Nursea : à Marseille, des micro-crèches éthiques et équilibrées

Une des nouvelles crèches Nursea © Le Méridional

Nursea a été créé en 2015. Ce concept de « micro-crèches durables » fait la part belle au développement du petit enfant dans un environnement éthique et équilibré. Qu’est-ce à dire ? Nous en avons appris plus sur le concept lors de l’inauguration, il y a quelques jours, de deux nouvelles structures, Nursea Gaanay et Nursea Michelet, dans le 9ème arrondissement. La présence du maire de secteur, Lionel Royer-Perreaut, démontrait l’actualité et la pertinence d’une nouveauté comme celle-ci.

Les 9ème et 10ème arrondissement représentent 135 000 habitants (soit la moitié de Paris) et 18 noyaux villageois : « Alors, oui, nous avons besoin de crèches par ici », résume le maire de secteur devant les parents et le public assemblé. La mairie prétend bien « accompagner cette dynamique », notamment à travers des structures particulièrement cohérentes comme les crèches d’entreprises Nursea.

Fanny Schosseler, la fondatrice, présente avec fierté les valeurs de Nursea, crèches du territoire marseillais  : d’abord, grâce à la petitesse de la structure, un environnement bienveillant et une attention pour chaque enfant. Chaque crèche accueille 12 enfants maximum, qui ont entre deux mois et demi et trois ans et demi. « Je suis arrivée récemment à Marseille et j’ai pu mettre mon dernier enfant dans une crèche Nursea, témoigne une mère. L’ambiance est très détendue. Grâce aux petits effectifs, le personnel aussi n’est pas sur les dents, ce qui peut être le cas ailleurs ! » Trois personnes s’occupent à temps plein des petits dans chaque crèche. Parallèlement, les équipes sont composées de professionnels de la petite enfance qui sont présents pour conseiller et donner leurs idées au quotidien.

Fanny Schosseler aux côtés du maire de secteur, Lionel Royer-Perreaut © LM

Une petite structure, c’est ce qui est primordial pour le développement de l’enfant et son autonomie. Charline Gautheret, infirmière puéricultrice de formation et directrice des deux nouvelles crèches nous glisse : « Nous valorisons au maximum cette autonomie du tout petit, tout en l’ayant en permanence à l’œil. Il est très libre de ses mouvements : coucher, sortie dans le petit espace naturel, jouets… » S’adapter aux capacités de chaque enfant permet d’individualiser l’éducation, et de « marcher avec les parents ».

Les pédagogies d’éveil rassemblent les tendances, justement, des pédagogies dites « alternatives » (Montessori, Loczy etc.) mais sans être uniformes. « Beaucoup de parents viennent ici sans connaître ces pédagogies, mais avec un désir de nouveauté. La plupart accrochent immédiatement. Ils posent souvent énormément de questions ! », s’amuse la fondatrice.

L’éthique se joue aussi à un deuxième niveau, que Fanny Schosseler détaille : celui de l’environnement… et de la nutrition : les matériaux (y compris ceux des bâtiments) sont choisis avec soin (plafonds en fibres naturelles par exemple), et le bio occupe une place centrale dans l’alimentation. Marie Fauchery, diététicienne qui conseille Nursea, le souligne : « La question de la nutrition est un sujet sensible, mais on en entend parfois moins parler pour les tout-petits, alors même que c’est un point clé pour leur développement. » Dans les crèches Nursea, rien n’est industriel et 100% des repas sont bio. Par l’entremise de plateformes soigneusement choisies, les produits viennent directement de la région marseillaise. Fanny Schosseler a d’ailleurs créé Nurs’eat, traiteur spécialisé dans la petite enfance, qui livre aussi d’autres structures pour enfants. Autrement, l’odeur du pain qui cuit à la crèche est selon nous la grande réussite gastronomique de Nursea !

L’éveil des sens, si important dans les premières années de la vie humaine, trouve sa cohérence dans l’ensemble de la vie collective Nursea. « Nos crèches sont sans doute un maillon du service public que nous nous devons d’offrir aux habitants du quartier », conclut Fanny Schosseler. En tout cas, ce concept a l’air d’avoir fait ses preuves… au point d’essaimer bientôt dans de nouvelles crèches, notamment à Allauch en 2022. Clin d’œil pour les amoureux des forêts : un arbre planté en France pour chaque enfant accueilli ; ce qui fait, voyons… 400 déjà, depuis 2015.

Raphaëlle PAOLI