mercredi 2 juillet 2025
Accueil Blog Page 2

Bal populaire, défilé, exposition… Le Département commémore le 8 Mai à Aubagne

À Aubagne, le Département transforme chaque année la commémoration de la Victoire de 1945 en un rendez-vous vivant et populaire. Ce jeudi 8 mai, c’est l’esprit de la Libération qui s’invite sur l’esplanade Charles De Gaulle, au son des cuivres, des moteurs d’époque et des pas de danse.

Il y aura des Jeeps, des Tractions Avant, des Peugeot 202, quelques Dodge rutilantes… Tout ça pour faire revivre une époque, à hauteur d’homme et de pavé.

Ce jeudi 8 mai, dès 14h, un défilé de véhicules militaires historiques, prêtés par l’Association du Musée de la Mémoire Militaire, traversera le centre-ville d’Aubagne. Un cortège motorisé qui cherche à rappeler : ce 8 mai 1945, c’est toute une génération qui retrouve le souffle de la liberté. Et en Provence, cela a aussi le goût des bals improvisés sur les places, des bras levés, des robes qui tournoient, et du jazz qui couvre le bruit des souvenirs.

Un bal populaire pour toutes les générations

Ce jeudi, l’esplanade Charles De Gaulle deviendra le théâtre de cette mémoire dansée. Au programme : swing, jeux géants, et groupes de musique live pour faire résonner les années 40 au présent. Un décor d’époque a été imaginé pour recréer l’ambiance de l’immédiat après-guerre, entre émotion et convivialité. On y vient en famille, on y croise ceux qui racontent, et ceux qui écoutent. Car si le bal se veut festif, il porte en lui une dimension essentielle : transmettre.

En parallèle, une exposition photographique rendra hommage aux figures locales de la Libération. Des Provençaux engagés, parfois tombés dans l’oubli, à qui cette journée rend justice. Une manière de dire que l’Histoire, ici, ne se vit pas dans les livres. Elle se partage, en musique et en sourires, comme un legs collectif.

Le choix d’un bal patriotique peut surprendre. Mais il fait sens dans une époque où le devoir de mémoire a parfois besoin de nouveaux langages pour atteindre toutes les générations. À Aubagne, le 8 mai se vit, s’entend, se danse.


Lieu : Esplanade Charles De Gaulle – 13400 Aubagne
Entrée gratuite : Jeudi 8 mai – De 14h à 18h

Pour l’amour du maillot, revivez le match des légendes de l’OM en images

L’ambiance a été à la fête ce vendredi soir à Marseille, dans un stade Vélodrome accueillant les personnalités qui ont marqué son histoire.

Certains des plus grands noms un jour floqués sur la tunique phocéenne se sont rassemblés le temps d’un match de gala pour célébrer les 125 ans de l’Olympique de Marseille.

Didier Drogba, Mamadou Niang, Marcel Desailly, Taye Taiwo ou encore Daniel Van Buyten se sont répartis en deux équipes : celle des « légendes olympiennes » habillée de la tunique blanche, face à celle des « légendes phocéennes » sous la tunique bleue.

Les deux camps, composés pour l’occasion, se sont quittés sur un score de 3-3. Une égalité parfaite, à l’image de l’esprit de partage de la soirée.

Rod Fanni en séance de dédicaces. © Alain Robert

La fête a battu son plein dans le stade, mais le spectacle n’a pas tant été dans le jeu que dans le fait de revoir les idoles du passé fouler à nouveau la pelouse du Vélodrome.

Ceux qui nous ont fait rêver, qui ont fait rêver nos parents et nos grands-parents – car oui, même des légendes du doublé de 1972, telles que Josip Skoblar, ont été présentes aux abords du terrain.

L’ancien entraineur de l’OM, Éric Gerets a été très sollicité par les Marseillais. © Alain Robert

ne myriade de figures emblématiques de l’Olympique de Marseille, un jour adulées par les supporters, l’ont été à nouveau ce soir, comme le Brésilien Sonny Anderson, auteur d’un somptueux doublé.

On aurait aimé voir la célébration de la panthère de Bafétimbi Gomis après son but, mais il semblerait qu’elle ait raccroché les griffes.

@ Djibril Cissé, Vitorino Hilton… © Alain Robert.

Sur le banc, le show a aussi été assuré par d’autres joueurs marquants, tels que l’Anglais Joey Barton ou encore le Brésilien Brandão, qui a régalé le public de son mythique « j’ai pas touché ! ».

Une phrase que l’Histoire retiendra encore longtemps, tout comme le joueur qui l’a prononcée. Didier Drogba, l’un des plus grands joueurs jamais passés par l’OM, et dont l’empreinte laissée est si forte qu’on a du mal à croire qu’il n’a joué qu’un an sous les couleurs marseillaises, est sorti sous l’ovation d’un Vélodrome qui ne l’a jamais oublié.

Didier Drogba. © Alain Robert

En somme, le public marseillais a assisté à une célébration dans la joie et la bonne humeur. Comme une fête en famille, entre feux d’artifice et stroboscopes, à la hauteur d’un événement de cette ampleur.

Il y a eu quelque chose d’attendrissant à voir ces hommes, dont certains ont vieilli, mouiller le maillot encore une fois. Quelque chose de l’ordre de l’amour qui a pris corps ici.

© Alain Robert

Un amour réciproque et commun : celui scandé dans les virages du début à la fin du match, et lors des grands rendez-vous – l’amour du maillot. Lors des dernières minutes, l’ancien gardien Pascal Olmeta a pris la parole après sa sortie pour adresser ses hommages aux supporters marseillais.

Ce moment a illustré, une fois encore, le lien indéfectible entre les joueurs passés par le club et le peuple marseillais.
« Je voulais vous remercier, il n’y a pas meilleur public que le public du Vélodrome », a-t-il lancé avec force, avant de conclure sur un « Allez l’OM ! » repris en chœur par les tribunes. Et comment le contredire ?

Texte – Joseph Poitevin / Photos – Alain Robert

Mamadou Niang en séance de dédicaces. © Alain Robert
© Alain Robert
© Alain Robert

Les chimères de Niki de Saint Phalle, ravivées par sa petite-fille Bloum Cardenas à Aix

Bloom Cardenas à Aix-en-Provence, à l'occasion de la présentation de sa grand-mère Niki de Saint Phalle. © Alain Robert

À Aix-en-Provence, le Caumont-Centre d’Art consacre une rétrospective inédite à Niki de Saint Phalle et son bestiaire magique. Un monde foisonnant de dragons, oiseaux et sirènes, révélé par sa petite-fille Bloum Cardenas, gardienne d’un héritage plus engagé qu’il n’y paraît.

Elle s’appelle Bloum Cardenas. Artiste et petite-fille de Niki de Saint Phalle, elle veille, au sein de la Niki Charitable Art Foundation, à transmettre l’œuvre de sa grand-mère.

À Aix-en-Provence, elle accompagne l’exposition Le Bestiaire magique en témoin directe, mais aussi en passeuse : de mémoire, de filiation, d’imaginaire.

Les animaux, dit-elle, sont omniprésents dans cette œuvre. Ils ne sont pas anecdotiques ni décoratifs, mais au contraire chargés de symboles, de blessures, et d’innocence. « Les animaux sont des victimes innocentes, réduites à des trophées de chasse. »

Bloom Cardenas. © Alain Robert

Et si Niki de Saint Phalle y revient sans cesse, c’est peut-être parce qu’elle-même, jeune fille, a perdu cette innocence trop tôt. « Il y a une forme d’innocence que Niki a perdue trop tôt mais préservée dans son œuvre. »

Bloum Cardenas évoque aussi ce lien sensible, presque mystique, qu’entretenait sa grand-mère avec le vivant. « Peut-être le partage de l’Eden », glisse-t-elle, comme une réponse à ce besoin constant de faire exister un monde réconcilié.

Le bestiaire de Niki ne relève pas du simple motif visuel : il agit comme un miroir, un abri, un outil de transformation.

© Alain Robert

Une rétrospective inédite

Conçue par Lucia Pesapane, l’exposition explore un thème jamais abordé dans son intégralité. L’omniprésence du vivant dans l’univers de Niki de Saint Phalle.

Présentée comme un conte initiatique, elle guide le visiteur d’un bestiaire inquiétant vers un monde réenchanté, peuplé de créatures hybrides et d’alliés lumineux. Le titre, Le Bestiaire magique, évoque un bestiaire médiéval traversé de rêves modernes.

Dans les premières salles, les figures monstrueusement colorées dominent : dragons, serpents, araignées… Le dragon incarne à la fois le mal et l’obstacle à surmonter ; le serpent, ambivalent, oscille entre chute et régénération ; l’araignée renvoie à la mère tentaculaire. Ces figures s’inscrivent dans un dialogue intérieur. Niki écrivait elle-même : « Le monstre que la jeune fille doit mater se trouve à l’intérieur d’elle-même. »

Mais le parcours ne se limite pas à cette part sombre. L’exposition révèle aussi des figures protectrices. L’oiseau, récurrent, devient symbole d’élévation.

La sirène, la licorne, la femme-serpent incarnent des puissances féminines reliées à la nature. Le corps des Nanas devient un carrefour où coexistent animalité, végétal et féminité dans une vision égalitaire du vivant.

© Alain Robert

L’art comme lieu de métamorphose

Bloum Cardenas souligne à quel point sa grand-mère s’identifiait à ces animaux. Les figures qu’elle convoque – dragons bibliques, oiseaux de feu, monstres marins ou créatures hybrides – sont autant de reflets de ses luttes intérieures. Un monde nourri par les contes, les films fantastiques, les mythologies personnelles.

« Les animaux ne se font pas la guerre. » glisse Bloum, comme une façon de désigner chez eux une forme de sagesse que l’artiste n’a cessé de convoquer.

Le film Un rêve plus long que la nuit, tourné en 1976, condense ces motifs. On y suit Camélia, double fictionnel de l’artiste, dans un monde de dragons, d’hommes-oiseaux et de sorcières. Restauré en 2024, il est projeté à Aix dans sa version complète et clôt le parcours avec poésie et rage mêlées.

Une vision totale du monde

L’exposition donne aussi à voir les projets monumentaux de Niki : le Jardin des Tarots, les aires de jeu sculpturales comme Le Golem, ou encore l’Arche de Noé de Jérusalem. Elle bâtit un art où le merveilleux devient politique, une œuvre à vivre, à traverser, à habiter.

Dans ses mosaïques monumentales comme dans ses bijoux en forme de serpent ou ses objets quotidiens, l’artiste ne dissociait jamais le geste esthétique de l’engagement vital. Elle écrivait : « Peindre calmait le chaos qui agitait mon âme. » L’animal devient ici support de transmutation. Il est l’allié des réconciliations intimes et collectives.

© Alain Robert

À l’heure où les liens entre féminisme, écologie et art irriguent les débats contemporains, le regard de Bloum Cardenas sur l’œuvre de sa grand-mère résonne avec force. En exposant ces chimères, l’exposition propose une traversée de l’ombre vers la lumière, un appel à penser le monde autrement.

Et peut-être, au fond, un message à entendre : les monstres ne sont pas là pour faire peur, mais pour nous apprendre à les regarder en face.

Narjasse Kerboua

Bloum Cardenas et sa fille Dawn, également artiste. © Alain Robert

ITER assemble le cœur magnétique du plus grand réacteur de fusion jamais construit

Première pièce maîtresse en place : la bobine de champ poloïdal n° 6, un aimant géant, a été installée dans la fosse du futur réacteur ITER. Le cœur magnétique – le solénoïde central – viendra ensuite s’y loger. Crédit : ITER Organization

À Saint-Paul-lez-Durance, le projet international ITER a franchi une étape décisive dans la construction de son réacteur expérimental. Tous les éléments du système d’aimants supraconducteurs pulsés – les plus puissants jamais réalisés – sont désormais assemblés.

C’est une avancée technique autant qu’un symbole diplomatique. À Saint-Paul-lez-Durance, près de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), le projet international ITER a franchi une étape décisive : l’ensemble des aimants supraconducteurs du futur réacteur de fusion sont désormais assemblés.

Une avancée technique, mais aussi un symbole diplomatique, qui marque un tournant pour ce chantier hors norme, né d’un pari scientifique et politique : démontrer la faisabilité de la fusion nucléaire, cette source d’énergie propre et abondante qui alimente le Soleil.

Le dernier composant livré est le sixième et dernier module du solénoïde central, un aimant cylindrique de 18 mètres de haut pour 1 000 tonnes, fabriqué aux États-Unis.

Le chantier ITER en cours dans le sud de la France. Au centre, le bâtiment tokamak, future “enceinte” du réacteur à fusion. Crédit : ITER Organization / EJF Riche

Une fois monté au centre de la chambre à vide du tokamak – un réacteur de forme torique –, ce solénoïde générera un champ magnétique de 13 teslas, 280 000 fois plus intense que celui de la Terre. Il jouera un rôle clé dans l’initiation et le maintien du plasma, cœur du processus de fusion.

L’assemblage de ce système magnétique, dont la masse totale approche les 3 000 tonnes, illustre la complexité technologique et la coordination industrielle du projet. Les six aimants à champ poloïdal, en forme d’anneau, ont été fournis par la Russie, la Chine et l’Europe.

Les 18 bobines de champ toroïdal, en forme de « D », ont été produites en Europe et au Japon. La Chine a livré les bobines de correction, qui assurent la stabilité fine du plasma, ainsi que les alimentateurs magnétiques, essentiels au fonctionnement des aimants à -269 °C.

Première pièce maîtresse en place : la bobine de champ poloïdal n° 6, un aimant géant, a été installée dans la fosse du futur réacteur ITER. Le cœur magnétique – le solénoïde central – viendra ensuite s’y loger. Crédit : ITER Organization

Un puzzle industriel mondial

L’ambition scientifique d’ITER repose sur une coopération géopolitique unique. La Chine, l’Europe, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie et les États-Unis unissent leurs efforts depuis près de deux décennies pour construire cette installation sans équivalent.

Chaque membre participe au financement – 45% pour l’Europe, 9% pour les autres – mais surtout à la fabrication des composants, produits localement puis expédiés sur le site.

Le Japon a fourni les matériaux supraconducteurs du solénoïde central, ainsi que huit bobines de champ toroïdal. La Russie a livré un aimant de neuf mètres de diamètre et 120 tonnes de supraconducteurs pour les champs poloïdaux.

L’Inde a conçu le cryostat, vaste enceinte de 30 mètres de diamètre qui enveloppera l’ensemble. L’Europe, hôte du site, a construit une partie majeure des aimants et cinq des neuf secteurs de la chambre à vide.

« Ce qui rend ITER unique, ce n’est pas seulement sa complexité technique, mais aussi le cadre de coopération internationale qui l’a soutenu dans des contextes politiques changeants », souligne Pietro Barabaschi, directeur général d’ITER. À ses yeux, le projet démontre qu’il est possible de dépasser les tensions géopolitiques pour faire progresser les solutions aux défis climatiques et énergétiques.

Sur le site ITER en France, l’Europe a fabriqué ses aimants en anneau dans une installation dédiée : bobinage, imprégnation, empilement, tests à froid… chaque étape a été réalisée sur place. Crédit : ITER Organization

Vers un « plasma brûlant »

Le principe de la fusion repose sur l’union de noyaux d’hydrogène (deutérium et tritium) à très haute température, produisant un dégagement massif d’énergie thermique. Pour confiner le plasma – un gaz ionisé chauffé à 150 millions de degrés –, ITER utilise un champ magnétique en forme de cage invisible. C’est précisément le rôle du système récemment complété.

À terme, le réacteur devra démontrer un rendement inédit : 500 mégawatts produits pour 50 mégawatts injectés, soit un gain d’un facteur dix. Ce régime, dit de « plasma brûlant », constituerait une avancée majeure dans la quête d’une énergie de fusion maîtrisée, sans émissions de gaz à effet de serre ni déchets à longue durée de vie.

ITER ne produira pas d’électricité, mais servira de démonstrateur à l’échelle industrielle. Ses résultats alimenteront les futurs réacteurs commerciaux. Dans cette perspective, le projet s’ouvre depuis peu au secteur privé. En 2024, un programme de transfert de technologie a été lancé, visant à partager données, savoir-faire et innovations avec les entreprises engagées dans la fusion.

Fabriqué à Saint-Pétersbourg, l’aimant poloïdal n°1 a parcouru un véritable périple : fleuves, mers, océans, puis 100 km sur un convoi à 288 roues depuis le port de Marseille jusqu’au site ITER, atteint le 10 février 2023. Crédit : ITER Organization

« Cathédrale scientifique du XXIe siècle »

En 2024, ITER annonçait avoir atteint 100% de ses objectifs de construction. En avril 2025, l’insertion du premier secteur de la chambre à vide dans la fosse du tokamak a été réalisée avec trois semaines d’avance sur le calendrier. Le prochain jalon est connu : produire un premier plasma expérimental dans les années à venir.

Reste que les défis techniques demeurent nombreux : matériaux résistants, contrôle du plasma, gestion des flux de chaleur… Mais pour ses concepteurs, ITER incarne déjà une réponse concrète et pacifique à la transition énergétique. Une vision partagée par les ingénieurs, chercheurs et décideurs qui, malgré la complexité et les retards du projet, poursuivent la construction de ce que certains qualifient de « cathédrale scientifique du XXIe siècle ».

L.-R.M.

À Istres, la Maison du Point rose pour réapprendre à vivre après l’impensable

Nous nous en parlions déjà. Le 26 avril 2025, la première pierre de la Maison du Point rose a été posée au Domaine de Conclué. Retour plus en détails sur ce lieu unique, imaginé pour accueillir les enfants en soins palliatifs et les familles endeuillées, doit ouvrir ses portes en 2026.

Il faut un certain courage pour penser la vie quand elle s’effondre. Et une sacrée détermination pour construire un lieu où l’on viendra panser l’absence, quand le deuil s’installe trop tôt.

Samedi matin, à Istres, c’est précisément une promesse de résilience qui a été posée au sol, au cœur du Domaine de Conclué. Une promesse en forme de Maison : celle du Point rose, du nom de l’association fondée en 2015 pour accompagner les enfants en fin de vie et leurs familles.

Portée par la municipalité d’Istres et son maire François Bernardini, la Maison du Point rose ambitionne d’être bien plus qu’un centre d’accueil.

Un espace de répit, pensé comme une alternative au domicile ou à l’hôpital, pour les enfants atteints de maladies incurables. Mais aussi un lieu de ressourcement pour les parents ayant perdu un enfant. Là, dans un domaine agricole de 24 hectares reconverti, les familles pourront venir « souffler », partager leur douleur, mais surtout réapprendre à vivre.

Un projet inédit, à la fois intime et ouvert

Inspirée des soins palliatifs pédiatriques et des approches dites compassionnelles, la Maison du Point rose est un projet pilote à l’échelle nationale.

Son objectif : accompagner autrement, lorsque l’issue ne fait plus de doute. « Plus on apaise la famille, plus on aide l’enfant », rappelle le dossier du projet. Une logique d’humanité qui refuse la médicalisation à outrance pour privilégier les instants de paix, les bulles de douceur.

La Maison offrira un cadre apaisant, loin de l’atmosphère hospitalière, sans pour autant se couper du soin. L’idée est de recréer une forme de normalité dans l’exception. De permettre aux enfants de vivre encore, même un peu, autrement. Et aux parents, de trouver les premiers outils d’un chemin de résilience.

Au fil des séjours, ils repartiront avec un « petit sac à dos de ressources », comme le formule l’association, après avoir testé des approches thérapeutiques, partagé avec d’autres familles, dialogué avec des professionnels à l’écoute.

Ce lieu sera aussi un lieu de transmission. Il accueillera des sessions de formation et des séminaires pour les soignants, thérapeutes ou psychologues, afin de mieux accompagner ces parcours de vie hors-normes. Une manière de structurer un savoir rare, encore trop peu partagé, et d’en faire bénéficier d’autres lieux à venir.

Domaine de Conclue 2025, racheté par la Métropole Aix-Marseille Provence.

Une maison pensée dans les moindres détails

Le projet architectural a été confié aux agences AI Project et Mi.Di. Architecture, sous la direction de l’architecte Kateryna Zhyrova. Ensemble, elles ont conçu un lieu qui épouse la vocation du Point rose : discret, chaleureux, fonctionnel, accueillant sans jamais être écrasant.

Les perspectives architecturales dévoilent un ensemble de bâtiments à taille humaine, intégrés dans le paysage du Domaine de Conclué. Les matériaux bruts, la végétation préservée et les jeux d’ombre naturelle contribuent à créer une atmosphère de calme et de simplicité.

Au total, 2 200 m² seront aménagés pour accueillir les familles et les enfants. Le cœur du dispositif reposera sur un bâtiment neuf de 1 200 m², entièrement dédié aux enfants en soins palliatifs. Il comprendra des chambres médicalisées, une infirmerie, une salle commune et un cabinet de consultation, afin d’assurer un accompagnement adapté tout en conservant une atmosphère chaleureuse et non hospitalière.

Autour de ce bâtiment central, plusieurs logements temporaires permettront d’accueillir les familles en séjour : trois gîtes, deux appartements et trois studios offriront des configurations variées, pour s’adapter à chaque situation.

Un espace polyvalent sera par ailleurs dédié aux ateliers collectifs, aux échanges et aux temps d’art-thérapie, tandis que des espaces de bien-être, comprenant une salle de sport et une salle de sophrologie, seront accessibles pour permettre aux familles de se recentrer, de respirer, de reconstruire.

À l’extérieur, le projet mise sur le cadre naturel : une oliveraie déjà présente, un potager en cours d’installation, des champs à perte de vue. Un espace à vivre, où chaque détail participe au soin.

Le coût prévisionnel s’élève à 6,35 millions d’euros hors taxes, financés par des fonds publics et privés, dont Les premiers séjours pour les familles endeuillées sont annoncés pour le printemps 2026, suivis, au deuxième trimestre, par les séjours de répit pour les enfants en soins palliatifs.

Depuis 2023, Zinédine Zidane parraine l’association. Un soutien discret mais fidèle, à l’image du projet. Quand il ne reste que l’amour et la mémoire. Le champion du monde 98 était présent pour la pose de la première pierre. « C’est un projet extraordinaire, j’ai hâte de revenir l’an prochain pour être auprès de toutes ces familles », a-t-il confié. Quelques mots sobres pour un engagement solide.

Ce lieu, où l’on apprendra à survivre à l’inacceptable, n’est pas un sanctuaire. C’est une maison vivante, un lieu d’échanges, de liens, de fragilités partagées. Une maison pour continuer à aimer ceux qu’on a perdus, et retrouver, peut-être, la force d’avancer.

Narjasse Kerboua

Avec son plan Cœur Bleu, la Banque Populaire Méditerranée renforce sa stratégie régionale

La Banque Populaire Méditerranée présente des résultats financiers 2024 solides et lance son nouveau plan stratégique 2030, baptisé Cœur Bleu Méditerranée, élaboré avec 150 sociétaires autour des mutations du territoire.

Marseille, Toulon, Nice, Avignon, Ajaccio. Cinq villes emblématiques, et 150 sociétaires mobilisés autour d’un objectif commun : définir les grandes lignes du nouveau cap stratégique de leur banque.

À l’issue de son assemblée générale tenue mardi au Zénith de Toulon, la Banque Populaire Méditerranée (BPMED) a présenté ce mercredi 30 avril un plan à horizon 2030 centré sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux du territoire méditerranéen.

Dans un contexte économique marqué par les incertitudes géopolitiques, les tensions sur les taux et la transformation rapide du secteur bancaire, la BPMED parvient à maintenir un cap stable.

Son produit net bancaire s’élève à 392 millions d’euros, un niveau constant par rapport à l’année précédente. Même tendance pour le résultat net consolidé, qui atteint 64,6 millions d’euros. La production de crédit, elle aussi stable, s’établit à 2,3 milliards d’euros, dont 1 milliard consacré au financement immobilier.

Avec 210 000 sociétaires, la banque revendique son ancrage coopératif et régional. Elle affiche un niveau de fonds propres de 1,1 milliard d’euros à fin 2024, de quoi soutenir ses investissements, notamment dans la formation (6 millions d’euros), le recrutement (304 embauches) ou encore la modernisation de ses agences (près de 10 millions d’euros investis).

De gauche à droite :  Vincent Thirion (DGA), Philippe Dumas (DGA), Sabine Calba (DG) et Philippe Henri, président du conseil d’administration.

Une trajectoire co-construite avec les sociétaires

La grande nouveauté vient de son plan stratégique 2030, baptisé Cœur Bleu Méditerranée. « Ce plan n’est pas descendu d’en haut. Il a été bâti avec ceux qui font vivre la banque », souligne la direction.

Pendant plusieurs mois, 150 sociétaires issus de diverses localités de la région ont participé à l’élaboration de ce programme, pensé pour répondre aux « transitions multiples » qui traversent le territoire : environnement, urbanisation, démographie, innovation technologique.

Le plan repose sur cinq piliers : renforcer la relation client par la proximité et l’expertise, répondre aux spécificités locales, faire des sociétaires des ambassadeurs du modèle coopératif, poursuivre la dynamique RH et améliorer l’organisation technologique. Une orientation qui s’appuie sur le socle identitaire de la banque : proximité, humanité, efficacité.

Ancrage local et politique d’impact

Présente sur huit départements et à Monaco, la Banque Populaire Méditerranée revendique 520 000 clients et un maillage de plus de 170 agences. Son modèle relationnel hybride – physique et digital – lui permet de maintenir des indicateurs de satisfaction client à des niveaux historiquement élevés (NPS à 38 pour les particuliers, 35 pour les professionnels, 29 pour les entreprises). En 2024, 25 000 nouveaux clients ont rejoint la banque.

Au-delà de l’offre bancaire, la BPMED renforce son rôle d’acteur économique régional. En 2024, elle a poursuivi son engagement auprès des structures sociales et associatives locales : Pure Ocean, Restos du Cœur, Fondation Lenval, écoles de voile, entre autres. Une politique de mécénat et de partenariat qui s’intègre dans sa stratégie de « banque responsable et engagée ».

Face à un marché bancaire en pleine recomposition, la BPMED entend continuer à s’appuyer sur les spécificités de son territoire pour se différencier. Son appartenance au groupe BPCE, deuxième groupe bancaire en France, lui offre un socle solide, mais la direction revendique une autonomie stratégique adaptée à la réalité méditerranéenne.

Le plan Cœur Bleu Méditerranée entend ainsi consolider un modèle où la gouvernance coopérative, l’ancrage local et la performance économique s’articulent autour d’une même ambition : faire de la banque un levier de transformation territoriale. Une promesse exigeante, mais que la BPMED semble prête à porter sur la durée.

L.-R.M.

À Marseille, une statue de Bernard Tapie inaugurée devant le Vélodrome

© Atelier Joël Vergne

Le 16 mai, à la veille du dernier match de la saison contre Rennes, une statue de l’ancien président de l’OM sera dévoilée sur le parvis du stade.

C’est une scène figée dans le bronze, une image de légende pour certains, de culte pour d’autres. Une statue de Bernard Tapie sera inaugurée devant le Stade Vélodrome, à la veille de la rencontre entre l’Olympique de Marseille et Rennes, le 16 mai prochain.

L’annonce, révélée par BFM TV et confirmée par Ici Provence, consacre l’ancien président du club phocéen dans une posture glorieuse : hissé sur les épaules de six de ses joueurs – Barthez, Boli, Desailly, Deschamps, Di Meco, Sauzée – au lendemain de la finale de Ligue des champions remportée en 1993 face à l’AC Milan.

L’initiative, soutenue par la mairie de Marseille, s’inscrit dans une logique mémorielle assumée. Benoît Payan, maire socialiste, sera présent lors de l’inauguration, aux côtés de la famille de l’ancien homme d’affaires, décédé en 2021.

Le choix de la date n’est pas anodin : trente-deux ans presque jour pour jour après la victoire de Munich, seule étoile au palmarès du football français en C1.

© N.K.

Le mythe et les zones d’ombre

Bernard Tapie, c’est un pan entier de l’histoire marseillaise, sportive, médiatique, politique. Patron flamboyant, tribun, personnage romanesque aux innombrables vies, il incarne l’époque où l’OM bousculait l’Europe, armé d’ambition et de moyens.

Mais aussi celle des affaires : l’affaire VA-OM en 1993, puis les multiples procédures qui ont suivi – Adidas, Crédit Lyonnais, arbitrage controversé – ont durablement entaché son image.

Cette dualité, la statue ne la dira pas. Elle montrera l’homme acclamé, porté, adoré. Ce choix sculptural, inspiré d’une photo prise au Vélodrome le 27 mai 1993, vise à « restituer un moment de communion unique entre Tapie, les joueurs et le public », selon les porteurs du projet.

En plaçant cette statue à quelques mètres de l’enceinte où l’épopée de 1993 s’est écrite, la Ville inscrit l’ancien président dans le paysage mémoriel marseillais. Un hommage en bronze, pour rappeler une époque où Marseille régnait sur l’Europe.

L.-.R.M.

À Marseille, L’Épopée étend son écosystème dans l’ancienne usine Ricard réinventée par Corinne Vezzoni

Perspective intérieure. © Corinne Vezzoni

Dans les quartiers Nord de Marseille, l’ancienne usine Ricard s’apprête à renaître avec la Factory. Réhabilité par Corinne Vezzoni, le site accueillera d’ici 2026 trois structures dédiées à la formation et à l’inclusion, dans le prolongement du projet L’Épopée.

C’est d’ici, au cœur de l’usine de Sainte-Marthe, qu’est sortie la toute première bouteille de Ricard. Ici encore que le fameux mélange, jalousement gardé, a été mis au point.

L’odeur d’anis flotte toujours un peu dans l’air, comme un parfum d’histoire qu’on n’efface pas. Trois ans après avoir redonné vie aux anciens bureaux de la célèbre marque marseillaise, L’Épopée franchit une nouvelle étape.

De l’autre côté de la rue Berthelot, les murs de l’ancienne usine désaffectée s’apprêtent à raconter une autre histoire. Pas celle d’un rachat immobilier ou d’un lifting urbain, mais celle d’une extension pensée comme un manifeste : faire ville autrement.

Si le défi architectural est de maintenir l’existant, l’enseigne historique qui surplombe l’usine, elle, devrait laisser place à La Factory de l’Épopée.

Le projet s’étend, sans s’éloigner. Baptisée la Factory, cette nouvelle aile doit accueillir en 2026 trois structures majeures de formation et d’inclusion sociale, sur plus de 4 000 m² réhabilités. Pour penser cette métamorphose, une architecte familière de la ville : Corinne Vezzoni.

« La voie de la facilité, c’était de tout raser et reconstruire. Mais nous, on voulait garder l’ossature, respecter l’esprit du lieu. » Laurent Choukroun, fondateur de L’Épopée, ne parle pas de chantier, mais de mémoire active.

La Factory entre dans une nouvelle phase de travaux : après trois mois de désamiantage et de curage, les démolitions lourdes sont prévues à partir du 15 mai 2025. La réhabilitation débutera mi-juin pour une livraison fin 2026. © Alain Robert

Reprendre l’histoire là où elle s’est arrêtée

En 2021, dans un paysage saturé de promesses et de « tiers-lieux » au mètre carré, L’Épopée avait surpris par sa radicalité douce. Celle d’un projet porté par Synergie Family, dans les anciens bureaux de Ricard, transformés en hub éducatif, espace de coworking, incubateur et lieu de vie. « Il s’est passé quelque chose ici », disait alors Laurent Choukroun.

Quatre ans plus tard, l’obsession reste intacte : raconter une nouvelle histoire sans effacer la précédente. Depuis les premières heures, le président directeur général de l’Épopée s’emploie à faire exister une autre manière de penser la ville : plus sociale que commerciale, plus ancrée que spectaculaire.

Corinne Vezzoni partage cette philosophie. L’architecte, connue pour sa capacité à « construire la ville sur la ville », s’attache à travailler avec l’existant, sans l’écraser. « Le sujet, c’était de faire avec ce qui est là, de lui donner une seconde vie tout en conservant son âme. On n’oublie pas l’histoire. On retrouve les traces qui comptent, et on les prolonge » livre-t-elle.

Laurent Choukroun, co-fondateur et président directeur général de l’Épopée © Alain Robert

Une artère dans le patchwork

L’usine, construite par couches successives au fil de l’expansion de Ricard, ressemble aujourd’hui à un patchwork de volumes et d’époques. « C’est un travail dans la dentelle. Il faut composer avec des structures métalliques, d’autres en béton, des hauteurs différentes, des logiques contradictoires », précise Nazim Chekiki, chef de projet au sein de l’agence.

La réponse tient en une image : une rue intérieure, qui traversera l’ensemble du bâtiment comme un ruban, connectant les différentes entités dans un même souffle. En balcon, des boîtes suspendues accueilleront salles communes, réunions, événements.

« Ce qui manquait, c’était la lumière naturelle, explique Corinne Vezzoni. L’usine avait été conçue pour produire, pas pour y vivre. » Plusieurs patios seront donc creusés pour faire entrer le jour, créer des puits de lumière et introduire du végétal. « Il fallait ouvrir, aérer, rafraîchir. Créer des respirations. »

Perspective Corine Vezzoni & Associés. © Alain Robert

À l’extérieur, la pierre de Marseille et la terre cuite feront le lien entre passé industriel et usage contemporain. Une croix camarguaise, redécouverte sous des couches de béton, sera intégrée dans une place de choix. Pour la petite histoire, elle marquerait le lieu où fut versée la toute première bouteille de Ricard.

La première machine ayant servi à industrialiser le célèbre mélange sera exposée dans le hall d’entrée. Un vestige unique, témoin du passage de l’artisanat à l’industrie. Même le fameux jaune Ricard, délavé, sera réinterprété dans le mobilier et les teintes des boîtes suspendues.

Vestige industriel, mémoire active : cette machine, la toute première à avoir servi à l’industrialisation du pastis Ricard, sera exposée dans la future rue intérieure de la Factory. © Alain Robert

Si certaines de ces traces sont visibles à travers la structure, les matériaux, d’autres sont plus discrètes, comme cette odeur d’anis encore étrangement légèrement présente. « On va intégrer des diffuseurs dans le nouveau bâtiment, pour restituer cette mémoire olfactive. C’est une manière sensible d’entrer dans le lieu. »

Pour Corinne Vezzoni, cette vaste réhabilitation s’apparente à « un travail d’équilibriste, entre mémoire et usage. Mais c’est aussi une manière d’écrire une histoire urbaine plus humble, plus enracinée. »

Un site, trois ambitions

Le rez-de-chaussée de la Factory sera occupé par Marseille Business School. L’école, qui forme aujourd’hui plus de 250 étudiants, mise sur l’alternance, les métiers du numérique et la proximité avec les entreprises.

« Je n’avais jamais mis un pied à Marseille quand j’ai choisi cette ville. Et quand je suis arrivé à L’Épopée, j’ai su que c’était là. Il y a une âme ici. Une capacité à créer du lien entre les jeunes, les associations et les entreprises, raconte Bader Jakani, cofondateur de Marseille Business School.

À l’étage, La Varappe installera un laboratoire d’expérimentation de ses méthodes d’inclusion. « L’idée, c’est de montrer ce que produit l’inclusion quand elle est pensée autrement », explique Laurent Choukroun, reprenant les mots de Laurent Laïk, fondateur du groupe coopératif. « Et de faire de l’exception une norme. » Spécialisée dans l’insertion professionnelle, La Varappe accompagne chaque année des milliers de personnes éloignées de l’emploi, à travers chantiers, formations et parcours sur mesure.

Enfin, au dernier étage, naîtra l’Université de l’éducation à la petite enfance, portée par Quantik. « Un enfant qui n’est pas stimulé entre zéro et trois ans arrive en maternelle avec déjà un retard », martèle Laurent. Ce lieu formera les futurs professionnels, mais portera aussi une vision politique : repenser l’éducation dès le plus jeune âge. »

Perspective Corinne Vezzoni & Associés.

De l’idée au chantier

Le projet aurait pu rester utopique. Classé ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement), le bâtiment était fortement pollué. Une phase de désamiantage et de curage a été engagée, sous la direction de Philippe Gallo, qui coordonne le chantier pour le compte de la Factory.

Le montage financier reflète cette complexité. Il combine investissements publics et contributions privées. Le fonds friche, dispositif de l’État dédié à la reconversion des friches industrielles, a permis de financer une part essentielle de la dépollution, à hauteur de 1,5 million d’euros.

Le reste de l’opération s’appuie sur des crédits mobilisés notamment par le fonds de co-investissement de l’ANRU, Amundi Impact Investing (7M€) et sur un emprunt bancaire porté à 75% par la Banque des Territoires, le solde étant assuré par la Société Générale et la Nef.

L’enveloppe globale atteint 16 millions d’euros, dont 11 millions sont consacrés à la seule phase de travaux. La pose de la première pierre est envisagée en juin 2025, pour une livraison prévue fin 2026.

Une fabrique d’alliances locales

Depuis son ouverture, L’Épopée a accueilli plus de 100 000 bénéficiaires, organisé 165 événements et vu passer ministres, collectivités et délégations étrangères. À terme, la Factory viendra renforcer une dynamique déjà bien engagée, dans un site où se côtoient start-up à impact, acteurs de la formation et grandes entreprises implantées comme Suez ou BNP Paribas.

Le site est devenu un laboratoire d’innovation sociale regardé par d’autres villes, en France et au-delà. La Factory incarne cette même volonté de faire respirer autrement les territoires. « Faire se rencontrer des mondes qui ne se parlent jamais : entreprises, associations, habitants. C’est ça, l’enjeu », résume Laurent Choukroun.

Pour Corinne Vezzoni, le geste est aussi symbolique qu’architectural : « Et quelque part, c’est un peu Marseille, c’est ça. C’est comment quelque chose d’aussi disparate peut faire sens. »

Narjasse Kerboua

© N.K.

Capital Bleu embarque la métropole dans une vague populaire et responsable

Bimont dam lake and Saint Victoire Mount near Aix en Provence. Cezanne landscape in south of France
Barrage de Bimont - Aix-en-Provence.

De mai à octobre 2025, la Métropole Aix-Marseille-Provence consacre une année entière à l’eau. Plus de cent événements culturels, festifs et scientifiques rythmeront ce temps fort baptisé Capital Bleu, pensé comme une grande célébration populaire et participative autour de cette ressource essentielle.

À Marseille, la vague de 2024 n’était pas encore retombée que la Métropole en lançait une nouvelle. Cette fois, pas de médailles ni de podiums : l’eau sera l’unique star. Baptisée « MP2025 – Capital Bleu », l’initiative veut faire de la ressource liquide une affaire publique, en multipliant événements, concerts, randonnées et parades de mai à octobre. « Célébrer, explorer et préserver » ce « capital bleu » censé fédérer élus, citoyens et entreprises autour de la même bannière.

Un festival de l’eau, donc, mais version métropolitaine. Comprendre : une pluie de discours officiels, une programmation pléthorique et une ambition affichée de « rayonnement international ».

Car derrière les ballons bleus et les feux d’artifice sur les ports, c’est aussi l’attractivité du territoire que Martine Vassal veut booster. « Ensemble, portons haut et fort la fierté de vivre sur ce territoire riche de ses éléments de nature », clame la présidente de la Métropole et du Département.

Un territoire au fil de l’eau

Concrètement, Capital Bleu promet plus de 100 rendez-vous, disséminés entre les plages, les rivières et les canaux… répartis sur six mois, pour faire de l’eau un sujet collectif. Il y aura des fêtes populaires, des parades nautiques, des spectacles itinérants, des expositions, des concerts, des colloques et même des randonnées guidées au fil des rivières.

Premiers rendez-vous : les Nocturnes, une série de spectacles son et lumière au bord de l’eau. Le 17 mai, La Ciotat ouvre le bal. Puis viendront Cassis (14 juin), Peyrolles (19 juillet) et Port-Saint-Louis (30 août).

D’autres formats traverseront le territoire : une Caravane artistique qui s’installe de ville en ville, des parcours Au fil des ports mêlant musique et théâtre, ou encore des balades Au fil du patrimoine, dans des lieux habituellement fermés au public, comme des châteaux d’eau ou des canaux souterrains.

L’agenda veut mêler grand public et sensibilisation, culture pop et conférences savantes. Du littoral aux collines, Capital Bleu veut parler à tous les publics. Les enfants avec des ateliers dans les écoles. Les curieux avec des conférences sur les enjeux de la ressource.

Les familles avec des guinguettes en bord de rivière. Les sportifs avec des initiations au kayak, paddle, plongée ou aviron. Les passionnés de nature avec des sorties en Camargue, autour de ses étangs et de ses roselières. Et les amateurs d’art avec Hydra, un nouveau festival de création contemporaine en lien avec l’eau à Aix.

Même les festivals installés – de la gastronomie au cinéma – se mettent au diapason bleu pour l’été 2025. Et si la Provence revendique ses ports, ses étangs et ses kilomètres de canalisations comme autant de fiertés, elle veut aussi, désormais, brandir sa « gestion durable » en étendard.

Étang de Berre. © N.K.

Un fil rouge environnemental

À l’heure où les pénuries d’eau s’invitent dans l’actualité, le sujet ne pouvait pas tomber plus à propos. Porté par la Métropole et coordonné avec Provence Tourisme, Capital Bleu revendique donc une ambition « écologique » assumée.

L’eau est présentée comme un levier d’identité territoriale, mais aussi comme un enjeu écologique majeur. Derrière les feux d’artifice et les fanfares, le festival veut rappeler que la Provence est à la fois riche de ses ressources et fragile face au dérèglement climatique.

Gestion durable, innovation, métiers de l’eau… plusieurs rencontres professionnelles et actions de terrain mettront en lumière les acteurs locaux de la filière, leurs savoir-faire et leurs défis. Une manière d’ancrer la programmation dans le réel, tout en gardant le souffle d’un récit collectif.

Il s’agit encore d’inscrire Capital Bleu comme un rendez-vous emblématique, dans la lignée de MP2013, MP2017, ou encore de l’année 2019 consacrée à la gastronomie.

À la veille de la Conférence des Nations unies sur les océans à Nice, la Métropole veut faire entendre sa voix. Et sa voie. En faisant de l’eau un sujet de fête, de science, de patrimoine, d’économie et de culture, elle parie sur un grand récit fédérateur. Avec une devise : l’eau comme mémoire et comme avenir.

L.-R.M.

Retrouvez l’ensemble de la programmation ici

Le Méridional donne le coup d’envoi de ses Rencontres

Le Méridional inaugure un cycle de rencontres pour renouer avec son ancrage et poser les débats d’aujourd’hui. Première édition vendredi dernier autour des mobilités ferroviaires.

C’est une nouvelle étape dans la relance du Méridional. Après avoir réinvesti le terrain éditorial avec une rédaction renouvelée, un site 100% gratuit et une ligne éditoriale repensée, le journal marseillais s’ancre encore un peu plus sur le territoire avec un nouveau format : Les Rencontres du Méridional. 

Un rendez-vous régulier, pensé comme un espace de dialogue entre acteurs économiques, politiques, associatifs… et citoyens. Pour poser les questions d’intérêt général, sans filtre ni posture.

Première édition, vendredi dernier dans les salons du Club Vieux Port, à Marseille, avec un invité qui porte un enjeu structurant : Benjamin Huteau, directeur de l’axe TGV Sud-Est à la SNCF. [Plus d’infos à suivre]

L’occasion de revenir sur les grandes orientations de la SNCF sur cet axe stratégique, alors que les mobilités régionales et les dessertes du territoire sont au cœur des tensions – et des attentes, à l’heure de l’ouverture à la concurrence.

Sous forme de petit-déjeuner, cette fois-ci, ce format s’inscrit dans la continuité du projet de refondation du Méridional. En réactivant ce lien direct avec les lecteurs et les acteurs du territoire, le journal entend redevenir ce qu’il fut dans les grandes heures de son histoire : un lieu de réflexion, de médiation et de débat public.

D’autres thématiques suivront au fil de l’année : transitions économiques, aménagement du territoire, jeunesse, culture, environnement… Autant de sujets qui traversent le quotidien des Marseillais et des habitants de la région, et que Le Méridional souhaite porter dans une forme de continuité éditoriale et d’ouverture.

Narjasse Kerboua
Directrice éditoriale & de la rédaction