samedi 19 avril 2025
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Martine Vassal alerte sur la pression migratoire et pointe un État « spectateur »

Sécurité, précarité, mineurs non accompagnés… Dans l’hémicycle départemental, la présidente Martine Vassal charge l’État, qu’elle accuse de se désengager tout en laissant les collectivités locales en première ligne. La gauche grince, la majorité fait bloc.

Le ton est ferme. Dès l’ouverture de la séance plénière du Département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal multiplie les alertes : « L’insécurité n’est plus un sentiment, elle est une réalité. » Sur fond de tensions nationales, la présidente (DVD) déroule un inventaire appuyé : agressions, racisme, antisémitisme. Et pointe la responsabilité d’une immigration « irrégulière » qu’elle juge incontrôlée, notamment à Marseille.

Et si le Département n’a pas la compétence régalienne, il s’active. Vidéoprotection, casernes, soutien aux forces de l’ordre. Depuis 2015, dit-elle, l’engagement est là. Mais voilà, la pression monte et la ligne de crête se précise. La charge est directe : les mineurs non accompagnés (MNA), dit-elle, pèsent « très lourdement » sur les finances départementales. « Nos services sont surchargés par cette immigration irrégulière qui arrive, avec des MNA qui se déclarent mineurs alors qu’ils sont majeurs. »

Les chiffres tombent : 8 millions d’euros en 2015, 66 millions en 2024. Les services sont saturés, les budgets sous pression. Et l’État reste « spectateur. Nous ne pouvons plus accueillir toute la misère du monde », martèle-t-elle, évoquant un afflux incontrôlé et le rôle de certaines associations qui, selon elle, attirent ces publics vulnérables sur le territoire, « en leur disant : ici, vous allez voir, on rase gratis. C’est inacceptable. »

Sur l’immigration, la gauche marque sa distance

Le propos hérisse l’opposition. Sophie Camard, maire (GRS) des 1er et 7e arrondissements, ne partage pas le lien entre immigration et délinquance. Pas question de laisser croire que tout le monde dans l’hémicycle cautionne ce qu’elle considère comme un glissement. « Je ne veux pas qu’on pense ici que tout le monde est d’accord avec ce lien entre insécurité et migrant. »

Martine Vassal ne recule pas d’un mot et riposte car le fait est qu’elle n’a « pas parlé d’immigration, mais d’immigration irrégulière. Ce territoire est multiculturel, et c’est une fierté », dit-elle, revendiquant ses propres racines, tout en appuyant son propos avec les chiffres de la préfecture : « 67% de la délinquance sur la voie publique à Marseille serait le fait d’étrangers. »

Et de s’adresser frontalement à son opposante de gauche : « Que vous ne dénonciez pas cela en tant que maire du centre-ville de la deuxième ville de France, c’est inacceptable. Se voiler les yeux de cette façon-là, c’est dangereux pour Marseille. »

Une minute de silence a été observée en début de séance en hommage à Olivier Frégeac, maire de Peyrolles, conseiller métropolitain et président du Grand Site Concors Sainte-Victoire, décédé brutalement à l’âge de 61 ans, le 27 mars 2025.

Une majorité solidaire, un État jugé défaillant

Martial Alvarez, maire de Port-Saint-Louis-du-Rhône, monte au créneau. Lui aussi tient à lever l’ambiguïté. Il ne s’agit pas d’un procès contre l’immigration, mais d’un constat sur l’immigration irrégulière. « La distinction est claire », insiste-t-il, pointant une forme d’aveuglement dans le camp d’en face. Pas question, non plus, de laisser douter de l’engagement départemental : « Nous n’avons pas à rougir de notre action. »

Et pour cause. Dans les Maisons de la solidarité, les agents font face à des situations qui dépassent largement leur champ d’intervention, confrontés à des cas psychiatriques, judiciaires, médicaux, sans moyens suffisants. Il pointe les trous béants dans la chaîne de prise en charge. L’insitution tient, mais jusqu’à quand ? Il appelle aussi à une reconnaissance du travail mené sur le terrain et à un soutien accru de l’État.

La question se glisse aussi dans un autre débat, celui des contrats de projet, accusés de précariser les agents. Martine Vassal défend l’outil. Pas idéal, mais fonctionnel. « Ce n’est pas parfait, mais c’est mieux que rien », tranche-t-elle, répondant aux critiques de ses détracteurs : « Je ne vous avais pas entendus contre ces contrats, il y a trois ans. »

PMI itinérante, bus de dépistage gynécologique, maintien des services publics jusque dans les petites communes… La présidente déroule ce que le Département assume. Et rappelle que les Maisons de la solidarité ont dû être sécurisées, car les agents y subissent des agressions. Mais elle insiste sur les inégalités territoriales, qui ne se résorbent pas avec des bonnes intentions. « On doit avoir le choix de vivre où l’on veut. Mais pour cela, il faut des services publics qui suivent. »

Derrière, ce sont les agents départementaux qui encaissent. Ceux que Martine Vassal remercie publiquement, tout en martelant que la coupe est pleine. « On nous demande de faire plus avec moins, mais l’État, lui, n’est pas tenu à l’équilibre budgétaire », glisse-t-elle. Le Département, dit-elle, fait sa part. Aux autres d’en faire autant.

N.K.

Pour cette séance publique, Martine Vassal a accueilli une douzaine d’étudiants de l’université française en Arménie (UFAR), qui effectuent leur stage dans une entreprise du territoire. La présidente avait rencontré ces étudiants lors de son déplacement à Erevan en avril 2024, où elle avait évoqué avec eux la possibilité d’échanger autour de la vie citoyenne en France et d’assister à l’une des séances publiques du Conseil départemental.


Basket – Fos Provence : Rémi Giuitta livre ses vérités

Giuitta
Jeudi, l'ancien meneur Rémi Giuitta a parfois dû joindre le geste à la parole pour expliquer ses attentes tactiques. Photo Benoît Gilles

Avant de recevoir le coleader de Pro B, Orléans, ce samedi à Marseille, Rémi Giuitta, l’entraîneur de Fos Provence Basket (19e) dresse l’état des lieux et pointe les faiblesses de son groupe mais aussi les raisons d’espérer au maintien.

Affronter le coleader de Pro B n’est jamais une sinécure. Encore moins à l’approche du sprint final. Alors, si en plus, vous vous appelez Fos Provence, que vous végétez dans la zone de relégation (19e et avant-dernier) et que vous restez sur neuf défaites d’affilée, la tâche devient carrément insurmontable.

C’est pourtant le défi qui sera proposé ce samedi soir (20h) aux BYers, pour la première de leurs trois rencontres délocalisées ce printemps au Palais des sports, dans le cadre des Marseille Basket Series. « Orléans est une des meilleures équipes en termes de talent et de collectif, ils peuvent tout faire », a constaté l’entraîneur fosséen Rémi Giuitta.

Un match bonus avant celui de la peur contre Chartres

En difficulté, Fos Provence n’aura pas pour autant la peur au ventre au moment de débuter « ce match bonus », dixit le coach : « On ne s’interdit rien, ose-t-il même. Il faudra être capable de sortir un petit exploit malgré tout. On doit s’en servir pour se mettre dans une dynamique positive, retrouver un peu de confiance avant de jouer un match qui comptera double ».

Ce match, ce sera celui de la peur, entre les deux derniers de la classe : Fos recevra Chartres samedi 4 avril et malheur au vaincu… « Pour l’instant, on ne se projette pas trop, on reste focalisé sur Orléans », coupe Rémi Giuitta.

Après l’abandon du navire en pleine mer de son meilleur marqueur Rob Turner III et les blessures pour le reste de la saison de Mamadou « Petit » Niang (dos) et Brandon Young (fracture du doigt), le coach provençal sera-t-il également privé ce soir de Christian Eyenga ?

Arrivé début mars, l’expérimenté intérieur congolais, au très fort « QI basket », s’est tordu la cheville droite lors de l’entraînement à Marseille jeudi, l’obligeant à stopper son effort et à se faire poser une poche de froid.

Bourhis
Lucas Bourhis, seul au shoot jeudi, dans un Palais des sports vide. Photo B.G.

Sur 19 joueurs utilisés, un seul a disputé les 29 matches : Lucas Bourhis

« Je suis habitué à devoir jongler avec les absences », souffle Rémi Giuitta, un brin fataliste, tant les malheurs se sont enchaînés. Ainsi, sur les dix-neuf joueurs utilisés cette saison, un seul a disputé les 29 matchs de Pro B : Lucas Bourhis. Une statistique folle qui dit bien toute « l’instabilité » qui a frappé Fos Provence.

Si on ajoute « un effectif un peu court en termes d’expérience », le manque d’apport de « plus-value » des JFL (joueurs formés localement) et des « lacunes » tactiques, voire d’engagement, de certains éléments, le club fosséen n’a pas volé son classement.

« Finalement, on n’a pas vraiment créé de dynamique de groupe, ni de dynamique technique », déplore le coach, qui parlait jusque-là de « manque de vécu collectif ». Désormais, il y a urgence à sauver un bateau à la dérive, même si le temps perdu ne sera jamais rattrapé.

J’en prends plein la gueule, je ne gagne pas un match, je suis un bon à rien, ok, mais je ne suis pas tout seul

Rémi Giuitta

« Je n’aime pas tirer sur mes joueurs, mais on est au mois d’avril, tempête Rémi Giuitta. À un moment donné, j’en prends plein la gueule, je ne gagne pas un match, je suis un bon à rien, ok, mais je ne suis pas tout seul. »

L’ancien meneur a plusieurs fois levé la voix ce jeudi midi, lors de l’entraînement au Palais des sports de Marseille, pour pester contre des erreurs flagrantes indignes de la Pro B : problèmes de spacing (occuper l’espace), difficulté à faire corps en défense et à se trouver en attaque. Comme si certains avaient perdu leur basket, jouaient avec le frein à main, voire la peur au ventre. Tous les symptômes d’une équipe qui manque de confiance.

« On ne va pas dire qu’on est joyeux de vivre cette situation, mais il reste neuf matchs et on est toujours maîtres de notre destin à l’heure actuelle, assure l’entraîneur des BYers. La réalité, c’est que si on ne gagne pas un match, on ne va pas avancer. À un moment donné, il faut gagner ! »

Photo B.G.

Les joueurs inconscients de « l’état d’urgence » actuel ?

Dominer Orléans ce soir relèverait du miracle. Mais les deux réceptions à Fos de Chartres (4 avril) puis Évreux (18 avril), ses deux ultimes rivaux dans la course au maintien, seront déterminantes.

« Je passe mon temps à alerter les joueurs sur la situation, c’est un peu ce qui me préoccupe, confie Rémi Giuitta. Je n’ai pas toujours le sentiment qu’ils se rendent compte de l’état d’urgence dans lequel on est. C’est un peu grave, mais ça prouve des faiblesses de tempérament, de caractère qu’on retrouve aussi dans le jeu. »

En meneur d’hommes et fin tacticien, le technicien fosséen en appelle au cœur de ses ouailles : « On n’est pas nuls. J’ai des beaux mecs, droits, pas de brebis galeuses. Mais par contre, quand tu es dans le dur comme ça, il faut redoubler d’intensité, d’énergie, de combativité. Faire de la compétition sans la résilience, l’engagement, l’implication, tu ne t’en sors pas ».

Vincent Vent tente d’aller au panier mais Junior Etou veille. Photo B.G.

Discours musclé, groupe resserré et davantage soudé

Il espère trouver des relais sur le terrain, rôle que doivent naturellement jouer Junior Etou (même diminué par un problème de ligament à la main gauche) et Mathieu Wojciechowski, pour insuffler le vent de révolte qui viendra leur sortir la tête de l’eau.

Et de rappeler une formule dont il a fait son mantra : « J’ai toujours aimé allier sueur et bonne humeur. L’un sans l’autre, c’est compliqué ».

Rémi Giuitta explique avoir musclé son discours « depuis février ». Et malgré un bilan comptable inquiétant, il reste combatif : « Oui, j’y crois. On a besoin de valider le plus vite possible les efforts des gars. Il y a beaucoup de mieux. C’est malheureux, mais depuis les blessures des deux derniers (Niang et Young, Ndlr), le groupe s’est ressoudé. Si on maintient les efforts, que l’on garde de la cohésion et encore plus de communication, on va y arriver ».

Dernière recrue en date, l’Américain Jonathan Cissé apporte déjà percussion et vitesse au jeu de Fos. Photo B.G.

Mieux défendre pour « s’offrir une chance de gagner »

La récente arrivée du jeune rookie américain Jonathan Cissé, plein de fougue et de percussion, peut également « amener de la vitesse et cette étincelle » pense le coach, à condition qu’il joue à l’instinct… et collectif.

Finalement, Fos Provence devra revenir aux bases du basket, s’il veut se sauver, en s’appuyant sur le socle de tous les succès : la défense.

« On ne mettra pas 100 points par match, confirme Rémi Giuitta. Par contre, on peut être beaucoup plus dur et faire en sorte que les équipes marquent 70 points, pas plus, pour s’offrir une chance de gagner. »

Et tant pis pour le spectacle ! Il est l’heure de se serrer les coudes et de poser les barbelés. « Si on fait un match de merde qui finit 51 à 50 mais que l’on gagne, je signe tout de suite ! Parce qu’on a juste besoin d’une victoire. Peu importe la manière », fixe l’entraîneur des BYers.

Benoît Gilles

Fos Provence – Orléans
30e journée de Pro B.
À 20h, Palais des sports de Marseille.
Billetterie.

Le classement.

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Trois élus quittent le groupe Printemps Marseillais dans le 13-14 et fondent « Ambition Citoyenne »

Dans les 13e et 14e arrondissements de Marseille, Sami Benfers, Christian Bosq et Marc Petit annoncent leur départ du groupe Printemps Marseillais. Ils lancent « Ambition Citoyenne », qu’ils disent plus aligné avec la majorité centrale. Marion Bareille, maire DVD, prend acte tout en réaffirmant sa ligne.

Trois élus issus de la majorité municipale, Sami Benfers (GRS) et Christian Bosq (PS), ainsi que Marc Petit (SE), ont annoncé la création d’un nouveau groupe politique à la mairie de secteur des 13e et 14e arrondissements. Intitulé Ambition Citoyenne, il marque une prise de distance nette avec la gouvernance du groupe local du Printemps Marseillais, qu’ils jugent « verrouillée » et « contre-productive ».

« Ce groupe était mort-né », tranche Sami Benfers. Le conseiller municipal, délégué l’économie social et solidaire et aux taxis, dénonce un fonctionnement dominé par un noyau dur, avec à sa tête Ali Yatsou, qui selon lui, a étouffé toute tentative de débat et de dynamique collective. « Même les politiques portées par la mairie centrale ne pouvaient plus être relayées correctement dans le secteur. Nous étions systématiquement bloqués. »

Les trois élus assurent néanmoins qu’il ne s’agit pas d’un divorce avec la majorité municipale. Ambition Citoyenne se veut un groupe loyal à la mairie centrale, mais critique vis-à-vis de son incarnation locale. « Nous restons en cohérence avec la ligne de Benoît Payan, insiste Sami Benfers, futur président du groupe. Mais nous voulons le faire de manière constructive, transparente, et fidèle à l’esprit du Printemps. »

Continuité républicaine et neutralité assumée pour Marion Bareille

Maire DVD des 13e et 14e arrondissements, Marion Bareille a réagi dans un communiqué. Elle prend acte du départ des élus, tout en réaffirmant sa volonté de respecter toutes les sensibilités politiques : « Leur choix est respectable, et nous leur donnerons les moyens républicains d’exercer pleinement leur mandat au service des habitants. »

Une position cohérente avec la ligne qu’elle revendique depuis son élection en 2020 : neutralité institutionnelle, respect du pluralisme, mais exigence de clarté dans les positionnements. Elle ajoute : « Dans notre mairie, nous sommes et resterons respectueux de tous les élus, quelles que soient leurs sensibilités politiques. Nous sommes également au service de tous les habitants, sans distinction. C’est ma ligne de conduite, et c’est aussi ma fierté. »

Dans un secteur longtemps marqué par les rapports de force, ce rappel de la règle républicaine sonne aussi comme une mise en garde face à certaines ambiguïtés passées.

Retour sur une recomposition

Le groupe Printemps Marseillais à la mairie de secteur avait été créé en 2020, avec Christian Bosq à sa présidence. Sami Benfers faisait partie du noyau fondateur.

En 2023, quatre élus — Ali Yatsou, Yohann Soler, Farida Benahouda et Doudja Boukirne — rejoignent ce collectif. À cette occasion, et à la demande du Printemps Marseillais central, la présidence est confiée à Ali Yatsou. Une décision acceptée par les fondateurs.

Ce choix avait été critiqué jusque dans les rangs de la gauche municipale, où l’on parlait d’« opportunisme ». Trois ans plus tard, la fracture est consommée. Et Ambition Citoyenne se veut désormais une force intermédiaire, fidèle à la mairie centrale mais désolidarisée des pratiques politiques de la majorité de secteur. La création du groupe sera effective au prochain conseil municipal.

N.K.

OM – « Il faut gagner, point ! », annonce De Zerbi

OM De Zerbi
Photo Benoît Gilles

Après trois revers en quatre matchs, l’entraîneur de l’OM Roberto De Zerbi s’est montré très clair : il faudra ramener trois points du déplacement à Reims, ce samedi (17 h), lors de la 27e journée de Ligue 1.

L’OM est actuellement dans la pire série de sa saison en championnat, avec trois défaites enregistrées lors des quatre derniers matchs. Mais c’est bien connu, toute série a une fin et c’est un peu ce qu’a voulu marteler Roberto De Zerbi ce vendredi après-midi, en conférence de presse, au sortir d’une trêve internationale qui a permis de panser certaines blessures.

Combatif et comme toujours honnête, l’entraîneur italien de l’Olympique de Marseille a confirmé qu’Ismaël Bennacer (cuisse) et Amir Murillo (ischios) étaient de nouveau aptes, au contraire de Pierre-Emile Hojbjerg. Le Danois (mollet) poursuit le travail en salle en vue d’un prochain retour, mais il manquera à l’appel ce samedi à Reims (17 h), où les Olympiens n’auront qu’un objectif : ramener les trois points.

« RDZ » cherche donc un remplaçant à l’irremplaçable milieu de terrain, mais sait déjà qu’il alignera Mason Greenwood, revenu plus tôt à la Commanderie pour travailler, sans doute piqué au vif d’avoir démarré les deux derniers matchs sur le banc des remplaçants, contre Lens (0-1) et à Paris (3-1).

Au moment de lancer le sprint final, avec huit dernières rencontres à disputer au cours des huit prochains week-ends, Roberto De Zerbi a utilisé – signe de l’importance de la période – un vocabulaire primaire, sans chichi : « Il faut jouer avec le ballon, avec les c… comme vous dites et ne pas avoir peur ».

Vous restiez sur trois défaites en quatre journées avant cette pause. La trêve internationale est-elle finalement arrivée au bon moment ?

Oui, surtout pour les blessés. Ils ont eu la possibilité de récupérer, pas tous et pas forcément à 100%, mais (Ismaël) Bennacer et (Amir) Murillo sont disponibles. Je ne veux pas prendre de risques, mais on verra.

Comptablement, on n’a pas pris autant de points qu’on aurait voulu sur les quatre derniers matchs, mais nous avons bien joué lors des derniers derniers (Nantes, Lens et Paris). On aurait pu mieux faire, c’est vrai. Je ne suis pas préoccupé par les performances mais ça nous énerve d’avoir perdu des points en route.

Vous vous déplacez samedi chez un mal classé, Reims (15e) qui n’avance plus depuis quinze matchs. Quel regard portez-vous sur l’adversaire ?

C’est le match le plus important, parce que c’est le premier de la série, parce qu’il faut retrouver la victoire. Sur le papier, on est donné vainqueurs, mais on n’est jamais sûr de rien dans le foot. J’ai un raisonnement simple : si, en début de saison, on nous avait dit qu’à huit matches de la fin, on serait deuxièmes, avec deux points d’avance et encore des matches à jouer à domicile, on aurait tous signé.

OM De Zerbi
Photo Benoît Gilles

La motivation de jouer la Ligue des champions au Vélodrome l’an prochain, ça va au-delà de la fatigue, de la pression, de la tension

En raison de l’absence des internationaux et des longs déplacements de certains en avion, comment avez-vous préparé cette reprise ?

La fatigue, les sélections nationales… Demain il faut gagner le match, point. On prépare le match depuis hier (jeudi), avec un entraînement important. Aujourd’hui aussi et ce soir, on aura une réunion avec les joueurs, demain avant le déjeuner également. La motivation de jouer la Ligue des champions au Vélodrome l’an prochain, ça va au-delà de la fatigue, de la pression, de la tension. Et des peurs éventuelles, si quelqu’un peut en avoir.

D’ici la fin de saison, vous allez vous déplacer chez deux concurrents directs pour le podium, à Monaco et Lille. Cela vous inspire quoi ?

On n’a pas peur. On savait que ça allait être difficile d’arriver en haut du classement. Depuis le début de saison, on a presque toujours été deuxièmes, donc il faut jouer avec le ballon, avec les couilles comme vous dites et ne pas avoir peur.

Comme à Paris, Pierre-Emile Hojbjerg sera encore absent ce samedi. Comment le remplacer quand on sait l’importance qu’il a dans l’équilibre de l’équipe et son rôle de régulateur des attaques rapides adverses ?

C’est difficile de le remplacer, du moins pour l’OM. C’est un joueur déterminant. Il faut le remplacer avec des caractéristiques d’autres joueurs. On perd un des joueurs les plus importants, celui qui a le plus de personnalité de notre groupe. Les autres doivent grandir ; Kondogbia et Rongier ont fait un gros match à Paris, pas seulement avec le ballon mais aussi dans la personnalité et en termes de méchanceté sur le terrain aussi.

Avez-vous senti un changement d’état d’esprit de Mason Greenwood après son passage sur le banc au cours des deux derniers matches ?

Pour éclaircir la situation, parce que les médias ont tendance à exagérer les choses : c’est un gentil garçon, quelqu’un de très bien. Je l’adore vraiment, tout comme son père. Il a passé un moment difficile, ces derniers mois ; il a eu une petite fille, il n’est pas habitué à jouer une saison aussi intense et d’en être un acteur principal. Il l’a payé physiquement. Il n’était pas à 100 % comme je le voulais, comme j’en attends d’un joueur comme lui.

Mon projet à Marseille, ce n’est pas seulement de se qualifier pour la Ligue des champions. C’est de créer quelque chose, comme l’a fait Luis Enrique au PSG : une équipe, une âme, un groupe uni, une manière unique de penser

Il est revenu deux jours avant la reprise fixée en début de semaine. Pensez-vous qu’il a compris que vous en attendiez davantage ?

Mon projet à Marseille, ce n’est pas seulement de se qualifier pour la Ligue des champions. C’est de créer quelque chose, comme l’a fait Luis Enrique au PSG : une équipe, une âme, un groupe uni, une manière unique de penser.

Si un joueur ne pousse pas à 100 %, c’est juste de le laisser sur le banc. Mason a accepté de s’entraîner avec un de mes collaborateurs quand les autres n’étaient pas là (pendant la trêve internationale). Cette semaine, il s’est très bien entraîné. Quand il s’engage et se sent bien, c’est lui qui joue et dix autres joueurs. Mais s’il n’est pas bien, en revanche, et qu’il ne fait pas ce qui lui est demandé, je fais mes choix et il doit rester sur le banc. Mais demain (à Reims), il jouera.

OM Greenwood
Mason Greenwood ce vendredi, lors de l’entraînement à la Commanderie. Photo B.G.

On vous a senti un peu désabusé après la défaite contre le PSG, à l’issue de laquelle vous avez dit que ce match n’était pas un Classique parce qu’il y avait trop d’écart entre les deux équipes. Cela pourrait-il vous décourager de rester à l’OM plus longtemps ?

Je suis content de ne pas faire partie de l’équipe « du pouvoir ». Ce n’est pas le genre d’équipe qui me plaît vu ma personnalité, mon passé, ma famille.

J’aime être honnête et dire la vérité. Le Classique, c’est Barça-Real en Espagne, Boca-River Plate en Argentine, Inter-Juve en Italie. Le Classique français, c’est à sens unique ces dernières années (l’OM a perdu 3-1 voilà deux semaines, Ndlr). Je ne me plains pas ; la première chose que j’ai regardée quand j’ai vu le calendrier, c’était le match à Paris.

Mais quand vous marquez deux buts contre le PSG sur les neuf derniers matches, c’est difficile d’appeler ça un Classique. Mais même si on est inférieurs, on va lutter jusqu’au bout. L’OM, c’est le club le plus important de France, et il le reste. J’espère réussir un jour à l’emporter 3-0 contre eux. Je vis pour ça.

Propos recueillis par Benoît Gilles

Stade de Reims – OM
27e journée de Ligue 1.
À 17 h, stade Auguste-Delaune, à Reims.
Arbitre :
Willy Delajod.
En direct sur DAZN et beIN Sports 1.
OM – la compo probable : Rulli – Murillo, Balerdi (cap.), Cornelius – Luis Henrique, Rongier, Bennacer (ou Kondogbia), Merlin – Greenwood, Rabiot – Gouiri.
Entraîneur : Roberto De Zerbi.

Les rencontres.
Le classement de Ligue 1.

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OM – La suspension de Medhi Benatia provisoirement levée

Benatia OM
Medhi Benatia ce vendredi matin, dans la salle d'échauffement et de réathlétisation du bâtiment sportif du Centre Robert Louis-Dreyfus. Photo B.G.

Comme attendu, l’OM a saisi le CNOSF pour dénoncer la lourde sanction infligée à Medhi Benatia. Cet appel étant suspensif, le directeur du football de l’OM retrouve l’exercice de ses fonctions jusqu’à l’étude du dossier, le 9 avril prochain.

C’était attendu et même annoncé par l’Olympique de Marseille depuis le début des mesures prises à l’encontre de Medhi Benatia : le club n’hésiterait pas à « saisir les juridictions administratives compétentes » pour défendre son directeur du foot, puni pour son prétendu comportement lors d’OM-Lille, le 14 janvier dernier, en 16e de finale de coupe de France.

Débouté le 7 mars d’un premier appel auprès de la Commission supérieure d’appel de Fédération française de football, l’institution marseillaise persistait sur la même ligne de défense et annonçait saisir le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), « afin d’obtenir une décision cohérente et proportionnée ».

C’est désormais chose faite : le dossier y sera étudié le 9 avril prochain, selon La Provence. Incidemment, cet appel étant suspensif, Medhi Benatia retrouve provisoirement, jusqu’à cette date, la jouissance de toutes ses fonctions.

Il retrouve la jouissance de ses fonctions dès ce samedi à Reims

Présent ce vendredi matin dans la salle d’échauffement et de réathlétisation du bâtiment sportif, en compagnie des joueurs, le directeur du football olympien pourra donc, s’il le souhaite, s’asseoir sur le banc de touche, pénétrer dans le vestiaire de l’OM et celui des arbitres ou encore s’exprimer devant les médias, ce samedi, au stade Auguste-Delaune à Reims (17h).

Jugé coupable d’avoir menacé le 4e arbitre (Jérémy Stinat), lui reprochant un penalty oublié au détriment de l’OM, l’ancien joueur du Bayern Munich avait été expulsé par l’arbitre principal (Clément Turpin) et donc écopé de six mois de suspension, dont trois avec sursis, par la commission de discipline de la FFF.

L’OM avait immédiatement fait part de sa stupéfaction, dénoncé le « caractère injuste et disproportionné de la sanction » et regretté « une nouvelle fois l’incohérence et l’acharnement » subi par Medhi Benatia.

B.G.

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Pablo Longoria rejoint les fresques marseillaises de l’artiste urbain Franck Conte

Le président de l’OM, Pablo Longoria, rejoint la galerie urbaine de Franck Conte, qui lui a consacré une nouvelle fresque à deux pas du Palais Longchamp. Un portrait pagnolesque, en soutien à celui que l’artiste considère comme « un président plutôt aimé » ou quand l’art devient un acte de supporterisme.

Il a les mains dans les poches, le gilet ajusté, les chaussures cirées couleur feu et le regard au loin. À l’angle de la rue Espérandieu, sous le soleil du parc Longchamp, Pablo Longoria ne parle pas. Il s’affiche. Depuis ce vendredi matin, son visage a rejoint la galerie à ciel ouvert de Franck Conte, artiste-peintre devenu référence dans le street art marseillais pour ses portraits décalés des figures de l’Olympique de Marseille.

Le président espagnol, qui divise parfois les tribunes, a cette fois été figé dans un style « pagnolesque », dixit son auteur, dans une interview sur le plateau de BFM Marseille. Un hommage tout en élégance, réalisé en quatre heures à peine, au pochoir et au pinceau, sur le mur d’un bar, comme un clin d’œil au théâtre de la vie marseillaise.

« Je le vois comme un personnage d’époque, un peu intemporel », explique Franck Conte, qui assume le choix du surnom inscrit à côté : “Pablo Rossignol Longoria”. « Il s’est mangé le mur de la Ligue dans la gueule, alors c’était le bon moment pour le soutenir », résume-t-il dans un style bien à lui, en référence à la suspension du président du club phocéen.

Une galerie en forme de Panthéon marseillais

À l’origine issu du graffiti et du street art, Franck Conte a progressivement fait évoluer sa pratique vers une peinture murale figurative et engagée. Pas de bombes aérosols ici, mais du pinceau, des gabarits, et surtout une lecture intime de l’histoire du club. « C’est une forme de supportérisme », confie-t-il.

Depuis 2018, Franck Conte peuple les murs de la ville de visages qui racontent l’OM autrement. Pas ceux des sponsors ou des hype passagères, mais ceux qui, selon lui, « méritent leur portrait ».

Luiz Gustavo dans les ruelles du Panier, Hiroki Sakai à Vauban, Payet en professeur de maths à Sainte-Cécile, Mandanda sur le cours d’Estienne d’Orves, Villas-Boas grimé en explorateur portugais… À chaque fois, une mise en scène, un message, une reconnaissance.

« Les joueurs que je représente, c’est souvent des joueurs qui font l’unanimité quand même, des joueurs que tout le monde aime… et que moi aussi j’aime. J’imagine que c’est aussi souvent des joueurs qui portent des valeurs, qui ont des comportements, des qualités qu’on apprécie en tant que supporter. »

Longoria, lui, n’est pas un joueur. Il est le premier dirigeant à entrer dans cette galerie d’hommages. Une prise de position ? Plutôt un coup de cœur assumé : « Je suis un supporter comme tout le monde. Quand je choisis quelqu’un, il faut que j’éprouve un vrai lien affectif. »

Une œuvre marseillaise éphémère mais vivante

Comme toutes ses fresques, celle de Pablo Longoria est éphémère. Exposée aux intempéries, aux dégradations, à la vie du quartier. « Il y a toujours un risque qu’elle soit recouverte ou taguée. » Mais pour lui, une fois sur le mur, l’œuvre appartient à Marseille — à ses rues, à ses passants, à sa mémoire collective.

En attendant, la fresque est bien là, visible, à quelques mètres du Palais Longchamp. Et déjà partagée sur les réseaux sociaux, avec ce mélange de fierté populaire et de nostalgie colorée qui fait la signature de Franck Conte.

N.K.

Snowboardcross : les finales de coupe d’Europe à Orcières ce week-end

Orcieres Snowboardcross
Photo Gilles Baron

Pour la première fois, la station haut-alpine d’Orcières Merlette 1850 accueille du 28 au 30 mars les deux manches finales de la coupe d’Europe de snowboardcross.

Deux mois après avoir accueilli une manche de coupe d’Europe de ski alpin, Orcières Merlette 1850 poursuit son engagement pour les sports d’hiver de haut niveau. À partir de ce vendredi 28 mars et jusqu’à dimanche, la station haut-alpine accueille pour la première fois la coupe d’Europe de snowboardcross.

Le snowboardcross, c’est une discipline olympique depuis 2006, ultraspectaculaire (appelée boardercross selon la nomenclature du CIO), qui met aux prises les concurrents quatre par quatre, à la manière du BMX à vélo. Ceux-ci doivent descendre un parcours technique, faits de bosses, de virages et de sauts, tout en jouant parfois des coudes.

À chaque manche, les deux premiers valident leur billet pour le tour suivant. Ce qui nécessite donc de l’endurance, de l’habilité et de la vitesse.

Les Bleus bien placés pour faire le doublé

Si la journée de vendredi sera réservée à l’entraînement, plus de cent snowboarders venus de onze nations (dont l’Australie et l’Argentine !) s’affronteront samedi et dimanche pour les deux dernières manches de la coupe d’Europe de la spécialité, véritable antichambre de l’élite mondiale.

Il s’agit de la 7e étape du programme européen cette saison. Après dix manches disputées, les Bleus sont bien positionnées pour s’adjuger les titres continentaux dimanche après-midi.

Chez les filles, Félicie Leicht (Ski Club Grand-Bornand) compte près de 100 points d’avance (604 contre 506) sur Lyse Laine (CS Les Ménuires). C’est un peu plus serré du côté des garçons, même si seul l’Italien Filippo Ferrari (548 points) peut encore détrôner Jonas Chollet (SK des Deux-Alpes), leader avec 598 points, à seulement 16 ans.

Le public d’Orcières pourra voir à l’œuvre ses riders locaux, Alix Moret et Solal Urlacher, licenciés au club des Reptils, face aux meilleurs spécialistes du circuit.

Orcieres Snowboardcross
Photo Gilles Baron

Une zone spectateurs sur la piste de Charpenet accessible à tous

Portée par le club local des Reptils, l’épreuve se déroulera sur la piste de Charpenet, où une zone spectateurs sera accessible aux skieurs et piétons (arrivée du Télémix du Drouvet 1). Là même où s’étaient déroulés les championnats de France 2024 de snowboardcross.

Un événement haut de gamme, intense et extrêmement visuel qui viendra animer la station des Hautes-Alpes, à deux semaines de la fermeture de sa saison d’hiver.

B.G.

Le programme
Vendredi 28 mars
10h – 15h : entraînement et reconnaissance du parcours (piste de Charpenet)

Samedi 29 mars
9h45-12h : qualifications
12h30 – 15h30 : finales de la 11e manche

Dimanche 30 mars
10h – 11h : entraînements
11h15 – 13h : finales
16 h : remise des prix (front de neige des drapeaux)

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La région Sud aiguise son arsenal industriel au nom de la paix

En février, le 11e régiment d’artillerie de marine (11e RAMa) a été déployé sur le camp de Canjuers (83), dans le cadre de son exercice annuel Kurun 25. Cet entrainement de grande envergure vise à simuler une manœuvre d’artillerie sur un théâtre d’opération, et ce, dans un cadre interarmes et interalliés. © Alain Robert

Tandis que l’Europe cherche à s’émanciper de ses dépendances stratégiques, la région Sud s’affirme comme l’un des bastions industriels de l’économie de défense. Du ciel de Marignane aux fonds marins de La Londe-les-Maures, elle entend jouer un rôle moteur dans le réarmement européen.

Il aura fallu une guerre sur le continent pour briser les tabous. « Ce type d’échange aurait été impossible il y a encore quelques mois », reconnaît Benjamin Haddad, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe en clôture de l’agora « Demain le Sud – Économie de guerre », organisée par la Région Sud.

De fait, la brutalité du conflit russo-ukrainien et le désengagement progressif des États-Unis ont rebattu les cartes de la souveraineté européenne. L’Europe, longtemps frileuse à parler d’armement, s’organise désormais pour se défendre par elle-même.

Dans cette recomposition stratégique, la France dispose d’un atout : une base industrielle et technologique de défense (BITD) souveraine, bâtie sous l’impulsion du général de Gaulle et consolidée depuis par une continuité de politiques de défense, au service d’un modèle d’autonomie stratégique unique en Europe.

« Nous avons aujourd’hui un outil militaire cohérent, complet, s’appuyant sur une BITD qui maîtrise les technologies les plus stratégiques », rappelle Bruno Giorgianni, directeur des affaires publiques et sureté de Dassault Aviation. Une exception européenne que d’aucuns aimeraient transformer en modèle.

Car cette base industrielle et technologique de défense irrigue puissamment le territoire. En région Sud, l’économie de défense représente 5,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an.

Près de 2 000 PME alimentent la chaîne d’approvisionnement, en lien avec une poignée de géants. Le territoire concentre 31 000 militaires, 9 400 civils de la Défense, et 6 000 emplois en R&D publique et privée. Une présence qui dépasse la symbolique : 16% des effectifs nationaux stationnent ici.

Benjamin Haddad, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe en clôture de l’agora « Demain le Sud – Économie de guerre », organisée par la Région. © N.K.

Un écosystème régional en pleine réactivation

Autant d’acteurs qu’il faut coordonner, accompagner et fédérer autour d’une vision claire. « Nous sommes entrés dans une économie de guerre, avec un impératif de rapidité, d’agilité et de partenariat », pose Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement. 

Pour lui, la reconquête industrielle passe autant par les grandes filières que par les territoires. « Ce qui compte, c’est la capacité à livrer, à former et à innover ensemble. » Une vision partagée par les industriels, qui soulignent l’importance du dialogue constant avec la DGA dans l’accélération des cycles et la montée en puissance des commandes.

La Région Sud n’a pas attendu les injonctions de Bruxelles pour consolider sa filière défense. Naval Group, Thales Alenia Space, Airbus Helicopters, KNDS France, TechnicAtome, Exail… Le territoire abrite des géants, mais aussi une constellation de PME, d’ETI et de centres de recherche.

L’annonce d’un nouveau site de Naval Group à La Londe-les-Maures, spécialisé dans les drones et la guerre des fonds marins, symbolise ce mouvement. « Le combat naval de demain sera un combat collaboratif entre plateformes avec équipage et plateformes sans équipage », affirme Pierre-Éric Pommellet, PDG de Naval Group.

Dans l’aérien, Airbus investit 600 millions d’euros à Marignane pour moderniser son outil industriel, tandis que Sabena Technics s’implante à Istres pour assurer le maintien en condition opérationnelle des avions ravitailleurs MRTT. « Notre métier, c’est d’accompagner la disponibilité des matériels sur le long terme », précise Michel Bellamy, futur directeur du site.

Le président de la Région Sud, Renaud Muselier. © Régis Cintas-Flores.

Du dual à l’export, élargir les champs de bataille

La dynamique industrielle s’appuie sur des technologies duales, à la frontière du civil et du militaire. Drones sous-marins, planeurs autonomes, capteurs bioacoustiques, navigation inertielle… les innovations foisonnent dans la région, à l’instar d’Exail Robotics. « Nous sommes les seuls industriels souverains à proposer des solutions du fond des mers jusqu’à la surface », souligne Jérôme Bendell, son directeur général.

Le groupe, qui revendique un millier de drones à livrer dans les trois ans, s’impose comme un acteur clé de la guerre des mines et de la surveillance maritime.

Même logique chez Alseamar, qui conçoit des planeurs sous-marins capables de rester cinq mois en mer sans propulsion. « Ce sont des systèmes endurants, historiquement utilisés à des fins scientifiques, qui intéressent désormais les forces armées pour leur capacité de surveillance et de collecte de données », explique Thibaud Bezacier, qui prévoit un nouveau site de production de 6 000 à 10 000 m² à Signes, avec le soutien de l’État.

Airbus, enfin, défend une autonomie européenne à la hauteur des enjeux. « L’Otan dispose de 658 avions ravitailleurs. 600 sont américains. Si l’Europe veut se défendre sans eux, elle devra s’équiper. Nous avons le meilleur appareil du monde, mais il faut une visibilité sur les commandes pour investir », insiste Matthieu Louvot, vice-président du groupe en charge de la stratégie.

Un virage stratégique grâce à la banque européenne d’investissement

Ce besoin de prévisibilité a trouvé un écho du côté de la Banque européenne d’investissement (BEI). « Jusqu’à présent, nous ne financions que les projets à double usage. Mais nous avons changé notre politique : désormais, nous pourrons soutenir des projets exclusivement militaires », annonce Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. Une rupture saluée par les industriels, longtemps freinés par les contraintes européennes.

« C’est une avancée absolument incroyable », s’est d’ailleurs réjoui Pierre-Éric Pommellet. Le secteur espère que cette nouvelle doctrine débouchera sur un soutien accru aux PME, souvent à court de trésorerie pour répondre à la demande. « Nous avons mis en place un instrument d’un milliard d’euros pour financer leurs besoins en fonds de roulement », précise à ce titre Ambroise Fayolle.

Formation, innovation, autonomie… l’autre front

Encore faut-il les compétences. « À l’horizon 2030, toutes les universités seront confrontées à une crise de recrutement des enseignants-chercheurs », alerte Xavier Leroux, président de l’Université de Toulon. Son établissement développe des programmes de formation continue, en lien direct avec les industriels. « Enseigner, c’est un métier. Il faut financer les formateurs autant que les formations », insiste-t-il.

Le campus de l’intelligence maritime, en gestation, vise à fédérer chercheurs, entreprises et institutions autour de la robotique sous-marine et de l’IA embarquée. Un chaînon essentiel pour garder une longueur d’avance, alors que les rivalités internationales s’étendent désormais jusque dans l’espace. « L’Europe a investi cinq fois moins que les États-Unis en matière de spatial ces dernières années », déplore d’ailleurs Hervé Derrey, PDG de Thales Alenia Space.

L’entreprise développe Stratobus, un ballon stratosphérique autonome, capable de veiller en permanence sur une zone sensible. Un démonstrateur est prévu dès 2026 à Istres, avec le soutien de la Région, de la Métropole Aix-Marseille Provence et de la Ville.

Un dialogue renforcé entre armées et industriels

Si les échanges ont mis en lumière la force du tissu industriel régional, plusieurs intervenants ont souligné un autre pilier discret mais essentiel de l’économie de défense : la coopération étroite avec les forces armées. « Cette alliance entre ceux qui conçoivent et ceux qui utilisent est la clé de l’efficacité opérationnelle », rappelé le général de corps d’armée Thierry Laval, commandant la zone Terre Sud.

À ses côtés, le contre-amiral Emmanuel Desfougères, commandant la zone maritime Méditerranée, et le général de brigade aérienne Benoît Real, représentant le commandement de l’espace, ont insisté sur l’importance d’une doctrine partagée, de l’amont technologique à l’entraînement sur le terrain.

Sur le camp de Canjuers ou à Istres, sur les ponts des bâtiments ou dans les opérations de guerre électronique, les militaires participent activement à la maturation des systèmes, à la mise en situation réelle des technologies émergentes, et à la définition des futurs besoins capacitaires. Une manière de rappeler que l’innovation n’est pas qu’affaire de laboratoires, elle se forge aussi dans la relation de confiance entre opérateurs et concepteurs.

En février, le 11e régiment d’artillerie de marine (11e RAMa) a pris position sur le camp de Canjuers (Var), plus grand terrain militaire d’Europe occidentale. © Alain Robert

Entre Europe et Nations, une bataille d’influence

Pour Renaud Muselier, président de la Région Sud, il ne s’agit plus seulement d’accompagner, mais de structurer. « Il faut se battre partout, tout le temps, à tous les niveaux », martèle-t-il en clôture.

Son ambition : jouer pleinement le rôle de chef d’orchestre, en renforçant la coordination entre collectivités, industriels, armées et institutions de formation. « On doit rappeler à quel point on est fort ici, et créer les conditions pour rester à la hauteur. »

La Région entend soutenir l’implantation de nouveaux sites, fluidifier les démarches, accompagner la montée en compétences et renforcer l’attractivité des territoires concernés.

Une stratégie qui ne saurait ignorer le facteur humain. « Il ne faut pas opposer enjeux industriels et enjeux sociaux. Les deux vont de pair si on veut réussir », rappelle Pierre-Éric Pommellet, PDG de Naval Group, car derrière les investissements et les chaînes de production, c’est tout un équilibre local qu’il s’agit de préserver : logement, formation, mobilité, emploi des conjoints… autant de leviers sans lesquels la promesse industrielle resterait hors sol.

L’alignement des intérêts nationaux et européens reste pourtant fragile. Pour Bruno Giorgianni (Dassault), il y a quatre invariants à préserver : la mainmise des États sur les budgets, le soutien aux technologies souveraines, le développement de filières critiques et le maintien de l’exportabilité. « Si l’Europe veut se renforcer dans la défense, elle doit prendre exemple sur le modèle français », plaide-t-il.

Benjamin Haddad, lui, y voit un défi plus large : « Il faut repenser complètement la souveraineté de l’Europe, dans la défense mais aussi dans l’IA, le quantique, la décarbonation. » Une perspective qui n’élude pas les rapports de force : « L’espace est un nouveau domaine de lutte. Il faut s’y préparer. »

Narjasse Kerboua

Basket – Pro B : qui sont les grands joueurs ayant évolué à Fos Provence ?

basket
Crawford Palmer, qui a débuté sa carrière en France à Fos-sur-Mer, ici sous le maillot de l'équipe de France.

À l’occasion du deuxième match de la saison des BYers au Palais des sports de Marseille ce samedi 29 mars face à Orléans, voici quelques beaux CV passés par le club de basket « Black&Yellow », le tout premier datant de 1993 avec le destin improbable de Crawford Palmer, devenu ensuite médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Sydney en 2000.

Riche de plus de cinquante ans d’histoire, le club fosséen a eu l’honneur et le plaisir de voir quelques grands joueurs évoluer sous ses couleurs. La tendance s’est logiquement accentuée au début des années 2000, lorsque Rémi Giuitta a pris place sur le banc de son club de cœur pour l’emmener ensuite jusqu’aux sommets du basket français.

Néanmoins, c’est peu avant cette ère, en 1993, à l’époque où Giuitta évoluait encore en juniors, que les Provençaux ont accueilli un certain Crawford Palmer.

Crawford Palmer, le Fosséen olympique

Ex-pensionnaire de la prestigieuse université de Duke, l’intérieur n’était pas destiné à jouer pour Fos-sur-Mer. C’est grâce à un léger malentendu, et une petite bourde de son agent, qu’il a atterri en Provence. La belle histoire a finalement duré trois ans.

« Quand je suis arrivé là, je croyais que j’étais en deuxième division, en fait c’était de la N2 (quatrième division). Mon agent m’avait dit que c’était la deuxième division. Il m’a fallu un mois pour apprendre que ce n’était pas le cas. Mais j’ai passé trois belles années. J’ai rencontré ma femme ici. C’était un peu le début de ma vie de Français », avait-il confié il y a plus de dix ans.

L’imposant intérieur a ensuite pu être naturalisé et rejoindre la Pro B pour de bon en allant à Bourg-en-Bresse en 1996 avant de connaître l’élite avec l’Asvel.

Fort d’une belle carrière internationale avec 47 sélections en 1998 et 2002, Crawford Palmer a notamment remporté la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Sydney en 2000. C’est ainsi le seul joueur de l’histoire à avoir réussi cet accomplissement.

« Babou » Cissé, la première « star »

Parmi les grands joueurs du réel début de l’ascension de la formation provençale vers le monde pro, mais qui sont davantage de grands joueurs dans l’histoire du club, Babou Cissé a été le premier gros coup de Rémi Giuitta en 2007.

Âgé de 32 ans, le meneur international sénégalais, qui avait disputé le championnat du monde un an plus tôt, est arrivé de Pro A pour constituer la première pierre du nouveau projet du club, alors en Nationale 1. Leader hors pair, chef d’orchestre remarquable doté d’une qualité de passe exceptionnelle, l’ancien numéro 7 a rempli sa mission en accompagnant Fos Provence Basket jusqu’à la Pro B avant de prendre sa retraite professionnelle en 2011.

Babou Cissé détient toujours plusieurs records individuels à ce jour, comme celui de meilleur intercepteur (8) et meilleur scoreur sur un match avec 34 points, record qu’il co-détient avec Caleb Walker et Mohamed Hachad, également considéré comme une légende du club et sans doute le joueur le plus « magique » que Fos Provence Basket ait connu.

Mamadou Dia, la légende

Il y a également Mamadou Dia, qui est la légende du club, et qui œuvre désormais en tant qu’assistant-coach depuis la saison dernière. L’ancien numéro 11, qui a été retiré depuis, a disputé toute sa carrière en pro, et quinze saisons au total sous le maillot des BYers, de la Nationale 2 en 2005 jusqu’à la première division en 2018-2019, avec un come-back lors de la saison 2020-2021 en Pro B.

Intérieur à la panoplie offensive extraordinaire, il a également été un capitaine exemplaire et a donc impressionné par sa longévité, sa fidélité et sa capacité à élever son niveau de jeu à chaque fois et ce, jusqu’en Pro A. C’est le premier joueur du club à avoir eu l’honneur de voir son numéro retiré et son maillot hissé au sommet de la tribune sud de la Halle Henri Giuitta.

Dans l’histoire moderne du basket français, aucun joueur n’a été aussi longtemps fidèle à un club. C’est le Paolo Maldini de Fos Provence Basket.

Sacha Giffa, l’insatiable « Shaker »

Pour ce qui est des gros CV qui ont évolué sous le maillot fosséen, Sacha Giffa et Tariq Kirksay sortent inévitablement du lot. L’arrivée de Sacha Giffa en 2011, après avoir côtoyé l’élite du basket français pendant près de quinze ans, a été le marqueur d’un changement de statut pour le club fosséen, qui a enchaîné cette saison-là par une deuxième participation consécutive aux demi-finales d’accession à la Pro A, perdue face à Limoges.

Sacha Giffa n’est resté que deux ans aux côtés de son pote Mamadou Dia, de 2011 à 2013, mais le passage de celui que l’on surnomme « le Shaker » aura marqué les esprits. Avec son expérience d’ancien joueur d’Euroligue, sa médaille de bronze européenne avec l’équipe de France ramenée en 2005 aux côtés de Tony Parker et Boris Diaw, son apport aura été inestimable.

Tariq Kirksay, le magicien

Quatre ans plus tard, en 2017, c’est un autre vétéran de grande classe qui a rejoint la Provence en la personne de Tariq Kirksay. Parmi les meilleurs joueurs d’Europe à ses belles années, il a ainsi été le 14e joueur de l’histoire de l’équipe de France de basket à être naturalisé français, succédant notamment à un certain Crawford Palmer.

Il a ainsi disputé le championnat d’Europe 2007 avec les Bleus, lui aussi aux côtés de Tony Parker et Boris Diaw. Mais la France n’avait pas connu le même succès que deux ans plus tôt, terminant à la 8e place.

Joueur doté d’un QI basket hors du commun, l’international français a donné ses deux dernières années de joueur pro au club fosséen. Deux années magnifiques entre une première accession historique en première division, et une année dans l’élite qui l’a été tout autant, avec des performances mémorables à l’âge de 40 ans.

Aux côtés d’autres vétérans au CV particulièrement étoffé comme Nik Caner-Medley, reste enfin le superdunkeur DJ Stephens, considéré comme l’un des meilleurs dunkeurs de l’histoire, et qui a fait l’honneur au club provençal de disputer douze matchs de la fin de saison 2021-2022 pour participer à son maintien en première division.

L’ailier a ainsi pu faire l’étalage de toutes ses qualités de voltigeur à de nombreuses reprises pour enchanter le public, mais a également été un grand artisan du maintien.

Les bonnes graines de la formation

Fos Provence Basket peut également se targuer d’avoir formé de jeunes basketteurs qui sont ensuite devenus de grands joueurs, allant jusqu’à compter plusieurs sélections en équipe de France.

C’est le cas de Louis Labeyrie, arrivé au club en 2007, élu meilleur espoir de Pro B en 2011 sous le maillot Black&Yellow avant de prendre son envol, vers la Pro A, à Hyères-Toulon, Paris-Levallois et Strasbourg, puis l’Espagne à Valence, et enfin la Russie à l’Unics Kazan. Même s’il n’y a jamais joué, il reste également le seul joueur formé aux BYers à avoir été drafté en NBA, par les New York Knicks, en 2014.

Celui que l’on surnommait « Petit Louis » a aussi fait partie du groupe de Vincent Collet qui a décroché la médaille de bronze à la Coupe du monde 2019 après avoir battu Team USA en quarts de finale. De ses premiers pas de jeune joueur à une campagne en Coupe du monde avec les Bleus, « Petit Louis » a bien grandi…

Quelques années plus tard, le natif de Marseille Bodian Massa a emprunté le même parcours, franchissant tous les échelons à Fos-sur-Mer en catégories jeunes avant d’intégrer la Pro B puis d’évoluer comme une rotation de Pro A. Un parcours sans faute qui a été salué par le club, son maillot floqué du numéro 10 ayant également été retiré.

Devenu officiellement le parrain de la BYers Academy, lui aussi a été sélectionné en équipe de France A et demeure, à 26 ans, l’un des meilleurs pivots français de sa génération.

On peut également mentionner Allan Dokossi (24 ans) qui entame sa deuxième saison à Dijon après avoir brillé pendant cinq en chez les Black&Yellow. Fort de son expérience dans la formation, Fos Provence Basket va continuer de miser à fond dans ce secteur et pourrait peut-être bien en récolter de nouveaux fruits dès cette saison avec l’émergence programmée des jeunes Maxime Galin (22 ans) et Willan Marie-Anaïs (19 ans).

Romain Davesne

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Zeus, le cheval métallique des JO, sera exposé sur le toit du Mucem dès le 16 avril

Zeus
Photo CNOSF / KMSP

Le Mucem a été choisi pour accueillir Zeus, le cheval métallique qui avait magnifié la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, l’été dernier. L’oeuvre sera visible librement à Marseille du 16 au 26 avril.

Il avait émerveillé le monde entier en remontant la Seine le 26 juillet 2024, sous la pluie, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024. Zeus, le cheval argenté métallique, fera escale à Marseille du 16 au 26 avril prochain.

Si le lieu restait inconnu, nous sommes en mesure d’affirmer que l’œuvre, propriété du groupe pharmaceutique Sanofi, sera exposée sur le toit du Mucem le mois prochain.

Un lieu iconique qui tombe sous le sens : autoproclamé « haut lieu de l’architecture et du patrimoine », le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée magnifie l’art sous toutes ses formes. Son toit-terrasse offrira à Zeus, qui allie art et technologie, un cadre visuel à nul autre pareil, avec sa résille en béton au fort pouvoir esthétique.

La visite sera gratuite

Dans un premier temps, le parvis du J4, au pied du Mucem, avait été étudié pour y implanter la structure métallique, mais l’aspect sécuritaire s’est révélé trop compliqué à gérer.

Le Mucem, qui confirme l’information, a d’ailleurs prévu de communiquer en milieu de semaine prochaine sur ce grand rendez-vous et ses nombreuses actualités à venir. Les modalités de visite y seront alors détaillées, mais il est d’ores et déjà acquis que la visite sera gratuite.

Zeus avait été l’un des éléments phares de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, l’été dernier. Montée par une cavalière masquée, le cheval articulé voguant sur la Seine pendant six kilomètres représentait, « l’incarnation de Sequana, déesse du fleuve et symbole de résistance », expliquait Thomas Jolly, le directeur artistique des cérémonies olympiques et paralympiques.

Zeus
Photo CNOSF / KMSP

En tournée en France et en Allemagne

Exposé à l’Hôtel de Ville de Paris durant les Jeux paralympiques, puis au Château de Versailles à l’automne, le cheval argenté sillonne la France depuis le 3 mars, « dans des villes à proximité de sites Sanofi et sur des lieux emblématiques du patrimoine français », détaille l’entreprise pharmaceutique.

Après Paris, à nouveau, puis Montpellier et Lyon actuellement (jusqu’au 2 avril), l’œuvre créée par l’Atelier nantais Blam fera donc escale à Marseille du 16 au 26 avril.

Sa tournée se poursuivra en France, à Bordeaux et Rouen, et à l’étranger (Francfort), avant de revenir au Mont-Saint-Michel, pour s’achever à Nantes en septembre prochain.

Benoît Gilles