mercredi 14 mai 2025
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Marseille Basket Series – Pro B : les Fosséens à la relance en terre phocéenne

Les BYers terminent l’année 2024 par un ultime choc face à Caen à l’occasion de leur premier match de la saison au Palais des sports de Marseille ce vendredi soir (20h).

À l’initiative de la Ligue nationale de basket, les « Journées de Noël » occupent le terrain en ces périodes de fin d’année, et permettent chaque saison au Fos Provence Basket d’offrir un joli cadeau au public marseillais en délocalisant un de ses matchs au Palais des sports de Marseille.

Les BYers seront donc de retour en terre phocéenne ce vendredi soir pour affronter Caen dans un contexte toujours « compliqué », comme l’a reconnu l’entraîneur Rémi Giuitta. Vainqueurs face à Antibes il y a deux semaines (83-82), les Provençaux n’ont pas réussi à enchaîner vendredi dernier sur le parquet du HTV, battus 84-80. De plus, Mamadou « Petit » Niang à peine revenu n’a pas pu s’entraîner hier, cloué au lit.

Attendus dans le money-time

Face à une équipe de Caen qui affiche un solide bilan (10 victoires, 7 défaites, 7e de Pro B) et un collectif bien huilé, les Fosséens sont toujours sur le fil du rasoir, mais restent déterminés à relever la tête pour de bon.

« Malgré la défaite de vendredi dernier, il y a du mieux au fil des semaines et des matchs, a déclaré l’intérieur Vincent Vent hier après l’entraînement. Le dernier est frustrant parce qu’on était devant, on a fait une super première mi-temps mais on a pas su continuer jusqu’au bout. Ils ont aussi mis de gros tirs. Il y a de la frustration mais on va essayer de rattraper le coup face à Caen. »

Comme lors des deux derniers matchs, l’issue pourrait encore se disputer dans le money-time, les cinq dernières minutes où tout peut encore se jouer. Il faudra avoir les nerfs solides et se souvenir des petites erreurs commises à Hyères-Toulon, une remise en jeu tardive, un lancer-franc donné, qui ont coûté cher au bout du compte.

Pour Rémi Giuitta, l’enchaînement des blessures a retardé son groupe dans la cohésion, un élément essentiel dans ces moments décisifs, qui font qu’un match se gagne ou se perd.

« On manque de vécu collectif, d’habitude, de réponse collective. Tout ça, ça se construit depuis le mois d’août. Or la vérité c’est que depuis, on n’a pas eu deux semaines d’affilée avec le même effectif et on n’a jamais fait deux matchs avec la même équipe, a-t-il rappelé. Il y a un joueur qui part, l’autre qui revient… Ce ne sont pas des excuses, mais cette instabilité fait que lorsque tu es dans le dur, au lieu de régler le problème en un regard pour repartir de l’avant, là, dès qu’il y a un petit grain de sable dans la machine, elle s’enraye très vite, et on n’a pas le vécu collectif de sortir de cette mauvaise spirale. »

Bien finir 2024

Les Fosséens vont également être testés dans leur agressivité et leur intensité face à une équipe de Caen qui n’a de promu que le nom. Le Palais des sports de Marseille aura également son rôle de sixième homme à jouer pour ce dernier grand rendez-vous de 2024 que les BYers espèrent conclure sur une bonne note.

« C’est une équipe promue mais qui a beaucoup d’expérience mine de rien, avec des joueurs qui connaissent le championnat, ça joue dur. Il ne faut surtout pas les sous-estimer, au contraire. Il faut prendre ça comme un gros match, surtout à la maison pour notre première de la saison à Marseille. Gagner avant le break, c’est toujours important, donc on va tout donner », a conclu Vincent Vent.

Romain DAVESNE

Fos-sur-Mer – Caen
18e journée de Pro B.
20h, Palais des sports de Marseille.


AUTOUR DU MATCH

La première à domicile de Brandon Young

Le nouveau meneur fosséen, venu remplacer Illia Sydorov, a disputé son premier match à Toulon vendredi dernier, mettant un terme à un imbroglio administratif qui a duré près de trois semaines. Une première sortie encourageante à 10 points, 4 passes décisives et 2 interceptions en 30 minutes.

« Il va nous apporter, il l’a déjà montré face au HTV. Il a des qualités. C’est un joueur complètement différent d’Illia Sydorov, qui a déjà plus d’expérience, plus de justesse qui est très bon dans le drive, capable de faire jouer les autres aussi. Il arrive dans une période un peu difficile. Il a aussi besoin d’être dans un bon collectif pour s’exprimer. Il faut l’intégrer dans des systèmes, créer des affinités de jeu, c’est ce qui est compliqué en ce moment », a déclaré Rémi Giuitta. Ce sera donc sa première « à domicile » ce soir.

La clé du match : la bataille au rebond

Caen s’est fait une spécialité dans l’exercice en gobant près de 39 rebonds en moyenne par match (quatrième meilleure moyenne de Pro B). Les Fosséens ont quant à eux affiché des lacunes dans ce domaine même si les retours de Junior Etou et Mamadou « Petit » Niang ont permis de corriger le tir. Il faudra aussi être particulièrement vigilant face à la capacité des Normands à gober des rebonds offensifs, 13.5 en moyenne par match !

La première étouffante de Stéphane Eberlin

Le coach de Caen a déjà réussi un joli coup à son actif au Palais des sports de Marseille. C’était il y a presque onze ans, le 17 janvier 2014, lorsqu’il était venu s’imposer avec Souffelweyersheim, alors promu lui aussi en Pro B. Déjà fidèle à sa philosophie de jeu, les Alsaciens avaient opposé une défense de zone fermée à double tour qui avait fait déjouer les Fosséens. L’incroyable 6/6 à 3-points de Jérémy Tschamber avait fait le reste (67-72).

Marseille Basket Series : qui sont les joueurs de Fos Provence ?

Junior Etou et Vincent Vent devront sonner la charge dans la raquette. Photos B.G.

Les Fosséens disputent leur premier match de la saison au Palais des sports de Marseille ce vendredi face à Caen (20h). À cette occasion, découvrez les joueurs qui composent l’effectif de Rémi Giuitta en Pro B.

C’est un beau cadeau de Noël que Fos Provence Basket offre chaque année aux amateurs de basket marseillais. À l’occasion des « Journées de Noël » mises en place par la Ligue nationale de basket, le club fosséen organise traditionnellement l’un de ses matchs délocalisés au Palais des sports de Marseille durant les fêtes de fin d’année.

Ce vendredi 27 décembre, les BYers vont donc débarquer sur la « Planète Mars » pour disputer leur tout premier match de la saison en terre phocéenne, à l’occasion de la 18e journée de Pro B (20h). Pas vraiment un sommet, entre Fos Provence englué à la 16e place (6 victoires, 11 défaites) et Caen, bien au chaud dans la première moitié du classement (7e, 10 V, 7 D). Mais toujours l’assurance d’assister à un véritable show.

C’est l’occasion de présenter le groupe de Rémi Giuitta version 2024-2025 au public provençal à travers une revue d’effectif. L’entraîneur fosséen a conservé la majeure partie de son noyau dur, avec seulement trois recrues accueillies cet été, sur les postes arrières et au poste 5.

Brandon Young

Le Joker
Numéro 85
Âge : 33 ans. Taille : 1,93 m.
Nationalité : bulgare.
Poste : meneur de jeu.
Arrivé fin novembre pour remplacer Illia Sydorov, il n’a pu disputer que son premier match vendredi dernier à Toulon en raison d’un retard administratif. En trente minutes, il a déjà montré pas mal de bonnes choses, dans ce qu’on attendait de lui, de l’agressivité des deux côtés du parquet, de l’adresse et des qualités de création. Il disputera ce vendredi à Marseille son premier match à « domicile » sous ses nouvelles couleurs.

Lucas Bourhis

Le sniper
Numéro 90
Âge : 24 ans. Taille : 1,77 m.
Nationalité : française.
Poste : meneur de jeu.
Arrière complet arrivé de Lille cet été, capable de faire briller ses coéquipiers (5,8 passes décisives par match), de jouer sur les deux postes arrières, il se distingue surtout cette saison encore par sa grosse adresse à 3-points, avec 46,1% de réussite en 4,5 tentatives en moyenne par match.

Robert Turner III

Le scoreur
Numéro 3
Âge : 31 ans. Taille : 1,90 m.
Nationalité : américaine.
Poste : arrière.
Parmi les marqueurs les plus prolifiques de la division, il a démontré sur la deuxième partie de saison dernière sa capacité à prendre feu et à inscrire des tirs décisifs. Son défi cette saison est de gagner en efficacité et sur sa lecture de jeu pour devenir encore plus injouable. Avec 16,9 points par match depuis le début de saison, il est actuellement le cinquième meilleur scoreur de Pro B.

Damien Bouquet

Le métronome
Numéro 8
Âge : 30 ans. Taille : 1,96 m.
Nationalité : française.
Poste : arrière-ailier.
De retour début octobre après sa rupture du tendon d’Achille, Damien Bouquet est rapidement redevenu un maillon essentiel du collectif Black&Yellow qu’il contribue à stabiliser avec son QI Basket. Fort créateur, il reste également sur une belle série de loin, à 12/16 à 3-points en cumulé sur ses cinq derniers matchs, dont un 3/3 vendredi dernier face au HTV.

Maxime Galin

L’étoile montante
Numéro 9
Âge : 22 ans. Taille : 2,03 m.
Nationalité : française.
Poste : ailier.
L’ailier de 22 ans est dans sa deuxième saison en pro après avoir montré de belles choses l’an passé. L’enfant du pays, né à Marseille et qui a grandi en regardant les BYers au Palais des sports de Marseille, ne sera malheureusement pas de la partie ce vendredi soir, touché au poignet depuis le 6 décembre dernier face à Saint-Chamond Andrézieux-Bouthéon.

Mathieu Wojciechowski

Le guerrier
Numéro 35
Âge : 31 ans. Taille : 2,02 m.
Nationalité : française.
Postes : ailier, ailier fort.
Poste 3-4 polyvalent, d’expérience. Le joueur qu’on aime avoir dans son équipe. Son arrivée il y a un an a complètement changé l’état d’esprit de l’effectif provençal. Un profil de joueur dur, qui ne lâche jamais, à l’image de son final lors du dernier match de la saison dernière face à Angers, qui colle parfaitement à l’identité du club. Malheureusement pour lui aussi, une blessure au poignet (gauche) l’a relégué sur le banc depuis le 1er octobre. Son retour est espéré pour le milieu du mois de janvier.

Willan Marie-Anaïs

L’ovni
Numéro 5
Âge : 19 ans. Taille : 2,01 m.
Nationalité : française.
Poste : ailier fort.
Pur produit de la formation fosséenne et déjà promis à un bel avenir. Auteur d’une entrée en pro fracassante en fin de saison dernière, le poste 4 a terminé l’exercice 2023-2024 MVP du championnat de Pro B Espoirs et aborde cette saison avec toujours autant d’appétit après avoir signé pour quatre ans en faveur du club provençal.

Junior Etou

La force tranquille
Numéro 0
Âge : 32 ans. Taille : 2,03 m.
Nationalité : Congolais.
Poste : ailier fort.
Intérieur d’expérience qui s’est distingué jusqu’à présent par la justesse de son jeu, dans l’efficacité, sans jamais forcer, et son agressivité qui a fait le plus grand bien au groupe fosséen depuis son retour au jeu il y a deux semaines.

Vincent Vent

Le magicien
Numéro 95
Âge : 26 ans. Taille : 2,07 m.
Nationalité : française.
Poste : pivot.
Sa qualité de finition près du cercle fait parfois penser à Mamadou Dia, c’est dire le compliment pour le pivot fosséen qui dispute sa deuxième saison en Black&Yellow, après avoir lui aussi montré de belles choses. Reste également pour lui à être plus régulier pour franchir un nouveau cap. Il a aussi été le héros de la fin de match face à Antibes il y a deux semaines avec ses deux lancer-francs réussis avec un grand sang-froid dans les derniers instants de la partie (83-82).

Mamadou « Petit » Niang

La tour de contrôle
Numéro 7
Âge : 30 ans. Taille : 2,09 m.
Nationalité : sénégalaise.
Poste : pivot.
Dernière recrue de l’été en provenance d’Orléans, le pivot international sénégalais vient remplacer Mattias Markusson dans un registre différent, plus vif et plus percutant tout en préservant une bonne qualité en protecteur de cercle. Son retour a également fait du bien à la raquette provençale la semaine dernière.

Romain DAVESNE

On peut également mentionner l’arrière Kevin Minar (20 ans, 1,95 m) et le meneur Mickaël Ventura (20 ans, 1,89 m), tous deux issus de la BYers Academy et qui ont déjà effectué plusieurs apparitions cette saison.

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Guislaine Westelynck, la défense du handicap jusqu’au bout des béquilles

Après sept ans à la tête de la présidence de la Fédération française handisport, Guislaine Westelynck va revenir dans sa ville, Marseille. Photo B.G.

Double médaillée paralympique de para-natation en 1988, la Marseillaise Guislaine Westelynck (65 ans) a rendu son tablier de présidente de la Fédération française de handisport. Mais elle continuera à se battre en faveur de l’inclusion.

Comme son « copain depuis trente ans » André Giraud, qui vient de passer le flambeau à la tête de la Fédération française d’athlétisme, Guislaine Westelynck a mis un terme à ses fonctions nationales samedi 14 décembre.

Dans le bois de Vincennes, au pavillon Chesnaie, la Marseillaise, 65 ans, a rendu son tablier après sept années à la barre de la Fédération française handisport (FFH). Gäel Rivière, joueur de cécifoot (football à cinq déficients visuels) double médaillé paralympique (argent en 2012, or en 2024), lui succède, après avoir obtenu 87,93% des voix.

« Tombée dedans étant petite »

La FFH, dans un communiqué de presse, n’a pas manqué de saluer « l’engagement sans faille (de Guislaine Westelynck) au service de la famille handisport ». « Tombée dedans » étant petite (un accident à 9 ans révélant son ostéogenèse imparfaite), la Marseillaise était arrivée à la présidence presque sans le vouloir puisque son prédécesseur, malade, n’était resté que huit mois en poste.

« Je n’ai pas réussi beaucoup de concours dans ma vie. J’étais arrivée là par un concours de circonstances », dit celle qui fut tout de même double médaillée paralympique de natation à Séoul 1988 (argent au 100 m nage libre, bronze avec le relais 4x100m 4 nages). « J’ai atteint le Graal, enchaîne-t-elle. Ce que j’ai préféré dans toute ma carrière handisport, ça a toujours été le bénévolat, quand j’étais entraîneur de la natation. Là, c’était du concret. »

Désireuse de ne pas faire le mandat de trop, la sexagénaire (65 ans) laisse « une situation saine », alors que sa Fédération « a failli mourir » après les confinements dus au Covid, « par manque de moyens ». La FFH fut en effet en grande difficulté après la mise en redressement judiciaire de sa filiale Résidence internationale de Paris, en août 2021.

La FFH a récolté 55 des 75 médailles françaises aux Jeux paralympiques de Paris 2024

Revenue du diable vauvert, la Fédération française handisport a pu briller lors des Jeux paralympiques 2024, à domicile, l’été dernier. Avec 55 médailles, contre 41 trois ans plus tôt à Tokyo, elle a majoritairement participé à l’excellent bilan de la France (75 médailles au total), avec ses 134 para sportifs (sur 237 Tricolores) engagés.

« Le bilan est positif, juge Guislaine Westelynck. Ça nous a permis d’atteindre l’objectif fixé, à savoir intégrer le top 8 des nations (8e), même s’il y a des disciplines où on a encore du travail, comme le para athlétisme par exemple. »

Comment expliquer une telle progression ? La Marseillaise n’a pas sa langue dans la poche : « On a été pris en compte par l’Agence nationale du sport et par l’État. Je rends hommage, je ne sais pas si c’est politiquement correct mais je m’en fous, à Claude Onesta (ex-directeur de la haute performance à l’ANS). Il s’est occupé de nous aussi. Lui a compris. Un jour, il a fait un audit sur le mouvement sportif, il a dit que le para-sport était négligé. Et que désormais, il fallait nous prendre en compte. De là, on nous a vraiment donnés les moyens. On est passé d’une aide qui était dérisoire à une aide conséquente. »

Cet été, Guislaine Westelynck a vécu au coeur des Jeux paralympiques, notamment lors de réceptifs au Club France. Photo B.G.

Pris en compte et considéré par l’Agence nationale du sport

L’argent, plus que jamais le nerf de la guerre pour des athlètes en situation de handicap et qui, avant Paris 2024, étaient invisibilisés auprès du grand public. « D’un ou deux millions, on est passé à plus de quatre millions d’aides par an, décompte Guislaine Westelynck. C’est énorme. On l’a mis à profit de nos disciplines. »

Ravie de ces « super résultats », la 5e présidente de la FFH comptait 35 000 licenciés et plus de 60 000 pratiquants au sein de cette instance reconnue d’utilité publique depuis 1983. Mais la pression et les responsabilités commençaient à se faire trop lourdes sur les frêles épaules de cette ancienne para-nageuse de haut niveau.

« C’est pour cela que j’arrête, j’ai trop de pression, j’ai l’impression que je vais claquer », confie Guislaine Westelynck, qui a arrêté de fumer du jour au lendemain, voilà six mois, après s’être fait rappeler à l’ordre par son cardiologue.

Pour l’Olympiade 2024, la Fédération française handisport comptait onze para-sports, sur les vingt-deux en lice (1). « C’est ça qui intéresse les gens, ce qui est visible, constate-t-elle. Même la boccia, on a peur de la perdre (du giron FFH), alors que personne ne la voulait avant. C’est du handicap lourd. »

La victoire d’Aurélie Aubert lors des Jeux paralympiques, dans cette discipline ressemblant à la pétanque, et ses larmes ont ému le pays. La médaillée d’or a fait la Une des journaux télé et de la presse sportive nationale. « Les clubs de pétanque nous ont toujours dit qu’ils n’en voulaient pas. Aujourd’hui, je me demande : ‘Pourquoi ne voudraient-ils pas la boccia, maintenant que ça s’est familiarisé, que les gens connaissent ? C’est super inquiétant. »

Depuis de nombreux mois, Guislaine Westelynck n’a jamais caché que cela représentait « un sujet très douloureux » pour elle : voir des Fédérations sportives récupérer la délégation de leur branche para-sportive.

Constatant que certaines disciplines (tennis fauteuil, para-judo, para-tir à l’arc) partie hors de son sérail avaient fait chou blanc à Paris 2024, Guislaine Westelynck voit le succès d’autres sports sous un double prisme.

L’expertise mais aussi bientôt l’exode de la « vitrine » ?

D’un côté, cette réussite représente le symbole de « l’expertise » de la FFH : « On sait la valoriser, on la revendique et on la met en place dans les territoires. C’était ça qui me tenait le plus à coeur, le développement dans les territoires », détaille-t-elle.

Mais de l’autre, la Marseillaise redoute que cette « vitrine », et « l’afflux d’argent permettant son développement », ne quitte le giron du handisport. « On sent qu’il y a des velléités de demander la délégation. Il y a des fédérations qui commencent à se dire ‘Ah c’est intéressant le haut niveau, on va demander à la délégation’. Parce que c’est la vitrine. »

Exemple le plus frappant : qu’en sera-t-il du para-cyclisme, discipline la plus pourvoyeuse de médailles paralympiques en 2024 (28 sur 75), sur lequel la Fédération française de cyclisme (valide) pourrait lorgner d’ici à fin 2025 ?

« C’est compréhensible et ça va être compliqué de leur dire non, indique la désormais ex-présidente de la Fédé handisport. Avec Michel Calot (président réélu à la FFC), on est membres du conseil d’administration du CNOSF ; je n’ose pas aborder le sujet parce qu’on va se battre. Mais bien sûr qu’il faut dire non ! C’est le ministère qui décide au final. Il faut se battre pied à pied et montrer que nous, on a eu des résultats. Nous avons une expertise, on fait du développement et on ne s’arrête pas à l’équipe de France. »

Ce combat, vital, devra désormais être mené par son successeur, Gaël Rivière. De ses sept années aux responsabilités, l’ancienne inspectrice à l’Urssaf Guislaine Westelynck dit avoir « beaucoup appris sur le genre humain, plus en sept ans que dans toute ma carrière ». Ponctuant sa phrase d’un « sur les bons comme les mauvais côtés », qui souligne les déceptions qui ont escorté le chemin de cette dame entière et pétillante.

Revenue à Marseille, l’ancienne nageuse de haut niveau n’en a pas totalement fini avec sa passion, puisqu’elle continue de nager 3,5 kilomètres tous les dimanches matin. Ni avec son engagement. À vrai dire, celle qui a raconté son histoire dans un livre (2) va continuer de battre le pavé. À son échelon et bénévolement.

« Tout faire pour insuffler à Marseille la notion de handicap »

« Comme à la Fédération française de handisport, je veux tout faire pour insuffler à Marseille la notion de handicap et la nécessité d’avoir toujours ce réflexe qui consiste à permettre à une personne en situation de handicap de faire du sport, avant tout de loisir. »

Guislaine Westelynck a déjà maintes fois proposé ses services aux élus provençaux, de tous bords. Notamment auprès de l’adjointe ad hoc à la Ville de Marseille, Isabelle Laussine. Elle n’en démord pas : « Il y a énormément à faire. On parle beaucoup d’héritage… Dans l’éducation nationale, c’est un vrai chantier. Il y a un mot auquel je tiens, c’est l’inclusion. C’est un mot très à la mode. Sauf que l’inclusion, ça se construit, pas à pas ; ça ne se décrète pas ».

Un combat que la Marseillaise continuera de mener jusqu’au bout de ses béquilles.

Benoît GILLES

1. Basket fauteuil, boccia, escrime fauteuil, cécifoot, goalball, para-athlétisme, para-cyclisme, para-haltérophilie, para-natation, para-tennis de table, rugby fauteuil.
2. « J’ai surmonté mon handicap comme un poisson en haute mer », aux édition Le Courrier du livre.


OM : reprise le 31, pas d’entraînement public au Vélodrome, mercato… découvrez le programme des vacances

Quentin Merlin, ici à la lutte avec le défenseur belge de Lille Thomas Meunier, a fini l'année en boulet de canon avec l'OM. Photo Alain Robert

Après leur large victoire à Saint-Étienne (0-4), les joueurs de l’OM sont partis en vacances. Ils retrouveront le championnat de Ligue 1 le dimanche 5 janvier, en recevant Le Havre.

Quoi de mieux qu’une hotte bien remplie, de buts et de joie, au moment de partir en vacances de Noël ? L’OM a écrasé de faibles Stéphanois dimanche après-midi (0-4) pour soigner à la fois son entrée en lice en coupe de France et sa dernière sortie de l’année 2024.

Les joueurs se sont mis au diapason de Roberto De Zerbi, arrivé cet été et qui échoue tout près du record de Marcelo Bielsa. L’Argentin avait glané onze succès pour ses seize premières rencontres sur le banc marseillais en 2014 ; dix ans plus tard, le Mister italien affiche un bilan de dix victoires.

Deuxième de Ligue 1, qualifié pour les 16es de finale de la coupe de France, l’OM développe un jeu séduisant et affiche une sérénité qui peuvent lui permettre de passer les fêtes au chaud.

L’entraînement Familia Massilia reporté « à une date ultérieure »

Leonardo Balerdi et ses coéquipiers sont attendus à la Commanderie pour la reprise de l’entraînement mardi 31 décembre. Ils ont donc droit à une petite rallonge de jours de repos, puisqu’une séance ouverte au public devait se tenir dimanche 29 au stade Vélodrome.

Cet entraînement, qui plaît traditionnellement aux familles et aux enfants comme son nom l’indique (Familia Massalia), est « reporté à une date ultérieure », indique l’OM.

Un programme physique à suivre jusqu’à la reprise

Mais ce n’est pas pour autant qu’Adrien Rabiot and Co. pourront se la couler douce et se gaver de chocolats. Les Olympiens sont partis avec un programme spécifique à suivre, pour s’entretenir, afin de ne pas dilapider la bonne forme acquises ces dernières semaines.

« On part en vacances contents, mais on sait qu’il y a une deuxième partie de saison très importante et qui sera encore plus belle que la première. C’est là où tout se joue, donc on doit bien se reposer », expliquait dimanche soir le piston gauche Quentin Merlin.

L’objectif est clair : il ne faudra rien lâcher et revenir en forme pour la reprise. Car les matches vont s’enchaîner à une allure folle, en plein hiver.
– Dimanche 5, 16e journée de Ligue 1 : OM – Le Havre (20h45)
– Samedi 11 janvier, 17e journée de Ligue 1 : Rennes – OM (21h)
– Mardi 14 janvier, 16e de finale de coupe de France : OM – Lille (21h10)
– Dimanche 19 janvier, 18e journée de Ligue 1 : OM – Strasbourg (20h45)
– Dimanche 26 janvier, 19e journée de Ligue 1 : Nice – OM (20h45)

Sans oublier que le mercato d’hiver permettra, selon « les opportunités » dixit Pablo Longoria, d’ajuster l’effectif en fonction des besoins et desiderata. Les clubs français pourront transférer des joueurs entre mercredi 1er janvier 2025 et lundi 3 février, à 23 h.

B.G.


Qui sont les ministres du gouvernement Bayrou ?

Ce lundi 23 décembre, Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, a annoncé la composition du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre François Bayrou. Parmi les personnalités nommées Philippe Tabarot, ancien vice-président de la Région Sud, qui hérite du portefeuille des Transports.

Nommé Premier ministre il y a dix jours, François Bayrou avait promis de constituer son équipe avant Noël. Les discussions se sont prolongées, notamment en raison de désaccords sur certains portefeuilles clés.

Après dix jours de consultations, le Premier ministre François Bayrou a finalisé la composition de son gouvernement, annoncée par Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, ce lundi 23 décembre, jour de deuil national.

Cette équipe intègre des personnalités issues de la gauche sans être au Nouveau Front Populaire, tout en écartant les partis situés aux extrêmes, tels que la France insoumise et le Rassemblement national.

35 ministres et des piliers confirmés

Avec 35 ministres et 14 ministres de plein exercice, ce gouvernement compte plusieurs figures du précédent exécutif. Bruno Retailleau reste ministre de l’Intérieur, Catherine Vautrin prend désormais la tête du ministère du Travail, de la Santé et de la Famille. Rachida Dati conserve son poste à la Culture, tandis que Sébastien Lecornu est confirmé au ministère des Armées.

Le retour surprise de Manuel Valls

Manuel Valls signe l’un des retours les plus inattendus de ce nouveau gouvernement. L’ancien Premier ministre, qui avait fait un détour par le conseil municipal de Barcelone, rejoint l’équipe de François Bayrou en tant que ministre des Outre-Mers. Sa première mission s’annonce de la plus haute importance : gérer la crise actuelle à Mayotte.

Élisabeth Borne aux rênes de l’Éducation

Élisabeth Borne fait son retour en tant que ministre de l’Éducation nationale. Après avoir été ministre des Transports, de la Transition écologique, du Travail, puis Première ministre, la députée du Calvados se voit confier cette fois les rênes de ce ministère clé.

Gérald Darmanin, nouveau garde des Sceaux

Gérald Darmanin, ancien ministre du Travail et de l’Intérieur, fait son entrée dans l’équipe de François Bayrou en tant que garde des Sceaux, bien qu’il ait initialement été pressenti pour les Affaires étrangères. Après s’être tenu à l’écart du gouvernement Michel Barnier, l’ex-LR rallié à la macronie avait publiquement exprimé son intérêt pour le quai d’Orsay, un poste finalement conservé par Jean-Noël Barrot, actuel ministre des Affaires étrangères.

François Rebsamen, ancien ministre du Travail sous François Hollande, rejoint le gouvernement Bayrou en tant que ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation. À ses côtés, Juliette Méadel, ancienne secrétaire d’État socialiste, est nommée ministre déléguée à la Ville.

Amélie de Montchalin, ancienne ministre de la Transition écologique sous le gouvernement Borne en 2022, fait son retour. Moins médiatisée, cette figure de la macronie reprend du service en héritant du ministère des Comptes publics, où elle devra s’attaquer aux défis budgétaires.

Philippe Tabarot, ministre des Transports

Philippe Tabarot, ancien vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur délégué aux Transports, intègre le gouvernement Bayrou en tant que ministre des Transports. Durant son mandat régional, le sénateur des Alpes-Maritimes s’est illustré par son travail sur les mobilités durables et les projets de modernisation ferroviaire.

Proche de la droite modérée, il a été un acteur clé dans le développement des infrastructures de transport dans la région, contribuant à renforcer l’attractivité et la connectivité du territoire. Son arrivée dans ce ministère stratégique marque une continuité de son engagement en faveur des grands projets de mobilité à l’échelle nationale, et particulièrement dans la région à l’horizon des Jeux olympiques 2030.

Il est à noter que François Bayrou est le quatrième Premier ministre nommé sous cette mandature présidentielle. Sa nomination intervient après la chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure. Le premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou se tiendra le 3 janvier. Le discours de politique générale de François Bayrou est attendu, quant à lui, le 14 janvier.

Tout juste après l’annonce de la composition de son nouveau gouvernement, le Premier ministre sera présent sur le plateau de BFMTV pour défendre et expliquer ses choix ce lundi à 20h30.


Composition du gouvernement Bayrou :

  • Elisabeth Borne, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
  • Manuel Valls, ministre d’État, ministre des Outre-mer
  • Gérald Darmanin, ministre d’État, Garde des Sceaux, ministre de la Justice
  • Bruno Retailleau, ministre d’État, ministre de l’Intérieur
  • Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles
  • Eric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique
  • Sébastien Lecornu, ministre des Armées
  • Rachida Dati, ministre de la Culture
  • François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation
  • Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
  • Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche
  • Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
  • Laurent Marcangeli, ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification
  • Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative

Ministres délégués :

  • Patrick Mignola, chargé des Relations avec le Parlement
  • Aurore Bergé, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations
  • Sophie Primas, porte-parole du Gouvernement
  • Philippe Baptiste, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
  • François-Noël Buffet, auprès du ministre de l’Intérieur
  • Astrid Panosyan-Bouvet, chargée du Travail et de l’Emploi
  • Yannick Neuder, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins
  • Charlotte Parmentier-Lecocq, chargée de l’Autonomie et du Handicap
  • Amélie de Montchalin, chargée des Comptes publics
  • Marc Ferracci, chargé de l’Industrie et de l’Énergie
  • Véronique Louwagie, chargée du Commerce, de l’Artisanat, des PME et de l’Économie sociale et solidaire
  • Clara Chappaz, chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique
  • Nathalie Delattre, chargée du Tourisme
  • Patricia Miralles, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants
  • Valérie Létard, chargée du Logement
  • Philippe Tabarot, chargé des Transports
  • Françoise Gatel, chargée de la Ruralité
  • Juliette Méadel, chargée de la Ville
  • Benjamin Haddad, chargé de l’Europe
  • Laurent Saint-Martin, chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger
  • Thani Mohamed Soilihi, chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux

Mode in Sud vent debout contre l’alliance Castaner-Shein

Lionel Guerin, co-président de UFIMH - La Mode Française – et président exécutif de la Fédération Française des Industries du Vêtement Masculin, aux côtés de Jocelyn Meire, président de Mode In Sud, François-Marie Grau et Yann Rivoallan, respectivement délégué général et président de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin. © N.K.

L’annonce du recrutement de Christophe Castaner par Shein suscite des remous. Le syndicat régional Mode in Sud, qui représente les entreprises de mode en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ne mâche pas ses mots : cette collaboration est qualifiée de « choc » pour la filière.

Christophe Castaner, qui préside le conseil de surveillance du port de Marseille-Fos, est désormais membre du comité stratégique Europe, Afrique et Moyen-Orient de Shein, géant mondial de la fast fashion.

Selon Mode in Sud, ce double rôle soulève des questions d’éthique. « En tant que président du Grand port maritime de Marseille, ses fonctions devraient être exemptes de toute association avec une entreprise aux pratiques controversées », insiste l’organisation dans son communiqué, en date du 23 décembre.

Une critique frontale de Shein

Mode in Sud ne s’arrête pas à Christophe Castaner. Le syndicat dénonce également les pratiques de Shein, qu’il décrit comme un symbole de la surproduction et de la concurrence déloyale. « Ce recrutement démontre une fois de plus les moyens colossaux dont Shein dispose et les méthodes qu’il emploie », fustige Jocelyn Meire, président de Mode in Sud.

Le communiqué souligne l’impact délétère de la fast fashion sur l’environnement et les emplois locaux. Les prix ultra-compétitifs proposés par Shein sont, selon Mode in Sud, obtenus au détriment des droits des travailleurs, notamment en Chine, et de l’équilibre des entreprises françaises de mode, déjà fragilisées.

Un appel à la clarté

Pour Mode in Sud, le cas Castaner cristallise les défis auxquels la filière doit faire face. L’association appelle à des « décisions claires et fermes » pour protéger la relocalisation de la mode en France et soutenir les politiques de réindustrialisation.

Dans un contexte où l’Assemblée nationale a adopté une loi anti-fast fashion en mars, toujours en attente au Sénat, Jocelyn Meire appelle à la vigilance : « Ceux qui trahissent cette cause devraient être démis de leurs fonctions publiques ».

Ce recrutement relance le débat sur la compatibilité entre les fonctions publiques et les collaborations avec des entreprises controversées. Pour Shein, il s’agit d’une prise stratégique ; pour la filière mode française, une rupture de confiance.

N.K.


Christophe Castaner à la barre de la stratégie RSE de Shein

Christophe Castaner. © N.K.

Le président du conseil de surveillance du port de Marseille-Fos rejoint le géant chinois de la fast fashion pour conseiller ses engagements sociaux et environnementaux. Une annonce qui intrigue autant qu’elle divise.

Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur et figure politique emblématique de la Macronie, s’engage sur un nouveau terrain. À 58 ans, le président du conseil de surveillance du port de Marseille-Fos rejoint le géant chinois de la fast fashion Shein. Sa mission : conseiller l’entreprise sur ses engagements en matière de responsabilité sociétale et environnementale (RSE).

Shein, régulièrement critiqué pour son impact environnemental et ses méthodes de production, vient de lancer des comités stratégiques régionaux censés orienter ses efforts vers une économie plus durable.

Christophe Castaner intègre le premier comité couvrant l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, aux côtés de figures comme l’avocate Nicole Guedj et Bernard Spitz, ancien cadre du Medef.

« Une expérience significative »

Le groupe justifie ce recrutement par la double expertise de l’ancien député : sa connaissance des rouages politiques et administratifs, mais aussi son rôle clé au port de Marseille-Fos, qu’il préside depuis 2022.

Dans un communiqué, Shein vante « son expérience significative dans l’administration publique et la gouvernance » ainsi que sa capacité à répondre aux exigences européennes, particulièrement rigoureuses en matière de durabilité.

Pour Donald Tang, président exécutif de Shein, ces comités doivent « tirer parti des connaissances et de l’expérience d’experts mondiaux » pour travailler sur des sujets critiques comme la décarbonation, l’économie circulaire ou la transparence des chaînes d’approvisionnement.

« Faire évoluer les entreprises, c’est clef »

Dans des déclarations recueillies par Le Figaro, Christophe Castaner se dit convaincu de la nécessité d’agir au sein des entreprises pour relever les défis environnementaux. « Pour faire évoluer une filière, la puissance publique ne peut pas tout, affirme-t-il. Faire évoluer les entreprises et leurs pratiques est important, voire même clef pour avoir un véritable impact. »

L’ancien ministre cite également son expérience à la tête de la société concessionnaire des Autoroutes et tunnel du Mont-Blanc (ATMB), où il a promu une transition vers un modèle d’entreprise à missions. Pour Shein, il s’agira d’« agir » pour améliorer les pratiques et répondre aux attentes européennes. Cependant, Christophe Castaner reste évasif sur les mesures concrètes que prendra le comité pour transformer un géant dont le modèle économique repose sur la production massive et à bas coût.

Une nomination sous le feu des critiques

Cette nomination intervient dans un contexte où la fast fashion est de plus en plus pointée du doigt. En France, une proposition de loi visant à limiter les excès de ce secteur est en cours de validation au Sénat. Elle reflète une pression croissante pour encadrer les pratiques d’entreprises comme Shein, accusées de produire trop, trop vite et trop souvent au détriment de l’environnement.

Le choix de Christophe Castaner, un homme habitué aux sphères politiques, interroge. Apportera-t-il un changement réel ou servira-t-il surtout de caution morale pour améliorer l’image d’une entreprise controversée ? La marche est haute, comme il le reconnaît lui-même dans le Figaro, mais l’ancien ministre se dit confiant dans « la vraie volonté des dirigeants de Shein de s’adapter aux attentes européennes ».

Dans un communiqué de presse, l’association Mode in Sud, représentant les entreprises de mode en Provence-Alpes-Côte d’Azur, a vivement réagi au recrutement de Christophe Castaner par Shein.

Jocelyn Meire, président de l’association, dénonce un « cynisme » qui interroge sur les possibles conflits d’intérêts liés à la fonction actuelle de Castaner en tant que président du port de Marseille-Fos. Il regrette également qu’un acteur public soit associé à un géant de la fast fashion, symbole des dérives environnementales et sociales de l’industrie textile mondiale.

Selon lui, « celles et ceux qui trahissent cette cause devraient être démis de leurs fonctions publiques », dans un contexte où la filière française de la mode lutte pour sa survie face aux pratiques de surproduction de Shein.

N.K.


Natation : Marie Wattel quitte Marseille et le CNM

Photo B.G.

Arrivée au CNM en 2020 puis à Marseille un an plus tard, la nageuse Marie Wattel rejoint le club de Montpellier. La championne d’Europe du 100m papillon va surtout partir s’entraîner aux Etats-Unis pour préparer les JO 2028 à Los Angeles.

C’est une nouvelle page qui se tourne. Après les départs, pêle-mêle ces dernières années, de Florent Manaudou, Mehdy Metella, Mikel Schreuders et, cet été, du coach Julien Jacquier, le Cercle des nageurs de Marseille enregistre celui d’une autre athlète olympique.

Marie Wattel (27 ans) a mis à profit un road trip automnal de plusieurs semaines aux États-Unis pour « souffler et retrouver un peu de légéreté ». Elle n’a pas caché sa joie d’avoir « réussi à déconnecter », bien qu’elle a loupé les championnats de France et du monde en petit bain ; une première absence en équipe de France depuis treize ans.

Championne d’Europe et vice-championne du monde avec le Cercle

Membre du CNM depuis 2020, alors qu’elle était étudiante à Loughborough en Angleterre, la nageuse haut-savoyarde avait débarqué à Marseille en 2021 tout juste auréolée de son titre de championne d’Europe du 100m papillon. Sous les couleurs du Cercle, Marie Wattel est devenue vice-championne du monde sur la même épreuve, en 2022, et a décroché un quatrième titre européen en petit bassin (avec le relais 4x100m nage libre mixte).

Malheureusement, elle n’a pas été épargnée par les soucis sur les bords de la Méditerranée, enchaînant blessures (épaule, dos, genou) et doutes pendant deux saisons. En décembre 2023, à huit mois des Jeux olympiques, elle s’était rompu le ligament croisé du genou droit. Elle s’était tout de même qualifiée pour ses troisièmes Jeux, mais sans parvenir à se hisser en finale individuelle (9e du 100m papillon, 10e du 100m nage libre).

« Mentalement, le plus dur, c’était l’avant, explique-t-elle dans L’Équipe. Pendant les Jeux, j’ai profité à fond. L’effervescence, le public, l’engouement ont sauvé mes Jeux. Ça m’a réparée. »

Un « électrochoc » puis un « déclic »

Alors qu’elle se voyait « finir sa carrière » à Marseille, auprès de ses amis (notamment des anciens nageurs du CNM), Marie Wattel a donc décidé de ne pas reprendre l’entraînement au sein du groupe désormais coaché par l’Italien Federico Brumana. Alors que le directeur sportif Romain Barnier nous avait expliqué mi-octobre n’avoir « jamais dit (à Marie) qu’on ne la conservait pas », cette dernière a précisé dans L’Équipe :

« J’ai eu un rendez-vous début septembre avec Romain Barnier qui m’a expliqué qu’ils avaient d’autres projets et ça ne collait pas avec le mien. Malheureusement, ils avaient d’autres envies et je n’étais pas forcément dedans. Avec du recul, je les remercie pour leur honnêteté. Ça m’a permis de regarder les autres opportunités. Au début, c’était un électrochoc puis ça a été un déclic pour me dire que je devais partir aux États-Unis ».

« Je n’ai pas fini d’écrire mon histoire »

Si elle avait d’abord envisagé de s’expatrier en Australie, Marie Wattel, après une opération de son genou droit, va finalement tenter l’aventure à partir du mois de mars à l’université d’Arizona, qui a vu passer un certain Léon Marchand pendant trois ans… « Ça m’a paru une évidence que je n’avais pas fini d’écrire mon histoire », explique-t-elle.

Marie Wattel, dix-neuf fois championne de France, a désormais les JO de Los Angeles en 2028 dans le viseur. Avec une première échéance sur son tableau de marche : disputer les championnats du monde 2025 à Singapour, du 27 juillet au 3 août.

B.G.


Cyclisme – Quatre Provençaux élus à la Fédération française de cyclisme

La pilote de BMX Camille Maire est la seule athlète élue (pour deux postes) à la Commission des sportifs de haut niveau du Bureau exécutif.

Les Provençales Camille Maire, Carole Gamba et Myriam Garcia ont été élues ce samedi 21 décembre au Bureau exécutif ou au Conseil fédéral. Le désormais ex-président du comité région Sud, Christian Lazarini, siègera aussi dans les instances nationales de cyclisme.

Mardi dernier, Michel Callot (57 ans) a été élu pour un troisième mandat de quatre ans au poste de président de la Fédération française de cyclisme (FFC). En poste depuis 2017, il a largement distancé son rival, Teodoro Bartuccio, récoltant 69,55%, contre 30,45% à son opposant.

Les élections fédérales se poursuivaient jusqu’à ce samedi 21 décembre, avec les votes pour désigner les membres du Bureau exécutif et ceux du Conseil fédéral.

Camille Maire, seule élue à la Commission des sportifs de haut niveau

Dans chacune des chambres figureront des représentants du comité région Sud de cyclisme. La pilote de BMX Camille Maire (BMX Club Sarrians) était la seule candidate retenue – pour deux postes – et siègera au sein de la Commission des sportifs de haut niveau du Bureau exécutif. Un poste reste donc à pouvoir.

Carole Gamba, arbitre de VTT, a longtemps dirigé la commission VTT au comité région Sud de cyclisme. Photo B.G.

Trois Provençaux ont été élus comme membres du Conseil fédéral, au titre du collège général :

– l’arbitre de VTT Carole Gamba, jusqu’ici vice-présidente régionale en charge du VTT, a atteint le deuxième total, récoltant 93,16 % des voix ;

– Myriam Garcia, l’épouse du nouveau président du comité région Sud Stéphane Garcia, a attiré 88,35 % des suffrages ;

Christian Lazarini, l’ancien président du comité du Var et qui vient de quitter la présidence du comité région Sud après deux mandats, est le 18e et dernier membre élu (82,12 %).

B.G.

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Coupe de France – Pas verni, l’OM recevra Lille

Photo Alain Robert

Large vainqueur de Saint-Étienne ce dimanche (0-4), l’OM accueillera encore un club de Ligue 1 en 16e de finale de coupe de France : ce sera Lille, les 14, 15 ou 16 janvier prochains.

Impressionnant de maîtrise et de domination ce dimanche après-midi, l’Olympique de Marseille a facilement validé son entrée en lice en coupe de France. Les joueurs de Roberto De Zerbi se sont imposés 0-4 sur la pelouse de Saint-Étienne, dans un des deux seuls duels entre formations de Ligue 1 à ce stade de la compétition.

Juste avant de partir en vacances de Noël, les coéquipiers du capitaine Leonardo Balerdi – véritable métronome de la défense marseillaise ces dernières semaines – connaissent le nom de leur adversaire au prochain tour de la « Vieille Dame ».

Mardi 14, mercredi 15 ou jeudi 16 janvier 2025, l’OM recevra un autre club de L1 en 16e de finale, Lille. Le Losc a petitement battu Rouen (National) ce vendredi, 1 but à zéro, vendredi soir. Il y aura donc un parfum de revanche entre deux équipes du haut de tableau, qui se sont affrontées le 14 décembre dernier, déjà au Vélodrome (1-1).

L’affiche sera placée en milieu de semaine entre un déplacement à Rennes et la réception de Strasbourg, deux rencontres non fixées par la LFP.


Le tirage au sort des affiches des 16es de finale de coupe de France :
SC Bastia (L2) – OGC Nice (L1)
Dives-Cabourg (N3) – Le Puy Foot (N2)
Toulouse FC (L1) – Stade Lavallois (L2)
QRM (N1) – Angers Sco (L1)
Le Mans (N1) – Valenciennes FC (N1)
FCSR Haguenau (N2) – USL Dunkerque (L2)
OM (L1) – Lille (L1)
ESTAC Troyes (L2) – Stade Rennais (L1)
Stade Briochin (N2) – FC Annecy (L2)
EA Guingamp (L2) – Sochaux (N1)
Reims (L1) – AS Monaco (L1)
FC Bourgoin-Jallieu (N3) – Lyon (L1)
Tours FC (R1) ou FC Lorient (L2) – AS Cannes (N2)
Stade Brestois (L1) – FC Nantes (L1)
ES Thaon (N3) – Strasbourg (L1)
RC Lens (L1) ou PSG (L1) – FC Espaly (N3)