dimanche 20 avril 2025
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Fos Provence Basket, une équipe en quête de repères

Fos basket Giuitta repères
Photo B.G.

Série noire, blessures, départs, fébrilité mentale… Fos Provence Basket cumule les fragilités, voit son maintien s’éloigner et doit trouver des solutions pour inverser la tendance. L’urgence grandit à l’approche du sprint final en Pro B, qui commence ce vendredi à Châlons-Reims.

La situation devient de plus en plus préoccupante pour Fos Provence Basket. Englué dans une série de défaites, affaibli par les blessures et le départ de son meilleur marqueur Robert Turner III, le club provençal se retrouve à la lutte pour son maintien en Pro B. Comme la saison passée, où les BYers avaient sauvé leur place lors de l’ultime journée.

À deux mois de la fin du championnat en cours, l’équipe (19e et première relégable) peine à trouver les ressources pour inverser la tendance et doit rapidement réagir pour éviter une relégation qui semble encore évitable, même si l’étau se resserre.

Depuis le début de l’année 2025, Fos Provence Basket ne compte qu’un succès – en trompe-l’oeil, face à Aix-Maurienne (99-86) mi-janvier – pour neuf défaites. Après des revers frustrants contre Nantes (76-81), Antibes (95-91) où l’équipe avait les moyens de s’imposer avant de craquer dans le money time et Hyères-Toulon (69-70), la dynamique s’est encore détériorée face à des adversaires plus solides comme Pau-Lacq-Orthez (92-78), Rouen (70-60) et Boulazac (56-82).

Le manque de constance dans le money time

Un constat revient régulièrement : l’équipe parvient à rivaliser pendant une grande partie des matchs avant de céder en fin de rencontre. Les erreurs s’accumulent dans les moments décisifs, avec des pertes de balle évitables, des fautes mal maîtrisées et une fébrilité qui empêche de conclure les rencontres. Un problème récurrent que l’entraîneur Rémi Giuitta ne manque pas de souligner : « Dans le money time, on n’est pas capable de se regarder dans les yeux et de trouver des solutions. On manque de constance ».

Cette incapacité à tenir sur la durée se reflète aussi dans la gestion des temps faibles. À Rouen, les Fosséens avaient bien débuté avant de subir un 14-0 au retour des vestiaires, laissant filer la rencontre. Contre Boulazac, l’absence de Robert Turner III a rendu l’équipe encore plus vulnérable offensivement, avec seulement 56 points marqués, loin des standards habituels.

Avec une 19e et avant-dernière place au classement (à égalité avec la lanterne rouge Chartres et à une victoire d’Évreux, 18e) et parmi les deux relégables depuis mi-février, Fos Provence Basket se retrouve sous pression avant d’aborder une dernière partie de saison décisive.

Photo B.G.

Un effectif affaibli et des départs qui pèsent lourd

Alors certes, les blessures ont lourdement impacté la saison des BYers et le coach Giuitta a très régulièrement pointé « le manque de vécu collectif » de son escouade. L’absence prolongée de Mamadou « Petit » Niang, touché au dos depuis plusieurs mois, a privé l’équipe d’un élément clé sous le cercle. Le capitaine Mathieu Wojciechowski, Willan Marie-Anaïs et Maxime Galin ont eux aussi manqué plusieurs rencontres, tout comme Junior Etou.

Pour compenser ces absences, le club a recruté début mars Christian Eyenga, un joueur expérimenté passé par la NBA et le championnat espagnol, mais vieillissant (35 ans). Son arrivée ne suffit pas à stabiliser un effectif qui continue de manquer de repères. Symbole des limites de l’effectif fosséen et des possibilités offertes au coach Giuitta, Eyenga est celui qui a joué le plus (29 minutes à chaque fois) lors des deux rencontres ayant suivi son arrivée.

Le coup le plus dur est sans doute venu du départ de Robert Turner III, leader offensif et alors cinquième meilleur scoreur du championnat avec 17,4 points de moyenne. « Il ne se sentait plus l’homme de la situation, il n’avait plus forcément la motivation. Il nous a quittés pour trouver un autre challenge », a expliqué Rémi Giuitta.

Son absence s’est immédiatement fait ressentir contre le leader Boulazac, où l’attaque fosséenne a semblé à court de solutions. Malgré un budget limité, et dans la situation sportive actuelle, Fos Provence a réussi à dénicher un remplaçant ce jeudi 20 mars, en recrutant le jeune Américain Jonathan Cisse, en provenance du championnat de Chypre. « Il faut qu’on arrive à amener de l’énergie, parce que c’est ce qui nous manque », reconnaissait le coach la semaine dernière, alors en quête de la perle rare.

Une équipe en plein doute

Au-delà des difficultés liées à l’effectif, Fos Provence Basket semble également touché mentalement. Il reste sur une seule victoire, mi-janvier, sur les douze derniers matchs… Le groupe peine à gérer la pression et manque de confiance dans les moments clés. « Dès qu’on subit un coup dur, on baisse la tête. J’ai l’impression que la pièce tombe toujours du mauvais côté. On doit trouver un moyen de renverser cette tendance », confie Rémi Giuitta.

Face à Hyères-Toulon, Turner III avait eu la balle de la victoire sur un tir qu’il avait inscrit des centaines de fois en match. Cette fois, le ballon n’est pas rentré. Un détail qui illustre bien le manque de réussite et la fébrilité qui accompagnent l’équipe cette saison.

La défense, qui devait être l’un des points forts de l’équipe, se montre elle aussi trop friable. Contre Pau-Lacq-Orthez, les Fosséens ont encaissé 51 points après la pause, incapables de stopper leurs adversaires. Les absences expliquent en partie cette fragilité, mais le manque de cohésion pèse lourdement dans la balance. Certaines phases de jeu, avec des passes lancées au dépourvu ou trop facilement interceptées par l’adversaire, interpellent sur le déficit d’automatismes, voire de détermination.

Toutefois, la dernière prestation en Alsace sur le parquet de Gries-Souffel a laissé entrevoir un filet de lumière dans ce tableau obscur, une once d’espoir, avec de l’engagement, une défense plus stable et des connexions offensives nouvelles. Malgré la défaite (86-80), les BYers ont toujours collé aux basques de l’ASA et peut-être trouvé là les raisons de croire en de jours meilleurs.

Photo B.G.

Le maintien en question

Avec seulement quatre équipes encore concernées par la lutte pour le maintien à dix journées de la fin, la saison est loin d’être terminée. Fos Provence Basket a encore la possibilité d’inverser la tendance, mais le club doit réagir rapidement sous peine de voir la situation devenir irréversible.

Pour espérer se sauver, l’équipe devra impérativement retrouver une assise défensive plus solide, mieux gérer les fins de match et surtout retrouver un équilibre offensif après le départ de Turner III. L’arrivée d’un nouveau combo guard, Jonathan Cisse, enregistrée ces derniers jours, pourrait être une solution, mais elle devra s’accompagner d’un changement d’état d’esprit.

Rémi Giuitta et son staff savent que chaque match à venir comptera double. Ça commence par un déplacement ce vendredi soir en Champagne pour affronter Châlons-Reims (*), l’une des sept équipes qu’ils ont battues cette saison (95-71) mi-octobre lors d’une véritablement démonstration offensive.

Fos Provence Basket est à un tournant de sa saison et devra montrer qu’il a les ressources pour éviter une relégation qui serait un coup dur pour le club et son projet… seulement deux ans après avoir quitté la Pro A !

L.-R.M.

Châlons-Reims (15) – Fos Provence (19)
29e journée de Pro B.
À 20h, Palais des sports Pierre-de-Coubertin, à Châlons-en-Champagne.
La rencontre est à suivre sur LNB.fr et en vidéo sur LNB.tv.
Le classement.

Voile – Albane Dubois et Chloé Revil, objectif JO 2028 pour ce duo de choc

Voile Dubois Revil
Chloé Revil et Albane Dubois ont lancé leur projet baptisé AC Racing FX avec les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 dans leur viseur. Photos Benoît Gilles

Issues de deux générations différentes, l’expérimentée Albane Dubois et la talentueuse Chloé Revil allient leurs qualités et leur énergie débordante à Marseille, dans la course aux Jeux olympiques 2028, en 49er FX.

Leurs routes ont bien failli se croiser voilà trois ans. Au sortir des Jeux olympiques de Tokyo, après sa 9e place avec Lili Sebesi en 49er FX, Albane Dubois désirait prolonger la quête des anneaux jusqu’à Paris 2024.

Faute de trouver une barreuse remplaçante, son mari François se mue en « agent sportif » de fortune, sans même la prévenir : il contacte sur Facebook Chloé Revil, alors tout fraîchement sacrée championne du monde de 29er (prononcez « twenty-niner », plus communmément appelé « twenty », le petit frère du forty-niner) et lui demande si, à tout hasard, elle ne chercherait pas une équipière pour tenter l’aventure des Jeux de Paris.

Chloé Revil, 18 ans à ce moment-là, refuse poliment, d’autant qu’elle s’était engagée dans l’expérience kitefoil, qui allait justement entrer au programme olympique en 2024.

Mais un gabarit trop léger – même si elle s’est charpentée de dix kilos durant son passage au pôle France de La Grande Motte – et l’écrasante domination de Lauriane Nolot (double championne du monde, médaillée d’argent olympique à Marseille) la feront revenir vers ce dériveur double de 4,90 m de long…

Réunies trois ans après un rendez-vous manqué

Car son but, non, sa volonté intime est de « disputer les JO », pour suivre la trace de son père Xavier, barreur du Tornado tricolore à Pékin 2008 (15e) en compagnie de Christophe Espagnon (11e) lors de la dernière apparition olympique de ce catamaran.

Trois ans après un premier rendez-vous manqué, Albane Dubois et Chloé Revil se rencontrent donc finalement en septembre dernier. C’était lors d’un stage à destination de la « génération 2028 » de la voile (les jeunes U21 et U23), venus à la rencontre des athlètes olympiens 2024 dans les locaux du pôle France, à la base nautique du Roucas Blanc.

« Albane m’a été servie sur un plateau », rigole Chloé, qui effectuait alors des essais avec Manon Peyre. La native de Savoie (21 ans) saute sur l’occasion et embarque avec Albane. « Un mois de navigation a été nécessaire pour apprendre à se connaître », expliquent-elles, avant de sceller leur engagement.

Albane Dubois, 9e à Tokyo et manager du centre de tri des déchets à Paris 2024

Depuis Tokyo, Albane n’a pas été inactive : elle s’est essayée fugacement au 470 avec Hippolyte Machetti, au Nacra avec Franck Cammas, a disputé deux Tours de France à la voile (dont un projet 100% féminin en 2023) et fut Waste agence manager (manager du centre de tri des déchets) pendant les JO, à la marina de Marseille.

« Je me suis dit : ‘Mais qu’est-ce que je fous les mains dans les déchets ?. Je devrais être sur l’eau en train d’aller chercher la médaille !’ Ce fut l’élément déclencheur, je savais que j’allais revenir à un moment donné », décrit Albane Dubois.

C’est ainsi qu’AC Racing FX est né, avec l’ambition non dissimulée de décrocher la seule place pour représenter la France aux JO 2028 sur ce support et « décrocher l’or olympique aux Jeux de Los Angeles 2028 ».

Un duo décapant, hétéroclite, qui mêle d’un côté l’expérience et la force pure d’Albane Dubois (33 ans le 1er avril prochain) en équipière modèle et, de l’autre, la fougue et la passion de la voile serinée au-dessus du berceau de Chloé Revil, bientôt 22 ans dont 17 ans passés à naviguer.

Entre deux béliers, forcément, ça fonce…

Le tout bâti sur un socle solide, commun, fait de détermination, d’ambition et de méticulosité. « Chloé est l’équipière parfaite pour moi, de par son expérience et son gabarit », remarque la plus jeune et la plus menue.

Forcément, entre deux béliers, ça fonce… « Il fallait quand même que ça matche entre nous, rembobine Albane, la Nordiste installée à Marseille depuis 2014. Le forty est un support en double, où chacun est différent, réagit différemment. La base consiste à apprendre à vivre ensemble et à trouver un bon feeling, une bonne coordination. »

On passe notre vie à travailler sur ce projet. On est tellement passionnées que ça nous convient de venir tous les jours au pôle France

Chloé Revil

« Ce qui nous rassemble et qui fait que l’entente est bonne, c’est que nous sommes hyper engagées tous les deux, ajoute Chloé, étudiante en école de kiné. On passe notre vie à travailler sur ce projet. On est tellement passionnées que ça nous convient de venir tous les jours au pôle. Il n’y en a pas une qui fait vraiment beaucoup et l’autre qui se laisse porter. »

Durant cet hiver, mêmes lors des week-ends sans sortie en mer, le binôme s’attelait à bichonner le bateau et à toutes sortes de tâches : suer en salle de muscu pour la préparation physique, poser les stickers sur les voiles, peaufiner un « dossier carré pour partir à la recherche de partenaires » (Dubois), l’autre pilier de leur route devant les mener jusqu’à Los Angeles en 2028.

Photo B.G.

Palma et Hyères pour commencer à préparer les Mondiaux, en octobre

Sans forcer leur nature, les deux femmes diffusent une énergie puissante, un dynamisme contagieux. Même si elles sont encore aux balbutiements purement techniques à bord de leur embarcation, il n’est pas rare de les voir répéter une idée identique, signe qu’elles sont sur la même longueur d’onde.

Reste le plus fastidieux : trouver leurs marques et perfectionner leur osmose à bord de ce bateau instable, épris de vitesse, doté d’un double trapèze au bout duquel les deux régatières se suspendent à l’horizontale, pour obtenir un effet de levier maximal.

« L’étape de la découverte pour Chloé est bien passé et désormais, on commence à discuter sur des points pour aller chercher plus précis, de plus en plus pointilleux », confie Albane Dubois, notamment les navigations « avec beaucoup de vent, au-dessus de 15 ou 20 nœuds ».

Le 84, comme le duo médaillé aux JO 2024 Picon – Steyaert

Leur tableau de marche est tout tracé. Elles ont sept mois pour « bien se préparer » en vue des Mondiaux de 49er à Cagliari, mi-octobre. Ça passera par la première coupe du monde à Palma de Majorque à partir de la semaine prochaine (28 mars-5 avril) puis par la Semaine olympique française à Hyères (19-26 avril).

Le duo AC Racing se présentera « sans exigence de résultat », simplement animé par l’envie de constater une progression au fil de l’eau. À bord d’un bateau au passé glorieux, vice-champion du monde en 2018 avec Mathieu Frei et Noé Delpech.

Ce forty fut aussi l’embarcation d’entraînement de Sarah Steyaert et Charline Picon durant leur préparation menant à la médaille de bronze olympique dans la rade de Marseille à l’été 2024. Petit clin d’œil de l’histoire : Albane Dubois et Chloé Revil ont désiré conserver le numéro 84 de leurs glorieuses devancières…

Benoît Gilles

L’équipage AC Racing FX s’appuie sur une association, appelée Vue Mer : elle collecte dons et subventions qui serviront à financer leurs projets sportifs.

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Kaporal et Vincent Matheron, entre denim et skate, une collab’ 100% Marseille

Kaporal Matheron
Photo Emmanuel Bournot

La marque de denim Kaporal lance une ligne de vêtements éphémère reflétant l’univers du skate inspirée de la personnalité de Vincent Matheron : le Joker, Marseille et son bowl du Prado.

Tout est parti d’une idée, simple, basique. D’un lien commun, fort : Marseille. Comme un passeport rassembleur, une identité unifiée, un attachement viscéral. Tous deux nés dans la cité phocéenne, Kaporal et Vincent Matheron ont allié leur force créative pour mettre au point une collection exclusive de vêtements.

À la fois audacieuse, adaptée aux besoins des skateurs et profondément ancrée dans sa ville, cette capsule est composée de cinq pièces : un t-shirt manche courtes, l’inévitable sweat à capuche, une veste en jean sans manches et un jean style Carpenter disponible en deux délavages.

« Je suis grave de content de cette collab’, savoure Vincent Matheron, skateur pro âgé de 26 ans. Elle me représente, Kaporal m’a suivi dans mon délire et je suis ravi de l’image qu’on a pu produire. »

Le Joker, tout un symbole

Le gamin de Montolivet (12e arrondissement) y a mis ce qui lui tient le plus à cœur, ce qui le définit. D’abord, le bowl du Prado, là où « tout a commencé », à l’âge de 4 ans, quand son père et son oncle l’ont mis pour la première fois sur une planche.

Le design du bowl se trouve dessiné sur la poche arrière du pantalon, associé aux couleurs bleu et blanc, celles de sa ville qu’il aime tant défendre à travers le globe lors de ses nombreux déplacements. Comme en février dernier lors d’un trip en Australie ou depuis ce mercredi au Brésil, où il a été invité à disputer une compétition à Porto Alegre.

On y trouve aussi un dé avec les faces 1 et 3, comme 13, pour le département des Bouches-du-Rhône.

Cette collab’ avec Kaporal illustre une rencontre purement marseillaise qui a commencé par le bouche-à-oreille. Ça donne encore plus de force, on porte haut le Sud

Et bien sûr, il y a cette griffe du Joker : dans le monde du skate, Vincent Matheron a hérité de ce surnom pour son sourire charismatique rappelant le célèbre personnage de comic. « J’adore rigoler, ne pas me prendre au sérieux et m’amuser », nous rappelle le jeune homme de bientôt 27 ans, qui compte deux participations aux Jeux olympiques (7e à Tokyo, 12e à Paris).

En fait, tous ces symboles, il les a dans le cœur et ils sont aussi tatoués sur son avant-bras gauche. « Cette collab’ avec Kaporal, ça illustre une rencontre purement marseillaise qui a commencé par le bouche-à-oreille. Ça donne encore plus de force, on porte haut le Sud », martèle l’aîné des Matheron, alors que son frère cadet, Nathan, est actuellement en stage avec l’équipe de France à Rome, pour préparer les championnats du monde (8-15 juin).

Cette capsule « exclusive reflète l’univers du skate et l’énergie unique de Marseille », selon l’emblématique marque de denim, revenue du diable Vauvert et sortie d’un redressement judiciaire en mai dernier. Il s’agit de sa deuxième collaboration, après celles avec Mecs de la Rue en décembre 2023.

Celle-ci est le fruit de plusieurs mois de travail, notamment sur un point précis : mettre à l’épreuve un jean casual de la marque dans le quotidien et les « sollicitations extrêmes » d’un skateur tel que Vincent Matheron.

L’arrière du jean renforcé pour « répondre aux exigences de la pratique du skate »

« Le jean est à la fois léger et fait pour durer longtemps, explique-t-il. L’arrière a été renforcé, vu qu’on tombe souvent sur les fesses. Une couche a été ajoutée pour être plus résistant et éviter de se trouer trop vite. »

Kaporal a ensuite mis à disposition son savoir-faire produit et ses graphistes au service de la personnalité de Vincent Matheron, pour la phase créative.

Conçus pour « répondre aux exigences de la pratique du skate », ces vêtements sont donc particulièrement amples, voire très larges. « Comme je les porte dans la vie de tous les jours », apprécie l’égérie de cette collection.

Ambassadeur Red Bull depuis déjà treize ans, leader de la nouvelle génération du skate tricolore, Vincent Matheron laisse, avec cette collection de vêtements, un peu plus encore son empreinte dans le giron marseillais et dans cette discipline à la très longue et riche histoire.

De quoi renforcer le sentiment de fierté du papa, Patrick, habillé de pied en cap des habits siglés Kaporal & Matheron : « C’est cool, ce sont de bons vêtements, c’est souple, bien ample, voire un peu large. En tout cas, je suis vraiment fier de tout ce que font mes deux fils ».

Benoît Gilles


Kaporal & Vincent Matheron, la collab’

Comme toute capsule, les quantités sont limitées. Les pièces sont disponibles dans quelques boutiques, notamment Grand Littoral, Terrasses du port et Plan de Campagne dans la région, ainsi que sur le site internet de Kaporal.
De 39,90 € (t-shirt) à 119,90 € (veste en jean sans manche).

Kaporal Matheron
Photo Benoît Gilles

À Marseille, un nouvel hôpital militaire armé pour soigner

Medhi Ould-Ahmed, médecin-chef de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Laveran. © Alain Robert

L’Hôpital Militaire de Laveran s’apprête à quitter son site historique du 13ᵉ arrondissement pour s’installer à Sainte-Marthe. Un pôle de santé de nouvelle génération, pensé pour soigner militaires et civils, et conçu pour répondre aux défis médicaux des prochaines décennies. Medhi Ould-Ahmed, médecin-chef de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Laveran, détaille l’évolution des prises en charge, le retour de spécialités essentielles et les innovations qui feront du futur hôpital un acteur clé du territoire.

« C’est un projet révolutionnaire. » Medhi Ould-Ahmed, médecin-chef de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Laveran, l’affirme sans détour. Le futur hôpital militaire qui s’implantera sur un site militaire à Sainte-Marthe (13e) ne sera pas seulement une infrastructure modernisée, mais un établissement entièrement repensé dans son offre médicale.

Un hôpital qui ne soignera pas que les soldats, mais qui prendra en charge Marseille, ses AVC, ses cancers, ses détresses invisibles. Une place forte médicale avec des spécialités renforcées, des services réintroduits, une capacité d’adaptation aux crises sanitaires…

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Aujourd’hui, entre 70 et 80% des patients que nous soignons n’ont aucun lien avec le ministère des Armées », rappelle Medhi Ould-Ahmed. Le futur établissement de Sainte-Marthe conservera cette dynamique. Ouvert aux militaires comme aux civils, il continuera d’assurer des soins de premier plan avec une offre médicale renforcée.

Oncologie, neurologie… Le retour de spécialités essentielles

On y retrouvera les bases. « Ça, ce sera préservé, assure le clinicien. Des salles d’urgence, de la radiologie, de la chirurgie, de la réanimation, de l’anesthésie. » Un socle commun, mais avec une ambition plus large : certaines spécialités réapparaîtront pour répondre aux besoins du territoire.

« Les personnes qui ont connu Laveran autrefois savent qu’il y avait un service de neurologie. Il va revenir. » Un renfort de premier plan à Marseille, où les AVC sont un enjeu de santé publique majeur. « Avec la prévalence des accidents vasculaires cérébraux, on sait que les services de la Timone, les urgences vasculaires, peuvent être débordés sur la prise en charge initiale. »

L’oncologie fera aussi son retour, avec une volonté claire de s’inscrire dans un maillage territorial efficace. « Nous allons articuler notre prise en charge avec des experts du cancer, notamment l’Institut Paoli-Calmettes, qui est le centre de référence dans la région. On ne va pas être un hôpital isolé, on travaille en réseau. »

L’armée soigne ses soldats, mais ses médecins ne s’arrêtent pas aux treillis. « Les armées ont besoin d’une expertise en infectiologie, en pneumologie, en cardiologie. » Une nécessité militaire qui résonne dans la médecine civile.

Un hôpital conçu pour gérer les crises

L’équipement de nouvelle génération accueillera naturellement un pôle dédié aux blessures invisibles. « Les psychiatres militaires ont une compétence, une expertise sur le stress post-traumatique. On en parle beaucoup en temps de guerre, mais ce type de traumatisme touche aussi les policiers, les pompiers, les victimes d’accidents. Le traumatisme psychique, c’est la confrontation à sa propre mort. »

Le futur Laveran sera aussi un hôpital de crise. « C’est un hôpital qui fera 300 lits, avec la possibilité d’aller jusqu’à 400 en quelques jours si nécessaire. » Un atout stratégique pour le territoire, qui a connu des tensions hospitalières majeures ces dernières années. « On l’a encore vu cet hiver, du 29 décembre au 14 février, avec la crise, tous les hôpitaux étaient en tension. Ces 100 lits supplémentaires, immédiatement mobilisables, seront une plus-value majeure pour le territoire. »

Épidémies, catastrophes sanitaires, afflux massifs de blessés… L’hôpital militaire de Sainte-Marthe se prépare à toutes les éventualités.

Une révolution technologique

« Quand on se lance dans un tel projet, on innove. C’est-à-dire qu’on essaie d’imaginer quels seront les scanners 20 ans plus tard. On ne peut pas acheter un scanner sans essayer d’avoir un coup d’avance. »

La nouvelle infrastructure sera dotée d’équipements de haute performance. « Le scanner et l’IRM seront accessibles en ambulatoire. Vous venez, vous prenez rendez-vous, on vous envoie le résultat directement sur votre espace santé. » La chirurgie robotisée occupera une place importante, avec des équipements de haute précision.

Même la logistique sera optimisée. « Il y aura des flux automatisés, des robots pour déplacer le matériel. On aura des flux avec des automates qui déplaceront les charges. C’est un projet révolutionnaire, pensé pour durer. »

L’innovation concernera aussi la rééducation.Les blessures physiques des soldats blessés au combat seront aussi prises en charge avec des technologies de pointe. « On a tous vu ces images de militaires amputés, équipés de prothèses articulées, de dispositifs de restitution d’énergie. Ce qui a été développé pour le combat servira aussi aux civils. »

À son ouverture, le futur Laveran comptera 1 030 personnels, avec un objectif de 1 300 à terme. 150 praticiens, 800 paramédicaux, des administratifs et des logisticiens feront vivre l’hôpital. Aujourd’hui déjà, 300 étudiants en médecine de la faculté de Marseille font leurs armes au sein de l’hôpital actuel.

Laveran change d’adresse, mais surtout de dimension. Un hôpital militaire, certes, mais conçu pour répondre aux besoins de tout un territoire. « On ne construit pas un hôpital en 2025 comme dans les années 60. Nous devons anticiper les besoins des 20 prochaines années. » Une machine de guerre contre la maladie.

N.K.

Fos Provence Basket mise sur Jonathan Cissé pour rebondir

Jonathan Cisse

Fos Provence Basket remodèle son effectif. Après le départ de Robert Turner III, le club fosséen mise sur Jonathan Cissé, combo guard de 24 ans, révélation du championnat chypriote avec l’Apollon Limassol.

L’effectif fosséen n’est pas épargné par les coups durs cette saison. La blessure de Brandon Young, contractée contre Boulazac, a obligé le staff à revoir ses plans. Jonathan Cissé représente une opportunité intéressante.

Un profil jeune, encore perfectible, mais déjà capable d’assumer des responsabilités offensives. Sur ses 17 matchs en première division chypriote cette saison, il a affolé les compteurs avec des moyennes impressionnantes de 27,9 points, 7,6 rebonds et 7,4 passes décisives.

Si le championnat chypriote n’est pas considéré comme un tremplin évident vers les grandes ligues européennes, il a tout de même révélé des joueurs comme Tray Buchanan, actuel meneur de La Rochelle en Betclic Élite et élu MVP de Pro B en 2023-2024.

Jonathan Cissé a également croisé la route de l’ancien Fosséen Jamar Diggs, affichant une performance XXL face à lui (33 points, 8 rebonds, 5 passes et une évaluation de 42).

Un renfort qui colle aux attentes de Rémi Giuitta

Avec l’intégration de Cissé, Rémi Giuitta espère compenser le vide laissé par le meilleur scoreur des BYers, Robert Turner III, parti la semaine dernière, et ainsi injecter une nouvelle énergie dans son backcourt.

Son profil de scoreur polyvalent et sa capacité à créer pour ses coéquipiers correspondent aux besoins de l’équipe. De plus, son enthousiasme et sa volonté de prouver sa valeur dans un championnat plus compétitif pourraient faire la différence.

Arrivant en pleine saison, Jonathan Cissé devra rapidement s’adapter aux exigences du championnat français et trouver sa place dans le collectif.

Son impact dès ses premières sorties sera scruté de près, notamment dès ce vendredi en Champagne, face à Châlons-Reims (20h) ; une rencontre comptant pour la 29e journée de Pro B, dont Fos occupe la 19e et avant-dernière place, en position de relégable.

Dans une saison marquée par des ajustements, ce recrutement pourra-t-il être l’étincelle dont Fos Provence Basket a besoin pour relancer sa dynamique ?

Reste à voir si Jonathan Cissé confirmera en Pro B les promesses affichées à Chypre. Une chose est sûre : l’Américain arrive avec une motivation débordante. La suite s’écrit sur le parquet !

L.-R.M.

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La Maison du projet d’Air-Bel détruite par un incendie avant son inauguration

À quelques semaines de son inauguration, la Maison du projet de la cité Air-Bel, dans le 11e arrondissement de Marseille, a été entièrement détruite par un incendie dans la nuit de mardi à mercredi. Ce bâtiment en bois, encore en construction, devait servir d’espace d’information et de concertation pour les habitants, dans le cadre d’un vaste programme de rénovation urbaine. La piste criminelle est privilégiée.

L’incendie s’est déclaré peu après 23 heures. Alertés, les marins-pompiers de Marseille sont rapidement intervenus, mais n’ont pu empêcher la destruction totale du bâtiment. Une enquête est en cours pour déterminer les causes du sinistre. La police scientifique s’est rendue sur place mercredi matin. Selon une source policière, des palettes brûlées ont été retrouvées à proximité du bâtiment, laissant envisager une origine volontaire. Un individu a été interpellé alors qu’il tentait de s’opposer à l’intervention des secours.

La Maison du projet devait être inaugurée en avril. Elle avait pour vocation d’accompagner les habitants dans le programme de renouvellement urbain d’Air-Bel, piloté par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Ville de Marseille.

Ce programme, doté de 200 millions d’euros, prévoit la réhabilitation de 941 logements, la démolition de 224 bâtiments et la construction de 160 nouveaux logements, dont 60 à 100 logements sociaux. Deux nouvelles rues doivent être aménagées, ainsi qu’un parc urbain de plus de trois hectares, un gymnase et un centre social.

Le chantier, entamé en octobre dernier, avait déjà été marqué par des tensions. Plusieurs incidents avaient été signalés ces derniers mois, notamment des jets de pierres visant des ouvriers. Un dispositif de sécurisation avait été mis en place pour permettre la poursuite des travaux.

Des réactions politiques immédiates

Le maire du 6e secteur, Sylvain Souvestre (LR), a vivement condamné l’incendie et mis en cause les trafiquants de drogue du quartier. « Ceux qui croient nous avoir mis un genou à terre se trompent. Ils ont abîmé les institutions, ils ont abîmé l’esprit même de la rénovation. Mais nous n’abandonnerons pas ce projet. »

La Métropole Aix-Marseille-Provence a condamné l’incendie. « Il n’est pas question d’abandonner ce projet », a déclaré Denis Rossi, conseiller métropolitain délégué aux nouveaux projets de renouvellement urbain. La Métropole et l’entreprise en charge des travaux ont prévu de déposer plainte.

Dans un communiqué, Samia Ghali, maire adjointe de Marseille en charge de la relation avec l’Agence nationale de rénovation urbaine, a assuré que « la Maison du projet sera reconstruite », affirmant que « rien n’entravera notre détermination car il n’y a aucun territoire à Marseille où la République et l’État de droit reculent face à la peur et à la délinquance ».

Dans l’après-midi de mercredi, une opération de police a été menée dans le quartier. Selon Le Figaro, sept individus soupçonnés de trafic de drogue ont été interpellés. Deux armes de poing et une quantité de stupéfiants ont été saisies dans un appartement.

Une réunion d’urgence doit se tenir lundi en préfecture en présence des élus, des représentants de l’État et des forces de l’ordre. Les autorités locales assurent que le projet de rénovation d’Air-Bel se poursuivra.

L.-R.M.

L’armée prépare le terrain pour son futur hôpital dans le nord de Marseille

L’Hôpital Militaire de Laveran s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. D’ici 2031, il quittera son site historique pour s’installer à Sainte-Marthe. Ce déménagement vise à moderniser les infrastructures médicales des forces armées et à renforcer leur capacité d’accueil en temps de crise. Études d’impact, acquisitions foncières et appels d’offres sont en cours pour tenir un calendrier ambitieux.

Le vieux fortin hospitalier de Laveran se prépare à rendre les armes. L’établissement militaire de Marseille, témoin d’une médecine sous uniforme depuis plus d’un siècle, va plier bagage dans quelques années direction Sainte-Marthe. Un redéploiement sur un terrain appartenant à l’armée qui se prépare avec soin. Derrière ce transfert, un projet d’envergure : un hôpital flambant neuf, calibré pour absorber les blessures d’hier comme celles de demain.

355 lits, extensibles à 400 en cas de crise, 14 blocs opératoires, et une infrastructure pensée pour gérer des flux massifs de blessés. L’objectif ? Un hôpital militaire dernier cri, connecté aux réalités opérationnelles d’aujourd’hui, qu’il s’agisse de conflits extérieurs ou d’événements sanitaires majeurs et qui soigne bien au-delà du personnel militaire.

« Entre 70 et 80 % des patients que nous accueillons n’ont aucun lien avec le ministère des Armées », rappelle le médecin-chef de Laveran, Medhi Ould-Ahmed, à l’occasion d’une présentation du projet aux partenaires associatifs du 13-14e arrondissement de Marseille. Cette ouverture au civil sera renforcée à Sainte-Marthe, avec un retour de spécialités clés : neurologie, oncologie, urgences renforcées.

Le projet architectural sélectionné début 2027

Mais à quoi peut ressembler une telle machine de guerre ? Les premières perspectives ne seront pas visibles avant encore plusieurs mois : « Nous avons déjà lancé l’appel d’offres pour trouver le groupement (constructeur et architecte) qui construira cet hôpital. Trois équipes seront sélectionnées, et chacune proposera son projet architectural et le lauréat sera désigné début 2027 », explique le colonel Didier Roux, ingénieur en chef de 1er classe.

L’armée pense aux blessés, mais aussi aux embouteillages. L’hôpital militaire ne peut pas fonctionner sans un réseau d’accès fluide. L’implantation de l’hôpital sur le site de Sainte-Marthe a nécessité une réflexion approfondie qui doit encore s’affiner. L’entrée principale se fera par le boulevard Barrelier et la rue Queilliau, avec des voies distinctes pour les urgences, la logistique et le personnel.

Un parking silo – d’une capacité de 700 places – avec une possibilité d’extension à 300 – viendra désengorger la zone et éviter le stationnement sauvage aux abords du site. « Les études ont démontré que cette solution était la plus adaptée », précise le colonel.

La Métropole et la Région travaillent également sur une amélioration des dessertes en transports en commun (voies de bus, accès à la gare, gestion des fluxs provenant de la L2…), afin de limiter la dépendance à la voiture individuelle et de faciliter l’accès au personnel, (1300 soignants) et aux visiteurs.

Pour le personnel, l’accès sera automatisé, avec un contrôle rapide à l’entrée via un système de barrière solaire. Pour les patients, l’objectif est d’éviter un report du trafic sur le boulevard Barrellier. « Ceux qui arrivent en voiture entreront directement dans le parking silo, où ils seront contrôlés avant d’accéder à l’hôpital. » Plus à l’est, des bâtiments annexes verront le jour comprenant entre autres une crèche de 60 berceaux et de l’hébergement.

Entre études et transactions foncières pour optimiser le site

Pour permettre l’installation du futur hôpital, l’État a mené des négociations foncières avec la Ville de Marseille. Une parcelle de 5000 m2, inutilisée, comprenant une ancienne école, a été cédée par la municipalité. Cette transaction permet de libérer l’espace nécessaire à l’hôpital tout en optimisant son intégration dans le quartier. La Métropole de son côté validé l’acquisition en janvier 2025 d’une parcelle appartenant à la société Ricard, utilisée comme parking.

L’implantation du nouvel hôpital à Sainte-Marthe nécessite une adaptation aux contraintes environnementales. Situé à proximité du bassin des Aygalades, le site devra répondre aux normes de prévention des inondations. « Nous avons pris en compte plusieurs paramètres : le trafic ben sûr, la gestion des risques d’inondation, l’intégration dans le tissu urbain et l’impact sonore. L’Autorité environnementale rendra son avis en avril 2025. Si nécessaire, une concertation publique sera organisée », poursuit colonel Didier Roux.

L’hélisurface, qui permettra l’évacuation des blessés en urgence, fera l’objet d’une étude spécifique pour limiter les nuisances sonores. L’impact du projet sur la circulation et l’artificialisation des sols sera également scruté : afin de limiter au maximum l’artificialisation du site, nous avons intégré un maximum d’espaces verts pour favoriser l’infiltration naturelle des eaux.

Réunion de présentation du futur hôpital national d’instruction des Armée de nouvelle génération (HNIA) © Alain Robert

Un projet stratégique pour les Armées et Marseille

Une implantation qui n’avait rien d’évident car Laveran fait partie du paysage médical marseillais depuis des décennies, et son déménagement a soulevé des questions sur l’avenir de l’offre de soins dans le secteur nord de la ville. « Nous nous sommes battus pour qu’il reste ici, à Marseille », rappelle Marion Bareille, maire (DVD) des 13e et 14e arrondissements. « Son transfert à Sainte-Marthe est une nécessité, mais aussi une opportunité. L’hôpital sera plus moderne, mieux adapté aux besoins, et il continuera à jouer un rôle central pour les habitants. »

Avec ce nouvel établissement, Marseille accueillera le quatrième hôpital militaire de France, après ceux de Toulon et des deux établissements parisiens. « Cet investissement stratégique est essentiel pour les armées, mais aussi pour Marseille », souligne le gouverneur militaire Thierry Laval. « Ce projet structurant renforce notre capacité opérationnelle et l’offre de soins. Il illustre aussi les investissements massifs que l’État engage dans la ville. »

En effet, ce projet constitue le deuxième plus grand chantier immobilier inscrit dans la Loi de programmation militaire (LPM). Une ambition qui se traduit aussi par un investissement conséquent : le coût total du futur hôpital est estimé à 350 millions d’euros, une enveloppe qui ne suffira cependant pas à couvrir l’ensemble des besoins.

« La facture est en réalité plus élevée que ce qui est inscrit dans la loi de programmation militaire », précise ajoute Matthieu Lacaille, délégué régional Paca et Corse de la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement du ministère des Armées. « Cet investissement devra être complété par d’autres sources de financement. Nous devons aller chercher des contributions auprès des collectivités territoriales associés au projet – la Région, la Métropole, la Ville de Marseille – ainsi que de l’Agence régionale de santé (ARS) et pourquoi pas des financements étrangers dans le cadre de nos alliances militaires par exemple. »

Le calendrier est fixé : finalisation des études en 2025, premiers travaux préparatoires en 2026, sélection de l’équipe architecturale et du constructeur début 2027, démarrage du chantier en 2028, ouverture prévue en 2031. Laveran restera en activité durant toute cette période. Réhabilitation en hébergement pour accueillir les 400 familles de futurs soignants, rachat par un investisseur privé… son futur destin n’est pas encore scellé. En 2032, il laissera place à un hôpital de nouvelle génération, taillé pour répondre aux crises et aux défis sanitaires de demain.

Narjasse Kerboua

La CinéMaBase, l’actrice incontournable du cinéma marseillais

À Marseille, un ancien hangar industriel devient le cœur battant de la production cinématographique. La CinéMaBase, réinvention audacieuse d’un site de 4000 m², se transforme en véritable laboratoire pour le cinéma, où l’innovation et la flexibilité se rencontrent pour répondre aux besoins d’un secteur en constante évolution.

Derrière les portes de la CinéMaBase, le décor change constamment. Entre les murs de cet ancien site industriel marseillais de 4000 m², la magie du cinéma opère. Depuis son ouverture en novembre 2023, dans le quartier du Canet (14e), ce centre logistique est devenu le point de rencontre de centaines de techniciens, producteurs et créateurs.

42 productions (longs-métrages, séries, publicités) y ont déjà trouvé leur terrain de jeu, preuve que la structure a trouvé sa place dans un écosystème audiovisuel en pleine expansion.

Et pour cause. L’endroit, stratégiquement situé aux portes de Marseille, a été pensé pour s’adapter aux exigences du cinéma moderne : un entrepôt devient studio, une salle de réunion se transforme en atelier, un espace de stockage s’improvise décor. Loin de l’image figée d’un lieu de passage, la CinéMaBase est une pépinière de projets où la logistique se fait sur-mesure. À travers cette souplesse d’aménagement, ce site atypique parvient à répondre aux besoins variés des productions locales et internationales, des grands projets aux petites équipes.

Accessoires pour la préparation d’une publicité pour un supermarché. © N.K.

Une activité en pleine effervescence

En 2024, ce ne sont pas moins de 385 techniciens qui ont été mobilisés, du décorateur au menuisier en passant par l’électricien et le costumier… Une activité qui a permis à cette petite fabrique du cinéma de cumuler 838 jours d’utilisation. Même si 70% des projets sont de courte durée (moins de 10 jours) – à l’image de la préparation d’une publicité pour un supermarché le jour de notre venue – cela ne fait qu’ajouter à la dynamique rapide et efficace du site.

Il y a encore quelques jours, soixante personnes étaient à l’œuvre, créant simultanément les décors et costumes pour la saison 2 de Pax Massilia, d’Olivier Marchal, et pour Tout pour la lumière, de Nicolas Herdt (TF1 et Netflix). « On peut accueillir jusqu’à six productions en même temps en fonction de leur dimension », note Erika Wicke De Haeck, présidente de l’Association Régionale des Techniciens du Sud-Est Cinéma Audiovisuel (A.R.T.S.), gestionnaire de l’équipement.

Parmi les productions notables, on retrouve Marius et les Gardiennes de la Cité Phocéenne, un long-métrage réalisé par Tony Datis, La Mer au Loin, une série TV produite par Barney Production ou encore Les Condés, écrit et réalisé par Ryad Montel et Nordine Salhi. « La CinéMaBase est essentielle pour notre secteur, livre Ryad, producteur chez Hyper Focal Movie. C’est un véritable vivier où l’on rencontre des prestataires avec qui on collabore. C’est un lieu où l’on peut louer des espaces pour travailler ou pour faire travailler des équipes comme celles de la déco, des costumes ou du stockage. Tout se lie et tout le monde trouve un pied à terre pour réaliser son projet. »

Ryad Montel, producteur chez Hyper Focal Movie, et réalisateur du film Les Condés, aux côtés de Erika Wicke De Haeck, présidente de l’Association Régionale des Techniciens du Sud-Est Cinéma Audiovisuel (A.R.T.S.), gestionnaire de l’équipement et Gaby Charroux, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, délégué à la Filière Cinéma et à l’industrie créative. © N.K.

Les milliers de techniciens du territoire à l’œuvre

Christelle, cheffe peintre, ne dira pas le contraire. Alors qu’elle s’affaire à peindre des poutres en blanc pour un décor, elle témoigne elle-aussi qu’il s’agit « d’un véritable lieu de vie indispensable qui manquait dans la région ». Elle y trouve un espace « de partage et de solidarité ».

Comme elle, « des milliers de techniciens du spectacle sont présents sur le territoire, prêts à travailler sur des productions, observe Gaby Charroux, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, délégué à la Filière Cinéma et à l’industrie créative. Ces professionnels, qu’ils soient menuisiers, peintres ou costumiers, constituent un vivier local de talents, renforçant ainsi l’attractivité du site pour les projets cinématographiques. »

Christelle, cheffe peintre. © N.K.

« Le cinéma crée de l’emploi et génère de la richesse », plaide-t-il. La CinéMaBase, en ce sens, joue un rôle clé en tant que levier pour l’insertion professionnelle, particulièrement grâce à l’accompagnement des jeunes apprentis, « qui trouvent ici une réelle opportunité pour développer leurs compétences, aux côtés des techniciens du territoire déjà hautement qualifiés. Notre objectif est clair : faire de Marseille un pôle incontournable pour les métiers du cinéma, tout en soutenant l’emploi local, » poursuit l’élu métropolitain, également maire (PC) de Martigues, où Provence Studios a su s’imposer comme un acteur majeur du paysage cinématographique, tant en France qu’à l’international.

La CinéMaBase semble offrir une stabilité indéniable, du moins pour l’instant, en réunissant les conditions nécessaires à l’émergence d’une véritable chaîne de production locale. Mais au-delà des décors et des caméras, ce sont avant tout les femmes et les hommes, souvent dans l’ombre, qui alimentent et font tourner les rouages de l’industrie.

Ce sont eux qui donnent toute sa force à ce projet, qui prend ses racines il y a plusieurs années. « Nous voulions prouver aux institutions qu’un espace comme celui-ci était essentiel. Il manquait cruellement pour les techniciens du secteur, » confie David Piechaczek, régisseur général de la CinéMaBase et l’une des chevilles ouvrières du projet. « En 2006, j’ai récupéré la maternité de la Belle de Mai, que nous avons utilisée jusqu’en 2011. Puis nous avons occupé la caserne d’Aurelle jusqu’en 2021. Mais il était devenu évident qu’il nous fallait un lieu plus adapté, plus pérenne. Lorsque nous avons montré aux institutions qu’il était temps de structurer véritablement ce secteur, elles ont compris. »

David Piechaczek, régisseur général de la CinéMaBase et l’une des chevilles ouvrières du projet. © N.K.

Un avenir à écrire

Aujourd’hui, la CinéMaBase incarne ce qu’on pensait impossible il y a quelques années. « On nous a proposé d’autres sites, mais aucun n’était à la hauteur, » raconte David Piechaczek, régisseur général du projet. « J’avais loué ce hangar pour un gros projet, Transatlantique, Histoire de Varian Fry. Tous les décors ont été réalisés ici », poursuit celui qui se décrit comme « le plus gros CV films américains de ses 25 dernières années ».

Puis est arrivé Marseille en Grand, avec l’enthousiasme d’un plan de l’État, mais aussi la promesse d’une transformation en profondeur. Un million d’euros de l’État, 90 000€ par an de la Métropole, voilà la somme investie pour faire vivre ce centre logistique. Une aide reconduite cette année, consolidée par une nouvelle convention entre la Métropole et l’A.R.T.S. (Association Régionale des Techniciens du Sud-Est), signé lundi 17 mars.

Reste que si la CinéMaBase veut écrire son histoire dans le paysage du cinéma marseillais, le bail signé avec Euroméditerranée, qui expire en 2027, est le dernier acte à négocier. Sans prolongation, cette petite usine du cinéma risque de se heurter à un clap de fin prématuré, avant même d’avoir eu l’opportunité de dévoiler son véritable potentiel d’actrice incontournable marseillaise.

Narjasse Kerboua

Innovation et nautisme durable… Les Nauticales reviennent à La Ciotat

Crédit photo - Ohan Brandt

Premier grand rendez-vous nautique de l’année en Méditerranée, Les Nauticales jettent l’ancre à La Ciotat du 18 au 23 mars. Une immersion au cœur des enjeux maritimes et environnementaux, entre démonstrations à flot, innovations vertes et légendes du large. Un programme dense, sous le regard du parrain Henri Cosquer, pour six jours de grand large sur le port.

« La mer passionnément. » Le slogan des Nauticales claque comme une grand-voile par grand vent. Chaque année, La Ciotat devient l’épicentre du nautisme méditerranéen. Et pour cette 22e édition, le programme ne fait pas dans la demi-mesure. 200 bateaux, 100 exposants, des skippers de renom et une plongée au cœur des enjeux écologiques.

Derrière cette vitrine flottante, un message clair. Le nautisme ne se conjugue plus uniquement au passé composé des régates et des grands chantiers navals. Il doit aussi se penser au futur, durable et respectueux.

La Métropole Aix-Marseille-Provence, organisatrice de l’événement, affiche ainsi sa volonté de promouvoir une navigation plus verte. Hydrofoils, catamarans électriques, moteurs à faible impact… Les avancées technologiques côtoient les traditions maritimes pour tenter de réconcilier passion et préservation.

Henri Cosquer, témoin des profondeurs

Parrain de cette édition, Henri Cosquer est un nom indissociable de la Méditerranée. Plongeur et explorateur, il a marqué l’histoire en 1985 en découvrant la grotte sous-marine qui porte aujourd’hui son nom, située à plus de 37 mètres sous le niveau de la mer, au large de Marseille. Recouverte de peintures rupestres vieilles de plus de 30 000 ans, elle est aujourd’hui menacée par la montée des eaux.

Et justement, son combat pour la préservation des milieux marins sera au centre des débats, avec la conférence sur la fragilité des fonds méditerranéens et l’évolution du littoral face aux changements climatiques qu’il animera. Il en profitera aussi pour dédicacer sa bande dessinée qui retrace son incroyable découverte.

Le photographe et plongeur Guillaume Ruoppolo offre aussi aux visiteurs une immersion dans un monde souvent invisible à travers son exposition.
Ses clichés capturent la richesse des fonds marins, la biodiversité fragile et les reliefs sculptés par le temps. Entre jeux de lumière et faune discrète, il dévoile une Méditerranée à préserver. Présent sur le salon, il témoignera de son engagement pour la protection des océans et échangera avec le public autour de son travail photographique

Parallèlement, un programme au long cours se décline sur la semaine. Des voiliers racés aux yachts flambants neufs, des semi-rigides aux unités de luxe, tout ce qui flotte aura sa place. Mais au-delà de l’exposition, Les Nauticales proposent une immersion complète.

Crédit photo – Ohan Brandt

La mer, un terrain de jeu sous pression

Conférences, rencontres, expériences interactives… Les visiteurs pourront ainsi enfiler un casque de réalité virtuelle pour plonger sans masque ni bouteille dans les profondeurs méditerranéennes, s’essayer aux nouvelles disciplines de glisse ou encore échanger avec les figures emblématiques du large, car l’événement attire chaque année des têtes d’affiche du monde nautique.

Kito de Pavant, navigateur emblématique du Vendée Globe, viendra partager son expérience de la course au large. Audrey Ogereau, spécialiste du multicoque, ouvrira les portes de son Ocean Fifty KOESIO, tandis que Mikael Mergui, skippeur du Class40 Centrakor, lèvera le voile sur les coulisses des grandes transatlantiques.

Enfin, un focus sera mis sur l’accessibilité avec Éric Dargent, surfeur et créateur de prothèses adaptées aux sports nautiques, qui viendra témoigner de son engagement et de son combat pour un océan inclusif.

Crédit photo – Ohan Brandt

Si l’événement met en avant le plaisir de la navigation et la diversité des embarcations, il témoigne aussi des transformations profondes du secteur. La transition écologique impose des défis techniques et économiques aux chantiers navals, qui doivent repenser les matériaux et l’énergie pour répondre aux nouvelles normes environnementales. De la motorisation hybride aux voiles intelligentes, l’innovation est omniprésente dans les discussions entre professionnels et passionnés.

Le marché du nautisme connaît aussi des évolutions notables, avec une demande croissante pour la location et le partage d’embarcations plutôt que l’achat. Des plateformes émergent pour démocratiser l’accès à la mer et encourager un usage plus raisonné des ressources maritimes.

Si le salon fait rêver les passionnés, il rappelle aussi les défis que la Méditerranée doit affronter. Pollution, urbanisation du littoral, adaptation aux nouvelles réglementations… autant de sujets abordés à travers des conférences et des animations pédagogiques. L’objectif ? Sensibiliser pour mieux protéger.

Six jours d’événement, une ville tournée vers l’horizon, des voiles gonflées par l’innovation et un monde marin à reconquérir. Les Nauticales 2025 promettent une édition engagée, où le large n’est pas seulement une destination, mais un enjeu d’avenir.

L-.R.M.

Infos pratiques

Du 18 au 23 mars 2025
Port de La Ciotat
Billetterie et programme complet : lesnauticales.fr

Michaël Gallet élu à l’unanimité à la tête du Cdos 13

Gallet Cdos 13
Michaël Gallet (au centre) a recueilli 100 % des voix pour accéder au poste de président du Cdos 13. Photo DR

Seul candidat en lice, le Marseillais Michaël Gallet a recueilli ce lundi 100% des voix lors de l’assemblée générale du Comité départemental olympique et sportif des Bouches-du-Rhône. Il succède à Dominique Abadie.

Il n’y avait pas vraiment de suspense lundi soir au Decathlon Village de Bouc-Bel-Air. En poste depuis 2009, Dominique Abadie présidait sa dernière assemblée générale du Comité départemental olympique et sportif (Cdos) des Bouches-du-Rhône.

Il s’apprêtait à passer le relais au jeune (38 ans) Michaël Gallet, qui était à la tête de la seule liste en lice. Élu depuis huit ans au sein de cet organe déconcentré du CNOSF, Michaël Gallet a recueilli 100% des suffrages le portant président pour les quatre prochaines années.

Il a exprimé son « immense fierté », fait part d’un « profond sentiment de responsabilité » et même d’un « honneur » en acceptant ce challenge, celui de « représenter le mouvement sportif de notre magnifique département ». Le Cdos 13 compte près de 495 000 licenciés issus de 65 fédérations sportives, olympiques ou non et 4 400 clubs.

« Sous le signe de la modernité, de la transparence, de l’impact »

Poussé et soutenu par ses colistiers comme étant « l’évidence » pour endosser ce rôle, Michaël Gallet veut inscrire sa mandature « sous le signe de la modernité, du dynamisme, de la transparence, de l’impact et de la proximité ».

Passionné de sports, notamment ancien joueur de foot, le Marseillais voue une « appétence » pour « les valeurs » véhiculées par la pratique sportive. Il a également rappelé son ambition de placer le Cdos 13 comme « un acteur incontournable et engagé autour des enjeux économiques, sociétaux et environnementaux qui sont les nôtres ».

B.G.