avec le temps, comme cela a été le cas pour d’autres espèces d’algues invasives.

Retour de match – Lens/OM (0-2) : un match maîtrisé de « Boukambu »

© OM / Twitter

L’OM confirme ses bonnes dispositions à l’extérieur en allant s’imposer 2-0 sur la pelouse des Lensois toujours difficiles à manœuvrer.

La première période a vu la domination olympienne face à un bloc équipe adverse bien en place dans un système en 5/4/1. Le coach Sampaoli a une nouvelle fois décidé de jouer sans avant en favorisant la qualité technique de nos milieux de terrain en nombre au coup d’envoi. Cela a permis de déstabiliser le bloc adverse par du jeu entre les lignes et du jeu combiné.

Les Marseillais vont trouver la faille par une petite passe dans un intervalle pour Luis Henrique qui centre pour Guendouzi, et ce dernier obtient un penalty. Le capitaine Dimitri Payet se chargera de transformer celui-ci. De son côté, très peu sollicité durant les 90 minutes, Lopez restera vigilant et sera l’auteur d’un arrêt de grande classe.

Durant les premières minutes de la seconde période, les intentions s’inversent. En effet, l’Olympique de Marseille recule son bloc équipe pour maîtriser les intentions des Lensois au retour des vestiaires. L’orage passé, le coach entre en scène pour faire tour à tour des changements qui permettront de clôturer une belle soirée.

L’entrée de Lirola donnera plus de sécurité défensive. Et que dire de Bakambu, qui dès son apparition sous ses nouvelles couleurs viendra donner encore plus de crédit à la victoire. Le dernier changement avec l’entrée de Balerdi, pour finir sereinement, sera judicieuse.

Pour viser encore plus haut, l’OM doit confirmer à domicile pour débuter une série de victoires et distancer ses concurrents.

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

Le coin des Bandes Dessinées – Russie ou Japon ?

Cette semaine, le coin des livres se mue en coin des bandes dessinées ! Janvier marque traditionnellement un mois de nouveautés dans ce domaine avec le projecteur du festival d’Angoulême. Cette année, sa date est reportée à la mi-mars. Mais à défaut de flambant neuf, deux sorties de fin d’automne remarquables : « Bérézina » et « La jeune femme et la mer ».

• « Berezina », scénario de Sylvain Tesson et Virgile Dureuil, dessinateur Virgile Dureuil, éditions Casterman, 136 pages, 20€.

Il y a quelques années déjà, le dessinateur Virgile Dureuil s’était attaché à transcrire en images l’ouvrage de Sylvain Tesson « Dans les forêts de Sibérie ». Il renouvelle le succès avec « Berezina » (paru en livre en 2015). Ceux qui ont déjà lu l’ouvrage du célèbre écrivain voyageur retrouveront sans peine l’esprit de sa quête traduite en dessins.

1815-2015 : pour commémorer à leur manière le bicentenaire de la retraite de Russie, ils sont cinq amis (Tesson, deux autres Français et deux Russes) à se lancer dans un voyage un peu particulier : revenir sur les traces de l’armée napoléonienne en déroute. Départ de Moscou, jusqu’à Paris, en traversant la Biélorussie, la Pologne, l’Allemagne. En plein hiver et en ayant choisi des side-cars « Oural » (pour leur réputation), les intrépides se souviennent de l’Histoire. Cette excellente bande dessinée permet – notamment à de jeunes lecteurs, de faire le lien entre XIXème et XXIème siècles, et de raccrocher entre eux des pans de ce périple-débandade incroyable des soldats de la Grande Armée.

• « La jeune femme et la mer », Catherine Meurisse, éditions Dargaud, 116 pages, 22,50€.

Ce qu’on apprécie d’emblée en feuilletant simplement « La jeune femme et la mer », ce sont sans doute les couleurs et les formes, qui attirent l’œil par touches à la façon des estampes japonaises. C’est en effet dans le monde magique et mystérieux du Pays du Soleil levant que la dessinatrice française nous fait entrer. L’album est lui-même tiré de ses séjours au Japon, lorsque Catherine Meurisse avait cherché à en découvrir les paysages et les coutumes. Mais les uns comme les autres ne se laissent pas facilement capturer.

En compagnie de son double japonais et de compagnons comme le farceur « tanuki », animal de la mythologie japonaise ressemblant à un raton-laveur, l’héroïne apprend à apprivoiser la nature du pays d’Hokusai et à troquer sa naïveté contre la sagesse. Les dessins de « La jeune femme et la mer » sont à la fois légers et pleins de poésie, et l’humour n’est pas absent des pages.

Jeanne RIVIERE

Lens/OM : le live OM du Méridional

© DR
  • Suivez le live commenté du match Lens/OM sur Le Méridional
  • Avant-Match à partir de 20h45
  • A suivre sur les chaînes YouTubeTwitch et Facebook du Méridional

Patrimoine – L’archipel de Lérins, vers un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO

La tour monastère de l'abbaye (actuellement en travaux) © OB DR

Depuis la création de la liste du « Patrimoine Mondial de l’UNESCO » en 1978, on compte environ 2 000 sites classés. A ce jour, la France en rassemble 48. Alors que la ville de Nice a été parmi les heureux élus en 2021, les regards se tournent à nouveau vers le sud-est. Les îles de Lérins, au large de Cannes, sont en bonne voie pour le dossier.

Cela faisait déjà plusieurs années – depuis 2015 – que la ville de Cannes avait annoncé la candidature pour l’inscription de l’archipel de Lérins au patrimoine mondial de l’UNESCO. A la fin du mois de novembre dernier, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a transmis une réponse favorable au maire de la ville, David Lisnard. Dans ce courrier, elle reconnaît « l’importance patrimoniale des îles de Lérins » et annonce une avancée décisive, puisqu’il a été décidé « d’inscrire l’île monastique de Lérins (Saint-Honorat) sur la liste indicative nationale, étape préalable à toute poursuite d’une candidature à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ». Un premier feu vert très encourageant.

Un héritage historique et religieux exceptionnel

Il faut dire que le site justifie largement l’attention portée par le comité scientifique qui a tamponné la candidature. D’un point de vue historique et religieux, l’île principale, Saint-Honorat, représente une continuité monastique (malgré les changements d’Ordres et de rares parenthèses) de 1 600 ans; ce qui ne veut pas dire que son histoire soit de tout repos…

L’église abbatiale © OM DR

L’archipel se compose de cinq îles, dont deux seulement sont assez larges pour être habitées : Sainte-Marguerite, la plus grande, dont le fort aurait abrité le fameux prisonnier du XVIIème siècle surnommé « L’Homme au masque de fer ». L’autre, Saint-Honorat, se nomme d’après celui qui, au Vème siècle, est venu vivre une existence retirée du monde. La région provençale est ensuite évangélisée par un certain nombre d’évêques venant de l’île.

Au fil des siècles, l’abbaye fortifie ses murs pour faire face aux agressions extérieures, notamment les barbaresques. Elle connaît aussi une brève incursion espagnole entre 1635 et 1637.

Une touche de fantaisie féminine

A la veille de la Révolution, en 1788, il ne reste plus qu’une poignée de moines à l’abbaye. Cette dernière est donc fermée… et confisquée à la Révolution. C’est une actrice de la Comédie française fuyant les troubles révolutionnaires qui achète le couvent et y vit pendant près de vingt ans. Trouvant trop triste la salle capitulaire, mademoiselle Sainval y fait peindre des scènes de conversations galantes entre bergers et bergères, et transforme le couvent en lieu de fête.

Vue depuis le débarquadère de l’île © OB DR

En 1869, l’île est rachetée par l’évêque de Fréjus et des moines cisterciens venus de l’abbaye de Sénanque (Vaucluse) viennent s’y installer. Lors des troubles anticléricaux du début XXème, les moines ne sont pas expulsés, étonnemment. Aujourd’hui, l’île connaît en été une énorme fréquentation des touristes, Lériniens d’un jour, qui viennent visiter le couvent (les bâtiments accessibles aux visiteurs du moins), se baigner, mais aussi marcher sur les sentiers – pourquoi pas spirituels ! de coin enchanteur.

Ces dernières années, l’île prend soin de mettre en place des bonnes pratiques durables et de préserver le territoire au maximum tout en continuant d’y accueillir du monde. L’histoire du site, ainsi que le travail mené par la mairie de Cannes, en partenariat avec l’abbaye de Lérins (une vingtaine de moines désormais) et d’autres acteurs de la région, justifierait amplement une inscription de cet archipel exceptionnel à la Liste de l’UNESCO.

Jeanne RIVIERE

Une stratégie chinoise en Méditerranée : les investissements portuaires. 2/2 : au Maghreb et en Orient

Le président chinois Xi Jinping © WKMC

La Méditerranée est le lieu de rencontre de trois continents, reliée à l’océan Atlantique par l’étroit cordon de Gibraltar, à la mer Noire par le Bosphore et à l’océan Indien par l’isthme puis le canal de Suez. C’est donc une mer éminemment stratégique et il est donc logique que la Chine s’y intéresse.

> A voir aussi : Une stratégie chinoise en Méditerranée : les investissements portuaires. 1/2 : en Europe

LA PRESENCE DE LA CHINE DANS LES PORTS AU MAGHREB ET EN ORIENT

Dans les pays du Maghreb

En Tunisie, il y a plusieurs projets en suspens, en partenariat avec des entreprises chinoises : le pôle économique du port de Zarzis et le port en eau profonde d’Enfidha, où la CHEC (China Harbour Engineering Company) et Bouygues Travaux Publics ont été présélectionnés.

En Algérie : en 2020, le gouvernement algérien a relancé le projet du port de Cherchell par une société mixte de droit algérien composée du Groupe public des services portuaires et de deux compagnies chinoises CSCEC (China State Construction Engineering Corporation) et CHEC (China Harbour Engineering Company).

Au Maroc, le groupe chinois Haite, de Chengdu, participe au développement de la plateforme portuaire Tanger-Med qui est désormais un des premiers ports à conteneurs en Méditerranée.

La position géographique du Maroc, entre l’Afrique et l’Europe, sa capacité à fournir une main-d’œuvre qualifiée et peu coûteuse, ses infrastructures et sa logistique ainsi que sa stabilité politique justifie cette implantation pilotée par le gouvernement chinois.

En Egypte

COSCO est partenaire (20%) du port de Port-Saïd-Est avec APL Terminal, filiale du groupe danois Maersk (55%).

A Alexandrie, HPH détient 80,33% du capital de Alexandria International Container Terminal (AICT).

On note que la Chine est présente dans les entrées/sorties de la mer Rouge et du Canal de Suez avec Port-Saïd/Alexandrie au Nord et la base militaire de Djibouti au Sud.

En Israël

En 2015, le nouveau port « New Bay Port » de Haïfa est créé. Ce port est géré par le SPIG China’s Shanghai Ports International Group et va permettre à Israël d’accueillir des navires à capacité de 18 000 containers.

En 2017, La CHEC (China Harbour Engineering Company) est choisie pour construire le port en eau profonde d’Ashdod.

En Turquie

Un consortium comprenant COSCO (40%), China Merchant (40%) et CIC Capital Corporation (20%) a acheté 65% des parts du port de containers turc, Kumport-Ambali, près d’Istanbul. La Chine est donc présente dans le très stratégique détroit du Bosphore, qui commande le transit entre la mer Noire et la Méditerranée.

Au travers de prises de participations ou d’investissements, la Chine est solidement installée dans les principaux ports du pourtour méditerranéen. S’agit-il d’opportunisme ou bien d’une stratégie délibérée ? On s’est ici concentré sur les ports, mais peu sur les connectivités ferroviaires qui sont pourtant soit existantes, soit en projet (par exemple dans les Balkans avec une connectivité Athènes-Belgrade-Budapest). Ces hubs de transbordement et cette connectivité sont indispensables à la distribution des produits chinois à travers l’Europe.

Cette stratégie méditerranéenne chinoise s’inscrit dans la suite logique de la route maritime des « Nouvelles Routes de la Soie » (BRI). On parle bien de commerce et non d’incursions fréquentes de la marine de guerre chinoise en Méditerranée, ce qui est encore rare. Ce fut le cas seulement pour l’évacuation de ressortissants chinois en Libye en 2011 et pour un premier exercice d’envergure avec la marine russe, en mer Noire et en Méditerranée, en 2015.

Il s’agit d’une stratégie à long terme qui a certes des buts commerciaux, mais également des buts géopolitiques, établissant des « têtes de pont » en Europe principalement par la Grèce et l’Italie, et indirectement par les Balkans.

L’Union européenne doit noter l’importance de l’implantation de la Chine dans les ports du pourtour méditerranéen : cette stratégie du « collier de perles » peut en effet faire penser à une forme d’encerclement de la Méditerranée.

Prenant conscience de la concurrence internationale, les compagnies conteneurisées chinoises entendent désormais répondre à des critères de profit et de rentabilité, qui leur permettront de s’implanter durablement sur la scène mondiale. En cela, elles répondent à l’objectif premier du parti communiste chinois de faire de la Chine la nouvelle première puissance mondiale (discours du président Xi Jin Ping du 1er juillet 2021 à l’occasion du centenaire du Parti Communiste chinois). De ce fait, la Méditerranée devrait rester une pièce maîtresse de la stratégie chinoise et participer au jeu d’échecs stratégique mis en place par le gouvernement chinois avec les nouvelles routes de la soie.

Alain BOGE

Alain Bogé est spécialisé en Géopolitique, Relations Internationales et Commerce International. Il a notamment enseigné à l’Université Lyon 3 (IAE), à la Delhi University-Inde (School of Economics), à l’IESEG School of Management Lille-Paris. Il donne actuellement des cours à la Czech University of Life Sciences-Dpt Economy-Prague, à la Burgundy School of Business (BSB)-Dijon et à la European Business School (EBS)-Paris.

Escapades de lecteurs – L’Office de la Mer et la grapette à oursins

© Pxb

La mer, la montagne, des paysages, des produits et des savoir-faire exceptionnels… notre région peut se vanter de posséder des trésors ! Vous êtes nombreux à les côtoyer régulièrement ou le temps d’une aventure. Partagez-nous vos expériences à courrierdeslecteurs@lemeridional.com !

L’Office de la Mer organise, sur inscriptions, des sorties pour découvrir le monde des oursins.

Non, l’Office de la mer ne navigue pas dans la mer des Sargasses, mer redoutée des marins depuis le XVème siècle en raison de l’immobilité à laquelle elle condamnait les bateaux à voiles. L’Office de la mer, au contraire, file bon vent et toutes voiles dehors. Preuve en est la toute première sortie « Bol d’air » de l’année consacrée le samedi 15 janvier à sa majesté l’Oursin !

Embarquement à 10h00 sur l’Aiglon III, (de l’armement Icard) amarré au pied du vénérable Fort Saint-Nicolas, face à la plus vénérable encore Tour du Fort Saint-Jean. La mer et le ciel rivalisent pour savoir qui des deux offrira le plus de splendeur ! Je vous dis tout de suite qu’il sera impossible de les départager.

Direction : les îles. Cette lumière que nos peintres provençaux (et également ceux du Nord !) ont tant admirée s’accroche à chaque anfractuosité des rochers qui, comme un collier enchanteur, bordent notre navigation. Christian Vuffray, vice- président de l’Office et Daniel Frot, administrateur, commentent la mer, l’Histoire, les îles, tandis que Jean-Noël Beverini invite à bord le comte de Monte-Cristo et l’abbé Faria et fait ressurgir des eaux le Grand Saint-Antoine !

Le Château d’If ne nous en veut pas de ne lui accorder qu’un regard furtif, mais nous avons une excuse de taille : nous avons rendez-vous avec les oursins et, plus précisément, avec Tony, le pêcheur d’oursins le plus connu de Marseille !

Dans une crique du Frioul toute baignée de rêve et d’eau translucide, la petite embarcation de Tony patiente en se faisant bercer (bien que l’heure de la sieste soit encore loin) avant de venir à couple de l’Aiglon III.

« S’il vous plaît, ne vous mettez pas tous du même bord, lance, sans inquiétude toutefois, le capitaine ».

Quatre dizaines de « Pax » [passagers ndlr] naturellement curieux, se sont précipitées à tribord pour admirer les cageots déjà remplis d’oursins qu’un matelot finit de trier avec une griffe de métal armée de trois dents. De quoi mettre les estomacs en appétit car … au retour : dégustation au programme ! Les caisses sont hissées à bord. « Attention, pas question de rendre la cargaison à sa demeure d’origine ! »

L’oursin est un être magnifique. Michel Bez, de l’Académie de marine, le décrit comme l’habitant « du fond de la mer, ce tapis de fakir » ! Savez-vous que la bouche de l’oursin a été comparée par Aristote (appréciez la référence !) à une lanterne en raison de sa forme pentagonale, ce qui valut d’ailleurs à l’oursin d’être appelé « Lanterne d’Aristote ». Voilà de quoi éclairer notre lanterne ! Il fut aussi dénommé « hérisson de mer » ou encore « châtaigne de mer », ce qui est compréhensible.

Nos oursins sont là, sur le pont de l’Aiglon III, près du liston tribord et nombreux sont ceux qui viennent les photographier. Il y en a des noirs, élégants en habit de soirée ; d’autres aux épines tirant sur des reflets verts et rêvant peut-être du Quai Conti ! Ou tout simplement à cette Antiquité où ils étaient considérés comme « l’œuf du monde », image du monde précisément dans sa ronde perfection et porteuse de toutes les potentialités. En les admirant juste sortis de l’eau, certains à bord ont des étoiles dans les yeux ; pas étonnant : l’oursin est le cousin de l’étoile de mer. Ils appartiennent tous deux à la famille des Échinodermes. Chers amis, respect. Notre piquant seigneur des mers existe depuis 400 millions d’années, peuple toutes les mers et les océans du globe et certains, ceux qui aiment les profondeurs, vivent par 7300 mètres de profondeur. Ce n’est pas le cas des nôtres pour le plus grand bonheur de notre pêcheur Tony.

La mer étant toujours aussi belle (l’Office de la mer fait vraiment bien les choses) le capitaine de l’Aiglon III va réserver à ses passagers une surprise inattendue. Une surprise vraiment exceptionnelle dont tous se souviendront. Le bateau au devant du Vallon des Auffes effectue une rotation de 180 degrés et en « arrière lent » recule et entre dans la calanque ! Du pratiquement jamais vu. Notre Dame-de-la-Garde surgit sous l’arche centrale du pont. Félicitations, capitaine.

Les tables nous attendent déjà à l’embarquement du matin. Les oursins sont ouverts. Ils ne sont pas les seuls à ouvrir… une bouche pentagonale ! Et admirative. Allez donc trouver ça ailleurs qu’à Marseille et à l’Office de la mer : déguster des oursins tout frais pêchés, d’ici bien évidemment, avec la mer à portée des lèvres, les gabians et les mouettes rieuses volant au dessus de votre tête, et la main à pouvoir toucher la proue des pointus et des voiliers ! Chacun se pique de déguster la pêche alors que Daniel Frot emplit les verres d’un vin blanc savoureux. Avec modération !

Je vous le dis, l’Office de la mer ne navigue pas dans la mer des Sargasses. Il vogue vent en poupe. Merci, Bel Office, pour cette magnifique sortie. Tu as su nous offrir la mer, le ciel, l’amitié et la joie et faire de terriens des marins heureux et reconnaissants.

Jean-Noël BEVERINI

Avant-match – Lens/OM : Voyage sur un terrain miné

© OM / Twitter

L’OM se déplace ce dimanche 23 janvier du côté de Lens pour disputer la 22ème journée de Ligue 1.

Suivez le live commenté sur les pages FacebookYoutube et Twitch du Méridional.

> A voir aussi : Lens/OM : sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

Toujours en difficulté à domicile, les Olympiens ont concédé un nouveau match nul lors de la dernière journée contre Lille alors qu’ils étaient pourtant en supériorité numérique durant plus de 60 minutes.

L’équipe proposée par le coach Fabrice Huart :

© DR

Pour autant, l’équipe voyage plutôt bien cette saison. La rigueur défensive permet souvent à l’OM de gagner sur la plus petite des marges et de rentrer à la maison avec la valise pleine de points.

Oui, mais…

Ce serait sans compter sur la bonne dynamique des Lensois qui, en ce début d’année, restent sur des résultats positifs avec deux victoires en championnat et une en coupe. Plus que jamais en place pour les places européennes, le RC Lens pourrait bien freiner la course de notre équipe.

Les quelques privilégiés qui auront la chance d’assister physiquement à la rencontre ne seront pas d’un grand soutien : il faudra attendre encore un peu pour voir le retour des supporters en nombre. Bien dommage, car Lensois et Marseillais offrent très souvent un beau spectacle en tribune.

L’équipe probable de Sampaoli :

© DR

Pour ne pas rentrer bredouilles, il va falloir que l’équipe se montre organisée, précise, et conserve un calme olympien en faisant preuve de patience. Telles sont les qualités des bons démineurs.

Pronostic : victoire de Lens 2 à 1.

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.