Pour leur premier match de 2024 au Palais des Sports de Marseille, les Fosséens ont réussi à renverser le SCBVG après le repos pour s’imposer 86-78, avec un axe Diggs-Markusson dominateur et un collectif au diapason.
L’affaire semblait bien mal embarquée à la mi-temps du match de reprise entre Fos-sur-Mer et Saint-Chamond ce samedi soir au Palais des Sports de Marseille. Menés 49 à 42, les « Black&Yellow » ont dû sortir le grand jeu après la pause pour inverser la tendance et s’imposer 86-78 au prix d’un effort collectif considérable, et d’une petite soufflante du coach, Rémi Giuitta.
« J’étais très en colère à la mi-temps », a-t-il déclaré après la rencontre. « J’ai passé une grosse gueulante parce qu’on jouait comme si on était dans le top cinq, et pas comme si chaque match était une finale. Ok, cette équipe a un nouveau potentiel. Saut qu’on a pris tellement de retard. La réalité, c’est qu’on doit jouer chaque match avec un sentiment d’urgence du début à la fin, avec de l’engagement, de la dureté et de la combativité ».
Une réponse en équipe
Les BYers sont ainsi revenus sur le terrain avec le couteau entre les dents pour faire la différence. Rémi Giuitta a mis en valeur la qualité du travail accompli par ses joueurs des deux côtés du terrain. En défense, en ayant encaissé seulement 29 points en deuxième mi-temps (contre 30 dans le seul premier quart-temps), et en attaque, en ayant su déjouer la défense de zone agressive des saint-chamonais grâce à l’adresse extérieure de la paire Turner III-Diggs.
« Saint-Chamond est une équipe très forte offensivement, avec beaucoup de relance, de shooteurs. Donc défensivement, il fallait faire une gross perf’, pour les laisser à moins de 80 points. Mais quand on met l’engagement et la dureté, défensivement, on est capable de faire plein de choses », a-t-il ajouté. « Offensivement, j’ai été très satisfait de la deuxième mi-temps parce qu’on s’est bien partagé le ballon, notamment sur des séquences en zone qu’on n’a jamais travaillé. Avec l’arrivée de Junior Etou, on n’a pas eu le temps de tout voir. Mais on a bougé la balle. Même après les « pick-and-roll », on a su être patient. On trouve Jamar Diggs à trois ou quatre reprises à 2-3 secondes de la fin de la possession sur des tirs complètement ouverts ».
Même son de cloche pour Mathieu Wojciechowski, l’une des recrues de la trêve hivernale, qui a apprécié la force collective déployée par Fos Provence Basket aux côtés d’un Jamar Diggs bluffant (24 points) et d’un Mattias Markusson encore précieux (12 points, 10 rebonds).
« Je suis vraiment satisfait de la performance globale de l’équipe, parce que tout le monde a réussi à faire du bon boulot, à apporter sa pierre à l’édifice. Forcément, Jamar Diggs nous porte ce soir, mais chacun a donné un bon élan, et c’est ce qui fait notre force, le collectif, que tout le monde puisse apporter, sur une petite action qui va faire basculer le match », a déclaré le poste 4.
Mattias Markusson, monsieur MVP
Encore élu MVP du match, le pivot Mattias Markusson aura lui aussi marqué le match de son empreinte. C’est pour essayer de mieux le contenir que Saint-Chamond a notamment sorti sa défense de zone après la mi-temps. L’effort aura été considérable mais insuffisant pour rivaliser avec des BYers déchaînés.
Depuis que l’intérieur suédois est arrivé, Fos-sur-Mer a gagné quatre de ses cinq dernières rencontres. Rémi Giuitta a ainsi salué la nouvelle performance de son nouveau poste 5, venu aider avec un état d’esprit exemplaire dans un contexte loin d’être évident.
« Déjà, c’est un homme extraordinaire », a-t-il confié. « C’est quelque chose auquel j’attache beaucoup d’importance, et là dessus, c’est vraiment un coéquipier modèle. Il y a sa taille bien sûr, mais je ne veux pas qu’on ne le résume qu’à ça. La réalité, c’est surtout le fait qu’il travail pour l’équipe (…). Il est dans le projet collectif, ce n’est pas un joueur de stats. Bien sûr, il a de l’impact, mais il n’est pas individualiste. Ça aussi, c’est très précieux ».
Au-delà de sa production en terme statistiques, Rémi Giuitta a noté l’importance de Mattias Markusson pour son groupe rien que par sa présence et sa capacité à prendre de précieux rebonds.
« Je pense que le le plus gros impact qu’il a eu n’est pas dans les chiffres, il est dans la tête des des coéquipiers. Sa présence au rebond a redonné confiance aux shooteurs. Je l’ai vu dès le match à Gries-Souffel. Ça a a changé notre mentalité », a-t-il ajouté. « Quand tu as un joueur dont le trait de force est le rebond, tu shootes plus libéré, plutôt que de te dire : « Si je loupe, on se prend une contre-attaque direct dans la gueule ». Là, psychologiquement, ça rassure. Cet impact là n’est pas chiffrable ».
Toujours reléguable malgré cette belle série, le coach de Fos Provence Basket garde les pieds sur terre et ne se fixe aucun objectif pour la suite, si ce n’est de donner le meilleur à chaque match. C’est à peu près la même chose pour Mathieu Wojciechowski qui a également mis en avant la notion de plaisir qu’il faudra préserver, avec cette ambition de tout casser sur la fin de saison.
« Il fallait juste qu’il y ait ce petit truc qui parte, et c’est parti au match contre Gries-Souffel. J’ai vraiment l’impression que c’est là, avec l’arrivée de Mattias Markusson. Et maintenant avec celle de Junior Etou, ça stabilise tout le monde », a glissé l’ancien portelois. « La locomotive est repartie doucement, mais on sent que l’énergie est bonne. C’est un plaisir de venir de travailler, on s’entraîne bien. Il y a de la bonne humeur et tout le monde est concentré quand il le faut. Il faut garder ça, kiffer jouer au basket et aller chercher le plus de victoires possible ».
Romain DAVESNE
