A la fois présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence et présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal n’a pas une minute à elle. Elle a pourtant pris le temps nécessaire entre deux déplacements et deux rendez-vous pour répondre aux questions du Méridional dans son bureau du « Vaisseau Bleu » à Saint-Just.
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Elle est en forme Martine. Avec Francis Papazian, nous avons vainement tenté de la mettre en difficulté : elle connaît ses dossiers sur le bout des doigts et s’entend à merveille avec Renaud Muselier, président de la Région Sud. Ses rapports avec les élus de la ville de Marseille ne sont pas aussi idylliques, car il arrive que Martine Vassal ait affaire à des socialistes sectaires, entrés à la mairie par le soupirail, ou à des écologistes forcenés qui empêchent par exemple le bon achèvement du Boulevard Urbain Sud. Mais Martine s’adapte. C’est sa grande force : face à des gens qui veulent lui faire prendre des vessies pour des lanternes, elle ne rembarre personne, au contraire, elle fait œuvre de pédagogie, de patience, et ses observations polies sont placées sous le sceau d’une telle rationalité que ses contradicteurs finissent par s’incliner. Ou alors ils lui tournent le dos et feignent de ne plus être là, comme Rubirola. Qui, hélas est toujours là et s’y plaît tellement qu’elle va remettre ça…
Telle est Martine Vassal. Son seul souci, c’est évidemment le bien-être des habitants des Bouches-du-Rhône dans leur ensemble, sans le moindre favoritisme comme celui qu’on a connu du temps des frères Guérini, de Weygand, de Bernardini et de Philibert. Très fidèle à la communauté arménienne, Martine Vassal ne rate aucune des cérémonies de commémoration du génocide du 24 avril 1915, un massacre systématique de populations arméniennes par les Turcs, qui a été hélas suivi d’autres génocides au XXème siècle.
Elle a déjà organisé deux voyages de soutien en Arménie, elle aide de son mieux le Conseil de coordination des associations arméniennes des Bouches-du-Rhône, et elle se bat avec beaucoup de cran pour la reconnaissance de la République du Haut-Karabagh. Martine Vassal est indignée de « l’impunité globale » des auteurs du « nouveau génocide arménien », qui ont déjà plusieurs milliers de morts sur la conscience et des centaines de prisonniers.
> A voir aussi: 106e anniversaire du génocide arménien: interview exclusive de Martine Vassal https://lemeridional.com/index.php/2021/04/24/106e-anniversaire-du-genocide-armenien-interview-exclusive-de-martine-vassal/
Pas facile de faire entendre sa voix face à un tyran fanatique tel que Erdogan, qui change les livres d’histoire pour endoctriner la jeunesse turque, et face à des élus tels que le maire d’Istanbul qui avait refusé de donner la parole à Martine Vassal, ambassadrice de Jean-Claude Gaudin lors d’un voyage en Turquie. Pourquoi ? Mais parce que Martine est une femme, voyons !
En bavardant à bâtons rompus avec Mme Vassal, nous avons appris qu’elle se soucie énormément de la sécurité de ses compatriotes. Non seulement elle a doté les collèges de tous les dispositifs de contrôle et de clôture nécessaires à des études sereines, mais elle a équipé de nombreuses communes de caméras de vidéo-protection et elle a contribué à restaurer de nombreuses casernes de gendarmeries qui menaçaient ruine.
> A voir aussi: Interview de Martine Vassal: « J’ai souhaité mettre l’accent sur la sécurité » https://lemeridional.com/index.php/2021/04/25/interview-de-martine-vassal-jai-souhaite-mettre-laccent-sur-la-securite/
En ce qui concerne la crise sanitaire, Martine Vassal a su, comme Renaud Muselier, prendre les bonnes mesures au bon moment, c’est-à-dire en faisant le contraire du gouvernement. Achats de masques, tests, contrôles, déjà 500 000 vaccinations, le reste, c’est du pipeau. « Nous avons dû gérer l’urgence, confie-t-elle, mais nous sortons peu à peu du tunnel et nous allons nous en sortir. Il s’agit à présent de mettre au point un plan de relance économique avec le gouvernement et l’Europe. »
La mobilité, le logement, le foncier, le tourisme: Martine Vassal affronte l’avenir avec confiance. Elle va investir 500 millions pour de nouvelles rames de métro climatisées, avec Wi-Fi, pour inciter les gens à prendre les transports en commun et en finir avec le « tout-voitures » source d’embouteillages et de pollution. Pour ce qui est de la sur-fréquentation des calanques, elle propose une « accessibilité raisonnée » pour que chacun y trouve son compte.
Reste l’épineuse question des 1100 « mineurs non accompagnés » qui sont souvent, au moins pour une bonne moitié, des adultes accompagnés par des associations pro-migrants qui les incitent à quitter leur pays. Martine Vassal n’en accueillait que 200 au début de son mandat, il y en a six fois plus aujourd’hui. Pour chacun de ces jeunes, tenez-vous bien, elle débourse 4000 euros par mois en frais d’hôtel, de restauration et de soins, soit 4 millions 400 000 euros mensuels pour accueillir dignement des clandestins… Là aussi, Martine Vassal fait face : « Marseille a toujours été une terre d’asile, dit-elle, elle ne doit pas devenir une terre d’abus ! »
José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional