samedi 18 mai 2024
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Retour de match – Metz/OM (1-2) : l’équilibre retrouvé

© Twitter OM

En déplacement à Metz, les Olympiens se devaient de réagir et de profiter de la défaite des Niçois pour conforter leur deuxième place au classement.

La composition a pris le contre-pied de ce à quoi s’attendaient les observateurs – toujours pas d’avant-centre au coup d’envoi; la réelle surprise vient de la titularisation de Gueye au poste de latéral gauche. Boubacar Kamara fait son retour pour donner un équilibre certain aux Bleus et Blancs. Les deux vrais attaquants Dieng et Bakambu sont un véritable plus pour dynamiser l’attaque marseillaise.

Sur l’aspect du jeu, les deux équipes évoluent dans la même animation défensive, à savoir en 5-4-1. L’animation offensive se veut différente, la possession du ballon est comme bien souvent du côté marseillais avec un passage en 4-4-2 à la récupération.

L’OM parvient à faire sauter le verrou des Messins. A la suite d’une succession de corners, Bakambu vient reprendre victorieusement le ballon et ouvre le score à la 26ème minute. Cette ouverture fait sortir les Grenats de leur coquille mais ils sont vite rappelés à l’ordre. Par une attaque rapide rondement menée, la frappe de Dieng va trouver le portier messin sur sa route.

En difficulté au retour des vestiaires, le FC Metz égalise sur une transition rapide finalisée par Maïga.
Après 20 minutes délicates en seconde période, l’OM revient peu à peu dans le match et se crée une double occasion par Dieng et Lirola. Les deux équipes libèrent des espaces, et à ce jeu, c’est l’OM qui gagne. Le triple changement avec l’entrée en jeu de Kolasinac, Milik et Ünder apporte de la fraîcheur. Le talent de Milik vient libérer les Marseillais quelques minutes après avoir foulé la pelouse.

Le score n’évoluera plus et permet à l’OM de conforter sa place. La remise en question a bel et bien eu lieu, c’est une victoire précieuse que viennent d’obtenir les Olympiens.

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

Minots – A la recherche des détails dans les peintures du musée Granet

van Wittel (1653-1736), "Vue de Rome avec Saint-Jean-des-Florentins" © coll musée Granet

Le musée Granet d’Aix-en-Provence propose quelques visites consacrées à la fois aux parents et aux enfants. A travers une promenade guidée dans les collections du musée, ils découvrent une série de détails qui les mèneront vers des « grandes histoires ». Un moment culturel à partager, et un bon moyen de faire découvrir les « histoires de l’art » à ses minots.

Musée Granet, place Saint-Jean-de-Malte, 13100 Aix-en-Provence. Le samedi 26 février de 14h30 à 15h30. Réservations sur le site du musée.

Le coin des livres – « Ténèbres sacrées » : la mémoire lumineuse des prisons soviétiques

© WKMC

Si, pour beaucoup d’entre nous, l’ère stalinienne est bel et bien du domaine de l’histoire, des témoignages comme celui de Levan Berdzenichvili viennent rappeler que le modèle soviétique a longtemps fait des victimes. Dans « Ténèbres sacrées » (éditions Noir sur Blanc), l’écrivain géorgien raconte, avec un humour joyeux plutôt que noir, ses souvenirs d’emprisonnement dans les années 1980.

C’était encore, sous Brejnev (1906-1982), la mode des « camps de rééducation » : pour avoir créé, avec son frère, le premier parti politique clandestin de Géorgie, Levan Berdzenichvili est incarcéré. Le jeune homme de 25 ans, paradoxalement, passera dans sa prison les « trois meilleures années de [s]a vie » : idée qui peut surprendre quand on sait les conditions de vie ignobles des victimes du système répressif.

On se souvient de ces grands intellectuels, comme Varlam Chalamov ou, bien sûr, Alexandre Soljenitsyne, qui ont dépeint l’immense solitude des prisonniers. Ici, les insoumis de différents horizons sont réunis dans les geôles : du poète au mathématicien en passant par le philosophe. La fin de la journée est pour eux l’occasion de débats interminables et enflammés, à la manière des disciples de Socrate. Entre récit historique et mémoire de compagnonnage, le récit de Levan Berdzenichvili recèle certainement une dimension spirituelle, à la façon d’un évangile.

Tout n’est pas lumineux dans cette cohabitation – les lettres de dénonciation par exemple ; l’écriture de l’auteur, elle, l’est sans aucun doute. Ces « ténèbres sacrées » offrent une vision de l’homme profondément délicate.

Jeanne RIVIERE

« Ténèbres sacrées », de Levan Berdzenichvili, éditions Noir sur Blanc, 272 pages, 21,50 €. Traduit du géorgien par Maïa Varsimashvili-Raphaël et Isabelle Ribadeau Dumas. En librairie depuis le 10 février 2022.

Expo – « Une délicieuse obscurité » : les pépites du peintre Ribot à Marseille

Théodule Ribot, "Quatre filles étudiant un dessin", 1876, Cleveland Museum of Art © WKMC

Des pépites de Théodule Ribot (1823-1891), Marseille en possède trois ! Ce peintre au drôle de prénom reste un artiste encore trop peu connu aujourd’hui. Il est pourtant à intégrer largement dans l’équipe des talentueux artistes français du XIXème siècle. Le musée des Beaux-Arts de la Cité phocéenne lui consacre avec raison une très belle exposition, dans le cadre d’un partenariat avec le musée des Augustins de Toulouse et le musée des Beaux-Arts de Caen.

« Une délicieuse obscurité » : à la façon des artistes du Nord de l’Europe pour la palette, et d’un Edouard Manet pour le choix des sujets, Théodule Ribot s’inscrit dans les courants les plus originaux de son époque. Son intérêt pour la vie quotidienne et les « petites gens » le rapproche de personnalités intellectuelles – et politiques – telles que Louise Michel, Emile Zola ou Jules Vallès (un contexte culturel qui se traduira notamment par l’épisode de la Commune).

Les œuvres de Théodule Ribot sont présentes dans les plus grandes collections nationales et internationales : musée d’Orsay, Rijksmuseum d’Amsterdam, Galleria Palatina de Florence, Ashmolean Museum d’Oxford, Cleveland Museum of Art, Burrell collection de Glasgow… Ce peintre ami et admiré des artistes davantage passés à la postérité (Monet, Puvis de Chavanne, Corot, Courbet, Rodin) mérite qu’on lui accorde sa place. Comme beaucoup d’artistes de son temps, il s’intéresse à d’autres domaines artistiques comme la sculpture, et se passionne pour les maîtres des siècles précédents – en particulier les peintres espagnols.

Pour les Marseillais ou les visiteurs de passage, cette exposition est l’occasion de prendre conscience du trésor présent dans les collections de notre musée des Beaux-Arts.

Jeanne RIVIERE

Théodule Ribot, « Une délicieuse obscurité », du 12 février au 15 mai 2022. Musée des Beaux-Arts de Marseille, Palais Longchamp (aile gauche), 13004, Marseille ; entrée libre. Ouvert du mardi au dimanche de 9h à 18h.

Avant-match – Metz/OM : le grand écart

© OM / Twitter

L’OM se déplace à nouveau, cette fois-ci à Metz, pour la 24ème journée de Ligue 1. Ne manquez surtout pas cette affiche en suivant le live commenté sur les pages FacebookYoutube et Twitch du Méridional.

> A voir aussi : Metz/OM : sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

Une remise en question collective est nécessaire après l’élimination en Coupe de France. Le staff et le collectif marseillais sauront-t-ils se relever ?

Lors du match aller, les Olympiens s’étaient fait peur ; ils avaient concédé quelques attaques rapides qui auraient pu doucher le Vélodrome. Le score était resté nul 0 à 0 et ce, malgré l’écart au classement.

L’équipe probable du coach Sampaoli :

© DR

Actuellement, les Messins occupent une peu glorieuse 18ème place. Ils restent tout de même concentrés sur le maintien et sont en progression. Ils causeront sans doute des difficultés à notre équipe.

Il n’empêche, les Marseillais sont en bonne position pour venir à bout de cette team. Nous devrions une nouvelle fois avoir la possession du ballon. Il faudra rester concentré sur les phases de transitions offensives/défensives. L’équilibre, quant à lui, devrait être retrouvé avec le métronome Kamara. Certains joueurs devraient faire les frais de l’élimination en Coupe de France, tels que Rongier, Saliba, ou encore Caleta-Car.

Pour ne pas tomber dans le piège du FC Metz, il faudra retrouver l’allant offensif entrevu lors du dernier match en championnat, et remettre les têtes à l’endroit.

Pronostic : 3 à 1 pour l’OM

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

Metz/OM : sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

© DR

L’OM se déplace ce dimanche 13 février au Stade Saint-Symphorien pour y affronter le FC Metz.  Le coup d’envoi sera donné à 20h45, et le match diffusé en direct sur Amazon Prime.

Ne manquez surtout pas cette affiche en suivant le live commenté sur les pages FacebookYoutube et Twitch du Méridional.

Trésors du Sud – Le citron de Menton, cultivé depuis le XVème siècle !

© Pxb

Bien sûr aujourd’hui, le citron de Menton ne rayonne plus du même éclat solaire que dans le temps. Mais… on peut dire sans hésiter que sa réputation n’a pas décliné. La fête du citron débute ce 12 février dans les rues de la commune des Alpes-Maritimes : c’est l’occasion de revenir sur l’histoire d’un produit bien du Sud, connu pour sa qualité.

> A voir aussi : Trésors du Sud – Réintroduire le criquet de Crau avant sa disparition

Si l’on vous dit citron et maladie ? Vous pensez… scorbut. Ce fléau qui s’est surtout acharné sur les marins lors de leurs missions, entre la Renaissance et le XIXème siècle, est dû à une carence en vitamine C, pouvant aller jusqu’à entraîner la mort. C’est au cours du XVIIIème siècle que fut démontré le lien entre ce remède et la bonne santé des équipages. A cette époque et au siècle suivant, la production du citron de Menton est donc en plein essor : il s’exporte hors des frontières nationales, en Allemagne, en Angleterre, jusqu’en Russie et même jusqu’aux jeunes Etats-Unis d’Amérique, à hauteur de plus de 30 millions de fruits par an.

Une culture de niche et de qualité

Vers 1800, on trouve quelque 80 000 citronniers sur la commune. Le marché du citron de Menton décroît peu à peu au cours du XIXème siècle, se voyant supplanté par d’autres et manquant de débouchés géographiques et économiques. Le territoire se met à vivre de la présence touristique croissante. Un épisode malheureux vient encore mettre un coup de poing à la production : en février 1956, un gel inhabituel frappe l’ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, décimant les cultures.

vers 1800, on trouve quelque 80.000 citronniers a menton

S’il demeure un marché de niche aujourd’hui alors même que les progrès de l’agriculture ont été foudroyants depuis le XIXème siècle, cela est dû aussi à la situation des surfaces cultivées : les citronniers de Menton poussent dans un environnement montagneux, qui empêche le passage des machines et nécessite un traitement par la main de l’homme. En 2015, le fruit d’or reçoit une belle reconnaissance au niveau européen, avec l’acquisition de l’IGP (Indication Géographique Protégée).

> A voir aussi : Pour le chef Augustin De Margerie, du Cheval blanc (Saint-Tropez), « la gastronomie française se porte bien »

Cultivé à Menton, pourquoi ?

Menton est situé dans une zone bien particulière : la plus au nord qui soit permise pour la culture du citron, et sur un territoire qui bénéficie d’un microclimat protégeant normalement l’agrume des gels fatals. Le citron de Menton est différent des citrons corses, espagnols ou italiens. Très juteux, il est moins amer et acide que ses cousins.

Un fruit « 4 saisons » très apprécié des cuisiniers

Notre citron connaît une longévité exceptionnelle sur son arbre. Ce n’est pas pour rien qu’il est surnommé « citron des 4 saisons ». Il arrive en effet que sur un même arbre se rassemblent des feuilles, des fleurs, des fruits verts et des fruits parvenus à maturité. Ces derniers peuvent rester sans dommage sur l’arbre pendant plus de six mois. Pour le régal des cuisiniers et des amoureux de la gastronomie.

> A voir aussi : Trésors du Sud – Bataille de la truffe : protéger les diamants noirs de Provence

L’IGP a redonné un coup de projecteur au citron de Menton, autrefois si célèbre. Il le demeure du reste, au moins dans toute la Région Sud. A travers des partenariats et des vergers expérimentaux, – et grâce à l’Association pour la production du citron de Menton – les producteurs d’aujourd’hui s’attachent à diffuser la réputation d’un fruit qui, ne nous mentons pas, constitue l’une des fiertés de notre territoire.

Jeanne RIVIERE

A l’affiche – « Enquête sur un scandale d’Etat », dans les hautes sphères du trafic de drogue

Une « affaire d’Etat » : cette fois-ci, l’expression n’est pas dévoyée. Le film haletant signé Thierry de Peretti s’inspire d’une histoire vraie (l’affaire François Thierry) où le trafic de drogue tient le haut du pavé.

Il n’est pas dit que le spectateur comprenne tout. C’est normal. Dans ce genre d’affaires, qui manipule qui ? Qui dit vrai ? Les « bons » et les « méchants » se côtoient sans se faire reconnaître. Ce n’est pas pour rien que le film est sous-titré « Undercover » (le nom, d’ailleurs, d’un jeu de société où c’est la réaction et l’apparence qui font gagner sur l’adversaire).

Nous sommes en 2015 : le chef de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants, Jacques Billard (Vincent Lindon), affiche sa stratégie : au lieu de faire la chasse au « produit », laisser passer la drogue aux frontières et se concentrer sur le cœur des trafics. Pourtant, une retentissante saisie a lieu dans le très chic 8ème arrondissement de Paris.

Dans ce genre d’affaires, qui manipule qui ?

Convoqué devant la procureure de la République (Valeria Bruni Tedeschi), Jacques Billard doit s’expliquer. Parallèlement, un certain Hubert Antoine (Roshdy Zem, très bon dans ce rôle) contacte un journaliste de « Libération », Stéphane Vilner (Pio Marmaï, excellent lui aussi). Ce qu’il lui révèle sur Billard, son ancien patron, dévoile un « gros coup » : ce dernier tirerait tout simplement les ficelles d’un véritable scandale d’Etat. Grand flic ou grand voyou ?

Des interrogations de Vilner aux séquences face à la juge en passant par les débats dans les – véritables – locaux de « Libération », le spectateur tente de s’y retrouver dans cette partie d’échecs où les protagonistes, qu’ils prouvent leur bonne foi ou non, risquent gros. On compatit avec le journaliste, écartelé entre la tentation d’y croire et l’affolement d’avoir été manipulé. Les dialogues rendent la tension de « ce qu’il y a derrière » : l’enjeu d’une immense affaire d’Etat.

Le film est lui-même tiré du livre d’Hubert Avoine (témoin) et Emmanuel Fansten (journaliste) paru en 2017, et intitulé « L’Infiltré ».

La note du Méridional : 4/5

Jeanne RIVIERE

« Enquête sur un scandale d’Etat », Thierry de Peretti, 2h, sortie en salle le 9 février.

Stéphane Ravier ne rallie pas Éric Zemmour, mais crée son mouvement local « Marseille d’abord »

© Le Méridional

[Actualisation : Stéphane Ravier a annoncé son ralliement à Eric Zemmour le 13 février 2022.]

Au cours d’une réunion publique très attendue, le 10 février au soir, le sénateur marseillais du Rassemblement national Stéphane Ravier a réglé ses comptes. Il a sévèrement taclé les autorités parisiennes de son parti, dans le vif affrontement qui les oppose depuis quelques semaines. En conséquence, il a fait savoir qu’il se retirait de toutes les instances du parti, pour lancer sa propre formation locale nommée « Marseille d’abord ».

Une ambiance de guerre civile

Le sénateur Stéphane Ravier n’a pas pour habitude de faire dans la dentelle. Lorsqu’il prend la parole ce jeudi 10 janvier devant sa permanence parlementaire de Château-Gombert dans le 13ème arrondissement de Marseille, il reste fidèle à lui-même : offensif. Il défend envers et contre tout Sophie Grech, conseillère régionale et municipale RN, renvoyée du parti à la flamme pour un parjure : avoir accordé son parrainage d’élue à Éric Zemmour, et pas à Marine Le Pen, à qui elle l’avait promis. La candidate du RN est pour l’instant loin de disposer des 500 signatures nécessaires à une candidature valide aux élections présidentielles.

le sénateur rn fustige le « bureaucrate parisien » allisio

Non content d’exclure Sophie Grech, Franck Allisio, responsable départemental RN des Bouches-du-Rhône, voulait l’écarter du groupe au conseil municipal. Confronté au refus de Stéphane Ravier d’abandonner sa colistière, Franck Allisio a organisé une conférence de presse annonçant qu’avec trois autres élus RN sur neuf, il quittait le groupe dont il faisait également partie. Une démarche soutenue par la direction du parti à Paris, que le parlementaire marseillais n’a pas digérée.

Stéphane Ravier devant sa permanence le 10 février au soir © Le Méridional

Dès ses premiers mots, il fustige le « bureaucrate parisien » Allisio, auteur d’un « coup de poignard dans le dos » en divisant l’équipe municipale sans le prévenir, et sans même avertir certains des conseillers concernés. Le responsable départemental serait également aux ordres de Marine Le Pen, laquelle n’aurait « rien d’autre à faire que de saccager le travail des militants marseillais », de gâcher « 30 ans de travail pour un seul parrainage ». Stéphane Ravier dresse un portrait flatteur de Sophie Grech, victime d’une « véritable fatwa » ; il souhaiter garder comme membre « apparentée RN » au sein du groupe municipal cette « militante de terrain » depuis dix ans, connue et appréciée dans les quartiers nord.

un nouveau mouvement : « Marseille d’abord »

Prenant acte de cette situation, le sénateur passe enfin à l’annonce de la soirée : « Je me retire de toutes les instances parisiennes pour ne me consacrer plus qu’à Marseille », en fondant un nouveau mouvement nommé « Marseille d’abord ». Sans donner plus de détails, il explique en aparté que cette formation a pour but de rassembler tous les patriotes marseillais, au-delà des clivages partisans.

Une divergence de fond 

Stéphane Ravier a fait durer le suspense jusqu’au bout, pour un dénouement inattendu. Il avait volontairement laissé entendre qu’il annoncerait son soutien à Éric Zemmour, mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Depuis plusieurs mois, il entretient l’ambiguïté, en recevant publiquement le candidat de Reconquête à Marseille en novembre dernier, ou en ne condamnant pas les ralliements d’élus RN.

En réalité, le malaise avec la direction est plus ancien. Figure médiatique et incontournable au niveau local, Stéphane Ravier est le seul sénateur du parti. Pourtant, Marine Le Pen l’a ostensiblement laissé de côté dans l’organisation de sa campagne, en ne le nommant pas au sein du bureau exécutif du parti pendant l’été 2021.

le senateur avait laissé entendre qu’il annoncerait son soutien à éric zemmour

Depuis, il multiplie les provocations, en évoquant la création d’un « Haut-commissariat à la remigration », ou en dénonçant régulièrement le « grand remplacement », bien loin des éléments de langage agréés par le parti. Ce fan de Jean-Marie Le Pen, canal historique, n’a jamais été en phase avec la dédiabolisation orchestrée par la fille du fondateur.

La tentation Zemmour est aujourd’hui celle d’un retour à cette radicalité perdue. Son ralliement n’est peut-être qu’une question de temps. Pour l’heure, Stéphane Ravier fait durer le calvaire pour Marine Le Pen. Cette dernière ne peut cautionner sa rébellion, mais ne peut pas non plus renvoyer volontairement l’un de ses rares élus, populaire et médiatique. Le truculent sénateur n’attend probablement que ça.

Antoine LIVIA

Bulletin d’urgence inédit pour l’Etablissement Français du Sang

© Pxb

Si une seule poche de sang n’a jamais manqué en France pour soigner les patients et particulièrement au cours des deux années écoulées de crise sanitaire, l’EFS fait aujourd’hui face à une situation critique et c’est ce qui l’amène à publier un « bulletin d’urgence vitale » pour la première fois de son histoire. Le stock de produits sanguins est en dessous du seuil de sécurité et cela depuis plusieurs jours. 70 000 poches de globules rouges sont aujourd’hui en réserve alors qu’il en faudrait 100 000.

Deux années de tensions permanentes liées aux impacts générés par le Covid (annulations de collectes en entreprises et en universités, plus faible mobilisation des donneurs, difficultés de recrutement de personnel médical) ont considérablement affecté la collecte de sang. La vague liée au variant Omicron, qui a touché en quelques semaines plusieurs millions de Français, a ajouté deux éléments critiques : l’auto-ajournement de certains donneurs de sang et un fort taux d’absentéisme du personnel de l’EFS.

Cette situation pourrait s’avérer dangereuse à court terme pour soigner les patients. Cette perspective est absolument inenvisageable. L’EFS rappelle aujourd’hui avec force et gravité l’importance du don de sang dans le système de santé publique : 10 000 dons sont nécessaires chaque jour pour soigner les patients, dont une grande majorité trouve dans les transfusions sanguines la seule alternative pour être soignée.

La carte des points de don est à retrouver en ligne.