À l’occasion de la journée de l’Europe, dimanche 9 mai 2021, Emmanuel Macron s’est rendu à Strasbourg. Il lançait officiellement la Conférence pour l’avenir de l’Europe. Son discours voulait réaffirmer la place de l’Europe; celle-ci a cependant encore beaucoup à réformer pour les prochaines années.
Depuis 14 mois, il n’y a plus de session parlementaire à Strasbourg. Le président de la République a parlé devant un hémicycle clairsemé de députés, et environ trois cents citoyens en visioconférence. Etaient également présents Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, David Sassoli, président du Parlement européen et Antonio Costa, le premier ministre portugais, président en exercice de l’Union européenne, pour représenter ces institutions.
Ce voyage symbolique d’Emmanuel Macron voulait notamment souligner le rôle essentiel de Strasbourg comme ville des institutions européennes : « Strasbourg est le foyer de ce que l’Europe a voulu et construit pour elle -même (…) C’est ici que bat le cœur de la démocratie européenne », a affirmé Emmanuel Macron dans son discours.
Il a dénoncé plus loin un « procès de l’Europe fait chaque matin, cet espèce de défaitisme ambiant ». Selon lui, l’Union européenne doit tirer des leçons de la gestion non coordonnée de la pandémie, mais peut être fière d’être « une Europe de la solidarité » : « Dans cette crise, c’est un modèle européen qui s’est affirmé. » Dans cette même optique, il a souligné le rôle phare de la démocratie : « Nous devons nous féliciter d’avoir continué à débattre (…) c’est ce qui nous définit (…) Ce modèle productif solidaire, démocratique, c’est notre identité européenne. »
Le président de la République française a présenté le nouveau projet européen, pour « rester d’ardents optimistes et d’ardents ambitieux » : « Notre Union a besoin d’une nouvelle respiration démocratique et c’est tout le sens de la conférence sur l’avenir de l’Europe que nous lançons aujourd’hui. » Une plateforme numérique, depuis avril, est ouverte à tous les citoyens qui veulent soumettre une idée pour l’avenir de l’Europe : « Il y aura un an de débat ouvert à tous : aux institutions, aux parlements, aux partenaires sociaux, aux groupes de réflexions, à tous les citoyens. Du niveau européen à l’échelon local, de la plateforme en ligne disponible dans chaque langue, au panel de citoyens, ce sera un exercice inédit. »
Mais « prendre le pouls du continent » ne suffit pas. La coopération européenne telle que l’envisage Emmanuel Macron ne doit pas faire perdre de vue le principe de subsidiarité : que les acteurs locaux puissent agir à leur niveau, à leur échelle, et non pas dans le giron d’une Europe maîtresse et lointaine. C’est une Europe qui encourage à l’initiative des régions et des acteurs de terrain qu’il faut mettre en place. On voit les résultats que donne une telle initiative dans le cas de la Région Sud, qui a reçu en mars 2021 le prix de la Région Européenne entreprenante.
Les conclusions des concertations seront présentées au printemps 2022, à l’époque où la France assurera la présidence tournante de l’Europe, et quelques mois avant les élections présidentielles françaises. « Quelle Europe voulons-nous dans dix ans, dans quinze ans ? » Le lancement de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, et les réformes projetées, s’inscrivent aussi dans le calendrier présidentiel d’Emmanuel Macron.