Mécontent des prestations inconstantes de ses joueurs, l’entraîneur de l’OM Roberto De Zerbi attend que son équipe « et tout Marseille » passent « un cap mentalement ». Et ce, dès samedi (21h05) face à Lens.
Comme à chaque veille ou avant-veille de match depuis le début de la saison, Roberto De Zerbi a rappelé ce vendredi que la réception de Lens était « importante ».
À l’occasion de la 26e journée de Ligue 1 (21h05), hasard du calendrier, l’OM enchaîne un deuxième match à domicile en moins d’une semaine : après avoir relevé la tête en battant Nantes (2-0), les Olympiens seraient bien inspirés de prendre trois nouveaux points.
Et notamment Mason Greenwood. Ce vendredi après-midi en conférence de presse, « RDZ » n’a pas été tendre avec l’ailier anglais, bien que meilleur buteur de l’équipe : « Il doit en faire davantage, car ce qu’il montre actuellement ne nous suffit pas ».
Histoire de prendre d’air sur leurs poursuivants, mais surtout pour préparer avec les idées claires et dans la sérénité le déplacement au Parc des Princes pour un Classico bouillant face au PSG, dimanche 16 mars. Interview.
Amir Murillo s’est blessé (lésion aux ischios jambiers droits) contre Nantes et sera absent plusieurs semaines. Mais le club a annoncé ce vendredi matin sa prolongation de contrat jusqu’en 2028. Ça représente quoi pour vous ?
Je suis très heureux de sa prolongation, il l’a méritée. Il faut récompenser les gens qui font de bonnes choses et pour l’instant, il réalise un très bon championnat. On en est tous très heureux.
Après, c’est vrai, son absence est un problème. Il a des caractéristiques uniques, ce n’est pas simple de le remplacer. Lirola lui ressemble, mais il lui manque quelque chose pour jouer à ce poste-là . Rongier peut le faire mais c’est un milieu de terrain. Et Luiz Felipe est plus un défenseur central dans une défense à quatre. On verra comment évolue la blessure de Murillo et combien de matchs il sera indisponible. On décidera match après match.
Vous retrouvez Lens. À l’aller (3-1), ce match avait marqué un changement de système et le début d’un autre visage de votre équipe. Comment appréhendez-vous cette rencontre ?
Je suis très concentré, pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’il est essentiel d’enchaîner avec une deuxième victoire d’affilée à domicile, ce qui n’est jamais une chose facile. On peut penser que Lens s’est affaibli au mercato ou que l’équipe a connu une période plus difficile avec quatre défaites consécutives. Mais c’est une équipe très organisée et physique, et je veux aborder ce match avec beaucoup de détermination.
Parfois, c’est l’orgueil qui nous sauve, mais ce n’est pas suffisant. Ce qui nous manque encore, c’est la régularité. C’est là notre véritable défi
Après la gifle à Auxerre et un match à réaction face à Nantes, quel est votre mot d’ordre pour demain ?
Il faut vraiment que l’on réalise une grosse performance, qu’on l’emporte et qu’on passe un cap mentalement. Ce défi concerne tout Marseille, pas seulement l’équipe. Pour devenir un grand club, il faut d’abord adopter une mentalité de grand club. Sinon, on va alterner entre bons et mauvais matchs, entre des performances solides et d’autres où on arrive en claquettes. Parfois, c’est l’orgueil qui nous sauve, mais ce n’est pas suffisant. Ce qui nous manque encore, c’est la régularité. C’est là notre véritable défi.
Que pensez-vous de la saison de Mason Greenwood, deuxième meilleur buteur du championnat (15 réalisations) ?
Je voulais qu’il soit ici, je l’ai dit et répété. C’est le premier joueur que j’ai contacté ; avant même d’avoir signé à l’OM, j’avais déjà échangé avec son père. Personne ne peut avoir plus d’estime pour lui que moi.
Mais cela ne change rien : j’en attends plus de sa part. Il doit en faire davantage, car ce qu’il montre actuellement ne nous suffit pas. S’il veut atteindre ses ambitions de devenir un champion, il doit gagner en constance, se sacrifier davantage et être plus déterminant.
Il doit être régulier dans son impact et ses performances, dans le fait d’être décisif. Sinon, on retombe toujours dans le même schéma : un très bon match, puis une défaite à Auxerre, puis une victoire contre Nantes… C’est trop irrégulier, ce sont des vagues. Et ça, c’est quelque chose que je n’aime pas.
Un mot sur Geronimo Rulli, l’un des meilleurs gardiens de Ligue 1 cette saison, sinon le meilleur ?
C’est un garçon formidable, un véritable top joueur. Les Argentins, je pense, ont une vraie avance sur la gestion de la pression. Pour Gero, plus elle est forte, plus ça l’enflamme. C’est vraiment un joueur juste, taillé pour l’OM et pour moi aussi.
Il réalise une grande saison, et c’est totalement mérité. Il travaille toujours avec sérieux, en donnant le meilleur de lui-même. On doit en faire de même, pas seulement le samedi ou le dimanche en match, mais tout le temps.

L’OM a 49 points et peut égaler (en cas de nul) ou même déjà dépasser le total de l’an passé (50 points) en fin de saison. L’avez-vous noté ? Et quel est votre tableau de marche pour les dix derniers matchs à jouer en Ligue 1 ?
Si on m’a engagé, c’est pour faire mieux que l’an dernier. On n’a pas l’impression d’avoir fait quelque chose de magique jusqu’ici, on fait juste notre travail dans ce championnat difficile.
L’objectif n’est pas ce match contre Lens, ni d’atteindre la Ligue des champions, mais il est à plus long terme : je veux élever le niveau du club, ne pas être inconstants pour éviter une bonne puis une moins bonne saison.
Il faut faire en sorte d’être l’une des meilleures équipes en France, constante, et aussi en Europe. On doit être compétitif dans la « première » Europe, celle qui dispute la Ligue des champions. Pas pour avoir un rôle de participant.
Le vélodrome est devenu un véritable allié et j’espère qu’il continuera à nous aider
Lors de la phase aller, l’OM avait du mal à domicile, vous disiez même ne pas reconnaître certains de vos joueurs. Qu’est-ce qui a changé ? Le Vélodrome est une force pour vous et votre équipe, désormais ?
Le Vélodrome est redevenu ce qu’il était avant. Mais pour nous, c’est surtout devenu un véritable allié, et j’espère qu’il continuera à nous aider. Le championnat n’est pas encore fini ! Maintenant que l’on entre dans la phase décisive de la saison, où chaque point a une importance cruciale, on a besoin que les supporters restent proches de nous, qu’ils nous poussent.
Aujourd’hui, les joueurs prennent du plaisir à jouer au Vélodrome. Ils le considèrent comme un privilège. C’est vraiment notre maison, c’est chez nous. Les supporters sont nos amis, et cela se voit dans nos performances. On doit garder le cap. Il ne s’agit pas de faire une différence entre jouer à domicile ou à l’extérieur. Il faut trouver l’équilibre et la constance, peu importe où l’on joue.
Propos recueillis par B.G.
OM – RC Lens
Samedi 8 mars 2025.
25e journée de Ligue 1.
À 21h05, stade Vélodrome. En direct sur DAZN.
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