mardi 13 mai 2025
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Trois pilotes marseillais sauvent un capitaine en détresse

En pleine tempête, trois pilotes marseillais sauvent le capitaine d’un paquebot en détresse, victime d’un malaise cardiaque. Une intervention héroïque saluée par le président de la Région.

Vendredi 6 décembre, 19 heures. Le Costa Fascinosa, géant des mers de la compagnie italienne Costa Croisières, fend les vagues en direction de Barcelone. À son bord, 2 500 passagers et, sur la passerelle, une urgence. Le commandant s’effondre, foudroyé par un malaise cardiaque.

À Marseille, le mistral hurle. Rafales à 100 km/h, houle de trois mètres. Pas d’hélicoptère en vue. La capitainerie alerte le CROSS Med. Une mission de sauvetage s’organise en pleine tempête. Trois hommes répondent présent : Jean-François Suhas, Stéphane Rivier et Nicolas Petit, pilotes maritimes aguerris. Direction la pilotine Gracieuse, à l’assaut des éléments.

Une situation inédite et imprévue

« Ce qui nous est arrivé là, on ne l’avait jamais imaginé, même pas en simulation », confie Jean-François Suhas au Méridional. Bien qu’habitués à gérer des situations complexes en mer, les pilotes de Marseille-Fos ne sont pas spécifiquement formés pour intervenir en pleine tempête sur un paquebot dont le commandant est en détresse.

« Lorsque j’ai appris qu’il s’agissait du commandant, tout a changé », raconte-t-il. Sans son commandant, la gestion et la coordination du navire de 290 mètres dans des conditions extrêmes devenaient plus complexes. « Transférer un capitaine en fauteuil médicalisé, par 50 nœuds de vent et trois mètres de houle, c’est hors normes », poursuit-il.

Cette mission imposait d’improviser rapidement un plan d’action, tout en s’adaptant aux conditions extrêmes. « Nous avons établi une stratégie en trois volets : stabiliser le navire, coordonner l’intervention médicale et assurer le transfert en toute sécurité. »

Une manœuvre millimétrée

À bord du Costa Fascinosa, les pilotes identifient la zone de l’Estaque comme point de mouillage idéal, suffisamment proche de la passe nord pour éviter toute perte de temps. Le navire est stabilisé grâce à un ajustement constant des propulseurs avant et arrière. La coordination entre la passerelle et la pilotine est essentielle. Stéphane Rivier prend la manœuvre en main à la passerelle, assisté du second capitaine.

Pendant ce temps, Nicolas Petit reste à bord de la pilotine pour préparer l’arrivée de l’équipe médicale d’urgence du Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille (BMPM). Composée de quatre personnes, dont un médecin et un infirmier, elle est équipée de matériel d’urgence, notamment un électrocardiogramme mobile et des perfusions.

Une évacuation sous haute tension

À 20h30, la pilotine Gracieuse se glisse contre le paquebot. Chaque geste est calculé au millimètre pour affronter les secousses brutales des vagues. Jean-François Suhas et Nicolas Petit prennent en charge le capitaine, installé dans un fauteuil médicalisé bardé de perfusions et d’électrodes. « Nous avons dû porter le capitaine à mains nues jusqu’au cockpit de la pilotine, où l’équipe médicale l’a pris en charge. »

À 20h30, la pilotine Gracieuse est amarrée au sabord tribord du paquebot, une plateforme utilisée pour les opérations de transfert en mer. La manœuvre est périlleuse : la houle et les vents violents menacent de déséquilibrer l’embarcation à chaque instant.

La descente vers la pilotine, sous la houle et les vents violents, est une épreuve. En moins de 45 minutes, le capitaine est en sécurité, transféré dans une ambulance en direction de l’hôpital. Le Costa Fascinosa reprend sa route à 22h, sous la conduite de son second capitaine, et poursuit son voyage vers la Guadeloupe. Les passagers, bien au chaud dans leurs cabines, n’auront jamais su qu’ils frôlaient la catastrophe.

Le capitaine, lui, reste hospitalisé. « Il a subi deux opérations et ne peut pas encore voyager. Nous espérions aller le voir aujourd’hui (vendredi 13 décembre), mais son état reste préoccupant », confie, inquiet, Jean-François Suhas.

Ce vendredi, à l’issue de la séance plénière de la Région Sud, Jean-François Suhas, Stéphane Rivier et Nicolas Petit ont été décorés de la médaille d’argent de la Région pour leur action héroïque. Une distinction qui salue leur bravoure face à des conditions extrêmes et leur dévouement au service de la sécurité maritime.

Athlétisme – Le Marseillais André Giraud tire sa révérence

Le Marseillais André Giraud a présidé la Fédération française d'athlétisme de 2016 à 2024. Photo FFA

Après deux mandats, André Giraud quitte ce samedi 14 décembre la président de la Fédération française d’athlétisme. Il dresse le bilan de ses huit années, entre actions sociales, crises et bilan sportif mitigé.

Depuis soixante ans, André Giraud a tout connu dans l’athlétisme. Du bénévolat à la Sco Sainte-Marguerite à la création de Marseille-Cassis (une idée qu’il a eue en préparant ses marathons), en passant par le comité départemental et la Ligue Paca, l’ancien professeur de mathématiques arrive aujourd’hui au bout de son engagement. Il quitte son fauteuil de président d’une des principales fédérations olympiques, bien que peu pourvoyeuse historiquement en médailles.

Il fait le bilan de ses huit années (2016-2024) à la tête de la FFA. Ce samedi, trois hommes sont en lice pour lui succéder : Philippe Lamblin, Jean Gracia, Bernard Hoze. Interview d’un homme viscéralement passionné de l’athlé et de Marseille, attachant et qui a tenté d’écoper un bateau à la dérive au fil des saisons houleuses marquées par le Covid, les cas de dopage ou les changements de DTN.

Vous présidez votre dernière assemblée générale à la Fédération française d’athlétisme. Quel est votre état d’esprit ?

J’ai le sentiment du devoir accompli. On a vécu deux mandats particuliers, même si ça n’explique pas tout.  J’ai terminé mon premier mandat pendant la crise du Covid puisque j’ai été réélu en visio. J’ai vécu un deuxième mandat avec deux Jeux olympiques, au début à la fin.

Ça a été une expérience extraordinaire parce que, placé face à des difficultés auxquelles on ne s’attendait pas, j’ai essayé de faire du mieux que je pouvais. Dans l’ensemble, je vais laisser la Fédération en bon état de marche et avec une organisation modernisée, qui a reconstitué ses fonds de réserve.

Nous avons signé début décembre un partenariat avec La Chaîne L’Équipe, qui diffusera de l’athlé tout au long de l’année (cross, trail, meetings hiver comme été). Ça faisait de nombreuses années qu’on voyait plus l’athlé en clair, c’est un des succès de cette Olympiade.

Pour le public et les médias, le bilan est avant tout sportif. Quel est-il, selon vous ?

Une nouvelle génération arrive, elle a été brillante au championnat d’Europe cet été à Rome (16 médailles), mais elle est encore un peu tendre sur la scène internationale, avec une seule médaille aux JO de Paris (l’argent de Cyréna Samba-Mayela aux 100m haies).

« On n’a pas eu les résultats internationaux auxquels on pouvait s’attendre. Je ne vais pas chercher des excuses, mais c’est vrai que les planètes ne se sont pas alignées comme il fallait »

À Tokyo puis à Paris, les Bleus n’ont ramené qu’une médaille à chaque fois. Un bilan aussi maigre n’était plus arrivé depuis Séoul 88 – Barcelone 92. Ne craigniez-vous que l’on vous le reproche ?

Je n’ai pas peur, car c’est la réalité. Je suis quelqu’un d’objectif. Effectivement, on n’a pas eu les résultats internationaux auxquels on pouvait s’attendre. Je ne vais pas chercher des excuses, mais c’est vrai que les planètes ne se sont pas alignées comme il fallait.

Par exemple, Kevin Mayer, notre tête de gondole en 2022 et 2023, s’est blessé en 2024. S’il avait été compétitif, on aurait eu une médaille supplémentaire à Paris.

Ensuite, on a de très belles quatrièmes place (trois), dont Alice Finot qui bat le record d’Europe du 3000m steeple. Quand on regarde son chrono, dans n’importe quels autres Jeux olympiques ou championnats du monde, elle aurait été sur le podium. On avait un potentiel quand même pour faire trois, quatre médailles. Mais c’est la réalité de l’athlétisme, l’universalité de ce sport.

L’athlétisme est le sport qui offre le plus grand nombre de médailles aux JO (144). Et la France n’en a eu qu’une à domicile. Vous ne vous êtes pas fait taper sur les doigts au moment du bilan ?

Alors pas du tout ! J’ai été surpris ; après les Jeux, Claude Onesta (manager de la haute performance à l’Agence nationale du sport) a même souligné qu’on avait fait des progrès dans la gestion de l’équipe de France. Il a remercié le DTN alors que j’ai eu un bras de fer avec lui pour le nommer. Le ministre (démissionnaire, Gil Avérous) nous a reçus il y a trois semaines, il nous a parlés de tout, sauf des médailles. Donc il n’y a pas eu de reproche. Au contraire, on sent un encouragement à continuer ce qu’on a mis en place tardivement.

« Nos jeunes étaient un peu tendres pour les Jeux olympiques 2024, mais j’en suis persuadé, ils seront présents à Los Angeles en 2028 »

Pourquoi tardivement ?

Je ne veux pas que ce soit une excuse par rapport à nos problèmes. Mais j’ai décidé de me séparer du DTN (Patrice Gergès fin 2020) et je suis l’avis Onesta qui souhaite qu’on ait un directeur de la performance. On se met en conformité, je fais venir Florian Rousseau (triple champion olympique de cyclisme sur piste) qui a été très bien. Sauf qu’il y avait un problème avec des gens en place ; ils ne supportaient pas que quelqu’un venant du cyclisme mette les pieds dans l’athlé. C’est pour ça qu’il est parti (en septembre 2021, huit mois seulement après son arrivée) ! Les relations avec les gens en place n’étaient pas bonnes, on lui a mis des bâtons dans les roues.

Son départ soudain reste-t-il une blessure ? Il vous a fallu repartir de zéro une nouvelle fois.

Florian m’avait laissé une sorte de feuille de route, en me disant « Voilà ce qu’il faut faire à l’athlé ». Ce qu’on a fait d’ailleurs. Je persiste, je vais dans le sens de Florian en voulant recruter quelqu’un qui ne vient pas du sérail. C’est là que j’ai eu les premières difficultés, parce que je lance l’appel à candidatures juste après les Jeux de Tokyo. Le DTN actuel (Patrick Ranvier) n’arrive qu’en février 2022, il se passe six mois sans DTN… Onesta ne voulait pas de Patrick, il voulait m’imposer des gens à lui. On a pris du retard.

Aujourd’hui, j’en suis très content, il est venu avec son regard extérieur, on a créé une cellule d’optimisation de la performance, ça a demandé un gros investissement de la part de la Fédé. Il a commencé à construire et on a vu les premiers résultats à Rome, aux championnats d’Europe. Un nouvel état d’esprit est né après le trou générationnel qu’on a connu. Nos jeunes étaient un peu tendres pour les Jeux olympiques 2024, mais j’en suis persuadé, ils seront présents à Los Angeles en 2028.

En juillet 2023, au meeting d’athlétisme de Marseille, le président de la Fédération française d’athlétisme André Giraud avait reçu son homologue algérien Yacine Louaïl, officialisant une convention de partenariat dans la perspective de développer la discipline et soutenir la formation des officiels algériens. Photo B.G.

Y a-t-il des choses que vous n’avez pas réussi à mettre en place ?

Je n’ai pas de regrets. Quand on fait quelque chose, il faut aller au bout, assumer. Il peut y avoir des erreurs, comme tout le monde en commet. Cette responsabilité nationale m’a amené à faire de très belles rencontres, que ce soit dans le mouvement sportif et à l’intérieur de la maison athlé. Mais aussi à l’extérieur ; j’ai rencontré des gens extraordinaires, des passionnés de sport. J’ai appris tous les jours. Ça a été très enrichissant sur le plan humain.

Votre volonté initiale, lors de votre candidature en 2016, était de rassembler. Finalement, vous vous êtes heurté à la complexité de l’athlétisme, avec des oppositions internes, la dépendance à la forme des athlètes, aux blessures. N’avez-vous pas eu l’impression d’être impuissant face à tout cela ?

Effectivement, c’est le lot d’une fédération sportive et je pense que ce n’est pas spécifique à l’athlé. Ce que j’avais peut-être mal appréhendé, quand j’ai pris mes fonctions, c’est que la partie sportive du haut niveau dépend quand même du ministère et de la direction technique nationale.

On a affaire à des cadres techniques d’État, qui sont fonctionnaires payés par le ministère, qui nous les met à ta disposition. Mais je ne suis pas leur patron ! Ce n’est ni une critique, ni un regret, c’est une analyse. Si j’avais su cela avant, je n’aurais certainement pas choisi le premier DTN. Je l’ai choisi sur un conseil qu’on m’avait donné, il était dans la maison. Mais il a voulu me faire comprendre que c’était lui le patron et que je n’avais pas mon mot à dire. Je l’ai mal vécu ; tu sais qu’il faut bousculer les choses mais tu ne peux pas changer comme tu le voudrais.

Rien ne vous aura été épargné : des cas de dopage, des accusations de protection d’athlètes sur des faits de harcèlement sexuel, le Covid…

J’ai quand même pris du plaisir, parce que je suis passionné. Et puis, c’est dans la difficulté que tu arrives à résoudre des problèmes.

Rien ne m’a été épargné, parce qu’il y a aussi eu une évolution de la société. Dès 2019, on se prend de plein fouet l’affaire Calvin (suspendue quatre ans pour dopage en 2020, elle devrait échapper à un procès, le parquet de Marseille ayant requis un non-lieu). Puis l’affaire Boxberger, l’affaire Amdouni. On était en première ligne, mais pas maître de la situation.

Avec le Covid, tout s’est arrêté, il n’y avait plus de compétitions, plus de réunions, presque une année sans activité. Et puis arrive le phénomène Me too, les violences sexuelles, les commissions parlementaires (il a été entendu à l’Assemblée nationale en novembre 2023).

On a traité tous les problèmes, on n’en a évacué aucun. J’ai laissé faire nos commissions de discipline, parce qu’elles sont indépendantes. Je ne suis pas juriste, on a un service juridique compétent, on a été amené d’ailleurs à le renforcer par rapport à tous ces problèmes. Et finalement, il s’avère que dans les cas les plus lourds, qui ont été montés en épingle, les personnes ont été blanchies par la justice.

D’un point de vue personnel, vous y avez laissé un peu de santé aussi…

C’est le moment de s’arrêter, de revenir à un peu plus de calme. J’ai 77 ans, je crois que j’ai donné. Dans mes responsabilités, certes il y avait des difficultés, mais j’ai quand même vécu des moments extraordinaires.

En juin, pour les championnats d’Europe à Rome, on savait qu’on avait une belle équipe mais on ne s’attendait pas à faire seize médailles d’un coup. Il ne faut pas oublier que la génération d’avant (Lemaître, Lavillénie…) s’est révélée à Barcelone en 2010. On avait eu 18  médailles, il a fallu attendre six ans pour que ça se transforme aux Jeux de Rio avec six médailles.

Vous y voyez un parallèle sportif ; Rome comme point de départ d’un nouveau cycle vertueux à l’instar de Barcelone 2010 ?

Tous les observateurs s’accordent sur un point : on a une très belle équipe de France actuellement. Des jeunes talents, comme Louise Maraval, Alice Finot, Gabriel Tual, Auriana Lazraq-Khlass. Il y a du potentiel. Il faut maintenant les accompagner.

« Je suis enfin arrivé au niveau national à faire valoir que l’athlétisme avait un rôle éducatif à jouer auprès des jeunes »

Quelle est votre satisfaction principale de ces huit années ?

La performance sociale de la Fédération. Je suis enfin arrivé au niveau national à faire valoir auprès de mes interlocuteurs, que ce soit le ministère, l’ANS ou les collectivités territoriales, que l’athlétisme avait un rôle éducatif à jouer auprès des jeunes.

Cet aspect éducatif est difficile à faire comprendre parce qu’on nous attend toujours au tournant de la médaille, des résultats. Je me suis battu et on a créé au sein de la fédération un secteur qui s’appelle la performance sociale, c’est-à-dire l’athlétisme dans les quartiers et en milieu rural.

Le 4 décembre par exemple, j’étais en Mayenne, dans une petite commune de 3000 habitants où on a inauguré un stade Marie-José Perec, en sa présence, avec des jeunes. Aujourd’hui nous avons fait reconnaître la pratique de l’athlétisme. C’est vital. Désormais, ce secteur existe et j’espère qu’il sera pérennisé.

Autre aspect positif, c’est la professionnalisation. Quand je suis arrivé, on avait 25 athlètes professionnels, il y en a 80 actuellement. On a mis des moyens. La nouvelle équipe de France est sur de bons rails.

De quoi sera fait votre quotidien désormais ?  

Je vais revenir beaucoup plus sur Marseille. Je ne vais pas quitter le milieu sportif, mais je n’ai pas l’intention d’endosser d’autres responsabilités. Je me suis engagé à accompagner, dans la mesure où elle le souhaite, la nouvelle génération à la tête de la section athlé de la Sco Sainte-Marguerite (Alexandre Bourasseau a été élu président en octobre). Je ne me veux pas m’imposer, mais ça me permettra d’aider mon club et les manifestations.

Et puis aussi, ce qui me tient à coeur, c’est la politique des quartiers. J’ai des propositions à faire au préfet de région (Christophe Mirmand) pour que le sport se développe dans les quartiers. C’est une de mes motivations, mais je n’ai pas besoin d’avoir un titre. J’ai simplement envie d’attirer des bonnes volontés pour aller chercher des moyens où ils existent afin de développer dans les quartiers la pratique du sport et en particulier de l’athlétisme.

Benoît GILLES

Basket – Pro B : Rémi Giuitta s’en prend aux instances fédérales sur le cas Brandon Young

Rémi Giuitta n'a pas pu utiliser Brandon Young, toujours cloué sur le banc car non libéré par son précédent club. Photo B.G.

Après la victoire sur le fil de Fos Provence Basket sur Antibes (83-82) vendredi, le coach Rémi Giuitta est revenu sur l’imbroglio qui bloque le transfert de son nouveau meneur Brandon Young : « C’est ubuesque, je n’arrive toujours pas à le comprendre. C’est lunaire ».

La victoire sur le fil des BYers face à Antibes vendredi soir (83-82) a été une éclaircie bienvenue dans un contexte toujours délicat, entre les blessures (Maxime Galin, Mathieu Wojciechowski, Mamadou « Petit » Niang) et l’arrivée du nouveau meneur Brandon Young qui ne cesse d’être repoussée.

Le succès – le sixième en seize journées de Pro B – en est d’autant plus honorable pour les Fosséens qui ont su se battre avec leurs armes pour l’emporter d’un petit point, avec donc leur recrue, arrivée depuis trois semaines, toujours clouée sur le banc.

L’entraîneur Rémi Giuitta est revenu sur les derniers rebondissements de la situation, alors que la Fiba devait prendre connaissance lundi du recours de Fos-sur-Mer, son ancien club turc du MKE Ankaragücü bloquant sa sortie, avec l’appui de la fédération turque. À chaud, il est monté au créneau.

« La fédération internationale, qui est quand même l’organe suprême, n’a pas pu traiter notre demande en temps et en heures parce que les personnes responsables étaient en congés »

« La donne est très simple, il a un club qui ne l’a pas payé en Turquie. Je ne suis pas là pour juger ce qu’il se passe en Turquie. Il (Brandon Young) a décidé de résilier son contrat, c’est son affaire. Mais nous, on a fait une demande de sortie le 29 novembre, a expliqué Giuitta. La fédération internationale, qui est quand même l’organe suprême, n’a pas pu traiter notre demande en temps et en heures parce que les personnes responsables étaient en congés. Quand on me dit ça… »

Alors que son équipe a enrayé une spirale négative, après sept revers en huit matchs, le sang de l’entraîneur de Fos Provence n’a fait qu’un tour : « Quand on sait la charge qui pèse sur les clubs pour essayer de répondre à ce qu’on attend d’un club professionnel, que nous aussi, on essaie de faire les choses du mieux possible et de progresser d’année en année, et qu’on voit en face une instance comme celle-là, aussi grande soit-elle, se retrouver à ne pas nous répondre parce que les gens sont en congés, qu’on prenne du retard et que j’ai un joueur pas qualifié, c’est ubuesque ».

Le coach provençal a également déploré le manque de soutien de sa fédération sur cet imbroglio qui traîne depuis deux semaines maintenant et a déjà privé Brandon Young des deux derniers matchs.

« J’espère que la fédération française va se dire que c’est inadmissible qu’un club étranger porte préjudice à un club français »

« J’ai interrogé la fédération française, qui ne m’a pas répondu. Quand je vois la façon dont la fédération turque a soutenu son club de mauvaise foi, parce que j’ai les copies de tous les documents, je pense que notre fédération devrait nous protéger, et c’est elle qui devrait crier beaucoup plus fort que moi, parce que c’est la fédération (française) qui demande à la Fiba. Je ne suis pas censé être leur interlocuteur. La Ligue a aussi essayé d’aider, comme elle a pu. Mais j’espère encore une fois que la fédération française va se dire que c’est inadmissible qu’un club étranger, de la fédération internationale, porte préjudice à un club français. Que ce soit moi aujourd’hui ou Nantes qui est aussi passé par là, malheureusement on n’est pas les premiers… », a-t-il ajouté.

À cette heure, on ne sait donc toujours pas quand le dossier sera traité et si Fos Provence Basket pourra qualifier son nouveau meneur cette semaine en vue du prochain derby sur le parquet du HTV, vendredi 20 décembre. Au moins, ce sentiment d’injustice aura contribué à pousser les Fosséens à aller au bout d’eux-mêmes et à arracher la victoire à la toute dernière seconde.

« Je peux vous dire que ça a été un vrai coup de massue aujourd’hui (vendredi), quand on a vu que personne ne nous répondait et qu’on en a déduit que Brandon n’était pas qualifié, a poursuivi Rémi Giuitta. Je pense que ce sentiment de révolte, même si je n’ai pas beaucoup appuyé là-dessus dans mon discours d’avant-match dans le vestiaire, a eu un impact. Tout le monde est vraiment révolté et fâché face au sort qui s’acharne. On n’avait vraiment pas besoin qu’en plus de ça, il y ait zéro bienveillance envers nous ».

Romain DAVESNE

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Basket – Pro B : Fos Provence s’est fait peur jusqu’au bout

Robert Turner III a réalisé un véritable festival offensif ce vendredi soir (21 points dont 5 paniers primés) en première période pour mettre Fos Provence sur orbitre face à Antibes. Photo B.G.

Mis sur orbite après une première période de feu, Fos Provence a vu Antibes revenir sur ses talons mais s’est accroché pour renouer avec la victoire hier soir à domicile (83-82).

Tous les ingrédients étaient réunis pour passer une bonne soirée de basket à la Halle du docteur Henri Giuitta à Fos, hier soir. La tension d’un derby entre BYers de Fos Provence et Sharks d’Antibes, l’odeur d’un match de fêtes de fin d’année et deux équipes mal en point, restant sur quatre défaites consécutives.

Dans le rôle du père Noël, l’Américain Robert Turner III ne s’est pas fait prier pour endosser le costume rouge, remplissant sa hôte d’une orgie offensive. Le meilleur marqueur fosséen de la saison (16,3 points en moyenne avant ce match, 6e du championnat de Pro B) a fait parler son incroyable main gauche. Un vrai rôle du patron autant qu’un feu follet inarrêtable.

Turner était intenable

L’arrière a mis sur orbitre les BYers en réalisant une première période dingue d’intensité et d’adresse (28-13, 10e). En enquillant pas moins de cinq paniers primés (21 points à la pause), Turner III se démultipliait, parfaitement secondé par Lucas Bourhis et l’apport énergique de Junior Etou dans la raquette, de retour après un souci au mollet. « L’entame du match nous a donnés beaucoup de confiance », confirme l’entraîneur Rémi Giuitta.

En faisant gonfler l’écart jusqu’à 19 points d’avance, ils faisaient presque oublier les nombreuses absences. À la pléiade de blessés (Wojciechowski, Galin, Niang) s’est ajoutée la qualification toujours en suspens de Brandon Young, l’international bulgare arrivé en Provence récemment et qui attend la lettre de sortie (demandée par Fos depuis le 29 novembre) de son précédent club, le MKE Ankaragücü (D2 turque).

« On s’en sort sur la cohésion et l’état d’esprit surtout. A force de résilience, ça nous a souri. On a continué à y croire tout le temps »

Avec un seul meneur de métier, Lucas Bourhis, depuis le départ de l’Ukrainien Illya Sydorov voilà deux semaines, le coach fosséen Rémi Giuitta a trouvé la formule magique pour prendre la poudre d’escampette (53-37 à la pause). Le plus gros total de points inscrits sur un début de match pour Fos Provence cette saison.

La question était dans toute les têtes, même si personne n’osait la poser : Fos Provence allait-il tenir la distance et le rythme, avec une rotation limitée à six professionnels, obligeant Giuitta à intégrer deux Espoirs, Mickael Ventura et Kevin Minar, 20 ans chacun.

Antibes, coaché par JD Jackson, champion de France avec Le Mans en 2006 au terme de sa carrière de joueur, n’a jamais donné le sentiment de paniquer. Les Sharks ont réduit l’écart, patiemment, et Loum verrouillait l’accès au cercle, avec trois contres disuasifs.

Fos commençait à tirer la langue et se montrait beaucoup moins adroit, inscrivant seulement douze points dans le troisième quart temps (65-57).

Fos stoppe une série difficile

Le public fosséen pouvait sentir le souffle chaud d’Antibes dans son dos. Le réveil est venu de l’inévitable Turner, qui redonnait un peu d’air (67-59) d’un dunk tonitruant.

La fin était totalement irrespirable. Ça se répondait par lancers francs interposés, faisant basculer le score d’un côté puis de l’autre. Un coup de sifflet suspect, en faveur de Fos, amenait deux points de Vent à sept secondes de la fin (83-82).

Après avoir mangé beaucoup de pain noir, Fos Provence voyait enfin la chance lui sourire, quand le floater de l’expérimenté Antoine Eïto faisait gamelle. Les Provençaux retrouvaient le goût de la victoire, après une série difficile de sept revers en huit rencontres.

« On s’en sort sur la cohésion et l’état d’esprit surtout. A force de résilience, ça nous a souri. On a continué à y croire tout le temps », savourait Rémi Giuitta.

Ce n’est pas encore Noël mais ce succès est un joli cadeau pour les BYers.

Benoît GILLES

Fos Provence 83 – Antibes 82
16e journée de Pro B.
Les stats du match.
Fos reste 16e au classement (6 victoires, 10 défaites) et Antibes est 8e (9 succès, 7 revers).
Prochaine journée : Hyères-Toulon – Fos, vendredi 20 décembre (20h30).

Rongier loue les grandes qualités de l’effectif de l’OM

Photo B.G.

Présent ce vendredi en conférence de presse à la veille de recevoir Lille (17h, 15e journée de Ligue 1), Valentin Rongier revient à son meilleur niveau. Le milieu olympien ne veut pas se « faire de faux espoirs » mais croit dans son groupe pour « faire quelque chose de particulier cette saison ».

Après une longue blessure qui l’a éloigné des terrains entre novembre 2023 et cet été, Valentin Rongier est bel et bien de retour. Il a dû patienter un an tout pile, contre Lens (3-1), pour retrouver une place de titulaire dans le onze de l’Olympique de Marseille. Le milieu de terrain avait même inscrit un but, pour ouvrir le score ce soir-là, lançant l’OM sur une dynamique de trois victoires consécutives (2e).

Redevenu essentiel dans le collectif de Roberto De Zerbi, il dit s’attendre à « un match compliqué » ce samedi au Vélodrome contre Lille (4e) un concurrent direct pour le podium en Ligue 1.

Comment vous sentez-vous ? Depuis la trêve de novembre, l’OM a retrouvé le Rongier, celui qui était capitaine avant votre blessure en novembre 2023.

Je me sens bien. C’est vrai que le retour à la compétition me fait du bien parce que on a beau être très sérieux aux entraînements, faire du travail en plus, rien ne remplace la compétition. Le fait d’enchaîner les matchs me fait du bien et je sais que j’ai encore besoin de jouer pour pour retrouver pleinement mes capacités. Je me sens bien et j’espère que ça va continuer comme ça.

Avez-vous douté quand vous ne jouiez pas en début de saison ?

Je revenais d’une longue blessure (genou). Il y a eu du doute concernant ma capacité physique. Je connais ma capacité de footballeur, je savais que je ne l’avais pas perdue et que ça allait revenir si mon genou me laissait tranquille. C’est ce qui s’est passé. Je me suis laissé le temps, j’ai été patient, puis comme d’habitude, j’ai fermé ma bouche, j’ai travaillé. Je suis content que ça paye.

Ça fait longtemps que vous êtes là (2019). Sentez-vous quelque chose de différent dans ce groupe par rapport aux années précédentes et qui peut vous faire aller loin ?

J’espère qu’on arrivera à faire quelque chose de particulier cette saison. On a un groupe avec énormément de qualité footballistique, mais aussi de qualité humaine. Une grande partie de l’effectif a changé donc il faut créer ces liens entre les joueurs, que ce soit sur le terrain ou en dehors.

C’est un travail quotidien et je pense que lorsque les joueurs se connaîtront encore mieux en dehors et sur le terrain, il y a encore de plus belles choses qui vont qui vont se passer. C’est de bon augure pour la suite. Je ne veux pas me faire de faux espoirs mais c’est vrai qu’on a un groupe avec vraiment particulièrement beaucoup, beaucoup de qualités.  

« On ne s’interdit pas de rêver, on va tout faire, bien sûr, pour aller le plus haut possible, mais pensons d’abord à la qualification en Ligue des champions »

Vous êtes revenus à cinq points du PSG, qui semble moins bien, moins fort ces derniers temps. Y a-t-il un espoir de le détrôner ?

On se détend. On se rappelle quand vous médias, nous aussi, on commençait à parler du titre en début de saison. Au moment où ça allait bien, tout le monde disait : « Ah l’OM peut aller chercher le titre ». On a eu une période plus compliquée derrière, donc non, on ne s’enflamme pas.

On est dans une bonne dynamique, c’est vrai, il faut continuer comme ça, mais l’objectif numéro un, c’est la qualification en Ligue des champions. On ne s’interdit pas de rêver, on va tout faire, bien sûr, pour aller le plus haut possible, mais pensons d’abord à la qualification en C1 et après on verra.

Vous êtes le plus ancien de l’effectif, vous semblez plus mature, serein. Est-ce un nouveau Valentin Rongier ?

Tout neuf, je ne sais pas. Les années passent, je viens de faire trente ans (le 7 décembre). Je pense que effectivement la paternité amène encore plus de maturité, on prend du recul sur beaucoup de choses, notamment l’année dernière où ça n’allait vraiment pas mentalement. Dans ces moments-là, je pensais à ma femme qui était enceinte et qui allait bientôt accoucher ; ça m’a beaucoup aidé. Dernièrement, quand je ne jouais pas (en début de saison), voir mon fils à la maison, ça m’a beaucoup aidé aussi.

Je me sens frais. Je n’ai pas joué l’année dernière, j’étais sorti de ce quotidien. Là je suis de nouveau dedans, donc je me sens un peu plus frais que les autres années.

Que représente le match contre Lille (4e, à trois points de l’OM) ?

On s’attend à un match compliqué. On connaît tous la qualité du LOSC. C’est une équipe qui est très organisée sur le terrain, avec des bons joueurs. Ils ont de la qualité individuelle et une qualité collective. On sait que ce ne sera pas simple.

Mais on est chez nous, il faut que ça nous serve aussi. Je pense qu’il faut qu’on s’appuie sur le match de Monaco (victoire 2-1) pour faire mieux et gagner encore. Il y a vraiment moyen de faire de belles choses et je pense qu’on a toutes les qualités pour jouer, pour mettre de l’intensité et répondre présent.

B.G.

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François Bayrou nommé Premier ministre

Frejus, France - 0-05-2023: french politician François Bayrou is seen at the funeral of former politician François Leotard.

À 73 ans, François Bayrou succède à Michel Barnier à Matignon. Une nomination stratégique d’Emmanuel Macron pour tenter de stabiliser un gouvernement fragilisé.

Le 13 décembre 2024, le président Emmanuel Macron a nommé François Bayrou, 73 ans, au poste de Premier ministre, succédant à Michel Barnier, renversé par une motion de censure le 4 décembre. Cette nomination intervient dans un contexte de fragmentation politique, sans majorité claire à l’Assemblée nationale.

François Bayrou, président du Mouvement Démocrate (MoDem) et maire de Pau depuis 2014, est une figure centriste de longue date. Il a précédemment occupé les fonctions de ministre de l’Éducation nationale (1993-1997) et de ministre d’État, garde des Sceaux (mai-juin 2017). Son expérience et son positionnement centriste sont perçus comme des atouts pour naviguer dans le paysage politique actuel.

La tâche principale du nouveau gouvernement sera l’adoption du budget 2025, après l’échec de son prédécesseur à obtenir un soutien suffisant au Parlement. François Bayrou devra également œuvrer pour rassembler les différentes factions politiques afin de restaurer la stabilité et la confiance dans les institutions françaises.

Cette nomination est considérée comme une tentative d’Emmanuel Macron de résoudre l’impasse politique actuelle et de renforcer son administration pour les années restantes de son mandat, qui se termine en 2027.

Le Queyras renoue avec la coupe de France de ski de fond

Le Queyras accueille la deuxième étape du Samse National Tour 2024-2025 à Arvieux, les 14 et 15 décembre 2024. Photo Mathieu Fort

Samedi 14 et dimanche 15 décembre, le Queyras et les Hautes-Alpes seront le théâtre de la deuxième étape de la coupe de France de ski de fond. Près de 270 athlètes sont attendus à Arvieux.

Le village-station d’Arvieux s’apprête à vibrer ce week-end. Niché au pied du mythique col Izoard, le site haut-alpin va accueillir samedi 14 et dimanche 15 décembre la deuxième étape de la coupe de France de ski de fond.

Après un hiver de relâche, le Samse National Tour fait son grand retour sur le site nordique du Planet, où il n’était plus venu depuis janvier 2023. Le domaine du Queyras a ouvert ses portes de manière anticipée le 30 novembre, après d’abondantes chutes de neige.

Les Briançonnais Flora Dolci, Maëlle Veyre et Julien Arnaud attendus à domicile

Parmi les quelque 270 athlètes attendus, les meilleurs espoirs français du ski nordique seront à l’œuvre. Les Briançonnais Flora Dolci (présente aux JO de Pékin 2022), Maëlle Veyre (3e aux Mondiaux Espoirs 2024) et Julien Arnaud (vainqueur de l’OPA Cup 2024, l’équivalent de la coupe d’Europe) auront à cœur de briller à domicile.

D’ailleurs, Julien Arnaud a terminé au pied du podium (4e) fin novembre à Bessans (Savoie) à l’occasion de l’étape inaugurale du Samse National Tour.

La compétition, organisée par le Ski Club du Queyras (section fond) avec le soutien de la Communauté de communes du Guillestrois et du Queyras, se déroulera dans le spectaculaire cadre naturel nordique du Planet.

De quoi faire, plus que jamais, du Queyras une place forte du nordique.

Le programme
Samedi 14 décembre : sprint classic.
Dimanche 15 décembre : individuel libre.

Parlement des Jeux, Solideo… La Région structure l’organisation des JO 2030

Le ski acrobatique (ici lors des Jeux olympiques de Pékin en 2022) se déroulera en 2030 sur le pôle briançonnais (Serre Chevalier, Montgenèvre). Photo Jean-Marie HERVIO / KMSP

Avec une première enveloppe budgétaire actée par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 misent sur des infrastructures existantes et une gouvernance participative inédite pour concilier sport, développement durable et attractivité territoriale.

Lors de sa séance plénière ce vendredi 13 décembre, la Région a validé la création de deux structures clés qui permettent lancer les premières étapes de l’organisation des Jeux. Deux entités piloteront le projet :

  • Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver (COJOP), chargé de la coordination et de la planification des événements.
  • La Solideo 2030, inspirée du modèle de Paris 2024, qui supervisera les travaux d’infrastructures et leur financement. Le siège de Solideo, basé à Marseille, dans les locaux de l’Hôtel de Région, dans le cadre d’un bail, illustre la centralité de la région dans cette organisation.

La stratégie adoptée repose sur la réutilisation des infrastructures existantes des Jeux d’Albertville 1992. Douze des treize sites seront adaptés, une approche visant à limiter les coûts et à réduire l’impact environnemental. Ce choix s’aligne avec les attentes croissantes en matière d’écoresponsabilité pour les grands événements sportifs.

La Région a acté une première enveloppe de 100 000 euros d’ici 2025 pour lancer les travaux préliminaires. Elle prévoit également :

  • 500 000 euros pour le Cojop, afin d’assurer le fonctionnement opérationnel.
  • 2,3 millions d’euros pour Solideo 2030, en soutien aux travaux d’infrastructures.

Ces financements s’accompagnent d’un droit de retour, garantissant une gestion transparente et efficace des fonds engagés.

Un Parlement des Jeux pour une gouvernance participative et durable

Au-delà des enjeux financiers, les Jeux d’hiver 2030 représentent une opportunité majeure pour renforcer l’attractivité des Alpes françaises. Pour garantir un impact durable, la Région a proposé la création d’un Parlement des Jeux, une instance unique dans l’histoire des Jeux olympiques.

Rassemblant collectivités locales, acteurs économiques, associations sportives, experts environnementaux et citoyens, cet espace de concertation se veut un modèle de gouvernance inclusive.

Cette diversité reflète une volonté claire : ouvrir la gouvernance des Jeux à tous les niveaux de la société pour garantir que les décisions prises répondent aux besoins réels du territoire.

À travers des réunions régulières, ses membres évalueront l’avancement des projets, analyseront les dépenses engagées et proposeront des ajustements si nécessaire. Son rôle est également de veiller à la transparence budgétaire et de promouvoir des initiatives locales innovantes tout en respectant les engagements environnementaux.

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Basket – Pro B : les BYers espéraient deux renforts pour la réception d’Antibes

Dans la tourmente, Fos Provence Basket s’apprête à défier les Sharks d’Antibes ce vendredi soir dans un derby sous haute tension. Entre blessures, incertitudes administratives autour de leur nouvelle recrue Brandon Young et une série noire à enrayer, les Fosséens jouent gros pour leur survie en Pro B.

Décidément, rien n’est simple pour Fos Provence Basket ces dernières semaines. Embourbé dans une interminable série de défaites en raison de trop nombreux absents, le club provençal a dû batailler jusqu’à ce matin pour espérer obtenir la qualification de sa recrue, Brandon Young, in extremis afin de mettre un terme à un long combat arbitré par la Fiba et la LNB.

Dans le flou pour Brandon Young

La situation a été rendue compliquée à cause de l’ancien club de Brandon Young, le MKE Ankaragücü (D2 turque), comme l’avait expliqué Rémi Giuitta la semaine dernière.

« Le joueur a fait valoir ses droits au bout de deux mois d’impayés. Il a résilié son contrat comme le règlement le lui permet. Sauf que malheureusement, son club peut le bloquer en retenant sa lettre de sortie, pour l’embêter ou pour lui demander de s’asseoir sur la dette qu’ils lui doivent. C’est aussi simple que ça. »

Malheureusement depuis, la lenteur des procédés administratifs n’a pas permis d’aboutir à un dénouement. Ce midi, la LNB n’avait toujours pas rendu son verdict. Cette décision qui intervient le jour du match est, quoiqu’il advienne, loin d’être l’idéale en terme de préparation, avant d’affronter les Sharks d’Antibes ce soir.

Maxime Galin opéré, Junior Etou de retour

Les derbies face aux Antibois sont toujours des matchs particuliers et ce sera encore le cas ce soir, face à des Azuréens qui viseront leur dixième victoire en seize matchs. Antibes aura de nombreux atouts à faire valoir, comme la vitesse et l’explosivité de Samir Gbetkom, l’expérience d’Antoine Eito, la science du tir de l’arrière Bathiste Tchouaffé, le métier de l’ancien fosséen Garlon Green sur les postes 3-4 et l’intensité d’Abdoulaye Loum à l’intérieur.

Autant dire que le contexte paraît encore très compliqué pour ce deuxième match de suite à domicile, alors que Maxime Galin a également été annoncé forfait, victime d’une rupture ligamentaire à la main contractée lors du dernier match face à Saint-Chamond Andrézieux-Bouthéon, et opéré plus tôt cette semaine.

Ce soir, Rémi Giuitta pourra toutefois compter sur le retour de blessure de Junior Etou. Une rotation essentielle de plus dans la peinture alors que Mamadou « Petit » Niang (dos) manquera à nouveau à l’appel.

Romain DAVESNE

Fos-sur-Mer (16e) – Antibes (8e)
16e journée de Pro B
20h, Halle du Docteur Henri Giuitta.

À Marseille, le tennis de table comme vecteur d’inclusion

Le club Marseille Tennis de table a été récompensé ce mercredi par l’Agence nationale du Sport lors des 3es Trophées Impulsion sport, pour son action d’inclusion et d’insertion par le sport.

Cet été, le tennis de table (ou ping pong, ils ne se fâcheront pas) est redevenu un sport fun, à la mode, popularisé par les exploits de Félix et Alexis Lebrun aux Jeux olympiques. Mais très loin des paillettes de la télé et de la magie au bout de la raquette des « frères lunettes », restent tapis dans l’ombre des centaines de clubs formateurs. Des milliers d’anonymes bénévoles au pouvoir tout aussi extraordinaire.

C’est le créneau choisi par Marseille Tennis de table, une association du 10e arrondissement, nichée à la Capelette. « L’épicentre du Sud et du centre, une zone très hétérogène, un quartier vivant qui fait qu’on a vraiment l’impression de servir à quelque chose », déclame Gilles Gontier.

Un projet éducatif et formatif, basé à La Capelette

Fine moustache, l’homme de 70 ans est le président du club. Dans le gymnase Curtel, mais pas seulement, il a pris le pli de « l’éducation » quand il a accepté de reprendre les rênes en 2019. « Le but n’était pas la compétition. Pour moi, la compétition reste une conséquence de la formation », ajoute-t-il.

Alors, il bâti un projet avant tout éducatif « et formatif ». La première pierre fut de former des jeunes gens au poste d’éducateur. Aujourd’hui, il cite en exemple Jean-Baptiste, Edwin ou encore Hector, un Vénézuélien, parmi ses diplômés (DEJEPS ou BPJEPS), embauchés ou en alternance grâce au soutien financier de l’Agence nationale du sport.

« On met des tables, on fait de l’animation, les jeunes viennent tout de suite. La balle fait vivre »

Le cœur de leur action n’est pas de façonner le futur Lebrun. Avec eux, la petite balle ronde bondissante sert de vecteur de rencontre, de message, lors de leurs nombreuses interventions, en centres d’hébergement à La Rose ou La Blancarde, dans les écoles et centres sociaux. « On met des tables, on fait de l’animation, les jeunes viennent tout de suite. La balle fait vivre, remarque Gilles Gontier. Faire de l’initiation, c’est les inclure dans une pratique. »

Corrélée à l’effet de groupe, la pratique sportive, même rudimentaire, enclenche inévitablement une dynamique. « Cela apporte des valeurs de confiance, ça met un processus de réussite, de discussion sociale, remarque le président du club marseillais. Ce qui fait que les jeunes qui entrent en centre d’hébergement, un peu à la tête sous l’eau, retrouve un bol d’oxygène. »

Mercredi soir, au Palais du Pharo, le club Marseille Tennis de table (présidé par Gilles Gontier, 2e à gauche) a reçu un prix national lors des Trophées impulsion sport organisés par l’Agence nationale du sport, pour son action d’insertion par le sport. Photo Micallef

Un dispositif avec France Travail auprès de jeunes sans emploi

L’action de Marseille Tennis de table touche tous les publics : les jeunes adultes en désinsertion professionnelle, les tout petits ou encore les femmes qui ne pratiquent plus de sport depuis des années… Avec le soutien de France Travail (ex-Pôle Emploi), le club met en place actuellement un groupe de jeunes sans emploi.

« Le lien du sport va leur faire retrouver du travail, explique encore Gilles Gontier, animé d’une « vocation de formateur ». Selon certaines statistiques, quand on les fait revenir dans un cycle de sport, ils retrouvent un emploi six mois plus tard. Ça crée une dynamique, on sort de chez soi, on dialogue avec des gens, ça permet de se réinsérer. »

Ce projet a été récompensé ce mercredi, au Palais du Pharo, par les Trophées Impulsion sport, mis en place par l’Agence nationale du sport depuis trois ans. Un prix attribué à seulement dix projets, sur 120 présentés cette année. « Ces projets lauréats révèlent tout ce qui fait la beauté du sport, félicite Agathe Barbieux, la directrice du développement à l’ANS. C’est aussi l’occasion de montrer le champ des possibles aux autres acteurs, sur tous les territoires. »

« On fait de la politique parce que je m’occupe des autres. Les hommes politiques, eux, sont à notre service. Si on enlève les associations et les bénévoles, la société tombe. Tout s’écroule »

Car cette dynamique peut être enclenchée partout, pour tous. A plus forte raison en 2024, année où le sport fut décrété par l’État « Grande Cause nationale ». Ici, le « ping » se retrouve au cœur des politique publiques. « C’est un sport accessible, populaire, tout le monde peut le pratiquer, acquiesce Gilles Erb, le président de la Fédération française de tennis de table. C’est la force de notre sport et ce genre d’action permet de servir la population qui en a le plus besoin. »

Convaincu de l’« utilité et des valeurs positives » du sport sur la société, le Marseillais Gilles Gontier n’hésite jamais à brandir son bâton de pèlerin pour mobiliser. Et remettre l’église au milieu du village. « Ce trophée me conforte dans le bienfait de notre action, assure celui qui fut invité à l’Élysée pour rencontrer le président Macron en novembre 2023 en tant que « club engagé ». Je le dis aux élus, je le dis à (Benoît) Payan, à tous : ce sont nous les clubs, les associations, les acteurs politiques. On fait de la politique parce que je m’occupe des autres. Les hommes politiques, eux, sont à notre service. Tous en conviennent. Parce que si on enlève les associations et les bénévoles, la société tombe. Tout s’écroule. »

Benoît GILLES