jeudi 7 novembre 2024
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Du 28 octobre au 2 novembre, le Souvenir français fait sa quête annuelle

© WKMC

Du 28 octobre au 2 novembre (journée traditionnellement dédiée au Souvenir français), l’association fera sa quête à l’entrée des cimetières. L’argent récolté sert en grande partie à l’entretien des tombes des soldats morts pour la France, mais aussi à celui des monuments aux morts.

Le Covid a empêché l’année dernière la tenue habituelle de cette quête. Les besoins sont donc d’autant plus grands, et les dons nécessaires. « La moindre des choses que l’on puisse faire, pour tous ces gens qui sont morts pour notre liberté, c’est d’entretenir leurs tombes et de transmettre leur mémoire à la jeune génération », souligne Bernard Criscuolo, délégué général du Souvenir français des Bouches-du-Rhône.

Avant-match – Nice/OM : on prend les mêmes et on recommence…

© OM / Twitter

La rencontre entre Nice et Marseille se déroulera au stade de l’Aube à Troyes ce mercredi à 21h.

En effet, ce match qui compte pour la troisième journée de la saison n’a pas pu aller à son terme suite aux incidents survenus à l’Allianz Riviera au soir du 22 août 2021. Les instances ont tranché, le match se jouera sur terrain neutre et à huis clos.

Les deux équipes sont au coude à coude en ce début de saison. Respectivement troisième et quatrième, le Gym possède 19 points et l’OM en compte 18. La victoire d’une deux des équipes lui permettrait d’occuper la place de dauphin devant Lens, surprenant deuxième.

Oui mais..

Les deux équipes vont jouer loin de leur base, elles évoluent toutes les deux en 4-4-2 dans l’animation défensive et font preuve d’une belle solidité. Pour mettre à mal le bloc équipe des Niçois, il faut abuser des orientations de jeu, surprendre par des ballons dans le dos des défenseurs pour effacer un bon nombre de joueurs.

Quelle composition ?



D’un point de vue offensif, il y aura du beau monde des deux côtés. Pour les Niçois, nous devrions retrouver la paire Dolberg-Gouiri, étant donné l’absence d’Andy Delort. Les Olympiens ne sont pas en reste non plus, avec le trio Payet-Milik-Ünder.

La composition probable de Sampaoli :





Les deux écuries ont beaucoup de points communs, notamment sur les bancs de touche avec Galtier et Sampaoli, deux hommes à fort caractère. Les 3 points reviendront à l’équipe qui sera la plus performante sur les phases de transition, défensive et offensive, lors d’attaques rapides en profitant du déséquilibre adverse.

Pronostic : 1-1

Ne manquez pas notre live commenté du derby de la Côte d’Azur dès 20h30, à suivre en direct sur la page Facebook, Youtube et Twitch du Méridional. En avant-match, nous aurons le plaisir de recevoir le champion de France de Division 2 1995 avec l’Olympique de Marseille, Franco Vignola !

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

La grotte Cosquer 2 prépare ses trésors

© Kléber Rossillon & Région Provence-Alpes-Côte d’Azur/Modèle 3D MC

On ne le voit pas depuis l’extérieur, mais la villa Méditerranée, qui accueille une reproduction de la grotte Cosquer, prépare des trésors. Son ouverture est prévue en juin 2022.

Beaucoup de Marseillais ignorent que ce trésor archéologique se trouve à quelques kilomètres seulement de la cité phocéenne. Dans les calanques entre Marseille et Cassis, le plongeur Henri Cosquer découvre en 1985 une grotte dont l’entrée se trouve à – 37 mètres de fond. Elle est accessible uniquement par une galerie sous-marine de 140 mètres de longueur, avec de nombreuses ramifications.

Plus de 500 œuvres d’art pariétal

Deux époques de fréquentation humaine de la grotte ont été identifiées : entre – 32 000 et – 19 000. Plus de 500 œuvres d’art pariétal exceptionnelles ont été recensées, parmi lesquelles des représentations particulièrement rares d’animaux marins : pingouins, méduses, raies, phoques etc.

Sauver l’histoire

Malheureusement, la grotte actuelle est en grande partie menacée par la montée des eaux. Certaines peintures sont déjà largement abîmées.

Une chance pour Marseille

La reproduction de la grotte Cosquer a été pensée avec une extrême précision. Le parcours de visite se trouve dans un lieu attractif et dynamique. Le système de visite lui-même est innovant, grâce à des modules d’exploration en 3D. Des animations audio-visuelles aident à la lecture et à la compréhension des œuvres et des lieux.

J.R

« La foulée de l’emploi » : quand jeunes et salariés courent ensemble le Marseille-Cassis

Salariés en entreprise et personnes accompagnées vers l'emploi par Massajobs lors d'un entraînement collectif en octobre 2021 © Massajobs

Ceux qui participent à la course Marseille-Cassis de 20 km (cette année, le dimanche 31 octobre) ont chacun des ambitions différentes : dépassement de soi, entraînement sportif, événement collectif… « La foulée de l’emploi » les rassemble. C’est un projet né d’une discussion entre ITCOM Services (société marseillaise de service informatique) et Massajobs, association d’accompagnement vers l’emploi. Le 31 octobre, 12 participants (trois salariés d’ITCOM Services, quatre salariés de Massajobs, un partenaire et quatre jeunes) vont tenter ensemble l’aventure. François Eygun, directeur de Massajobs, nous parle du projet.

Massajobs est une association implantée à Marseille dans la cité des Lauriers (13ème arrondissement) et le quartier de la Belle de Mai (3ème arrondissement). Elle vit de dons et de subventions. Sa mission : créer la rencontre entre des candidats motivés et des entreprises locales à la recherche de talents ; soit, impulser un mouvement « de la rencontre à la réussite ». L’association est née en 2014, à la suite de l’afflux des demandes d’accompagnement à l’emploi. Massajobs accueille ces demandes et voit comment y répondre.

Accompagner

« Aujourd’hui, notre proposition d’accompagnement se concentre principalement sur deux aspects, explique François Eygun. Mieux se connaître pour mieux se donner ; développer son pouvoir d’agir. » Accompagner, pour l’association, revêt un sens particulier : comme un tuteur qui aide un arbre à pousser ou à rectifier sa trajectoire, elle va aider la personne, mais sans être dans une posture d’assistance. « Par exemple, souligne le directeur, on est dans une posture de questionnement le plus ouvert possible : non pas “Est-ce que tu as fait ce que tu devais faire la dernière fois ? ” mais plutôt “Qu’as-tu fait depuis notre dernière entrevue ?” » La personne en recherche d’emploi peut mettre le doigt sur un problème précis et avancer par étapes. Pour François Eygun, « comme le disait Yann Le Bossé [sociologue], il faut accepter de perdre le contrôle de l’entretien. On est là pour faire un bout de chemin avec les personnes, pas avancer à leur place. » Une posture de passeur qui est le sceau de l’association.

Les gens accueillis sont de tous âges, de 15 ans à la retraite. Leur chance, s’ils viennent trouver Massajobs, c’est que leur détermination trouvera une oreille attentive. « Massajobs fait d’abord acte de présence. On sait où on peut nous trouver et à quels horaires dans nos deux antennes. »

Créer la rencontre

Bien souvent, les plus gros obstacles sont liés aux craintes ou aux incompréhensions. Du côté des personnes en recherche d’emploi, la peur de l’entretien, la peur du « grand patron », la peur de la discrimination. Du côté des dirigeants ou des salariés, la crainte d’une incompréhension ou d’un décalage. « Le seul moyen de faire partir en fumée ces a priori-là, c’est de provoquer les rencontres. Quand on veut s’engager de part et d’autre, il ne peut en sortir que du positif », répète François Eygun. Il peut s’agir d’une visite d’entreprise, d’un entretien blanc, d’un mécénat financier… L’accompagnement dure le temps qu’il faut ; la relation entre l’association et la personne dure autant que cette dernière le désire.

Déjeuner rassemblant personnes des quartiers et professionnels engagés chez Massajobs à la cité des Lauriers en juin 2021 © Massajobs

Du côté des salariés de Massajobs, du travail de formation personnel aussi. Les 11 salariés qui constituent aujourd’hui l’équipe passent 10 à 15% de leur temps à se former : que ce soit une formation collective ou de supervision coach. Pour leur propre liberté, il est fondamental de comprendre qu’ils ne vont pas « sauver » les personnes : ils n’ont pas à porter la charge mentale du stress ou de la déception. Le raisonnement est sain pour tous.

Et le Marseille-Cassis dans tout ça ?

En mai dernier, le PDG d’ITCOM Services de Marseille a proposé une belle idée à Massajobs : que des salariés de l’entreprise, d’autres membres de l’association et des personnes motivées en recherche d’emploi courent ensemble. Ce qui signifie : un engagement de plusieurs mois d’entraînements collectifs, un changement de regard (dans les deux sens), des rencontres, des bons moments, et un vrai dépassement de soi… d’autant plus que beaucoup n’ont jamais tenté une telle expérience ! La « foulée de l’emploi », ce sera 252 km de course, que l’on peut soutenir à travers une collecte de fonds. L’argent servira à l’insertion de huit personnes en quête d’emploi. Pour Claire, de Massajobs, cette course représente une mise en lumière de l’association, mais aussi le « cœur de sa mission » : la rencontre, le travail de la volonté au quotidien, mais aussi la découverte des collègues à travers un autre biais.

Massajobs a mis le pied à l’étrier à plus de 300 personnes en 2020, un chiffre qui grimpera sûrement à 400 en 2022. A travers ce genre d’événements, Massajobs confirme son approche : ouvrir un cadre qui donne une chance aux personnes et les aide à se construire ou à se reconstruire.

Jeanne RIVIERE

Collecte de fonds en ligne.

Cité scolaire internationale de Marseille : « une chance pour le territoire »

© LM

Le 25 octobre, la première pierre de la cité scolaire internationale de Marseille a été posée symboliquement. L’école devrait accueillir, à partir de 2024, plus de 2 000 élèves tous niveaux confondus, de la CP à la Terminale, en classes internationales. La cité scolaire portera le nom de Jacques Chirac. Un choix porté par le président de la Région Renaud Muselier. La fille de l’ancien président de la République était présente.

Martine Vassal, présidente du département et de la métropole, a jugé qu’il s’agissait d’un « symbole fort de l’attractivité de notre territoire ».

Du point de vue architectural, le bâtiment, qui se situera à deux pas de la tour CMA-CGM dans le quartier Euroméditerranée, veut répondre à des normes environnementales écologiques.

Nice-OM : sur quelle chaîne et à quelle heure voir le match ?

L’OM et l’OGC Nice se déplacent au stade de l’Aube (Troyes) ce mercredi 27 octobre. Le coup d’envoi sera donné à 21h00, et le match diffusé en direct sur Amazon Prime Vidéo.

Suivez les commentaires en direct sur les pages Facebook, Youtube et Twitch du Méridional.

Rassemblement des Ignatiens à Marseille : 500 ans de spiritualité

© Le Méridional

Ils seront plus de 7 000 à se rassembler à Marseille, du 30 octobre au 1er novembre, pour célébrer les 500 ans de la blessure du fondateur de la congrégation des Jésuites, Ignace de Loyola (1491-1556) à la bataille de Pampelune en 1521. Cette date a marqué le début de son chemin de conversion. A cette occasion, religieuses, religieux et laïcs de tous âges se réuniront autour d’un thème général : « Au large avec Ignace ».

« Cela fait plus d’un an et demi qu’a commencé la préparation de ce rassemblement », nous explique Olivier Dewavrin, jésuite et membre du comité d’organisation de l’événement. Qui sera présent ? « On parle d’un rassemblement de la famille ignatienne, c’est-à-dire de tous ceux qui se reconnaissent de la spiritualité d’Ignace de Loyola, de tous âges : les religieux, les laïcs ; parmi ceux-là, des groupes de la Communauté de Vie Chrétienne, des mouvements chrétiens comme celui des cadres, des mouvements de jeunes, des collégiens et des lycéens… »

Pour cet événement d’ampleur, le programme prévoit des rassemblements dans divers lieux de la ville de Marseille. Le samedi 30, les participants découvriront la ville par équipes de dix. Une façon de la contempler avec un regard de chrétien : « Le regard, pour les chrétiens, est un véritable enjeu spirituel ; on observe en se demandant comment Dieu est à l’œuvre dans le monde. C’est une forme d’exercice de contemplation », explique Olivier Dewavrin.

En ce temps de Toussaint (le 1er novembre est « la fête de tous les saints », le 2 novembre est le jour de la mémoire des morts), les participants se rassembleront également pour un temps de prière pour les défunts, particulièrement ceux qui ont péri en mer, ceux qui sont décédés du covid tous ces derniers mois, et les personnes meurtries ou violentées, dans leur corps ou leur esprit.

Ce type de rassemblement n’est pas inhabituel pour la « famille ignatienne ». Le précédent s’est tenu à Lourdes en 2016. Cette année, il revêt bien sûr un sens particulier, en raison de la commémoration spéciale propre à la vie de saint Ignace à travers sa blessure, mais aussi parce qu’il se tient à Marseille. « Le thème « Au large avec Ignace », pour poursuivre la métaphore, signifie quitter la rive et avancer vers l’inconnu. C’est-à-dire essayer de voir comment la vie d’Ignace et la Bible nous apprennent à sortir des sentiers battus ». Et aussi, pour les chrétiens, chercher où Dieu les appelle à travailler avec lui.

A travers la vie et la spiritualité d’Ignace de Loyola (particulièrement les « Exercices spirituels »), les Ignatiens cherchent une façon d’être libres, ce qui se joue notamment à travers l’éducation et les engagements dans l’Eglise et dans le monde. « Il nous paraît important de nous retrouver à Marseille pour vivre ce temps de découverte et de fraternité, de célébrer la variété de la famille ignatienne », conclut Olivier Dewavrin.

Jeanne RIVIERE

Toutes les informations autour de l’événement sont à retrouver en ligne.

Après-Match OM-PSG : Analyse et top/flop ! Le live OM du Méridional

Analyse du match OM-PSG par Byllel Ben Khelifa et le coach Fabrice Huart après ce 0-0 frustrant pour les olympiens !

Discussion avec Patrice Eyraud au sujet du classico OM-PSG

© DR

Une interview par Byllel Ben Khelifa et Fabrice Huart de l’ancien joueur olympien Patrice Eyraud au sujet du match OM-PSG.

© DR



Pierre Michel : un juge d’un autre temps

Pierre Michel et son épouse Jacqueline © DR

Les magistrats marseillais qui ont eu l’idée d’organiser au palais de justice de Marseille un colloque sur la fonction de juge d’instruction pour commémorer le quarantième anniversaire de l’assassinat du juge Pierre Michel, le 21 octobre 1981, ont tapé dans le mille. La salle était archi-comble. Certaines vérités ont été dites, mais pas toutes.

On a par exemple omis de préciser que le juge Pierre Michel n’a jamais été soutenu par sa hiérarchie. Le « super flic », comme nous l’avions surnommé à l’époque au « Méridional »,  était un homme seul parce qu’il faisait cavalier seul pour accomplir sa mission de justice. Il méprisait ouvertement les avocats de la défense. N’a-t-il pas confié un jour à Me Jean-Claude Valera : « La plupart de vos confrères sont des lopettes, voilà pourquoi je me suis affranchi de vos droits ». Lorsqu’il a été abattu sur le boulevard Michelet, en face du Corbusier, par deux tueurs à moto, je suis arrivé très vite sur les lieux du crime car je déjeunais au parc Chanot ce jour-là et je me souviendrai toute ma vie des imprécations indécentes lancées par certains avocats de renom à quelques mètres du corps recroquevillé sur lui-même du juge gisant sur le trottoir.

Gérard de Fabritus jeune inspecteur à la PJ de Marseille totalement bouleversé sur le lieu du meurtre © DR

Le juge Pierre Michel a-t-il été protégé par sa hiérarchie ? Réponse : non. Il était menacé clairement par le milieu marseillais depuis plusieurs mois et recevait régulièrement des boites d’allumettes en forme de cercueil. Pourquoi ne l’a-t-on pas promu dans une autre juridiction ? Pourquoi le procureur de l’époque était-il constamment en bisbille avec lui ? Pourquoi a-t-on laissé cet homme dramatiquement seul face à un milieu très organisé et souverain ? Michel, lui, était assez fataliste : « Si l’on veut vraiment me tuer, comment voulez-vous que j’aie le temps de me défendre ? », faisait-il observer.

Evidemment, ces questions cruciales n’ont pas été abordées. Le côté « vilain petit canard » du juge Michel a été éludé. Reste le pathos. Le respect dû à une famille crucifiée et qui n’a toujours pas pu faire son deuil quarante ans après ce meurtre sordide. Le frère de Pierre Michel, Bernard Michel, a écrit une lettre à Mme Dominique Laurens, procureur de la République, pour s’excuser de son absence liée à des problèmes de santé : « Aujourd’hui Pierre aurait 78 ans, écrit-il, il aurait pu rire ou pleurer, il aurait pu avec sa femme Jacqueline voir grandir ses deux filles Béatrice et Emmanuelle. Il est devenu magistrat par enthousiasme et je sais qu’il croyait à ce qu’il faisait et qu’il aimait, peut-être trop, des fonctions qui étaient devenues sa vie et… sa mort ».

Article du « Figaro ». François Checchi, assassin du juge, aujourd’hui libre © DR

« Il est mort sans savoir qu’il était emporté par le début d’une cruelle vague de violences soutenues par la drogue, vague qui ne cesse de grossir et de détruire. En 1981, on parlait de grammes d’héroïne, en 2021 on parle de kilogrammes. Alors cette mort a-t-elle encore un sens ? Je n’ai pas cru et je ne veux pas croire que Pierre soit mort pour rien ».

Mort, où est ta victoire ? s’interrogeait Daniel Rops. Mme Laurens, elle, n’a rien caché de la situation actuelle : « Banalisation totale de la consommation de stupéfiants, on vient jobber de toute la France à Marseille dans les réseaux, le détournement de fonds publics se banalise, la violence la plus extrême est toujours à l’œuvre ici… »

On ne peut s’empêcher de songer que la présence d’une magistrate de cette trempe pour « driver » le juge Pierre Michel, abattu à l’âge de trente-huit ans, aurait peut-être évité l’issue fatale du « charclage » commandité par les caïds de la pègre pour punir un homme dont les méthodes leur paraissaient trop brutales. La mort du juge, c’est aussi une immense solitude. Béatrice, la fille de Pierre Michel, avocat à Montpellier, l’a fort bien dit au nom de sa sœur Emmanuelle et de sa maman Jacqueline : « Depuis quarante ans, c’est toujours le même recommencement, nous ne pouvons pas tourner la page ni nous remettre de cette immense perte… »

Béatrice évoque l’arrachement à la vie, la douleur du manque, de l’absence et « en quarante ans l’affaire ne nous a jamais laissées souffler ». Enquête judiciaire, procès, livres, médias, documentaires, demandes de mises en liberté des assassins, puis rejets des demandes. Pas une minute de répit. « Vers la fin, confie Béatrice, il se sentait isolé, accablé, lâché. Aurait-il dû quitter Marseille ? » Pour elle, les interrogations demeurent sur les mobiles de ce crime. On a arrêté les exécutants : « Ce sont les idiots utiles de cette affaire, mais utiles à qui ? La vérité judiciaire correspond-elle à la vérité ? »

Paul-Louis Aumeras, ex-substitut du procureur à l’époque des faits se souvient de la « farouche détermination du juge Michel contre les trafiquants de drogue ». Il ne supportait pas les overdoses dans les toilettes des bars, la mise en esclavage des toxicomanes par la prostitution ou la revente de drogues. Le juge a montré l’exemple dans tous les domaines : l’utilisation des repentis (trois ans en bord de mer dans un gîte rural ou trente ans de placard, ça fait réfléchir les plus endurcis), l’usage des stratégies procédurales les plus efficaces, le recours à l’entraide internationale, une traque sans failles en se méfiant des fuites…

La plaque commémorative à la mémoire du juge square Monthyon © DR

Le juge Valéry Muller a brillamment expliqué que le devoir du juge devait rester souverain et n’obéir qu’à sa conscience et à la loi. La question n’est pas de rogner peu à peu ses pouvoirs mais de lui donner les moyens de faire face à ses missions.

Le journaliste Alex Panzani, chargé de la rubrique faits divers et justice au « Provençal » a évoqué avec émotion la mémoire du juge Michel car il a été le dernier à le saluer le 21 octobre 1981 à midi quinze devant le bar du Palais alors que le magistrat venait de mettre son casque et d’enfourcher sa moto. Un clin d’œil, deux vannes affectueuses et le juge s’en est allé vers sa funeste destinée.

Au passage, Alex Panzani fait une étrange révélation publique : il explique que le commissaire Lucien-Aimé Blanc l’a mis en rapport avec le juge Michel pour « ne pas saboter le travail d’enquête des policiers par des divulgations prématurées ». Et d’avouer naïvement qu’il avait constitué un « pool » de journalistes qui trustait les correspondances parisiennes afin de respecter ce deal passé avec la justice. Fort bien.

Je comprends mieux pourquoi, avec mon ami du « Méridional » Omar Charif nous passions des heures et des heures à  contempler le linoleum luisant des couloirs de l’Evêché dans l’attente d’une bribe d’information qui ne venait jamais. Seuls les policiers de droite, souvent des pieds-noirs, consentaient à nous renseigner sous le sceau du secret et de la confidentialité. Le même « pool » trustait les affaires des marins-pompiers avec l’accord de Jean-René Laplayne, rédacteur en chef du Provençal, et de Gaston Defferre, PDG du journal et maire de Marseille.

L’infortuné juge Pierre Michel n’était pas le seul à être maudit à cette époque-là, surtout lorsqu’on voulait accomplir honnêtement sa mission d’information. Cet ostracisme dure encore puisque les magistrats n’ont pas daigné consulter le Méridional de l’époque et se sont entièrement rangés à l’avis de la presse socialo-communiste…

José D’Arrigo, rédacteur en chef du Méridional