Le 5 mai 1992, le football français basculait dans l’horreur. Ce soir-là, à Furiani, l’effondrement d’une tribune provisoire du stade Armand-Cesari, lors de la demi-finale de Coupe de France entre le SC Bastia et l’Olympique de Marseille, coûtait la vie à 18 personnes et blessait plus de 2 300 spectateurs. Trente-trois ans plus tard, la mémoire de cette tragédie reste intacte, portée par l’engagement des familles et des collectifs rassemblant tous ceux qui refusent l’oubli.
À Furiani, la flamme du souvenir ne faiblit pas. Cette année encore, les commémorations ont réuni près de 200 collégiens de Haute-Corse devant le stade Armand-Cesari. En présence du recteur de l’académie de Corse et de membres du collectif des victimes, une gerbe de fleurs a été déposée devant la stèle, suivie de la projection d’un film retraçant l’histoire du drame et le combat pour la mémoire. Dans la cité phocéenne, comme en écho à ces efforts de mémoire, des campagnes de sensibilisation sont organisées à destination des jeunes Marseillais et des membres du centre de formation olympien, afin de transmettre l’histoire et les leçons de ce drame aux nouvelles générations. Ces actions témoignent de l’engagement de la cité phocéenne à perpétuer la mémoire de Furiani et à rappeler l’importance de la sécurité dans le sport, pour qu’un tel drame ne se reproduise jamais.
Le 5 mai, un jour sans football : pour ne jamais les oublier
Après des années de mobilisation, le combat des familles et du collectif des victimes a abouti à une reconnaissance nationale. Depuis 2021, une loi interdit formellement la tenue de tout match professionnel de football en France le 5 mai, en hommage aux victimes du drame de Furiani. Cette mesure, inscrite dans le Code du Sport, concerne la Ligue 1, la Ligue 2, la Coupe de France et le Trophée des Champions. Pour le football amateur, une minute de silence et le port du brassard noir sont de rigueur chaque 5 mai. Ce geste symbolique, longtemps attendu, répond à une exigence morale et à la volonté de ne jamais banaliser cette date noire du football français.
33 ans après le drame, l’Olympique de Marseille fait rentrer la mémoire au stade Vélodrome
L’OM, depuis la date fatidique de cette demi-finale de coupe de France, qui n’a jamais pu être jouée contre Bastia, n’a pas oublié les victimes de Furiani 33 ans après. Cette année, le club phocéen franchit une nouvelle étape dans le devoir de mémoire en inaugurant, le lundi 12 mai prochain, un espace de recueillement baptisé « Espace Furiani 1992 » au sein même du stade Vélodrome. Cette initiative, menée par le fond de dotation Treizième Homme en collaboration avec le Collectif des victimes du 5 mai 1992 et l’Associu Sporting Bastia 92, s’accompagne d’une cérémonie officielle en présence du président Pablo Longoria, de représentants des familles endeuillées ainsi que d’anciens joueurs et journalistes ayant vécu la tragédie.
Cet espace, ouvert à tous, se veut un lieu de mémoire permanent, pour que le souvenir des victimes ne s’efface jamais et que la passion du football ne fasse plus jamais oublier la sécurité et la vie humaine.
Pierre Boyer
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