La « mélenchonite », maladie sénile du communisme – Episode 3/3 : le « programme électoral jetable », un vieux truc de politiciens

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« Les convictions s’effacent presque toujours devant la gamelle politique Â», écrivait l’économiste Gregor Muldon. On peut bien parler de « tambouille électorale Â», et  le sire Mélenchon n’est pas le seul cuisinier.

Retrouvez nos deux précédents article de la série « La mélenchonite », maladie sénile du communisme : Episode 1/3 : la mécanique du programme économique, redite ou récidive de 1981 ? et Episode 2/3 : ignorance, perversité ou démagogie ?

L’ignorance économique conduisant à un programme non-finançable sans catastrophe financière serait le premier reproche à faire à M. Mélenchon, mais ce serait injuste. Il n’est pas plus ignare en économie que les autres politiciens. En revanche, il veut flatter son électorat, ce qui fait de lui un politicien conforme au modèle le plus répandu.

Quel électorat pour la NUPES ?

Il s’agit d’un ensemble hétéroclite de petite bourgeoisie un peu diplômée, des « demi cultivés » assez instruits pour revendiquer en groupe, pas assez pour réussir par leurs talents, classe très moyenne, non-ouvrière, non-entrepreneuriale, pouvant appartenir à la fonction publique, (les « abrités » dans « La Guerre des deux Frances » de Jacques Marseille), l’immigration attirée par les aides sociales.

Il y a aussi parmi ceux-ci des « clients Â» de la revendication permanente, des demandeurs de revenus sans travail, de droits sans devoirs, des culturistes de l’avachissement, des demandeurs de l’assistance inépuisable, qui leur permet de se reproduire, malheureusement. Les meneurs des « insoumis Â» sont astucieux, habiles à polémiquer et arrogants, ce qui impressionne souvent les journalistes. Ils manipulent très bien leurs cibles électorales. Et puis, aller vers le bas est toujours plus facile.

les cibles électorales

Une opposition aux classes bourgeoises-conservatrices

Après la flatterie pour les amis, la peur pour les opposants. En bons marxistes, ils opposent leurs électeurs aux classes bourgeoises-conservatrices que sont selon eux les agriculteurs, les pêcheurs, les dirigeants, les entrepreneurs, les salariés compétents, les ouvriers qui, eux, savent ce qu’est le travail, les contractuels de la fonction publique, les soignants, les industriels, les « jeunes qui travaillent Â», les propriétaires face aux locataires.

un « délire bolivarien »

Ceux-là auront un sort très « Corée du Nord-Chavez-Maduro Â». Le délire bolivarien dont parle le think thank Terra Nova rejetterait les « modérés Â» vers la Droite unie et déterminée s’il en existait une.

Au-delà de la flatterie, la malhonnêteté cynique

Un faux espoir est donné aux vrais malheureux et surtout parmi eux aux malheureux ignorants des conséquences véritables d’un programme aussi fantasque. Il existe des « travailleurs pauvres Â», des mères élevant seules leurs enfants, des personnes aux conditions de travail difficiles, épuisées par un labeur quotidien qui leur permet à peine de survivre. Ce n’est pas niable.

l’immoralité politique de la nupes

L’immoralité politique de la NUPES et de son inspirateur principal est de donner à ces personnes de faux espoirs : ses « solutions Â» sont seulement de nature à détériorer la situation des plus faibles. L’immoralité est d’abuser les naïfs. La mélenchonite est bien une création d’illusions venimeuses.

Donc ils savent, évidemment…

Alors ? Quels sont les objectifs de ceux qui veulent inoculer le virus de la mélenchonite ? Veulent-ils nous « mener au désastre » ? Probablement pas, car ce sont des grands humanistes, prétendent-ils, mais ils peuvent faire peur aux électeurs cités ci-dessus, qui leur sont hostiles en leur faisant craindre le désastre dont NUPES serait capable. Dans ce cas, ces braves électeurs ne se jetteraient-ils pas dans les bras d’un président récemment réélu malgré son absence d’action pendant son premier mandat ? Un « réflexe légitimiste » dont ce président devrait les remercier pendant les cinq prochaines années. On n’espère pas davantage !

Des convergences d’intérêts

Il serait excessif de prétendre qu’il y a coopération entre la clique NUPES et la République en Marche ou son avatar récent, mais objectivement, il y a convergence d’intérêts et renaissance des escroqueries économiques.

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol – Démocratie (économique)

Les « goûts communs Â» entre le président réélu et la NUPES sont en effet nombreux : écrasement fiscal haineux – surtout pour les fortunés et les héritiers -, lois liberticides, laxisme envers l’islamisme, laxisme judiciaire envers la délinquance sous toutes ses formes, assistance sociale généralisée au prix de fraudes que l’on ne veut pas voir… L’univers social qui entoure la vie économique ne sera pas favorable à l’exercice des talents d’entrepreneurs ; or, la croissance ne se décrète pas par les politiques.

Monsieur Mélenchon et Madame Nupes croient s’adresser à des imbéciles : les électeurs vont les détromper, en tout cas espérons-le pour la France et son avenir.

Pierre DUSSOL

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Pierre Dussol est professeur d’économie honoraire à Aix-Marseille-Université. Il a compris depuis belle lurette les méfaits de la torsion des mots sur la désorientation et le vide des esprits. En véritable « redresseur de tors Â», il a décidé de reprendre les définitions de base qui permettent de mieux décrypter les habillages et autres artifices du politiquement correct. Il livre son point de vue savoureux dans les colonnes du Méridional.