vendredi 2 mai 2025
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Comment Euroméditerranée transforme Marseille en 3ᵉ quartier d’affaires français

Crédit N.K.

Avec plus de 750 000 m² de bureaux produits et près de 60 000 emplois créés, Euroméditerranée s’impose comme un acteur économique de premier plan en France. Ce quartier d’affaires marseillais, aujourd’hui au carrefour des grands enjeux de développement économique et urbain, illustre la réussite d’un modèle de « ville complète », intégrant travail, logement et services de proximité.

Depuis sa création en 1995, l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée (EPAEM) s’est affirmé comme le moteur économique du territoire marseillais.

Positionné au croisement des grands axes de communication et entre le Vieux-Port et le port Marseille-Fos, Euroméditerranée est devenu le 3ᵉ quartier d’affaires de France, après Paris-La Défense et Lyon Part-Dieu.

L’ampleur de cette transformation s’est concrétisée ces dernières années avec la création de 56 172 emplois et l’installation de plus de 6 000 entreprises. « Quand on regarde aujourd’hui le taux de vacance des bureaux, il frôle les 2 à 3 %, c’est quasiment zéro », souligne Laure-Agnès Caradec, présidente du Conseil d’administration, mettant en avant l’attractivité d’un parc qui cumule déjà 756 000 m² de bureaux.

Une stratégie immobilière maîtrisée pour un marché équilibré

Avec une stratégie pensée pour préserver l’équilibre du marché immobilier, l’aménageur s’efforce de répondre à la demande sans encourager une surchauffe. « L’enjeu, c’est de continuer à produire des bureaux pour maintenir des loyers raisonnables », poursuit Laure-Agnès Caradec. Depuis les débuts de l’opération, l’établissement public s’est fixé un rythme maîtrisé, avec une production annuelle d’environ 20 000 m² de bureaux.

Ce modèle vise à contenir la hausse des loyers tout en répondant à une demande toujours soutenue. « La demande est forte et l’offre doit suivre pour éviter toute flambée des loyers », rappelle Aurélie Cousi, la directrice générale tout en mettant en avant l’importance de proposer des espaces modernes et adaptés aux attentes des entreprises.

Confronté aux nouvelles exigences du marché, influencées par le télétravail et les mutations économiques, Euroméditerranée s’engage à renforcer la confiance des investisseurs. « Euroméditerranée doit incarner la pérennité et l’innovation pour être un choix sûr et pertinent aux yeux des investisseurs », affirme la directrice générale.

Des entreprises phares, moteur de l’attractivité

L’attractivité d’Euroméditerranée trouve un écho puissant dans la présence de poids lourds comme CMA CGM, leader mondial du transport maritime, avec son siège mondial installé dans sa propre tour, la plus haute de la skyline marseillaise.

Dans son sillage, d’autres ont jeté l’ancre tels que Ceva Logistics et Infosys, contribuant à l’internationalisation du quartier d’affaires. « Un effet d’entraînement considérable », confie Laure-Agnès Caradec, avant de souligner : « L’installation de ces grands noms produit un effet papillon. »

Ce réseau d’entreprises structurantes attire d’autres acteurs de premier plan, à l’image d’Orange Cyberdefense, Illiad Free Pro… tout en renforçant les filières stratégiques du numérique, de la logistique et de la cybersécurité.

L’ouverture du campus régional cyber Euromed dans la tour Mirabeau, voisine de la tour CMA CGM, témoigne de cette dynamique qui conforte Euroméditerranée comme pôle d’excellence.

La skyline marseillaise avec la tour CMA CGA, la tour Mirabeau et la tour La Marseillaise. Crédit photo : N.K.

Un écosystème éducatif et social au service des talents

À l’interface entre les mondes universitaire et économique, Euroméditerranée attire également les établissements de formation. La Cité scolaire internationale, qui sera inaugurée mercredi 20 novembre, répond au besoin des entreprises internationales dont les collaborateurs sont en mouvement constant.

Autour de la Porte d’Aix, l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires (IMVT), des écoles d’ingénieurs et de commerce comme celles du groupe Ionis, viennent étoffer le pôle de formation, conçu pour offrir aux entreprises un vivier de jeunes talents. « Les ingénieurs formés ici trouveront des débouchés locaux, et c’est ce que nous voulons encourager », insiste la directrice générale d’Euroméditerranée, persuadée que la fidélisation des jeunes talents est fondamentale pour le développement durable du territoire.

La dynamique d’insertion sociale n’est pas en reste : l’opération mobilise depuis ses débuts des programmes d’intégration professionnelle. Euroméditerranée impose ainsi des clauses d’insertion sociale dans ses marchés publics et a généré plus de 767 000 heures de travail pour des personnes éloignées de l’emploi depuis 2010.

Le salon annuel « Euromed’tier », organisé en partenariat avec la Cité des entrepreneurs d’Euroméditerranée, accueille chaque année près de 2 000 visiteurs. La dernière édition a enregistré plus de 540 contrats signés, dont 422 CDI.

Un modèle de ville intégrée et durable

L’attractivité d’Euroméditerranée repose sur une approche intégrée, qui va au-delà de la simple création de bureaux. Consciente que le développement économique se conjugue avec une qualité de vie pour les habitants, l’équipe d’Euroméditerranée mène un travail de fond sur tous les aspects de la « ville dans la ville ».

Ce modèle inclut non seulement des espaces de travail mais aussi des logements, des commerces et des équipements publics. « Depuis les fondements d’Euroméditerranée, c’est bien cette ville complète que nous produisons, précise Aurélie Cousi, la directrice générale. Contrairement aux idées reçues, Euroméditerranée, ce n’est pas que du neuf. On a une action forte aussi sur des quartiers existants depuis toujours, avec des programmes de renouvellement urbain », poursuit-elle, soulignant la création de 10 000 logements neufs et la réhabilitation de 5 600 logements existants.

Avec des projets de réhabilitation comme les Docks, et d’autres à venir, le secteur combine patrimoine industriel et innovation durable. Dans le respect des engagements écologiques, l’aménageur mise sur l’innovation durable pour réduire son impact environnemental. La centrale de thalassothermie alimente déjà les bâtiments du quartier en énergie décarbonée, permettant de « chauffer et rafraîchir près de 500 000 m² de bâtiments », se félicite Laure-Agnès Caradec.

« Marseille a tout à gagner d’une extension vers le nord »

Pour continuer à créer un modèle de « ville complète », la création d’une foncière est en réflexion : en intégrant 50 % de commerces et 40 % d’activités productives dans les rez-de-chaussée, l’établissement souhaite favoriser une vie de quartier animée et attractive. Ce nouvel outil, dont la mise en service n’est pas encore actée, devrait s’articuler avec les foncières déjà existantes à la Métropole et la Ville de Marseille.

Quant à l’extension avec Euroméditerranée 3 ? « Nous avons encore un potentiel de développement énorme sur Euroméditerranée 2, avec près de 10 000 nouveaux logements en projet et 200 000 m² de bureaux à construire d’ici 2030 », précise Laure-Agnès Caradec, en tempérant cette ambition par les réalités budgétaires : « L’extension reste une perspective à moyen terme ; pour l’heure, notre priorité reste de consolider Euroméditerranée 2, un chantier qui nous mènera jusqu’en 2040. » Et d’ajouter : « Mais Marseille a tout à gagner d’une extension vers le nord. »

N.K.

POUR ALLER PLUS LOIN


Basket – Pro B : les BYers cuits à l’étouffée par Gries-Souffel

Une semaine après la déconvenue concédée à Nantes (100-70), les Provençaux ont une nouvelle fois accusé le coup en s’inclinant 96-83 à domicile face à l’ASA Basket.

La trêve internationale va faire du bien ! Les Fosséens espéraient bien terminer à l’occasion de la réception de Gries-Souffel une semaine après un match complètement raté à Nantes. Il n’en a rien été, et c’est même l’ASA qui est venu dicter sa loi, s’imposant 96-83 après avoir compté jusqu’à 24 points d’avance dans le dernier acte.

En l’absence de Junior Etou, Rémi Giuitta avait décidé de placer Willan Marie-Anaïs pour s’occuper de l’ennemi public numéro 1 Carl Ponsar, mais le poste 4 de l’ASA a rapidement pris le dessus, en scorant par deux fois et en provoquant deux fautes de son adversaire direct pour le renvoyer sur le banc.

Rapidement dans le dur

Comme son scoreur, la formation alsacienne a pris confiance rapidement, obligeant d’abord Fos-sur-Mer à égaliser au buzzer du premier quart-temps sur un 3-points de Robert Turner III. Lucas Bourhis, Landing Sané et Damien Bouquet ont fait preuve d’adresse extérieure pour alimenter la marque. Problème, Gries-Souffel a répondu à chaque fois, par Djordje Milosevic par deux fois, et Ludovic Beyhurst.

Toujours à 3-points, Shannon Bogues et Carl Ponsar ont alors permis à l’ASA de passer un 9-3 pour terminer la première mi-temps à +13, accompagnés par le tandem Vrankovic-Ca (40-53).

Le sursaut d’orgueil à la mi-temps n’a pas eu lieu et c’est l’ASA qui a continué à imposer son basket avec les deux paniers à 3-points de Shannon Bogues pour accompagner l’efficacité près du cercle du duo Vrankovic-Jeanne-Rose et faire inexorablement grimper l’écart, jusqu’à +21 à l’issue du troisième quart-temps (55-76).

Malgré toute la bonne volonté de Damien Bouquet, à la création ou au scoring, l’entente Gries-Souffel a su garder le cap, entre les 3-points de Marcus Gomis et le drive de Léopold Ca (61-81). De quoi s’assurer une fin de match sans trembler, avec une victoire 96-83 à la clé. « On est au plus bas, on ne peut que remonter. C’est ce qu’on va faire », a glissé Vincent Vent à l’issue de la rencontre, alors qu’une trêve internationale de deux semaines se profile.

Romain DAVESNE

Fos-sur-Mer – Gries-Souffel : 83-96

13e journée de Pro B

Les stats du match

AUTOUR DU MATCH

Rémi Giuitta tire la sonnette d’alarme

Le coach des BYers a regretté le manque d’investissement et d’intensité de son équipe pour ce dernier match avant la trêve.

« Dans l’approche mentale, je suis très déçu. Il y a trop de joueurs qui ne sont pas dans l’état d’esprit, qui sont trop concernés par eux. On a en plus eu les coups durs de perdre nos « energizers » Junior Etou et Mathieu Wojciechowski. Sans eux, malheureusement pour l’instant, on devient une équipe sans saveur, fade. C’est la vérité ».

Les Alsaciens insolents d’adresse.

Une fois encore, la défense n’a pas été à la hauteur avec 53 points encaissés dès la première mi-temps. C’est évidemment beaucoup trop, mais c’est aussi dû à l’insolence de l’ASA derrière l’arc, avec un impressionnant 8/12 à 3-points à la pause. De quoi plonger les Provençaux dans le doute tandis que l’ASA a surfé sur cette adresse jusqu’au bout pour terminer à 13/22.

Un nouveau fonds régional pour financer les PME du Sud

Signature de la convention de partenariat. entre Sabine Calba, directrice générale de BP Med, et Christophe Deldycke, président de Turenne Groupe.

La Banque Populaire Méditerranée et Connect Pro – Turenne Groupe lancent le FCPR PME Méditerranée, un fonds d’investissement accessible dès 5 000 euros pour financer les entreprises locales et démocratiser le capital-investissement.

La Banque Populaire Méditerranée (BPMED) s’allie à Connect ProTurenne Groupe pour lancer un fonds d’investissement inédit, baptisé PME Méditerranée, destiné à soutenir les entreprises locales tout en ouvrant l’accès au capital-investissement aux particuliers. Une première dans la région.

Accessible dès 5 000 euros, ce FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque) promet de démocratiser un domaine jusque-là réservé à une poignée d’initiés.

Avec un objectif clair : canaliser l’épargne régionale vers les PME et ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) du Sud et de Corse, en concentrant 75 % des investissements sur des entreprises locales à fort potentiel de croissance ou en phase de transmission.

L’équipe de Connect Pro.

Un levier pour l’économie réelle

« En tant que banque coopérative, notre raison d’être est d’accompagner les entrepreneurs de notre région. Ce fonds est un outil concret pour renforcer notre tissu économique« , résume Sabine Calba, directrice générale de la BPMED.

Le partenariat avec Turenne Groupe, leader français du capital-investissement small cap, confère au projet une expertise éprouvée dans des secteurs tels que la santé, l’environnement, et les technologies de pointe.

Les 25 % restants des capitaux seront alloués à des entreprises nationales, pour diversifier les opportunités d’investissement tout en misant sur des domaines porteurs comme la deeptech ou l’hôtellerie.

Démocratiser l’épargne à impact

L’objectif est aussi d’insuffler une nouvelle dynamique à l’épargne individuelle. « En démocratisant ainsi l’accès au capital-investissement, nous donnons du sens à l’épargne et permettons l’accès à une classe d’actifs performante » souligne Christophe Deldycke, président de Turenne Groupe.

De quoi séduire les particuliers qui souhaitent s’impliquer dans la vie économique régionale tout en recherchant un rendement sur le long terme.

Un modèle ancré dans la région

Né à Marseille en 2007, Connect Pro a rejoint Turenne Groupe en 2022, tout en conservant un ancrage fort dans la région Sud. Avec ce nouveau fonds, l’objectif est de pérenniser les savoir-faire locaux, de soutenir les transmissions d’entreprises et de favoriser l’emploi.

Ce fonds est le fruit d’une étroite collaboration et « s’inscrit dans un cercle vertueux de création de valeur, en accompagnant les pépites de notre territoire », ajoute Rémy Garello, président de Connect Pro. En investissant directement dans des entreprises locales, ce fonds cherche à consolider le lien entre épargne citoyenne et développement territorial.

Water-polo – Le CNM aux portes du second tour en Ligue des champions

En s’imposant cette semaine face au Jadran Herceg Novi (3-9), le CNM est bien placé pour poursuivre sa route sur la scène européenne.

Les joueurs du Cercle des nageurs de Marseille ont réalisé un gros coup mardi soir en s’imposant dans le bassin du club monténégrin Jadran Herceg Novi, 3-9. Les Marseillais ne sont plus qu’à une victoire de la qualification pour le second tour de LEN Champions League.

Face aux Monténégrins, les hommes de Milos Scepanovic ont livré une prestation solide et solidaire. Misant sur leur point fort ces dernières années, une défense quasiment imperméable. L’attaque n’était pas en reste, avec un premier quart temps de feu (0-4) qui les a lancé sur la voie d’un nouveau succès.

Si le capitaine Ugo Crousillat a fini meilleur buteur (trois) de la rencontre, le collectif a montré sa supériorité et sa complémentarité, avec cinq buteurs différents.

Vers une qualification à domicile

Après quatre journées de Ligue des champions disputées, le CNM affiche un bilan équilibré (deux victoires, deux défaites, 6 points) et pointe à la deuxième place derrière les Barcelonais de Zodiac CNAB, invaincus et déjà qualifiés pour la suite de la compétition.

Mardi 19 novembre, Ugo Crousillat et les siens recevront les Hongrois du Vasas Plaket à Marseille (20h). Au match aller, le Cercle s’était incliné 13-11 à Budapest face à un adversaire pourtant largement à leur portée.

Rudy BOURIANNE

Érick Roméas, précurseur du full contact en France

Erick Roméas
Huitième dan, Erick Roméas (70 ans) préside le club Full Contact Academy, qu'il a créé en 1996 et qui compte près de 150 adhérents aujourd'hui. Photo B.G.

A l’occasion de la 31e édition de la Nuit des champions ce samedi 16 novembre à Marseille, rencontre avec son créateur, fringuant septuagénaire et pionnier du full contact en France.

Depuis quelques semaines, alors que l’échéance se rapproche, son téléphone ne cesse de sonner. La semaine dernière, Érick Roméas, parfaitement secondé dans la confection de la programmation par son fils Anthony, devait trouver un combattant pour suppléer Anthony Bayer, accidenté.

Un peu plus tôt, c’est l’illustre Louis Lavaly qui a gratifié le créateur et grand manitou de la Nuit des champions de félicitations : « Vous n’avez jamais monté un programme aussi chiadé ». Des mots qui ont du poids dans le monde des sports de combat.

« Le plateau est plus que sympa, apprécie Roméas, fondateur-président du Full Contact Academy en 1996, le club organisateur aux 150 adhérents. On proposera des oppositions entre des locaux et des étrangers, des matches qui pourraient faire le main event dans n’importe quelle autre organisation de France ou de Navarre. »

La force tranquille autant que celle de l’habitude

Avec un combat de pancrace en ouverture, un affrontement féminin (comprenant la Sisteronaise Louna Aubert) et un alléchant tournoi en -64,5 kg, le spectacle promet d’être au rendez-vous dans un Palais des sports de Marseille qui devrait encore faire le plein (5000 spectateurs attendus).

Le temps presse, le timing est serré. Mais dans ses nouveaux locaux entre Vallier et les Cinq-Avenues, alors que les cris des enfants de l’école primaire Michelet-Foch couvrent les tintements du tramway, Érick Roméas ne tremble pas. La force tranquille autant que celle de l’habitude pour ce tout jeune septuagénaire, 8e dan de full contact.

Il faut dire qu’il en est à sa 31e Nuit des champions ! « On est toujours là, c’est qu’il doit y avoir un réel intérêt. Ça veut dire que ça marche », apprécie l’homme qui sait pouvoir compter sur sa famille : son épouse Marie-France, leur fille Marina et leur fils Anthony, donc. Tous unis et soudés par la même passion.

« Ce n’est pas pour mon joli sourire que les gens viennent »

Le patriarche a su traverser les décennies, même s’il ne pensait pas qu’il serait toujours là aujourd’hui. « Jamais », répète-t-il quatre fois. Il a survécu aux générations des politiques et son événement a toujours su rassembler. « Ce n’est pas pour mon joli sourire que les gens viennent », glisse-t-il, même si son entregent et la qualité de son travail sont unanimement reconnus.

Erick Roméas
Photo B.G.

S’il « aimerai(t) remettre le kimono de karaté », qui reste sa « discipline de prédilection » (2e dan) après avoir été bercé par les images de Bruce Lee, Erick Roméas n’est pas peu fier d’avoir œuvré à la structuration du kick boxing. « J’ai essuyé les plâtres il y a quarante ans. C’était les prémices (à la fin des années 70), la jungle. On s’entraînait n’importe où, n’importe comment, ça renvoie aux calendes grecques », remarque-t-il.

Avec rien en poche mais des idées plein la tête et l’envie de déplacer des montagnes, Roméas monte à cette époque « des petits combats », pour fédérer un art martial naissant dans la région. La salle Vallier sert de point de ralliement, autour d’un simple ring. « Au début, on a eu 100 spectateurs, puis le double la fois d’après, et on est très vite monté en gamme, jusqu’à refuser du monde en 1985. On avait les autorisations, sans les avoir vraiment, comme le MMA aujourd’hui. On nous traitait de fous. »

La Nuit « casse la baraque » à partir de 1992

Par sa personnalité, son talent sur les tapis, le Marseillais à la solide carrure a creusé un sillon. Et acquis une notoriété certaine « dans ce petit microcosme du pieds-poings qui grandit ». La construction du Palais des Sports fera définitivement entrer la saga dans une autre dimension. « C’était assez impressionnant, on passait de 1500 à 6000 places », se souvient-il.

1992 marquera un tournant ô combien important : sous les caméras de TF1, la Nuit « casse la baraque avec un combat entré dans la légende entre Roufus et Hoost », pour le compte d’un championnat du monde. Deux ans plus tard, la revanche sera cette fois diffusée sur Canal+ et ne fera que confirmer le succès populaire du kick boxing.

Érick Roméas est aujourd’hui vice-président de la Ligue régionale Sud ainsi que de la Fédération française. Cette dernière compte 70 000 licenciés (30% de féminines), de vastes locaux à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) et « a de l’argent en caisse, trois millions d’euros ».

Tous l’appellent « Senseï », « grand maître » ou « le grand »

Alors qu’il assure toujours « prendre plaisir » à animer des cours aux côtés de ses quatre moniteurs, Érick Roméas ne cesse d’impressionner les jeunes. Avec le temps, il a hérité de plusieurs surnoms. Pour tous, il est « Monsieur Roméas ». Certains l’appellent « Senseï » (maître), d’autres « grand maître ». Signe de sa réputation et du respect qu’il inspire, il est aussi parfois affublé du sobriquet « le grand », voire « la légende ».

N’en jetez plus, la coupe est pleine. « Ça me met mal à l’aise », balaie-t-il, avec la modestie qui le caractérise. « Je ne me prends pour personne. Je m’occupe de mon club, j’organise, tant mieux si ça plaît. Nous, ce qu’on veut, ce sont des sourires, de l’empathie, de tapes amicales dans le dos. »

Ce qui l’anime ? « Séduire le public », dit-il tout de go. Et apparemment, avec la Nuit des champions, ça marche. « Quand, en fin de soirée, on me dit ‘bravo’, ça me satisfait. »

Samedi soir, ne le cherchez pas dans la lumière ; les combattants et le speaker sont là pour ça. Erick Roméas sera près du ring, aux premières loges. Pour ne rien louper de son propre spectacle.

Benoît GILLES

Le programme
La pesée officielle des combattants aura lieu ce vendredi 15 novembre à 18h, au Palais des sports de Marseille. Elle sera aussi diffusée en direct sur le compte Instagram de la Nuit des champions.
Samedi 16 novembre, début du gala à 19h, au Palais des sports. Douze combats pros, trois ceintures mondiales « NDC ».
Tournoi à 4 (-64,5 kg), trois reprises de trois minutes :
Demi-finale 1: Eddy Naït-Slimani – Aitor Ibanez Currito. Demi-finale 2 : Rémi Parra – Lorenzo Sammartino. Puis finale entre les vainqueurs.
Billetterie : ticketmaster.fr, dès 27,50 €.

Débattre du changement climatique grâce au cinéma

Projection Transition se déroule du vendredi 15 au dimanche 17 novembre à l’Artplexe Canebière. À la croisée des chemins entre cinéma et engagement écologique.

Le festival Projection Transition, organisé à Marseille et dans plusieurs autres villes, offre une expérience unique mêlant cinéma et réflexion autour de la transition écologique. Pendant trois jours, des films soigneusement sélectionnés servent de point de départ pour des débats sur les enjeux sociétaux et environnementaux.

L’édition 2023, marquée par la participation de Fanny Liatard, co-réalisatrice de Gagarine, a permis d’explorer les visions du futur à travers des récits cinématographiques.

Cette année, les trois films projetés à l’Artplexe Canebière pour servir de canevas au débat sont : Premier Contact de Denis Villeneuve qui interroge les conversations avec l’inconnu, Dark Waters de Todd Haynes pour ouvrir à la question des polluants éternels et profits mortels : une chaîne incassable ?, et Les bêtes du sud sauvage de Benh Zeitllin qui pose la question dérèglement climatique : douloureux exil ou adaptation heureuse ?

Le cinéma, vecteur d’engagement

Avec des intervenants de qualité – philosophes, sociologues, artistes et experts – le festival est un rendez-vous engagé pour ceux qui souhaitent s’impliquer dans la construction d’un avenir plus durable. Éric Akopian, fondateur de Clean my calanques, Cyril Dion, auteur, réalisateur, poète et militant écologiste ou encore Valérie Paumier, fondatrice de résilience montagne vont prendre la parole sur les questions soulevées.

Le festival se distingue par son approche inclusive, attirant un large public : cinéphiles, jeunes, militants écologistes et curieux. Des projets pédagogiques sont également développés dans les lycées pour sensibiliser les jeunes à ces enjeux. Projection Transition s’efforce ainsi de nourrir la réflexion collective et d’inspirer l’engagement autour de la transition écologique.

Date et horaires : Premier contact de Denis Villeneuve : vendredi 15 novembre 20h15.
Dark Waters de Todd Haynes : samedi 16 novembre à 15h30.
Les bêtes du sud sauvage de Benh Zeitllin : dimanche 17 novembre à 15h30.
Lieu : Artplexe Canebière

Basket – Pro B : Fos Provence veut bien finir avant la trêve

Lourdement battus à Nantes la semaine passée (100-70), les BYers accueillent les Alsaciens de l’ASA ce vendredi 15 novembre (20h) à la Halle Henri Giuitta.

Le lourd revers concédé vendredi dernier à Nantes, dernier du classement, a-t-il laissé des traces ? La rencontre de ce soir face à l’entente Gries-Souffelweyersheim va permettre d’en avoir le cœur net.

A Nantes, les Provençaux sont tombés sur une bête blessée qui a pris sa proie à la gorge dès le début du match et ne l’a plus lâchée jusqu’à la fin pour un succès sans appel, 100 à 70. Pour la légende du club fosséen, Mamadou Dia, qui entame sa deuxième saison en tant qu’assistant sur le banc aux côtés de Rémi Giuitta, les BYers doivent surtout évoluer sur leur état d’esprit, même si la rencontre avait tout du match piège.

« Ce n’est jamais facile de jouer une équipe qui lutte pour sa survie. Même si les gens pensent le contraire, mais c’est rarement le cas. Je ne sais pas comment l’expliquer, inconsciemment, c’est l’humain qui est comme ça, a-t-il confié. On aurait pu se faciliter le match en mettant les bons ingrédients d’entrée. Mais face à une bête blessée, il faut être tueur. Si tu ne lui mets pas la tête sous l’eau, c’est elle qui te termine et c’est ce qui s’est passé. De notre côté, on ne peut pas avoir de relâchement ou de suffisance. On n’a pas la marge suffisante pour se le permettre. Dans des matchs comme ça, tu dois bouffer ton adversaire. »

Du caractère et de la solidarité

Ce soir, à domicile, ce sont les joueurs de Fos Provence Basket – touchés dans leur ego – qui vont devoir répondre présent face à l’ASA. Au-delà du plan strictement basket, il faudra se montrer irréprochable sur l’envie et le caractère.

Des valeurs qu’incarne parfaitement un joueur comme Mathieu Wojciechowski et qui manque aux Fosséens depuis que le numéro 35 s’est blessé au poignet. Mamadou Dia voudrait également voir un groupe plus soudé dans les moments difficiles.

« Chez nous, personne n’a bien dormi. Après ce qu’on a produit, si tu dors bien, c’est qu’il y a un souci. J’espère qu’ils ont honte. »

« Mathieu est un leader naturel, qui apporte une énergie contagieuse qui nous manque énormément. On le ressent, dans le vestiaire, sur le terrain. Il peut faire des erreurs, mais il a une folie positive qui rejaillit sur le groupe, il réveille les autres, c’est indéniable. Aujourd’hui quand un joueur baisse la tête, tout le monde baisse la tête. Le basket, c’est 50% de psychologie, voire plus, ajoute Mamadou Dia. On doit évoluer là-dessus, pour être plus fort mentalement quand on est dans le dur. On doit être plus solidaire aussi, ce n’est pas parce que quelqu’un fait une erreur qu’on doit se tirer dessus. Je vois encore trop de frustration. C’est un sport collectif. Si ton gars n’est pas bien, tu dois lui donner de la force. Ce n’est pas l’affaire d’un seul joueur, c’est celle de tout le monde. L’état d’esprit, ça transforme une équipe. »

Montrer un visage plus conquérant à domicile

L’entente Gries-Souffel arrive pour sa part avec le plein de confiance après avoir pulvérisé Chalon-sur-Saône, pensionnaire de Betclic Elite (87-66) mardi en Coupe de France, et va encore présenter un gros défi aux « Black&Yellow ». Les Fosséens connaissent les qualités de la paire de meneurs Beyhurst – Gomis ou l’adresse extérieure d’un Carl Ponsar. Une fois de plus, ce sera aux BYers d’imposer leur tempo, ce qu’ils ont plutôt bien réussi à faire à domicile depuis le début de saison.

« C’est une équipe avec des qualités qu’on n’a pas, poursuit Mamadou Dia.  Ils jouent en bloc, ils sont durs, ils s’entraident et ils ont aussi du vice. Je pense qu’on est prêts pour ça. Chez nous, personne n’a bien dormi. Après ce qu’on a produit, si tu dors bien, c’est qu’il y a un souci. J’espère qu’ils ont honte. Chez nous, on a toujours montré les bonnes attitudes. Il y a toujours cette envie, de l’intensité. Jusqu’à présent, on a été une équipe à deux visages, un à domicile et un à l’extérieur. Il faudra surtout être vigilant le match suivant, après la trêve, sur la continuité. »

La rencontre de ce soir va aussi conditionner la suite, et le prochain déplacement à Boulazac dans deux semaines, après la trêve internationale. En cas de victoire, les Provençaux dépasseraient alors leur adversaire du soir au classement et se retrouveraient aux portes du top 9, alors qu’une défaite les contraindraient à regarder davantage derrière.

Romain DAVESNE

Fos-sur-Mer (12e) – Gries-Souffel (9e)
13e journée de Pro B.
Halle Henri Giuitta, ce vendredi à 20h.

La masterclass qui a conduit le BMX français vers le triplé olympique

Le Cristolien Julien Sastre était à Marseille ces derniers jours, comme l'ensemble des sélectionneurs et managers français ayant disputé les Jeux olympiques et paralympiques 2024. Photo B.G.

Le sélectionneur du BMX Racing Julien Sastre a détaillé son projet qui a permis à Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu de monter sur le podium olympique le 2 août dernier.

Ces derniers jours, l’ensemble des sélectionneurs et/ou managers des différentes équipes de France olympiques et paralympiques ayant disputé les Jeux de Paris 2024 étaient réunis à Marseille.

A l’hôtel Mercure Vieux-Port, Jean-Aimé Toupane (basket féminin) a ainsi longuement discuté avec Guy Ontanon (para athlétisme), Quentin Coton (natation) est venu en voisin d’Antibes, Jérôme Daret (rugby à 7) ou encore Vincent Collet (basket masculin) étaient particulièrement attendus.

Tout ce beau monde était accueilli, mardi, par l’universitaire Pierre Dantin, pour ce qu’il a qualifié de « jubilé » du Plan Coachs 2024. Un dispositif créé par l’Agence nationale du sport (ANS) et qui a grandement participé à la réussite sportive des Tricolores lors des Jeux à la maison (64 médailles olympiques, 75 paralympiques).

Daudet, André et Mahieu, les « trois Mousquetaires ont fait la course parfaite »

L’occasion de faire un dernier bilan, avant de basculer sur une nouvelle Olympiade pour certains ou de voguer vers de nouveaux projets pour d’autres. Tables rondes et échanges sur le mode partage d’expérience ont rythmé cet ultime séminaire, dans la cité phocéenne, le tout dans une ambiance assurément bon enfant.

En marge de ce rassemblement autour de ceux qui ont conduit les athlètes français vers le succès cet été, le sélectionneur du BMX Racing Julien Sastre a accepté, pour Le Méridional, de revenir en détail sur l’un des exploits qui a marqué ces JO.

Et d’en expliquer sa genèse : le triplé masculin signé par le Bordelais Joris Daudet, le Cavaillonnais Sylvain André et le Sarriannais Romain Mahieu sur la piste de BMX à Saint-Quentin-en-Yvelines, le 2 août dernier. « Nos trois Mousquetaires ont fait la course parfaite », rappelle-t-il.

Un projet né de l’échec, « de la frustration et la blessure » des Jeux de Tokyo

Cent ans, soit depuis 1924, que le sport français n’avait plus placé trois de ses athlètes sur le podium aux JO d’été ! « Le projet de triplé est né de discussions avec Pierre Dantin lors de ces séminaires de l’ANS, explique Sastre, en poste depuis dix ans. On s’était dit qu’il fallait trouver un objectif un peu fou qui puisse les amener à se sublimer. Quelque chose d’un peu fou, mais réalisable. »

L’ambition de victoire est née de l’échec, « de la frustration et la blessure que les JO de Tokyo ont pu générer », rembobine-t-il. Avec le même trio, en lice et en finale, les Bleus avaient fait un zéro pointé en 2021. « Ça reste une plaie ouverte à jamais, même si Paris l’a pansée un peu, confie Sastre. Il a fallu des mois, une année presque, pour digérer et transformer cette frustration en carburant. »

« Au lieu d’être un frein, il fallait que l’esprit d’équipe devienne un boost. Nous devions aller de la collaboration à la coopération »

Avec des champions du monde dans son groupe (Joris Daudet 2011 et 2016, Sylvain André 2018, puis Romain Mahieu en 2023), le sélectionneur français savait, « en tout humilité » et à raison, qu’il avait sous ses yeux « la meilleure équipe » de la planète. Des médaillés olympiques en puissance, à condition de courir en bonne intelligence. « Il fallait passer la vitesse supérieure : au lieu d’être un frein, il fallait que l’esprit d’équipe devienne un boost. Nous devions aller de la collaboration à la coopération », explique le jeune quadragénaire.

Sauf que, « la première chose qui meurt à la guerre, c’est le plan de bataille », dit le dicton. « Et c’est encore plus vrai en BMX, ajoute ce dernier. Alors le but était faire fructifier le talent, le mettre en musique et faire en sorte que la musique soit la plus harmonieuse possible. »

Diffuser « une espèce de contagion positive et ambitieuse »

Le sélectionneur a donc utilisé deux leviers pour permettre à la somme des individualités de réussir à rouler de concert et atteindre un niveau encore supérieur à la concurrence : l’exigence du très haut niveau au moment d’établir la sélection et diffuser « une espèce de contagion positive et ambitieuse ». Soit la fameuse « prophétie autoréalisatrice » très chère à Pierre Dantin.

Encore fallait-il réussir à convaincre les pilotes du bien fondé de cette méthode. « J’ai dû semer la graine, fonctionner comme une contagion en cercles concentriques », explique Julien Sastre. Il a commencé à en parler au staff de l’équipe de France, puis aux entraîneurs. « Ça a créé une dynamique pour pousser dans l’objectif commun », a-t-il remarqué.

Puis le but a été partagé aux familles des pilotes, aux médias dès le mois d’avril 2023, ce qui a permis la diffusion auprès du grand public… « Les sportifs se retrouvent dans un environnement qui ne leur parle que de triplé. C’était prendre le pari qu’ils n’avaient plus le choix », résume Sastre.

Julien Sastre
Photo B.G.

« Le dire sans mettre la pression, sans surjouer. Rappeler qu’ils en étaient capables »

Une tactique à long terme qui aurait pu se révéler inhibante, voire contre-productive. « Le but était de le dire sans mettre la pression, sans surjouer. Rappeler qu’ils en étaient capables (Daudet fut encore champion du monde en mai 2024, André 3e) et qu’ils s’en saisissent au moment opportun », dit encore le sélectionneur tricolore, proche de ses coureurs qu’il côtoie depuis plus de vingt ans.

La mise en œuvre aurait pu se heurter à la réalité du terrain, au risque de gamelle qui se fait jour à chaque virage, lancé à pleine vitesse. Encore plus en finale olympique, alors que rodaient encore les fantômes de Tokyo… « Il ne fallait pas qu’ils se gênent dans le premier virage ; on sait que c’est là où il peut y avoir le plus de chutes. »

« L’ambition collective s’est mise au service des ambitions individuelles, et pas l’inverse ! »

Arrivés tous les trois devant en fin de première ligne droite, Daudet, André et Mahieu ont eu l’intelligence de s’éviter. « Dans notre sport, on sait alors qu’il y a de fortes chances que ça ne bouge pas trop jusqu’à l’arrivée. Ils ont fait un travail phénoménal. Tout le monde ce jour-là, pilote et staff, était sur la même longueur d’onde. »

Ce qui a donné, trente secondes plus tard, cette photo mémorable, où les deux premiers se retournent, au moment de franchir la ligne, pour s’assurer que Mahieu complétait bien le podium… Ou comment « l’ambition collective s’est mise au service des ambitions individuelles, et pas l’inverse ! », félicite encore Julien Sastre.

Juste avant les JO, ils ont rentrée les héros du triplé en skicross en 2014 à Sotchi

Dans les dernières semaines de préparation, ce collectif a « baigné dans une atmosphère de réussite olympique pour vaincre la malédiction » du BMX français aux JO (aucune médaille depuis l’intégration de la discipline en 2008) : Claude Onesta, Florian Rousseau, Anne-Caroline Chausson ou encore Guillaume Gille s’étaient relayés pour partager leur expérience.

Surtout, les « trois Mousquetaires » ont rencontré en fin de préparation olympique, en juin à Sarrians, Jean-Frédéric Chapuis, Arnaud Bovolenta et Jonathan Midol. Ça ne vous dit rien ? Ils avaient pourtant réalisé le dernier triplé français aux JO (d’hiver), en skicross à Sotchi 2014. Tout un symbole.

Une masterclass de management et de leadership qui fera date

Les trois pilotes seront « liés à jamais », comme ils l’ont déclaré à chaud ce soir-là de début août. Le sélectionneur, qui avait annoncé avant les Jeux arrêter sa mission quel que soit le résultat, en retire aujourd’hui « une grande fierté et un sentiment de mission accomplie ». Une masterclass qui fera date.

« Je devais amener l’équipe à un endroit où elle ne se pensait pas capable d’aller au départ, conclut-il. Surtout, faire en sorte que les acteurs aient le sentiment d’y aller par eux-mêmes. C’était ça le défi. Si j’avais dû l’imposer, ça ne serait jamais arrivé. »

Benoît GILLES

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Marseille, acteur majeur de l’immunologie mondiale

Le Marseille Immunology Biocluster (MIB) a officiellement été lancé, marquant une étape clé pour la recherche en immunothérapie en France. Ce projet, soutenu par une enveloppe de 96 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030, vise à positionner la France en leader mondial dans le domaine de l’immunologie.

A la préfecture des Bouches-du-Rhône, la signature officielle entre le Marseille Immunology Biocluster (MIB) et l’Agence nationale de la recherche (ANR) scelle des mois d’efforts et de préparation pour transformer la cité phocéenne en fer de lance de l’innovation en santé.

Ce Biocluster, financé par une enveloppe de 96 millions d’euros au titre du plan France 2030, porte l’espoir de développer des solutions thérapeutiques inédites pour les patients atteints de cancers, de maladies infectieuses et auto-immunes.

Pour Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce projet est aussi le symbole d’une souveraineté médicale renforcée : « C’est ici, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, que l’on va découvrir les traitements de demain », a-t-il affirmé, rappelant l’importance d’une France capable de générer ses propres avancées en immunothérapie.

L’idée est de faire du MIB un moteur de l’innovation au service des patients mais aussi un levier de dynamisation économique pour la région, avec la création de 2 000 emplois directs et l’implantation d’une trentaine de start-up.

Un modèle public-privé au service de la santé

Le projet se distingue par une approche hybride, mêlant acteurs publics et privés, académiques et hospitaliers, avec le soutien des collectivités locales.

Éric Berton, président d’Aix-Marseille Université et pilier de cette initiative, insiste sur la capacité de cette collaboration à accélérer la recherche : « Cette sélection démontre l’excellent niveau de la recherche sur notre territoire, les compétences des médecins et des enseignants-chercheurs et notre capacité à fédérer les acteurs moteurs du territoire », a-t-il souligné.

Emmanuelle Charafe-Jauffret, vice-présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, a également salué cette avancée pour la région : « Marseille Immunology Biocluster est l’accélérateur que nous attendions pour notre filière Santé, source d’innovation, d’emplois et de qualité de vie, qui figure parmi les six filières d’excellence de notre Agenda économique métropolitain. »

À ses côtés, Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille Provence, voit dans ce partenariat un modèle inédit de coopération public-privé : « Nous construisons un écosystème unique, orienté vers l’innovation et la compétitivité, pour positionner la France sur la carte mondiale de l’immunologie. »

Mettre au point trois nouveaux traitements sous dix ans

Dès 2025, le Biocluster prévoit d’installer ses premières plateformes technologiques sur le campus de Luminy, qui serviront de socle pour des essais cliniques en immunothérapie de pointe. En dix ans, l’objectif est de mettre au point trois nouveaux traitements, dont un médicament à fort potentiel de marché, tout en augmentant de 50 % le nombre d’essais cliniques de phases I et II.

Ce projet d’envergure dépasse la seule ambition thérapeutique : le MIB porte aussi un volet économique majeur. À terme, les retombées attendues pourraient transformer l’économie locale, avec un impact estimé à 2 milliards d’euros. Les 30 entreprises que le MIB ambitionne de faire naître à Marseille contribueront à ancrer la ville comme une place forte de la recherche et de l’innovation en santé, démontrant ainsi la capacité de la France à prendre la main sur les avancées médicales futures.

Olivier Rioult, nouveau représentant du RN à Marseille

Le Rassemblement National muscle son implantation dans la cité phocéenne avec la nomination d’Olivier Rioult comme délégué départemental adjoint en charge de Marseille.

Le Rassemblement National poursuit sa stratégie de renforcement dans les Bouches-du-Rhône. Ce mardi 12 novembre, Franck Allisio, député et président du groupe RN à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a annoncé la nomination d’Olivier Rioult comme délégué départemental adjoint, chargé de Marseille.

« Olivier fait partie des nouveaux visages du Rassemblement National. Son engagement montre notre capacité à rassembler largement au service des Marseillais. Nous sommes plus que jamais la seule alternance crédible à la gauche à Marseille », a souligné Franck Allisio.

Un ancien de la droite républicaine pour porter le RN

À 40 ans, Olivier Rioult possède un parcours diversifié entre la haute fonction publique et les responsabilités politiques. Diplômé en droit et en sciences politiques, il débute en politique auprès de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007, puis poursuit au sein de divers cabinets en région parisienne.

Son retour dans les Bouches-du-Rhône marque un tournant en 2017 lorsqu’il est nommé directeur adjoint de l’éducation et des collèges pour le Département, participant au lancement du « plan Charlemagne », un programme d’investissement de 2,5 milliards d’euros pour la rénovation des infrastructures éducatives.

En 2021, il devient secrétaire général des groupes d’élus majoritaires au Département et à la Métropole, un poste stratégique qui l’ancre dans la politique locale.

Son ralliement au Rassemblement National au printemps dernier, en vue des législatives consécutives à la dissolution, a été perçu comme une trahison par son ancienne famille politique. Candidat sous l’étiquette RN dans la 2e circonscription des Bouches-du-Rhône, Olivier Rioult a été battu au second tour par Laurent Lhardit, candidat du Nouveau Front Populaire, qui l’emporte avec 53,64 % des voix.

Malgré cette défaite, le RN voit dans son score de 46,36 % un signe de progression, marquant la première fois que le parti atteint le second tour dans cette circonscription. « Je suis heureux de poursuivre mon engagement politique aux côtés de Franck Allisio et pour le Rassemblement National, avec Marine Le Pen et Jordan Bardella », a-t-il affirmé.

L’artisan discret d’une recomposition politique

Ces dernières semaines, l’ancien collaborateur du cabinet de Martine Vassal au Département s’est imposé comme l’homme de l’ombre du RN, l’artisan discret ayant su rallier des élus métropolitains à leur cause. Ce travail de persuasion a abouti à la formation d’un groupe de douze élus sous la bannière « RN et Indépendants ».

Candidat malheureux dans la 2e circonscription (7e et 8e arrondissements de Marseille), il œuvre désormais à rapprocher les anciens alliés de la droite républicaine de l’extrême droite, dans une dynamique de regroupement sous l’étiquette du Rassemblement National.

Pour Olivier Rioult, l’objectif est clair : « Nous voulons réussir pour servir. Servir la France, servir la Provence, servir Marseille et les Marseillais. »

Sa nomination s’inscrit dans un contexte où le RN cherche à renforcer sa présence dans la cité phocéenne, considérant Marseille comme un point d’appui stratégique pour ses ambitions régionales et nationales.

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