jeudi 15 mai 2025
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Marseille : l’avenir de la piscine Bombardière suspendu à de nouvelles études

piscine
Photo Benoît Gilles

Fermée en 2019, la piscine Bombardière (12e arrondissement) est abandonnée et a subi d’importantes dégradations. Si la municipalité a récemment voté le financement d’études en vue de travaux, la facture s’est envolée depuis six ans.

Depuis bientôt six ans, c’est comme si la vie s’était arrêtée à la piscine Bombardière. Sur la grille d’entrée, le long de la rue Charles Kaddouz, un panneau faisant référence à une décision du 5 avril 2019 annonce une fermeture prochaine pour « mise en conformité des installations techniques et étanchéité du bassin » et « désamiantage ».

Début prévisionnel des travaux ? Mai 2020. Durée estimée ? Deux mois et demi. Si le Covid et un changement de majorité à la Ville de Marseille sont depuis passés par là, le cadenas et la chaîne qui enserrent la grille d’entrée noire a stoppé le temps et toute activité.  

Les dernières informations placardées annoncent toujours le programme estival de 2019. La boîte aux lettres est éventrée. Coincée entre le gymnase et le stade éponymes, aux confins de Beaumont, Bois Lemaître et Saint-Julien dans le 12e arrondissement, la piscine Bombardière (ou Beaumont Bombardière) a subi les affres de l’abandon, les intrusions, les incivilités et les vols, accélérant sa décrépitude.

Vitres cassées, plaques d’égout disparues…

Toutes les vitres du bâtiment blanc sont cassées, des bris de verre jonchent le sol et des plaques en bois ont été posées pour sécuriser l’endroit. Les plaques d’égout ont disparu, laissant des trous béants dangereux.

De quoi laisser imaginer, et craindre le pire quant à l’état à l’intérieur du bâtiment, désormais impénétrable, et du bassin de 25 mètres qui offrait quatre couloirs de nage.

Près de 800 000 euros avaient pourtant été approvisionnés en 2019 pour mener à bien les travaux mentionnés. Mais rien ne s’est passé…

La nouvelle majorité de gauche, arrivée à l’été 2020 après l’élection de Michèle Rubirola (PM), a longtemps dénoncé l’inaction de l’ancienne équipe municipale de droite concernant l’état des piscines, et plus largement des installations sportives à Marseille.

Photo B.G.

Une facture estimée à 3 ou 4 millions d’euros fin 2022

Fin 2022, l’adjoint aux sports Sébastien Jibrayel (PS) estimait même à 3 ou 4 millions d’euros les frais de réhabilitation qu’il aurait fallu engloutir à la Bombardière, afin de « reprendre les sols, le toit et désamianter ».

Depuis, le maire du secteur, Sylvain Souvestre (LR) dénonce ce statu quo à longueurs d’interviews dans les médias. En prenant l’exemple de l’intrusion à l’été 2023 de « jeunes qui avaient réussi à remplir en partir le bassin pour s’y baigner », ce dernier nous a encore fait part de son désarroi et déplorer la dangerosité de la situation.

Depuis, la Ville de Marseille rappelle avoir adopté un Plan pluriannuel d’investissements 2024-2029 à hauteur de 1,9 milliard d’euros, dédiant notamment 24 millions pour « réhabiliter ou moderniser » des équipements publics existants, voire « en créer de nouveaux ».

Depuis, l’élu Sébastien Jibrayel s’est aussi vu retirer sa délégation des sports par le maire Benoît Payan (PM) au nom de « l’exemplarité », après son placement sous contrôle judiciaire et son jugement le 22 mai prochain pour « violences en réunion ».

300 000 euros votés pour mener des études à la Bombardière avant d’éventuels travaux

Quid alors de la Bombardière, qui n’est pas dans liste des quatorze piscines municipales mais figure sur la carte interactive qui en comprend seize ? Le conseil municipal du 28 février 2025 a approuvé la réalisation de nouvelles études (à hauteur de 300 000 €) en vue d’envisager une éventuelle rénovation.

Des études, précise le service communication de la Ville de Marseille, qui « détermineront le programme de travaux, actualisé et le plus adapté aux enjeux actuels au regard de l’évolution des usages sportifs et de la pression démographique que connaît la Ville et en particulier le secteur sur lequel la piscine est située ».

Et ce, ajoute la mairie, « pour une remise en service de cette piscine à court terme ». Privés d’accès à la piscine depuis six ans, et face à l’état actuel du bâtiment, les habitants du quartier espèrent ne pas attendre encore six ans de plus pour pouvoir goûter aux plaisirs aquatiques.

D’ici 2027, Luminy et Nord refaits à neuf et Bougainville sortira de terre

À Marseille, près d’un élève sur deux entrant en classe de 6e ne sait pas nager. La statistique, inquiétante, tend heureusement à décroître, grâce à des dispositifs tels que « J’apprends à nager » ou « 1,2,3 Nagez ».

Le manque d’infrastructures dans la deuxième ville de France en est la principale cause, avec quatorze piscines publiques en activité dont aucune de 50 mètres, et des bassins historiques à l’abandon, ceux de Luminy et Nord.

Un projet de refondation total de ces deux piscines historiques, moyennant 76 millions d’euros, est lancé afin de bâtir de véritables complexes sportifs et aqualudiques, avec une ouverture prévue en 2027. C’est également l’échéance à laquelle une piscine devrait sortir de terre à Bougainville (15e arr.).

Benoît Gilles

De l’adversité au Vélodrome, Mustapha, un supporter hors du commun

© Alain Robert

Mustapha, coordinateur de projet à la Croix-Rouge, vit à Amiens, mais son cœur appartient à Marseille. En déplacement pour un colloque sur le handicap, il a prolongé son séjour pour vivre un 100 % OM, entre visite du Vélodrome et défaite face au PSG, mais un amour intact pour son club de cœur.

Pour Mustapha, le bleu et blanc sont les deux couleurs qui battent dans son cœur. À 48 ans, il vit à Amiens, mais son âme, elle, appartient depuis longtemps à Marseille. Coordinateur de projet à la Croix-Rouge française, il était en déplacement dans la cité phocéenne la semaine dernière pour intervenir lors d’un colloque sur le handicap.

Un handicap qu’il vit depuis sa naissance en raison d’une maladie touchant ses articulations. Quand il en parle, c’est pour encourager ceux qui l’écoutent à ne jamais baisser les bras, et rien, pas même les 37 opérations qu’il a subies, ne l’empêcheront de continuer à aider les autres à s’en sortir et à vivre pleinement leur vie et leurs passions. D’ailleurs, c’est précisément l’une de ces passions qui l’a poussé à prolonger son séjour à Marseille pour vivre un week-end 100 % OM.

Une passion pour l’OM née dans les larmes

Quand on lui demande d’où vient bien cette passion pour l’OM, il répond sans l’ombre d’une hésitation : « C’était en 1991, j’étais un gamin, j’assistais à la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions. L’OM s’incline aux tirs au but contre l’Étoile Rouge de Belgrade et je vois Basile Boli qui pleure. Cette image est gravée à jamais dans mon cœur. »

C’est ce soir-là que Mustapha devient supporter de l’Olympique de Marseille, mais il n’a pas fini de raconter et insiste à nouveau : « J’ai vu Boli pleurer, j’ai pleuré avec lui. Depuis, je n’ai jamais lâché le club. » L’année suivante, la victoire contre le Milan AC et la Coupe aux grandes oreilles confirment son amour inconditionnel pour l’OM.

« Je vais le voir en vrai ! C’est énorme ! »

Lors de son séjour dans la cité phocéenne, la famille Teissier est là pour l’accueillir : Françoise, Pablo, Lily, Sébastien, Juliette et Anaïs. Ils ont réservé ce week-end pour lui faire découvrir Marseille. Pour « Moustaf », c’est une première. Il est ponctuel au rendez-vous, entrée 18 au stade Vélodrome pour la visite du temple. Pour mieux faire connaissance, on lui remet l’écharpe de l’OM, qu’il passe immédiatement autour de son cou.

L’émotion est à son comble, il n’a pas les mots : « Je vais enfin visiter le Vélodrome, le temple, la cathédrale, l’endroit mythique… Je vais le voir en vrai ! C’est énorme ! » Mais ce n’est qu’un début. Ensuite, direction le Frioul et la traversée en bateau. « Il suffit d’ouvrir les yeux grand et, pour un gars du Nord comme moi, voir ça, c’est tout un monde. La lumière, ça inonde tout. » Et la journée continue : ce soir, l’OM joue au Parc des Princes contre le PSG, tout est prévu pour qu’il vive le Classico… sur le Vieux-Port.

« Ici, c’est la famille »

À Amiens, Mustapha suit les matchs dans les cafés avec d’autres supporters de l’OM, ils sont nombreux à partager la même ferveur. Mais ici, c’est autre chose, il est entouré de Marseillais. « Ici, je suis au cœur de la passion, à Amiens, on est des irréductibles, mais ici, c’est chez moi, c’est la famille. »

L’ambiance en ville, l’agitation sur le Vieux-Port le rend presque fébrile, mais la tension autour, comme dans le café bleu et blanc, se fait sentir au moment du coup d’envoi.

Défaite amère, amour intact

Coup de massue, l’OM s’incline face au PSG, à la Brasserie OM, c’est la soupe à la grimace. Mustapha, d’abord abattu, se ressaisit vite. « Ça fait mal, mais c’est ça, être supporter : il faut toujours y croire. C’est vrai que la défaite est dure à avaler, mais ici, la passion ne meurt jamais, on reviendra plus forts ! » promet-il, déjà tourné vers la suite.

Il va repartir à Amiens la tête basse, mais le cœur toujours gonflé d’amour pour l’OM. Toute la famille est autour de lui, son visage s’illumine, il entend des voix autour : « Ce n’est rien, frérot, c’est la vida, et puis, le prochain coup, tu seras ici avec nous au Vel’, en vrai, et avec toi on sera des milliers à chanter « Allez l’OM, Allez ! » Ce séjour prolongé restera gravé à jamais. Mustapha sait qu’il a bien fait de rester. Le prochain coup, ce sera au Vel’, en vrai !

Philippe Arcamone – Photos Alain Robert

VTT – Grâce à l’Offroad Allauch, l’ACME renoue avec l’essence du raid

VTT
L'Offroad Allauch 2025 emmènera les participants à la découverte du Parc de Pichauris et des massifs de l'Étoile et du Garlaban. Photos Sylvain Rodriguez

Dimanche 30 mars, l’ACME organise la 2e édition de l’Offroad Allauch, au Parc de Pichauris. Un raid et une randonnée VTT, dans les collines provençales, pour renouer avec son glorieux passé.

On vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… Le terme Offroad résonne comme une madeleine de Proust aux oreilles des vététistes expérimentés. Ce label avait été créé à la fin des années 90 et l’Amicale Cycliste Marseille-Est en était un précurseur dans le Sud de la France.

L’idée était simple : proposer des tracés de VTT novateurs, sortir des sentiers battus, explorer les grands espaces en pleine nature, promouvoir le pilotage et l’improvisation. Bref, en un terme, il s’agissait d’un raid tout-terrain (offroad, en anglais).

Tous les plus grands noms du VTT au palmarès de l’Offroad à Cassis entre 97 et 2013

Pendant dix-sept ans, de 1997 à 2013, l’ACME – alors présidé par Robert Beck – a attiré ce qui se faisait de mieux dans le monde du VTT. Le palmarès de son Offroad Paca à Cassis en est la preuve : Miguel Martinez, Julien Absalon, Julie Bresset, Cédric Ravanel, Jean-Christophe Péraud…

Mais le cross-country olympique, sur un circuit donné à effectuer plusieurs fois, a pris le dessus dans le monde du cyclisme et même l’ACME s’y était mis, en organisant quatre fois la coupe de France XCO, entre 2014 et 2017, à Cassis, Luminy puis Pichauris, avant de transmettre le relais conjointement à la Fac des sciences du sport et au Smuc, comme ce fut le cas le week-end dernier encore.

C’est justement au Parc de Pichauris que l’ACME, désormais présidée par Pierre-Alexandre Dupuis, a décidé de remettre ce type d’épreuve au goût du jour. Après une première édition pleine de promesses en 2024 malgré les intempéries (240 participants), l’Offroad Allauch revient ce dimanche 30 mars, en collaboration avec la municipalité.

Ouvert à tous, même aux VTT électriques

Désormais regroupée sur une seule journée, l’épreuve propose des raids chronométrés de 24, 35 ou 60 km, mais aussi des randonnées à vocation « ludiques et conviviales », ouvertes à tous, y compris aux VTT électriques (VTTAE).

Pour ne rien gâcher, le parcours est principalement tracé dans le Parc de Pichauris (mis à disposition par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône), le massif de l’Étoile à l’ouest et le Garlaban au sud. Dépaysement et plaisir assurés !

Cet Offroad fleure bon la nostalgie des puristes du VTT, désireux de ne pas tourner en rond comme c’est le cas sur un circuit de cross-country olympique… Le raid de 60 kilomètres sera d’ailleurs support du championnat régional Paca de cross-country marathon Élite et Masters.

Benoît Gilles

Offroad Allauch
2e édition, dimanche 30 mars 2025, au Parc départemental de Pichauris.
Raid VTT (24, 35 ou 60 km), départ à 9h.
Rando VTT et VTTAE (12, 24 ou 35 km), départs libres dès 9h15.
Renseignements.
Inscriptions.

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Basket – Pro B : Fos Provence ne s’en sort pas

Fos Provence
Mathieu Wojciechowski a réalisé un match plein ce vendredi en Champagne, face à Châlons-Reims. Photo B.G.

Combatif et brillant par séquences, Fos Provence s’est montré encore trop inconstant et fébrile à l’intérieur, ce vendredi, concédant une 9e défaite consécutive sur le parquet de Châlons-Reims (82-68).

Fos Provence n’y arrive toujours pas. Fos Provence a concédé ce vendredi une neuvième défaite d’affilée sur le parquet de Châlons-Reims (82-68) mais les BYers ont affiché le visage d’une équipe loin d’être résignée à neuf journées de la fin de saison de Pro B.

Par séquences, les hommes de Rémi Giuitta ont mis de l’intensité en défense et même développé des schémas offensifs collectifs aperçus de manière trop sporadique jusqu’ici. Leur adresse aux lancers-francers (23/24) les ont longtemps maintenus à portée des Champenois.

En l’absence sur blessure jusqu’à la fin de la saison de Brandon Young (main) et après le départ du meilleur marqueur Robert Turner III, Mathieu Wojciechowski, héroïque des deux côtés du terrain (22 pts, 9 rebonds), a enfilé ses habits de capitaine courage.

L’ancien du CSP Limoges a montré l’exemple dans la combativité, dans l’efficacité au shoot, avant d’être freiné par les fautes en fin de match.

Soirée portes ouvertes à l’intérieur

Il y a bien eu aussi la vivacité et l’impact apportés par la toute nouvelle recrue, Jonathan Cissé, mais le jeune Américain, véritable artilleur dans le championnat de Chypre (27,9 pts de moyenne), a forcément montré ses limites (3 points inscrits ce soir) et ses tâtonnements dans cet effectif qu’il découvre depuis quelques jours seulement.

Il y a des motifs d’espoirs pour Fos Provence, et c’est à souligner, dans une saison galère. Mais les Provençaux ont perdu pour la 22e fois et descendent à la 20e et dernière place, en attendant le match Chartres – Poitiers, ce dimanche.

Une fois de plus, ils ont été punis pour leur inconstance, les fautes bêtement concédées et, surtout, les trop nombreux oublis dans la raquette. Plusieurs fois distancés à onze longueurs (31-20 ; 54-43), les coéquipiers de Lucas Bourhis n’ont jamais baissé les bras.

Les BYers sont mêmes revenus à quatre longueurs (54-50), dans le sillage de leur capitaine Wojciechowski enquillant cinq points d’affilée. À chaque fois, Châlons-Reims ne paniquait pas et reprenait immédiatement de l’air en pilonnant à l’intérieur, où c’était soirée portes ouvertes du côté de Fos, et en se voyant offrir des lancers-francs sur plusieurs fautes antisportives évitables.

Ou encore cette séquence au buzzer de fin de 3e quart-temps, avec le 3+1 offert à l’ancien Fosséen Dominick Bridgewater, par Willan Marie-Anaïs, faisant passer le score à 59-50. Et tuant sans doute tout suspense…

Photo B.G.

Deux réceptions importantissimes à venir

Fos Provence ne parvient pas à se sortir de cette spirale négative infernale (un seul succès en 2025, en onze matches) mais certains signaux peuvent encore laisser espérer décrocher le maintien. Encore faudra-t-il que certains éléments sortent le bleu de chauffe enfoui au fin fond de leur grenier et se mettent au diapason de leur capitaine Wojciechowski.

Heureusement pour les Provençaux, Évreux – qui les devance d’une longueur au classement (18e) – s’est incliné également ce vendredi soir, après prolongation, face à l’Élan Béarnais (82-95). Tout reste donc jouable dans ce sprint final de Pro B.

Surtout que Rémi Giuitta et ses hommes vont enchaîner deux « réceptions » importantissimes : Orléans ce samedi 29 mars au Palais des sports de Marseille et Chartres vendredi 4 avril, à Fos. L’issue de ce « choc » entre le 19e et le 20e condamnerait probablement le perdant.

Benoît Gilles

Châlons-Reims 82 – Fos Provence 68
29e journée de Pro B.
Scores aux quarts temps : 18-13 ; 18-18 ; 23-19 ; 23-18.
Les stats du match.
Le classement.

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En attendant son futur campus, La Plateforme s’installe au Dock des Suds

Le Dock des Suds fermera définitivement ses portes le 31 mars. Euroméditerranée engage une nouvelle occupation transitoire du lieu en partenariat avec La Plateforme, dans l’attente du futur campus de Cazemajou.

Le 31 mars prochain, le Dock des Suds fermera ses portes pour de bon. Après 27 années d’activité, la structure culturelle emblématique du quartier d’Arenc cessera toute programmation.

L’association Latinissimo, qui avait créé et géré le site depuis 1998, procédera au démontage de ses installations et remettra les clés à l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée (EPAEM) fin mai.

Dans un communiqué publié le 13 mars, l’association revient sur son histoire et sur le sentiment d’amertume qui accompagne cette fermeture. Plus de quatre millions de personnes ont fréquenté le Dock des Suds, qui a accueilli les plus grands noms de la scène musicale française et internationale, tout en restant un point d’ancrage pour la culture locale.

« C’est un équipement unique qui disparaît aujourd’hui du paysage culturel marseillais », écrit Latinissimo, évoquant aussi « un site patrimonial de la mémoire collective et festive marseillaise, outil de lien social et urbain ». L’association, tout en regrettant l’absence de perspective claire, assure qu’elle respectera ses engagements de départ.

Initialement prévue pour accueillir la future Cité du Cinéma, la halle devait changer de vocation. L’annulation de ce projet n’a pas ouvert la voie à une nouvelle installation pérenne. Fin 2024, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) avait été évoqué par Euroméditerranée, laissant espérer une poursuite d’activité culturelle sur le site. Latinissimo, riche de 27 ans d’expérience, souhaitait pouvoir y répondre.

Mais l’opportunité de préfigurer le projet La Plateforme avec une forte dimension culturelle ouverte aux habitants, est apparue. Pour l’EPAEM, « cette solution répond à l’ensemble des attentes des partenaires et garantie les bonnes conditions d’une occupation temporaire. »

Une occupation transitoire actée avec La Plateforme

En effet, Euroméditerranée a présenté en Comité de pilotage, le 20 mars dernier, ce projet d’occupation transitoire du hangar. Portée par La Plateforme, école des métiers du numérique, cette nouvelle étape vise à accueillir dès l’automne 2025 des activités culturelles et événementielles destinées aux jeunes publics, aux habitants du quartier et aux Marseillais.

« Ce projet a convaincu par sa pertinence programmatique, sa capacité à allier diversité des usages, dimensions culturelle et éducative, ouverture sur le quartier et préservation de la qualité de vie des riverains », explique l’Établissement Public d’Aménagement.

Les premiers travaux de sécurisation du site débuteront fin mai. Cette préfiguration s’inscrit dans une perspective de plus long terme : le futur campus Cazemajou, développé par La Plateforme dans le cadre d’Euromed 2, doit à terme accueillir 3 000 étudiants sur 25 000 m², en intégrant des infrastructures culturelles et des partenariats nationaux.

N.K.

Fos Provence Basket, une équipe en quête de repères

Fos basket Giuitta repères
Photo B.G.

Série noire, blessures, départs, fébrilité mentale… Fos Provence Basket cumule les fragilités, voit son maintien s’éloigner et doit trouver des solutions pour inverser la tendance. L’urgence grandit à l’approche du sprint final en Pro B, qui commence ce vendredi à Châlons-Reims.

La situation devient de plus en plus préoccupante pour Fos Provence Basket. Englué dans une série de défaites, affaibli par les blessures et le départ de son meilleur marqueur Robert Turner III, le club provençal se retrouve à la lutte pour son maintien en Pro B. Comme la saison passée, où les BYers avaient sauvé leur place lors de l’ultime journée.

À deux mois de la fin du championnat en cours, l’équipe (19e et première relégable) peine à trouver les ressources pour inverser la tendance et doit rapidement réagir pour éviter une relégation qui semble encore évitable, même si l’étau se resserre.

Depuis le début de l’année 2025, Fos Provence Basket ne compte qu’un succès – en trompe-l’oeil, face à Aix-Maurienne (99-86) mi-janvier – pour neuf défaites. Après des revers frustrants contre Nantes (76-81), Antibes (95-91) où l’équipe avait les moyens de s’imposer avant de craquer dans le money time et Hyères-Toulon (69-70), la dynamique s’est encore détériorée face à des adversaires plus solides comme Pau-Lacq-Orthez (92-78), Rouen (70-60) et Boulazac (56-82).

Le manque de constance dans le money time

Un constat revient régulièrement : l’équipe parvient à rivaliser pendant une grande partie des matchs avant de céder en fin de rencontre. Les erreurs s’accumulent dans les moments décisifs, avec des pertes de balle évitables, des fautes mal maîtrisées et une fébrilité qui empêche de conclure les rencontres. Un problème récurrent que l’entraîneur Rémi Giuitta ne manque pas de souligner : « Dans le money time, on n’est pas capable de se regarder dans les yeux et de trouver des solutions. On manque de constance ».

Cette incapacité à tenir sur la durée se reflète aussi dans la gestion des temps faibles. À Rouen, les Fosséens avaient bien débuté avant de subir un 14-0 au retour des vestiaires, laissant filer la rencontre. Contre Boulazac, l’absence de Robert Turner III a rendu l’équipe encore plus vulnérable offensivement, avec seulement 56 points marqués, loin des standards habituels.

Avec une 19e et avant-dernière place au classement (à égalité avec la lanterne rouge Chartres et à une victoire d’Évreux, 18e) et parmi les deux relégables depuis mi-février, Fos Provence Basket se retrouve sous pression avant d’aborder une dernière partie de saison décisive.

Photo B.G.

Un effectif affaibli et des départs qui pèsent lourd

Alors certes, les blessures ont lourdement impacté la saison des BYers et le coach Giuitta a très régulièrement pointé « le manque de vécu collectif » de son escouade. L’absence prolongée de Mamadou « Petit » Niang, touché au dos depuis plusieurs mois, a privé l’équipe d’un élément clé sous le cercle. Le capitaine Mathieu Wojciechowski, Willan Marie-Anaïs et Maxime Galin ont eux aussi manqué plusieurs rencontres, tout comme Junior Etou.

Pour compenser ces absences, le club a recruté début mars Christian Eyenga, un joueur expérimenté passé par la NBA et le championnat espagnol, mais vieillissant (35 ans). Son arrivée ne suffit pas à stabiliser un effectif qui continue de manquer de repères. Symbole des limites de l’effectif fosséen et des possibilités offertes au coach Giuitta, Eyenga est celui qui a joué le plus (29 minutes à chaque fois) lors des deux rencontres ayant suivi son arrivée.

Le coup le plus dur est sans doute venu du départ de Robert Turner III, leader offensif et alors cinquième meilleur scoreur du championnat avec 17,4 points de moyenne. « Il ne se sentait plus l’homme de la situation, il n’avait plus forcément la motivation. Il nous a quittés pour trouver un autre challenge », a expliqué Rémi Giuitta.

Son absence s’est immédiatement fait ressentir contre le leader Boulazac, où l’attaque fosséenne a semblé à court de solutions. Malgré un budget limité, et dans la situation sportive actuelle, Fos Provence a réussi à dénicher un remplaçant ce jeudi 20 mars, en recrutant le jeune Américain Jonathan Cisse, en provenance du championnat de Chypre. « Il faut qu’on arrive à amener de l’énergie, parce que c’est ce qui nous manque », reconnaissait le coach la semaine dernière, alors en quête de la perle rare.

Une équipe en plein doute

Au-delà des difficultés liées à l’effectif, Fos Provence Basket semble également touché mentalement. Il reste sur une seule victoire, mi-janvier, sur les douze derniers matchs… Le groupe peine à gérer la pression et manque de confiance dans les moments clés. « Dès qu’on subit un coup dur, on baisse la tête. J’ai l’impression que la pièce tombe toujours du mauvais côté. On doit trouver un moyen de renverser cette tendance », confie Rémi Giuitta.

Face à Hyères-Toulon, Turner III avait eu la balle de la victoire sur un tir qu’il avait inscrit des centaines de fois en match. Cette fois, le ballon n’est pas rentré. Un détail qui illustre bien le manque de réussite et la fébrilité qui accompagnent l’équipe cette saison.

La défense, qui devait être l’un des points forts de l’équipe, se montre elle aussi trop friable. Contre Pau-Lacq-Orthez, les Fosséens ont encaissé 51 points après la pause, incapables de stopper leurs adversaires. Les absences expliquent en partie cette fragilité, mais le manque de cohésion pèse lourdement dans la balance. Certaines phases de jeu, avec des passes lancées au dépourvu ou trop facilement interceptées par l’adversaire, interpellent sur le déficit d’automatismes, voire de détermination.

Toutefois, la dernière prestation en Alsace sur le parquet de Gries-Souffel a laissé entrevoir un filet de lumière dans ce tableau obscur, une once d’espoir, avec de l’engagement, une défense plus stable et des connexions offensives nouvelles. Malgré la défaite (86-80), les BYers ont toujours collé aux basques de l’ASA et peut-être trouvé là les raisons de croire en de jours meilleurs.

Photo B.G.

Le maintien en question

Avec seulement quatre équipes encore concernées par la lutte pour le maintien à dix journées de la fin, la saison est loin d’être terminée. Fos Provence Basket a encore la possibilité d’inverser la tendance, mais le club doit réagir rapidement sous peine de voir la situation devenir irréversible.

Pour espérer se sauver, l’équipe devra impérativement retrouver une assise défensive plus solide, mieux gérer les fins de match et surtout retrouver un équilibre offensif après le départ de Turner III. L’arrivée d’un nouveau combo guard, Jonathan Cisse, enregistrée ces derniers jours, pourrait être une solution, mais elle devra s’accompagner d’un changement d’état d’esprit.

Rémi Giuitta et son staff savent que chaque match à venir comptera double. Ça commence par un déplacement ce vendredi soir en Champagne pour affronter Châlons-Reims (*), l’une des sept équipes qu’ils ont battues cette saison (95-71) mi-octobre lors d’une véritablement démonstration offensive.

Fos Provence Basket est à un tournant de sa saison et devra montrer qu’il a les ressources pour éviter une relégation qui serait un coup dur pour le club et son projet… seulement deux ans après avoir quitté la Pro A !

L.-R.M.

Châlons-Reims (15) – Fos Provence (19)
29e journée de Pro B.
À 20h, Palais des sports Pierre-de-Coubertin, à Châlons-en-Champagne.
La rencontre est à suivre sur LNB.fr et en vidéo sur LNB.tv.
Le classement.

Voile – Albane Dubois et Chloé Revil, objectif JO 2028 pour ce duo de choc

Voile Dubois Revil
Chloé Revil et Albane Dubois ont lancé leur projet baptisé AC Racing FX avec les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 dans leur viseur. Photos Benoît Gilles

Issues de deux générations différentes, l’expérimentée Albane Dubois et la talentueuse Chloé Revil allient leurs qualités et leur énergie débordante à Marseille, dans la course aux Jeux olympiques 2028, en 49er FX.

Leurs routes ont bien failli se croiser voilà trois ans. Au sortir des Jeux olympiques de Tokyo, après sa 9e place avec Lili Sebesi en 49er FX, Albane Dubois désirait prolonger la quête des anneaux jusqu’à Paris 2024.

Faute de trouver une barreuse remplaçante, son mari François se mue en « agent sportif » de fortune, sans même la prévenir : il contacte sur Facebook Chloé Revil, alors tout fraîchement sacrée championne du monde de 29er (prononcez « twenty-niner », plus communmément appelé « twenty », le petit frère du forty-niner) et lui demande si, à tout hasard, elle ne chercherait pas une équipière pour tenter l’aventure des Jeux de Paris.

Chloé Revil, 18 ans à ce moment-là, refuse poliment, d’autant qu’elle s’était engagée dans l’expérience kitefoil, qui allait justement entrer au programme olympique en 2024.

Mais un gabarit trop léger – même si elle s’est charpentée de dix kilos durant son passage au pôle France de La Grande Motte – et l’écrasante domination de Lauriane Nolot (double championne du monde, médaillée d’argent olympique à Marseille) la feront revenir vers ce dériveur double de 4,90 m de long…

Réunies trois ans après un rendez-vous manqué

Car son but, non, sa volonté intime est de « disputer les JO », pour suivre la trace de son père Xavier, barreur du Tornado tricolore à Pékin 2008 (15e) en compagnie de Christophe Espagnon (11e) lors de la dernière apparition olympique de ce catamaran.

Trois ans après un premier rendez-vous manqué, Albane Dubois et Chloé Revil se rencontrent donc finalement en septembre dernier. C’était lors d’un stage à destination de la « génération 2028 » de la voile (les jeunes U21 et U23), venus à la rencontre des athlètes olympiens 2024 dans les locaux du pôle France, à la base nautique du Roucas Blanc.

« Albane m’a été servie sur un plateau », rigole Chloé, qui effectuait alors des essais avec Manon Peyre. La native de Savoie (21 ans) saute sur l’occasion et embarque avec Albane. « Un mois de navigation a été nécessaire pour apprendre à se connaître », expliquent-elles, avant de sceller leur engagement.

Albane Dubois, 9e à Tokyo et manager du centre de tri des déchets à Paris 2024

Depuis Tokyo, Albane n’a pas été inactive : elle s’est essayée fugacement au 470 avec Hippolyte Machetti, au Nacra avec Franck Cammas, a disputé deux Tours de France à la voile (dont un projet 100% féminin en 2023) et fut Waste agence manager (manager du centre de tri des déchets) pendant les JO, à la marina de Marseille.

« Je me suis dit : ‘Mais qu’est-ce que je fous les mains dans les déchets ?. Je devrais être sur l’eau en train d’aller chercher la médaille !’ Ce fut l’élément déclencheur, je savais que j’allais revenir à un moment donné », décrit Albane Dubois.

C’est ainsi qu’AC Racing FX est né, avec l’ambition non dissimulée de décrocher la seule place pour représenter la France aux JO 2028 sur ce support et « décrocher l’or olympique aux Jeux de Los Angeles 2028 ».

Un duo décapant, hétéroclite, qui mêle d’un côté l’expérience et la force pure d’Albane Dubois (33 ans le 1er avril prochain) en équipière modèle et, de l’autre, la fougue et la passion de la voile serinée au-dessus du berceau de Chloé Revil, bientôt 22 ans dont 17 ans passés à naviguer.

Entre deux béliers, forcément, ça fonce…

Le tout bâti sur un socle solide, commun, fait de détermination, d’ambition et de méticulosité. « Chloé est l’équipière parfaite pour moi, de par son expérience et son gabarit », remarque la plus jeune et la plus menue.

Forcément, entre deux béliers, ça fonce… « Il fallait quand même que ça matche entre nous, rembobine Albane, la Nordiste installée à Marseille depuis 2014. Le forty est un support en double, où chacun est différent, réagit différemment. La base consiste à apprendre à vivre ensemble et à trouver un bon feeling, une bonne coordination. »

On passe notre vie à travailler sur ce projet. On est tellement passionnées que ça nous convient de venir tous les jours au pôle France

Chloé Revil

« Ce qui nous rassemble et qui fait que l’entente est bonne, c’est que nous sommes hyper engagées tous les deux, ajoute Chloé, étudiante en école de kiné. On passe notre vie à travailler sur ce projet. On est tellement passionnées que ça nous convient de venir tous les jours au pôle. Il n’y en a pas une qui fait vraiment beaucoup et l’autre qui se laisse porter. »

Durant cet hiver, mêmes lors des week-ends sans sortie en mer, le binôme s’attelait à bichonner le bateau et à toutes sortes de tâches : suer en salle de muscu pour la préparation physique, poser les stickers sur les voiles, peaufiner un « dossier carré pour partir à la recherche de partenaires » (Dubois), l’autre pilier de leur route devant les mener jusqu’à Los Angeles en 2028.

Photo B.G.

Palma et Hyères pour commencer à préparer les Mondiaux, en octobre

Sans forcer leur nature, les deux femmes diffusent une énergie puissante, un dynamisme contagieux. Même si elles sont encore aux balbutiements purement techniques à bord de leur embarcation, il n’est pas rare de les voir répéter une idée identique, signe qu’elles sont sur la même longueur d’onde.

Reste le plus fastidieux : trouver leurs marques et perfectionner leur osmose à bord de ce bateau instable, épris de vitesse, doté d’un double trapèze au bout duquel les deux régatières se suspendent à l’horizontale, pour obtenir un effet de levier maximal.

« L’étape de la découverte pour Chloé est bien passé et désormais, on commence à discuter sur des points pour aller chercher plus précis, de plus en plus pointilleux », confie Albane Dubois, notamment les navigations « avec beaucoup de vent, au-dessus de 15 ou 20 nœuds ».

Le 84, comme le duo médaillé aux JO 2024 Picon – Steyaert

Leur tableau de marche est tout tracé. Elles ont sept mois pour « bien se préparer » en vue des Mondiaux de 49er à Cagliari, mi-octobre. Ça passera par la première coupe du monde à Palma de Majorque à partir de la semaine prochaine (28 mars-5 avril) puis par la Semaine olympique française à Hyères (19-26 avril).

Le duo AC Racing se présentera « sans exigence de résultat », simplement animé par l’envie de constater une progression au fil de l’eau. À bord d’un bateau au passé glorieux, vice-champion du monde en 2018 avec Mathieu Frei et Noé Delpech.

Ce forty fut aussi l’embarcation d’entraînement de Sarah Steyaert et Charline Picon durant leur préparation menant à la médaille de bronze olympique dans la rade de Marseille à l’été 2024. Petit clin d’œil de l’histoire : Albane Dubois et Chloé Revil ont désiré conserver le numéro 84 de leurs glorieuses devancières…

Benoît Gilles

L’équipage AC Racing FX s’appuie sur une association, appelée Vue Mer : elle collecte dons et subventions qui serviront à financer leurs projets sportifs.

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Kaporal et Vincent Matheron, entre denim et skate, une collab’ 100% Marseille

Kaporal Matheron
Photo Emmanuel Bournot

La marque de denim Kaporal lance une ligne de vêtements éphémère reflétant l’univers du skate inspirée de la personnalité de Vincent Matheron : le Joker, Marseille et son bowl du Prado.

Tout est parti d’une idée, simple, basique. D’un lien commun, fort : Marseille. Comme un passeport rassembleur, une identité unifiée, un attachement viscéral. Tous deux nés dans la cité phocéenne, Kaporal et Vincent Matheron ont allié leur force créative pour mettre au point une collection exclusive de vêtements.

À la fois audacieuse, adaptée aux besoins des skateurs et profondément ancrée dans sa ville, cette capsule est composée de cinq pièces : un t-shirt manche courtes, l’inévitable sweat à capuche, une veste en jean sans manches et un jean style Carpenter disponible en deux délavages.

« Je suis grave de content de cette collab’, savoure Vincent Matheron, skateur pro âgé de 26 ans. Elle me représente, Kaporal m’a suivi dans mon délire et je suis ravi de l’image qu’on a pu produire. »

Le Joker, tout un symbole

Le gamin de Montolivet (12e arrondissement) y a mis ce qui lui tient le plus à cœur, ce qui le définit. D’abord, le bowl du Prado, là où « tout a commencé », à l’âge de 4 ans, quand son père et son oncle l’ont mis pour la première fois sur une planche.

Le design du bowl se trouve dessiné sur la poche arrière du pantalon, associé aux couleurs bleu et blanc, celles de sa ville qu’il aime tant défendre à travers le globe lors de ses nombreux déplacements. Comme en février dernier lors d’un trip en Australie ou depuis ce mercredi au Brésil, où il a été invité à disputer une compétition à Porto Alegre.

On y trouve aussi un dé avec les faces 1 et 3, comme 13, pour le département des Bouches-du-Rhône.

Cette collab’ avec Kaporal illustre une rencontre purement marseillaise qui a commencé par le bouche-à-oreille. Ça donne encore plus de force, on porte haut le Sud

Et bien sûr, il y a cette griffe du Joker : dans le monde du skate, Vincent Matheron a hérité de ce surnom pour son sourire charismatique rappelant le célèbre personnage de comic. « J’adore rigoler, ne pas me prendre au sérieux et m’amuser », nous rappelle le jeune homme de bientôt 27 ans, qui compte deux participations aux Jeux olympiques (7e à Tokyo, 12e à Paris).

En fait, tous ces symboles, il les a dans le cœur et ils sont aussi tatoués sur son avant-bras gauche. « Cette collab’ avec Kaporal, ça illustre une rencontre purement marseillaise qui a commencé par le bouche-à-oreille. Ça donne encore plus de force, on porte haut le Sud », martèle l’aîné des Matheron, alors que son frère cadet, Nathan, est actuellement en stage avec l’équipe de France à Rome, pour préparer les championnats du monde (8-15 juin).

Cette capsule « exclusive reflète l’univers du skate et l’énergie unique de Marseille », selon l’emblématique marque de denim, revenue du diable Vauvert et sortie d’un redressement judiciaire en mai dernier. Il s’agit de sa deuxième collaboration, après celles avec Mecs de la Rue en décembre 2023.

Celle-ci est le fruit de plusieurs mois de travail, notamment sur un point précis : mettre à l’épreuve un jean casual de la marque dans le quotidien et les « sollicitations extrêmes » d’un skateur tel que Vincent Matheron.

L’arrière du jean renforcé pour « répondre aux exigences de la pratique du skate »

« Le jean est à la fois léger et fait pour durer longtemps, explique-t-il. L’arrière a été renforcé, vu qu’on tombe souvent sur les fesses. Une couche a été ajoutée pour être plus résistant et éviter de se trouer trop vite. »

Kaporal a ensuite mis à disposition son savoir-faire produit et ses graphistes au service de la personnalité de Vincent Matheron, pour la phase créative.

Conçus pour « répondre aux exigences de la pratique du skate », ces vêtements sont donc particulièrement amples, voire très larges. « Comme je les porte dans la vie de tous les jours », apprécie l’égérie de cette collection.

Ambassadeur Red Bull depuis déjà treize ans, leader de la nouvelle génération du skate tricolore, Vincent Matheron laisse, avec cette collection de vêtements, un peu plus encore son empreinte dans le giron marseillais et dans cette discipline à la très longue et riche histoire.

De quoi renforcer le sentiment de fierté du papa, Patrick, habillé de pied en cap des habits siglés Kaporal & Matheron : « C’est cool, ce sont de bons vêtements, c’est souple, bien ample, voire un peu large. En tout cas, je suis vraiment fier de tout ce que font mes deux fils ».

Benoît Gilles


Kaporal & Vincent Matheron, la collab’

Comme toute capsule, les quantités sont limitées. Les pièces sont disponibles dans quelques boutiques, notamment Grand Littoral, Terrasses du port et Plan de Campagne dans la région, ainsi que sur le site internet de Kaporal.
De 39,90 € (t-shirt) à 119,90 € (veste en jean sans manche).

Kaporal Matheron
Photo Benoît Gilles

À Marseille, un nouvel hôpital militaire armé pour soigner

Medhi Ould-Ahmed, médecin-chef de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Laveran. © Alain Robert

L’Hôpital Militaire de Laveran s’apprête à quitter son site historique du 13ᵉ arrondissement pour s’installer à Sainte-Marthe. Un pôle de santé de nouvelle génération, pensé pour soigner militaires et civils, et conçu pour répondre aux défis médicaux des prochaines décennies. Medhi Ould-Ahmed, médecin-chef de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Laveran, détaille l’évolution des prises en charge, le retour de spécialités essentielles et les innovations qui feront du futur hôpital un acteur clé du territoire.

« C’est un projet révolutionnaire. » Medhi Ould-Ahmed, médecin-chef de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Laveran, l’affirme sans détour. Le futur hôpital militaire qui s’implantera sur un site militaire à Sainte-Marthe (13e) ne sera pas seulement une infrastructure modernisée, mais un établissement entièrement repensé dans son offre médicale.

Un hôpital qui ne soignera pas que les soldats, mais qui prendra en charge Marseille, ses AVC, ses cancers, ses détresses invisibles. Une place forte médicale avec des spécialités renforcées, des services réintroduits, une capacité d’adaptation aux crises sanitaires…

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Aujourd’hui, entre 70 et 80% des patients que nous soignons n’ont aucun lien avec le ministère des Armées », rappelle Medhi Ould-Ahmed. Le futur établissement de Sainte-Marthe conservera cette dynamique. Ouvert aux militaires comme aux civils, il continuera d’assurer des soins de premier plan avec une offre médicale renforcée.

Oncologie, neurologie… Le retour de spécialités essentielles

On y retrouvera les bases. « Ça, ce sera préservé, assure le clinicien. Des salles d’urgence, de la radiologie, de la chirurgie, de la réanimation, de l’anesthésie. » Un socle commun, mais avec une ambition plus large : certaines spécialités réapparaîtront pour répondre aux besoins du territoire.

« Les personnes qui ont connu Laveran autrefois savent qu’il y avait un service de neurologie. Il va revenir. » Un renfort de premier plan à Marseille, où les AVC sont un enjeu de santé publique majeur. « Avec la prévalence des accidents vasculaires cérébraux, on sait que les services de la Timone, les urgences vasculaires, peuvent être débordés sur la prise en charge initiale. »

L’oncologie fera aussi son retour, avec une volonté claire de s’inscrire dans un maillage territorial efficace. « Nous allons articuler notre prise en charge avec des experts du cancer, notamment l’Institut Paoli-Calmettes, qui est le centre de référence dans la région. On ne va pas être un hôpital isolé, on travaille en réseau. »

L’armée soigne ses soldats, mais ses médecins ne s’arrêtent pas aux treillis. « Les armées ont besoin d’une expertise en infectiologie, en pneumologie, en cardiologie. » Une nécessité militaire qui résonne dans la médecine civile.

Un hôpital conçu pour gérer les crises

L’équipement de nouvelle génération accueillera naturellement un pôle dédié aux blessures invisibles. « Les psychiatres militaires ont une compétence, une expertise sur le stress post-traumatique. On en parle beaucoup en temps de guerre, mais ce type de traumatisme touche aussi les policiers, les pompiers, les victimes d’accidents. Le traumatisme psychique, c’est la confrontation à sa propre mort. »

Le futur Laveran sera aussi un hôpital de crise. « C’est un hôpital qui fera 300 lits, avec la possibilité d’aller jusqu’à 400 en quelques jours si nécessaire. » Un atout stratégique pour le territoire, qui a connu des tensions hospitalières majeures ces dernières années. « On l’a encore vu cet hiver, du 29 décembre au 14 février, avec la crise, tous les hôpitaux étaient en tension. Ces 100 lits supplémentaires, immédiatement mobilisables, seront une plus-value majeure pour le territoire. »

Épidémies, catastrophes sanitaires, afflux massifs de blessés… L’hôpital militaire de Sainte-Marthe se prépare à toutes les éventualités.

Une révolution technologique

« Quand on se lance dans un tel projet, on innove. C’est-à-dire qu’on essaie d’imaginer quels seront les scanners 20 ans plus tard. On ne peut pas acheter un scanner sans essayer d’avoir un coup d’avance. »

La nouvelle infrastructure sera dotée d’équipements de haute performance. « Le scanner et l’IRM seront accessibles en ambulatoire. Vous venez, vous prenez rendez-vous, on vous envoie le résultat directement sur votre espace santé. » La chirurgie robotisée occupera une place importante, avec des équipements de haute précision.

Même la logistique sera optimisée. « Il y aura des flux automatisés, des robots pour déplacer le matériel. On aura des flux avec des automates qui déplaceront les charges. C’est un projet révolutionnaire, pensé pour durer. »

L’innovation concernera aussi la rééducation.Les blessures physiques des soldats blessés au combat seront aussi prises en charge avec des technologies de pointe. « On a tous vu ces images de militaires amputés, équipés de prothèses articulées, de dispositifs de restitution d’énergie. Ce qui a été développé pour le combat servira aussi aux civils. »

À son ouverture, le futur Laveran comptera 1 030 personnels, avec un objectif de 1 300 à terme. 150 praticiens, 800 paramédicaux, des administratifs et des logisticiens feront vivre l’hôpital. Aujourd’hui déjà, 300 étudiants en médecine de la faculté de Marseille font leurs armes au sein de l’hôpital actuel.

Laveran change d’adresse, mais surtout de dimension. Un hôpital militaire, certes, mais conçu pour répondre aux besoins de tout un territoire. « On ne construit pas un hôpital en 2025 comme dans les années 60. Nous devons anticiper les besoins des 20 prochaines années. » Une machine de guerre contre la maladie.

N.K.

Fos Provence Basket mise sur Jonathan Cissé pour rebondir

Jonathan Cisse

Fos Provence Basket remodèle son effectif. Après le départ de Robert Turner III, le club fosséen mise sur Jonathan Cissé, combo guard de 24 ans, révélation du championnat chypriote avec l’Apollon Limassol.

L’effectif fosséen n’est pas épargné par les coups durs cette saison. La blessure de Brandon Young, contractée contre Boulazac, a obligé le staff à revoir ses plans. Jonathan Cissé représente une opportunité intéressante.

Un profil jeune, encore perfectible, mais déjà capable d’assumer des responsabilités offensives. Sur ses 17 matchs en première division chypriote cette saison, il a affolé les compteurs avec des moyennes impressionnantes de 27,9 points, 7,6 rebonds et 7,4 passes décisives.

Si le championnat chypriote n’est pas considéré comme un tremplin évident vers les grandes ligues européennes, il a tout de même révélé des joueurs comme Tray Buchanan, actuel meneur de La Rochelle en Betclic Élite et élu MVP de Pro B en 2023-2024.

Jonathan Cissé a également croisé la route de l’ancien Fosséen Jamar Diggs, affichant une performance XXL face à lui (33 points, 8 rebonds, 5 passes et une évaluation de 42).

Un renfort qui colle aux attentes de Rémi Giuitta

Avec l’intégration de Cissé, Rémi Giuitta espère compenser le vide laissé par le meilleur scoreur des BYers, Robert Turner III, parti la semaine dernière, et ainsi injecter une nouvelle énergie dans son backcourt.

Son profil de scoreur polyvalent et sa capacité à créer pour ses coéquipiers correspondent aux besoins de l’équipe. De plus, son enthousiasme et sa volonté de prouver sa valeur dans un championnat plus compétitif pourraient faire la différence.

Arrivant en pleine saison, Jonathan Cissé devra rapidement s’adapter aux exigences du championnat français et trouver sa place dans le collectif.

Son impact dès ses premières sorties sera scruté de près, notamment dès ce vendredi en Champagne, face à Châlons-Reims (20h) ; une rencontre comptant pour la 29e journée de Pro B, dont Fos occupe la 19e et avant-dernière place, en position de relégable.

Dans une saison marquée par des ajustements, ce recrutement pourra-t-il être l’étincelle dont Fos Provence Basket a besoin pour relancer sa dynamique ?

Reste à voir si Jonathan Cissé confirmera en Pro B les promesses affichées à Chypre. Une chose est sûre : l’Américain arrive avec une motivation débordante. La suite s’écrit sur le parquet !

L.-R.M.

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