En difficulté depuis trois semaines, l’OM se rend ce dimanche à Paris pour un Clasico qui paraît déséquilibré et dangereux, face à un PSG au sommet. Roberto De Zerbi a prévenu : il va falloir se salir les mains et savoir souffrir.
Dimanche soir, la France du foot aura les yeux rivés sur le Clasico. Forcément très attendue, l’opposition entre le PSG et l’OM dépasse parfois la simple rivalité du terrain, il en va de l’honneur, de l’image, dans un antagonisme profondément ancré entre la capitale et la cité phocéenne rebelle.
Depuis l’arrivée du Qatar aux manettes du club, le rapport de force – historiquement en faveur de l’Olympique – s’est inversé. Les défaites parisiennes se comptent sur les doigts d’une main et il faut même remonter plus de deux ans en arrière pour retrouver trace d’un but olympien inscrit dans un Clasico : c’était le 8 février 2023, en coupe de France (victoire 2-1).
Ce Clasico version printemps 2025 pourrait être très alléchant sur le papier, entre le leader invaincu de Ligue 1 et son dauphin depuis le 1er décembre. Sauf que l’écart entre Paris et Marseille est abyssal, autant sur un plan comptable (16 points d’écart) que dans la forme du moment. Un constat qui peut refroidir le plus enflammé des amoureux de l’OM et faire redouter le pire…
Face à l’une des meilleures équipes européennes du moment
Même Valentin Rongier a reconnu ce que tout le monde a vu ces dernières semaines, en Ligue des champions : « Paris est actuellement l’une des meilleures équipes d’Europe ».
Mais si l’OM patine sévère depuis la déroute à Auxerre le 22 février (0-3), avec deux défaites et un succès arraché contre Nantes (2-0), ne comptez pas sur la bande à Balerdi pour se présenter au Parc des Princes en victime expiatoire.
« On n’y va pas pour faire le dos rond pendant 90 minutes, mais pour essayer de ramener quelque chose, a martelé Valentin Rongier. On sait que ce sera difficile. D’habitude, on aime avoir le contrôle des matchs, mais cette fois, ce sera intéressant de voir comment on réagit face à une équipe qui, elle aussi, aime contrôler le jeu. Ce sera un bon test. »
Attention à ce que l’expérience ne tourne pas au crash test… Le numéro 21 olympien, après avoir dépanné sans réussite en défense centrale samedi dernier face à Lens, retrouvera dimanche le milieu de terrain, remplaçant Pierre-Emile Hojbjerg, blessé (lésion au mollet gauche).
Ils ont deux bras, deux jambes, il faut les regarder dans les yeux et jouer notre match
Valentin Rongier
Face à un Ousmane Dembélé en feu depuis mi-décembre (24 buts, toutes compétitions confondues) et un jeu oppressant, l’OM devra éviter de tendre la joue gauche, après la gifle reçue à l’aller (3-0). Un résultat « faussé », a précisé Roberto De Zerbi, par l’expulsion d’Amine Harit dès la 20e minute, alors que l’OM était déjà mené d’un but.
« Il faut le prendre comme un challenge, on n’a rien à perdre, poursuit Valentin Rongier. Ils ont deux bras, deux jambes, il faut les regarder dans les yeux et jouer notre match. Qu’on gagne ou qu’on fasse match nul, il se passera ce qui se passera. Mais tant qu’on met les bons ingrédients, qu’on y va avec fierté, qu’on se tient bien droit, tout peut arriver. »
Le secteur défensif, loin d’être exempt de tout reproche depuis le début de la saison, sera particulièrement sollicité sur la pelouse parisienne. Vendredi, lors de l’entraînement délocalisé au Vélodrome, Roberto De Zerbi a assuré qu’il avait fait son choix quant aux joueurs qu’il alignerait, mais il a brouillé les pistes lors de la mise en place.
Plusieurs trios ont été testés, mélangeant largement Balerdi, Luis Felipe, Lirola et Cornelius aux différents postes. Seul Geoffrey Kondogbia semble assuré de tenir l’axe gauche.

Il faut réussir ce que nous n’avons peut-être pas encore totalement accompli : savoir souffrir. Il faut être prêt à se salir les mains et à faire les efforts nécessaires
Roberto De Zerbi
Mais le coach italien de l’OM l’a assuré : il ne posera pas le bus marseillais devant la cage de Geronimo Rulli. « L’essentiel est de ne pas nous dénaturer », a confirmé Roberto De Zerbi, avant de poursuivre sur une notion essentielle qu’il répète depuis plusieurs semaines, celle de l’engagement.
« Il faut réussir ce que nous n’avons peut-être pas encore totalement accompli : savoir souffrir. Il faut être prêt à se salir les mains et à faire les efforts nécessaires. C’est dans l’ADN du club, dans mon ADN, et dans celui de certains joueurs. Peut-être pas de tous, mais il faut que tout le monde adopte cet état d’esprit », explique-t-il.
Le coach olympien s’attend à traverser des « moments difficiles » face à l’escouade de Luis Enrique, mais il a clairement fixé le cap à ses ouailles pour traverser la tempête redoutée à Paris, sans couler à pic : « Chacun doit être prêt à souffrir, à faire preuve de patience, à se battre ».
Benoît Gilles
PSG – OM
26e journée de Ligue 1.
Dimanche 16 mars 2025.
À 20h45, Parc des Princes. En direct sur DAZN.
OM – la compo probable : Rulli – Dedic, Balerdi (cap.), Kondogbia – Luis Henrique, Bennacer, Rongier, Merlin – Greenwood (ou Nadir), Rabiot – Gouiri.
Entraîneur : Roberto De Zerbi.
Les rencontres.
Le classement de Ligue 1.
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