Législatives 2022 – Serge Perottino (LR) : l’étoffe d’un député de proximité

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Sa carte de visite est impressionnante. Serge Perottino, 56 ans, chef d’entreprises, père de deux enfants qui ont réussi de brillantes études, a été élu maire de Cadolive pour la première fois en 2008 avec 63 % des voix, il a été réélu en 2014 avec 84 % des suffrages exprimés et réélu pour la troisième fois en 2020 avec 89 % des voix. Cette progression spectaculaire dans le temps n’est pas ordinaire : elle traduit une adhésion grandissante et quasi unanime à son action politique en faveur de ses administrés.

Car telle est la principale qualité de Serge Perottino : c’est un rassembleur. Un pragmatique. Un fonceur. Les étiquettes politiques ? Il s’en moque. Les consignes idéologiques qui enferment les élus dans une caste déconnectée des réalités ? Très peu pour lui. Ce qu’il veut, c’est avancer de concert avec les élus de terrain et peu importe leur couleur politique dans la mesure où ils ont le même état d’esprit que lui. C’est la même vision que celle de Renaud Muselier auquel il apporte son concours en qualité de conseiller régional.

Pour les prochaines élections législatives des 12 et 19 juin, Serge Perottino est le candidat des Républicains dans la 10ème circonscription des Bouches-du-Rhône, et sa suppléante n’est autre que Véronique Miquelly, maire d’Auriol et vice-présidente du conseil départemental. Ils affichent tous deux le soutien massif de quatorze communes de la circonscription sur seize. Qui dit mieux ? Il est vrai que M. Perottino met les mains dans le cambouis et qu’il prend très à cœur tous les besoins de ses collègues en sa qualité de président du Territoire du pays d’Aubagne et de l’Etoile (depuis 2020).

Plusieurs membres de sa famille étaient des mineurs de fond au bassin houiller de Gardanne. Il en a conservé un profond respect pour les ouvriers qui suent sang et eau pour gagner leur pain sans jamais se plaindre. C’est un élu populaire parce qu’il est issu du peuple. Son credo, c’est l’honnêteté, le travail, la droiture, la tradition et le respect de l’environnement. Sa suppléante, Véronique Miquelly, maire d’Auriol et vice-présidente du Conseil départemental, est sur la même longueur d’ondes. Pas de chichis. Du concret. De la vraie solidarité. Dans la discrétion et l’efficacité.

Ce binôme bien enraciné dans le territoire de la Provence verte, agricole et rurale saura-t-il surmonter les affres de l’abstention massive qui s’annonce dans notre région ? « Question très pertinente, répond Serge Perottino au Méridional dans le cadre enchanteur de l’hôtel Côté Sud du parc de Carlevan à Allauch. De nombreux électeurs sont lassés des querelles politiques et nous devons redoubler d’efforts pour les convaincre. Avec Véronique Miquelly nous souhaitons leur montrer que les Républicains sont toujours en vie et nous voulons reconstruire la droite. Valérie Pécresse a raté son rendez-vous avec les Français parce qu’elle a récité une leçon qui n’était pas la sienne. Elle n’a jamais vraiment été elle-même au cours de cette campagne. Nous faisons aussi le forcing sur les réseaux sociaux pour mobiliser notre camp qui, c’est évident, est tenté par la résignation… »

En tout cas, M. Perottino et sa suppléante auront fort affaire pour réveiller l’opinion car ils auront face à eux la bagatelle de douze candidats de gauche et d’extrême droite dont la plupart sont d’illustres inconnus. Parmi eux, plusieurs écologistes qui tenteront vainement de faire entendre la voix du sectarisme vert et une doctoresse parachutée de Cabriès pour représenter la minorité présidentielle, voltigeuse acrobatique entre le PS puis En Marche. Saura-t-elle convaincre les électeurs de la sincérité de son itinérance vagabonde ?

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Il y aura aussi une jeune mélenchoniste de la France insoumise qui a milité plusieurs années à la CGT avant de devenir conseillère sociale d’une organisation syndicale européenne. Elle convaincra probablement l’électorat de l’extrême gauche mais sera-ce suffisant pour l’emporter ? Enfin, le duo Perottino-Miquelly devra affronter l’octogénaire d’Allauch qui se présentera une nouvelle fois pour le camp national avec beaucoup d’ambition puisque Marine Le Pen a récolté la bagatelle de 54 % des suffrages dans cette circonscription.

Inutile d’être grand clerc, compte tenu du taux de 50 à 60 % d’abstentions probables, pour prévoir qu’aucun de ces quatre candidats en lice ne franchira la barre des 12,5 % des électeurs inscrits au premier tour pour avoir le droit de figurer au second. Il faudrait en effet qu’ils dépassent les 25 % des votants, ce qui semble être une gageure en raison de l’émiettement des voix. Donc, ce sont les deux candidats arrivés en tête qui seront qualifiés pour le second tour et M. Perottino devrait figurer en tête du palmarès. Pourquoi ? Parce que c’est un rassembleur dans l’âme. Elu en 2020 président du pays d’Aubagne et de l’Etoile, il a su arrondir les angles, gommer les aspérités en parlant à tout le monde. S’il réussit à faire le consensus autour de lui, c’est parce qu’il s’inspire de La Fontaine : « Je pense qu’il vaut mieux faire le roseau que le chêne, confirme-t-il, le premier est fragile, il plie mais ne rompt pas, le second est très costaud mais il casse… »

A propos, qu’est devenu le député sortant, le fantasque François-Michel Lambert, surnommé « le météore » ? Il s’est signalé durant la dernière mandature en fumant ostensiblement un joint à l’Assemblée nationale pour marquer son adhésion à la dépénalisation du cannabis. Selon certaines rumeurs, il se serait installé dans le Gers sans toutefois obtenir l’investiture de la France insoumise.

Il est vrai que ses prises de positions plutôt clémentes envers l’usine Alteo ont fini par décontenancer son électorat écologiste, résolument hostile aux boues rouges. En outre, il n’aurait pas hésité, au vu et au su de tous, à transformer sa permanence électorale de Gardanne, derrière la mairie, en un logement locatif grâce à des prêts bonifiés accordés aux parlementaires. Elle est pas belle la vie ?

Serge Perrotino, lui, ne veut pas être un élu de circonstance ou un bricoleur de passage. Il représente à lui seul toute la droite républicaine et le centre. En matière d’écologie, il n’a aucune leçon à recevoir. Il a planté 20 000 arbres dans la région de Cadolive depuis 2008. Quel élu vert peut en dire autant ? Il a également acheté 5 000 poules (80 000 euros) pour absorber les 30 % de déchets alimentaires du pays d’Aubagne et de l’Etoile. Les poules raffolent de ces déchets et s’en nourrissent. Ce subterfuge gallinacé n’a l’air de rien mais il a permis à la collectivité d’économiser près d’un million d’euros dans la gestion et le traitement des déchets.

Très discret sur ses actions humanitaires, Serge Perottino a accueilli à Cadolive une vingtaine de familles de réfugiés ukrainiens sans le clamer sur les toits. L’an dernier, il envoyé à Madagascar une quarantaine de pousse-pousse et début juin il a été honoré à Saint-Savournin par la communauté arménienne réunie au restaurant Azad pour ses nombreuses actions humanitaires en faveur de l’Arménie, en particulier le financement aux côtés de Patrick Devedjian du premier hôpital pour enfants de Stepanakert, capitale du Haut-Karabagh.

Le Sénat ne s’y est pas trompé non plus puisqu’il a octroyé à Serge Perottino le Grand Prix Humanitaire de France. Voilà. La Provence verte a le choix entre de vrais élus de proximité et quelques baltringues opportunistes venus d’ailleurs. Aux électeurs de faire le bon choix et de désigner, dans leur propre intérêt, un duo d’élus enracinés dans leur territoire qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit.

José D’Arrigo, rédacteur en Chef du Méridional