samedi 3 mai 2025
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JO d’hiver 2030 : la Solideo sera bien implantée à Marseille

© Paris 2024 - I.Coust

Ce jeudi matin à Matignon, les décideurs du dossier des Alpes françaises pour les JO d’hiver 2030 ont validé l’installation à Marseille de la Solideo, la société de livraison des ouvrages olympiques. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Renaud Muselier en aura la présidence, en alternance avec son alter ego d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Une grande réunion de travail s’est tenue ce jeudi matin à Matignon, l’antre du Premier ministre, pour faire avancer le dossier des Alpes françaises, désignées en juillet dernier pour héberger les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en 2030

Autour de Michel Barnier se trouvaient le ministre des Sports Gil Avérous, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Renaud Muselier, son homologue Laurent Wauquiez, ainsi que le président du CNOSF David Lappartient.

Les candidats à la présidence du Cojop au révélateur de la transparence

Si « aucune décision n’a été prise » concernant la très attendue nomination d’un(e) président(e) du comité d’organisation (Cojop), trois candidats sont en balance : Martin Fourcade, Marie Bochet et Vincent Jay.

Chacun a ses défenseurs et ses atouts, mais chaque profil va devoir passer au tamis de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), pour débusquer d’éventuels conflits d’intérêt. Une réponse devrait intervenir « sous huit jours », avant une nomination prévue mi-décembre.

A l’inverse, deux décisions ont été actées ce jour. Tout d’abord, le comité d’organisation sera implanté dans les Alpes du Nord, à proximité de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry. Les Alpes du Sud récupèrent la très stratégique Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques).

Elle sera elle installée à Marseille, avec une présidence tournante entre Renaud Muselier et le nouveau président de la région Aura, Fabrice Pannekoucke.

Photo B.G.

La Solideo à Marseille, « une chance incroyable pour accélérer les aménagements du territoire »

« C’est une chance incroyable pour accélérer les aménagements du territoire, a confié ce jeudi soir Renaud Muselier au Méridional. Je suis dans la logique d’une candidature sobre, avec de la neige et des chalets, à l’inverse de Sotchi 2014 et de Pékin 2022. Ça s’inscrit dans des Jeux décarbonés et dans une desserte de mon territoire. »

Cette arrivée prochaine de la Solideo en Provence doit permettre de « débloquer des noeuds routiers » et ferroviaires (avec la Ligne Nouvelle Provence-Alpes-Côte d’Azur) et accélérer « l’aménagement d’un certain nombre de modifications structurelles » des stations, martèle le président de la région Sud. 

« C’est une belle histoire marseillaise, félicite Cédric Dufoix, qui fut le directeur des sites olympiques dans la région pour Paris 2024. Renaud Muselier a beaucoup œuvré pour que la Solideo s’installe ici. Je voudrais d’ailleurs rappeler l’excellent travail de la Solideo sur Paris 2024 ; elle a permis de livrer en temps et en heure les infrastructures nécessaires, comme la marina à Marseille. C’est un outil essentiel, notamment dans les années précédant les Jeux. » 

« Cela aura un impact positif, notamment en attirant des talents », annonce Dufoix

Un outil essentiel et une prise de guerre : « C’est important qu’une structure aussi stratégique s’installe à Marseille. Cela aura un impact positif, notamment en attirant des talents. La Solideo joue un rôle clé dans la préparation et la livraison des Jeux », rappelle Cédric Dufoix, au Méridional.

Alors que le gouvernement s’attelle à combler le déficit public, « une revue budgétaire » des Alpes françaises sera menée, selon Matignon, afin de contenir le budget « sous les deux milliards d’euros ». Il était envisagé jusqu’à présent deux milliards d’euros pour le Cojop et un milliard pour les infrastructures (Solideo).

B.G. et N.K.


Basket – Pro B : Mathieu Wojciechowski, capitaine blessé mais précieux pour Fos Provence

Mathieu Wojciechowski (ici à droite, avec Robert Turner III) au soir du maintien la saison dernière. Photo Rudy Bourianne.
Mathieu Wojciechowski (ici à droite, avec Robert Turner III) au soir du maintien la saison dernière. Photo Rudy Bourianne.

Blessé au poignet depuis le 1er octobre, le capitaine de Fos Provence Mathieu Wojciechowski reste mobilisé auprès de ses coéquipiers, qui se déplaceront ce samedi (20h) à Boulazac, pour le compte de la 14e journée de Pro B. Il se confie au Méridional.

Fos Provence Basket a touché le fond avant la trêve internationale en s’inclinant à Nantes (100-70) puis à domicile face à l’ASA Basket (83-96). En conférence de presse d’après-match, l’entraîneur Rémi Giuitta avait notamment rappelé l’importance des absences de Junior Etou et de Mathieu Wojciechowski, qui se remet toujours d’une fracture du scaphoïde.

Le capitaine fosséen, qui avait réussi un brillant début de saison avant de se blesser le 1er octobre dernier sur le parquet d’Aix-Maurienne, a parfaitement incarné les valeurs du club depuis son arrivée en janvier 2024. Son absence fait en effet cruellement défaut à l’effectif des BYers.

Alors qu’il poursuit actuellement sa rééducation avec un retour prévu en janvier 2025, Mathieu Wojciechowski a livré son ressenti sur la passe difficile traversée par ses coéquipiers avant le déplacement de ce samedi à Boulazac après deux semaines de coupure. Interview.

Qu’avez-vous pensé des deux derniers matchs perdus par Fos Provence Basket en championnat, face à Nantes et l’ASA ?

On avait une vraie volonté de prendre ces matchs avant ce petit break de novembre pour continuer sur une dynamique positive. Malheureusement, il peut y avoir des accidents de parcours. Il y avait un peu de fatigue, je pense qu’il y avait pas mal de facteurs qui étaient en notre défaveur. Mais il ne faut pas se trouver d’excuse. Il faut continuer de travailler. On sait qu’on a des bons atouts, de bonnes armes, mais il faut savoir reproduire la bonne recette, celle qui a fait qu’on a pu gagner et faire des bonnes prestations.

On a l’impression que l’équipe a perdu un peu de sa force de caractère depuis votre blessure…

J’ai endossé le rôle un peu de leader de cette équipe en apportant de l’énergie. Je pense qu’un gars comme Damien (Bouquet), qui a eu une blessure assez longue et qui est l’un des plus expérimentés de notre équipe, va encore mettre un peu de temps avant de revenir à son tout meilleur niveau. Junior Etou a un rôle aussi très important là-dessus, dans l’état d’esprit, Robert Turner III également. On a des gars qui ont cette casquette, capables de porter l’équipe. Personne n’est irremplaçable, mais on a aussi eu pas mal de blessures et Junior en a fait partie, et la hargne qu’il apporte nous a manqué sur le dernier match.

« Quand ta tête est au bon endroit, ton corps l’est aussi »

Quelle part prend l’aspect mental dans la situation actuelle du club ?

C’est hyper important. C’est un point vital. On se rend compte qu’au-delà des capacités de chacun, c’est énormément la tête et la confiance. Dans la préparation de la semaine d’entraînement, la préparation du match, etc. J’ai déjà travaillé avec un préparateur mental, justement pour prévenir, guérir et améliorer certaines choses.. Et ça m’a fait le plus grand bien parce que tu travailles beaucoup mieux ta préparation. Tu es beaucoup plus prêt, tu gères des situations différemment… Quand ta tête est au bon endroit, ton corps l’est aussi. C’est aussi simple que ça, je pense.

Quel est l’état d’esprit du groupe depuis la reprise ?

Même si je suis blessé, je suis tous les jours à la salle pour garder le contact avec les gars. Je ne les lâche pas. Et ça bosse bien. Ils ont fait une grosse semaine d’entraînement la semaine dernière avant le match amical à Avignon. Là, on est sur une semaine typique, on essaie de préparer ce match de Boulazac au mieux. On a enregistré le départ d’Illia (Sydorov), on espère récupérer un meneur de qualité rapidement pour apporter une autre dimension à l’équipe, tout simplement.

« Logiquement, je pourrai reprendre l’entraînement collectif dans un mois »

Avez-vous une idée d’une date de retour sur les parquets ?

Logiquement, si tout continue de se passer comme prévu, je pourrai reprendre l’entraînement collectif dans un mois. Je dois faire de la mobilité, du massage de la main, bouger les doigts tout doucement, parce j’ai quand même été immobilisé assez longtemps. Mais j’ai retrouvé la liberté, je n’ai plus mon attelle. Le temps de ma rééducation, je pourrai déjà courir et me remettre en état de forme, donc le moment entre lequel j’aurai le feu vert et celui où je pourrai rejouer mon premier match officiel sera, je l’espère, assez rapide.

Je prends les étapes comme elles viennent. Forcément, je voulais revenir le plus vite possible, mais en faisant les choses bien. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais changer ma mentalité. Malgré tout, c’est une très bonne nouvelle parce que ça aurait pu être beaucoup plus long. On s’était fixé la mi-janvier pour un retour.

Romain DAVESNE

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Voile – Les Marseillais Jérémie Mion et Jean-Baptiste Bernaz se lancent le défi du 49er

Photo B.G.

Après plusieurs participations aux Jeux olympiques, respectivement en 470 et en laser, les deux skippers du pôle France voile de Marseille repartent de zéro, à bord du dériveur double 49er, avec les JO de Los Angeles 2028 dans le viseur.

Comme après chaque Olympiade, le mercato de la voile a été animé au sortir de Paris 2024. Ce fut le cas tout particulièrement sur les bords de la Méditerranée, avec Camille Lecointre qui s’engage comme tacticienne en SailGP ou Lou Berthomieu qui passe du Nacra 17 au 49er FX, avec Mathilde Lovadina.

Mais la palme de la plus grosse surprise revient à des « petits jeunes » toujours plein d’envie : Jean-Baptiste Bernaz, après cinq participations consécutives aux JO en laser (5e à Rio 2016), et Jérémie Mion, trois JO d’affilée en 470 (6e en 2024), ont décidé de tout chambouler et de s’associer. « C’est un projet un peu dingue ! », s’enthousiasme ce dernier.

Cela ne s’est pas fait sur un coup de tête. « Super potes » dixit Mion (ils sont même partis en vacances cet été en bateau en Corse avec leurs compagnes), les deux avaient émis cette folle idée dès 2016. « On en avait parlé en rigolant avant Rio, en disant qu’on essaierait après les JO, explique Bernaz. Le timing n’a pas fonctionné à l’époque, on n’avait pas fini d’accomplir ce qu’on avait à faire dans nos catégories respectives. »

Photo B.G.

Un vrai « renouveau »

Revenus sans médaille d’une nouvelle campagne olympique, qui plus est disputée dans la rade de Marseille, l’heure de prendre la retraite sportive n’a pourtant pas encore sonné. A 37 et 35 ans, les deux skippeurs marseillais d’adoption changent également d’embarcation : les voilà sur 49er (prononcez Fortyniner). Un dériveur, olympique depuis 2000, long de 4,99 mètres et qui se navigue à deux.

« Ça fait vachement de bien, il y a longtemps qu’on n’avait pas ressenti la motivation des débuts, de tout réapprendre, de sentir progresser tous les jours »

Malgré son immense expérience de la mer, le duo est reparti de zéro, fin septembre. « Ça fait vachement de bien, il y a longtemps qu’on n’avait pas ressenti la motivation des débuts, de tout réapprendre, de sentir progresser tous les jours, décrit Jérémie Mion, qui n’avait connu que le 470 depuis 2007. C’est hyper gratifiant. Chacun de notre côté, on était arrivés un peu en haut du truc. Là, ça nous fait un renouveau. »

Comme des novices, ils ont évidemment dessalé (tombé à l’eau) au début, dû tout réapprendre sur ce bateau à trois voiles qui place les deux skippers au trapèze (sur les ailes latérales) et dû s’habituer à la coque plate, qui a vite fait de faire chavirer l’embarcation quand elle est vide. « C’est la particularité de ce support, il est instable, technique, très puissant, du coup la moindre erreur coûte cher », explique « Jer’ » Mion.

Dessaler, pour pousser les limites

« Au début, j’ai beaucoup dessalé, confie « Jibé » Bernaz en rigolant, mais c’est le cas sur tous les bateaux. C’est important, parce qu’on doit trouver les limites. Il faut chercher les sensations extrêmes. Aujourd’hui, on accélère un peu, on teste des choses un peu plus compliquées. »

Photo B.G.

Si Mion avait l’habitude de naviguer à deux, Bernaz, lui, découvre les joies et les exigences du binôme : « Ce n’est pas évident, il faut avoir des timings bien réglés avec une autre personne, il faut que ça matche. Heureusement, on est de la même génération, au même moment de nos carrières, avec l’envie de faire la même chose. C’est une super occasion ».

Les deux « anciens » de l’équipe de France de voile olympique vont pouvoir mettre à profit leur expérience de baroudeurs des mers. Ils peuvent également s’appuyer sur deux avantages importants. D’abord, leur corpulence.

Un gabarit idéal

« On a vraiment un super gabarit pour ce bateau », explique Jérémie Mion. Car, sans dire d’être lourd, il faut de la masse en appui constant pour faire contre-poids. « Je me battais depuis des années pour être le plus léger possible sur 470, ce qui allait à l’encontre de mon gabarit. Donc passer sur le forty, c’est un soulagement. »

L’autre point fort de leur aventure réside dans leur apprentissage : ils peuvent compter les conseils d’une paire experte en la matière, les Marseillais Julien D’Ortoli et Noé Delpech, qui avaient terminé cinquièmes à Rio en 2016 et leur ont vendu le bateau, grand-voile frappée du numéro 51.

« On sent qu’ils sont super à l’aise. Ce sont de très grands compétiteurs, ils connaissent le métier, constate Julien D’Ortoli, qui les suit régulièrement sur le zodiac.  Ils ne sont pas tout jeunes les pépères, alors c’est marrant de les voir apprendre un bateau. C’est une question de sensations, de feeling, de cohésion avec son coéquipier. »

Une formation accélérée auprès de D’Ortoli et Delpech

Membre du célèbre duo « JuNo », D’Ortoli professe une formation accélérée, « pour directement leur donner de bonnes habitudes ». « On essaie d’amener tout ce qu’on a appris, détaille-t-il. Avec Noé, on a fait du Forty pendant au moins quinze ans, on connaît vraiment bien ce bateau, on en est toujours aussi fascinés. C’est un vrai concentré de technique, de tactique, de fins réglages, de sensations. On voit à quel point c’est cool de s’entraîner, même de tirer des bords tout seuls, de faire des manoeuvres. La technique n’est pas toujours parfaite et elle ne le sera jamais parce que c’est super exigeant. Même moi quand je navigue, j’apprends toujours des choses à leur contact, avec leur vision, leur point de vue, leur ressenti. »

« La route est longue, on part quasiment de zéro. Si ça passe tant mieux, sinon on aura vécu une expérience extraordinaire. En tout cas, l’objectif est clair. Le but est non seulement d’aller aux Jeux, mais aussi de ramener cette médaille qui nous manque toujours à tous les deux »

Compétiteurs dans l’âme, Jean-Baptiste Bernaz (le pilote, qui tient la barre à l’arrière) et Jérémie Mion (l’équipier) ne font pas mystère de leurs ambitions. Même s’ils sont lucides sur leur marge de progression et sur le fait que, parmi leurs concurrents en France, figurent les champions du monde 2024 Clément Péquin et Erwan Fischer (12es des JO) et les champions d’Europe 2023 Lucas Rual et Émile Amoros. Rien que ça…

Photo B.G.

De l’ambition et une grosse concurrence

« On sait très bien que c’est un gros challenge que de changer de catégorie, à nos âges assez avancés, sur un bateau vraiment différent, assure Bernaz. On a envie de gagner ; on va attendre un petit peu pour retrouver le goût de la victoire, mais on met tout ce qu’il faut pour. »

Ils auront 41 et 39 ans au moment des JO de Los Angeles en 2028. Pas de quoi freiner leurs ardeurs. « Oui, la route est longue, on part quasiment de zéro, ajoute Jibé Bernaz. Si ça passe tant mieux, sinon on aura vécu une expérience extraordinaire. En tout cas, l’objectif est clair. Le fait d’avoir des compatriotes très forts est un avantage, le but est non seulement d’aller aux Jeux, mais aussi de ramener cette médaille qui nous manque toujours à tous les deux. »

L’exemple de Picon et Steyaert en 2024

« Pour l’instant on n’en est pas là, rappelle Jérémie Mion. On prend du plaisir à aller sur l’eau pour ne pas dessaler. On y croit à mort. C’est grisant. Charline (Picon) et Sarah (Steyaert) nous ont montré que c’était possible cet été ! »

En effet, il ne leur a pas échappé que les deux navigatrices de la « mama team » ont décroché la médaille de bronze aux JO 2024, à Marseille, en 49er FX, la version féminine et raccourcie. A 39 ans, Picon restait sur deux médailles en planche à voile (or en 2016, argent en 2021). Steyaert (36 ans), de son côté, comptait trois participations sur deux supports : laser (2008, 2012) et 49er FX (2016).

Un bel exemple à suivre, assurément, pour Bernaz et Mion.

Benoît GILLES

Para-ski alpin : la Fédération internationale ne reviendra pas sur le système polémique

Photo Grégory Picout

Dénoncés par le Briançonnais Arthur Bauchet dans Le Méridional, les nouveaux coefficients de pondération des chronos ne seront pas modifiés. A l’approche de la saison, la Fédération internationale de ski maintient que ce système est conçu pour garantir l’équité. 

C’est l’histoire du pot de terre contre le pot de fer. Le petit gagne rarement dans un combat inégal face à un géant. La saison de para-ski alpin commencera dans deux semaines par une manche de coupe du monde en Autriche, à Steinach am Brenner, avec de nouveaux coefficients de pondération des chronos, revus et corrigés durant l’intersaison. 

À première vue, rien à signaler, la Fédération internationale de ski (FIS) rappelant que « les coefficients ne sont pas adaptés à des individus ou à des groupes spécifiques, mais sont conçus pour garantir une compétition équitable entre les athlètes souffrant de différents handicaps ». Et que les « ajustements suivent un processus de révision bisannuel de longue date »

Sauf que Arthur Bauchet, qui règne en maître sur le grand cirque blanc depuis des années (quadruple champion paralympique, dix fois champion du monde, vainqueur de quinze épreuves sur les 22 l’hiver dernier), voit ces modifications comme une attaque personnelle en réponse à sa domination. « C’est de l’acharnement contre moi », juge le Haut-Alpin de 24 ans.

Bauchet qualifie ce système d’« injuste et inéquitable »

La semaine dernière, sur Le Méridional, le skieur de Briançon Serre-Chevalier avait poussé un coup de gueule, dénonçant à la fois « un système injuste et inéquitable » mais aussi la méthode employée pour obtenir ces nouveaux coefficients. 

Chiffres à l’appui, Bauchet, atteint de paraparésie spastique démontrait que ses temps (catégorie LW3) seraient pondérés de 3,1850 points de pourcentage en moins, alors que ses concurrents directs dans d’autres catégories de handicap verraient leurs chronos encore plus rabotés. 

Sportivement, cela va réduire les écarts, voire totalement relancer l’intérêt et le suspense dans les classifications de para-ski debout. Mais Arthur Bauchet pointait également du doigt la composition du groupe de travail ayant établi ces coefficients, qui comprenaient des rivaux (« Il y a un énorme conflit d’intérêt »). 

« Il n’est pas envisageable de revenir sur ces modifications, car le processus a été transparent, approfondi et inclusif »

Une semaine plus tard, la FIS a répondu à nos sollicitations et s’explique : « Le Conseil de la FIS a discuté et approuvé les nouveaux coefficients. Un rapport complet sur le travail effectué par les groupes de travail alpin et de ski de fond a été présenté par le représentant des para-athlètes, qui est également membre du Conseil de la FIS (le Néo-Zélandais Adam Hall, élu en juin, Ndlr). Les représentants français ont été très impliqués dans le processus. L’un des membres les plus actifs du groupe était français (le para skieur Jordan Broisin), tout comme le directeur de l’équipe para-alpine, qui a assisté à la plupart des réunions (Christian Femy, qui avait pourtant pointé « un manque de clarté et de démocratie »). Leur contribution a été respectée et prise en compte tout au long du processus »

La Fédération internationale de ski se montre donc ferme et définitive : « Il n’est pas envisageable de revenir sur ces modifications, car le processus a été transparent, approfondi et inclusif »

« Les propositions ont été acceptées à l’unanimité »

L’instance internationale retrace les longs mois de travail (depuis septembre 2023) effectués dans le but de « garantir l’exactitude des calculs » : elle s’est « associée à l’Université Politehnica de Bucarest et aux associations nationales de ski (ANS). En l’absence de consensus, un groupe de travail composé de 17 experts des ANS (entraîneurs, ex-entraîneurs, athlètes et directeurs sportifs expérimentés) et de 4 membres de la FIS a été formé et s’est réuni à plusieurs reprises en octobre (2024). Les propositions ont été acceptées à l’unanimité par le Comité des sports de neige et examinées par le Conseil exécutif, qui a approuvé l’option ayant reçu le plus de soutien ».

La Fédération internationale martèle, en conclusion : « Les coefficients mis à jour sont considérés comme un pas en avant pour garantir la confiance et l’équité dans le sport ». Les premiers résultats, en Autriche puis en France (Tignes les 16 et 17 décembre, Courchevel les 19 et 20), seront particulièrement scrutés pour voir leur impact sur la hiérarchie. 

B.G.

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Le marathon de retour en 2025 à Salon-de-Provence

Comme lors de la précédente édition en 2019, le marathon et le semi-marathon de Salon-de-Provence passeront par la base aérienne 701, devant les Alphajet de la Patrouille de France.

La 3e édition du marathon de Salon-de-Provence aura lieu le 5 octobre prochain. Les 10 000 concurrents attendus passeront dans la base aérienne, devant les avions de la Patrouille de France.

Coureurs, à vos agendas ! Le marathon de Salon-de-Provence sera de retour le dimanche 5 octobre 2025. Il s’agira d’ailleurs de la seule possibilité de courir cette distance mythique de 42,195 km dans les Bouches-du-Rhône l’an prochain.

Pour sa troisième édition (après 2016 et 2019), l’épreuve devrait s’élancer de la place Morgan et obtiendra le label bronze de la Fédération française d’athlétisme. Elle sera organisée par l’association Salon Marathon, présidée par Clément Ratto.

Courir sur le tarmac militaire, une opportunité unique

La « balade » s’effectuera sous les pins et dans les lieux emblématiques de la ville. Mais le passage au sein mêle de la base aérienne 701 constituera assurément clou du spectacle. Arpenter le tarmac militaire, sous le nez des prestigieux Alphajet de la Patrouille de France, cela aura quelque chose d’unique.

L’occasion parfaite de célébrer les 90 ans de l’Ecole de air et de l’espace, qui forme, à Salon, les futurs officiers en la matière.

Trois courses au programme, avec aussi un 10 km et un semi

Pour attirer un maximum de monde, les organisateurs voient les choses en grand. Et en triple : en plus du marathon, un 10 km et un semi-marathon (21,095 km) seront également au programme. L’ambition est annoncée : attirer 10 000 participants, pour en faire un événement d’envergure nationale.

Une grosse machine qui se veut fédératrice. L’association organisatrice estime entre 600 et 700 le nombre de bénévoles nécessaires à la bonne marche de l’épreuve et fait appel au concours des clubs sportifs salonais.

A noter que la Ligue Paca accueillera tout de même les championnats de France, à Sainte-Maxime, le 30 mars.

Inscriptions
La billetterie ouvrira dimanche 1er décembre sur le site du marathon de Salon-de-Provence.
10 km : 25 euros. Semi-marathon : 45 euros. Marathon : 75 euros.

Aubagne façonne les traditions avec son marché aux santons

Santons Campana, Aubagne.

Jusqu’au 29 décembre, le marché aux santons et à la céramique fait vibrer le cœur d’Aubagne. Traditions, artisanat et argile sont à l’honneur pour une édition riche en nouveautés et en festivités.

La magie des fêtes de fin d’année s’est installée à Aubagne avec l’édition 2024 du marché aux santons et à la céramique, un rendez-vous incontournable des traditions provençales. Jusqu’au 29 décembre, le cours Maréchal Foch se transforme en un village de chalets où céramistes, santonniers et artisans de renom invitent à plonger dans un univers riche en patrimoine et en créativité.

Cette année, l’accent est mis sur l’argile, symbole d’un savoir-faire ancestral et d’un art de vivre typiquement provençal. En rejoignant récemment la Route Européenne de la Céramique, Aubagne confirme son rôle central dans la mise en lumière de cet héritage.

Une célébration spéciale les 7 et 8 décembre

Plusieurs temps forts rythmeront cette édition, à commencer par l’Atelier de CC, une première animée par Cédric Vanni, artisan santonnier-créchiste qui puise son inspiration dans l’univers cinématographique de Marcel Pagnol pour ses créations uniques.

Les célèbres Ateliers Carbonnel seront également de la fête, tout comme de nombreuses animations (ventes de produits locaux, ateliers pour les enfants…)

Le village des santons en Provence promet quant à lui une immersion dans la vie d’autrefois, où chaque détail des personnages, animaux et décors est sculpté avec un soin remarquable pour restituer l’authenticité des traditions provençales.

Le week-end des 7 et 8 décembre marquera une célébration spéciale avec la Fête du Santon sous un chapiteau chauffé, où les maîtres-santonniers partageront leur passion avec le public. Un atelier de modelage d’argile avec Patrick Volpes et des déambulations musicales rythmeront ces deux journées festives.

Dans les allées du marché, petits et grands découvriront des crèches minutieusement élaborées, des décorations, des bijoux et des objets d’art de la table. Chaque détail des santons et des décors rappelle la vie d’antan, rendant hommage aux métiers d’autrefois. Ce marché est aussi l’occasion idéale pour dénicher des cadeaux originaux ou simplement s’imprégner de l’atmosphère chaleureuse des fêtes.

> Le marché est ouvert tous les jours de 10h à 19h, sauf le 24 décembre (jusqu’à 16h30) et fermé le 25 décembre. L’entrée est gratuite, offrant à tous l’opportunité de découvrir un pan vivant du patrimoine provençal.


Dans le centre-ville de Marseille, une dynamique commerciale à deux vitesses

Le centre-ville de Marseille traverse une période de mutation. La CCI Aix-Marseille-Provence a dévoilé une étude sur la dynamique commerciale entre 2021 et 2023. Une analyse qui révèle des disparités profondes.

Le centre-ville de Marseille traverse une période de mutation. La CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence a révélé les résultats d’une étude menée entre 2021 et 2023.

Cette analyse, basée sur les données de plus de 200 commerçants et des indicateurs clés, met en lumière des disparités profondes : des zones historiques en difficulté, des axes en pleine transformation et quelques secteurs qui affichent une belle résilience.

Des vitrines historiques à réinventer

Les axes commerciaux emblématiques de Marseille, comme les rues de Rome, Saint-Ferréol, République ou la Canebière, montrent des signes de fragilité. Si ces zones restent incontournables, elles peinent à s’adapter aux nouveaux enjeux, avec une baisse continue de leur attractivité.

La rue de Rome illustre bien les défis du centre-ville. Divisée en deux segments, elle présente des contrastes marqués : la partie basse, reliant la Canebière à la Préfecture, souffre d’un taux de vacance élevé et d’une offre vieillissante.

À l’opposé, la partie haute, vers Castellane, montre une relative stabilité grâce à une mixité commerciale et à une présence accrue de services de proximité. Ces disparités reflètent les difficultés des grandes artères historiques à s’adapter à un contexte économique et social en pleine mutation.

La Canebière, vitrine symbolique de Marseille, peine également à retrouver son éclat d’antan. Les locaux vacants s’y multiplient et le renouvellement de l’offre reste insuffisant pour répondre aux attentes d’une clientèle en évolution.

Ce déclin fragilise davantage une zone déjà marquée par des tensions sociales et économiques.

Autrefois cœur battant du commerce phocéen, la rue Saint-Ferréol n’échappe pas à la règle. Les boutiques ferment, la fréquentation diminue, accentuant la nécessité d’une requalification en profondeur pour relancer cet axe stratégique.

Le Vieux-Port, un pilier fragile mais stratégique

Le périmètre du Vieux-Port continue de jouer un rôle clé dans l’économie locale. Le taux de vacance a diminué, passant à 11 % (contre 13 % en 2019), témoignant d’une légère amélioration.

Les cafés et restaurants, qui occupent 65 % des locaux, restent le moteur principal de cette zone animée par le tourisme et la convivialité. Cependant, ce dynamisme cache une instabilité structurelle, notamment sur le Quai du Port, où le turnover des enseignes est particulièrement élevé.

Les cafés et restaurants, moteurs d’une reprise inégale

Le secteur de la restauration, moteur de l’attractivité marseillaise, confirme sa reprise post-Covid. Avec plus de 130 transactions enregistrées sur la période étudiée, et une année record en 2022, cette activité joue un rôle clé dans le renouveau du centre-ville.

Les établissements situés dans des secteurs stratégiques comme le Vieux-Port, mais aussi la rue de la République et le cours d’Estienne d’Orves, bénéficient de cet élan.

Néanmoins, la tendance générale reste marquée par une baisse des valeurs locatives et des fonds de commerce, freinant l’installation de nouvelles enseignes.

Seules certaines zones, comme la rue de la République et le cours d’Estienne d’Orves, affichent une stabilité des prix, témoignant d’un potentiel encore à exploiter.

Rue de la République, un potentiel à révéler

Reliant le Vieux-Port à la Joliette, la rue de la République bénéficie d’un emplacement stratégique. Son architecture haussmannienne et ses locaux spacieux en font un cadre attrayant, mais les loyers élevés freinent parfois l’installation de nouvelles enseignes.

Bien que stable sur le papier, cette artère peine à exploiter tout son potentiel, restant dans l’ombre des zones touristiques voisines. Pourtant, avec des valeurs locatives stables et une position centrale, elle pourrait devenir un levier essentiel pour le renouveau du centre-ville.

Paradis et Opéra, des zones qui se démarquent

En revanche, certaines zones tirent leur épingle du jeu. Avec ses boutiques haut de gamme et un taux de vacance de seulement 6 %, la rue Paradis consolide sa position comme l’un des axes les plus dynamiques du centre-ville, attirant une clientèle exigeante et fidèle.

Le quartier de l’Opéra est un autre exemple de renouveau urbain. Piétonnisé depuis 2019, ce secteur a bénéficié d’aménagements qui ont transformé les rues Molière, Corneille et Saint-Saëns en espaces plus accueillants.

La requalification a renforcé son attractivité, attirant une clientèle diversifiée et favorisant l’implantation de nouveaux commerces. Les commerçants de l’Opéra, portés par ces transformations, signalent des chiffres d’affaires en hausse, contrastant avec le marasme ambiant.

Commerçants préoccupés et évolution des modes de consommation

L’étude met également en lumière un sentiment d’inquiétude largement partagé par les commerçants. Plus de la moitié des répondants (52 %) déclarent une baisse de chiffre d’affaires pouvant aller jusqu’à -30 %.

Les causes sont multiples : les grèves et violences urbaines (mentionnées par 72 % des commerçants) ont perturbé l’activité, le stationnement (55 %) compliqué décourage les visiteurs et l’essor du e-commerce modifie les habitudes de consommation.

En parallèle, l’évolution des modes de consommation, marquée par le télétravail et la montée en puissance du e-commerce, impacte directement la fréquentation des boutiques physiques.

Les périodes traditionnelles de soldes, autrefois des temps forts pour les commerces, perdent progressivement de leur attrait. En revanche, les animations ponctuelles, telles que les braderies et les événements touristiques, continuent de drainer des flux importants, démontrant l’importance de ces rendez-vous pour revitaliser le centre-ville

Si le centre-ville de Marseille retrouve quelques couleurs le samedi, porté par une hausse de fréquentation, les défis restent nombreux. Entre fragilités persistantes et poches de dynamisme, l’avenir de cette vitrine commerciale marseillaise semble suspendu à des choix stratégiques et à la capacité des acteurs locaux à inverser durablement la tendance.

N.K.

Cyclisme – Stéphane Garcia, la candidature de l’apaisement et de la maturité pour la Ligue régionale

Le Vauclusien Stéphane Garcia brigue la présidence du comité régional de cyclisme, où il est venu déposer jeudi sa liste de candidature. Photo B.G.

Sept ans après avoir présenté une liste non conforme, le président du BMX Club Sarrians Stéphane Garcia (54 ans) est le seul candidat pour succéder à Christian Lazarini à la tête du comité région Sud de cyclisme. Il se présentera avec « un discours de paix » à l’AG du 21 décembre.

Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis novembre 2017. Voilà sept ans, presque jour pour jour, Stéphane Garcia embrasait le comité régional de cyclisme (alors en passe de fusionner Provence et Côte d’Azur), avec une campagne agitée et une candidature finalement jugée « non conforme aux dispositions statutaires ».

Christian Lazarini – qui présidait le comité du Var depuis 1982 – avait alors pris la tête de la Ligue. Ce dernier, largement réélu en 2021, ne brigue pas un troisième mandat consécutif, à 72 ans, après avoir redressé la barre financière et sportive.

Ce qui laisse donc un boulevard à Garcia et peu de suspense quant à l’issue de l’élection du nouveau président du comité région Sud Paca, samedi 21 décembre prochain, à Taradeau (Var). Il est le seul en lice, après que la période de dépôt des candidatures s’est refermée samedi dernier.

Ancien élu fédéral, marié à Myriam, père de 3 enfants et même « papi » depuis l’an passé, Stéphane Garcia sait qu’il n’aura pourtant pas la partie facile. À 54 ans, le Vauclusien semble s’être patiné avec le temps et « les coups » reçus.

Surtout, son bilan en tant que président du club de BMX de Sarrians (depuis 2015) parle pour lui : il compte dans ses rangs le champion du monde 2023 et médaillé de bronze olympique 2024 Romain Mahieu, il a entièrement refait la piste et bâti une butte à 8 mètres, sur laquelle l’équipe de France est souvent venue s’entraîner avant les JO et qui accueille régulièrement des compétitions internationales, telles que des manches de coupe du monde.

Stéphane Garcia, entouré de son équipe (*), veut imprimer la même ambition pour le comité régional, avec un fonctionnement démocratique. Et aller vite. Entretien.

Cette fois, c’est sûr, votre liste est conforme et ne sera pas invalidée ?

Stéphane Garcia. Plein de gens ont travaillé à mes côtés pour bâtir cette liste, pour qu’elle soit validée. Ça me rappelle sept ans en arrière… Ces années auront été bénéfiques, entre-temps j’ai été élu au Conseil fédéral, puis je me suis consacré à 100 % au club de Sarrians.

Il y a sept ans, je me sentais prêt, or sans doute ne l’étais-je pas, ou pas suffisamment. De tout échec, il faut en tirer du bon. Aujourd’hui j’arrive avec un discours de paix, plutôt que de vouloir taper dans le vif, comme j’ai pu le faire à une époque. Je suis content parce que la boucle serait bouclée.

Pourquoi souhaitez-vous être candidat à la présidence ? Vous êtes d’ailleurs le seul, ce qui évite une mise sous tutelle de la FFC.

Je n’ai jamais réfléchi à une éventuelle mise sous tutelle. Je suis candidat parce que beaucoup de gens au niveau politique sportive m’ont sollicité. Pour être clair, ce n’était pas mon objectif jusqu’à début septembre. Je sais que je pourrai compter sur les gens qui me l’ont demandé si je deviens président. Je pourrai m’appuyer sur eux.

« On va essayer de faire du comité régional Paca un monstre des comités français, (…) aider nos clubs à être encore plus performant »

L’objectif est de réaliser ce que j’ai fait à Sarrians : on a fait d’un petit club un monstre international. On va essayer de faire du comité régional Paca un monstre des comités français. Aujourd’hui, ce comité va bien financièrement, c’est une évidence.

Il va bien aussi sportivement, grâce aux clubs. Il faut rendre hommage aux clubs. Ce n’est pas l’action du comité qui a fait que nos clubs ont performé. Donc aujourd’hui, on va aider nos clubs à être encore plus performant.

Quelles actions voulez-vous mener en priorité ?

J’ai listé trois axes forts. D’abord, la formation des arbitres et des dirigeants. Il faut les accompagner, faire du recyclage. Pour cela, je vais m’appuyer, je l’espère, sur un CTS (Conseiller technique et sportif, poste vacant depuis le court passage de François Lamiraud en 2018). J’ai déjà commencé à travailler pour en avoir un.

Ensuite, je veux vraiment aider les clubs, notamment dans les organisations. Je sais que les clubs souffrent, en particulier ceux de la route. Je vais faire des états généraux du cyclisme sur route, on convoquera tous les dirigeants de ces clubs et je m’appuierai sur les compétences de Jean-Luc Correard (AVC Aix), qui sera mon bras droit pour la route.

« L’idée est d’essayer de mettre un grand coup de pied dans tout ce qui ne va pas »

On va faire en sorte d’impliquer d’anciens coureurs professionnels, j’en ai déjà parlé à Yoann Bagot et à Maxime Bouet. L’idée est d’essayer de mettre un grand coup de pied dans tout ce qui ne va pas, pour aider les dirigeants sur les plans administratifs et financiers.

Je rappelle que le comité n’est pas là pour faire de l’argent, mais pour redistribuer. OK, il est important d’avoir un « matelas » pour fonctionner, mais je ne me taperai pas sur le ventre parce que le comité a beaucoup d’argent sur son compte en banque.

Quel est votre troisième axe de travail ?

Les jeunes. Mon ambition est de retrouver des équipes de jeunes avec le maillot Région Sud dans des courses nationales et internationales ; ce sont eux les futurs cadres de nos équipes. Nous constituerons une équipe DN route féminine, on enverra des jeunes rouler un peu partout en France. Ils constitueront le futur vivier de l’équipe pro Nice Métropole, de l’AVC Aix…

Alors que le VTT et le BMX se portent bien dans la région, vous allez vous focaliser sur la route ?

Aujourd’hui, tout le monde sait que la route et la piste sont malades. On va les aider. Concernant le BMX, je suis impliqué dedans, je n’ai rien à dire, les structures sont saines, les organisations sont belles. Du côté du VTT, ça marche très bien, même si je pense qu’on a aussi besoin d’avoir une équipe de filles.

Pour le reste, ça va aller vite, j’ai averti : j’ai quatre ans pour agir, un mandat.

On sent un discours empreint de maturité et mobilisateur. Votre but principal est de rassembler ?

J’ai pris beaucoup de coups. Peut-être que je peux dire merci à ceux qui m’en ont donné. J’aime bien qu’on me fasse mal pour être encore plus fort. Je crois être plus mature désormais. Je sais très bien que je ne me ferai pas des amis vis-à-vis des présidents des autres comités régionaux, ils vont voir que l’équipe de Garcia va bousculer la hiérarchie.

On (le club de BMX Sarrians) a organisé des événements mondiaux, participé au triplé olympique cet été. On ne peut pas me dire que je n’ai rien fait. Quand j’ai pris la présidence du club, il faisait 17 000 euros de chiffre d’affaires, aujourd’hui il est à 1,2 million d’euros. Je n’ai pas de conseils à recevoir de qui que ce soit, par contre je vais m’appuyer sur une équipe plus que compétente. Je suis très bon en BMX mais beaucoup moins dans les autres disciplines.

Benoît GILLES

La liste du candidat Stéphane Garcia « Unis pour le cyclisme en région Sud »
VTT : Fanny Etheve, Christian Seguin. BMX : Kevin Levelu, Florian Rey. Sexe minoritaire : Mathilde Bernard, Marie Delpeyroux. Loisir : Yves David. Médecin : Chantal Rose.
Collège général : Sven Calus, Lionel Chiapello, François Conti, Jean-Luc Corréard, Vincent Didelot, Stéphane Garcia, Guillaume Gonzalez, Eric Juillet, Laurent Leboucq, Séverine Lopes Dias, Paul Marson, Eric Marxer, Sandrine Mirtillo, Julien Nugue, Arnaud Ridel, Ridha Sahraroui.

L’OM de retour samedi à la Commanderie

Crédit photo : Rudy Bourianne

Mis au vert par Roberto De Zerbi jusqu’à vendredi, les Olympiens seront de retour samedi à la Commanderie. L’OM recevra l’AS Monaco au Vélodrome, dimanche soir, pour le compte de la 13e journée de Ligue 1.

Changer les habitudes pour enfin gagner au Vélodrome ? C’est le choix qu’a fait Roberto De Zerbi en mettant son équipe au vert à partir de ce mardi, et jusqu’à vendredi. Dans un lieu tenu secret, à environ deux heures de la Commanderie, le coach italien a donc réuni joueurs, staff technique et direction sportive pour un mini-stage, comme l’a révélé l’Equipe.

L’objectif : préparer ses troupes avant le choc de dimanche soir (20h45) contre l’AS Monaco et enfin retrouver la victoire au Vélodrome.

Tous seront de retour samedi pour la traditionnelle conférence de presse d’avant-match, à la mi-journée, qui sera suivie de l’entraînement au centre Robert-Louis-Dreyfus.

R.B.

Vélo Club La Pomme-Marseille, un demi-siècle d’échappée belle et d’amitié

La montée en puissance du VC La Pomme-Marseille dans les années 2000 a conduit à la création d'un team professionnel, en 2011.

Véritable institution sportive créée en 1974, le VC La Pomme-Marseille célébrera ce samedi 30 novembre son cinquantenaire. L’occasion de rendre hommage aux créateurs, à Jean-Pierre Carminati, aux bénévoles, en présence de certains des 60 coureurs professionnels passés dans ses rangs. Mais aussi de préparer l’avenir.

On n’a pas tous les jours cinquante ans. Alors, le Vélo Club La Pomme-Marseille sortira ses habits de gala samedi 30 novembre pour fêter son demi-siècle d’existence dans un cadre solennel, le Palais du Pharo.

« Nous souhaitons rendre hommage à ceux qui ont créé le club et ceux qui l’ont fait prospérer, mais aussi remercier les collectivités locales qui l’accompagnent depuis le début », explique Patrick Sorin, l’actuel (depuis trois ans) et 14e président d’une institution aux 270 licenciés.

Près de 250 personnes assisteront à cette soirée placée sous le signe « de la communion », dont de très nombreux anciens coureurs passés dans ses rangs avant de connaître le monde professionnel : Evaldas Siskevicius, Mathieu Delarozière, Rémi Pauriol, Nicolas Roche, Julien El Fares, Maxime Bouet ou encore Julien Antomarchi.

Le 17 juin 1974 naquit le VC Pomme… à la Grognarde

Tout commença… du côté de la Grognarde, où le VC Pomme, son appellation initiale, nait le 17 juin 1974, par la volonté de « types du quartier désireux de rouler ensemble ». Premier président, Serge Bolley (absent ce samedi pour raisons de santé) affuble tous ses copains de tenues orange, pour rappeler les couleurs de son ancienne équipe pro, Bic.

Ce maillot sera d’ailleurs exposé au Pharo, pièce majeure d’un musée éphémère retraçant la riche histoire du club de l’est marseillais. « C’est un club extrêmement intéressant, fort d’une très riche histoire. On s’identifie et s’attache très vite », remarque Patrick Sorin, avec son œil neuf, puisqu’il n’en est membre que depuis 2019.

Il a fallu de longues recherches, ces derniers mois, pour dénicher photos d’époque, maillots, coupes et même un vélo Reynolds 753 en acier. Histoire de montrer l’évolution technologique, mesurer le temps qui passe, inexorable, inarrêtable, un vélo de contre la montre dernier cri acheté l’an dernier pour les juniors, sera également exposé.

Jean-Pierre Carminati « au coeur de tout »

Avant de virer au blanc et bleu phocéen, la couleur orange a été portée pendant plusieurs années. Celles où le club grandit, fédère, attire, déjà. Jo Roche, présent au lancement, n’a jamais quitté la Grognarde, pas plus qu’il n’a manqué une seule cotisation à ce qui deviendra très vite le Vélo Club La Pomme-Marseille. Jo est aujourd’hui le seul rescapé des débuts à être toujours licencié.

Et Jean-Pierre Carminati, alors ? S’il n’est arrivé qu’en 76, l’histoire retiendra qu’il en est la mémoire vivante, l’homme lige, un ancien président de plein exercice (96-2004) et président d’honneur depuis. « C’est une part importante de ma vie », confie-t-il dans un euphémisme qui lui ressemble tant.

Il pourrait en parler des heures. Et encore, ça ne suffirait pas pour raconter, avec délice et malice, les milliers d’anecdotes qui se bouscule dans sa mémoire.

« La Pomme, ce n’est pas seulement des avions de chasse, c’est aussi des gens qui font du vélo à 80 ans passés »

C’est lui qui a créé les « Bosses » en 1994, d’abord « marseillaises », puis « du 13 » et maintenant « de Provence ». Une cyclosportive qui aurait pu ne pas connaître de seconde édition après un essai raté (200 participants). « Fiasco financier, succès d’estime », résumera joliment Jean-Pierre Carminati. Aujourd’hui, l’épreuve draine chaque fin d’été 2500 cyclistes dans l’arrière-pays.

« Qu’on ne s’y trompe pas, les 50 ans du club, c’est une soirée dédiée à Jean-Pierre. Il est au coeur de tout », martèle Patrick Sorin, empreint d’émotion à l’évocation de son illustre prédécesseurs. Ce dernier le lui rend bien : « Patrick a pris les choses en main, son arrivée (élu en novembre 2021) a été une bénédiction. Faisons en sorte que le Vélo Club La Pomme-Marseille nous survive ! »

Vêtus de orange à l’origine, les « Pommiers » ici au sommet du mont Ventoux.

De l’école de cyclisme en 1985 au monde professionnel en 2011

Le club a longtemps élu domicile dans un sous-sol de la Valentine, chez Carminati. Ce n’est qu’en 1999 que le VCPM s’est installé dans les locaux actuels le long de l’A50, jouxtant le stade de La Pomme. Ces bureaux, devenus vétustes, bénéficient actuellement de travaux d’agrandissement, afin d’améliorer les conditions des salariés et l’accueil des publics. « C’est une nouvelle étape pour le club », annonce le président.

Des étapes, il y en a eu beaucoup (*). Parmi les principales, la création de l’école de cyclisme dès 85 dit bien toute l’importance accordée au fil des décennies à la formation. Le centre de formation voit le jour en 1994, avec un illustre parrain, le tout frais champion du monde Luc Leblanc.

Sportivement, le club récolte les fruits de la Pomme au début du 21e siècle. Il passe de la DN3 (2002) au monde professionnel (2011) en passant par la victoire en coupe de France Look (2007) et l’accès en élite amateurs (DN1) en 2009. « Ces années ont permis au club de devenir une référence nationale voire internationale en matière de formation et de détection », félicite Patrick Sorin.

Des stars locales et gloires internationales

Parmi les plus illustres coureurs de cette période, personne n’a oublié les purs marseillais Rémy Di Grégorio, Thomas Rostollan, Benjamin Giraud ou le petit dernier, le Ciotaden Maxime Decomble.

Tout le monde se souvient aussi de ceux qui sont devenus des stars du peloton professionnel : les Irlandais Dan Martin et Sam Bennett, le Letton Toms Skujins, le Sud-Africain Daryl Impey, le Japonais Fumy Beppu et bien d’autres…

De tous âges, l’amitié et la confiance ont été un ciment suffisamment solide pour construire les fondations et les succès, pour l’aider aussi à traverser les rares tempêtes. « Dans une année olympique, c’est bien de faire la promotion de la vie associative marseillaise et du boulot abattu par nos bénévoles admirables. Et par extension, c’est la promotion du sport car nous sommes des militants des valeurs du sport », explique Patrick Sorin, qui a son actif la création d’un club des partenaires fort de 25 entreprises et mis sur pied une opération « Roulons contre le cancer de la prostate », parrainée par Bernard Hinault.

Au sein du club marseillais, la section cyclosportive se montre très dynamique.

Des seniors aux minots, une tradition en mouvement

Le président actuel, proviseur à la retraite et cyclo averti, mouille le maillot à raison de trois sorties hebdomadaires. Chaque samedi, c’est un paquet de cinquante cyclosportifs qui se retrouvent pour pédaler. « La Pomme, ce n’est pas seulement des avions de chasse, c’est aussi des gens qui font du vélo à 80 ans passés », constate-t-il.

Le VC La Pomme-Marseille prend à bras le corps son action sociale depuis plus de vingt ans, avec une montée en puissance régulière de la mise en application du dispositif « Savoir rouler à vélo », à fort enjeu éducatif, notamment dans les quartiers défavorisés.

Samedi 30 novembre, les photos auront jauni, les éloges pleuvront sur les dévoués bénévoles qui ont permis à La Pomme d’arriver à l’âge respectable des 50 ans sans se faner. 

Mais tous les regards seront tournés vers l’avenir. Vers cette jeunesse qui sera chargé de perpétuer la tradition. Avec la dernière photo d’un vibrant diaporama qui mettre en scène les minots de l’école de cyclisme, surmontés de ces mots : « Rendez-vous pour le centenaire ».

Longue vie au fringant quinquagénaire.

Benoît GILLES

* LES DATES CLÉS DU VC LA POMME-MARSEILLE
17 juin 1974 : Naissance.
1985 : Création de l’école de cyclisme.
1994 : Création du centre de formation, parrainé par le champion du monde Luc Leblanc.
1994 : Création des Bosses marseillaises.
1995 : Deviennent les Bosses du 13.
1998 : Création du team VTT.
2000 : Premier titre national : Alexis Mingot champion de France Espoirs de poursuite.
2003 : Reprend l’organisation du Tour juniors Paca (jusqu’en 2007).
2005 : Rémi Pauriol champion de France Elite.
2008 : Deux titres mondiaux, Arnaud Jouffroy chez les juniors en cyclo-cross, Fabio Duarte (Colombie) en Espoirs sur route.
2011 : Création du team pro sur route (jusqu’en 2014), qui deviendra ensuite Delko (jusqu’à sa disparition en 2021).
2013 : Création de la Six Saintes.
2016 : Les Bosses deviennent « de Provence ».
2015-2019 : Nombreux titres remportés, avec Sofiane Mérignat meilleur junior français, Jean-Marc Maurin champion du monde Masters, Marc Brustenga lauréat coupe de France DN3.
2022-2023 : Les juniors gagnent le classement national par équipes, Hugo Tapiz et Maéva Plagniol montent sur le podium des championnats de France de l’Avenir.
2024 : Maxime Decomble champion de France Espoirs du contre-la-montre.

Tout fraîchement sacré champion du monde, Luc Leblanc (au centre) avait parrainé le centre de formation du VC La Pomme-Marseille, lors de son lancement en 1994.