samedi 2 novembre 2024
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Jacques Strilli : « Adieu Marseille » – L’ultime message d’un ancien caïd

© WKMC

J’ai rencontré Jacques Strilli pour la première fois à la fin des années 90 à Carpentras. Il comparaissait devant la Cour d’assises de Vaucluse pour la 5ème ou 6ème fois pour y répondre d’un énième vol à main armée dirigée contre une agence bancaire du centre d’Avignon. Lui était dans le box des accusés et moi j’étais assis sur le banc de la presse où j’étais chargé d’assurer les comptes rendus d’audiences pour le Dauphiné-Libéré.

Ce jour-là, on sentait bien que Strilli craignait les effets néfastes de ses multiples récidives, mais il n’a pas cherché à nier les faits. Au contraire, il a confié au président qu’il avait commis ce nouveau braquage pour procurer des ressources à sa fille qui était à la rue. Cette confidence m’a touché d’autant plus qu’il était dans un piteux état de santé et son bras était lié aux fils d’un appareil de perfusion. Dès lors, je n’ai plus considéré cet homme comme un braqueur invétéré mais comme un père attentif aux besoins de sa fille. Les jurés, compatissants eux aussi, ne lui ont infligé qu’une peine minimale.

Naturellement, mon double compte-rendu était empreint d’une certaine miséricorde et Strilli m’en a toujours su gré. Il n’a jamais cessé de me rappeler au téléphone, au gré de ses entrées et sorties de prison, comme si j’étais son bienfaiteur. Voilà pourquoi il m’a sollicité une dernière fois depuis sa retraite lyonnaise et je l’ai aidé à rédiger ce message qu’il adresse pour la dernière fois à ses amis Marseillais. Salut Jacques, je t’aimais bien !

José D’Arrigo

Je m’appelle Strilli. Jacques Strilli. Je suis né au mauvais endroit au mauvais moment. J’ai soixante-dix-neuf ans aujourd’hui. J’ai passé les trois quarts de ma vie en prison. J’ai multiplié les braquages de banques mais je n’ai pas une goutte de sang sur les mains. J’ai toujours respecté la police. Je n’ai jamais blessé ni tué personne. C’est ma fierté d’ancien truand.

Oui, j’ai toujours été un marginal et je l’assume. Je ne cherche pas d’excuse bidon à mon parcours criminel mais mon enfance a été saccagée. J’ai été abandonné à la naissance et ceux qui se sont occupés de mon éducation ont abusé de moi. J’en pleure encore la nuit. A soixante-dix-neuf ans ! Je n’ai côtoyé que la misère. Une misère crasse dans les quartiers nord. Mes géniteurs m’ont abandonné bébé dans une cage d’escaliers dans le quartier de Saint-Gabriel à Marseille et à partir de là je n’ai connu que des galères. J’ai erré d’échec en échec, de foyer en foyer. Le peu que j’ai appris dans la vie, c’est dans la rue que je l’ai appris.

Je me suis rebellé très vite contre l’injustice. Je suis devenu un révolté, un écorché vif, un enragé. Je cognais. Je gueulais. J’étais intenable. Strilli c’était quelqu’un dans le milieu. J’ai évidemment très vite déraillé et j’ai fait mes classes de braqueur dans le milieu marseillais. J’ai connu tous les cadors mais je suis resté assez indépendant. Je n’acceptais la tutelle de personne.

Le vol est devenu ma seconde nature. D’abord accompagné par des amis, puis en solo. Le braquage, c’est ma marque de fabrique. J’ai été arrêté maintes fois par la police et j’ai toujours levé les bras. Pas question pour moi de m’engatser avec un flic. Ils font leur métier. J’ai fait le mien : dépouilleur de banques…

J’ai comparu devant plusieurs cours d’assises pour y répondre de ce que les magistrats appellent des « vols à main armée ». Les braqueurs sont l’élite de la pègre mais ils ont une très mauvaise réputation dans le public et les jurés ne m’ont pas épargné. J’ai passé plus de trente ans en prison. Mais je n’ai jamais dénoncé un ami et j’ai toujours respecté les règles en vigueur dans le milieu, ce qui me permet d’être toujours en vie.

Je n’ai jamais appartenu à aucun clan. Tout le monde sait que j’ai été proche de certains caïds mais je ne me suis jamais mêlé de leurs querelles tant et si bien que personne n’est jamais venu me chercher des noises. Voilà. J’ai soixante-dix-neuf ans et je suis toujours un rebelle, un homme qui n’a pas eu d’enfance et qu’on a trimballé comme un paquet de linge sale de foyer en foyer. Alors, oui, je me suis jeté à corps perdu dans la délinquance. J’ai fait des centaines de braquages. Il m’est arrivé d’en commettre cinq ou six par jour !

Il est vrai que dans ma jeunesse les banques ne disposaient d’aucun sas d’entrée et qu’elles n’étaient protégées par aucun vigile. On y entrait comme dans un moulin : c’était un jeu d’enfant pour moi de faire irruption encagoulé dans l’établissement et de braquer le personnel. Je prenais un malin plaisir à les dévaliser. Si seulement j’avais investi le quart de ce que j’ai pu rafler, je serais milliardaire aujourd’hui…

En réalité, je n’ai plus un radis, j’ai tout dilapidé, tout gaspillé. Aujourd’hui, je souhaite simplement dire adieu par votre intermédiaire à tous mes amis de Marseille. Je suis atteint d’un double cancer et mes jours sont comptés.

Sachez, mes amis, que j’ai toujours respecté les règles, je suis resté fidèle à ma parole et je n’ai jamais balancé personne malgré toutes les torgnoles que j’ai pu recevoir et les plans foireux de certains juges. Le désespoir m’a conduit à une vie d’éternel bâtard, quelqu’un qu’on met sur la touche sans écouter ce qu’il a à dire. Un pestiféré, un moins que rien.

Je ne pouvais pas ne pas devenir un marginal et sombrer dans le grand banditisme. En prison, j’ai rencontré des détenus formidables et de véritables ordures. Il m’est arrivé de nouer des liens d’amitié avec des directeurs de prison qui comptaient sur mon influence pour éviter des mutineries. Dans ma vie de reclus forcé, j’en ai vu des vertes et des pas mûres.

Ce n’est que sur le tard que j’ai rencontré des juges compréhensifs qui ne s’en tenaient pas à la lettre de la loi et me traitaient comme une personne à part entière et non comme un rebut de la société. Oui, merci à vous braves gens, humbles parmi les humbles, qui ont daigné m’écouter quelques instants, vous m’avez réconcilié avec l’humanité au moment où je n’y croyais plus.

Merci à vous aussi amis Marseillais qui ne m’ont jamais laissé tomber en dépit des embûches que vous avez pu rencontrer, vous aussi. Je vais bientôt partir et je voudrais vous apporter mon dernier salut, mon ultime hommage. Je voudrais aussi avant de m’en aller demander pardon à tous les caissiers ou caissières que j’ai pu terroriser en les menaçant d’une arme à feu.

Je me rends compte à présent que je me vengeais inconsciemment d’une enfance sabotée et d’une jeunesse volée. Pardon à ceux que j’ai pu décevoir dans la vie chaotique qui a été la mienne. Marseille m’a donné la force de résister. De résister à tout. Merci Marseille. Merci Joëlle. J’emporte avec moi ma révolte, je sais qu’elle ne me quittera jamais. Sur ma tombe, je ne veux ni fleurs ni couronnes. Juste un nom. C’est tout ce qui me reste. Strilli. Jacques  Strilli.

Village de Région Sud (3) : Montbrun-les-Bains, village thermal depuis des siècles

© DR

La Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur regorge de trésors. De belles pépites transmettent l’histoire et les fiertés du territoire. Chaque dimanche de ce mois d’août, Le Méridional a choisi de mettre en valeur, après visite, un village ou une petite ville de la région.

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Si l’on parvient à incorporer le village de Montbrun-les-Bains à la Région Sud, c’est bien en vertu de son appartenance historique au territoire, puisqu’il est situé dans ce qu’on appelle couramment la « Drôme provençale ».  Aujourd’hui en Auvergne-Rhône-Alpes, sa proximité géographique et climatique avec les terres de Provence lui confère donc une situation un peu particulière.

Le beffroi de Montbrun-les-Bains © DR

Depuis des siècles, le village de Montbrun bénéficie d’un cadre propice aux soins, en raison de ses eaux : des thermes aux bains, on y est venu et on y vient pour profiter de ses sources d’eaux sulfurées, connues pour soigner les voies respiratoires et les problèmes d’articulation ou musculaires. Un bâtiment moderne (avec vue sur le Ventoux) a été construit en 1987 et modernisé en 2006, remplaçant l’ancien établissement thermal. C’est un certain marquis d’Aulan qui avait voulu aménager les bains sur le modèle des thermes allemands de Baden-Baden.

Le château en ruines de Montbrun-les-Bains © DR

Partout dans le village, les fontaines rappellent ce qui constitue depuis longtemps le trésor de Montbrun-les-Bains. Partant du pied du beffroi du village et de sa fontaine ancienne, on peut grimper jusqu’à l’église du XIIème siècle, incorporée aux remparts de la même époque. Un retable baroque doré en bois magnifique orne le chœur. On se promène dans des ruelles étroites où demeurent dans l’architecture des traces de l’époque médiévale.

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Le village a bien souffert des guerres de Religion. En levant les yeux, on aperçoit les ruines du château construit par Charles du Puy-Montbrun, membre d’une des plus vieilles familles du Dauphiné. Passé de catholique à protestant, ce célèbre chef huguenot finit décapité ; son château fut ravagé par les troupes royales en 1560. Reconstruit, il tombera ensuite peu à peu en ruines. Il est déclaré et vendu comme bien national à la Révolution.

Quelle récompense si l’on prend la peine de monter jusqu’en haut du village : on jouit alors d’une magnifique vue sur le Mont Ventoux et sur les champs d’oliviers et de vignes… et de lavande, quand c’en est la saison ! Montbrun-les-Bains est labellisé avec raison parmi « les Plus Beaux Villages de France ».

Jeanne RIVIERE

OM : Le Grand Cru 2021

© WKMC

Pour cette deuxième journée de Ligue 1 et après une victoire pleine d’émotions, l’Olympique de Marseille reçoit le Football Club des Girondins de Bordeaux ce dimanche à 20h45 à l’Orange Vélodrome.

D’un côté, une équipe éclatante et séduisante, un coach qui a du nez et qui disputera son premier match devant les supporters, un Dimitri Payet bien en jambe, une attaque franche, à noter tout de même un manque d’équilibre défensif.

De l’autre, les Bordelais qui affichent un tout autre visage en ce début de saison. Ils se sont inclinés à domicile 0/2 face au promu de Clermont Ferrand après une campagne de matches amicaux mitigés. En effet, c’est une équipe en pleine reconstruction qui reste sur 13 années sans victoire au Vélodrome. Ceci dit, ils pourront compter sur le retour de leur attaquant H.UI-JO .

La rencontre se déroulera à guichet fermé!

Cela fait un an et demi que les supporters sont privés de leur passion. Nul doute que l’ambiance sera au rendez-vous.

Un point plus que positif pour ce premier match à domicile.

Les compositions probables :

Pronostic :

3 – 1

Match commenté en direct sur la chaîne YouTube du Méridional!

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

OM/Bordeaux : sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

L’OM reçoit Bordeaux pour la rencontre de Ligue 1 ce dimanche 15 août. Le coup d’envoi sera donné à 20h45.

Le match sera retransmis en direct sur Amazon Prime Vidéo.

Fête de l’Assomption – Notre-Dame, l’amer des Marseillais

© Le Méridional

Un amer aux sens propre et figuré : voilà ce qu’est Notre-Dame-de-la-Garde. Un « point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté utilisé pour la navigation maritime », tout comme pour la navigation dans la vie. Comme chaque année, la grande fête de l’Assomption du 15 août est une occasion pour les Marseillais, habitants ou de passage, de monter à la basilique. Le père Olivier Spinosa, recteur de Notre-Dame, a à cœur que chacun puisse venir y trouver ce qu’il cherche – parfois même sans le savoir.

> A voir aussi : Finances de Notre-Dame-de-la-Garde : le sanctuaire n’est pas encore tiré d’affaire

Sept prêtres et quelques religieuses sont chargés du bon accueil au sanctuaire. Ils ont conscience de l’importance de cette tâche. La saison estivale est évidemment particulièrement prenante : la colline fourmille de visiteurs. Il faut assurer la mission spirituelle (les nombreuses messes, le sacrement de réconciliation, les échanges etc.) et matérielle (l’ouverture et la fermeture, la propreté du lieu, les cierges…), tout ce qui semble aller de soi mais demande une organisation pointilleuse.

Le Dimanche de la Mer célébré à Notre-Dame, le 11 juillet 2021 © Le Méridional

« La figure de la Mère rassemble ici toutes sortes de personnes. C’est avant tout, bien sûr, un lieu où les chrétiens viennent prier avec une dévotion particulière. Pendant les mois où le semi-confinement avait éloigné les touristes, nous avons été ravis de revoir de nombreux Marseillais, d’habitude impressionnés par la foule de touristes. » Un certain nombre d’entre eux viennent justement à la messe ici, régulièrement ou bien de temps en temps, pour « être un peu seuls. »

Les ex-voto, des plus classiques, carrés de marbre, aux médailles, casques etc., rappellent qu’on vient ici pour demander d’être gardé, déposer une demande. « Les ex-voto ont quelque chose de très concret, souligne le père Olivier ; ils représentent à la fois un remerciement et une espérance : si Dieu m’a sauvé d’un tel péril, alors il pourra me sauver de la mort. » Et ici, au cours des siècles, même les éminents visiteurs ont préféré déposer sans fanfares le symbole de leur remerciement. Témoins, par exemple, la simple signature d’une princesse anglaise, « Alexandra », ou encore le maillot de foot du joueur de l’OM Dimitri Payet, à côté de celui de Drogba.

© Le Méridional

« Il existe un lien affectif entre les Marseillais et la Bonne Mère, et il ne faut pas oublier cette dimension de « garde » : on vient confier sa personne et ses proches à la Vierge, tout comme le Christ demandait à son Père pour ses Apôtres : « Garde-les dans la foi ! » »

Des gens si différents viennent demander une protection ! Parmi eux, gendarmes, militaires et marins (chaque premier samedi du mois est retransmise une messe des marins, que ces derniers peuvent suivre depuis leur navire à défaut de pouvoir assister à terre à une célébration.)

« Notre-Dame est aussi un lieu de dialogue ; il nous arrive fréquemment d’échanger avec des croyants d’autres religions. Pour vous dire combien ce lieu de spiritualité est important pour tous : j’ai trouvé l’autre jour dans les brûloirs un cierge juif. »

Le père Olivier Spinosa sur l’esplanade de la basilique © Le Méridional

Le but est bien d’offrir à ceux qui le souhaitent de vivre un moment de recueillement, et de découvrir quelque chose de l’Eglise. « Ceux qui montent à la basilique ne doivent pas repartir sans avoir rencontré quelque chose ou quelqu’un – sans avoir prié, même inconsciemment, peut-être », conclut le recteur. D’où l’importance du silence, dans la basilique et dans la crypte.

Si Notre-Dame-de-la-Garde reste un lieu si important aujourd’hui pour les Marseillais comme pour les personnes de passage, c’est qu’elle invite à lever les yeux et à prier (de toutes les façons possibles). N’oublions pas non plus qu’on peut littéralement voir la ville à travers les yeux ouverts de la statue de la Bonne Mère.

Le 15 août, jour de l’Assomption (soit la montée au ciel de la Vierge), représente pour les catholiques marseillais une fête d’importance. Les autres visiteurs ? Ils seront sans doute ce jour-là un peu plus pèlerins que touristes…

Jeanne RIVIERE

SOLENNITE DE L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
Le samedi 14 août au soir :
16h30 première Messe de l’Assomption
19h rassemblement au char Jeanne d’Arc, Place du Colonel Edon
20h30 départ de la procession suivie de la messe sur l’esplanade.

Le dimanche 15 août :
Messes à 8h, 10h, 12h et 16h30 dans la Basilique
9h et 11h dans la Crypte

Après midi priante dans la Basilique :
15h Chapelet animé par les séminaristes
15h30 Vêpres
16h Salut du Saint Sacrement
16h30 Messe

Toutes les autres informations sont à retrouver sur le site de la basilique.