Politique – Nicolas Sarkozy donne une leçon au Vélodrome

Dans le cadre de la 23e édition du forum des entrepreneurs organisé par l’UPE 13, l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, a répondu aux journalistes du média « Be smart » à l’Orange Vélodrome. Que retenir de cette intervention ?

Volet international

La première question posée à Nicolas Sarkozy concernait sa vision de la situation actuelle au Proche-Orient. L’ex-Président de la République a rapidement condamné les exactions du Hamas et a confirmé la légitimité de l’existence de la nation d’Israël. Il a également insisté sur la nécessité de libérer les otages détenus par les groupes terroristes. À ce propos, il a rappelé qu’au cours de son quinquennat, la France avait soutenu son allié israélien lors de la prise d’otage du soldat Gilad Shalit.

Cependant, pour Nicolas Sarkozy, il est essentiel de trouver un moyen de désamorcer l’escalade de la violence. La loi du talion ne mènerait qu’à davantage de tragédies. Cette logique devrait également être adoptée par l’Ukraine et la Russie. Une telle solution est envisageable, comme en témoigne la réconciliation franco-allemande après 1945.

Volet intérieur

Sur le plan intérieur, Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il était nécessaire, selon lui, de réexaminer notre conception commune de l’identité française et de déterminer si cette identité est respectée. Quiconque vient en France doit « épouser », et le terme est choisi avec soin, à ces valeurs fondatrices du pays. Le problème n’est pas l’immigration en elle-même, mais une immigration qui ne partage pas ces valeurs.

Lui voulait moins de riches, moi je voulais moins de pauvres

Nicolas Sarkozy à propos de François Hollande

Le rôle des entrepreneurs ?

À la question du rôle de l’entreprise dans l’unité nationale, Nicolas Sarkozy a d’abord rappelé que l’objectif principal d’une entreprise est de générer plus de revenus qu’elle n’en dépense, de créer des emplois et d’offrir des conditions de travail dignes. C’est la définition d’une « bonne » entreprise. Il a ensuite longuement parlé de la spécificité des chefs d’entreprise, soulignant que la horizontalité dans la société est une illusion. Un chef d’entreprise est un leader qui prend plus de risques pour permettre aux autres de travailler et d’apprécier leur travail. Selon lui, l’homme est fait pour deux choses : « Aimer et travailler ». Ces deux notions sont les bases de la vie humaine.

Comment recentrer ces valeurs au sein de la société ?

En réponse à cette question, l’auteur du « Temps des tempêtes » a déclaré : « J’aime ce qui est juste, donc je n’aime pas vraiment l’égalité. » Selon lui, il ne faut pas entraver ceux qui souhaitent progresser, ni dénigrer celui qui veut avoir une vie plus « tranquille ». Nicolas Sarkozy a profité de l’occasion pour lancer une pique à son adversaire de 2012, François Hollande en disant : « Lui voulait moins de riches, moi je voulais moins de pauvres. »

Sur les partenaires sociaux

Dans son livre « Le temps des tempêtes », l’ex-président affirme que les partenaires sociaux étaient un obstacle au progrès. Mais il nuance cette déclaration en expliquant qu’il s’exprimait à partir de son point de vue durant son mandat. L’un des problèmes avec des partenaires sociaux comme le MEDEF était que certains à sa tête étaient plus intéressés par la politique que par la défense des entreprises, entravant ainsi la bonne marche du pays.

La scène politique

Durant son mandat, le Président avait tenu des propos fermes sur la communauté Rom, ce qui lui avait valu de nombreuses critiques. Cependant, selon lui, nombre de ceux qui l’avaient critiqué admettent aujourd’hui avoir été trop laxistes. Le véritable problème, selon Nicolas Sarkozy, est le politiquement correct qui mène à l’évitement des sujets sensibles. Il est essentiel d’aborder des questions difficiles pour traiter des enjeux majeurs. La démocratie repose non seulement sur le vote, mais aussi sur le débat qui le précède. Elle ne doit pas demeurer impuissante face à des sujets jugés tabou ou sensible.

L’état des démocraties dans le monde

Selon Nicolas Sarkozy, les démocraties sont en position de faiblesse. L’Occident compte 800 millions d’habitants, tandis que l’Asie en compte 2 milliards. Cette réalité démographique influence énormément le cours de l’histoire. Le centre de gravité du monde se déplace de l’ouest vers l’est. Dans ce contexte en mutation, il est impératif d’innover et de comprendre les puissances émergentes, et de ne pas resté paralysé dans une posture adoptée au 20e siècle.

La rédaction