Un électeur sur deux qui avait voté pour Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle n’est pas venu déposer son bulletin au premier tour des élections législatives de ce 12 juin. Le Rassemblement national peut cependant se montrer satisfait, avec un score inédit dans l’histoire de la Vème République.
Une carte qui s’étend
La carte du RN s’étend manifestement sur l’ensemble du territoire : il est arrivé en tête dans 108 circonscriptions, et jouera le jeu du second tour dans 208 circonscriptions, contre 61 en 2012 et 120 en 2017. Dans 18 départements, les candidats RN seront au second tour dans l’ensemble des circonscriptions.
en tête dans 108 circonscriptions
Le Rassemblement national ne s’est pas donné la peine de faire vraiment campagne pour ces législatives, mais le résultat est là. Le RN est non seulement présent dans ses « zones historiques » (de l’Est au Sud-Ouest) mais progresse sur le territoire méditerranéen par exemple (Vaucluse, Var, Bouches-du-Rhône ).
Faire son miel de la confusion des consignes de vote
Le Rassemblement national entend bien profiter du délitement des Républicains pour inciter les électeurs à voter pour lui plutôt que pour « Ensemble ! ». D’autant plus que certains élus LR n’ont pas appelé à « faire barrage » au parti de Marine Le Pen. Même dans les rangs de la majorité présidentielle, la confusion des consignes de vote joue en faveur du RN. Ce dernier veut s’afficher comme une force républicaine face à un parti qui n’en porte plus que le nom ; et se présenter comme l’opposition numéro 1 à l’hégémonie présidentielle, ainsi qu’au danger Nupes : pour Jordan Bardella, il s’agit de faire barrage à « la République Traoré » et à « la République McKinsey ».
profiter du délitement des républicains
Une trentaine de députés espérés
Au lendemain du premier tour des élections législatives, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, disait espérer une trentaine de députés. Dans le système du scrutin majoritaire, ce chiffre est évidemment confortable, au vu des précédents (en 2017, l’extrême droite comptait huit députés élus, dont six appartenant au Front national). Si le scrutin majoritaire se nuançait d’une dose de proportionnelle, le nombre de députés RN serait évidemment bien plus élevé.
R.P
