Première journée réussie pour la Sunday Ride Classic. Devant un public nombreux, certains des noms les plus illustres de la moto sont remontés en selle entre les nombreuses courses du plateau proposé tout le week-end au Circuit Paul Ricard. Entre nostalgie mécanique et regard sur le présent.
Agostini, Sarron, Roche, Laconi, la liste est encore longue des pilotes et champions qui ont roulé hier et rouleront ce dimanche sur le Circuit du Castellet. Pour la 15e édition de la Sunday Ride Classic, ils sont au plus près du public et prennent plaisir à remonter en selle sur leurs plus belles machines comme Giaciomo Agostini, le « Roi » aux 15 couronnes sur sa Yahama 500cc.
Quand on se balade entre les stands ou dans les paddocks, c’est l’odeur de l’huile qui fume, le bruit des moteurs 2 temps et les mécanos et pilotes qui font les derniers réglages de ces vieilles bécanes de courses à carburateur. Un monde presque révolu depuis l’arrivée de l’injection dans le monde de la moto, la fin des 2 temps et l’insertion de l’électronique dans tout les compartiments de la discipline, hormis le talent des pilotes.
« Pour moi c’est du bonheur, je vois pleins de gens enthousiastes, ça me rappelle des souvenirs. Des bons, des mauvais, mais les mauvais je les oublie et les bons souvenirs, c’est sympa. Le Castellet est un circuit que j’adore et qui représente beaucoup. Il a permis aux jeunes et notamment les Français de pouvoir rouler », nous livre Raymond Roche, vainqueur du Bol d’or en 1983 aux côtés de Dominique Sarron et et Guy Bertin et champion du monde 1990 de Superbike, en attendant son tour retardé pour une fuite d’huile sur la piste après les passages des autres motos un peu plus tôt.
L’occasion aussi de comparer les époques alors qu’aujourd’hui les motos sont des foudres de guerre et de technologies. « Techniquement, aujourd’hui c’est fabuleux, les motos sont hyper puissantes. D’après moi trop d’ailleurs, ça engendre beaucoup de problèmes, de pneus, de freins. Ca ne sert à rien pour le spectacle et c’est trop cher. Il faudrait qu’il y ait quelques pilotes en plus mais là c’est inabordable. Moi j’enlèverais tout, les ailerons, moins d’assistances… Puis il y a trop de polémiques entre jeunes, tu m’as doublé, pas doublé. A l’époque, on se mettait des pains, on réglait ça à l’amiable mais pas devant des jurys qui vous mettent des longlap ou je ne sais quoi… Mais ça reste un spectacle fabuleux, ce sont des acrobates, ils méritent, » analyse Raymond Roche sur l’époque actuelle.
« Il y a un beau spectacle, c’est beau à voir. Mais je suis bien content d’avoir couru à mon époque où il n’y avait pas d’électronique et où il y avait des 2 temps », partage avec un grand sourire Christian Sarron, champion du monde en 250cc et vainqueur du Bol d’or en 1984. Pour lui aussi, comme son compère Raymond Roche, le plus important est le plaisir de retrouver la piste et ses frères d’armes comme il les appelle, le temps d’un week-end sur le circuit mythique du Castellet. « Je suis là avec mes amis, mes frères d’armes, mes amis d’enfance, ma femme et que des passionnés et des fans de motos. Des fans de moi aussi qui m’amènent à signer des vieilles photos, de vieux souvenirs. Je ne peux même pas imaginer que ça puisse aller mieux. Je suis dans mon monde, je roule avec des vieilles motos de Grand Prix sur un circuit formidable, dans une ambiance formidable. »
Une joie partagée par les fans venus en nombre pour ce premier jour et qui ont pu approcher de près leur idoles, entre selfies et séance de dédicace. « C’est génial de pouvoir les approcher comme ça surtout qu’ils sont accessibles alors qu’on parle de vrais champions », nous livre Philippe, 55 ans, passionnés de moto.
La journée, riche en plateaux courses et démonstrations, s’est conclue au couché du soleil par une course du championnat d’Europe d’endurance classique de 4 heures.
Ce dimanche, pour le deuxième temps du week-end, les organisateurs de la Sunday Ride Classic attendent encore plus de monde pour fêter les 15 ans du rassemblement et célébrer les pilotes et les machines qui ont fait l’histoire de la moto.
Rudy Bourianne
Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.