La fête ne s’est pas prolongée à Marseille après les deux jours de festivités consécutives pour accueillir la Flamme Olympique. L’OM, en déplacement à Bergame pour la demi-finale retour d’Europa League, s’est incliné tristement et sans la manière 3-0. La saison olympienne ne tient plus qu’à un fil pour être européen la saison prochaine.
Autant l’élimination est acceptable car elle fait partie du jeu autant le visage affiché hier sur le terrain par les joueurs marseillais est plus difficile à encaisser. A aucun moments, ils n’ont donné l’impression de jouer une demi-finale de coupe d’Europe. Hormis Pau Lopez qui a retardé l’échéance et Veretout qui s’est activé au retour des vestiaires, le reste de l’équipe est passé totalement au travers de la rencontre. Que ce soit techniquement avec une récurrence de passes et de contrôles ratés affligeante que dans l’engagement physique dans lequel les Italiens sont venus donner une leçon de maturité à cette équipe. Jean-Louis Gasset va le concéder à la fin du match, ces joueurs ont clairement manqué le rendez-vous : “Quand vous êtes battus dans tous les duels, que vous ne récupérez aucun ballon, c’est un problème d’envie, de combat, de duel, ce que j’avais dit avant le match. Bien sûr que j’avais un espoir en ayant vu le match de jeudi dernier, en sachant qu’on s’était hissé à leur niveau et qu’on méritait peut-être de gagner. Je pensais qu’on était capable de réitérer cette prestation, malheureusement ça a été insuffisant. » Des mots durs mais qui accusent parfaitement la réalité de ce qui s’est passé sur le terrain.
Au milieu, Kondogbia et Harit ont perdu presque tout leurs duels ou étaient très loin du ballon et son porteur. Idem en défense et notamment dans les couloirs où Clauss et Merlin, revenu surement prématurément après sa blessure, se sont fait balader toute la rencontre par leur pendant offensif, que ce soit par Ruggieri d’un côté et Zappacosta de l’autre. Un peu plus haut chez les Italiens, le trio offensif Scamacca, Lookman et De Ketelaere a donné le tournis à celui défensif de Balerdi, Mbemba, Gigot. Mais même si la défense olympienne avait résisté plus longtemps, ce n’est pas certain que le sort de la rencontre change réellement. Un ballon a failli suffire, à la 50e minute, mais Iliman Ndiaye manque de sang froid pour ajuster son lob devant Musso. Sinon rien. La seule frappe cadrée marseillaise est arrivée à la 80e minutes, c’est dire… Offensivement, hier soir, l’OM a fait preuve d’une grande pauvreté laissant totalement à l’abandon Pierre-Emerick Aubameyang en pointe, et dont les larmes à la fin de la rencontre reflètent la frustration d’être passé à côté de l’évènement.
L’OM a donc manqué son rendez-vous à Bergame et n’offrira pas à ses supporters le bonheur d’une nouvelle finale européenne. C’est frustrant car les Marseillais auraient aimé continuer à vibrer cette semaine et poursuivre la fête tout le week-end. Et à la limite même sans la qualification, avoir au moins le sentiment, le frisson qu’il aurait pu se passer quelque chose parce que les joueurs avaient tout donné. Cela n’a pas été le cas.
Rudy Bourianne
Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.
